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lundi 19 août 2019

Kabukicho

Si vous vous baladez au hasard, la nuit, dans les rues peu fréquentées de Shinjuku, à Tokyo, il vous sera peut-être encore possible, à l'écart des love hôtels et des salons de massage, de tomber sur une étrange boutique. Une simple bâche plastifiée, semblable à un rideau de douche, en masquera l'entrée. À l'intérieur, vous trouverez des milliers de DVD entassés partout, sans ordre, le long des murs ou en tas au milieu de la pièce. La plupart sont des films X, ou de vieilles séries B d'occasion. Par une porte entrouverte, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir, dans les toilettes, accrochée près du miroir, la mignonne photo d'un bébé singe tout noir et tout fripé, les yeux fermés, tétant un sein de femme. Sous la photo, quelqu'un aura gribouillé à la craie un simple mot : « ブラインド ».

Une très vieille femme tiendra le comptoir. Si vous ne lui parlez pas japonais, elle ne vous répondra pas. Si vous parlez japonais, vous pourrez lui demander à voir les VHS. Elle niera d'abord avoir la moindre cassette dans son magasin. Vous devrez insister et probablement lui faire don de quelques yens. Elle vous conduira alors dans l'arrière-boutique. Ici, à même le sol, seront alignées une petite vingtaine de VHS noires, sans coffrets. Aucune inscription, si ce n'est, écrits au feutre blanc, en lettres latines, quelques codes mystérieux tels que MASD-002, KT-606, MKDD-04 ou LPS-008.
Si vous payez quelques yens de plus, elle vous laissera seul dans l'arrière-boutique, avec une vieille télévision et un magnétoscope. Vous pourrez alors regarder les films. Vous découvrirez ce que peu de spectateurs ont vu : des femmes et des hommes torturés avec des clous ou des aiguilles, des bouches cousues, des seins mutilés, de jeunes personnes forcées d'ingurgiter des insectes, de se rouler dans du sang d'animaux, d'avoir des relations sexuelles avec toutes sortes de créatures, ou d'étaler sur leur peau leurs propres excréments...

Quand vous serez lassé, si vous en voulez plus, demandez à voir la seconde collection de VHS. À nouveau la boutiquière niera, à nouveau vous en aurez pour votre poche. Elle vous conduira alors, par un petit escalier, à la première cave. Ici, le bâtiment semblera abandonné. Les couloirs seront sombres, obstrués de plâtre et de morceaux de faïence brisée. Si vous abandonnez quelques instants votre guide pour faire un petit tour du lieu, vous découvrirez une porte close, sur laquelle on a tagué un grand singe noir aux yeux semblables à deux trous blancs. Des moisissures auront couvert le sol aux pieds de l'animal. Quelqu'un aura tracé cinq lettres, avec son doigt, au milieu des champignons humides : « ブラインド ».

Rejoignez la vieille boutiquière. Elle vous attendra près d'une autre porte, celle-là complètement rouge. L'odeur sera insupportable. Vous n'aurez d'autre choix que de vous asseoir à même le sol, devant une télévision encore plus antique que la première. Des coulures et des tâches couvriront en partie l'écran. Un vestiaire vous attendra dans le coin le plus sombre de la pièce. La femme vous donnera une petite clé et une serviette, puis vous laissera seul.
Ouvrez le vestiaire. À l'intérieur, vous trouverez un grand sac et six cassettes, vierges de toute inscription. Le sac bougera, comme s'il grouillait de choses vivantes. N'ayez pas la malheureuse curiosité de l'ouvrir. Vous pourrez mettre une cassette dans le magnétoscope. Elles ne montreront rien d'autre que la mort et la putréfaction. Vous n'aurez jamais connu la mort avant d'avoir vu ces films. Ne vous avisez pas de voler l'une des VHS.

Quand vous aurez terminé, sortez. La femme vous attendra derrière la porte. Rendez-lui la clé. Elle vous pressera de partir. N'en faites rien. Demandez à voir le film. Elle vous demandera lequel. Répondez simplement « le film ». Elle n'aura pas l'air surprise, et ne demandera pas d'argent. En fait, elle ne vous dira rien. Elle vous tournera le dos, et s'enfoncera dans des couloirs abandonnés. Suivez-la. Elle vous mènera à une trappe, dissimulée sous un tas de cartons, à proximité du graffiti de singe. Vous descendrez par une longue échelle. Vous descendrez jusqu’à la seconde cave.

En bas, tout sera rouge. Une pièce ronde et vide. Au centre, le sol sera percé d'une plaque d'égout. Un verrou en interdira l'accès. Une télévision vous attendra, une télévision des premiers modèles, une télévision préhistorique, délabrée, à l'écran fissuré et couvert d'une épaisse couche de poussière et de graisse. Il n'y aura plus ni cassette, ni magnétoscope. Juste la télévision. L'écran s'illuminera soudainement. De la neige apparaîtra. Vous entendrez des gloussements, des cris rauques, des grognements de bêtes. Puis vous verrez les premières images du film. Un souterrain noir. Une femme. Un monstre. Un monstre noir, énorme. Un monstre aux yeux blancs. Fermez les yeux. Mettez vos mains devant vos paupières. Ne regardez pas. Malgré tout ce que vous aurez déjà vu, ne regardez pas. Vous entendrez des choses horribles. N'ouvrez pas les yeux. Ne baissez pas vos mains. Le film se terminera sur un sifflement strident.
Alors, vous pourrez enfin ouvrir les yeux. Sur l'écran, il y aura cinq caractères. Et leur reflet dans la plaque d'égout, au centre de la pièce, formera le mot « ブラインド ».
Et les gloussements ne cesseront pas. Ils ne viendront plus de la télévision. Ils viendront d'en-dessous.

La télévision s’éteindra. Tapez contre les barreaux de l'échelle. La femme ouvrira la trappe au dessus de vous. Ne lui demandez plus de voir le film. Demandez lui de vous montrer la réalité. Vous n'aurez pas besoin d'insister. Elle vous jettera une clé et refermera la trappe. Prenez la clé et dirigez-vous vers la plaque d'égout. Mettez la clé dans la serrure et ouvrez le verrou. Devant vous, il n'y aura plus qu'un puits noir. Il n'y aura rien que l'obscurité. L'obscurité et les gloussements de ブラインド.





Une bonne creepypasta "à l'ancienne" comme je les aime, pas vous ?





lundi 12 août 2019

Et c'est comme ça que j'ai rencontré ta mère.

"C'était il y a un peu plus de 20 ans. J'étais un jeune garçon à l'époque. Je n'avais encore jamais vécu de vraies relations avec une fille. Mais quand je l'ai vue, mon coeur a tout de suite su que ce serait elle, la future mère de mes enfants.
Elle avait tout pour plaire. De longs cheveux bruns, flottants au vent. Un visage angélique. Une poitrine ni trop petite, ni trop grosse. Elle était parfaite.
Elle s'appelait Cindy.

Avant de l'aborder, je l'avais quelquefois observée. Elle avait l'habitude d'aller déjeuner dans ce fast-food, au bord de la route. Je l'attendais souvent là-bas, la regardant manger son burger.
D’ordinaire, je n'aimais vraiment pas les lieux publics, mais il n'y avait pas trop de monde dans celui-ci, donc cela me convenait.
Puis, au bout de quelques semaines, j'ai sauté le pas. Au début, c'était vraiment laborieux. Mon manque d'expérience se faisait ressentir, et j'ai très souvent cru qu'elle ne voudrait plus me voir.

Mais petit à petit, j'ai appris à la connaître. Elle était venue des États-Unis en France pour étudier. Elle était ici depuis 2 ans, et comptait bien rester. Elle aimait tellement ce pays !
Au bout de quelques temps, on a fini par faire des sorties ensemble, dîner en tête à tête, aller à des parcs d'attractions... Et au bout d’un an, nous nous sommes mis en couple.
Notre relation était parfaite de bout en bout. Je lui montrais mon amour tous les jours. C'est avec des petites attentions, chaque jour, que l'on construit la base d'un couple sain.
Mais moi, ce que voulais, c'était un enfant. Toute ma vie, j'avais attendu ce moment. Elle n'était pas prête, me disait qu'elle était trop jeune pour penser à ça. Mais avec beaucoup de persuasion et d'insistance, elle a fini par céder.

Elle est donc tombée enceinte. Elle espérait un garçon, tandis que je voulais désespérément une fille. Ma propre mère m'avait un jour raconté que pour avoir une fille, une future mère devait manger beaucoup de laitage. Je lui en ai donc donné à volonté.
Et enfin, au bout du terme, Cindy a enfin donné la vie... Une petite fille ! Mon vœu avait été exaucé. Nous étions tous les deux ravis. Pendant sa grossesse, j'avais acheté une petite maison en campagne, qui deviendrait notre demeure familiale.

N'aimant pas les lieux publics, je n'étais pas allé voir Cindy et ma petite fille à l'hôpital. J'ai donc patiemment attendu qu'elles viennent à moi, déposées par un taxi, sur le seuil de cette maison.
Cindy était là, sur le pas de la porte, tenant dans ses bras notre enfant. Elle me l'avait tendue, en me disant :
"Voilà ta fille. Je te présente Éloïse."
Et c'est comme ça que j'ai rencontré ta mère.

Je me suis rapidement débarrassé de Cindy, je n'avais plus besoin d'elle. J'ai élevé Éloïse seul, jusqu'à ce qu'elle soit en âge de comprendre les choses, puis je l'ai enfermée ici, dans cette pièce spécialement faite pour elle.
Comme sa mère, elle m'a donné une fille. Toi. Ma merveille. Mon amour.

Mais après, elle ne m'a donné que des garçons. Je n'ai que faire des garçons. Au bout d'un moment, j'ai donc dû me débarrasser de ta mère. Elle est maintenant dans la fosse commune, avec tous les autres.
Mais toi, je sais que tu ne me décevras pas. Tu me donneras une belle petite fille, qui, elle aussi, me donnera une autre fille. Le cycle ne sera jamais rompu.

Je sais que tu ne comprends pas, et, de toute façon, sans langue, tu ne pourras pas me répondre. Mais j'aime raconter cette histoire.
Je t'ai amené ton pot de yaourt. Aux fraises, comme tu les aimes. Si tu le finis rapidement, je t'enlèverai peut-être une de tes chaînes, pourquoi pas ?
Allez, sois sage. Je reviendrai demain."


lundi 5 août 2019

Madame Singletear

Extrait d'un compte rendu de l'interrogatoire d'un agent de police


Madame Singletear n’était pas de ces vieilles femmes qui  attendaient sagement la mort, elle ne regardait donc pas la télévision et ne tricotait aucun pull désuet pour d’éventuels petits-enfants. En effet, Anna Singletear, elle, considérait la vie comme une bénédiction  et, était bien décidée à profiter au maximum de chaque seconde restante jusqu’à sa mort. En fait, malgré ses huit décennies, elle demeurait bien plus active que tous les adolescents du village qui restaient cloitrés chez eux. Généreuse, altruiste ou courageuse, ce sont ce genre de qualificatifs qu’on citait pour décrire Madame Singletear.

Dans les petits villages où tout le monde se connaît, il est très courant que l’officier de police donne son numéro personnel aux habitants. En cas de besoin, ils peuvent me contacter sans problème. Alors, lorsqu’elle m’a appelé en larmes pour que je vienne chez elle rapidement, je n’ai pas hésité un instant.

Lorsque j’ai enfin rejoint sa vieille bâtisse, c’est une Madame Singletear méconnaissable qui m’a accueilli. Elle était, en effet, complètement paniquée, pleurait abondamment et était devenue anormalement pâle, elle qui avait le teint si mat.

On s’est assis autour d’une bonne tisane et elle m’a tout expliqué. Que depuis plusieurs jours, une étrange silhouette noire l’épiait à travers les fenêtres, et cela pendant des heures. Cette silhouette, elle pouvait parfaitement me la décrire : une ombre distordue qui pouvait mesurer jusqu’à plusieurs mètres, de ce qu’elle me disait, la chose adapterait sa taille pour pouvoir l’espionner où qu’elle soit, que ce soit dans sa chambre à l’étage ou dans le salon au rez-de-chaussée. La pauvre femme, terrorisée, n’osait même plus toucher à ses volets.

Naturellement, j’ai sorti ma lampe torche et j’ai fait mine de vérifier les alentours de la maison. J’ai, de ce fait, ignoré l’immense silhouette noire qui longeait le mur. Encore une autre.

J’ai évidemment feinté n’avoir rien trouvé, laissant Madame Singletear perplexe, mais un peu rassurée.

Vous savez, au début je pensais que les vieux avaient besoin d’un peu de compagnie, qu’ils inventaient des histoires pour que je boive du thé avec eux l’espace de quelques minutes. Puis je les ai vues moi aussi, ces ombres, ça ne sert à rien de les combattre, vous le savez mieux que moi. Au début ça vous ronge, vous faites croire à une vieille dame qu’elle hallucine, qu’elle disjoncte, que c’est la solitude qui la rend folle et vous culpabilisez. Mais, au fond de moi, je sais que j’ai fait les bons choix. C’est toujours pire quand ils apprennent la vérité, toujours plus brutal, plus violent. Et puis, les ombres me connaissent maintenant, c’est l’avantage.

J’ai continué de rendre visite à Madame Singletear tous les soirs, et tous les soirs c’était le même rituel que la veille, je faisais semblant de ne pas la voir, je rassurais la femme apeurée puis je repartais la gorge nouée.

Et puis, un soir, Madame Singletear m’a ouvert avec un grand sourire. Il était si malsain que j’en frissonne encore, pour tout vous dire. À partir de ce moment-là, j’ai su que la vieille dame que j’avais connue n’était plus de ce monde. Mais j’ai apprécié savoir qu’elle avait eu une mort assez douce, sans effusion de sang , un simple arrêt cardiaque. Je vous avais bien dit que c’était mieux pour tout le monde quand je n’agissais pas, pas vrai ?

J’ai enterré le corps dans le jardin, la nouvelle Madame Singletear m’épiant depuis la fenêtre du salon. Tout ça ne me fait plus rien honnêtement, j’ai tellement l’habitude maintenant.

Croyez-moi, personne ne peut faire la différence entre la véritable Anna Singletear et sa remplaçante, personne. Ses mouvements, sa démarche, ses tics de langage, tout a été copié à l’identique. Pour l’instant, les silhouettes s’attaquent aux personnes âgées, mais il viendra un moment où elles s’attaqueront à plus jeune. Je vous ai dit, on ne peut rien faire, tout est perdu.