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lundi 16 décembre 2019

Monsieur Tout le monde

Ce qui suit est un post, aujourd'hui supprimé, que j'ai trouvé il y a quelques années sur reddit. Au vu de son contenu, il m'a semblé judicieux de le partager ici.

Avez-vous déjà ressenti la solitude ? Ce sentiment si atroce, et qui vous rend si faible que vous avez l’impression que votre vie perd de son sens ? Avez-vous déjà été seul au point de vous sentir détesté, haï par le monde entier, sans arriver à comprendre pourquoi ? 

 Moi, je ressens ça chaque jour de mon existence.

 Je me lève, le matin, seul. Je me couche, le soir, encore plus seul. Et surtout, chaque jour, je me sens comme un fantôme vis-à-vis des autres. Je pourrais être mort, personne ne le remarquerait.

 On trouve la vie fade et sans intérêt, quand on est aussi seul que je le suis. La solitude nous pousse même à être atroce envers les autres. On en arrive à les détester. Pourquoi ne nous aiment-ils pas ? Pourquoi nous ignorent-ils de la sorte ? Qu’avons-nous fait pour subir ce triste sort ?

 Je m’appelle Norman Veymher, et j’ai trente-et-un an. A vrai dire, je n’ai jamais eu de relation sexuelle avec une femme. Peut-être parce que je n’ai jamais réellement osé parler avec l'une d'entre elles. Cela m’effraie affreusement. De toute façon, aucune femme ne veut de moi. Je suis trop banal, trop ennuyant pour qu’elles puissent vouloir de ma compagnie. Tous les soirs, je rêve de me réveiller aux côtés d’une belle demoiselle, une grande brune de préférence, qui saurait me montrer que je ne suis plus seul. Je l’entends presque me dire :

 “J’ai envie de toi, Norman. Je t’aime, Norman.”

 Seulement, au réveil, elle n’est plus là. La sensation de ses mains contre mon visage, de ses cheveux caressant mon torse, je ne la sens même plus. Je me réveille alors, terriblement seul. Les quelques instants où je ne suis plus vraiment livré à moi-même, c'est durant mes journées de travail. J’y tiens un misérable poste d’ouvrier, m’exténuant pour un patron qui ne sait même pas que j’existe. J’exécute, tous les jours, durant neufs longues heures, les mêmes gestes et mouvements, tel une machine. 

 Je déteste ma vie.

 Il y a des jours où, quand je suis sur la route pour rentrer chez moi, je m’assois sur un banc, au bord d’un trottoir, et pendant une vingtaine de minutes, je regarde les gens vivre. J’admire surtout les jeunes femmes qui passent une par une devant moi. Certaines me lancent un petit regard en coin, d’autres préfèrent tracer leur route, essayant à tout prix de m'éviter. Mais parmi elles, il y en a une qui a fait chavirer mon cœur. Elle s’appelle Elena. Elle travaille dans un café-bar à deux pas de chez moi. Tous les jours, vers 18h55, je m’installe à la fenêtre de ma chambre, d’où je peux la regarder sortir. Je l’admire dans cette belle petite robe noire qu’elle porte régulièrement, observant la danse de ses longs cheveux bruns volant au vent. Cela fait maintenant deux ans que je l’épie chaque soir, sans jamais oser l’aborder. Elle ne sait même pas que j’existe. Et, même si c'était le cas, elle n’arriverait pas à savoir tout ce que je ressens pour elle, tout ce que j’aimerais lui faire. Ces baisers que je déposerais dans son cou, ces caresses que je ferais dans ses cheveux. Je passe mon temps à rêver du jour où je pourrai, aussi court que ce soit cet instant, lui dire quelques mots.

 Mais à un moment, il faut bien se lancer.

 Rentrant du travail, croisant la route de dizaines d’inconnus, j’étais déterminé à aller lui parler. Je répétais, tout le long de la route, les mots que j’utiliserai. Son prénom trottait dans ma tête, et mon cœur battait à toute allure. Je ne sentais plus mes jambes, et chaque foulée était une vraie torture. Tous ces pas me rapprochaient d’elle. Je suis arrivé devant son bar à 18h50. Cinq petites minutes avant qu’elle n'en sorte. Cinq minutes au goût d’éternité. A chaque ouverture de la porte, j’oubliais ma respiration, fébrile. Toutes les silhouettes m’apparaissaient comme la sienne. Je scrutais ma montre, attendant désespérément que la petite aiguille s’arrête sur le cinquante-cinq. A la seconde près, la porte s’est ouverte et Elena est sortie. Mon regard a timidement croisé le sien.

 “A toi de jouer, Norman.”

 - Bonjour, mademoiselle.
 - Qui êtes-vous ?
 - Je m’appelle Norman Veymher. Je… je voulais vous inviter à boire un verre avec moi.

 Heureusement, elle ne s'est pas débattue.


 Après une longue journée de travail, je m’apprête à rentrer chez moi, rangeant frénétiquement mes affaires. Je souhaite une bonne soirée à mes collègues avec une assurance exceptionnelle, et prends la route pour rentrer à mon appartement. 

 J’arrive enfin face à ma porte d’entrée. J’enfonce les clés dans la serrure, et entre. 

 - Bonjour, chérie. Je suis rentré !

 Je pose mes affaires sur une table avant de m’asseoir à côté d’elle sur le canapé. Je glisse ma main autour de sa taille, dépose un baiser sur sa joue. Elle est magnifique, et son sourire exprime une joie que je n’aurais jamais cru voir. 

 - Tu as passé une bonne journée ? Tu m’as beaucoup manqué, tu sais. Tiens ! J’ai un cadeau pour toi. 

 Je prends mon sac et en sors une belle robe. Une robe qui ressemble comme deux gouttes d’eau à sa robe noire, celle qu’elle portait quand elle travaillait encore au bar. Sa robe est trop tâchée pour qu’elle puisse la reporter, alors j’ai pensé que ça lui ferait plaisir d’en avoir une neuve. Je lui tends l'habit, mais après plusieurs secondes d'indifférence de sa part, je la lui pose sur les jambes.

 - J’espère qu’elle te plaît. J’aimerais beaucoup te voir avec, ce soir. 

 Malheureusement, elle n’est plus en capacité de me répondre. 

 Je t’aime, Elena.

17 commentaires:

  1. On passe du triste au sinistre

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  2. Un puceau qui devient psycho en somme

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  3. Je sais pas trop pourquoi, mais il m'a pas mal fait penser à kira yoshikage.
    Bonne pasta sinon, mais la chute un poil prévisible

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  4. Mmh, maintenant je sais comment pecho 😏

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  5. Cliché et prévisible.

    Le gars peut enlever une femme vers 19h devant un bar fréquenté, tranquille.

    Au delà de ça, prendre un récit en ajoutant "trouvé sur un forum mais supprimé depuis" n'en fait pas une creepypasta.
    D'ailleurs, qui va écrire un tel récit sur un forum ??? Notamment avec l'ellipse après l'enlèvement ...

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  6. C'est bof sans vouloir manquer de respect à l'auteur

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  7. Un peu prévisible et trop peu originale à mon goût.

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  8. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  9. Le début était accrocheur, une bonne pasta aura pu en émergé, mais malheureusement la fin est tellement plate que cette pasta n'a pas de lieu d'exister, il en existe tant de ce genre. Dommage.

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  10. sincèrement,j'ai vu mieux et la fin etait... je sais pas vraiment c'est quelque chose qui de base,est très previsible mais il n'y avait pas les quelque truc qui indiquait que c'etait cette fin qui allait arriver.

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  11. Je lis des creepy depuis probablement 5-6 ans maintenant et le nombre de chutes similaires qu'on trouve est juste decevant.

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  12. La pasta est super, mais trop prévisible à cause du choix du prénom du personnage : Norman. Ça m'a tout de suite fait penser à Norman Bates de Psycho & Bates Motel.

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  13. Bonjour, je me posais une question a propos de la fin de l'histoire: l'auteur raconte que Elena"n'est plus en capacité de répondre" a son kidnappeur ce qui m'amène à m'interroger sur le sort qu'il lui a fait ou continue à lui faire subir, en clair je me demande si "Norman"a tué Elena ou s'il a trouvé un moyen de la garder paralysée et donc consciente ce qui me semble être un sort, bien pire encore que la mort pour cette jeune femme. Voilà c'était juste une interrogation qui m'est venu en lisant la pasta. Merci par avance pour toute vos réponses et suppositions.

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    1. Elle est juste morte, il l'a tuer au moment de l'acoster et il a embarqué sa dépouille

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  14. Anonyme du 12 juillet 2020 : d'accord, merci de ta réponse. :)

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