Disclaimer

DISCLAIMER

Les contenus proposés sur ce site sont déconseillés aux personnes sensibles et aux mineurs de moins de 12 ans.
L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni n'infirme la véracité des témoignages et histoires présents sur ce blog. Pensez à consulter nos pages d'aide pour en apprendre plus, et à toujours vérifier les sources pour vous faire votre propre avis sur la question, ici comme ailleurs.

Script générateur de phrases

Dernières nouvelles

Bonne année 2024 ! Un peu de changement chez nous : notre admin Naveen redevient uniquement référente de l'équipe de traduction, les candidatures sont ouvertes sur notre serveur Discord pour trouver un nouveau binôme à Magnosa !

CFTC recrute de nouveaux Auteurs et lance une équipe Réseaux sociaux ! Si vous êtes intéressés, ça se passe aussi sur Discord pour découvrir notre fonctionnement et passer les tests d'entrée !

Vous voulez trouver toutes nos plateformes, ou vous êtes curieux de savoir quels médias parlent de CFTC ? Tout est sur notre Linktree !

Un message pour l'équipe ou l'association ? Consultez notre page Contact !

lundi 23 octobre 2017

SAR (Partie 7)



Chapitres :


Un des sujets à propos duquel on me pose beaucoup de questions, autant ici que dans ma vraie vie, concerne des choses comme le Rake, le Wendigo et d’autres légendes de ce style. Honnêtement, je ne peux pas dire que je sais beaucoup de choses sur eux, mais en me basant sur le peu de choses que j’en ai lu, je peux dire que j’ai entendu des histoires qui semblent avoir une lointaine connexion. Vous connaissez le vieil adage qui dit que toute légende est basée sur un fond de vérité, et je suis sûre que c’est vrai, mais comme vous le savez tous, j’essaye de toujours garder un esprit critique. Il le faut, dans ce milieu. C’est un peu comme travailler dans un hôpital, j’imagine. On pourrait passer sa journée à penser au nombre de personnes qui y ont perdu la vie, et au fait qu’il pourrait y avoir des fantômes, ou peu importe le nom que vous leur donnez, un peu partout, mais ça ne vous mène nulle part. Ça rend juste votre job plus difficile. Je pense que beaucoup d’entre nous ressentent la même chose, et c’est probablement pour ça qu’on essaye de travailler comme si de rien n’était. Une fois qu’on devient paranoïaque, on ne peut plus vraiment faire marche arrière, et beaucoup de recrues démissionnent à cause de ça. Il semblerait que mon parc ait un taux élevé de départs parce que les recrues passent leur évaluation et pètent un plomb à propos de tout, et ils n’ont pas l’air de réussir à passer à autre chose ensuite. Il faut apprendre à intérioriser et à se taire.

J’ai posé quelques questions à K.D à propos de son expérience, parce que je voulais savoir ce qu’elle pensait du Wendigo. Elle n’avait rien de particulier à en dire, à part le fait qu’elle n’avait pas envie de trop y penser, mais elle m’a dit qu’un de ses amis avait vu quelque chose de semblable. J’ai contacté cette personne, H, sur Skype, et il a accepté de parler un peu avec moi. Il est au courant de mon travail ici, et il ne voit pas d’inconvénient à ce que je publie son histoire exactement comme il l’a écrite :

« J’ai grandi en Oregon Central, et il y a une réserve qui s’appelle Warm Springs à environ deux heures de là où je vivais. Je n’en dis pas plus parce que beaucoup de gens de ma région ont des amis là-bas, et une grande partie de la zone appartient à cette tribu. Quand j’étais enfant, on avait l’habitude d’aller y camper. Pas dans la réserve, bien sûr, mais dans cette zone, et j’ai rencontré beaucoup de gamins qui avaient grandi dans le coin. Il y en a un avec qui j’ai fait plus ample connaissance, il s’appelait Nolan, et on a fini par traîner beaucoup ensemble dès que nos deux familles étaient dans la région. Ils ont aussi appris à se connaître, du coup on restait en contact et on se débrouillait pour aller camper aux mêmes périodes. On y restait pour environ deux semaines, ça faisait pas mal de temps passé là-bas. [Je lui ai demandé s’ils étaient en camping-car] Ouais, mon père en avait un, donc bon, je suppose que ce n’était pas vraiment du camping, mais on prenait nos tentes et nos affaires et on montait le tout au-delà du camp la plupart des nuits. Je n’aimais pas beaucoup y dormir, je préférais être dehors. [On a parlé un moment de camping]

Enfin bref, une année Nolan et moi étions là-bas, je crois qu’on devait avoir douze ans, quelque chose comme ça. On voulait sortir et camper près de la rivière parce qu’on voulait essayer de pêcher pendant la nuit, ça devait être à cinq cent mètres du camp principal. Suffisamment loin pour qu’on n’entende ou qu’on ne voie personne, je me rappelle de ça. On a traîné pendant la plus grande partie de la journée, je ne me souviens pas de grand-chose à propos de ça, mais en tout cas au bout d’un moment on s’est retrouvés à faire un feu, et j’étais très impressionné parce qu’il avait son silex ou je ne sais quoi qu’il utilisait pour le faire démarrer. Je n’avais jamais vu personne faire ça avant, alors je trouvais ça plutôt cool. Je lui ai demandé de m’apprendre, et on a fait flamber plusieurs truc, ce qui, en rétrospective, était assez stupide vu qu’on était en plein milieu de l’été, et si je me souviens bien la vigilance incendie devait être jaune ou orange. Mais heureusement, on n’a rien déclenché de grave, et quand la nuit est tombée on était assis autour et on parlait de ce dont les gamins de douze ans parlent, je ne me rappelle plus. Ce dont je me rappelle, c’est qu’à un moment, il a regardé par-dessus mon épaule vers la rivière et m’a demandé si je pouvais voir quelque chose.

Notre camp était fait de telle manière qu’on était à environ trois mètres de la rivière, et on était à son point le plus large, donc il devait y avoir encore six mètres jusqu’à l’autre rive. Il fait chaud par là en été, mais l’eau reste froide, ce qui est important.

J’ai regardé par-dessus mon épaule et j’ai réussi à voir quelque chose entrer dans la rivière en pataugeant de l’autre côté. De là où on était, ça ressemblait à un cerf, mais on ne pouvait pas vraiment être sûrs à cause du feu. Je me suis levé pour voir ça de plus près, et j’ai vu des ramures, alors j’ai pensé que c’était un daim. Mais j’ai trouvé ça bizarre que ça vienne patauger dans l’eau, et il n’y avait aucun doute sur le fait que ça venait vers nous, alors j’ai demandé à Nolan ce qu’il pensait que nous devions faire. Il regardait le feu avec une expression étrange et m’a dit de m’asseoir et de me terre, c’est donc ce que j’ai fait, parce que je ne l’avais jamais vu agir comme ça auparavant. Il m’a murmuré de l’ignorer, et de continuer à discuter comme nous le faisions jusqu’ici, mais je n’arrivais pas à trouver quoi que ce soit à dire. Il était en train de parler d’un épisode d’une série quelconque, mais je pouvais entendre le cerf traverser l’eau, donc je ne faisais pas vraiment attention, et je continuais d’essayer de regarder au-dessus de son épaule, mais à chaque fois que je le faisais, il frappait presque mon bras et me faisait le regarder lui. Je me rappelle que je n’étais pas vraiment effrayé, je ne comprenais juste pas ce qui se passait. Mais ensuite, j’ai entendu le cerf sortir de l’eau, j’ai pu vaguement discerner ce à quoi il ressemblait, et j’ai réalisé que ce n’était pas du tout un cerf car peu importe ce que c’était, ça se tenait sur deux pattes. 

J’ai commencé à me lever, je flippais un max, mais Nolan m’a fait rasseoir d’un coup sec en parlant encore plus fort de son émission télévisée, et je voyais bien qu’il avait aussi peur que moi, peut-être même plus. Il s’est penché et a déplacé quelques braises dans le feu avec un bâton, et a murmuré que peu importe ce que je faisais, il ne fallait pas que je parle à cette chose. Je pouvais la voir s’approcher, et elle se tenait juste derrière son dos. Je n’étais pas loin de me pisser dessus, et je pense que je me serais carapaté si j’avais été seul, mais je ne voulais pas abandonner Nolan, alors je suis resté assis calmement, en lançant quelques regards en biais. Ce n’était pas si grand, mais il y avait quelque chose qui n’allait pas avec sa manière de se tenir, comme si son centre de gravité avait été foutu en l’air. J’aurais du mal à le décrire, mais c’était comme si c’était beaucoup trop penché en avant. C’est resté derrière Nolan pendant un bon moment, et il a finit par ne plus rien avoir à dire, alors on est restés assis là sans rien dire pendant quelques instants. Le feu faisait du bruit, mais j’avais l’impression d’entendre cette chose parler à voix très basse. Je n’arrivais pas à entendre ce que ça disait, alors je me suis penché un peu en avant, et je me suis VRAIMENT pissé dessus quand ça s’est aussi penché en avant. Je n’arrivais pas à voir sa tête, mais j’ai vu ses yeux.

Ils étaient troubles et laiteux, si tu veux savoir à quoi ils ressemblent, rappelle-toi cette scène dans le Seigneur des Anneaux où Frodon tombe dans le lac et où les morts flottent vers lui. C’est à ça que ses yeux ressemblaient. Donc tout ce que j’ai vu, c’était ces deux yeux blancs qui flottaient au-dessus de  Nolan, et une vague forme de ramures sortant de sa tête. Je ne sais pas quelle tête j’ai fait, mais Nolan et moi nous sommes tirés de là exactement au même moment, et on n’a pas arrêté de courir avant d’atteindre le camp principal. Mon pantalon était plein de pisse, alors je l’ai enlevé pendant qu’on courait et je l’ai balancé dans les buissons. On s’est tous les deux arrêtés quand on a été en face du camping-car de mon père, et rien ne nous poursuivait, alors on est restés là un moment pour reprendre notre souffle. Je lui ai demandé ce que c’était que cette chose, mais il a dit qu’il ne savait pas. Il a dit que son grand-père l’avait simplement prévenu que si quelque chose devait s’approcher de lui alors qu’il était en plein désert, il ne devait jamais, au grand jamais lui parler ou écouter ce que ça pouvait dire. J’ai voulu savoir s’il l’avait aussi entendu parler, et il a dit que la seule chose qu’il avait réussi à comprendre était « vous aider ». Je crois qu’on a finit par aller dormir dans le camping-car avec mes parents, et la nuit suivante nous sommes ressortis et nous n’avons rien vu. »

Ça me rappelle effectivement la légende du Wendigo en de nombreux points. Il y a une phrase utilisée pour le décrire qui passe parfaitement, qui dit que le Wendigo est « l’esprit des endroits déserts ». Je sais que parfois, quand je suis dehors dans la nature et que je sais qu’il n’y a personne à des kilomètres à la ronde, j’ai cette envie bizarre que je ne peux pas vraiment m’expliquer. Je ne sais pas si ça arrive à d’autres, mais c’est le désir de manger quelque chose. Je n’ai pas envie de quelque chose en particulier, c’est plutôt ce genre de faim bizarre qui empêche de se concentrer, et qui vient du plus profond de mes tripes.

Je voulais aussi découvrir davantage au sujet de l’homme sans visage, si je pouvais, et j’ai trouvé quelques choses similaires. J’ai posé des questions dans mon cercle d’amis, et l’un d’eux a dit que quand il était sorti faire des réparations dans son secteur du parc, il avait vu quelque chose de semblable.

Nous étions allés dîner en ville à cinq en me comptant. Ce gars était en train de repeindre un stand d’information et a entendu un homme lui demander la direction du camping le plus proche. Il ne s’est pas retourné parce qu’il était en haut d’une échelle, mais il a informé l’homme qu’il n’y avait aucun camping à proximité, mais que s’il descendait la route sur environ six kilomètres, il en trouverait dans un autre parc. Il a demandé s’il pouvait lui rendre un autre service, mais l’homme a dit non et l’a remercié. Mon ami a dit qu’il a continué de peindre, mais qu’il écoutait et qu’il n’a jamais entendu l’homme partir.

« À la seconde où il s’est approché et m’a parlé, j’ai senti mes cheveux se dresser sur ma nuque, mais je ne savais pas bien pourquoi. Tout ça me donnait juste une sensation désagréable, et je voulais juste terminer de peindre et prendre mes cliques et mes claques. J’ai pensé que c’était sûrement parce que je ne pouvais pas me retourner pour le voir, mais il y avait quelque chose qui clochait. Il y avait aussi une odeur bizarre qui flottait, même avant que cet homme me parle, comme une odeur de sang de menstruation pas frais. J’avais jeté un œil autour pour voir d’où ça venait, mais je n’avais rien trouvé. Alors j’ai attendu que l’homme s’éloigne, mais je ne l’ai pas entendu s’en aller, ce qui m’a fait penser qu’il était juste resté là à me regarder, je lui ai donc demandé une nouvelle fois si je pouvais faire quelque chose pour lui, et il ne m’a pas répondu. Mais je savais qu’il était là, parce que je ne l’avais pas entendu partir, alors je me suis débrouillé pour me retourner sur l’échelle pour regarder ce qu’il était en train de faire. Bon, j’admets que ça peut très bien être mon cerveau qui m’a joué un tour, mais je te jure, Russ, pendant une fraction de seconde, alors que je me retournais, ce salopard n’avait pas de visage. Comme s’il en était dépourvu. C’était presque concave, et totalement lisse, et j’ai failli faire un infarctus parce que je ne pouvais pas admettre ce que je voyais. Je crois que j’ai commencé à dire quelque chose, mais il y a eu un genre de « pop » dans ma tête, et tout d’un coup c’était juste un mec normal. J’ai dû faire une tête bizarre, parce qu’il m’a demandé si ça allait, et j’ai juste dit « ouais, tout va bien ». 

Il a reposé sa question à propos du camping et j’ai pointé du doigt la direction à prendre, et il m’a sorti « Je ne suis pas de la région, vous pourriez m’aider à y aller ? » C’est le moment où je comprends qu’il y a vraiment quelque chose qui ne va pas, parce que c’est impossible que ce gars arrive jusqu’ici sans savoir où il est. Et puis il n’y avait aucune voiture, alors comment il avait fait pour venir ? Je lui ai dit que j’étais désolé, mais que je ne pouvais l’emmener nulle part dans un véhicule de la compagnie, et il me répond « S’il-vous-plaît ? Je n’ai vraiment aucune idée d’où je suis, pouvez-vous venir avec moi et m’aider à aller là-bas ? » J’ai commencé à vraiment me méfier, et à me demander si ce ne serait pas une embuscade ou un truc du genre. Je lui ai dit que je pouvais appeler un taxi pour qu’on vienne le récupérer et qu’on l’amène là où il veut aller, j’ai sorti mon téléphone et il répond tout de suite « non » et s’est éloigné rapidement. Mais il ne part pas dans la direction de la sortie du parc, ce mec retourne en direction des arbres ! Je suis allé directement dans mon camion et je me suis tiré, au diable la peinture et toute cette merde. J’ai regardé dans mon rétroviseur pour voir où il était alors que je m’en allais, et il était de nouveau à la lisière des arbres, je ne sais pas comment il a fait pour y arriver si vite, mais cette fois j’étais sûr que cet enfoiré n’avait pas de visage. Il m’a simplement regardé m’éloigner, et juste avant que je prenne le virage il a fait un grand pas en arrière vers la forêt et s’est comme évaporé. Peut-être qu’il faisait si sombre qu’il s’est camouflé dedans, mais il a vraiment eu l’air de se dissoudre dans l’air. »

De manière intéressante, dès la fin de l’histoire de ce gars, quelqu’un en a commencé une autre, mais avec une fin assez différente.

« Vous savez, il m’est arrivé quelque chose d’à peu près aussi bizarre il y a un moment. J’étais parti en reconnaissance pour une piste, et j’étais au milieu de nulle part à me demander par où est-ce qu’on pourrait la faire passer. Je n’avais plus croisé personne depuis environ deux heures, donc je ne faisais plus vraiment attention à où j’allais, je regardais surtout au sol la plupart du temps. Et puis là, j’ai atteint le sommet d’une colline et je suis presque rentré dans un gars. Il était plus vieux, probablement la soixantaine, et j’ai commencé à m’excuser d’avoir failli lui rentrer dedans. Et j’ai remarqué son visage, et j’ai sûrement eu l’air d’un con, parce que je me suis arrêté et l’ai simplement observé. J’ai mis un moment à comprendre ce qui n’allait pas, mais le visage de ce gars était énorme. Je sais que c’est bizarre dit comme ça, mais je ne peux pas le décrire autrement. Sa tête n’était pas trop grosse ou quoi que ce soit, elle était normale, mais la surface que prenait son visage était beaucoup trop grande. Comme si vous preniez le visage de quelqu’un et que vous zoomiez pour le voir deux fois plus grand. Il n’a rien dit, il m’a juste regardé, et j’ai reculé en bégayant que j’étais désolé, je l’ai contourné et j’ai détalé pour continuer à faire ce que j’avais à faire. Pendant tout ce temps, je n’ai pas arrêté de regarder derrière moi parce que je flippais qu’il apparaisse derrière moi ou quelque chose du genre. Je sais que ça a l’air ridicule, mais je vous jure que c’est un des trucs les plus glauques que j’ai jamais vus. »

Un peu plus tard, j’ai amené la conversation aux escaliers, et il y a eu une chute totale d’enthousiasme. Au début, personne n’a rien dit. Il y a un vrai tabou sur eux, même quand on ne travaille pas. Mais j’ai brisé la glace avec une de mes propres histoires, et le gars de l’histoire avec l’homme sans visage nous a raconté celle-ci, quoiqu’il ne parlait pas très fort.

« Il y a quelques années, j’étais parti faire du camping avec ma copine, et on était à environ trois kilomètres de la route à un site que je connaissais. On est allés se coucher cette nuit, mais on ne pouvait pas dormir parce que… »

Quelqu’un l’a interrompu avec une blague, et on a bien failli partir sur un autre sujet, mais j’ai réussi à recentrer la conversation.

« Ouais, c’est super drôle, pauvre con. Non, c’était parce qu’on n’arrêtait pas d’entendre un genre de grincement. Mon frère grinçait des dents dans son sommeil, et c’était à ça que ça me faisait penser. Ma copine avait la trouille, mais je lui disais de ne pas faire attention car j’avais déjà entendu ça auparavant, et il faut simplement l’ignorer. Ça finit par s’en aller, vous savez bien de quoi je parle. »
On savait en effet de quoi il s’agissait.

« Au bout d’un moment, j’ai réussi à la faire dormir, mais je me suis réveillé deux heures après parce que quelque chose n’allait pas. Je me suis retourné et elle n’était plus là, et j’ai bien balisé, parce que… »

Il a réfléchi quelques secondes et a pris une très longue gorgée.

« Enfin bref, je me suis précipité hors de la tente en criant son nom, mais je n’ai pas eu besoin d’aller très loin. Elle se tenait à l’extrémité du camp en regardant quelque chose dans les arbres, et j’ai vu qu’elle était très pâle. Le feu était en train de mourir, mais il faisait encore assez de lumière pour la voir. En tout cas, j’ai couru jusqu’à elle pour voir ce qui se passait, et elle était profondément endormie, sauf que ses yeux étaient ouverts. Elle avait l’air de quelqu’un de défoncé, vous voyez le genre. Alors j’ai passé mon bras autour d’elle pour la ramener, mais elle ne voulait pas bouger. Elle a juste dit quelque chose tout bas, du genre « Je dois y aller maintenant, Eddie. Je dois y aller, c’est là. » Je lui fais « Tu fais une crise de somnambulisme, viens te recoucher », mais pas moyen de la faire bouger. Elle restait au même endroit en disant qu’elle devait partir. Alors j’ai regardé là où elle regardait, et il y avait un putain d’escalier à une douzaine de mètres de nous. Des escaliers gris, en béton. Et elle a commencé à marcher vers eux, mais je l’ai tirée en arrière d’un coup sec, et ça l’a réveillée. Elle m’a regardé comme si j’avais perdu la tête, et m’a demandé ce qu’elle foutait hors de la tente. Je ne lui ai rien dit, à part qu’elle avait fait une crise de somnambulisme. Le grincement était parti, donc elle est juste rentrée dans la tente avec moi et s’est rendormie. Je ne sais pas… Je n’aime pas trop penser à ça, vous savez ? »

On le savait tous. Quelqu’un a amené une autre histoire.

« Vous vous rappelez, les gars, ce gosse avec… je ne sais plus ce que c’était, un genre de maladie mentale, pas de l’autisme mais quelque chose du genre. Eh bien, j’ai lu la transcription du rapport qu’il a fait quand on l’a retrouvé une semaine après sa disparition, et c’était vraiment un truc de barge. Enfin, il faut garder un esprit critique, parce que qui sait ce que ce gamin croit être réel, mais il y a une partie de tout ça dont je doute qu’il l’ait inventé. Déjà, il a parlé des escaliers. Il a dit qu’il a regardé son père faire un feu et que les escaliers sont « venus à lui », et qu’il devait y monter, car sinon quelque chose de terrible allait arriver. Les flics n’ont pas vraiment compris ce qu’il a dit après, parce qu’il n’arrêtait pas de répéter « comme le feu de camp ». Et il n’a pas cessé de mentionner des sons, mais il n’arrivait pas à dire quels sons, simplement que c’était très fort et qu’il devait se couvrir les oreilles pour ne pas les entendre. Mais ce dont je me rappelle le mieux, c’est qu’ils lui ont demandé où est-ce qu’il était allé, et il a simplement dit qu’il était resté là. Il se pointait lui-même du doigt, et ils ont dit qu’ils pensaient que ça voulait dire qu’il croyait ne jamais être parti. Il a dit qu’il n’avait pas eu peur parce que les escaliers étaient là, et qu’ils lui avaient parlé, mais pas comme les gens parlent. Comme je l’ai dit, c’était vraiment tordu et difficile à comprendre, et je pense que les flics n’en ont transcrit qu’une petite partie. Ils ont fini par dire que le gosse avait une sorte d’amnésie, et que la piste criminelle était peu probable. Ça n’explique pas vraiment pourquoi il est revenu une semaine plus tard en allant parfaitement bien, sans la moindre saleté sur lui et le ventre plein, mais bon, ce que disent les flics suffit. »


Il y a encore beaucoup de questions auxquelles je souhaiterais apporter des réponses. Je vais continuer à poser des questions dans mon entourage et trouver ce que je peux. La prochaine mise à jour devrait arriver bientôt, merci d’être aussi patients. Vous pouvez aussi me retrouver sur Tumblr : searchandrescuewoods.tumblr.com

Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de searchandrescuewoods, qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Magnosa qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur No Sleep, de Cherry-Draws, Trouble et Magnosa qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Magnosa qui s'est chargé de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.

24 commentaires:

  1. Petite erreur d'orthographe mais sinon bonne pastas, les gars.

    RépondreSupprimer
  2. Toujours aussi bien ces pasta:D
    J'attends la suite :p

    RépondreSupprimer
  3. Toujours au top, je m'en lasse jamais merci beaucoup pour la pasta :)

    RépondreSupprimer
  4. Merci pour votre travail c'est vraiment cool à lire

    RépondreSupprimer
  5. Chui peut etre un peu trop méfiant mais je sais pas pourquoi j ai l impression d avoir le même style d'écriture quand elle retransmet ce qu'elle a écrit que lorsqu'elle écrit, non ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est lié à la traduction. Dans l'original, on voit davantage de différences stylistiques, mais certaines manières d'écrire ne sont pas possibles à retranscrire en français sans alourdir exagérément les phrases, ou alors en faisant énormément de répétitions. J'ai dû choisir entre retranscription au plus proche et lisibilité.

      Supprimer
    2. Ah, ça explique tout dans ce cas...
      En tout cas merci pour le boulot que vous faites...

      J'ai pas un niveau solide en anglais mais faudrait que je lise l'original après avoir lu tout ça x)

      Supprimer
  6. The best of the beast25 oct. 2017, 03:39:00

    Une pasta génial comme d'habitude, à cause de ses excellente pasta on finit par réellement croire que c'est réel, l'année dernière j'étais en vélo dans une forêt (j'ai la vingtaine donc non je suis pas trop vieux pour toujours croire au pasta) et la nuit c'était une ligne droite, et je voit une espèce de fantôme donc j'ai la peur de ma vie et refuse d'avancer, pour que au final ça soit un panneau, tout ça pour dire que vos pasta sont tellement excellente qu'on en devient presque paranoïaque.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. The best of the beast25 oct. 2017, 03:42:00

      Et c'est moi ou à chaque histoire de SAR l'histoire est différente ?

      Supprimer
    2. C'est normal. C'est une personne qui travaille dans le SAR, et qui raconte différents cas qu'elle a vécu (j'ai posté le commentaire en dessous au lieu de répondre à celui-là, c'est pour ça qu'il est supprimé).

      Supprimer
    3. The best of the beast26 oct. 2017, 03:20:00

      Ha d'accord merci.

      Supprimer
  7. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  8. C'est la meilleure partie de toute la série pour l'instant.

    RépondreSupprimer
  9. Je veux vraiment pas faire la Grammar Nazie, hein, j'adore cette pasta et tout le boulot de traduction que vous faites dessus, mais...

    De me terre. De me TERRE. Sérieusement ? :'D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je penses que l'on a tous remarqué cette faute mais quel intérêt de le souligner en commentaire ?
      Pour ma part, cette m'a vraiment intéressé, et, étrangement, le Wendigo décrit ici ( avec les bois ) me semble familier...

      Supprimer
  10. vous savez a quoi me fait penser l'homme sans visage ? au slenderman...

    RépondreSupprimer
  11. les Wendigo moi ça me fait penser au jeu video until dawn.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pareil pour moi, mais je savais pas exactement où j'avais entendu ça

      Supprimer
  12. « Ouais, c’est super drôle, pauvre con. Non, c’était parce qu’on n’arrêtait pas d’entendre un genre de grincement. Mon frère grinçait des dents dans son sommeil, et c’était à ça que ça me faisait penser. Ma copine avait la trouille, mais je lui disais de ne pas faire attention car j’avais déjà entendu ça auparavant, et il faut simplement l’ignorer. Ça finit par s’en aller, vous savez bien de quoi je parle. »
    On savait en effet de quoi il s’agissait.

    Il s'agit de quoi?

    RépondreSupprimer
  13. Attendez, j'viens de lire toutes les parties et tous les commentaires et personne n'a penser une seconde a SLENDER MAN? Sérieusement? Une silhouette longue, un homme trouble, sans visage, qui kidnappe des enfants, se téléporte etc.. Les indices sont pourtant clairs non ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Peut-être parce que toutes les creepypastas ne sont pas forcément liées à Slenderman et que des similarités ne signifient pas forcément qu'on le prend lui obligatoirement. C'est comme si on disait qu'à chaque fois qu'il y a une voiture dans un roman de Stephen King avec des morts, c'est Christie.

      Supprimer