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mercredi 30 juillet 2014

La grotte

Le téléphone sonne, une dame s'explique. Après avoir fait une randonnée avec des collègues ils se sont trouvés nez à nez avec une grotte. Tout le monde est entré, sauf elle. Étant claustrophobe, sa copine est restée avec elle. Elles ont attendu leurs amis en dehors de la grotte. Après une longue attente, elle a essayé de les appeler par téléphone. Seul un bip continuel et brouillé a retenti.
Sa copine est ensuite rentrée, c'est là que cette dame a décidé de nous appeler.

Je faisais partie des quatre gardes forestiers qui sont intervenus.
On ne voyait pas le bout de la grotte. Comme si c'était un tunnel naturel qui s'enfonçait dans les ténèbres. Vu que le soleil commençait à se coucher, Alex a raccompagné la dame chez elle. Cette dernière nous avait donné des photos des disparus pour les identifier. Pendant ce temps, moi, je m'occupais de garder notre 4x4 au cas où. Les deux autres, Alain et Christophe, avaient préparé des fusils tranquillisants en supposant qu'il s'agissait d'un ours. Je discutais avec eux à travers le talkie-walkie pendant qu'il s'aventurait dans la grotte :

« Et donc tu penses que c'est un ours ? »

« Tu veux que ce soit quoi ? Des aliens ? »

« Personnellement, comme la dame n'a pas entendu de cri, je pencherais plus pour un tueur méticuleux. »

« Ou peut-être le big foot ! ahahahaha ! »

« ...C'est vachement profond comme grotte... »

« Ouais, ça fait bien 5 minutes qu'on marche. »

« Bon... Et toi dehors tu ne cailles pas trop ? »

« Ça va, je suis tranquille dans le véhicule. »

« J'aperçois quelque chose !! »

« C'est quoi ? »

« On dirait... une tombe... Et ça n'avance pas plus loin. »

« C'est la tombe de qui ? »

« ... Putain, c'est le portrait de la femme qui a disparu tout à l'heure... »

« Bordel... Allez viens on se casse ! »

« Allô ? »

"............................."

« Les mecs !! Allô ? »

Je suis resté perplexe... Rien, aucun cri, comme s'ils avaient disparu d'un coup. Juste des sons parasites. Je n'ai pas réfléchi, j'ai couru avec le fusil tranquillisant vers la grotte en criant leur nom. J'ai couru, couru... Je suis arrivé à la tombe dont il avait parlé... Personne... Seulement sur la tombe. Il ne s'agissait plus du visage de la femme, mais un visage étrange. On aurait dit celui d'Alain mélangé avec celui de Christophe.

Sous ce portrait, se trouvait inscrit une épitaphe étrange :


                    L   P     P   E
                    A  O  N  A  V
                        N  E  S  A
                    R  S   S      N
                    E  E   T D  T

 

Article édité le 2/8/2014

mardi 29 juillet 2014

La ferme

Je suis du genre solitaire, sans attache. Je voyage beaucoup, je suis pas stable pour un sou, j'dors chez l'habitant. J'ai rencontré des gens vachement sympas, entendu des histoires atroces, ai échappé à des chiens errants, dormi à même le sol ou dans un parking, bref j'ai roulé ma bosse en quelque sorte.




Mais y a une famille que j'oublierai jamais. Ah ça non.




Je marchais depuis 1 ou 2 semaines, me nourrissant en faisant des tours de magie dans les p'tits villages, mais pas de quoi dormir dans un hôtel et personne ne voulait d'un pauv' clochard avec des loques comme vêtements, ça non...




Et pis je suis tombé sur une ferme un peu cachée au fin fond d'une forêt, avec un grand champ vide autour de la baraque. M’avançant vers la porte dans l'intention de demander l'hospitalité ou au moins la charité catholique (les fermiers sont souvent catho) j'ai entendu un bruit de marteau, sans doute le vieux réparait une porte ou d'autres trucs dans le genre.




Après avoir toqué à la grange sans réponse, je m’suis arrêté devant la porte, le poing levé. Un cri. Long. Animal. Horrible.
Une odeur de sang m'a attaqué les narines. Une vieille femme a ouvert la porte et a planté durement ses yeux dans les miens :




- Oui ?
- Excusez moi, j'me demandais si ...
- Non.




Et elle a fermé la porte aussitôt. Sonné par la rencontre assez impromptue, j'ai fait demi-tour en direction des bois : la nuit était tombée et mon ventre réclamait sa pitance quotidienne. J'ai préparé un feu à une bonne distance de la ferme; de là où j'étais je voyais l'avant et l'arrière mais la grange m'était cachée. J'ai sorti un lapin donné par un fermier plus tôt dans la journée et j'ai reniflé la bonne odeur de viande grillée, mais l'odeur de sang était encore au fond de ma gorge.








Après avoir "dîné", j'ai posé ma tête sur mon sac et j'ai contemplé les étoiles. L'air de la nuit était chaud, poisseux, humide, un vrai temps de merde, un temps où un bain glacé ne serait pas de refus...




J'm'étais assoupi quand un bruit de fusil m'a réveillé en sursaut. Étant en campagne ce genre de bruit ne m’étonnait pas tant que ça, mais il devait être 3 heures du matin. Bien trop tôt pour la chasse, c'est certain.




Mon regard s'est porté vers la ferme et j'ai senti directement le goût de la bile dans ma bouche. Une forme humaine se traînait par terre, les bras à moitié arrachés, un liquide noir sortant du bas, où il n'y avait... rien. Un homme, le fermier sans doute, courait dans sa direction avec une autre forme à ses côtes, une chose presque humanoïde, mais dont la "tête" était trop grosse, et qui boitait, comme si elle avait un pied bot :




- Chope c'te salope henry, t'auras droit à un gros morceau !




L'homme avait un accent bien du sud profond et la créature a couru encore plus vite vers la forme agonisante qui se déplaçait d'une lenteur morbide. Mes yeux ont flanché et je m'suis retrouvé à vomir sur mes bottes un lapin rongé par mes sucs gastriques. J'ai pris les deux ou trois bricoles que j'avais et j'ai couru en direction du village le plus proche, pour prévenir la police.




Le lendemain la police a trouvé dans la grange le cadavre d'une femme (du moins, on pense que c'est une femme). Dans la maison il y avait la femme et son mari, mais aussi une créature nommée Henry et qui semblait être leur fils, le pauvre avait des difformités atroces .




Dans le champ d'à côté, on a découvert des dizaines de cadavres d'auto-stoppeurs ou de gens ayant fui leur maison, et qui avaient fini dévorés par cette famille de cannibales.




Encore aujourd'hui je ne fais pas confiance aux fermes perdues au fin fond d'une forêt et je reste toujours le plus proche possible d'autres habitations.




Témoignage recueilli?

lundi 28 juillet 2014

Il suffit d'un déclic

- Parle-moi un peu de toi maintenant, as-tu eu une enfance heureuse ?


- C'est bizarre, je ne me souviens que très peu de mon enfance...
C'est sûr, bon nombre de personnes ne peuvent se rappeler leurs souvenirs lointains, et rares sont ceux capables de raconter ceux-ci en détails, mais moi, mes souvenirs n'apparaissent qu'à partir de mes 10 ans, avant c'est le noir total. Évidemment, mes parents m'ont raconté quelques anecdotes et je les ai ainsi intégrées comme souvenirs, mais au fond de moi je sais qu'ils sont faux.   
Je ne suis pas folle vous savez, je sais que je n'ai pas été enlevée par des extraterrestres ou autres conneries de ce genre... À vrai dire je ne crois pas à toutes ces bêtises que sont les petits hommes verts, les fantômes ou autres créatures du même acabit, je ne crois qu'en moi-même et cela suffit amplement.
Oui, ça doit sûrement être dû à un coup que j'ai reçu à la tête ou un autre accident de ce type... Je ne me rappelle pas bien. Tout ce que je sais, c'est que de mes 10 ans à maintenant ma vie a été d'une banalité affligeante, une vie que toute personne saine d'esprit a vécue, aucun accident grave ou événement marquant, juste un long fleuve tranquille sans surprise. 
La seule chose qui sorte un peu de l'ordinaire c'est ma passion, j'adore prendre les bébés en photos, d'habitude on aime la photo en général mais moi je n'aime prendre que des clichés de bébés, plus spécialement des parties, une jambe, une oreille, un œil... N'allez surtout pas penser par là que je suis complètement cinglée, après tout ils sont si mignons et heureux et ce n'est pas comme si j'étais une meurtrière, non, non, je suis photographe professionnelle et je demande toujours l'autorisation des parents avant. Tout le monde a une passion, la mienne est un peu spéciale, c'est vrai, mais de là à dire que je suis folle !  De tout façon, la folie, chaque personne en possède un peu, il suffit de creuser, de trouver le déclic et c'est parti, je n'ai pas encore trouvé le mien et ne suis donc pas folle. Par contre, vous je suis sûre que vous l'êtes, il faut l'être pour trouver amusant de m'écouter parler de ma vie tout à fait normale et ennuyante. Vous croyez que je ne l'avais pas remarqué !? Je vois comme vous me regardez, la lueur dans votre regard, cet éclat, j'ai touché juste n'est ce pas ? Vous avez trouvé votre déclic ?  Je le savais ! C'EST VOUS ! C'EST VOUS LE FOU, JE L'AI TROUVÉ, C'EST VOUS ! JE VOUS L'AVAIS DIT ! VOUS ÊTES FOU ! C'EST VOUS QUI LES AVEZ TUÉS ! CE N'EST PAS MOI ! JE ME SOUVIENS MAINTENANT, JE VOUS AI VU !


- Oh ma chère petite, crois-tu que les gens écoutent ce que les fous racontent ? Nous sommes dans un hôpital psychiatrique et bientôt les chocs électriques auront eu raison de toi. Tes souvenirs commencent peu à peu à se dissiper et dans peu de temps tu ne te souviendras plus de ce que tu as vu.Tu as réussi à découvrir mes trophées et par ta faute on me les a retirés ! Mais ne t'inquiète pas, tu auras la chance de commencer ma nouvelle collection...


dimanche 27 juillet 2014

Douce effluve

La pauvre femme rentrait du travail. Dans sa grande maison, le silence lui rappelait l’absence de son fils. La femme ne voulait pas y penser. Son bébé, son petit, seul dans sa grande chambre blanche… Elle serra les dents, et sentit sa gorge se serrer. Elle ne pouvait pas aller le voir dans cet hôpital sordide… Il était tard. Elle était harassée.
Un bruit. Le téléphone sonna… La femme se précipita dans l’espoir de quelques bonnes nouvelles. La voix calme, presque amorphe, étreinte elle aussi de fatigue, retentit dans le combiné.
« Êtes-vous la mère de Matthieu **** ? »
Alertée, elle déglutit.
« Oui. ».
« Nous sommes désolés. Votre fils est mort ce soir. Son décès a été constaté il y a un quart d’heure environ. »
Sans un mot, elle raccrocha. Les larmes coulaient sans pouvoir s’arrêter. Son fils, son unique fils…
La femme, la mère qu’elle avait été se remémora ce qu’une mère ne peut oublier. Ce qu’elle ne doit oublier.
Ses yeux bleus, ses cheveux bruns, sa malice, ses accès de colère, ses peines, ses blessures, tout. Sa cicatrice au bras gauche, lorsqu'il était tombé de vélo…
Leurs derniers mots, si vulgaires, si haineux…
Tout. 



07.03
Je sais vraiment pas pourquoi je fais ça. Pourquoi écrire? Aucune idée. Vraiment, aucune. Et puis au fond de moi, je me dis: «Putain, pas envie de ressembler à toutes ces pétasses dépressives qui "écrivent pour se libérer de cette douleur" ». Moi, je ne sais même pas pourquoi j’écris. Sûrement parce qu’au fond de moi, je pense que je ne peux pas réellement parler à quelqu’un autre que mon meilleur ami, Louis. Et puis bon, ça me fera un loisir supplémentaire. C’est peut-être pas une si mauvaise idée, finalement. Je m’ennuie vraiment pour en arriver à écrire un journal intime. (Bon, on va dire que c’est juste un journal. C’est un carnet.) Et m’adresser à un destinataire imaginaire.
(Tiens d’ailleurs, c’était pas une idée du psy, ça ?)


10.03
Bon bah en 3 jours, il ne s’est rien passé. Vie ennuyeuse? Pire que ça. Ce matin, horrifié, j’ai découvert que je perdais mes cheveux… Le commencement d’une petite dépression nerveuse? J’en sais rien. Du moins, j’espère pas…


14.03
J’ai raté mon bus. Je suis coincé chez moi.Ma mère, infirmière, ne rentre qu’aux alentours de minuit. Ah… Quel imbécile. Bon je vais passer ma super journée à faire mes devoirs, et un peu d’ordi. Ma mère va me haïr…Juste un peu plus encore, quoi.
Pourquoi? Disons que je ne suis pas le gamin parfait dont elle avait rêvé. De bonnes notes, charismatique et mignon, intelligent, sociable… Je suis insolent, détesté des profs et des élèves, avec une réputation de brute épaisse, de connard sans valeurs, de teigne.
Non, elle ne m’aime pas. C’est visible dans son regard. Elle est travailleuse et fidèle, appréciée et amicale. Elle a eu un enfant ingrat, asocial, glandeur et je-m’en-foutiste au possible.
Louis… J’aimerais vraiment être comme lui. Ç’aurait été le fils idéal aux yeux de ma mère. Lui, il a toutes ces qualités.
Plus ça va et plus je me dis que tout ce que j’ai, je le mérite pas. À part le psy, ce boulet-là, je le mérite...


15.03
Ma mère m’a ramené un film, hier soir. Elle m’a souri. Il y a longtemps que je ne l’avais pas vue sourire. Elle m’a dit qu’elle avait parlé avec le psy et qu’elle comprenait maintenant mon comportement de merde. Je n’ai pas protesté. J’étais content de voir qu’elle cherchait à nous réconcilier.
Le film qu’elle m’a offert était un film d’horreur.
Je préfère les livres, mais j’étais content quand même. Je ne l’ai pas regardé avec ma mère, elle n’aime pas ce genre là. En revanche j’ai demandé à Louis de venir. On était jeudi. Il a accepté, laissant ses devoirs de coté.
Moi et Louis, nous étions tous deux fans d’horreur en tout genre. Moi plus les livres de la série Chair de Poule, puis ceux de Stephen King en grandissant. Louis, sa passion, c’était la même chose, version cinéma. C’est comme cela que nous étions devenus amis. Cela me semblait utile de préciser, car normalement, je n’aurais rien eu à faire avec un type comme ça.
Le film n'était pas excellent, mais j’ai quand même passé une bonne soirée.


16.03
Journée de merde. J’ai été collé. 1 heure perdue… Bon, je sais que je suis considéré comme gamin à problèmes, mais bon sang, là j’ai rien fait!
« Insultes envers ses camarades, + insolence ». Toujours le même discours, quoiqu’il arrive.
Ma réputation me précède. Ma mère dit qu’il faut que j’arrête d’être cynique et agressif… Si je faisais exprès, encore…
Je crois que je vais aller dormir un peu. J’ai vraiment passé une journée pourrie. Il est 6.57, je suis crevé. Les jeux en ligne, c’était pas une bonne idée. Mais bon, demain on est samedi, je vais voir Louis, alors ça va. Bon par contre, demain j’ai juste rendez-vous chez cet abruti de psy.
«Va falloir que tu te retiennes de le taper!» a dit Louis…
Il va vraiment falloir, oui.


17.03/13h45
J’ai pété les plombs. Je sais pas ce qui m’arrive… Pourquoi?
Qu’est-ce que j’ai fait?
Je l’ai tapé.
«…Dépressif.»
Ce mot a mal sonné à mes oreilles. Je me suis levé du fauteuil dégueulasse, et je l’ai tapé, aussi fort que je pouvais. Je crois que je pleurais. Ma mère a poussé un cri lorsqu’elle est rentrée dans la pièce. Il était déjà mal en point. Le sang giclait, et je ne pouvais pas m’arrêter. Il avait tout gâché. Il allait pourrir les chances que j’avais de me réconcilier avec ma mère. Il allait pourrir le fait qu’elle cesse de me prendre pour un malade. Tout était de sa faute. Depuis le début. Tout est de sa faute. L’école, ma mère… Tout. J’ai paniqué.
Je voulais juste la récupérer. J’ai tout foiré.
Non. IL a tout fait foirer.
Je suis enfermé dans ma chambre, ma sortie annulée, ma mère en larmes. Et ça y est, pour elle, je suis officiellement dépressif. Et complètement taré en plus de ça. Bon, foutu pour foutu, la fenêtre est ouverte… Et j’ai besoin de sortir.


17.03/19h22
Je sais pas comment ça se fait, mais toujours est-il que je ne suis pas grillé pour ma «fugue». Ma mère a dû s’absenter. Mais ce qui vient de m’arriver est bien pire que le fait que ma mère me prenne pour un fou furieux. J’explique.
Il devait être 14h30 quand j’arrivais à l’orée du bois dont Louis m’avait parlé.
Louis avait appris qu’à l’écart de notre quartier, il y avait une bâtisse abandonnée, en plein milieu d’un bois. C’était l’objectif de notre sortie; visiter la baraque.
Le bois était assez grand, presque une forêt. J’ai rejoint Louis, très fier de son information, qu’il avait eue je ne sais comment. Sûrement en profitant de sa popularité locale.
L’air était lourd, humide. Il n’y avait pas de soleil. Un orage semblait sur le point d’éclater. Arrivés sur les lieux, on a découvert que la maison n’avait pas grand intérêt. On a tout de même décidé d’explorer, histoire de dire.

Une odeur étrange régnait dans l’air, un peu écœurante. Nous étions séparés. Je commençais à m’ennuyer, quand j’ai entendu Louis pousser un cri d’effroi. Je me suis précipitai, et découvris à mon tour la réalité. Oui, là ce n’était plus de la fiction. Je n’étais pas un acteur. Je n’étais pas dans un film d’horreur. Non, j’étais bien dans la réalité, et ce que j’ai vu l’était aussi.
L’endroit, par-dessus l’odeur douceâtre, puait la mort et le sang. Avec le recul, je ne sais pas pourquoi je ne m’en suis pas rendu compte plus tôt. L’odeur du sang, de la chair pourrie, elle était tellement forte. J’aurais dû la sentir bien avant de visiter la baraque… Ma vue est d’abord restée sur des corps. Beaucoup de corps. Des animaux. Des oiseaux, éventrés, ainsi que des rongeurs. Des animaux sauvages, pour la plupart. Les mouches voletaient, les insectes et autres charognards avaient envahi les lieux. La chaleur accentuait les odeurs, accélérait la décomposition. À mesure que j’avançais dans les décombres de la maison, je voyais des cadavres de chiens, de chats, tous tués de la même façon, les tripes à l’air, affichant une expression de terreur et de douleur.
Puis quelqu’un. Une personne.
Un homme que j’aurais jugé comme mendiant vu ses habits, se tordait de douleur au sol en gémissant. Il n’a pas remarqué notre présence immédiatement. Il crachait du sang. Puis il nous a vus. Il a ensuite commencé à hurler comme un fou :
« Loin! Loin… L’air!»
Ses yeux se sont révulsés. Il a convulsé un instant, répétant ces mots, puis s'est tu.
J'ai remarqué alors ses mains couvertes de sang, de plumes, de poils, de tout.
Je ne voulais pas voulu comprendre.
Pendant ce temps, l’air s’était épaissi. Encore, et encore, il devenait plus lourd. Une brume voguait entre les arbres. L’odeur était plus que présente. On aurait dit un produit chimique ou un truc dans le genre. Mélangé à l’omniprésence des relents de décomposition. A vomir.
Les arbres devenaient des créatures de cauchemar, à demi dissimulés dans l’air humide. Louis était en pleurs. Moi je paniquais. Je tremblais, les yeux écarquillés. Je ne savais plus quoi faire. J’avais du mal à respirer. On s’est enfuit, la peur nous arrachant les tripes.
Plus j’y repense, maintenant, dans le calme oppressant de ma chambre, que ce type devait être un jeune squatteur, et qu’il avait mangé un truc pas sain, ou pris des produits. Cela existe, je crois. Il a dû faire une sorte de crise. Mon subconscient me hurle que j’ai complètement faux. Que ce n’était ni la drogue, ni quoi que ce soit. La folie ?
J’en sais que dalle, j’hésite à appeler les flics… Peut-être qu’eux ils sauront quoi faire ? Je n’en ai même pas parlé à ma mère. Cela ne ferait qu’aggraver mon cas. Non c’est décidé, je me tais. C’est pas possible, j’ai rêvé, j’ai déliré, la fatigue… Un truc comme ça est impossible, ce genre de choses arrivent aux autres…


18.03
Je n’ai pas dormi de la nuit. J’ai eu tellement mal à l’estomac. J’ai du aller vomir trois, voire quatre fois. Je ne sens plus mon bras gauche, comme si il était engourdi…Mais c’est le cadet de mes soucis.
J’ai coupé mon portable et mon ordi. J’en peux plus. Je n’arrive pas à dormir. Je deviens parano, chaque bruit m’effraie. J’ai du mal à respirer. Mes poumons émettent un sifflement à chaque inspiration. Ce son me rend fou. C’est lui qui m’empêche de dormir. Oui c’est lui. Chaque sifflement, je crois que mon cerveau va imploser. Chaque sifflement, je pousse un gémissement étouffé.
Ma mère m’a apporté à manger. Poussé par la faim, j’ai tout avalé. Moins de deux minutes plus tard, je vomissais déjà le contenu de l’assiette. Je vis un calvaire.
J’ai un autre problème, bien pire que la faim.
J’ai des trous de mémoire, des absences… Cette nuit. Je ne me rappelle plus… Ni ou j’étais ni ce que j’ai fais. Comme je l’ai dis, j’ai été malade. Je n’ai pas dormi. Je me rappelle plus de rien. Je sais que j’ai vomi, que ça a été atroce. C’est comme si j’avais dormi, aucuns souvenirs, j’ai pas dormi. Je le sais, c’est sûr.

Je ne suis pas sorti de ma chambre, mais…  Mais de la terre était sur mes chaussures, impeccablement propres, hier… Je serais peut être sorti ? J’en sais rien, j’en sais vraiment rien… Je m’en souviens plus… Non, c’est impossible. Je suis pas sorti. Pourtant toute cette terre est là.
Je sais plus, je sais plus.
Il n’y a pas de terre, c’est un cartier, juste des jardins impeccables. Alors où étaient mes pompes ?
Il y a un autre truc. Ce truc qui m’empêche de réfléchir. Cette odeur…Présente dans l’air lourd, celle du bois d’hier, elle est là, comme un démon, qui me harcèle. Le sifflement me rend fou. Cette odeur du bois, les absences, le sifflement, c’est la même chose. Y’a quelque chose qui a déclenché ça.
21.03
Absences… Qu’ai-je fait ? J’ai la réponse. La dure vérité est là, bien que je refuse de l’admettre.
« Admire ton œuvre, admire la ! » me dit-il, d’une voix non humaine.
Je me vois, je me revois, animé d’une force quelconque, sortir de chez moi, hier,  tel un zombi. Je me revois encore, un sourire fier accroché aux lèvres. Mes yeux fous, non, ces yeux fous se posent sur un reste de chair. Sur ce qui semble un cadavre, je, ou il, pose son regard bleu acier.
Il a tué le psy. Il est fou. Il a commis un massacre. Il avait le visage barbouillé de sang. Il souriait lorsque les tripes eurent jailli. Il riait lorsque que le pauvre homme eut les yeux crevés. Il a traversé le bois, la terre s’est collée à ses chaussures…
Ma mère a appelé l’hosto. J’ai réussi à prendre mon carnet. J’ai des tubes dans le nez, dans la bouche, partout. Ils m’aident à respirer. Plus de sifflement. Ce problème là est réglé. Cependant, depuis trois jours, mes jambes refusent de m’obéir. Je suis paralysé. Les médecins ne peuvent me dire si c’est définitif. Je prie pour que ce ne soit pas définitif.
Il est toujours là, me guettant. Guettant chaque absence, chaque faiblesse. Il est en moi.


23.03
Louis est passé me voir. Il a eu l’air horrifié par mon état. Il ne m’a presque pas parlé. Juste un vague salut. J’ai des crampes. D’horribles crampes. Je ne vois presque rien. Le sifflement a recommencé. Je suis toujours paralysé, et je ne sens plus mon bras gauche. J’ai demandé à Louis d’aller me chercher un miroir. Je n’aurais pas dû. Mon visage. Les muscles de mon visage. Ils se contractent. Ces contractions forment une immonde grimace, suivie d’une douleur atroce. Les yeux exorbités, un grand sourire crispé, les muscles tendus décorent à présent mon visage. Je suis laid. Je suis tellement laid. Même mon meilleur ami a eu peur de moi.
L’odeur, l’odeur est toujours là. Une puanteur immonde empoisonne l’air. Elle en fait partie.
Il est là. Toujours.
« Il, c’est toi. Que toi. »
Cette phrase, suivie du sifflement, se répète à chaque instant.


24.03
Je ne sais heure il est. Je suis dans le noir complet. Je ne distingue plus que des ombres. Peux écrire toujours. Pleure du sang. Mal, partout, tout le temps. Plus de jambes, plus de bras. Je sombre.
«Loin ! Loin ! Air !» Je comprends, maintenant. Grimaces, elles représentent le Matthieu d’avant. Maintenant [illisible] beau. Je [illisible] plus Matthieu.


25.03
Il était Matthieu. Je n’ai jamais été Matthieu. Le sang. Besoin de ce précieux liquide. Matthieu ne voulait tuer. Imbécile.


29.03
Bras gauche : paralysé. Jambes gauche et droite : paralysées. Sourd. Presque aveugle. Lumière. Mal. Trop Mal. Sifflement de retour. Pouvoir écrire peu. [illisible] Respirer. Sommeil sans [illisible] viens à moi. Viens !
Je ne suis pas fou !


Air.
Maman, Louis, désolé de [illisible], je vous aime.
Matthieu doit [illisible].
Matthieu ce n’est pas moi. [ ?]
Un [illisible] est calme.
Le mendiant [illisible].
Trop Air.
Sifflement.
Sifflement !
Loin, Loin !
Air mauvais !
Loin.


Loin de l’air, [illisible]
Je ne peux plus respirer, enfin.



 

Louis lâcha la fiche, retranscription du carnet de Matthieu, son ami. La plupart des pages étaient illisibles, si bien que Louis avait proposé à la mère de son ami de les mettre sous traitement de texte. Mais il n’avait pu comprendre certains passages. Matthieu avait une écriture particulière, qui s’était détériorée à cause des souffrances infernales qu’il avait eu à subir. Au fil de son travail, Louis avait découvert ce calvaire qu’avait vécu son ami durant les derniers jours de sa vie. À présent, il était mort. Dans la nuit du 29 au 30 mars. Louis lui avait rendu une fois visite. Il en était sorti tellement bouleversé… Son visage… Les yeux rougis, la bouche contractée en un rictus malfaisant…
Avant de mourir, il avait clairement sombré dans la folie.
Louis s’effondra en pleurant, tant les souvenirs affluaient. Il avait mal à la tête. Il y avait une odeur bizarre dans sa chambre, une odeur de produit chimique.
La même que dans la chambre d’hôpital de Matthieu.
La même que dans le bois.


Louis ne sentit plus sa jambe. Dans sa chute, il remarqua le carnet. Malgré la douleur qui lui traversait le corps, il remarqua une feuille qu’il n’avait pas retranscrite. La vue brouillée, gémissant, la dernière chose qu’il vit fut les lettres tracée d’une écriture pataude :

«Matthieu est mort. Mais je suis là, moi. Ton meilleur ami.»


Louis ferma les yeux. Il ne se souviendra pas de ce qu’il fera. Absence.


vendredi 25 juillet 2014

La peur

La peur est un sentiment étrange, n'est-ce pas. 
Mais tu aimes lire ces histoires d'épouvante ou regarder ces films d'horreur tard le soir.
Du gore, du sang, une ambiance lourde, se sentir observé c'est ce que tu aimes, tu aimes avoir peur. Maintenant que tu as peur, tu aimerais que cela s’arrête pour pouvoir dormir car il est tard.
Tu sens cette présence s'approcher.
Tu as peur que quelqu'un ouvre la porte de ta chambre, mais, pourquoi avoir peur ?
Ce ne sont que des histoires pour enfants, ton imagination, mais tu as toujours peur, alors tu allumes la lumière.
Tu ne vois personne, ça te soulage mais, tu as toujours peur.

Tu sors de ta chambre pour aller boire un verre d'eau fraîche.
Tu passes devant la chambre de tes parents et tu vois ton père et ta mère, tu les vois l'un à côté de l'autre, et ils dorment. Cela t’apaise de les voir vivants, puis tu passes devant la chambre de ton frère pour enfin entrer dans le salon.
Tu arrives dans le salon, et tu bois ce verre d'eau froide tout en regardant ton frère dormir sur le canapé, tu te dis qu'il est tard et que tu ferais mieux de faire comme ton frère et de partir dormir, alors tu retournes dans ta chambre, t'allonges sur ton lit, et te prépares à t'endormir.
Mais puis-je te poser une question ?
Si ton frère dormait dans le salon sur le canapé, qui entendais-tu respirer dans la chambre de ton frère ?

Petite creepypasta sans grande prétention. Il y en aura probablement quelques unes comme ça avant que nous ne retrouvions de très bons morceaux, alors j'espère que le lectorat ne va pas nous jeter de tomates.

mercredi 23 juillet 2014

Nuit noire

La nuit est d'un noir d'encre.
Dans la lumière de mes phares, au loin, j'aperçois cette voiture arrêtée sur le bas-côté.

Silencieuse, visible simplement par le clignotement de ses feux de détresse.
J'attends quelques instants, tout est silencieux, rien ne bouge.
Je décide de sortir de ma voiture pour aller vérifier qu'ils n'aient pas besoin d'aide.



Je longe le bas-côté, pour ne pas être dans l'axe des feux, qui m'éblouissent.

Je suis maintenant tout proche du véhicule.
Dans la pénombre, je distingue à peine deux formes immobiles à l'intérieur.
J'appelle pour savoir si tout va bien.
Silence. Personne ne répond. Simplement le tic-tic léger des feux de détresse.
Devant la porte du conducteur je bute sur un objet dur au sol.
 Je ne vois pas très bien de quoi il s'agit, il fait trop sombre.
Je frappe à la vitre et distingue que le conducteur semble écroulé sur son volant.
Quelque chose est arrivé.

Je décide d'ouvrir la porte. Elle n'est pas verrouillée. Elle s'ouvre facilement.
La lumière de l'habitacle se déclenche automatiquement et jaillit par l'ouverture, accompagnée de l'odeur métallique du sang frais.

La nausée monte en moi comme une vague et je dois reculer d'un pas pour ne pas lui succomber.
Je dois me concentrer plusieurs secondes pour ne pas vomir.
Je décide enfin de relever la tête pour constater l'horreur que j'ai entraperçue.

Le conducteur est couché sur le volant, l'arrière du crâne défoncé, laissant suinter un filet de sang mêlé de matière grise.
À ses côtés, sur le siège passager, une femme est appuyée sur la vitre, inerte.

Sa tête fait un angle anormal avec le corps.
Son cou est largement entaillé jusqu'à la trachée.
Elle est recouverte d'un sang noir qui s'écoule doucement sur le plancher, dans un goutte à goutte écœurant.
Réprimant un nouveau haut-le-cœur, je baisse les yeux et tombe sur l'objet dur que j'ai heurté avant d'ouvrir la portière.
C'est une petite hachette, couverte de sang, comme celle que j'utilise pour tailler les branchages quand je bûcheronne.

Je décide de me rapprocher à nouveau pour vérifier qu'il ne reste personne en vie.
Je passe la tête à l'intérieur et constate qu'il n'y a personne à l'arrière.

Je n'ai pas le courage de prendre le pouls des deux occupants. Dans leur état, ils ne peuvent plus être en vie.
Je veux retourner à ma voiture pour prévenir les secours, mais au moment de refermer la porte, je remarque un petit objet posé sur le tableau de bord, contre le pare-brise.
Je m'approche, luttant toujours contre la nausée que me provoque l'odeur horrible du sang.
C'est une caméra compacte, tournée vers l'extérieur. Elle semble toujours en route.
Je sais qu'en Russie, tous les conducteurs filment leurs déplacements pour une histoire d'assurance, mais en France, je ne croyais pas cette mode déjà implantée.
Après quelque secondes d'hésitation, je décide de la prendre et de visionner les dernières vidéos.
Le tueur apparaîtra peut-être sur les images, me permettant de renseigner la police.

Je la décroche de son support et trouve rapidement la fonction de rembobinage.
 Sur le petit écran, les images défilent rapidement, en sens inverse où elles ont été filmées.


Je vois d'abord l'avant de la voiture, simplement éclairé par l'intermittence des feux de détresse.
La nuit est très sombre, on ne distingue que quelques touffes d'herbe, le macadam, puis tout s'estompe, avalé par la noirceur nocturne.
Rapidement, je me vois, marchant à reculons, m'éloigner vers ma voiture.
J'attends plusieurs minutes, le compteur de la caméra continue de remonter le temps.

Soudain, à la limite du champ, sur la gauche, une silhouette s'approche, montrant son dos. J'attends qu'elle ait disparu des images puis je remets la caméra en lecture normale.
Un homme, vêtu banalement d'un tee-shirt et d'un jean, s'éloigne lentement de la voiture pour se perdre dans l'obscurité. Sa démarche est lente, hésitante. Malgré ses épaules voûtées, il semble à peu près de ma taille.


Je reprends le rembobinage de la vidéo. Si je le vois partir du lieu du massacre, je le verrai peut-être arriver plus tôt sur la vidéo.
Pendant les quelques minutes qui précèdent, la caméra fait entendre les cris inhumains du couple qu'on assassine.

L'habitacle bouge et la caméra oscille sur son support.
Puis tout devient silencieux et calme.
Enfin, il apparaît dans le champ de lumière des feux de détresse qui l'éclairent par intermittence. Rapidement, il disparaît dans la pénombre.
Je remets la lecture en marche avant,  au ralenti, pour tenter d'apercevoir le visage du tueur.
Entre deux clignotements de lumière, je peux faire une pause.
L'image est nette et l'homme est tout près.
 Il s'est approché rapidement, en longeant le bas-côté herbeux, mais ses derniers mouvements pour atteindre la voiture l'ont révélé, à la lueur alternante des phares.

À sa main, luit l'éclat métallique de la hachette qu'il abandonnera ensuite dans l'herbe.
Ses vêtements sont identiques aux miens.

Ses cheveux sont courts et dans son œil, luit une pulsion meurtrière et folle.
C'est moi.
Je suis l'homme sur la vidéo.



Une immense terreur me submerge et emballe mon cœur.

Hystérique, je remets la caméra sur son support, dans le véhicule, claque la portière et cours à perdre haleine vers mon véhicule.
Je m'engouffre derrière le volant et y pose mes mains pour calmer le tremblement de terreur qui m'agite.

Qu'ai-je fait ?
Pourquoi je ne me souviens de rien ?

Pour reprendre mes esprits, je ferme les yeux et tente de faire le vide en moi.




J'ouvre les yeux.
La nuit est d'un noir d'encre.

Dans la lumière de mes phares, au loin, j'aperçois cette voiture arrêtée sur le bas-côté.
Silencieuse, visible simplement par le clignotement de ses feux de détresse.
J'attends quelques instants, tout est silencieux, rien ne bouge.
Je décide de sortir de ma voiture pour aller vérifier qu'ils n'aient pas besoin d'aide.





mardi 22 juillet 2014

Mr Kitty Saves the World


Temps approximatif de lecture : 4 minutes. 

Harvey Johnson avait rejoint mon équipe sur SeeminglyPointless.com pour prouver son talent en participant au GameBoy Jam. À peu près à la moitié de la rencontre, il avait décidé d'arrêter un moment avec les jeux et d'explorer un peu un quartier abandonné situé à quelques heures de chez lui.

Harvey aurait trouvé un CD, ainsi qu'une note adressée à lui dans l'un des bâtiments. Je le sais parce qu'il m'en a plus tard tweeté une photo, en m'accusant de lui avoir fait une blague. 

dimanche 20 juillet 2014

La morsure du froid

Je croupissais en Antarctique quand tout a eu lieu, dans ce tombeau gelé, cette prison de glace, cet havre de calme et de silence où peu de personnes purent poser le pied. Je trouvais ce lieu apaisant jusqu'alors, en effet, la solitude et l'impression d'hostilité, de vraie nature, avait toujours eu un profond effet sur moi. Elle révélait mes sens et me faisait ressentir ma vraie nature, la bestialité des premiers hommes, se battant pour leur survie.

Cette bestialité aurait pu m'être utile, si elle n'avait pas déserté au pire des moments.

Je m'appelle Martin, 20 ans, étudiant en biologie. Je m'étais rendu en Antarctique suite à un concours, j'avais été le meilleur candidat sur des centaines : le plus apte aussi bien mentalement et physiquement pour résister à la rudesse de l'Antarctique. Cette expédition avait un but hautement scientifique, nous devions nous rendre dans une grotte qui, selon les dire, posséderait la plus grande biodiversité connue à nos jours, et ce malgré le climat plus qu'inhospitalié.

J'avais donc saisi ça comme une chance, et je m'étais présenté.

Moi, simple étudiant en biologie, pouvoir visiter ce continent de légendes ? Pouvoir voir de mes propres yeux ses aurores boréales ? Je ne pouvais hésiter. Si j'avais su ...

A peine deux mois plus tard, nous partions. J'avais dû me munir d'un attirail à la limite du militaire : vêtements pour le froid, rations de survie, feux de détresse, matériel scientifique, médicaments, ... je transportais plus de 30 kilos sur mon dos. Ce fut réellement rude au départ.
Nous sommes arrivés en terres australes après 2 semaines de voyage en bateau. Ces 2 semaines m'ont permis d'en apprendre plus sur ce continent, et surtout sur cette grotte.

Car, si elle était connue pour sa biodiversité, elle était conspuée par les autochtones, considérée comme maudite. En effet, nombre de leurs congénères y auraient disparus sans raison, attirés inéluctablement par cette grotte. Ils l'évitent donc à tout pris.
Cette hantise n'aura fait qu'accroître mon envie de découvrir cette grotte. Au final, c'est ceux que l'on pensait primitifs qui avaient raison, nous aurions dû rester loin de cette satanée grotte ...

Nous avons installé notre campement à deux jours de marche de la côte, dans un endroit un tant soit peu couvert du vent austral. Nous nous préparions pour partir le lendemain dès l'aube, et, tout au long de cette préparation, j'ai eu ce pressentiment. Ce pressentiment ancien, que nul n'a jamais pu expliquer. Ce pressentiment que l'Homme face au danger dégage inconsciemment. Je savais qu'il allait nous arriver quelque chose, mais je ne savais quoi.

J'ai gardé ça pour moi, je ne voulais pas répandre ma paranoïa au groupe. Et puis, c'eut été stupide.

Nous nous sommes dirigés vers la grotte, nos sens aiguisés et mis à l'affût du moindre bruit par ce vent permanent. Sur place, nous avons installé différents matériels scientifiques à l'extérieur de la grotte, qui nous permet d'étudier les relevés effectués dans la grotte.

L'entrée de la grotte était d'une beauté splendide, et l'écosystème était très différent de l'extérieur. En effet, il devait faire plus d'une vingtaine de degré à l'intérieur, contre un bon gros négatif à l'extérieur. De plus, pas de neige, rien. Des plantes fleurissaient partout sur les murs. Nous avions dû, pour rentrer, passer par un trou très étroit en rampant. Nous avons d'ailleurs eu du mal à trouver l'entrée.

Nous nous sommes enfoncés peu à peu dans la grotte, mais l'ambiance devenait pesante : une chaleur alarmante, et, plus on descendait, plus la végétation et la lumière disparaissait.

C'est là que le cauchemar a commencé.

Nous sommes arrivés dans une sorte de salle au bout d'un dédale de couloirs. Elle était très sombre. Nous avons jeté une fusée de détresse, et c'est là que nous avons vu pour la première fois cette ... chose.

C'était une sorte d'humanoïde semblable à une ombre, assis au milieu de la salle. A peine eut-on posé les yeux dessus que nous sommes tombés dans un sommeil incontrôlable, dans les abysses infinis du néant.

Cette bête, cette ombre, son existence, son apparence, tout en elle allait au de-là de ce qui était considéré comme rationnel. Nous avons tous été plongés dans un profond sommeil léthargique.

Cette bête semblait pouvoir nous contrôler et nous atteindre dans notre sommeil, à l'instar de Freddy. Elle nous torturait, nous diffusant de doux rêves dans un premier lieu, puis nous torturant dans ces derniers. Elle nous épuisait aussi bien physiquement que moralement. En effet, elle nous entraînait dans des rêves lucides : nous étions capables, du moins, pour ma part, car je ne puis parlé au nom de mes confrères décédés, de faire nos propres choix dans ces rêves, de lutter. Cependant, elle était bien trop forte, et nous détruisait peu à peu.

Dans chaque rêve, elle me torturait, elle m'infligeait des souffrances bien trop réelles, et je ne pouvais malheureusement pas fuir : j'étais réduit à la vie d'un simple pantin.

Je ne sais comment je me suis réveillé. Il me semble avoir été réveillé par un terrible sans froid comme si, d'un seul coup, j’eus été jeté dehors.

Je me suis réveillé en sursaut, mais j'ai tenté tant bien que mal de ne pas faire de bruit pour ne pas attirer cette ... chose, sur moi. Elle était entrain de dévorer mes amis, arrachant membres par membres de leurs corps. Je ne saurais dire si c'est réel aujourd'hui, mais mes sensations alors étaient plus que réelles, je ne sais toujours pas quoi en penser.

J'ai fui en courant, elle m'a repéré. Elle m'a traqué dans ce dédale de grottes. Sa démarche était lente, saccadée, mais elle gagnait inexorablement du terrain sur moi. Ce qui m'aura sauvé, c'est l'entrée si étroite. J'ai compris alors pourquoi elle n'allait pas directement massacrer tous les autochtones : elle craignait le froid, et elle ne pouvait sortir de la grotte.

J'écris ceci 1 an après que cela ai eut lieu, au bord du suicide. Depuis, j'ai été humilié, renié par beaucoup pour être un menteur, un couard. Ils n'ont pas voulu croire mon histoire, et m'ont rejeté. Je suis tombé dans une dépression profonde depuis lors, atteint d'insomnie et de cauchemars invivables. Je dors très peu, mes sens sont à bout, je ne peux plus résister, ni mentalement, ni physiquement. Je vais tomber dans un sommeil éternel, et il aura gagné.

Ce qui m'inquiète encore plus, c'est que ce que je ressens semble se répandre comme une épidémie auprès de mes proches : insomnies inhabituelles, fatigues psychologiques et physiques, envies suicidaires. Cela semble se répandre, ça a commencé avec mes proches, et maintenant aux amis de mes amis. Ils viendront tous les chercher dans leur sommeil, il n'était pas la seule "ombre", la seule "chose", je le sens. Ils tirent leurs forces de vos rêves, de votre sommeil.
Je crains de causer la perte de tous ceux que je connais ...

Et vous, avez vous des insomnies ?

Creepypasta rédigée pour l'édition maudite des concours creepypastiques qui a été remportée par Alexray. Celle-ci a été rédigée par SoulHokib et malgré sa défaite, nous avons trouvé qu'elle méritait sa place sur le site, tout comme deux autres qui seront publiées prochainement !

mercredi 16 juillet 2014

Le Skuggan

JEUDI 17 SEPTEMBRE 2009. 
    
Je n’ai jamais raconté à personne ce qui m’est arrivé. Et je ne le raconterai jamais à personne de vive voix. J’ai tout de même décidé de rédiger cette histoire dans ce cahier que je laisserai sur cette caisse en bois. Mes mains sont tremblantes. Je ne vais pas pouvoir écrire bien longtemps.   
    
Quelqu’un finira bien par découvrir ceci. Ce n’est qu’une question de temps. Cela me semble d’autant plus probable qu’il est dans la nature de l’Homme d’ouvrir un cahier sur lequel est marqué « Journal Intime », lorsque celui qui l’a composé ne réside plus à cette adresse. Alors bien sûr que cette histoire sera probablement lue. La vraie question, cependant, est de savoir si on me croira. Très certainement pas, mais c’est sans importance. Ce qui m’intéresse n’est pas d’être cru, mais d’être libre.   
    

   
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Tandis que je reste allongé ici, dans cette pièce sombre et vide. Je me souviens encore du jour où, debout devant ma fenêtre, je regardais dans la cour. Il ne faisait ni chaud ni froid à cette époque de l’année. Puis quelque chose m’a interpellé.    
    
« Psst! Viens voir par là! » M’avait dit tout en chuchotant, une voix qui me semblait familière. Malgré la distance qui sépare mon jardin et celui du voisin, je pouvais entendre clairement cette voix. J’étais descendu en vitesse pour rejoindre la terrasse.   
    
« Attrape, gamin! » Je me suis retourné vers la voix, et j'ai vu arriver une balle en mousse qui a franchi la clôture, puis rebondi sur le gravier pour terminer sa route à mes pieds. J'ai tendu la main et l’ai attrapée. J'ai regardé ce que j’avais récupéré, et tout est devenu froid autour de moi. Un pétrifiant frisson m'a traversé de bas en haut. J'étais pétrifié. C’était une balle sur laquelle avait été dessinée un sourire. J'ai vu, l'espace d’un instant, une silhouette se déplacer de gauche à droite pour ensuite disparaître derrière le cabanon.   
    
« Viens jouer avec moi, Bastien! » a fait la voix de l’autre côté du cabanon; et je me suis rendu compte, horrifié, que c’était celle de mon grand frère. Mort. Ce n’est pas lui, ce n’est pas possible… Pensai-je. J’ai essayé de hurler, mais c’est à peine si un son de ma voix était sorti de ma gorge. Mes poumons me donnèrent l’impression d’être en pleine crise d’angoisse. J'ai à nouveau regardé la balle dans ma main et soudain du sang a commencé à couler des yeux du smiley. J'ai jeté la balle de l’autre côté de la clôture en reculant d’une démarche incertaine. Je me suis frotté les mains sur ma chemise pour me rendre compte que le sang était sorti tout droit de mon imagination.   
    
En relevant les yeux, j'ai vu cette même silhouette oscillante, déambulant désormais dans mon jardin. Sa forme était cauchemardesque. Je savais bien qu’au fond de moi il n’était pas réel, mais la peur me faisait comprendre le contraire. Il portait un sweat à capuche entièrement noir et un pantalon gris se rapprochant fortement de la couleur de son pull.    
    
« Tu sembles surpris de me revoir, frérot! » a fait la silhouette avec un sourire déformant son visage. J'ai remarqué à ses côtés la présence d’une tout autre silhouette qui était bien plus imposante que la première. C’était une ombre, je ne pouvais pas distinguer son visage ou ses vêtements mais seulement l’obscurité qui la formait. Elle était entièrement noire et il m’était impossible de voir à travers la chose.   
    
Puis d’un seul coup, plus rien. Ils n'ont pas disparu progressivement comme un fantôme, mais en un clin d’œil. Je me suis retourné, j'ai couru jusque chez moi et je m'y suis enfermé. 
    

   
-   
    

   
À peu près un an plus tard, ça avait recommencé alors que je venais seulement d'apprendre à ne plus penser à ce qui s'était passé.    
    
Ce soir-là, j'ai été réveillé par une rafale de vent qui produisait un son surnaturel. La pluie s’est abattue aussitôt après sur les carreaux. Je me suis approché de la fenêtre et j'ai fermé les volets. Puis, un bruit strident venant du couloir a brisé le silence régnant dans la maison. Le bruit a disparu aussitôt pour laisser place à un silence devenu maintenant épouvantable. L’ambiance était tout à coup devenu bien plus qu’étrange. C’est alors que derrière moi, j'ai senti un souffle sur ma nuque. J'ai hurlé, et en m’éloignant, j'ai trébuché comme un imbécile. Une main s'est posée brusquement sur mon épaule. Mes tentatives pour la retirer n'ont fait que la serrer davantage, et elle finit par me lâcher. Un ricanement accompagnait le mouvement. Je me suis tourné en sentant mon cœur me remonter à la gorge. 
C’était une vieille dame. C’était mon ancienne voisine. Morte, elle aussi. La moitié de son visage avait été arraché, des asticots occupaient les cavités où il restait encore de la chair.   
    
« Accident de voiture. » La moitié reconnaissable de sa bouche a souri en articulant ces mots. Ses lèvres émettaient un bruit répugnant d'arrachement. J'ai reculé, les jambes tremblantes, mais elle s’avançait à chaque pas que j’entreprenais.   
    
Derrière elle, j’ai aperçu cette même silhouette sombre qui était bien plus grande que la vieille dame. Je sentais son regard glacial se poser sur moi. Elle semblait flotter auprès de la vieille dame. J'ai compris que l’ombre me voulait du mal. J'ai couru jusqu’à sortir de chez moi . Je pleurais. Je me suis senti affreusement seul à ce moment-là. Je contemplais ma maison et n’osais plus y retourner. Laissez-moi tranquille… Laissez-moi tranquille. Laissez-moi tranquille! Je me suis dit, de manière incohérente.    
    

   
-   
    

   
Un an après, jour pour jour, alors que je remontais lentement l’allée, j’ai observé attentivement les fenêtres du premier étage. Quelque chose n’allait pas. Je le ressens aujourd'hui comme si j’avais anticipé ce qui allait se passer. En rentrant, j’avais l’impression de pénétrer par effraction chez quelqu’un d’autre. J'avais l'impression qu'une personne regardait au-dessus de mon épaule. L’ambiance était affreusement pesante et l’air était si lourd que j’en transpirais presque. J’ai entendu un tintement venant de la salle de bain.  
    
J'ai jeté des regards affolés autour de moi, car je ne savais plus d’où provenaient ces bourdonnements. En un clin d’œil, les lumières se sont éteintes et j’ai eu l’impression de ne plus être chez moi. Certaines pièces de la maison semblaient plus grandes, et d’autres beaucoup plus petites, comme si elles avaient pris vie. Je me suis avancé vers le lavabo pour me rincer le visage quand mon cœur a commencé subitement à s’affoler pour une raison que j’ignorais. J’ai aperçu mon visage qui était affreusement pâle, et mes yeux semblaient difformes. Je me suis mis à me fixer droit dans les yeux, car je ne voulais pas contempler la chose que je pouvais brièvement voir au coin de l’œil.    
    
Brusquement, mon appréhension a laissé place à une peur indescriptible. Soudainement, j'ai voulu quitter ma maison le plus rapidement possible. C’était l’ombre. Elle se trouvait juste derrière moi. J'ai fermé les yeux aussi fort que possible. Je me suis tourné en priant de tout mon cœur que cette chose ne m’attrape pas comme elle avait essayé l'année précédente.   
    
« Je vais te bouffer et te découper », avait dit une voix qui se répétait dans ma tête mais qui ne semblait pas être la mienne. Puis je suis précipitamment parti de chez moi pour, cette fois, ne plus jamais y retourner.   
    

   
-   
    

   
Cet après-midi, j’ai eu le courage de me rendre dans un cybercafé pour trouver une éventuelle solution à ce qui m'arrive. En fouillant un bon nombre de forums en tout genre, je suis tombé sur un article dont voici la première partie :  



« Des cris, des pleurs, des supplices, c’est ce qu’écoute Skuggan avant d’aller se coucher. Un nom synonyme de menace, sinistre à la prononciation, qui évoque non pas un semblant de frisson mais plutôt un sentiment d’insécurité, constant jusqu'à être paralysant, qui se rapproche furieusement d’une peur intense et douloureuse. Il est le monstre se trouvant sous votre lit. Il est celui qui attrape vos rêves pour vous les retranscrire en de véritable cauchemars. Il est cette pilule de trop qu’un dépressif aurait avalée. Ses pensées sont mauvaises, sombres et sadiques. Il est celui qui provoquera votre sommeil éternel. […] »  
   
- D’après l’extrait d’un journal local datant de l’année 1997.  
 


La description donnée dans plusieurs témoignages évoquant cette chose est similaire à celle que j'ai rencontrée. Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais plus quoi penser. J'en rigole nerveusement tellement je trouve tout ça invraisemblable. Peut-être qu'après tout,  je suis moi-même victime d'hallucinations comme plusieurs sceptiques le répétaient dans les forums.

   
-   
    

   
Je me sens oppressé par un étrange sentiment d’être pris au piège. Je ressens des tiraillements dans tout le corps. J’arrête d’écrire, je n’en peux plus. Je vais essayer de me reposer afin de continuer plus tard.   





Le journal se termine ici.



mardi 15 juillet 2014

La nuit

C'était une nuit noire. L'orage grondait au dehors, faisant frémir les murs de ses éclairs. J'étais assis comme d'habitude sur mon canapé, jouant à un de mes jeux préférés sur mon ordinateur, on me reprochait bien souvent d'avoir une addiction à ces derniers. J'ai en général reconsidéré mon amitié avec les gens qui m'avaient suggérés cette idée. Je ne considérais pas que j'avais réellement besoin d'amis, je nécessitais seulement une présence humaine de temps à autres, histoire de ne pas tomber dans les abysses du mutisme. Je n'aimais pas tant que ça parler, mais cela m'était utile pour me détendre, pour me faire oublier ma vie qui commençait, du haut de mes 20 ans, et qui me semblait pourtant déjà close, achevée par un monde monotone, morne, emplie de douleurs et de désolation.

Ouais, je haïssais le dehors.

Après quelques heures de jeux, je décidai d'aller me coucher. Il devait être aux alentours de 3 heures du matin. L'orage s'était calmé et il ne régnait maintenant dans ma maison que le calme, et les bruits de pas, mes bruits de pas, résonnants dans les couloirs lugubres de ma demeure. J'étais seul pendant 2 semaines, parents en vacances, soeur chez une amie, vie sociale envolée. Deux semaines parfaites pour moi jusqu'à ce soir là.

J'allais tranquillement dans la salle de bain lorsque quelque chose me parut étrange : il me semblait avoir aperçu du mouvement au fond du couloir, comme un tissu blanc ayant du mouvement. Rien de bien concret, certainement un des fantasmes de mon imagination. Fantasme ... Si j'avais connu sa signification ancienne ce jour-là, j'aurais peut-être évité de l'utiliser. A ce moment-là, un bruit, presque imperceptible, un bruit d'air, de mouvement. Je pensais avoir rêvé, mes oreilles grésillaient encore de batailles virtuelles intensives et de leurs bruits dans mon casque.

Je me suis lavé tranquillement les dents, me surprenant moi-même à jeter des coups d’œils furtifs au-dessus de mon épaule, comme si je m'attendais à trouver quelqu'un me regardant derrière moi. L'ambiance était lourde, j'étais tendu. Je mis ça alors sur le compte de la fatigue, mais j'ai compris plus tard que mes instincts étaient à vifs à cause d'une présence inconnue, furtive, discrète, mais bien réelle dans mes couloirs.

Cependant, ce furent les évènements qui découlèrent qui me plongèrent dans ma paranoïa actuelle, dans ma torpeur permanente, dans cet effroi implacable qui glace mon sang à chaque bruits. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même depuis, je l'attends.

Je me dirigeais vers ma chambre lorsque j'ai réellement senti cette présence, cette ombre parmi les ombres qui me scrutait. Son souffle froid dans mon cou. J'ai sursauté, je me suis retourné. Personne. Évidemment. J'étais à cran, et je ne désirais alors qu'une seule chose, me coucher. Mais cette présence était toujours là, je la sentais. Elle m'observait, elle se délectait de ma peur, de mes craintes. Je pouvais sentir cette tension dans l'air. Je savais que j'aurais dû partir, mais je suis resté.

Je me suis installé dans mon lit, j'ai éteint la lumière, me plongeant dans la pénombre. C'est là qu'ont commencé mes tourments, il me semblait voir des formes fantomatiques, qui auraient pu être sorties des plus grands romans fantastiques. Elles me tournaient autour, semblaient me juger, réfléchissant à quoi faire de moi. J'étais apeuré, je ne pouvais bouger, plongé dans une léthargie singulière. Puis elle est apparue. Cette forme blanche, en face de mon lit. Elle s'est jetée sur moi, je me suis débattu. La lutte a duré 5 minutes peut-être, avant que je la repousse contre un mur et qu'elle disparaisse.

J'ai allumé la lumière. Sur mon torse, des traces de griffures. Je me suis regardé dans un miroir. En plus de ma pâleur, elle avait gravé quelque chose sur mon front : "Je reviens".

Depuis ce jour, je suis victime d'insomnies, je vis désespérément dans la crainte qu'elle revienne me prendre, me libérer. Je suis trop effrayé pour en parler, mais je me suis renseigné sur Internet. Je ne suis pas le seul à avoir vécu ça, nous sommes des milliers dans le monde à l'attendre, notre vie à tous n'est qu'attente, désespoir, douleur, effroi.

Et pendant ce temps-là, je sais qu'elle frappe ailleurs, peut-être viendra-t-elle chez vous ?
Ne restez plus seuls.

Pour cette pasta, l'auteur recommande de se mettre dans le noir si possible.

dimanche 13 juillet 2014

Sister

Ma sœur crie toujours au milieu de la nuit. Un cri horrible, à glacer le sang. Et je ne peux pas l'arrêter.

Je reste dans mon lit, loin de la Terre, dans mes rêves brumeux, et ses cris les transpercent. Elle pleure pour moi, pour quelqu'un.

Je ne peux pas l'arrêter, j'aurai beau tout essayer, je n'y arriverai pas.

Un jour, je lui ai ramené des lavandes. J'espérais que l'odeur la calmerait.

Mes yeux se ferment et je commence à m'éloigner.

Mais elle crie.

Qu'est-ce que je peux faire, petite sœur? Pourquoi tu cries? Qu'est-ce qui te fait peur? Tu ne me le diras pas, je ne peux pas t'aider.

Une nuit, alors que ses cris sont trop forts, je me lève. J'arrêterai ses cris.

Je vais jusqu'à son lit, et je m'agenouille juste devant elle.

Arrête de crier. ARRÊTE DE CRIER.

Je baisse les yeux vers elle, mais je ne la vois pas. Il fait trop sombre, elle est trop loin.

ARRÊTE DE CRIER.

Elle s'arrête, mais seulement parce qu'elle sait que quelqu'un est là.

Elle est silencieuse, elle ne veut pas qu'ils sachent qu'elle est là.

Ma mère me dit que je dois retourner me coucher. Que je dois arrêter de venir voir ma sœur la nuit.

Mais tu n'entends pas les cris, Maman?

Elle ne les entend pas. Ce n'est que moi.

Ma sœur fait semblant d'être endormie.

Je me lève.

Je suis sale; je me suis agenouillé sur la tombe de ma sœur.

Elle reste dans son cercueil. Morte, mais elle crie toujours.



Traduction: Nevermore

Creepypasta originale ici

jeudi 10 juillet 2014

Folie rouge

Une faible et dérangeante obscurité s'installe dans une pièce à la tapisserie légèrement déchirée. La fenêtre quant à elle n'est qu'une pitoyable plaque de verre recouverte de barreaux froid. La pâleur du crépuscule n'est qu'un doux et douloureux souvenir qui hante chaque partie de mon corps endolori, un corps qui tombe en fumée, s'écroulant. Il faut trouver une sortie à cet enfer sans nom. Poussant avec mes dernières et minces forces une épaisse porte en métal qui s'ouvre dans un bruit lourd, je marche, pieds nus sur un carrelage glacial. Mes yeux se plissent et je crois apercevoir, le temps d'un instant, une lumière scintillante légèrement orangée éclairant le bout du couloir. Celle-ci s'éteint, avant de se rallumer quelques secondes plus tard. Je marche, guidée par cette ampoule. J'entends des cris, des hurlements, des chuchotements inhumains à travers ces murs de béton.

Me bouchant les oreilles, je continue à avancer, avant qu'un liquide chaud attire mon attention. Je relève doucement ma jambe, et une odeur désagréable vient à mes narines : du sang. Le carrelage est couvert de sang. Trempée, la nausée me tiraillant le ventre, cette odeur âcre me bousille l'estomac. Fermant les yeux, comme privée d’ouïe et de vue, j'avance en me raccrochant à cette lumière qui m'attire tant. Perte de mémoire, amnésie, comme si chaque partie de mes souvenirs était en train de se dissoudre. L'impression malsaine que ma tête est passée dans un bain d'acide sulfurique, pourtant je me rappelle encore de ma journée d'hier. J'étais avec Mélanie, ma charmante fiancée, elle était enceinte et nous attendions un petit garçon grâce à une fécondation in vitro. Rien ne pouvait gâcher notre bonheur, sauf que… Nous étions cachées du reste de la société, car effectivement je suis une femme, et elle aussi, et l’homosexualité n'est pas quelque chose de compris. Les gouvernements se jugent tolérants, mais pourtant on ne peut pas se proclamer tolérant avec l'homophobie, mais je pense, depuis mon plus jeune âge, à ne pas être normal.

Mon cœur se serre dans ma poitrine, et tandis que j'avance, je sens un doux liquide salé couler sur mes joues. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas pleuré. Tout cela grâce à Mélanie. Elle avait réveillé chaque parcelle de mon cœur, me couvrant de sensations que je n'avais jamais connues. Mais encore une fois mon histoire d'amour se transforme en une histoire impossible, dégradée par cette société qui me dégoûte. Je ne comprends pas. Depuis quand l'amour n'est pas considérée comme normal? C'est avec une pointe de jalousie que je regarde ces couples exprimer leur affection en public, sans gêne, car je ne pourrais jamais en faire de même. Pourtant, au fond de moi-même, j'étais persuadée que cet enfant pourrait prouver au monde que notre amour est réel.
Je rouvre doucement les yeux et je vois que je suis arrivée à mon point de lumière. Un soupir de soulagement sort de ma gorge, mais finalement la peur reprend le dessus. Je ne sais pas où je suis, et j'entends les gouttes d'eau tomber lourdement sur le sol. Je ne veux pas devenir folle, il faut que je trouve un endroit, une liberté infinie : « Je veux surtout revoir Mélanie ». Perdue dans le temps, je ressemble à un animal abandonné, un mouton noir, un chien abandonné sur le bord de la route, tant de noms me font penser à ma situation et à moi-même.


J'aperçois un épais nuage de fumée venant de la droite. Elle passe sous une porte. Curieusement je sens qu'il faut que j'aille voir, pourtant, mes repères perdus, la demi-obscurité, et ces sons qui martèlent ma tête, commencent à me faire sentir anxieuse. La porte n'est pas comme les autres. Elle est en verre, mais je suis incapable de voir à l'intérieur. Je trouve cela réellement étrange, mais j'appuie tout de même sur la poignée. Ce que je vois me glace le sang. 

Rien. Le néant, la solitude. Une pièce abandonnée, une métaphore de ma propre vie et de mon existence sûrement. Plissant les yeux pour m'habituer à l'obscurité, je ne remarque qu’une sorte de miroir brisé, attaché au mur. Seuls mes pas résonnent, comme si j'étais seule au monde, même les cris qui m'horrifiaient ne sont plus. J'avance prudemment ; à chaque pas, mon cœur bat, comme s'il allait sortir de ma cage thoracique. Je sens comme une présence derrière moi, ça me met légèrement mal à l'aise mais je continue à avancer. M'orientant avec le toucher, pour éviter de me faire mal, je tâte , et une douleur perçante se fait sentir.


- Putain!


Je me suis coupée le doigt par inattention. Je suce la plaie en fronçant les sourcils, avant de réaliser que je suis désormais devant le miroir. Je sursaute. Même dans l'obscurité mon reflet est bel et bien visible, et ce qui m'horrifie, c'est mes cheveux coupés. Ma longue crinière qui m'arrivait aux reins est désormais réduite jusqu'aux oreilles, je trouve ça laid... Mais le pire c'est le sang, le sang qui s'étale sur ma robe blanche et déchirée. Et mon visage, cette pâleur déconcertante, et... mes yeux sont rouges, rouge sang. Mettant mes mains sur ma bouche pour m'empêcher de vomir devant cette vision horrible, j'essaye de calmer les battements de mon cœur mais je finis par vomir.
 
Le sang qui s'écoule de mes jambes se mélange au vomi, et l'odeur devient rapidement insoutenable. La fumée blanche, presque toxique, qui me brûle les yeux commence à sortir des murs, et j'entends des bruits de ferraille venir du couloir, de plus en plus fort, comme si quelqu'un se rapprochait. Sans savoir pourquoi, je sens que ma survie est en danger et je file trouver un endroit pour me cacher. Je trouve un vieux placard poussiéreux. Toussotant quelque peu, je me rue sur la poignée. Les bruits métalliques martèlent le couloir, comme si une chose inhumaine s'y déplaçait, et la poignée refuse de s'ouvrir. À deux doigts de l'asphyxie entre cette odeur nauséabonde, la fumée et la poussière, je commence à manquer d'oxygène, et, dans un dernier espoir, je flanque un grand coup de pied dans la porte du placard. Mais une lumière m'aveugle.

Mes paupières sont lourdes. Je puise une force inconnue en moi pour les ouvrir. Clignant plusieurs fois des yeux, je remarque que je suis attachée.


- Putain! C'est quoi ce bordel?!


Je commence à crier. Je suis allongée sur une froide et inconfortable table d’opération. Ma vision se fait de plus en plus floue. Relevant légèrement la tête, je remarque que ma culotte est baissée et ma robe, ou du moins le tissu qui me couvre, est relevée. La table est couverte de sang luisant, et le sang continue de s'écouler, de moi-même. De moi! Putain, c'est quoi ces conneries?  Je ne sens rien du tout pourtant. Commençant à devenir complètement hystérique, je me débats de toutes mes forces, frôlant la folie. J'essaye de briser les chaînes qui m'ont été attachées aux poignets et  aux chevilles.


- Sale gouine.


Bordel? Qui a dit ça? Une voix, rauque, terriblement blessante, ces mots auquel je m'étais habituée; pourtant cette intonation, cette haine, me blessent au plus profond de moi-même. Des rires malsains résonnent dans la pièce, sans que je  voie personne. Je continue à me débattre de plus en plus violemment en criant.


- MAIS LÂCHEZ-MOI PUTAIN!


Les rires reprennent, se moquant de ma détresse. Je commence à me rendre compte que c'est peine perdue. Une violente douleur me tiraille l'estomac, et je ne peux m'empêcher de crier. La fumée revient et me met les larmes aux yeux. Mais, cette fois, j'aperçois une énorme entité noire, un sourire effrayant, des dents terriblement pointues. L'angoisse me paralyse, et les larmes roulent sur mes joues. J'essaye tant bien que mal de dire quelque chose, mais ma gorge est nouée et je continue de regarder cette scène surréaliste, impuissante. Elle s'approche et lève sa main garnie de griffes pointues. Elle s'approche lentement, comme pour faire durer mon supplice. Les insultes ont remplacé les rires, et j'ai l'impression que mon cœur va exploser. Le trop-plein d'émotion que je contiens me tiraille, chaque membre de mon corps est tremblotant. L'entité est juste devant moi, se tenant droite et me dévisageant de son horrible sourire.

Aaaah... Elle... Elle vient d'entrer une de ses griffes dans mon ventre. Je manque de tourner de l’œil devant cette insoutenable douleur. Le sang est partout, sur les murs, sur la table et sur moi-même. Ma tête est lourde. Je la relève légèrement et aperçois mes boyaux et mes intestins sortir de mon ventre. Je vomis encore une fois. Je suis exténuée, le vomi colle mes cheveux et mes yeux sont embués de larmes. Je ne comprends pas ce qui se passe.


- Arrête Sasha...!


C... C'est la voix de Mélanie, c'est la voix de Mélanie! Elle m’appelle!  Bordel! Où est-elle? Elle va venir me sauver...! Mais arrêter quoi?  L'entité continue de fouiller dans mon intérieur. Je ressens une douleur inimaginable, des gouttes de sueur perlent sur mon front et mon dos. Je pleure, je pleure, je veux que tout cela s'arrête. Et j'entends la voix de Mélanie me supplier, mais je ne comprends pas, où est-elle? Où suis-je? Elle pleure. Oui, MA Mélanie pleure, mais il faut qu'elle me vienne en secours, il faut qu'elle...


- Il est mort.


Je lève les yeux , et aperçois l'entité. Elle a fini son travail, mais je remarque qu'elle tient quelque chose entre ses mains. Je ne comprends pas. Le sang continue de s'écouler et je commence à perdre l'ouïe. Ma vision devient floue, monochrome, et je sens que je vais finir par m'évanouir. Suffoquant dans un dernier effort, je sens que l'entité a posé quelque chose de chaud sur ma poitrine ensanglantée. L'odeur est vraiment affreuse. Je n'ose pas, je ne veux pas le voir, je...

Mes pupilles se dilatent. J'aperçois le cadavre d'un bébé. Défiguré, ensanglanté, son corps est dur, froid et mauve. L'entité me tend un miroir pour je ne sais quelle raison. C'est l'incompréhension et la terreur totale. Le visage de Mélanie, boursouflée, en sang, défigurée, à la place du mien. Manquant de m'étouffer avec mes sanglots, je sens une dernière goutte de sueur défiler le long de mes omoplates, avant de m'évanouir. Les seuls mots que j'entends sont :



-J'ai fait une fausse couche, Sasha...


Je relève les yeux, j'ai dû m'endormir un instant, ouf. Tout cela n'était qu'un rêve, je suis tellement soulagée. Mais je ne comprends pas pourquoi je suis debout, et ce que je fais avec ce couteau dans la main. Le salon est complètement retourné. Seule la douce lumière légèrement orangée du soleil me réconforte, mais je suis plongée dans l'incompréhension. Je lâche le couteau et commence à m'éloigner en tremblotant parce que je viens de voir la vision la plus horrible de ce monde.


-...Sasha...


Mélanie, gisant par terre, une énorme entaille au ventre, son sang s'écoulant sur le plancher et son visage meurtri, elle suffoque, tremble, tel un mort-vivant. Elle me regarde dans les yeux, avec une tristesse sans fin et une peur infinie. Dans un dernier souffle, de sa faible voix, j'entends ces phrases qui resteront graver à jamais dans mon esprit.

-...Pourquoi tu m'as fait ça?...




Controversé

samedi 5 juillet 2014

Liens du sang

Maman est partie. Elle nous a laissés, Lisa, ma petite sœur, et moi, dans cet endroit bizarre. Je vois rien avec cette bougie... Et j'ai peur. J'entends Lisa chantonner, pour me rassurer sans doute. Je comprends pas ce qui se passe, j'ai été réveillé en pleine nuit par Maman. Elle pleurait. Elle disait qu'elle était revenue. Mais qui ça? Lisa chante de plus en plus fort, finissant chaque couplet avec un gloussement. Elle est sans doute nerveuse. La pluie frappe le toit très fort et les éclairs me font peur. Je serre Lisa contre moi, tandis qu'elle chante encore. J'ai peur. Des bruits se font entendre dans la pièce à côté. Est-ce que c'est le bois qui craque? Je sais même pas de quoi sont faites ces pièces. Pitié, faites que Maman rentre. Je vois des choses bouger, sur le mur d'en face. J'espère que c'est juste des insectes, même si j'en ai peur. Lisa prend mes mains et les serre fort, je ne peux plus bouger. Bah! Je n'en ai pas envie de toute façon.
Je viens de voir un homme passer.
Il était tout noir, plongé dans l'obscurité. Lisa ne me répond pas mais je suis sûr qu'elle l'a vu aussi. Maman! Rentre, je t'en supplie!
Tiens? J'ai entendu un bruit de porte grinçante à côté? Est-ce que c'est Maman? Je tente de l'appeler mais j'ai une sensation étrange dans ma gorge. Lisa est toujours près de moi. Je crois qu'elle me serre de plus en plus fort. Je vais finir par étouffer si ça continue!


Je tente de la repousser. Elle continue de me serrer, encore plus fort. Elle me chuchote juste: « Souviens-toi! » Me souvenir de quoi? 


Soudain, je le vois. Son visage. Un liquide noir s'échappe de ses orbites. Je la vois s'arracher les lèvres avec les dents et, à mesure que son « Souviens-toi! » revient, la chair de ses joues fond. Je me souviens.


Ma sœur est morte il y a 3 mois.


Ma tâche ici est finie. J'ai vu cet enfant mourir d'une manière si horrible ! Mais, à mon grand malheur, je ne peux y échapper. J'ai vu ses dernières pensées, tel le voyeur que je suis condamné à être, et à mesure que sa terreur résonnait en moi, Le Livre s'en nourrissait. Peut-être que Le Livre me libérera un jour...
Mais la Mort m'appelle en un autre lieu.


jeudi 3 juillet 2014

La chose qui traque dans les champs (The thing that stalks the fields)


Depuis quelques semaines, les bottes de foin ont commencé à s'éloigner lentement de la maison. Tous les matins, quand je me levais, chacune s'était déplacée de quelques dizaines de mètres. J'ai pensé que c'était des blagueurs qui n'avaient rien de mieux à faire, donc j'ai laissé tomber.


Après quelques jours, pourtant, elles ont commencé à approcher les limites de la ferme. J'étais fatigué de leur petit jeu, j'ai donc décidé de les remettre à leur place initiale. Ça m'a pris une heure pour les déplacer près de la maison, et là j'en avais vraiment marre. J'étais prêt à tordre le cou du premier petit con qui essaierait encore de me les briser.


Le matin suivant, j'ai trouvé tous mes chevaux décapités. C'est l'odeur qui m'a réveillé. Chaque cheval était effondré contre son box. Il n'y avait aucune trace des têtes. J'ai passé le reste de la journée à nettoyer les dégâts et à brûler les restes. Ce n'est qu'après avoir fini que j'ai remarqué que les bottes de foin étaient retournées là où elles étaient hier, dispersées très loin dans les champs. Cette fois, je les ai laissées là où elles étaient.


La nuit, je me suis assis sur mon porche, un bol de café à la main, un fusil à pompe dans l'autre. J'y suis resté pendant des heures, braquant du regard  le domaine pour avoir un aperçu de ce qui bougeait mes bottes de foin. La fatigue l'emportait, je commençais à m'assoupir. J'aurais bien voulu, mais pile quand mes yeux commençaient à se fermer, j'entendis un cri et un bruissement dans les arbres venant de la forêt. Je me penchai en avant, mon cœur commença à s'emballer d'excitation ; j'allais enfin attraper ce fumier. Je frétillais sur ma chaise tout en attrapant maladroitement mon arme. Attendant, anxieusement, que qui que ce soit s'approche suffisamment pour tendre une embuscade. Ce n'est que quand la chose s'est assez approchée que j'ai pu apercevoir sa silhouette se découper dans la noirceur de la nuit fraîche. Ce qui s'était glissé dans mes fermes près de la forêt ne semblait pas me voir, assis ici.


Elle s'avançait, précautionneusement, recroquevillée, d'un pas mesuré, à travers le champ. Du fait que la chose mesurait dans les trois mètres, même accroupie, elle aurait pu sembler presque fragile. La maigreur des ses bras et de ses jambes, ainsi que sa cage thoracique enfoncée et décharnée me rappelaient un animal affamé. Aussi, cette chose était indéniablement forte, et je la voyais hisser chaque botte de foin dans ses bras avec facilité, et juste après la poser avec soin un peu plus loin, ne faisant que quelques enjambées pour couvrir la distance. Je l'ai regardé travailler, bougeant chaque botte de foin avec attention. Régulièrement, elle regardait la position des autres bottes dans le champ, avant d'ajuster celle sur laquelle elle travaillait, toujours en silence.


Avant de partir, la chose a regardé dans ma direction. J'ai senti son regard me balayer dans le noir, mais qu'elle m'ait vu ou non, je ne saurais le dire. Ensuite, elle s'est retournée silencieusement et est repartie d'où elle est venue, disparaissant dans les ténèbres de la forêt. Ça m'a pris une heure avant d'avoir le courage de bouger. Je suis rentré après un moment, mais je n'ai pas dormi cette nuit. Ce n'est que quand le soleil s'est levé que j'ai osé descendre de mon porche et partir en direction des champs. Les bottes de foin était là où la chose les avait laissées. Bizarrement, elle ne les avait pas bougées aussi loin qu'avant.


Les bottes s'approchaient de quelque chose d'invisible dans les champs, et quand je les ai regardées, j'ai remarqué qu'elles semblaient marquer une ligne. En effet, tandis que je marchais autour de la maison, je voyais distinctement le cercle qu'elles formaient. Et j'étais son centre. Au début je croyais que les bottes de foin étaient bougées n'importe comment, mais là je pouvais voir qu'elles se dirigeaient vers les limites. La chose m'envoyait un message. J'ai mal dormi cette nuit, mais seulement parce que j'étais exténué.


Le matin qui suivit, les bottes n'avaient pas bougé. En fait, elles n'ont pas bougé de toute la semaine. Les bottes de foin étaient finalement où la chose voulait qu'elles soient. Je me suis rendu malade en essayant de les interpréter. Pourquoi cette chose dépensait autant d'énergie pour déplacer mes bottes de foin, et me menacer violemment? Devais-je m'en mêler? Tuer mes chevaux n'était que... qu'une menace. Une menace intelligente, d'ailleurs. Elle savait ce qui me ferait peur, et elle savait que je comprendrais les implications.


Un matin, le bruit d'une voiture se dirigeant vers ma ferme me donna un éclair d'excitation. J'avais prévu d'abandonner la ferme depuis que je l'avais vu, mais je ne pouvais pas espérer partir à pied sans risquer qu'elle me menace, tout comme elle l'avait fait avec mes chevaux. Juste, si je pouvais monter dans la voiture, je pourrais peut-être m'échapper avant qu'elle ne puisse m'en empêcher. Je ne savais pas et n'avais rien à faire de qui était dans la voiture. J'ai décidé que dès qu'ils arrêteraient leur engin, je sauterais sur le siège passager et leur dirais de dégager d'ici. Je n'en ai pas eu la chance.


La voiture roulait doucement le long du chemin, avançant sur la route inégale. Je lui criais intérieurement de se dépêcher. C'est quand elle est passée entre deux bottes de foin placées sur les deux côtés de la route que j'ai entendu un puissant martèlement dans la forêt. En un éclair, la chose sortit d'entre les arbres, sprintant à quatre pattes vers la voiture sur ses membres irréguliers. En quelques secondes, elle était là, s'y attaquant comme un prédateur. En un rien de temps, la chose avait arraché l'armature du véhicule pour atteindre le conducteur.

Cet homme, qui que ce fut, hurlait. Je pouvais entendre son cri, par-dessus le bruit du métal brisé et les vitres volant en éclat. Ce n'est que quand la chose le broya dans sa main que le hurlement stoppa. Elle le jeta au loin, et se redressa pour me regarder encore une fois. Dans la lumière du jour, je pouvais voir son inhumanité. La chose était entièrement composée de fragments d'une matière horrible et palpitante liés ensemble en un semblant de forme humaine. Cette chose, quoi que ça puisse être, paraissait si lisse et rigide, que si je ne l'avais pas vue à l'instant se contorsionner, j'aurais pu penser qu'elle était faite de granit.


La chose se retira dans les bois, me laissant tétanisé. Mes yeux ont erré sur la carcasse toujours fumante de l'engin, entre les deux bottes de foin. C'est là que j'ai compris. Le message était clair. Je suis sa chose, son prisonnier, et je n'ai pas le droit aux visiteurs. Rien ne peut franchir les limites qu'elle a fixées. Je suis bloqué par la chose qui traque dans les champs, et elle ne demande rien, à part que je ne parte jamais.


Malgré tout, je ne sais pas si je peux supporter d'être son canari. J'ai très longuement réfléchi depuis quelques jours depuis que j'ai l'ai vu écraser l'homme et le faire taire avant qu'il ne puisse terminer son hurlement. Si je dépasse les frontières des bottes de foin, elle me fera sûrement la même chose. Elle me broiera le crâne avant que je puisse lever les bras pour me protéger. Elle partira se trouver un nouvel animal de compagnie, en cherchant sûrement un qui saura se tenir sachant qu'elle attendra juste dehors, le regardant à toutes heures avec ses yeux d'insecte luisants.


J'ai très longuement réfléchi depuis quelques jours, et je vais sans doute m'enfuir.
  

Traduction: Nevermore

Creepypasta originale ici

mardi 1 juillet 2014

Incinération

J'ai eu Pokémon Noir l'autre jour! Je commençais à en avoir marre d'en entendre parler en permanence. J'étais prête à botter quelques culs dans peu de temps, après m'être entraînée un petit peu. J'ai juste obtenu mon second badge, c'était fun. Savez-vous ce qui était aussi génial?

Le Pass Liberté !

Ouais. J'ai mis un moment à comprendre comment activer le Wi-Fi sur ma DS, mais j'ai finalement réussi. Je ne sais plus sur quelle île Victini est censé reposer. Mais je ne suis pas très forte, je dois faire attention. Mais je pense que je peux le faire.

Après avoir dîné, je suis rapidement remontée pour aller attraper mon Victini. J'ai lancé ma DS, et ai rapidement passé l'écran titre pour que je puisse me rendre au Phare de la Liberté. Le marin en face des docks me salua, puis m'accepta à bord. Dès que le bateau disparut de l'écran, mon cœur commença à battre la chamade, j'allais finalement attraper Victini.

Jusqu'à ce que je voie la Team Plasma sur l'île. Je râlais, sachant que j'allais devoir affronter chacun de ces loosers avant de pouvoir obtenir mon Victini. Bien, ça valait la peine de les tabasser, je suppose, ça me permettrait en plus de me faire un peu d'XP pour mon équipe.

Je m'en suis débarrassé rapidement, je n'ai même pas eu à utiliser d'autre pokémon que mon Mateloutre. Ses PV étaient plutôt bas, par contre. J'étais prêt à affronter Victini. Il ne me restait qu'un membre de la Team Plasma à battre, et ensuite je vis le petit pokémon qui allait devenir mien.

« Il veut tester ta force », dit le Sbire Plasma. Ouais, j'allais le combattre de toute manière. J'avançai vers Victini, et un combat commença.

Je souris à moitié quand le sprite de Victini apparut sur l'écran. Libérant même un petit gémissement, comme son animation. Il était moins faible que je ne le pensais. Mais il n'était pas à un très haut niveau : 15, donc je devais vraiment faire attention. Mateloutre était beaucoup trop fort, au niveau 28. Alors j'envoyai mon niveau 20, Ponchien. Pendant l'échange de pokémon, Victini eut le premier coup. « Victini utilise Incinération », comme le texte affichait, soudainement mon ponchien fut englouti dans les flammes, qui fit d'énormes dégâts. Heureusement, il tenait une Baie Oran qui le soigna un petit peu. Mon Ponchien utilisa Bélier, qui fit descendre les PV de Victini à un dangereux seuil.

« Bientôt, vous serez tous à moi », ai-je dit à haute voix. Pendant que je renvoyais Mateloutre sur le champ de bataille. Je commençai à lancer des Super Balls. J'ai mis du temps, et les PV de Mateloutre étaient au plus bas. Quand j'atteignis ma dernière Super Ball, je serrais la DSi autant que le dresseur serrait sa Super Ball.

Elle bougea.

Une fois.

Deux fois.

Trois fois..

Clic.

« Ouais ! » Criai-je, j'ai presque jeté ma console à travers la chambre tellement j'étais heureuse en entendant la musique de victoire. Je souriais joyeusement en regardant l'écran, cliquant sur « Oui » quand l'option de surnom apparut. J'ai tapé « T-I-M-O-T-H-Y ». Timothy. Après avoir quitté, un marin, je crois, arriva et parla à mon personnage.

Il me dit qu'apparemment, il y a longtemps, des gens essayèrent de voler et de capturer Victini, mais certaines personnes ne l'acceptaient pas, pour sa sécurité, ils pensèrent qu'il valait mieux isoler Victini et le cacher. Mais il était en sécurité maintenant, il allait devenir puissant en voyageant avec moi.

En quittant l'île, j'entendis subitement Victini gémir dans sa pokéball, et un texte apparut en bas de l'écran.

« Timothy n'aime pas sa pokéball ». C'était étrange, mais c'était peut-être lié à l'événement de Victini. Quoi que ce put être. Le sprite de Vicini apparut soudainement derrière le dresseur, et, avec un joyeux cri, commença à me suivre.

Ça ne m'embêtait pas. Je retournai sur la Route 3 pour l'entraîner un petit peu. J'étais oppressé par ce Victini qui me suivait sans arrêt. Quand je me retournais pour lui parler, on entendait son cri, puis il sautait. Un message apparaissait, « Timothy adore Kaora ! »

Un frisson me traversa.

Après un petit moment, je regardai l'heure sur ma table de nuit, j'ai presque eu peur quand je vis qu'il était déjà minuit passé. « Oh merde, j'ai joué tout ce temps ? » Je sauvegardai ma partie, mais je m'arrêtai soudainement.. Que devais-je faire à propos de Timothy ? Il ne pouvait pas rester là comme ça, si ? Et je ne pouvais toujours pas le faire rentrer dans sa pokéball, puisqu'il « n'aimait pas ».

Puis je me suis souvenu que la pension était juste en dessous de la ville où je me trouvais. J'entrai dans le bâtiment puis parlai à la vieille femme. J'avais le choix de laisser un pokémon ou d'en retirer un, je choisis de déposer Victini ici. Il devrait être d'accord d'y rester jusqu'à ce que je revienne jouer, j'imagine.

Le cri de Timothy résonnait de nulle part, ayant l'air triste, ça me faisait culpabiliser. Encore plus quand un texte apparut.

On pouvait lire : « Timothy ne veut pas vous quitter ! ».

Ça me faisait un pincement au cœur, mais je ne voulais pas partir en laissant le jeu tourner. Au moins il pourrait jouer avec d'autre pokémon quand je serais parti. « Je suis désolée, c'est juste pour un petit moment », murmurai-je à ma DS, en sachant que c'était totalement stupide. C'est juste un jeu.

Il laissa le même cri en réponse, mais cette fois d'une façon un peu plus geignarde. Néanmoins, il laissa finalement la gardienne le prendre. Je souris, heureuse qu'il comprenne enfin. Quand je sortis du bâtiment, Timothy était de l'autre côté de la clôture, me regardant de près. Il pleurait, comme s'il essayait de me rappeler, mais il avait sérieusement besoin de se reposer.

Je sauvegardai et coupai le jeu.

Je dormis jusqu'au lendemain, me réveillant vers midi, je me sentais bien fraîche. Je lançai Pokémon Noir, et cliquais sur Continue, j'étais prête à rejouer.

… Et j'ai presque hurlé quand je l'ai vu. La pension avait disparu, complètement, ne laissant place qu'à un énorme tas de cendres. J'avais peur de savoir déjà ce qui avait causé tout ceci, mais je ne pouvais pas m'empêcher de regarder fixement ce qui restait de la Pension. Quand je remarquai que le Gardien se tenait debout un peu plus loin.

J'ai marché jusqu'à lui, puis lui ai parlé.

« La Pension Pokémon a été incinérée », m'a-t-il dit, « Tous les pokémons sont partis. ».
Je commençais sérieusement à avoir peur. Je ne savais pas ce qui a causé ceci, mais où était Timothy?!

J'entendis soudainement un cri joyeux, et vis mon petit Victini sautillant devant moi. J'étais soulagée, je soupirais. Victini a repris sa place derrière moi dès que nous avons recommencé à nous éloigner des restes du bâtiment. J'ai ensuite remarqué qu'il semblait étourdi, je me suis retournée pour lui parler. Son cri ressemblait à un fou rire amusé, ou du moins presque.



« Timothy reste loin des mauvaises personnes ! ». Ça m'a... un peu dérangé. Qui sont les mauvaises personnes ? Il ne pouvait pas parler des gardiens de la Pension, ils étaient si gentils. Je lui parlai de nouveau.

« Timothy ne vous quittera plus jamais.. ». Soudainement, mon esprit se souvint de ce que ce jeu m'avait affiché la nuit dernière « Timothy ne veut pas vous quitter ».

Non... Non... C'est pas possible. Je deviens parano, cet adorable petit Victini n'aurait pas pu faire quelque chose de ce genre. J'ai essayé d'oublier tout ça et de simplement continuer ma partie. Peut-être pourrais-je l'entraîner un peu, Timothy a toujours quelques niveaux à passer avant de pouvoir s'entraîner avec le reste de ma team. J'ai décidé de l'entraîner sur les pokémons alentours. Je suis donc retournée sur l'autre route, passant devant les cendres de la Pension, et je fonçai tête baissée dans les hautes herbes.

Immédiatement, un combat débuta. J'étais déterminée à entraîner ce petit gars jusqu'à ce qu'il puisse battre n'importe qui. « Un Ponchiot sauvage apparaît ! ». Niveau 8, visiblement, comme c'est écrit à côté de la barre des PV.

C'est du gâteau. Ai-je dit en envoyant Timothy au combat. Curieusement, le Ponchiot semblait reculer un peu quand j'ai envoyé Timothy, mais je n'y ai pas fait attention. Je choisis d'attaquer avec Incinération.

Timothy cria joyeusement, soudainement. Un texte apparut encore une fois, « Timothy vous rendra fière de lui! » Ensuite, l'animation de l'attaque Incinération se joua, les flammes engloutirent le Ponchiot sauvage.

Je me bouchai les oreilles quand un
horrible cri d'agonie sorti des haut-parleurs. Je clignai des yeux et les gardai fermés aussi longtemps que je le pouvais, puis regardai de nouveau l'écran. Il n'y avait plus de Ponchiot, à la place se trouvait un tas de cendres et de restes.

« Le Ponchiot sauvage a été incinéré! ». J'étais horrifiée. Qu'avait fait Victini? Je ne pouvais pas retirer ce cri d'horreur du Ponchiot de ma tête.

Quand l'écran de combat a disparu, j'ai sursauté en entendant le cri de Timothy. « Timothy a-t-il fait un bon travail ?  OUI/NON ? ». J'hésitais, puis ai finalement tapé oui avec le stylet, effrayée de ce qui serait arrivé si j'avais tapé non. Timothy cria de nouveau, comme un fou rire. « Timothy veut vous rendre heureux. »
Je tremblais de peur, tentant de sortir des hautes herbes, mais je fus lancée dans un autre combat. « Un poichigeon sauvage apparaît ». J'ai sursauté, j'ai essayé d'utiliser Choc Mental. Ça ne marchait pas. « Timothy veut que votre ennemi brûle ! ». Et, sans que je puisse dire quoi que ce soit, Timothy utilisa Incinération sur le pokémon sauvage, le brûlant jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un vulgaire tas de cendres.

Après le combat, le jeu me demanda de nouveau si Victini avait fait un bon travail. J'appuyai de nouveau sur Oui, toujours effrayée par ce qu'il pourrait faire si je le contrariais. Tout ceci continua pendant quelques temps. Timothy refusait toujours d'utiliser une autre attaque qu'incinération, toujours marquant le même message : « Victini veut que votre ennemi brûle » avant de calciner le malheureux se trouvant devant lui.

« Ils ne sont pas mes ennemis! » Criai-je subitement devant l'écran, je n'arrivais pas à m'arrêter. « Ce sont des pokémons innocents! Laisse-les tranquilles! Pourquoi tu fais tout ça? » Je n'arrivais plus à respirer, sentant ma colère monter quand un texte apparut, venant visiblement de Timothy lui-même.

« Tu n'es pas heureuse avec moi? » demanda-t-il. J'avais un choix, oui ou non. Je ne peux vous dire à quelle vitesse j'ai cliqué sur Non. « Mais... J'ai fait tout ça pour toi, pour te rendre heureuse. »

Tous les sprites semblaient changer pendant que je continuais de lui parler. « Tu... Tu m'as laissé avec ces gens... Tu allais m'abandonner, c'est ça?  Comme avant... Comme avant... » On entendait son cri, d'une rage extrême. « Mais je me suis échappé car je t'aime! JE VEUX ÊTRE AVEC TOI POUR TOUJOURS! JE NE TE LAISSERAI JAMAIS PARTIR! »

Un combat commença.

Avec Timothy dans le camp adverse.

J'étais horrifiée, en partie car je ne voulais pas l'affronter, mais surtout car je savais ce qu'il était capable de faire, et ce qu'il allait probablement se passer, et ce qu'il allait faire à mes pokémons.
Mateloutre avait un avantage de type contre lui. Mais quand mon dresseur leva sa pokéball, la bouche de Timothy vit s'inscrire un immonde sourire. « Je ne te donnerai pas cette chance ».

Ma pokéball brûla, et le dresseur la lâcha. Timothy semblait heureux, lui. Il riait, ses rires se mélangeaient aux cris de mon Mateloutre. « La braise n'est-elle pas belle? » me demanda Timothy, bien que je ne pusse pas répondre. Tous mes pokémons furent brûlés, chacun leur tour, je n'avais aucun moyen d'arrêter ça.

Ensuite, mon dresseur apparut sur l'écran. J'avais les mêmes options qu'un pokémon, mais maintenant je n'avais plus l'intention de le combattre. Je choisis fuite. L'écran retourna au noir, dès que je l'ai pu, j'ai couru.

« Tu ne peux pas t'échapper. » Je ne savais pas si c'était le jeu ou Timothy qui me disait cela, mais j'essayais tout de même. Timothy me rattrapa rapidement, sautant sur mon dresseur. Il l'avait bloqué.

Son visage normalement mignon fut changé en un sourire monstrueux. « Tu es mienne. » « Je ne laisserai jamais partir. » J'avais le choix entre répondre oui, ou répondre non.

J'ai choisi non.



JE NE TE LAISSERAI JAMAIS PARTIR


Traduction: Alexray

Continuez à suggérer, apparemment ça marche pas mal.

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