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L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni n'infirme la véracité des témoignages et histoires présents sur ce blog. Pensez à consulter nos pages d'aide pour en apprendre plus, et à toujours vérifier les sources pour vous faire votre propre avis sur la question, ici comme ailleurs.

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dimanche 31 janvier 2016

Le garçon qui aimait lire

Il était une fois un garçon qui adorait lire. Il lisait tout ce qui lui tombait sous la main, et aimait par dessus tout se rendre à sa librairie préférée.

Mais un jour, le garçon réalisa qu'il avait déjà lu tous les livres que cette librairie proposait. Il alla donc trouver le libraire, et lui demanda s'il avait quelque chose en stock qu'il n'avait jamais lu. Le libraire lui dit que oui, effectivement, il avait quelque chose qui pourrait l'intéresser, et sortit un livre appelé "Mort". Il accepta de lui vendre le livre au prix d'ami de 50$, lui disant qu'il s'agissait d'une version rare de ce livre, publiée à peu d'exemplaires.

Cependant, il lui laissa un avertissement : celui de ne jamais lire la première page. En effet, il lui indiqua que celle-ci était réputée pour être maudite, et un sort funeste attendrait celui qui la lirait.
Aussi, le garçon retourna chez lui et lut le livre, et il était satisfait. Celui-ci racontait l’expérience de personnes en contact avec la mort, et tout ce qui tourne autour : la vie après, qu'est-ce qu'on ressent au moment de mourir...
Par contre, il se demandait toujours ce qu'il pouvait bien y avoir en première page. Cette question lui hantait l'esprit. Un jour, la tentation fut trop forte pour le garçon, et il feuilleta le livre jusqu'à la première page. C'est alors qu'il laissa tomber le livre, horrifié.




Il était marqué en lettres capitales : "PRIX CONSEILLÉ : 7$99".







 Traduction : Kamus

Texte original ici

vendredi 29 janvier 2016

Travers de porc

Bonsoir,

J’ai décidé de raconter une histoire qui m’est arrivé il y a quelques années et à laquelle je repense encore aujourd’hui quelques fois. J’étais étudiant en kiné et vu le prix des études et mon incapacité à travailler en même temps, j’habitais toujours chez ma mère.

Je me souviens très bien que c’était un jeudi car le lendemain, j’allais avoir cours d’anatomie comparée et c’est pour ça que j’ai accompagné ma mère à la boucherie. Elle a pris des travers de porc qu’elle comptait cuisiner le lendemain soir (le seul soir où on mangeait en famille). Je lui avais piqué une vertèbre. Je me souviens avoir passé une bonne partie de la nuit à bouillir mes os, les mettre dans un bol d’eau de Javel, les limer, bref, plein de petites astuces trouvées sur le net pour les blanchir au mieux.

Le cours d’anatomie comparée est un de mes préférés. On nous donne un os d'un animal et d'un humain pour les comparer et conclure sur l’évolution animale. Et ce soir là j'étais fier, j'amenais pour la première fois ma propre vertèbre en cours.


Pour comprendre ma réaction je dois préciser quelque chose qui peut paraître étrange lorsqu'on ne fait pas d'études avec de l'anatomie : le rapport au corps chez nous n'est pas le même. C'est quelque chose de tout à fait normal de faire cours avec un vrai squelette humain, nous avons des caisses entières d'os dans les amphis et un laboratoire d'anatomie avec de vrais cerveaux et coeurs plastifiés. Pour nous l'homme est une machine que l'on doit étudier comme les garagistes démontent des voitures pour comprendre leurs mécanismes.



On m’a donc donné une de ces vertèbres humaines pour que je puisse faire mon TP en écrivant les différences que je pouvais observer avec la mienne.
Je vous passerai tous les détails techniques mais j’ai comparé, mesuré, observé et noté tout ce que je pouvais voir comme différence entre ces deux vertèbres pendant une bonne partie du cours.


Au bout d'une heure, désespéré, j’ai demandé de l’aide à mon professeur. Il a pris l'os que j'avais entre ses mains sans me regarder pour me dire ce qu'il pensait avant de me laisser pour aller aider un autre élève.
Ces mots-là sont de ceux qu’on oublie jamais.
« Mais oui, bien sûr que tu ne vois pas de différence, ce sont deux thoraciques humaines. Va piocher une vertèbre dans la boîte animale».




Le soir, je n’ai pas osé en parler. Le professeur avait forcément dû se tromper. Ou j’avais mal compris.
Enfin… C’était absurde.
Je n’ai quand même pas touché à mon plat. Mais une chose est sûre, mes parents, eux, se sont régalés.




mardi 26 janvier 2016

Adrahoth

Voici un topic que j'ai trouvé sur un forum d'ésotérisme, il y a au quelques mois. Le topic a depuis été supprimé par la mère de l'auteur.

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Le Forum Ésotérique Index du Forum -> Ésotérisme / Paranormal / Occultisme -> Vos Expériences


Profil supprimé

Posté le 16/04/2015 à 19:31:20

Sujet: Objets trouvés (j'ai pas trouvé de meilleur titre...)

Salut à tous ! ^^ Aujourd'hui, je suis tombé sur une petite mine d'or: le magasin éso de ma ville a fermé (faute de clients, c'est une petite ville, et très peu s'intéressent aux sciences occultes), et avant de partir, le vendeur a laissé quelques produits dans un carton, près des poubelles. Du coup, j'ai tout ramené chez moi, et résultat: une pendule, une boule de cristal, un jeu de tarot, quelques runes, des bâtons d'encens et une bouteille en verre avec une étiquette indiquant "Adrahoth." (si quelqu'un sait de quoi il s'agit, je veux bien qu'il m'éclaire, parce que tout ce que j'ai trouvé, c'est le profil d'un gamer ^^). Excepté la bouteille (qui a l'air assez ancienne), tout semble neuf, alors je compte bien tester. Vous pensez que c'est sans danger ?

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Haïden

Posté le 16/04/2015 à 19:38:50

Huh, je suis sceptique. Es-tu bien sûr que les objets que tu as trouvé n'ont pas été déjà utilisés ? Sinon il faudra au minimum les purifier. Quant à ton fameux Adrahoth, je sèche.

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Profil supprimé

Posté le 16/04/2015 à 19:50:02

Il les a sortis de la réserve, juste sous mon nez (j'étais dans la rue donnant sur son arrière boutique, à ce moment-là), et le carton devait être resté fermé un bout de temps, vu la dose de poussière qu'il y avait dessus.

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Attaya

Posté le 16/04/2015 à 19:53:15

À ce moment là, je pense que tu ne risques rien. Tu es vraiment chanceux, quand on voit les prix que coûtent ces objets, on se dit que c'est pas à la portée de tout le monde... Comme l'a dit Haïden, pense quand même à purifier les objets, on sait jamais. Et fais-nous part de tes expériences ! ^^

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Profil supprimé

Posté le 16/04/2015 à 20:01:18

Je le ferai ! ^^

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Profil supprimé

Posté le 18/04/2015 à 07:40:03

Bon, hier, j'ai purifié tous les objets, et j'ai commencé à essayer la boule de cristal ce matin. Rien de bien concluant...

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Haïden

Posté le 18/04/2015 à 11:36:08

Bordel, t'es matinal, pour un samedi ! Moi je viens seulement de me lever. Et pour ta bouteille, toujours rien de nouveau ?

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Profil supprimé

Posté le 18/04/2015 à 11:37:10

Haha, ouais, je suis matinal quand j'ai des motivations, sinon je suis un vrai loir x') Et sinon, nope, rien de spécial. Je l'ai ouverte pour la sentir, ça sent assez bon, on dirait un peu de la framboise.

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Attaya

Posté le 18/04/2015 à 12:11:04

C'est peut-être de la liqueur de framboise ?

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Profil supprimé

Posté le 18/04/2015 à 12:13:51

Vu comment la bouteille est ancienne, elle a dû bien macérer, la liqueur x)

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Haïden

Posté le 18/04/2015 à 12:15:17

Le seul moyen serait de goûter, mais bon, c'est plutôt risqué. Ta maman a sûrement dû te dire de ne pas boire ou manger ce que tu ne connais pas :3

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Profil supprimé

Posté le 18/04/2015 à 12:18:51

J'ai pas envie de m'empoisonner, moi ! XD

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Du 18 jusqu'au 28 Avril 2015, Robin a seulement fait part de ses essais infructueux avec sa boule de cristal, en discutant avec les autres membres de recherches qu'ils avaient pu faire sur Adrahoth (qui ne donnaient rien) ce qui n'est pas franchement très intéressant.

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Profil supprimé

Posté le 28/04/2015 à 16:28:17

Bordel, faut que je vous raconte x) Aujourd'hui j'ai amené la bouteille d'Adrahoth en cours pour la montrer à Mickaël, un pote de ma classe. Il m'a mis au défi d'en boire, en échange de quoi, lui, il buvait un sachet entier d'huile pimentée (vous savez, les trucs qu'on met sur les pizzas). Je l'ai fait et c'était super bon, on aurait dit du jus de framboise. On s'est fait berner par du bête jus de framboise mis dans une bouteille ancienne. Adrahoth devait probablement être le nom du vendeur, ou alors juste un nom random.

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hikaru1705

Posté le 28/04/2015 à 16:31:11

T'as pas fait ça ? --'

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Profil supprimé

Posté le 28/04/2015 à 17:00:59

T'inquiète, ça risque rien ^^

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Haïden

Posté le 28/04/2015 à 19:36:11

Ça me semble un peu bizarre qu'un magasin ésotérique vende des jus de fruits. Bah, tant que t'es toujours là, c'est que tout va bien. Au pire, tu vas te choper une grosse chiasse et passer ta nuit aux chiottes, et tu te sentiras bien con ^^

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Profil supprimé

Posté le 28/04/2015 à 19:39:06

Ouais, je suis encore en vie, donc tout va bien. Je vais aller potasser mon anglais, je vous redis demain si j'ai été malade ^^

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Profil supprimé

Posté le 29/04/2015 à 05:01:12

Je suis pas malade, je suis même en pleine forme ^^ Je me suis couché à 2h du mat' et là je viens de me réveiller et je pète le feu ! Je vais aller prendre mon petit dej' (j'ai super faim ><) et aller faire un tour avant d'aller en cours, ça va me faire du bien.

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hikaru1705

Posté le 29/04/2015 à 06:34:38

Si ça se trouve, c'était des vitamines, ou autre produit dopant. M'enfin, vaut mieux que ce soit ça plutôt qu'un truc toxique.

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Profil supprimé

Posté le 29/04/2015 à 06:41:03

Je sais pas ce que c'était mais en tout cas, ça m'a fait un bien fou ^^

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Attaya

Posté le 29/04/2015 à 09:02:19

Tant mieux, si ça a eu des effets bénéfiques, alors =D Mais n'en rebois pas, on sait jamais.

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Profil supprimé

Posté le 30/04/2015 à 18:26:28

Il s'est passé un truc bizarre, j'ai l'impression de devenir somnambule. Hier, j'ai pété la forme toute la journée, je me suis même couché assez tard. Mais je ne me souviens pas m'être levé ce matin et pourtant, quand je me suis "réveillé", j'étais en cours de l'aprem. Selon Mickaël, mon comportement était parfaitement normal, j'étais juste un peu endormi, comme d'habitude. Et à la cantine, toujours selon Mickaël, j'ai été me resservir trois fois, alors que je déteste ce qu'ils préparent.
J'ai eu une absence d'une demi journée. J'ai un peu peur, là...

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Haïden

Posté le 30/04/2015 à 18:30:11

Vu le peu de temps que t'as dormi hier, pas étonnant que aujourd'hui tu sois comateux ^^

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Profil supprimé

Posté le 30/04/2015 à 18:31:03

C'était même pas comateux, je n'ai aucun souvenir, littéralement aucun, de ce qui a pu se passer ce matin et ce midi. AUCUN. J'espère que c'est pas à cause de l'Adrahoth.

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Haïden

Posté le 30/04/2015 à 18:33:59

Wow, calme, mec. Il y a sûrement une explication à tout ça, d'accord ? La fatigue, le stress...

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Profil supprimé

Posté le 30/04/2015 à 18:35:32

Peut-être, je sais pas. Je vais aller me coucher, je suis crevé, un peu de sommeil me fera du bien.

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Profil supprimé

Posté le 01/05/2015 à 00:00:09

Je me suis réveillé avec de la fièvre comme pas possible, et j'ai vomi. Je sais que c'est à cause de l'Adrahoth, j'aurais jamais dû en prendre... Maintenant ça se retourne contre moi.

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Profil supprimé

Posté le 01/05/2015 à 01:01:24

J'ai eu un moment d'absence, j'ai dû m'endormir. Quand je me suis réveillé, l'ordi était débranché et j'avais un paquet de steaks, vide, à la main, et un vieux goût de viande crue dans la bouche. Je ne dois pas m'endormir, je veux pas que ça recommence. Je vais programmer une alarme sur mon portable tous les quarts d'heure, et noter sur une feuille l'heure à laquelle j'entendrai chaque alarme.

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Profil supprimé

Posté le 01/05/2015 à 02:30:59

Je viens de me réveiller. La feuille était remplie d'heures auxquelles j'avais programmé les alarmes. Sauf que je n'ai rien écrit. Ce n'est même pas mon écriture. La bouteille d'Adrahoth est à côté de moi. Il en manque une sacré quantité. Et j'ai encore envie de vomir.

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Profil supprimé

Posté le 02/05/2015 à 02:38:11

Ma mère m'a surpris en train de vomir du sang (sûrement à cause des steaks) dans les chiottes, et a appelé le SAMU. J'essaierai de garder le contact avec mon portable.

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Haïden


Posté le 02/05/2015 à 10:01:54

Mec, si c'est une blague, c'est pas drôle. Sincèrement.

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Attaya

Posté le 02/05/2015 à 10:37:41

J'espère vraiment que c'est une blague... :/

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hikaru1705

Posté le 05/05/2015 à 11:25:19

C'est inquiétant, là. D'habitude, il est présent au moins une fois par jour sur le forum. Si quelqu'un a des nouvelles, qu'il le dise. Attaya, Haïden, venez par MP, ce sera plus facile.

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Profil supprimé

Posté le 05/05/2015 à 12:06:03

Je suis à l'hosto, branché de partout. Selon eux, j'ai une inflammation généralisée du système nerveux (central et périphérique) et du tube digestif, un truc super bizarre, une sorte de ver solitaire. Ils ne savent pas à quoi c'est dû (je ne leur ai pas parlé de l'Adrahoth), et essaient d'en savoir plus avant de me faire quoi que ce soit. En attendant, je suis nourri par perfusion, et putain, j'ai tellement faim, j'ai tellement envie de manger de la vraie nourriture.
Je pourrai pas trop répondre à vos messages, car je pompe sur ma co 3G, et elle n'est pas illimitée, malheureusement, mais j'essaierai de vous donner des news régulièrement, promis, alors ne spammez pas ^^

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Haïden

Posté le 05/05/2015 à 12:23:09

Depuis le temps qu'on attendait de tes nouvelles ! J'espère qu'ils vont vite te remettre sur pied.

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kijaru1705

Posté le 05/05/2015 à 12:30:54

Tu nous a fait une belle frayeur. Parle aux médecins de l'Adrahoth, ils vont l'analyser et tu seras fixé.

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Profil supprimé

Posté le 05/05/2015 à 19:06:12

J'ai eu droit à un vrai repas, ce soir. Les médecins voulaient tester. Eh bien mon état s'est amélioré. Par contre, de vilains bleus sont apparus sur mon ventre. Je ne sais pas comment ni pourquoi. C'est sûrement le ver.
Concernant mes moments d'absences, ils sont relativement plus courts, genre une petite demi-heure. J'espère que ça va continuer comme ça.

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Profil supprimé

Posté le 07/05/2015 à 06:06:45

Je viens de trouver cette page ouverte sur l'ordinateur de mon fils. Je suppose qu'il est de mon devoir de vous informer que Robin est décédé hier, d'une hémorragie interne provoquée par la morsure du ver. Les médecins n'ont jamais vu un cas pareil. Le ver solitaire qui était logé dans son intestin avait des prolongements dans tout le système nerveux de Robin, un peu comme les branches d'un arbre.
J'ai lu tout le topic, et il semblerait que cette boisson, l'Adrahoth, soit responsable de la mort de mon fils. Je vais la faire analyser, et faire payer le prix fort à celui qui l'a créée.




dimanche 24 janvier 2016

Un rêve

Trouvé sur nauseesreve.blogspot.fr
 
15 novembre 2015
  
Bonsoir,
Je commence ce blog sans aucune attente, à part peut-être le fol espoir que quelqu’un dans le monde vive la même chose que moi… quelque part. Mais bon, même s'il ou elle existait, je ne crois pas que cette personne puisse lire ce que je vais écrire. Pourquoi aujourd'hui ? J'ai retrouvé dans mes tiroirs un dessin qui date et qui m'a donné envie de parler de ce que je vivais. Je dirais que ça a commencé lorsque j’étais enfant, probablement vers 5 ans. Un rêve. Dans ce rêve, je devais sauver un Peter Pan qui avait des yeux rouges et la peau bleue. Un air malin, malfaisant. Il me disait que je devais le sauver parce qu’il était prisonnier de ce monde, ce que j’ai fait. En même temps, Peter Pan, c’était mon héros à l’époque…
À ce moment-là, il a éclaté de rire. Je me souviendrai toujours de ce rire long, méchant mais en même temps… enfantin.
Il me disait quelque chose comme « Tu m’as libéré, mais je ne suis pas Peter Pan, juste un démon et je t’ai piégée maintenant ».


Bon, d'accord, ce rêve n’est pas intéressant.

Ce qui me perturbe vraiment est la sensation que j’ai ressentie à ce moment-là : un vide dans mon estomac, un putain de shot d’adrénaline, une sorte de plaisir intense. Mieux que le désir, mieux que de tomber amoureux, mieux que la montée d’endorphine au creux des reins quand on vient d’apercevoir son crush dans le couloir. Mieux que la baise.
Et en même temps, il y avait un dégoût énorme, une nausée indescriptible, comme si je me dégoûtais et que ça me plaisait.
Ces deux sentiments couplés l’un à l’autre forment un mélange incroyable !

Je ne demanderai pas à ceux qui ne l’ont jamais vécu de l’imaginer : je pense que ça n’est pas possible.
C’est l’impression que tout ce qui est immoral, interdit comme le meurtre, le mensonge, la douleur est ce qui existe de plus beau dans l’univers.
L’impression d’ouvrir une porte vers un monde parallèle, peut-être moins accueillant que le nôtre mais beaucoup plus intense.
C’est une sensation que, je tiens à le préciser, je n’ai jamais eue dans ma vie « éveillée » !

J’étais jeune mais ce rêve m’a quand même beaucoup troublée. Je me suis nourrie du souvenir de cette sensation pendant plusieurs jours. Voilà même le dessin que j'en ai fait peu de temps après, celui que j'ai retrouvé.



 Je n’ai jamais refait le même rêve mais du haut de mes 22 ans, j’ai régulièrement cette sensation. Je dirais, une à deux fois par an. Et à chaque fois, c’est la même chose : je cultive les fragments de cette sensation que j’ai ressentie la nuit pendant des jours, jusqu’à ce que j’oublie ce à quoi elle ressemblait (ça peut paraître étrange vu l’importance que j’apporte à ces rêves mais essayez de retrouver le sentiment de tomber amoureux tout seul, ça n’est pas vraiment possible…) et je suis nostalgique. J’attends le nouveau rêve, j’essaye de forcer (le destin ? mon cerveau ?) en regardant des films d’horreur car j’ai l’impression que ça aide.

Je ressens cela lorsque je meurs dans mes rêves, et de manière généralement violente.
Poignardée souvent, des balles dans la tête rarement, accueillie à bras ouvert par la mort une fois. Mon cerveau de petite fille n’avait pas accompli ce fantasme, j’avais juste imaginé que j’avais fait quelque chose de « mal » en libérant un démon.

Je me souviens aussi de ce rêve où c’était moi qui tuait quelqu’un mais c’était la peur de me faire chopper qui m’animait (j’avais la main de ma victime dans mon sac et du sang sur les miennes, pourtant je passais une soirée tranquille avec mes amis, et l’idée qu’ils remarquent quoi que ce soit me faisait frissonner de cette « nausée agréable » comme je l’ai appelée).

Je compte utiliser ce blog pour décrire d’autres de mes rêves lorsqu’ils arriveront.


Si jamais, et encore je n’y crois pas, quelqu’un passe ici et reconnaît ce dont je parle, qu’il me contacte via mon mail ou les commentaires du blog.




17 novembre 2015
  
Je ne sais pas si c’est d’avoir couché mes pensées sur un blog mais j’ai refait un de ces rêves cette nuit : je suis dans la maison de mes grands parents à la campagne avec des amis et on sait qu’un tueur est parmi nous. Tout le monde se suspecte, c’est intenable. Une idée folle : et si je tuais un de mes potes, comme ça le tueur me croirait de son côté et je ne mourrais pas. J’attends d’être seule avec une fille et je prépare un immense couteau que je cache derrière moi. Elle me tourne le dos, c’est le moment idéal. En plus tout le monde va croire qu’elle n’a juste pas supporté la pression et qu’elle s’est suicidée. Je ne serai jamais suspectée ! Sauf que son téléphone sonne et elle sort de la pièce. Là, je me retrouve seule, comme une conne avec mon couteau dans la main. Et… on me tape sur l’épaule. Je me retourne : une personne qui ne devrait pas être là. Je le sais car il ne fait pas partie des invités. Il me prend le couteau des mains. Je lui demande « C’est toi depuis le début ? » Il hoche la tête. « Tu vas faire passer ma mort pour un suicide et tuer tout le monde ? » De nouveau il dodeline du chef et sourit. Il m’enfonce l’immense couteau de cuisine droit dans le cœur. La nausée agréable. Ça explose, ça vient de ma poitrine. Je meurs en rigolant. Je me réveille en rigolant.

Elle est encore là, cette nausée.
Je ne veux pas que ça s’arrête. J’essaye de me souvenir ce que j’ai fait de particulier aujourd’hui. Rien. Elle arrive quand ça lui chante.
Je veux de nouveau vivre ça, mais je ne sais pas comment faire.


25 novembre 2015
  
Ça fait une semaine maintenant. Ça a complètement disparu. Je veux la retrouver.


26 novembre 2015
  
J’ai reçu un mail d’un « anonyme ». 

 L’idée me semble logique. Mais bon. De là à me faire du mal pour retrouver cette sensation… mbof.


30 novembre 2015
  
L’idée me trotte de plus en plus dans la tête. Je n’ai pas envie d’attendre un an pour avoir de nouveau ma Nausée.


4 décembre 2015

Bon, je l’ai fait. Je me suis griffée les bras et les poignets avec des ciseaux juste avant de dormir. Je l’ai vite fait entouré d’un bandage pour pas salir mes draps. C’est pas super propre mais bon. Ça passe ou ça casse. Bonne nuit.


5 décembre 2015
  
Ça a marché ! Mon dieu je me sens tellement bien. Je me sens ailleurs. L’explosion dans mon ventre. Comme des sortes de papillons. Nan… Plutôt comme des scarabées. Je viens juste de me réveiller. Pour faire court j’ai rêvé qu’un homme était hypnotisé par un film bizarre, fait par des enfants, avec des images saccadées (mes rêves s’inspirent des films que je regarde). Sous l’influence de ce film, il détruisait ensuite une poupée (vous savez, celles qui ressemblent à des bébés) en découpant avec des ciseaux ses joues et ses lèvres. Sauf que cette soit-disant poupée est en fait un vrai enfant. Moi je le sais, mais lui non, car le film modifie sa vision de la réalité. Mais c’est comme si j’étais dans son hallucination, et je ne vois pas l’enfant mais le jouet qui me regarde avec des yeux implorants. Je sais qu’il est vivant mais je ne vais pas le dire. Je ne veux pas le dire. Je veux l’observer, ressentir sa douleur. Je le vois, impuissant. De ses grands yeux beaucoup trop humains, les pupilles rétrécies par la souffrance. Je détourne le regard quelques secondes. Lorsque je reviens, l’homme a construit une chaise avec la poupée. Il a construit une chaise avec un enfant. Je ne l’ai pas vue dans mon rêve. Mais maintenant j’imagine très bien le meuble fait d’os et le coussin de chair que ça aurait pu être.  Le dessin que j'en ai fait (dessiner m'aide à maintenir la sensation au creux de mes reins) :


Bon bah j’ai une semaine de répit. Une semaine où je vais pouvoir ressentir la Nausée Agréable. Cette dimension qui s’ouvre dans ma poitrine.
Mais je sais que je vais devoir recommencer.
Je crois que je suis devenue accro.


  
13 décembre 2015

8 jours. Je recommence ce soir.























14 décembre 2015 
  
Ça a de nouveau marché. Rêve trop long. Bon, pour résumer, un homme masqué dans une Kangoo qui me propose de venir avec lui voir l'autre monde. Je vois bien qu'il n'est pas du nôtre. Il m'explique qu'il retourne régulièrement dans le monde des humains pour donner des nouvelles aux familles de ceux qui sont partis avec lui, il distribue ses colis tel un père noël funèbre. Je rentre dans sa voiture. Nous partons ensemble. Malheureusement je me suis réveillée. Je voulais rester là-bas. Mais j’ai retrouvé ma Nausée. Plus aucune sensation n’a d’importance devant elle.


19 décembre 2015 
 
5 jours. Ma mère a vu mes bras quand je suis passée la voir. Son regard effrayé m’a fait comprendre que quelque chose n’allait pas. Je vais essayer d’arrêter. C’est bientôt les vacances en plus. J’ai pas mal de choses prévues, ça va me faire oublier.


26 décembre 2015 
  
7 jours. Je n’oublie pas. Elle a disparu. Ah, il paraît que c'est Noël aussi. Je m'en fiche, je ne vois personne. J'ai reçu quelques appels mais je n'ai pas envie de sortir. Heureusement qu'il fait froid, je peux porter des manches longues.


30 décembre 2015

4 jours. J’ai craqué. Mon bras n’est que lacérations. Je peux tirer les peaux une à une. Je vais devoir trouver un autre membre.






















31 décembre 2015

Le rêve. La nausée. Je veux pas le raconter, je vais le garder pour moi. Je vais tenir plus longtemps cette fois-ci. Je ne recommencerai pas. 


3 janvier 2016 

3 jours. La Nausée a disparu dès le premier. Mais je vais arrêter. Je vais arrêter. C'est fini. Je repense à mes rêves. Je les relis et ça me donne envie de me gratter les bras.  


6 janvier 2016 

4 jours. Je ne peux pas. Pas possible de tenir plus longtemps. Même le souvenir a complètement disparu. Je veux la retrouver. Cette immoralité au fond de ma poitrine. Mon cerveau qui dit merde à mon cœur. Cette course des endorphines contre la voix de la douleur. J’ai presque ouvert mon bras. Mais ça vaut le coup.


7 janvier 2016 

J’ai rêvé que j’étais chez le coiffeur. Assise et attachée à une chaise. Le coiffeur arrive et pose un voile sur le miroir. Il me dit qu’il va me rendre encore plus belle. Il tourne autour de moi avec ses ciseaux. Je le vois. Son visage se transforme en masque de Venise de démon avec des cornes et un long nez. Il tourne autour de moi de plus en plus vite et des gens s’attroupent pour me regarder. À la fin, il me passe un petit miroir. « Vous allez voir, vous allez adorer ». Il n’a pas touché à mes cheveux. Mais…Mon visage est écorché. Comme un masque rouge dégoulinant et des yeux écarquillés. Il commence à rire. Je touche, et ça colle, et c’est chaud, ça palpite sous mes doigts. Je me suis réveillée en tremblant. 
La sensation est plus forte que jamais. Je suis restée allongée pendant un temps indéfini (3 heures, en fait). En fermant les yeux et en profitant de ce que je ressentais. 
Je recommence ce soir. 


7 janvier 2016 

J'ai compris le sens de ce dernier rêve. On m'a dit que je devais m'aider de mes rêves pour retrouver ma Nausée. Et ce que mon cerveau veut me dire me semble assez clair. Le plus dur, c'était de trouver l'outil le plus précis pour faire ce que je devais.  Mais ça valait infiniment le coup. Je touche mon visage, il est beaucoup plus doux, beaucoup plus chaud maintenant. J'ai horriblement mal. Je me sens superbement bien. Je crois que je vais me rendormir maintenant.




vendredi 22 janvier 2016

11B-3-1369

La suite de l'énigme publiée en novembre, 11B-X-1371
Mêmes avertissements que précédemment !


Ma boîte mail et mon compte Twitter ont été inondés par les messages de personnes qui tenaient à m'avertir qu'une nouvelle vidéo venait d'être publiée par PWW (Parker Warner Wright). Merci à tous.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, ceci est la seconde partie de la vidéo connue sous le nom de 11B-X-1371 que nous avons reçue par la poste en octobre dernier. PWW a déclaré que cette deuxième partie éclaircirait certaines incertitudes quant au message de la première vidéo.

Elle ressemble beaucoup à la première esthétiquement, cependant ce qui s'y passe est totalement différent. Voyez vous-mêmes :



Alors comme ça c'est reparti...
Ça va être excitant de découvrir ce que ça cache.

Les utilisateurs du tchat IRC travaillent déjà à résoudre l'énigme. L'un d'entre eux m'a contacté pour me dire qu'ils avaient déjà découvert quelques trucs, bien qu'il reste beaucoup à faire.

Je ne sais pas encore si une copie physique de la vidéo m'a été envoyée cette fois-ci, étant donné que je suis à Hawaï pour les vacances. Cependant je vais m'assurer de vous tenir au courant de toute chose étrange dans ma boîte aux lettres dès que je serai rentré en Suède.

Je ferai également de mon mieux pour mettre à jour cet article à mesure que l'enquête progresse, comme la dernière fois.

Donc, voici ce que nous savons déjà :

Un peu plus tôt, PWW a posté sur Facebook une série d'images contenant des coordonnées, qui menaient toutes en Pologne. Certaines personnes ont alors supposé que les lieux indiqués étaient ceux où PWW avait dissimulé le DVD de la nouvelle vidéo, cependant le fait qu'elle ait été mise en ligne publiquement par son auteur suggère que ces coordonnées ont une tout autre signification. Il est possible que les coordonnées données soient cryptées, mais ce n'est pour l'instant pas confirmé.

#11BX1371 La nouvelle vidéo sortira sur la chaîne youtube de Parker Wright dans exactement 1.444 heures métriques.

- Parker Warner Wright (@ParkerWWright), le 31/12/2015
Peu avant la sortie de la vidéo, il y a eu plusieurs posts de PWW sur Twitter et sur Facebook, que j'ai manqués. Ceux qui les ont vus m'affirment qu'il pourrait s'agir d'indices.
Le statut posté sur Facebook en même temps que le tweet ci-dessus indique 1.45 heures métriques.

Les images suivantes ont été extraites de l'audio à l'aide d'un logiciel de spectrographie, comme précédemment. Merci à Ibn Sina de me les avoir envoyées.

"Vous mourez quand personne ne regarde."

 "Ne vous éduquez pas au point de devenir aveugle."



L'un des statuts précédents de PWW sur Facebook :
C'est un peu étrange d'être de retour là où nous nous sommes rencontrés.

Publié par Parker Wright le 31/12/2015
Ceci semble suggérer qu'il est retourné à Zofiówka. Apparemment poussé par la nostalgie, mais il se peut qu'il s'y soit rendu pour dissimuler des indices.



Mise à jour (1)

Il semblerait que les choses évoluent très vite.

La croix sur le troisième spectrographe serait issue de la photo "Piss Christ" d'Andres Serrano.


L'article Wikipédia apporte quelques renseignements intéressants.
Piss Christ est une photographie produite en 1987 par Andres Serrano. Elle dépeint un petit crucifix en plastique immergé dans l'urine de l'artiste. [...] Serrano n'attribua à l'oeuvre aucune portée ouvertement politique, soulignant au contraire son ambiguïté. D'après lui, si l'image n'a pas pour intention de dénoncer la religion, elle fait allusion au sentiment de l'artiste selon lequel les icônes chrétiennes perdent en valeur dans la culture contemporaine à mesure qu'on en fait commerce.
Les usagers de l'IRC travaillent dur pour résoudre les autres problèmes, et leur tâche est bien avancée dans certaines parties de l'énigme.



Mise à jour (2)

Vous trouverez ici un album contenant un code de type "chiffre des francs-maçons". Merci à Dtty, de l'IRC, pour l'avoir constitué. À noter aussi qu'en combinant certaines des textes déjà déchiffrés, on trouve la phrase "je ne parle que pour moi-même", moins le "ême". Plus dans la prochaine mise à jour.



Mise à jour (3)

Le résultat du code mentionné dans la précédente mise à jour :
perectim svdivm nvmqvam mlorivr
Ça n'a pas encore été confirmé, cependant.



Mise à jour (4)

D'après un examen plus rigoureux, il semblerait que la clé utilisée pour le chiffre des francs-maçons ne soit pas la bonne. En dehors de ça, il y a certaines parties de l'énigme qui n'ont été résolues que de manière partielle, notamment de courts fragments de texte qui doivent être reconstitués. Une chose est sûre, les méthodes d'encodage sont plus diversifiées que dans la précédente vidéo.



Mise à jour (5)

Les gens se sont ravisés sur l'IRC : la clé était la bonne. Le message était en latin.
La solution du chiffre des francs-maçons : RUTIROM MAUQMUN MUIDUTS MITCEFREP DA soit à l'envers : AD PERFECTIM STUDIUM NUMQUAM MORITUR, ce qui se traduit par : "l'étude parfaite ne meurt jamais".
Merci à Lukàcs pour en être venu à bout !



Mise à jour (6)

Ces captures d'écran ont été postées sur notre page Facebook.

 Ne le prenez pas comme une attaque, mais permettez-moi de vous demander : pourquoi ce ne sont pas les mêmes ?
-Tout simplement, j'ai détruit l'ancien manteau et j'en ai fabriqué un nouveau. Les gants sont différents car ce sont ceux que j'utilise sous ceux avec la lumière.
-Et pourquoi un deuxième manteau ?
-Parce que le premier était pour ainsi dire bâclé. Je voulais faire mieux que ça.

Celui qui nous a transmis ces screens pense que PWW n'est pas réellement l'auteur de la première vidéo, mais tente de s'en attribuer la paternité en en faisant une deuxième. Cependant cette théorie est en désaccord avec les faits. Ce serait simplement se donner trop de mal de jouer ce rôle pendant si longtemps, et d'inventer des histoires qui correspondent si bien aux preuves disponibles. Sans parler du hack de la chaîne youtube de PWW juste pour y poster la nouvelle vidéo. J'en ai parlé dans un autre article. Il est quasiment certain que PWW est bien l'auteur de cette énigme. Tout ce qu'on peut dire d'après ces affirmations, c'est qu'il investit davantage d'efforts qu'avant dans ces vidéos.

PWW a posté quelques statuts intéressants sur Facebook. Les photos de son équipement en particulier.

Certaines personnes me demandent quel genre de matériel j'utilise. Vous n'en voyez là qu'une partie.

Publié par Parker Wright le 02/01/2016
Il a aussi déclaré qu'il ne se rendrait sur l'IRC que lorsque la plupart des codes seront déchiffrés.
Avec tout le respect que je dois à l'IRC : je ne m'y suis pas rendu, et ne m'y rendrai pas tant qu'une bonne partie des énigmes ne seront pas résolues. N'accordez aucun crédit aux imposteurs.

Publié par Parker Wright le 02/01/2016
PWW a laissé filtré quelques indices au sujet de la femme dans la vidéo. Il ne révèle pas grand-chose, si ce n'est qu'il s'agit vraisemblablement d'une actrice qu'il a embauchée.
-Qui est cette fille dans la vidéo ? C'est ta copine ?
-Non, ce n'est pas ma copine. Juste quelqu'un qui voulait trainer pendant quelques heures dans un bâtiment abandonné par moins de zéro degré, avec rien d'autre à se mettre qu'une chemise de nuit. Je suis assez persuasif quand je m'y mets.
Je souhaiterais ajouter une note personnelle sur l'ensemble. J'ai relevé plusieurs commentaires disant que rien de ceci ne valait l'effort que certains y investissaient, évoquant que ça n'était réellement intéressant que quand il était envisageable que tout ça cache quelque chose de sérieux. Je dois dire qu'à mon sens, cette remarque est parfaitement stupide. Je comprends pourquoi les gens trouvaient ça plus intéressant quand le but de la vidéo était encore inconnu, mais voilà une chose : qu'on m'envoie personnellement une énigme cryptographique, c'est génial. Qu'on m'envoie des menaces de mort, ça, ça l'est un peu moins !



Mise à jour (7)

PWW a révélé ce qu'il fallait s'attendre à trouver aux coordonnées indiquées précédemment.

Ce sont les localisations de copies physiques de la vidéo. Deux d'entre elles contiennent des copies non compressées et une copie compressée dédicacée. Les autres ne contiennent que la copie dédicacée. Le fichier non compressé fait 42 GB.

Merci à Palesz pour m'avoir transmis ce screen !



Mise à jour (8)

Ces commentaires ont été faits sur cet article. Il semblerait que la langue des signes américaine (ASL) soit utilisée ici.

-Qu'est-ce qu'il fait de 0:13 à 0:19 ? On dirait qu'il mime un homme qui conduit une voiture...
-C'est de l'ASL... il utilise les signes pour ROUGE, VERT et BLEU successivement... comme pour le système de couleurs RVB. Concernant le signe dont tu parles, il pourrait s'agir de "contrôle". La femme effectue les signes "nommé" ou "nom", et peut-être aussi un nombre que je n'ai pas compris. Pendant la séquence du code morse, sa main fait le signe pour 8. Puis "en bleu", sans doute en référence au système RVB. La clé est sûrement là.
Merci à Randy pour cette intervention !

Mais le plus important à mentionner est que les gens ont commencé à trouver les copies physiques que PWW a dissimulées à Varsovie et dans les environs.


Apparemment, toutes les copies ont été trouvées par la même personne, et elle a streamé leur ouverture sur Twitch. Vous pouvez voir le stream ici, mais c'est en polonais.



Mise à jour (9)

Parker Wright a été plutôt actif sur Facebook dernièrement. Entre autres choses, il a posté ce selfie où on peut le voir dans le costume de la vidéo 11B-X-1371.


C'était juste après qu'il ait envoyé une photo du costume, vide, en demandant à ceux qui le suivent s'ils voulaient qu'il le remette.

Il a également répondu à certaines questions. Notamment au sujet de la chaîne Youtube AETBX, qui héberge la plus importante copie de 11B-X-1371 en termes de nombre de vues. D'après lui, AETBX a trouvé la vidéo sur un thread de 4chan avant de l'uploader sur Youtube, en contradiction avec la version de l'intéressé qui affirmait l'avoir obtenue d'une femme qui en avait trouvé une copie physique, abandonnée sur un banc dans un parc. Alors qu'il gagnait de la visibilité, il a plus ou moins tenté de réclamer la paternité de la vidéo. Mais il n'avait rien à voir avec PWW, et il s'est tenu tranquille depuis.
FAQ#3 : Êtes-vous (qui est) AETBX ? 
-J'ai semé des graines sur le sol, en espérant cultiver un jardin. Un petit oiseau a trouvé l'une de mes graines, l'a prise dans son bec, et est allé cultiver son propre jardin.

Publié par Parker Wright le 04/01/2016
Le plus excitant reste cependant que PWW a révélé qui était le cameraman. Il s'appelle Brunon Rejewski, vous pouvez consulter sa page Facebook ici.

Voici la page officielle du cameraman de 11B-3-1369. Il s'est également chargé des effets spéciaux. Il y en a peu des comme lui, capables d'une direction artistique d'un tel niveau. Merci Brunon !!

Le statut a été effacé peu de temps après. Merci à Dàniel de m'avoir transmis l'info !

Une nouvelle clé USB aurait également été trouvée d'après ce statut :

Publié par Parker Wright le 04/01/2016
Les gens de l'IRC regroupent leurs trouvailles sur un Google drive. Entre autres choses qu'on peut y trouver, les fichiers qui se trouvaient sur les clés USB.

Le code morse a été partiellement décrypté, bien que la signification en reste obscure.

11B31369 – code morse (son):
– les deux sons qu'on entend dans la vidéo représentent des tirets et des points.

de 0:21 à 0:31 :
code: .. ..- – ….. …. .. – …..
texte: i u t 5 h i t 5

de 0:31 à la fin :
code: ..- -.- – .- – . ….. . …. -.. …. . ….. … … …- …- …- …- … …- …- …- .. … . ….. .. …- …-
texte: u y w e 5 e h d h e 5 s s v v v v s v v v i s e 5 i v v


Mise à jour (10)

On ne peut pas nier que PWW peut être assez drôle à ses heures.

FAQ#8 : Êtes-vous illuminati ?
-Oui, mais généralement pas en dehors des 10 minutes qui suivent un orgasme.
Publié par Parker Wright le 06/01/2016
Cependant, étant donné la quantité de trucs qu'il poste sur Facebook, je ferai le tri à partir de maintenant entre ce qui est pertinent dans le cadre de l'enquête et les simples délires.

Pour finir sur cette mise à jour, il a affirmé il y a peu que sa religion était le "Farisme". Mes recherches sur Google à ce sujet n'apportent que peu de réponses, aussi, il pourrait s'agir d'un indice. Cependant, étant donné le goût du type pour les plaisanteries, il pourrait très bien s'agir d'un clin d'oeil au pastafarianisme.

Une nouvelle clé USB a été trouvée :

Publié par Parker Wright le 06/01/2015
Et il s'est avéré que j'avais raison au sujet de Zofiowka : il y avait bien des indices dissimulés là-bas, en l'occurrence une (ou plusieurs) autre(s) des clés USB. Cependant, il semblerait qu'elles aient été enlevées, sans que personne ne le rapporte. Cela veut dire que PWW est une fois de plus retourné sur les lieux.
Les clés USB ne sont plus à Zofiowka. Personne n'est venu les chercher, aussi leur sort est incertain. 
Publié par Parker Wright le 06/01/2016
L'avancée majeure dans cette mise à jour est que quelqu'un a trouvé le lieu de tournage de la vidéo.


Aucune indication quant à l'histoire du lieu, probablement moins sinistre que celle de Zofiowka. Cependant les graffitis donnent l'impression assez désagréable d'avoir été faits avec du sang, bien que ce ne soit pas confirmé.

Traduction du texte inscrit sur le mur :
"Je ne parle que de moi-même, je ne cherche pas à convaincre ; je ne suis pas en droit de précipiter les autres dans ma rivière, je n'oblige personne à me suivre et chacun peut pratiquer son art de la manière qui lui plait."



Mise à jour (11)

Assez peu de nouvelles découvertes depuis ma précédente mise à jour. Au sujet d'un des messages dissimulés dans le spectrogramme : "VOUS MOUREZ QUAND PERSONNE NE REGARDE", est un extrait des paroles d'une chanson de Marilyn Manson, Lamb of God.

Une voix humaine a également été identifiée dans certaines parties de l'audio, elle reste à analyser.

Une personne qui s'est rendue sur le lieu de tournage a pu noter que le message inscrit sur le mur est plus long que ce qui est visible dans la vidéo. La source de ce texte a ainsi pu être trouvée : il s'agit d'un extrait du manifeste Dada, écrit par Tristan Tzara :
Je ne parle que de moi-même, je ne cherche pas à convaincre ; je ne suis pas en droit de précipiter les autres dans ma rivière, je n'oblige personne à me suivre et chacun peut pratiquer son art de la manière qui lui plait, aussi longtemps qu'il connait la joie qui le traverse comme des flèches dans les étendues célestes, ou cette autre joie qui descend dans les mines des fleurs-cadavres et des spasmes fertiles.
L'un des codes morses vient également d'être résolu :
"LA FINALITÉ DE MA VIE EST DE RENVERSER LA MONARCHIE." Cette citation est de Karl Liebknecht. Pendant la séquence où le code est transmis, le personnage exécute ce qui semble être le signe "8" avec sa main gauche.


Mise à jour (12)

Une partie de la voix humaine a été décodée. Vous pouvez l'entendre ici.
Grâce aux efforts de PsychNerD [S.G.], de l'IRC,  cette séquence - qui s'est avérée être issue d'une modulation FM avec une fréquence porteuse d'environ 1870 Hz - a été isolée avec succès, pour révéler ce poème :

Je l'ai amenée à la rivière
Elle éclaira le chemin avec sa torche
Sa couronne d'épines
Jetant une ombre sur mon visage
Je l'ai amenée sous le pont
Je  l'ai amenée
Mais elle ne le voulait pas
Elle saigna
Je le fis avec du verre brisé
Je ne l'entendis pas crier
Tandis qu'elle tombait dans la rivière.
Son corps tel une coquille.






Traduction : Tripoda

Texte original ici.

samedi 16 janvier 2016

Un certain Motus

Bonjour. Je m’appelle Sven Topak, je suis dirigeant d’une grande entreprise. Il se passe des choses pour le moins étranges dans la maison que j’ai achetée il y a un peu moins d’un an. Je ne crois en rien, je réfute tout ce qui est paranormal, esprits, entités démoniaques ou autre chose de pas réaliste. Nous sommes en 2016, pas au moyen-âge. Moi je n’ai rien vu, mais mes enfants, ma femme, ont aperçu au moins une fois une silhouette grande et mince se déplacer très vite dans le couloir donnant accès aux chambres. Avant de prendre une décision concernant notre avenir dans ce lieu, j’ai installé une caméra dans le couloir. Cette dernière n’a enregistré que le vol de mouches qui sortent de nulle part (j’ai une excellente femme de ménage qui me certifie vingt fois par jour que les chambres sont aérées portes fermées). Et puis il y a ces aiguilles rouges qui sont apparues dernièrement (ma femme de ménage n'est pas couturière).
   
  Je ne sais pas si on cherche à me faire peur, si un homme que j’ai licencié veut se venger, je ne sais pas qui dépose ces aiguilles, je n’ai reçu aucune menace de mort, ni moi ni ma famille.
   
  Je me suis quand même renseigné, mais je n’ai rien trouvé de connu pouvant relier une silhouette spectrale à de longues aiguilles rouges - dont je ne peux nier l'existence, puisqu’elles se trouvent sur mon bureau alors que j’écris ces lignes sur mon ordi. Toutefois, sur le site internet de la ville, je suis tombé sur le témoignage de l’ancienne propriétaire de ma maison. Personne ne lui a répondu. Je ne sais pas quel crédit lui accorder, mais certains faits se rapprochent étrangement de ce qui se passe ici. Si quelqu’un sur ce forum peut m’aiguiller (sans jeu de mots) je lui ferai l'honneur d'une compensation financière. Le voici :
   
  

   
Je poste ce témoignage pour savoir si quelqu’un a connu ce monsieur Motus, le premier propriétaire de ma maison (années 50). Mais peut-être suis-je la victime d’une vieille supercherie, un jeu macabre ? Dans quel but ferait-on ça ? Je parle des petits cartons retrouvés dans les toilettes. C’était horrible. Mon émotion l’emporte, je continue :
   
J’ai consulté les archives de la ville, mais je n’ai rien découvert d’autre que sa date de décès : 19 février 1966. Je me suis rendu au cimetière du village où ce monsieur Motus a été enterré : j’ai eu des frissons quand j’ai vu son nom gravé en rouge sur une croix métallique rouillée. Le vieux gardien, toujours en poste, m’a dit qu’il ne savait rien à son sujet. Personne n’est jamais venu lui rendre visite. Pourtant la concession était bel et bien payée sinon ses restes auraient été brûlés ou enterrés dans le carré des indigents (anciennement appelé fosse commune). Je lui ai aussi demandé l’origine de cette croix métallique dont les extrémités s’affinaient pour finir en aiguilles (j’ai des frissons rien que d'y repenser). Bien sûr il m’a répondu qu’il n’en savait fichtrement rien, mais qu’il y a une trentaine d’années de ça, un magasin de pompes funèbres vendait des articles « spéciaux » et que peut-être, quelqu’un l’avait achetée pour lui rendre un dernier hommage. Ma petite enquête s’est arrêtée là puisque ce magasin de pompes funèbres a été soufflé en 1969 par une explosion d’origine indéterminée.
   
  Ça fait trois mois que j’ai acheté cette maison. A priori c’était une bonne affaire. La maison était vétuste, style ancien, charme suranné, tout ce qu’une décoratrice d’intérieur apprécie pour rajouter sa touche personnelle. De plus, la maison est très spacieuse : un vaste salon, une chambre pour chacun de mes trois enfants, une grande pour moi et mon mari, et six autres pour accueillir les amis et la famille, le tout dans une maison plain-pied. Il y a aussi une immense cave où nous avons entreposé notre bazar. La cave était vide, propre, récemment cimentée du sol au plafond. Au début, je n’ai pas vraiment fait attention à l’anneau en fer planté dans le mur du fond. J’ai même trouvé ça pratique pour attacher le chien ou un truc que les enfants pourraient être tentés de me prendre malgré mon interdiction, comme mon vélo par exemple. C’est seulement quand j’ai trouvé les bouts de carton dans les toilettes que j’ai commencé à comprendre son utilité et à mal dormir la nuit. Qu’y a-t-il alors derrière ces murs cimentés ? Pourquoi l’ancienne propriétaire, une vieille femme, a-t-elle fait ça ? Je n’ose l’imaginer…
   
Je suis une décoratrice d’intérieur, une amoureuse des choses naturelles, des vieux trucs d’origine, et je suis de surcroit très curieuse, car on découvre parfois des trésors cachés derrière des choses banales. Il y a quinze jours, alors que je décollais la énième couche de papier peint jaunâtre des WC (les précédents propriétaires n’avaient fait que rajouter une tapisserie sans retirer la précédente), j’ai découvert de splendides murs en briques rouges aux joints presque intacts. Ça donnait une atmosphère à la fois chaude et douce à ce lieu commun. Au moment d’achever mon travail, la décolleuse est tombée en panne. J’ai alors pris ma spatule et j’ai gratté la dernière zone entourant le coude à l’arrière du cabinet. J’ai dû forcer, car les couches semblaient plus épaisses à cet endroit.
   
Il ne me restait presque plus rien quand une demi-brique a bougé. J’ai voulu la remettre en place, mais quelque chose la bloquait derrière. Au début j’ai cru que c’était un joint brisé quand j’ai découvert l’origine du blocage : des petits cartons rectangulaires noués avec une longue touffe de cheveux noirs ! J’ai hurlé. Mon mari est arrivé et m’a aussitôt rassuré : des poils de chien ou des crins de chevaux, enfin une vieille supercherie pour faire peur aux enfants ou un truc dans ce genre-là, m'a-t-il dit. J’aurais aimé ça, un truc dans ce genre-là.
   
Mon mari est reparti bricoler, me laissant seule avec ma découverte dans les mains. J’ai mis des gants ménagers, je me suis assise à la table de la cuisine et j’ai délicatement retiré la touffe de poils ou de cheveux : AU SECOURS ! C’est qu’il y avait d’inscrit sur le premier carton. La couleur brune des lettres m’a tout de suite fait penser à du sang séché. Un jeu morbide oublié par des enfants, une sorte de chasse au trésor dégueulasse, j’ai encore pensé à ça jusqu’à ce que je parvienne à décoller d’autres cartons du paquet. Malheureusement, je n’ai pas pris assez de précautions et des bouts sont restés collés ensemble. Mais certains messages sont restés clairs, écrits au stylo. Ils sont si horribles que je ne peux concevoir que de telles choses se soient réellement produites. Voici certains des messages : 


   


11 ans Viirginiie 

   IL revenir 

   Maigre / Très grand / Bouche cousu 

   Très grand 

   Attachée au cou 

   D’autre fille dans chambres. 

   Aiguille rouge 

   Hurlements. 

   Sex 

   Ongles arrachées. 

   Je encor écrire 

   Bouche cousu 

   Cousu 




 D’autres messages sont totalement incompréhensibles. 

J’ai aussitôt donné ces cartons (il s’agissait de cartons rectangulaires que l’on insère à la fin du papier toilette) à la police. D'après l'analyse, il s'agit bien de sang humain, tout comme les cheveux. Seulement il n’y a pas eu de disparition de jeunes filles dans la région depuis au moins un siècle. Des analyses sont en cours pour un rapprochement ADN avec les familles de ce village. Peut-être y a-t-il eu des disparations non déclarées, des enfants sans aucune existence sociale et qui auraient passé leur vie séquestrés ?     Bouche cousue… ce message m’a fait penser à l’expression « Motus et bouche cousue ». Est-on alors en présence d’une sorte d’omerta familiale ? Ce monsieur Motus, premier propriétaire de la maison, n’avait pourtant pas de famille. Mais est-ce vrai ? Avait-il oublié de déclarer la sienne ?   
  Voilà, c’est la fin de mon témoignage. Si quelqu’un dans ce village a eu connaissance d’un vieux jeu morbide, d’une chasse au trésor ignoble ou d’un quelconque rapport avec un certain Motus et des aiguilles rouges, qu’il me réponde sur ce forum ou à mon adresse mail.
   
Et je suis sûr qu’il y a quelqu’un au courant de cette histoire, car hier soir, j’ai retrouvé une aiguille rouge plantée dans le chausson de ma petite fille de quatre ans…   
  

   Cordialement. 




Si j’avais eu sous les yeux ce témoignage avant d’acheter cette maison, je pense que j’y aurais réfléchi à deux fois avant d’en faire l’acquisition. Le dossier de cette affaire a été classé sans suite par la police, car les prélèvements d’ADN des cheveux et du sang n’ont révélé aucun lien génétique avec des filles disparues, les familles de ce village, ou les restes de ce monsieur Motus.  Toutefois, les policiers de la brigade scientifique m’ont confirmé la taille anormale des os de cet individu, en particulier ses jambes, ses bras, ses mains, son visage. Des aiguilles rouges ont aussi été retrouvées dans son cercueil.

   
Je suis prêt à offrir un peu d’argent pour des renseignements sur cette horrible légende. Brisons le silence.



jeudi 14 janvier 2016

Maura Murray

Le 9 février 2004, Maura Murray disparaît dans une forêt  du New Hampshire. Sa voiture est retrouvée aux abords de la forêt et de la route NH-112.


 Ce 20 décembre 2015, un utilisateur anonyme publie une série de photos sur la board /b/ de 4chan. Chaque photo est accompagnée d’une phrase dont le sens n’est pas toujours explicite. Malgré les filtres appliqués aux images, beaucoup d'internautes ont cru reconnaître la jeune disparue sur les clichés.

"Happy Birthday Maura!"
Joyeux anniversaire Maura !


 "What is the strangiest thing you have done in the woods?"
Quelle est la chose la plus étrange que tu aies faite dans les bois ?


 "Are you sure that it really happened?"
Es-tu sûr(e) que c'est vraiment arrivé ?

 "You can never be sure... Could we see each other?"
On ne peut jamais être sûr de rien... Pourrait-on se voir ?

"You have changed a lot. It's hard to stare at you. At least now I'm sure."
Tu as beaucoup changé. Il est difficile de te regarder en face. Au moins, maintenant je suis sûr.




L'anonyme a arrêté de poster après la publication de ces 5 images, laissant les questions des internautes sans réponse. Le thread a été supprimé quand le nombre de messages a dépassé le nombre limite (500 posts).






mardi 12 janvier 2016

La jeune fille qui cachait son visage

Il y a quelque temps, quelque chose s'est passé dans la classe voisine. La rumeur se répand et les professeurs nous affirment qu'il ne s'agit que d'histoires, mais je préfère laisser une trace écrite, ça a pris une trop grosse ampleur.

Sun-Hi m'avait déjà parlé de Cho. Je ne savais pas grand chose d'elle, simplement qu'elle était arrivée cette année et qu'elle était très studieuse. Je la trouvais mignonne, je lui souriais parfois, je pense qu'elle m'avait remarqué. Elle aimait par dessus tout la chimie, d'ailleurs elle surpassait tout le monde dans cette matière. Les professeurs pensaient qu'elle allait faire de grandes études dans ce domaine. Simplement, il y a un mois, un élève un peu moins doué de ses mains a mélangé deux produits nocifs, et il y a eu une explosion dans le laboratoire.

L'élève en question a été légèrement blessé, et le produit a explosé sur le visage de quelqu'un : Cho. Elle a été totalement défigurée, elle s'est ruée à l'infirmerie mais personne n'a rien pu faire pour elle, et quand l'ambulance est arrivée, on ne pouvait plus rien pour son visage. Après cet incident, Cho n'est plus jamais venue en chimie. Et quand elle était à l'école, elle rasait les murs, de sorte que personne ne voie son visage. Elle n'a plus jamais été la même, seulement "la jeune fille qui cachait son visage", et moi je ne lui ai plus jamais souri.

La semaine dernière, Cho s'est jetée tête la première du toit de l'école. Elle voulait que son visage heurte le sol en premier.

Sun-Hi m'a dit qu'elle ne voulait plus non plus aller en chimie, comme beaucoup d'élèves de sa classe. Le professeur a été remplacé ;
il avait pris un long congé après l'incident. On dit que quand on entre seul dans la salle, une jeune fille ressemblant beaucoup à Cho est face au mur du fond. Je n'ai jamais cru à ces histoires de fantômes.

Jusqu'à ce qu'elle me demande pourquoi je ne lui souriais plus. 





dimanche 10 janvier 2016

Le père Noël est gris et maigre

Asile, jour x

Je ne sais plus depuis combien de temps je suis enfermé ; un an, dix ans, peut-être plus, peut-être moins.
Mon traitement a été diminué, je peux enfin écrire ce que j’ai sur le cœur depuis trop de temps...
J’ai été accusé à tort, je suis sain de corps et d’esprit, contrairement aux dires de ces psychologues de merde et de leurs tests truqués.
Je suis innocent et par ces notes, je compte le prouver à tous ceux qui me liront.
Si j’ai perdu la notion du temps, je n’ai pas oublié la chronologie exacte des évènements, je me souviens même de la date où tout a commencé : 17 décembre 1966, 7 jours avant un réveillon de Noël qui s’annonçait encore magique, 7 jours avant l’horreur… j’ai des frissons, je tremble, je reprendrai mes notes demain.



Asile, jour x+1

Je m’appelle Edward Cunningham. J’ai bien vieilli depuis mon internement, je suis incapable de préciser mon âge exact. Ma mère, mon frère et ma sœur ne m’ont jamais rendu visite.


J’habitais un petit village isolé du nom de San José dans l’Arkansas. Une centaine d’âmes y vivait et presque tout le monde se connaissait, se disait bonjour. Mes parents y sont nés, y ont grandi, s’y sont mariés et ont donné naissance à leurs trois enfants. Moi, j’étais le plus vieux des trois. Je devais avoir 13/14 ans quand c’est arrivé. Si je ne me souviens pas de ma date d’anniversaire, je me souviens de tout, oui, de tout…mais c’est toujours aussi pénible, je suis déjà fatigué…



Asile, jour x+2


Début décembre 1966

Ça correspond à l’emménagement du voisin. Un vieillard barbu, ventru. Tout le monde disait qu’il ressemblait au père Noël. Moi je le trouvais étrange, bizarre, surtout son regard exorbité derrière ses petites lunettes aux verres ronds. J’ai observé son emménagement et un vieillard normal ne fait pas de déménagement seul, surtout quand il a un grand canapé, une armoire et des centaines de cartons repliés à plat. Lui si, avec une force et une rapidité anormale que j’ai été le seul à constater. 

De la fenêtre de ma chambre située au premier étage, je pouvais voir sa petite maison en contrebas. Cette maison n’avait pas été habitée pendant une paire d’années à cause de sa sinistre réputation ; à l'approche de Noël un homme y était devenu fou et avait égorgé ses trois enfants, puis sa femme, puis les avait démembrés avant de mettre leurs morceaux dans des paquets cadeaux. Heureusement, la police l’avait arrêté avant qu’il ne les distribue aux enfants du village. J’ai des frissons, je reprendrai demain…



Asile, jour x+3


17 décembre 1966


Premier jour des vacances scolaires, mais c’est aussi le jour de la disparition d’un petit garçon. Bien sûr, ça ameuta tout le village et toutes les maisons furent fouillées de fond en comble sans trouver quoi que ce soit.
Le vieillard fut autant interrogé que les autres habitants. Aucune arrestation ce jour-là.

18 décembre 1966

Au tour d’une petite fille qui jouait juste devant chez elle de disparaître. Le village était sens dessus dessous, plus personne ne se disait bonjour, tout le monde soupçonnait l’autre, même le chien de l’autre comme si des chiens pouvaient bouffer des enfants sans laisser de traces. Il y eut des insultes, des bagarres, des gens furent mis en prison et il y avait autant de flics
que d’habitants dans le village.

Moi, ce que je trouvais étrange, c’était le comportement de mon voisin le vieillard. Il déambulait dans la rue, faisait ses courses, s’asseyait calmement sur un banc et tout le monde faisait comme s’il était la seule personne normale du village. Les enfants venaient toucher son ventre ou sa barbe. Le vieux leur donnait alors des bonbons. Les parents le remerciaient et lui disaient qu’il était le seul rayon de soleil dans cette ville. Certains ont commencé à lui demander si pour Noël il pouvait porter le bel habit rouge afin de redonner du moral à tout le monde. Il a accepté.

Moi aussi j’ai été le voir, mais il m'a fait signe de ne pas l'approcher et il est rentré chez lui en claquant la porte.

19 décembre 1966

Comme je n'ai pas compris son attitude, j’ai commencé à l’observer de la fenêtre de ma chambre. Derrière la grande vitre de son salon, je voyais un canapé, et à gauche le foyer d’une cheminée. J’apercevais aussi au pied de ce canapé le bord d’un tapis rouge avec des motifs comme des sapins décorés de guirlandes et de boules…

J’angoisse, je continuerai demain, car c’est le lendemain que l'horreur a commencé…



Asile, jour x+4


20 décembre 1966

En fin d’après-midi j’ai jeté un coup d’œil à la fenêtre : j’ai vu un garçon et une petite fille sauter sur le canapé avant de me faire de grands signes de la main. J’ai aussitôt été le dire à ma mère qui m’a regardé de travers et qui m’a demandé si tout allait bien dans ma tête. J’ai tellement insisté que je me souviens encore du bruit de sa claque. Je n’ai plus osé la déranger depuis, mais au fond de moi je lui en voulais de ne pas me croire.

La nuit de ce 20 décembre, on a frappé aux carreaux de ma fenêtre. Je me suis réveillé en sursaut, j’ai regardé partout autour de moi, j’ai vu deux silhouettes d'enfant glisser sur le mur blanc qui faisait face à la fenêtre où la pleine lune brillait. J’ai poussé un cri avant d’aussitôt me plaquer la main sur la bouche pour ne pas réveiller ma mère. Les ombres ont disparu hors de la pâleur lunaire du mur avant que mon placard ne grince sinistrement. J’étais pétrifié, mort de trouille, je voulais appeler ma mère, mais je n’osais pas.

La porte de mon placard à jouets s’est refermée en claquant. À l’intérieur, des petits rires d’enfants, des chuchotements m’ont glacé le sang. Ils parlaient entre eux en jouant, car j’entendais ma balle de base-ball frapper le sol avant que ma boîte de petits soldats en plomb ne s’y fracasse dans un bruit assourdissant.  

J’ai entendu une porte s’ouvrir, des pas rapides dans le couloir menant à ma chambre, ma porte s’est ouverte, la lumière a jailli, ma mère m'a demandé ce qu'il me prenait de jouer en pleine nuit. Elle m'a refoutu une claque ! Je passai le reste de la nuit à pleurer, à chouiner silencieusement. Heureusement les bruits, les rires, les ombres avaient disparu.



Asile, jour x+5


21 décembre 1966

Ce n’est qu’à la lumière du jour que j’ai ouvert mon placard. C’était toujours autant le bordel, mais ma boîte de soldats en plomb était toujours sur l’étagère. Peut-être que ma mère l’avait rangée ? Je n’ai pas osé lui en parler.


J’étais si fatigué de la nuit précédente que je me suis couché juste après le repas de 19 heures. Entre-temps j’avais réussi à subtiliser un couteau de cuisine, au cas où. Ma mère ne pouvait pas m'aider, mais je me suis senti en sécurité avec lui.


Dans la nuit, j’ai été réveillé par un hurlement d’enfant. Ça venait de mon côté droit, de derrière ma fenêtre, en contrebas. En claquant des dents, j’ai attendu, j’ai espéré que ma mère se lève, mais elle avait dû mettre des boules de cire dans les oreilles, comme elle le faisait parfois.


Un second hurlement, plus aigu celui-là, m’a tellement terrorisé que j’en ai pissé dans mon lit. Ça m’a aidé à me lever et, malgré mon bas de pyjama trempé, je me suis approché de la fenêtre, j’ai regardé...


Deux petits visages spectraux, lacérés de coups de couteau, la bouche grande ouverte, se tenaient derrière la fenêtre du salon. Ils me faisaient signe de venir les aider, ils me suppliaient avec leurs petites mains qui tapaient contre les carreaux. Derrière eux, j’ai vu une silhouette gris-clair, si grande que je ne voyais qu’une partie de ses jambes, qui s’approchait. Puis deux énormes mains les ont empoignés par le dessus de la tête et les ont violemment tirés en arrière. Leurs hurlements ont fini par peu à peu s’éteindre puis j’ai senti le sol s’ouvrir sous mes pieds et je suis tombé sur la moquette.


Je ne sais pas combien de temps je suis resté prostré sous la fenêtre. C'est ma jeune soeur qui m'a découvert gisant au sol. Elle a alerté ma mère qui a prévenu le médecin. J'ai préféré garder le silence sur ce qui s'était passé. Le médecin m'a ordonné de rester au lit toute la journée. Entre deux sommes, je me souviens avoir lu des contes pour enfant pour me rassurer. Heureusement, le couteau était toujours caché sous mon matelas.


Je fatigue, j’écrirai la suite demain, oui demain.   



Asile, jour x+6


22 décembre 1966

Avant que le soleil se couche, j’ai eu le courage d’aller voir à la fenêtre : des tas d’autocollants avaient été collés sur la vitre du voisin, des sapins, des flocons de neige, des pères Noël et d’autres motifs encore. Ils avaient été collés n’importe comment, sur le côté, de travers, à l’envers. Et il y en avait tellement que ça faisait des paquets, comme si le vieillard avait passé sa journée à les coller en ne faisant attention qu’à une seule chose : regarder la fenêtre de ma chambre pour m’y voir, pour me faire un signe ou je ne sais quoi d’autre de débile.

Après avoir dormi une bonne partie de la journée, forcément, je n’avais plus sommeil. J’ai eu l’autorisation de laisser la lumière allumée toute la nuit. L’angoisse est montée de plusieurs crans après que ma mère m’ait souhaité de faire de beaux rêves.


Cette nuit-là, je continuais à lire des contes en épiant les bruits et les murs de ma chambre. Mon front était trempé d’une sueur froide que j’essuyais avec le drap. J’avais posé le couteau sur mes cuisses. Je n’entendais rien, c’était le silence total, hormis ce léger ronflement qui provenait de la chambre d’à côté, là où dormaient mon frère et ma soeur.

C’était calme, tellement calme que c’en était devenu insupportable. Mes yeux ne quittaient plus ma fenêtre. J’ai fini par me lever, par aller voir, serrant bien fort mon couteau dans une main. J’ai penché la tête, j’ai glissé juste un œil à travers la vitre du carreau, j’ai regardé, j’ai recommencé à trembler…

Les autocollants avaient tous été retirés ! Le canapé avait disparu et à gauche je voyais distinctement les braises du foyer de la cheminée former un halo orange pâle sur le sol. Dessus, il y avait des cartons montés et démontés, des rouleaux de papier cadeau, des rubans scintillants, des ciseaux. Il y avait aussi deux longs bras gris aux doigts très maigres qui montaient les cartons. Je ne voyais que ces bras, le reste du corps étant hors du halo orangé. Soudain, après avoir monté un dernier carton, les bras ont quitté mon champ de vison. C’est à ce moment que j’aurais dû dire stop, c’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à dérailler…

Les longs bras sont revenus un peu plus tard, je ne saurais dire quand. L’un deux a pris un carton, a bien repoussé les quatre pans vers l’extérieur avant d’y plonger un truc horrible, une petite main d’enfant ! Je l’ai vue dans le halo, j’ai vu l’os du poignet sectionné, la chair rouge autour, le sang qui gouttait encore, chacun de ses cinq petits doigts. Et j’ai hurlé, hurlé, hurlé…  



Asile, jour x+7


23 décembre 1966

Je voyais le visage de ma mère, de mon frère et de ma sœur, mais je ne les entendais pas.

Je suis resté une journée en observation à la clinique située à une vingtaine de miles de mon village. Les médecins conclurent à des cauchemars consécutifs à un surmenage (sic) et me filèrent des médicaments pour dormir. Je suis rentré chez moi en fin d’après-midi. Entre deux réveils, j’ai décidé de dire à ma mère ce que j'avais vu et que je savais où étaient les enfants :  dans son regard, j'ai lu de l'incompréhension et du mépris. Mon frère et ma sœur étaient trop jeunes pour que je leur confie quoi que ce soit, alors je n'ai rien dit. En plus, le réveillon était pour le lendemain soir, je ne voulais pas leur faire peur.

Cette nuit-là j’ai pris assez de somnifères pour ne pas me réveiller, mais je suis persuadé que dans mon sommeil j’ai entendu des raclements, des coups, soit sur ma vitre, soit en contrebas, derrière la fenêtre du voisin.

24 décembre 1966

Des cris, des rires d’enfants m’ont réveillé. J’avais un peu mal à la tête, mais je me sentais mieux, les hallucinations (comme les médecins l'ont dit à ma mère) semblaient s’être cachées au fond de mon crâne. Je me suis habillé et j’ai été voir ce qui se passait dehors.


Je me suis mis à trembler quand j’ai vu l’horrible scène : le vieillard ventru avait enfilé un costume rouge de père Noël et distribuait au pied de son pick-up des cadeaux aux enfants. Je savais ce qu’il y avait à l’intérieur, je savais que des mains ou des pieds des gosses enlevés s'y trouvaient et je leur ai hurlé de ne pas les ouvrir.

Les gosses se sont mis à pleurer quand je leur arrachais les cadeaux des mains, d’autres s’enfuyaient à toutes jambes. Des parents m’ont saisi les bras, la taille, au lieu d’empêcher une petite fille d’ouvrir ce maudit cadeau !

Ma mère est arrivée en pleurant, en me suppliant d’arrêter cette folie. J’ai fini par me calmer, le regard rivé sur la petite fille qui déballait son cadeau. Une girafe en plastique en est sortie. La petite fille est repartie toute contente. Ça m’a tellement calmé que je me suis assis sur les marches du porche de ma maison et j’ai regardé la joie, le rire, le bonheur se réinstaller autour du faux père Noël, car je savais qu’il n’était qu’une apparence trompeuse. Pourtant, sur le coup, j’ai douté, peut-être que mon imagination me jouait des tours à cause de cette histoire horrible sur les anciens locataires ?

Quand le pick-up est parti avec son faux père Noël, j’étais seul sous le porche. J’avais retrouvé un certain calme, une certaine sérénité, j’étais presque persuadé que tout était de la faute de cette histoire que mes copains m’ont trop souvent racontée à l’école, cette histoire qui m’avait profondément choqué quand j’avais 7 ou 8 ans. Je me suis alors souvenu de ce cauchemar récurrent. Je voyais un père Noël gris découper des enfants avant de les mettre dans des boîtes qu'il recouvrait d'un papier cadeau scintillant. Puis, avec un grand sourire carnassier, il les distribuait sur la place du village. Oui, je me souvenais de cet horrible cauchemar, j’étais persuadé qu’il en était la cause avant que j’entende grincer la porte d’entrée du voisin…

Ce grincement m’a fait comme un électrochoc, je me suis levé d’un bond. Tout en moi me hurlait de fuir, de remonter dans ma chambre, de m’y enfermer. Mais il y avait ma fenêtre, cette fenêtre qui donnait sur la maison voisine, celle où la longue et maigre silhouette grise découpait les enfants. Je ne pouvais pas continuer à me cacher, à avoir des visions, je ne pouvais plus le supporter, je devais savoir, j’y suis allé.



Asile, jour x+7+1

La porte a grincé quand je suis entré dans le salon. Vide, le salon était vide, le vieillard avait tout repris. Quand ? Sûrement quand je dormais, assommé par les somnifères. Une épaisse couche de poussière recouvrait le sol. Je fus étonné de l’absence de traces de pas. Mais une chose m’a confirmé que je ne n'avais pas rêvé : les autocollants de noël gisaient par terre sous la fenêtre. Certains formaient des paquets, d’autres étaient dispersés un peu partout.


Je me suis approché, j’ai voulu en ramasser un, mais je n’ai pas pu le séparer des autres : du sang séché les collait entre eux. Sur certains, des touffes de cheveux étaient collées à l’adhésif, sur d’autres c’était de la peau et des ongles. Les auto-collants étaient jaunâtres, comme s’ils étaient anciens. Dans le foyer de la cheminée s'amoncelaient des os cassés. J’ai eu des nausées, j’ai vomi une bile jaunâtre, on a rigolé quelque part dans la maison, des rires d’enfants suivis de tapotements de pieds sur le plancher. Ça venait du couloir qui s’enfonçait vers le fond de la maison.


J’ai voulu m’enfuir, mais je devais savoir. J’ai voulu m’enfuir, mais deux voix d’enfants aux échos métalliques m’ont appelé à l’aide, m’ont demandé de venir les sauver du père Noël gris. Ces voix, je les entends encore aujourd'hui. Je vais me reposer, elles vont cesser...




Asile, jour x+7+1+1

Je me suis avancé vers le couloir à droite de la cheminée ; on n’y voyait pas grand-chose, toute la lumière venait de la grande fenêtre du salon. Il y avait quatre pièces, deux à gauche, deux à droite. Les appels à l’aide venaient de la première pièce sur ma droite, la seule qui avait une porte fermée, les autres semblaient ouvertes. Une lumière rouge, faiblarde, passait sous cette porte.


Maîtrisant ma peur malgré tout, j’ai posé une main tremblotante sur la poignée ronde, je l’ai tournée, des cliquetis métalliques ont giclé avant de céder leur place aux grincements des gonds.


Une ampoule diffusant une lumière rouge gisait au bout du fil dénudé du plafond ;  les rires s’étaient tus. Des cartons étaient empilés contre les murs. Au milieu de la petite pièce, j’ai vu des vêtements et une petite main d’enfant, sectionnée au niveau du poignet, la même que l’autre nuit quand cette chose aux longs doigts l’avait mise dans un carton. J’ai hurlé, mais je n’ai pas bougé. Je tenais enfin une preuve que je n’étais pas victime d’hallucinations. Je n’ai pas osé toucher à la main de cet enfant, mais j’ai pris les vêtements et je me suis enfui en courant.


J’ai retrouvé ma mère dans la cuisine en train de préparer le dîner du réveillon. Son visage est devenu blême quand elle m’a vu entrer en hurlant que je savais où étaient les corps des enfants disparus. Je lui ai montré les vêtements et après les avoir examinés, elle a froncé les sourcils. Elle m’a alors demandé ce que je faisais avec les vêtements de mon frère et de ma sœur ? Je n'ai rien compris, j'ai entendu les cloches autour de moi, je me suis évanoui…


Pendant la rédaction j’ai appris que je sortais de l’asile après-demain. À 71 ans les médecins ont jugé que je n’étais plus dangereux. Mais je n’ai jamais été dangereux, je suis innocent, comme va le confirmer la fin de mon histoire.



Asile, jour x+7+1+2

Ma petite sœur est venue me réveiller un peu après minuit en disant que le père Noël était passé. Ma mère se tenait  à côté d’elle et m’a demandé si ça allait ou si je désirais continuer à me reposer. Avant de lui répondre, je me suis levé et j’ai regardé par la fenêtre : l’obscurité s’étendait derrière la grande vitre du salon. J’ai attendu un peu, rien n’est apparu. Ma petite sœur m’a pris la main et je suis descendu avec elle. Mon frère commençait à déballer son cadeau.

J’ai ressenti une terrible angoisse en le voyant faire. Je vois encore ses mains déchirer le papier cadeau, ses doigts soulever le couvercle d’une boîte, la couleur rouge sang de son camion de pompier. J"étais soulagé, j’ai poussé un long rire et ma mère m’a caressé une joue.

Pantois, je les ai regardés déballer les cadeaux. Je ne pouvais rien faire d’autre tellement j’étais heureux que tout redevienne normal. Enfin, c’était jusqu’à ce que ma sœur déballe son dernier cadeau : une poupée. Je sais qu’elle était belle cette poupée, je sais que sa robe fleurie, ses chaussures vernies, ses chaussettes blanches, ses boucles blondes étaient à ravir, mais ses yeux, oui ses yeux étaient exorbités, sa peau était grise et sa bouche grimaçante, arquée sur un sourire maléfique, était terrible.


Je l’ai arrachée de ses mains et ma sœur s’est mise à pleurer. Ma mère m’a alors crié dessus, m’a dit qu’elle en avait marre de moi, que j’étais bien comme mon père, que je finirais ma vie à l’asile. Je lui ai répondu que la poupée était maléfique, qu’elle avait le même regard exorbité que notre vieux voisin. Elle m’a alors répondu qu’il n’y avait pas de voisin, que la petite maison était abandonnée depuis 20 ans ! Je ne l’ai pas cru, j’ai hurlé contre elle, je suis remonté dans ma chambre et je me suis jeté par terre en frappant la moquette de mes poings. C’est là que j'ai vu une boîte sous mon lit.


J’ai arrêté de hurler, je me suis approché en rampant, j’ai tendu les bras, j’ai pris la boîte, j’ai soulevé le couvercle : au fond, j'ai découvert un couteau dont la lame brillait d’un sang vermillon. À peine le temps de réaliser que j’ai entendu cogner à ma fenêtre. C’était lui ! Je revois encore son long visage gris derrière la vitre, ses yeux exorbités, sa peau ridée, sa barbe blanche, son chapeau rouge à pompon, sa bouche qui lui prenait la moitié du visage, cette bouche remplie de dents pointues et désordonnées. « Joyeux Noël », me disait-il de sa voix d’enfant,
« joyeux Noël Edward ! »  

J’ai pris le couteau et je me suis relevé. Je n’étais qu’à deux mètres de la fenêtre. Je pleurais, je voulais en finir, je n'avais plus qu'un seul désir : le massacrer. Et c’est ce que j’ai fait, je me suis approché pas à pas. Lui ne bougeait pas, le père Noël gris souriait, il souriait avec son grand sourire morbide qui déformait son visage affreux. L'espace d'un instant, j'ai cru y voir une ressemblance avec la photo de mon père posée sur ma table de nuit… je me suis approché, et il a arrêté de sourire comme s’il sentait que je pouvais le tuer. Je me suis approché encore, son visage paraissait inquiet. Je me suis approché, son visage a changé, je me suis approché, son visage était le mien dans le reflet de la vitre, il s'était changé en moi !


Derrière moi ma mère a hurlé. Je me suis vivement retourné. Elle ne me regardait pas, elle regardait mon bras, ma main tenant le couteau. Elle continuait à crier si fort que j’en avais mal aux oreilles, à l’âme, partout dans le corps. Je me suis approché, je me suis approché et l’autre en moi, le père Noël gris m’a ordonné de la faire taire, l’autre en moi m’a ordonné de la tuer. Je me suis approché, je me suis approché…


Voilà, vous constatez que je ne suis pas coupable, que tout est de la faute du père Noël gris.



Asile, jour J

Je sors dans quelques heures, je suis très content, tout ça m'est enfin sorti de la tête à présent. J’ai eu la joie d’apprendre qu’avant de mourir ma mère m’avait laissé de l’argent qui a fait beaucoup de petits sur un compte épargne. Je vais pouvoir m’acheter une maison. Je ressens le besoin de retourner aux sources, de reprendre le cours normal de ma vie, là où elle s’était arrêtée des dizaines d'années plus tôt. J’espère que la maison que je voyais à travers la vitre de ma chambre est à vendre, j’ai envie d’y finir mes jours.


Les médecins m’ont laissé me regarder dans un miroir. Comme j’ai changé depuis l’adolescence. J’ai une grande barbe blanche, j’ai un gros ventre, je suis joufflu. Avec un bel habit rouge et un bonnet de la même couleur, je crois que je ferai un formidable père Noël. Je trouve que mes yeux dépassent un peu trop de leur orbite, mais ce n’est pas grave, je les cacherai derrière des lunettes aux verres ronds.


J’ai hâte d’être à Noël, j’ai hâte de me déguiser, j’ai hâte que des petits garçons et des petites filles viennent s'asseoir sur mes genoux. J'espère juste qu'ils ne crieront pas trop, sinon le père Noël gris pourrait revenir...






C'est plus la saison ? Et alors ?