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vendredi 7 septembre 2018

Le candidat 91371246213

Source du document : post d'un forum qui a fuité de l'intranet de l’Éducation Nationale

« Cher tous, je transmet ce message ici bien qu’« ici » ne soit pas l'endroit le plus pertinent pour le faire, mais je me devais de communiquer ma découverte à quelqu'un. Je me présente brièvement, j'ai été correcteur de copies d'examens pour le concours d'agrégation externe en Histoire pour la session 2018. Pour celles et ceux qui ne savent pas de quoi il s'agit ou qui ont tout simplement oublié, l'agrégation est un concours de l'enseignement public visant à sélectionner chaque année, parmi plusieurs milliers de postulants, les futurs enseignants majoritairement pour les lycées et universités. Il s'agit du grade le plus élevé, le plus prisé et sans nul doute le mieux rémunéré de l'enseignement en France.

Le concours d'agrégation, toutes disciplines confondues, est extrêmement compliqué à obtenir et nécessite un investissement et un travail colossal de la part des candidat-e-s et je mets ma main à couper que parmi les personnes qui préparent et composent, nombre de postulant-e-s finissent par abandonner avant les examens, à faire subir une humeur de chien à longueur d'année aux parents, enfants et conjoint-e-s. Parfois, le stress se ressent sur les copies que ce soit au niveau de l'écriture du candidat, ou à certaines fautes d'orthographe qui auraient pu être évitées mais faites dans un élan de nervosité. Il est à peine exagéré d'affirmer que certains jouent leur carrière, leur avenir voire même leur vie dans ce concours et que cela les affecte mentalement et physiquement, qu'ils réussissent ou non.

Les faits que je présente ici sont véridiques. Pour preuve de ma bonne foi, je communique ici les sujets qui sont tombés aux épreuves d'admissibilité (les épreuves écrites de la première phase éliminatoire).



Dissertation 1 : franchir la frontière au Nord et à l'Est de l'Europe de la fin du VIIe siècle au milieu du XIe siècle.

Dissertation 2 : réformes et révolutions au Moyen Orient (1876-1980).

Explication de texte : éloge d'Hermann Boerhaave devant l'Académie des Sciences.

Géographie : centres et périphéries dans les espaces du tourisme.



Par ailleurs je publie ce témoignage au lendemain de la publication des résultats d'admissibilité (le 18 mai 2018). Vous pouvez bien entendu vérifier ces informations sur le site officiel de l’Éducation Nationale ou en tapant les mots clés « sujet agreg histoire 2018 » dans n'importe quel moteur de recherche.

Ceci étant dit, je vous raconte les faits inquiétants qui me sont arrivés à moi ainsi qu'à trois de mes collègues lors des corrections de copies au mois d'avril dernier.

C'était la dernière copie de la journée que je corrigeais dans le lot qu'on m'a attribué, celui des sujets d'histoire médiévale. La dissertation du ou de la candidate (je précise cela, étant donné que les copies sont anonymes au moment de la correction) commençait de façon assez classique pour une dissertation d'agrégation. L'introduction était correcte mais c'est à partir de la première sous partie que les choses prirent une tournure assez étrange. Voici la retranscription de l'exposé tel que j'ai pu le lire :

« L'idée de frontière à l'époque médiévale recouvre deux réalités : le tracé naturel, matérialisé par le paysage et les éléments géomorphologiques, et le tracé anthropique, c'est à dire que la frontière est le fait d'aménagements intentionnels dans le paysage.

À qui je vais faire croire ça ? Je me présente là après six mois de prépa alors que je n'avais clairement pas le niveau pour concourir. C'est à peine si j'arrive à tenir un stylo... qu'est-ce que j'ai raté dans mon parcours pour en être réduit à rester ici pendant sept heures à m'écorcher les neurones sur un sujet pareil ? »

Suite à cela la copie reprit son « cours normal ». Malheureusement pour le/la candidat-e, elle n'était pas assez nourrie en quantité et en qualité pour être admissible. J'ai gardé cette phrase au cas où une édition des « perles de l'agrégation » viendrait à voir le jour car la figuration tellement inopinée de ce type de phrase dans une copie « sérieuse » m'a semblé incongrue à même titre que de terminer un paragraphe traitant de la France durant la Seconde Guerre Mondiale par « La « drôle de guerre » n'a cependant fait rire personne ». J'ai même gardé le numéro du candidat au cas où des références seraient demandées : 91371246213. J'ai repris mon travail normalement après ça.

Le surlendemain, à la pause déjeuner, un collègue est venu à ma table. On s'est salué et on a parlé de tout et de rien. En général on évite de parler du travail, moi en particulier, car cette session de correction me semblait interminable. Mais est venu la question que je n'avais pas envie d'entendre :


« Et toi les copies ça se passe comment ?

- Tu tiens vraiment à en parler ?

- J'ai corrigé quelqu'un dans les copies d'explication de document sur l'autre néerlandais, la personne qui a composé ne respirait pas la joie de vivre visiblement...

- Comment ça ?

- J'ai pris une photo en douce pour les « coquilles ». »

Il me l'a montré sur son écran de téléphone, la graphie ressemblait à celle du candidat qui a attiré mon œil il y a deux jours.

« Ce savant là au moins il a eu une vie remplie (le/la candidat-e parlait d'un contemporain de l'homme dont il était question à l'explication de document). Reconnu par ses pairs, marié, des enfants, la richesse et la santé. Cela fait des années que j'aspire à atteindre ces objectifs. Tout ce que mes années d'études m'ont apportées n'est que solitude, mal-être, mépris et humiliation des enseignants et des collègues. Tout ça pour finalement bosser à un poste sous-payé. Si seulement moi aussi j'aurais pu mourir dans une explosion, noyé, empoisonné en laissant une image positive et non pas l'image d'un raté... »

Cette intonation... sur deux copies différentes. Je lui demande le numéro du candidat.

« Je ne l'ai pas noté mais je peux te l'envoyer ce soir d'accord ? »

J'ai continué mon travail normalement le reste de la journée. Le soir même, mon collègue envoyait le numéro et après vérification de mes notes j'ai eu un mauvais pressentiment : c'était le numéro 91371246213.

Plus tard, l'avant dernier jour des sessions de correction, je m'étais retrouvé seul avec une personne qui devait visiblement corriger des copies pour la première fois. On s'est attaqué à des piles entières de sujet qui avaient été négligées par d'autres collègues.

Au beau milieu d'une relecture de copie ma collègue a hurlé : « P***** mais c'est quoi cette copie ?! » Elle m'a déconcentré, je lui ai demandé non sans un certain agacement ce qu'il se passait. « C'est pas possible, ça fait plus d'une heure que je suis bloqué sur la copie d'avant, et là, le type d'après il a fait un hors sujet mais là... p**** comment on peut écrire ça sciemment dans une copie de concours ? »

Je me suis approché et ai regardé la copie (après tout pour une nouvelle qui n'avait pas l'habitude de ce genre d'épreuve, elle avait sûrement besoin d'aide) à cet instant j'avais complètement oublié l'histoire du « candidat dépressif » mais elle me revint très vite en mémoire. La copie sous mes yeux n'avait même pas la moindre accroche d'introduction.

« Ça y est c'en est fini. Ma vie n'est qu'un odieux mensonge. Vivre six ans avec un idéal, qui a été foulé au pied en l'espace de quelques minutes par des gens qui étaient censé m'aider. Puis un an et demi à survivre, à la limite d'abandonner ses rêves, et en l'espace de quelques mois, au fur et à mesure que le concours approche, être lâché et abandonné par les gens qu'on aime. Les masques tombent, personne n'a jamais cru en moi, visages d'hypocrites qui éprouvent plus de pitié que d’empathie. Six ans de perdu. Je n'en peux plus de vivre de cette façon... de vivre avec des rêves et des espoirs brisés en mille morceaux... de vivre dans un endroit où je n'ai plus ma place... de vivre là où personne n'a jamais cru en moi... je n'ai plus la force d'avancer... à ce stade il est plus rentable de mettre fin à mes jours que de continuer...tout est fini... je ne veux plus être déçu et triste...tout est fini... tout est fini... »

C'était tout. Rien d'autre. Pas d'argumentation en lien avec le sujet d'histoire contemporaine, pas de schéma, pas même une ébauche de plan (qui de toute façon n'aurait pas été comptabilisée) Il y avait également ce qui ressemblait à des traces de larmes et probablement un « pâté » de stylo rouge. Dans l'encadré c'était bien le même numéro que les fois d'avant : 91371246213.

« 'tain j'ai limite envie d'écrire « comme ta mère » après « brisé » j'te jure » me balança ma collègue. Je la réprimandais en lui disant de suivre le protocole dans le cas de copie nulle.

La nuit qui a suivi cette lecture, j'ai eu du mal à trouver le sommeil. Je me posais des questions. L'agrégation implique des sacrifices et une abnégation qui force le respect. Les personnes qui s'inscrivent sont en général des gens d'un niveau intellectuel élevé. Qu'a-t-il bien pu arriver à cette personne avant ou pendant la préparation du concours pour avoir autant d'idées noires ? Et surtout à devoir l'exprimer sur une copie quitte à rater volontairement son concours ? Avait-elle seulement préparé ce concours dans des conditions favorables ? Que lui est-il arrivé avant de décider de s'inscrire ?

Le matin suivant était le dernier jour de la correction. Pour quasiment tout le monde c'était synonyme de liberté prochaine. Mais moi, j'avais un sale pressentiment. Quelques minutes après à peine le début de la correction (des copies de géographie) j'ai entendu un hurlement dans le bureau à côté du mien. Paniqué je me suis précipité avec d'autres collègues pour voir ce qu'il se passait. Il y avait une collègue qui fixait de façon béate sa copie à corriger, le regard figé, sa respiration semblant bloquée.

« Tout va bien Mme Y ? » demanda un correcteur.

Elle se leva et quitta le bureau en direction des toilettes en face. Je me suis avancé vers le bureau et j'ai constaté un ensemble de feuille double d'un-e candidat-e. Un collègue me devança et feuilleta le tout le regard interloqué.

« L’individu qui a rendu ça s'est trompé d'épreuve c'est pas possible. On dirait un travail d'art plastique réalisé sous acide ! ». J'eus un frisson en y jetant un coup d’œil : je remarquais immédiatement dans l'encadré le numéro du candidat morbide : 91371246213. Sur la première page (retranscris du mieux possible tant la graphie était illisible) il y avait écrit le paragraphe suivant :

« Pourquoi disserter sur le tourisme ? Ma génération n'aura jamais les revenus nécessaires pour se payer le moindre week-end une fois dans la vie active... on n'aura jamais de retraite au rythme des réformes actuelles. Pas de compensation ni de consolation... pas pour moi en tout cas... plus jamais... »

Les pages qui suivirent n'avaient aucun sens : des mots aléatoires disposés n'importe comment, des personnages simplifiés qui semblaient s'auto-mutiler. Par dizaines, des suicides en tout genre. Des immolations, des personnages se jetant d'un précipice dans ce qui ressemblait à un lac, des personnages ayant une pierre attachée aux pieds. Des rituels d'hara-kiri, des pendaisons, des empoisonnements, le tout avec des commentaires précisant à chaque fois les actes des personnages. Des marques au crayon rouge, au surligneur pour symboliser le sang à côté de chaque « scène ». En page 7 il y avait un visage occupant toute la page, un sourire malsain, des yeux vides qui pleuraient du sang et sur le front le numéro du candidat. Sur la page suivante il y avait écrit « page précédente, vous pouvez apercevoir l'état actuel de ma conscience et de mon moi intérieur après toutes ces années de déception et de trahison ». Sur les pages 9 à 11 il n'y avait rien à part des empreintes de doigts visibles à l’œil, l'une d'elle semblait être faite dans du sang. Enfin sur la dernière page figurait tout en bas dans le coin à droite, écrit à la façon d'un enfant d'école primaire en bleu, « adieu ».

La copie passa dans les mains de tous mes autres collègues chacun allant de son commentaire, amusé, écœuré ou effrayé. Le responsable local de la session de correction qui était présent se contenta de dire « quand Mme Y reviendra dites-lui juste d'annuler la notation de la copie. Retournez tous à votre travail ! » Ainsi se termina la session de correction en 2018...

C'est là que je m'adresse à vous et que je vous demande de l'aide... je vous fais joindre la copie que j'ai réussi à scanner. Il est certain que le/la candidat-e n'aura pas réussi son concours, mais j'ai l'intime conviction que la personne est sur le point de commettre l'irréparable. Je sais que c'est contraire au règlement mais je demande que l'on lève l'anonymat sur cette copie et qu'on identifie qui est le/la candidat-e en question. J'entamerai de mon côté les procédures. Je demande qu'on se mobilise tous et toutes mais j'aimerais savoir si de votre côté vous reconnaîtriez un indice dans cette copie qui permettrait de l'identifier, de mettre un nom sur cet individu. Il n'est peut-être pas trop tard. On peut encore sauver une vie.


Bien à vous tous.

M. X. »





PS : Suite à un problème de taille de fichier (et surtout après vérification du code des examens) il n'a pas été possible de charger la copie ici...

Bonne rentrée à tous et à toutes, fêtons cela en reprenant le rythme de publication !

21 commentaires:

  1. Ultra lourd ! Triste et sombre comme je les aime. La rentrée commence bien.

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  2. Pas mal du tout. Je n’ai pas eu le fameux « frisson », mais je suis personnellement assez bien entré dans cette pasta. Les détails rajoutent de la vraisemblance. Bravo à l’auteur.

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  3. Je m'attendais à pire mais c'est du lourd! Et bien raccord avec la rentrée :D

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  4. On est d'accord. Les dessins enfantins de suicidé, les textes sans queues ni tête avec des mots aléatoire, le sang sur la copie, les rédactions devenant de plus en plus dépressif...
    C'est Doki Doki Literature Club, non?

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  5. Ah! Une bonne pasta pour la rentrée comme on les aime! ♥

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  6. Le truc qui est le plus troublant dans cette creepypasta, c'est l'écriture inclusive

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    1. Il/elle c'est pas de l'écriture inclusive , l'écriture inclusive ce serait iel .

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    2. Non, quand il y a des tirets ou des points/points médians à la fin des mots conjugués, c'est ce qu'on appelle l'écriture inclusive, autrement dit inclure les terminaisons du féminin et du masculin dans un même mot. Si tu ne me crois pas voici le site officiel du concept :3 http://www.ecriture-inclusive.fr/
      Iel c'est juste un pronom mixte

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  7. J'ai bien aimé !
    Par contre, c'est moi ou y a une référence aux Résumés Foireux de CBW ?
    "Brisés en mille morceaux" et plus tard, la correctrice, qui veut y rajouter "comme ta mère" ? XD

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    1. Bien vu !! Je ne sais pas si c'est volontaire mais bien trouvé

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  8. J'ai beaucoup aimé ! Un sujet original pour une pasta qui touche à peu près tout le monde :)

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  9. J'ai beaucoup aimé cette pasta. Merci.

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  10. L'auteur.e purifié.e par le progrès :)

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  11. Pasta très intéressante mais je suis quelque peu désarçonné-e par la fin. Ai-je raté quelque chose ?

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  12. Bien aimé mais dommage qu'on ne puisse pas voir le scan ...

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  13. On dirait un résumé de mon année scolaire

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  14. Est-ce que la pasta s'arrête là ou alors on doit genre... essayer de trouver qui c'est, un nom, un lieu jsp ? :')

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  15. Pour la copie c est pour l histoire qu elle n y est pas ou vous avez vraiment pas pu la mettre ?

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  16. y'a moyen d'avoir la même sans l'écriture inclusive ? C'est juste insupportable à lire.

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  17. Même si c’est probablement faux, vous auriez pu essayer de mettre un lien dirigeant vers ces fameux scans.
    Sinon cool

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    1. Va voir les sujets. C'est réel. C'est ça qui fait un peu flipper.

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