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mercredi 10 avril 2013

Ces ombres qui nous traquent

- "Il est presque 23h, rentrez chez vous."

J'entendais la voix forte du directeur derrière moi.


- "Oui monsieur, bonne soirée !"

- "Bonne soirée à vous, rentrez bien."


Il portait sa cravate bleue. Il était plutôt de bonne humeur ce soir, sûrement parce qu'il venait de fêter ses 3 ans en tant que directeur dans la boîte. Je pris mon manteau et mon attaché-case, mes clés de voiture à la main. Le soleil était parti se coucher depuis bien longtemps et les lampadaires formaient comme des toiles transparentes et lumineuses tout autour du parking.
Le vent était frais mais apaisant sous cette chaleur estivale, même à cette heure tardive. J'ouvris ma voiture d'un coup de télécommande et le bruit des portes s'ouvrant rompirent un instant ce silence nocturne.
Je m'introduisis dans le véhicule et posa ma veste sur le siège de cuir dont l'odeur emplissait tout l'habitacle.

Le moteur vrombissait et les phares firent s'enfuir les ombres mouvantes de la nuit. Je quittais alors mon lieu de travail pour rejoindre la départementale. Très peu de trafic ce soir là, mis à part quelques camions je n'eut aucun problème sur la route et je me suis même laissé tenté de piquer une pointe sur l'autoroute.

Arrivé au péage, je fus surpris qu'aucun caissier ne soit présent derrière le guichet, j'attendis alors 5 bonnes minutes avant de me décider à aller chercher le fameux guichetier. Non loin du péage trônait des toilettes de chantier d'où une lumière. Elle était accompagnée par une odeur fétide, non pas celle des toilettes de chantiers classiques mais bien plus... sordide.

Après avoir frappé contre la fine porte de plastique à maintes reprises et après avoir demandé sans cesse si il y avait quelqu'un, je me suis rendu compte que la porte n'était pas fermée à clé. Je l'ai donc ouverte et là j'ai découvert un spectacle qui me retourna l'estomac, un homme, assis sur la cuvette, sans vie... Son expression horrifiée figée à jamais.
Des sortes de tentacules noires et visqueuses sortaient de sa bouche, ses yeux, ses oreilles et de son estomac complètement éclaté, elles se dirigeaient lentement vers moi et dans un moment de panique j'ai fermé la porte, couru à ma voiture après avoir levé manuellement la barrière et plus jamais je ne reviendrais en ces lieux.

Je ne pouvais plus penser à rien sur la route pour rentrer chez moi, j'avais cette image dans la tête et une boule dans la gorge depuis ce maudit péage. Je ne pouvais même pas réfléchir sur ce que ça pouvait bien être, j'étais horrifié. Je tremblais de panique et mes ongles se plantaient dans le cuir du volant de ma voiture. Je n'avais qu'une envie, rentrer chez moi et retrouver ma femme au plus vite.

En rentrant, j'avais tellement peur de l'avoir perdue que dès que je l'ai vue, je me suis jeté dans ses bras et je n'ai pu m'empêcher de verser de longues larmes. C'était à la fois soulageant et réconfortant mais je ne devais surtout pas lui parler de ce que j'avais vu, d'ailleurs, était-ce vraiment réel ? Quoi qu'il en soit j'avais toujours cette boule dans la gorge et une déraisonnable envie de vomir... C'est à la première nuit que tout à vraiment commencé...

J'ai passé une bonne partie de la nuit à vomir aux toilettes. Mais ce n'était pas normal, c'était... noir et visqueux... C'était abominable et l'odeur était la même qu'aux toilettes du péage, mais que m'arrivait-il ?! Parfois j'avais même l'impression que ma mâchoire allait se détacher tellement ces régurgitations étaient violentes. Mais ce n'est qu'aux alentours de 3 heures du matin que je puis enfin retourner me coucher. Évidemment, impossible de dormir, j'avais bien trop peur et je me sentais de plus en plus oppressé, je n'avais pas que peur de ce qui était en moi mais aussi de ce qui m'entourais... Je me sentais mal à l'aise, vraiment mal. Puis mes yeux se fermèrent tout seuls...

Le lendemain, j'allais étrangement beaucoup mieux et je bondis du lit comme un rien. Ça devait probablement n’être qu'un rêve ! Je me dirige alors vers la cuisine, ma femme était déjà levée. Les volets étaient déjà ouverts et il était presque midi. La lumière du soleil remplissait toutes les pièces, c'était agréable et ça marquait bien une réelle différence entre mon cauchemar de cette nuit et cette réalité qui me rassure. Quand d'un coup, ma conjointe me fit :

- "Tu étais bizarre hier soir, tu es sûr que tout va bien ?"


- "J'ai juste fait un mauvais rêve, ne t'en fais pas" Répondais-je en riant mais demeurant très tendu.
- "Non, hier soir, pas cette nuit... Tu m'a prise dans tes bras, tu as pleuré et tu n'a pas arrêté de te lever toute la nuit. Dis-moi franchement, qu'est-ce qui ne va pas ?"

Elle me regardait l'air inquiet de ses yeux verts en me tenant la tête entre ses mains blanches.

- "J'ai juste eu une journée crevante, ne t'en fais pas chérie."

Ce n'était donc pas un rêve... J'avais bel et bien vu cet homme... Et cette... Cette chose ! Je suppose que c'était donc encore en moi, je me sentis aussitôt pris d'un effroi glacial. Vais-je finir comme ce pauvre guichetier de péage ? Mes pensées s'embrouillaient à nouveau, je tremblais et mon cœur palpitait de plus en plus vite... Il fallait absolument que je fasse quelque chose ! Je tentais de fuir, n'importe où, fuir de mon propre corps... Mais bien évidemment je n'y parvenais pas.

Je courus en direction de la salle de bain et l'eau que je passait sur mon visage ne parvenait pas à me faire le moindre bien. En relevant la tête, je vit mon visage, usé et fatigué, comme si je n'avais pas dormi depuis des lustres. Puis la faim s'empara de mon estomac, peut-être que j'avais tout simplement besoin de manger ? Alors je suis descendu à la cave pour aller chercher de quoi me rassasier dans le congélateur. Mais une fois à la cave, je fus comme tétanisé, ici l'obscurité régnait et une voix sourde se fit entendre au milieux du méandre de mes pensés :

- "Tu m'appartiendras..."

Elle n'avait de cesse de répéter cette phrase, lentement et sur un ton frôlant l'hystérie cynique... Je me sentais faible au cœur de ces ténèbres et je ne parvenais pas à crier, à la place un crachat de cette visqueuse noirceur souilla le sol entre mes pieds. L'espace d'un instant j'ai cru voir cette tache bouger mais je n'eut pas le temps d'en voir plus que mes yeux se fermèrent et me firent tomber dans les abysses profondes du sommeil.

Je ne saurais dire combien de temps avait passé mais l'horloge de la chambre où je me trouvais désormais affichait 17h45. J'étais allongé sur le lit conjugal et ma femme se tenait à mes côtés, ma main dans la sienne.

- "J'ai appelé un médecin, il est en route... Ton était mérite une consultation immédiate !"


Je ne dit rien, elle avait raison et je devais attendre en espérant que tout ceci ne soit que dans ma tête.

Peu de temps après, on sonna à la porte, sûrement le médecin. Ma femme alla lui ouvrir la porte et ils entrèrent tous deux dans la chambre où je me trouvais. Il me demanda ce que je ressentais et je lui décrivit tout mis à part les tentacules et le cadavre, je n'avais vraiment pas la tête à être pris pour un fou... C'est alors que l'homme de science se pencha sur moi pour m’ausculter.

- "Vous avez un début de tuméfaction de la loge parotidienne gauche, ce n'est pas un véritable problème en soi mais je préfèrerais demander à l'hôpital une suite d'examens. Une échographie locale et une prise de sang sont nécessaires pour mettre de côté toute hypothèse de tumeur cancéreuse."
Le médecin me remplit une ordonnance et j'avais rendez-vous le lendemain à l'hôpital du coin, apparemment rien n'était très grave et j'étais légèrement rassuré en me disant que toute cette histoire viendrait de cette grosseur que je commence à sentir sous l'oreille.

Le médecin parti, je réussit à me lever du lit et c'est en marchant dans le couloir que j'ai enfin compris, dès lors que je posais mon pied ou que je me trouvais dans une zone d'ombre, cette voix dans ma tête revenait accompagnée de nausées...
Que me restait-il à faire ? Elle n'avait de cesse de me répéter la même phrase...

- "Tu m'appartiendras..."
La voix était de plus en plus forte et de plus en plus fréquente...

- "Tu m'appartiendras..."
Je me sentais de plus en plus acculé, je courus dans tous les sens espérant trouver un échappatoire à cette situation que me dépasse.

- "Tu m'appartiendras..."
Et là je vis ma femme, complètement désemparée devant mon état. Je mis mes mains sur ses épaules en la suppliant de m'aider à m'en sortir, elle essaya de se défaire de mon emprise, surement que je lui faisais peur mais je ne devais pas lâcher ! Elle était la seule aide que je pouvais avoir ! Et là, elle s'est débattue et m'a poussé, pleurant toutes les larmes de son corps...

Ma tête heurta le sol et ma vue se brouilla...

L'obscurité était totale et mes yeux ne parvinrent pas à s'ouvrir...



Et puis, longtemps après cette errance au fond des abysses, j'entendis une voix familière...

- "Alors docteur ?"

- "Son état s'est stabilisé et ses jours ne sont plus en danger... Seulement..."

- "Seulement ?"

- "Seulement le traitement que nous avons du lui administrer lui a fait perdre la vue..."


A ce moment j'entendis le bruit d'une chaise sur un sol de carrelage et les pleurs désespérés d'une jeune femme amoureuse.

- "Je suis navré" Reprit la voix du docteur.

J'étais donc désormais aveugle... Ma vie venait de prendre un tournant irréversible... Jamais plus je ne reverrais la couleur bleue du ciel, jamais plus je ne reverrais le moindre coucher de soleil... Jamais plus je ne reverrais le visage de mon amour...

Alors qu'une fois de plus des larmes se mirent à couler le long de mes joues, je me rendis compte que mes autres sens étaient exacerbés. Je ressentais désormais bien plus ma fameuse "tuméfaction" sous l'oreille et elle avait triplé de volume, pire, de son centre je sentais que le liquide noir et visqueux s'en extirpait lentement. Les médecins ne le voyaient-ils donc pas ?
A vrai dire... Moi non plus désormais. Mais mon ouïe était bien plus en alerte, je ressentais la multitude de vibrations sonores qui m'entouraient. Le tic tac d'une horloge, le bruit des gouttes d'eau tombant dans l'évier, les pas pressés de semelles en caoutchouc dans le couloir, le clac des serrures de portes... Tout ce monde était nouveau pour moi. Et malgré le fait que ces sons étaient très facilement audibles, il en est un qui fut bien plus fort que les autres...

- "Désormais tu vis dans le monde des ténèbres... La lumière n'est plus que du passé... C'est à partir de maintenant que tu m'appartiens..."

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