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lundi 27 juillet 2020

Trouvé sur un ordinateur



Temps de lecture approximatif : 10 minutes



Bonjour.

J'écris ce message parce que je suis tombé sur quelque chose d'étrange, d'assez particulier, voire même de plutôt terrifiant. Et j'ai besoin d'avis, de réponses, et surtout d'aide parce que... Je ne comprends absolument rien.

Je vous explique rapidement : je suis le propriétaire d'un petit magasin d'informatique. Je répare des ordinateurs, des consoles de jeux, je donne quelques conseils aux clients, ce genre de choses. Je revends également des pièces et composants PC. Généralement, on m'apporte des ordinateurs, qui dans la grande majorité des cas ne marchent plus, que je démonte afin de revendre les composants. Parfois les clients m'apportent directement les pièces, mais c'est un peu plus rare. Mon boulot marche plutôt bien, je suis situé dans une petite ville au sud de la France, et étant le seul service de ce genre dans le coin, j'ai su attirer une clientèle plus large que je ne l'aurais espéré.

Il y a quelques jours, un homme est entré dans mon commerce pour m'apporter un Toshiba. De ce que j'ai compris, cet appareil appartenait à son beau-frère qui était décédé depuis quelques semaines. Ce dernier n'était pas très proche de la famille, et il ne savait pas quoi faire de ses affaires, surtout de ladite machine qui était assez vieille. Nous n'avons pas parlé plus longtemps car il était aussitôt parti, me laissant avec un vieux modèle dont je ne savais pas trop quoi faire. Il devait dater du début des années 2010, et je me demandais si ses pièces allaient m'être utiles. Mais bon, c'était mon métier, et je me rassurais en me disant que je trouverais bien comment refourguer tout ça.

Alors, il faut savoir une chose : j'ai une petite manie, pas forcément morale, mais il m'arrive de temps en temps de fouiller les ordinateurs que l'on m'apporte. Je les allume, quand ils sont encore en état de marcher, et je me balade quelques instants sur les différents dossiers qui peuvent encore traîner. Oui, je suis d'accord, ce n'est pas une bonne chose, c'est une atteinte à la vie privée, mais ne me jugez pas, les gens n'ont qu'à faire attention avant de vendre leurs appareils et faire le ménage dans leurs affaires. Je suis seulement curieux, et puis, je ne fais de mal à personne.

Après la fermeture, je suis donc allé dans l'arrière-boutique, ai branché le chargeur du Toshiba qui m'avait également été donné par le client, et je l'ai allumé. Il marchait. Il m'a fallu attendre plusieurs minutes pour qu'il démarre correctement, mais il marchait.

Fond d'écran sobre, classique, certainement celui par défaut, peu de dossiers sur le bureau. Je pensais au départ que l'homme, ou du moins la famille au vu des circonstances, avait nettoyé le contenu de l'ordinateur avant de le vendre. Sauf qu'un détail a attisé ma curiosité. Il y avait un dossier sur le bureau. Un dossier sans nom, simplement nommé « Nouveau dossier ». J'ai cliqué dessus, me demandant ce que j'allais bien pouvoir y trouver, et j’ai découvert une centaine de dossiers, s'appelant tous simplement « Nouveau dossier (2) », « Nouveau dossier (3) »... Jusqu'à « Nouveau dossier (122) ». Je n'avais jamais vu ça de ma vie. Plus d'une centaine de dossiers sans nom, sans indication de ce qu'ils pouvaient contenir. Déjà que, de base, cette situation n'avait aucun sens, elle en avait encore moins quand j'ai cliqué sur le premier dossier de la liste : il contenait exactement la même chose. 122 dossiers, sans nom, semblant également mener à une centaine de fichiers. C'était un véritable labyrinthe.

Je me suis arrêté quelques minutes pour réfléchir. Comme dit plus haut, ça n'avait aucun sens. Aucune personne rationnelle ne prendrait le temps de créer des centaines de dossiers qui ne mènent nulle part si ce n'était à encore plus de dossiers. Qui ferait ça ? Et dans quel but ? Cet homme avait bien une raison de faire ça. Après avoir cogité, j'ai décidé de tout simplement cliquer à chaque fois sur le premier dossier en haut de la liste. Et au bout de la septième ou huitième fois, je ne sais plus, je suis tombé sur un dossier qui contenait bel et bien quelque chose cette fois. Deux images. Deux images particulièrement étranges, nommées « invocation2 » et « invocation5 ». Les voici.



J'ai regardé ces deux images pendant plusieurs minutes. Comme vous pouvez le voir, elles semblent dépeindre des visages humanoïdes mais... difformes. Je dois avouer qu'elles me mettaient mal à l'aise, particulièrement « invocation5 » qui me terrifiait. Mais la découverte de ces images m'a fait me poser encore plus de questions. Qu'est-ce que c'était ? Qu'est-ce qu'elles foutaient là ? Pourquoi étaient-elles aussi difficiles d'accès ? Ça voulait signifier quoi au juste « invocation » ? J'étais perdu, mais je voulais en savoir plus. J'ai transféré les deux images sur une clé USB, pour pouvoir les analyser en détail chez moi, sur mon ordinateur, et j'ai continué mes recherches. J'aurais pu utiliser la barre de recherche du Toshiba en tapant « invocation », voir si je pouvais avoir des résultats, mais elle ne marchait pas, du moins elle cherchait indéfiniment sans trouver quelque chose.

J'ai cherché pendant plusieurs heures. Ce n'était pas la meilleure méthode je dois avouer mais ce mystère m'intriguait énormément, et je voulais jouer selon les règles du jeu : si ces images avaient été aussi bien cachées par le propriétaire de cet ordinateur, je voulais les trouver par moi-même, seulement en m'aventurant entre les fichiers. De toute façon, je n'avais pas vraiment le choix. L'ordinateur ramait beaucoup et tenter une manip aurait pris d'une part trop de temps vu la rapidité de l'appareil, et d'une autre part je risquais de le faire surchauffer. Ouais, il était en piteux état, c’était à ce point. Finalement, quelques heures plus tard, je suis de nouveau tombé sur un dossier qui comportait deux nouvelles images. Respectivement, « invocation8 » et « invocation10 ».



Elles étaient assez similaires aux premières images que j'avais trouvées : des visages probablement humains, mais déformés, ou plutôt défigurés. Comme s'ils avaient subi des violences physiques, voire des brûlures. On n'aurait pas dit des peintures, ni même des montages. À mon avis, c'était de réelles victimes. En effet, autant « invocation5 », « invocation8 » et « invocation10 » ressemblaient à des êtres humains, autant « invocation2 », elle, possédait un visage... plus atypique. Il y avait un je-ne-sais-quoi qui me faisait douter à son sujet. Pour moi, il n'avait pas l'air humain, je ne sais pas ce que vous en pensez. Et j'ai eu la même sensation pour une autre image que j'ai réussi à trouver quelques minutes plus tard. Elle se nomme « invocation4 ».


Ici, le visage n'est CLAIREMENT pas humain. Rien ne peut déformer un visage à ce point pour obtenir ce genre de résultat tout en gardant un côté « humanoïde ». La forme du crâne... ce faciès est impossible. Une pensée qui m'a un peu rassuré, car certes, les images me mettaient mal à l'aise, mais au moins je me disais que personne n'avait souffert, que ce n'était pas des victimes d'une quelconque forme de torture. Cependant « invocation4 » n'était pas toute seule dans le fichier. Contrairement aux dernières images, elle n'était pas accompagnée par une autre « invocation », mais par une image nommée « cercleinvocation4 ».


Je n'ai pas besoin d'en dire davantage, l'image et le nom sont assez explicites : c'est une sorte de cercle d'invocation, pas forcément compliqué à reproduire. J'ai tout de suite pensé qu'elle avait un lien avec « invocation4 », parce que premièrement elles étaient dans le même dossier, même si ça ne veut pas dire grand-chose quand on regarde la gestion bordélique des autres fichiers, et que deuxièmement elles avaient le même numéro. Mais c'est à ce moment-là que je me suis arrêté. Il commençait à se faire tard, j'étais resté une grande partie de la journée dans mon magasin, et j'avais des projets pour la soirée. Je suis donc rentré chez moi, et j'ai laissé de côté cette histoire, pour le reste de la journée du moins.

Le lendemain, je n'ai pas vraiment eu le temps de m'intéresser au Toshiba. J'avais beaucoup de boulot et en rentrant je n'avais pas forcément la tête à me replonger là-dedans. Néanmoins, j'en ai parlé à une amie intéressée par ce genre de mystères, voir si elle avait quelques conseils à me donner.


Effectivement ce n'était pas une mauvaise idée. J'ai donc examiné dans les propriétés les dates de modification (et non de création puisque, ayant transféré les images sur mon ordinateur personnel, les dates étaient extrêmement récentes) pour chaque image. Je les ai listées pour que ce soit plus facile à lire.

« invocation2 » : 28 juin 2013
« invocation 5 » : 2 septembre 2015
« invocation8 » : 20 juillet 2013
« invocation10 » : 4 août 2015
« invocation4 » : 5 août 2016

« cercleinvocation4 » : 5 août 2016

La première chose que j'ai remarquée, et vous aussi sans doute, c'est que les « invocations » n'avaient pas été créées dans l'ordre. « invocation8 » avait été créée avant « invocation5 » par exemple, et « invocation4 » après tout le reste, en même temps que « cercleinvocation4 » par ailleurs. Alors, soit l'homme ne savait pas compter, ce dont je doutais fortement, soit il ne les avait pas nommées selon l'ordre de création, mais plus selon le nom qu'avaient ces images à l'origine, je ne sais pas si je me fais bien comprendre. En tout cas, c'est la seule explication que j'ai trouvée. Elles auraient éventuellement pu subir des modifications, faussant ainsi les dates, mais j'ai cherché dans l'ordinateur « invocation2 » et « invocation5 », les images les plus faciles à retrouver, et elles avaient bel et bien la même date de création que celle de modification. Et je pense que c'est la même chose pour les autres images, à mon avis elles n'ont jamais été modifiées après création.

J'ai ensuite tapé sur les dates sur Google, voir si elles étaient reliées à un quelconque événement, mais je n'ai rien trouvé de pertinent. J'étais dans une impasse, et je ne savais pas vraiment quelle piste aborder pour résoudre ce mystère, si bien sûr il y avait une réponse. J'ai donc continué mes recherches sur l'ordinateur durant le week-end et mon temps libre, cliquant un peu au hasard la plupart du temps en espérant tomber sur une nouvelle image, ou peut-être même sur un indice supplémentaire. À partir de là je ne vais plus vraiment raconter mon histoire, sauf dans les grandes lignes comme les journées se ressemblaient énormément, mais faire plutôt un petit compte-rendu de ce que j'ai trouvé ces derniers jours. Tout d'abord, je suis tombé sur un nouveau cercle d'invocation, « cercleinvocation6 ».


Rien à dire de plus à ce sujet, si ce n'est que je n'ai toujours pas trouvé l'invocation qui lui est liée, elle n'était pas dans le même dossier.


« invocation9 » qui est certainement, avec « invocation12 » que je vous montrerai juste après, l'une des images les plus terrifiantes que j'ai pu trouver sur cet ordinateur. Elle a pour le coup une allure vraiment malfaisante et je dois avouer ne pas être à l'aise en la regardant.


« invocation11 » qui certes n'est pas plus rassurante que les autres, mais elle me fait légèrement penser à un personnage de Star Wars donc ça va, je la trouve limite un peu rigolote.


Et enfin « invocation12 ». Comme je l'ai dit un peu plus haut, cette photo me terrifie au plus haut point. Comme « invocation9 », elle semble sortir tout droit des enfers, j'ai beaucoup de mal à la regarder quand je suis seul. Il semblerait qu'il lui manque une partie du crâne.

J'ai une nouvelle fois vérifié les dates de modification dans les propriétés, et voilà sur quoi je suis tombé :

« invocation9 » : 4 février 2019
« invocation11 » : 12 janvier 2019
« invocation12 » : 13 octobre 2017

En tapant ces dates sur Google je ne suis tombé une nouvelle fois sur rien de concret... Sauf pour « invocation11 ». En effet, en tapant cette date sur Google, j'ai pu trouver plusieurs articles sur une explosion dans le 9ème arrondissement de Paris, l'explosion de la rue de Trévise, qui a fait plusieurs victimes.

Je ne sais pas si c'est une coïncidence morbide et regrettable, mais c'est la seule date qui donne un résultat, pas forcément le résultat que j'imaginais, mais passons. Depuis c'est le point mort, je n'ai pas la foi de fouiller l'ordinateur, ça me prend pas mal de temps et je pense du coup agir autrement la prochaine fois. Néanmoins, comme je l'ai expliqué au début de mon message, je partage cette découverte pour que vous puissiez m'aider. M'aider à quoi précisément ? Eh bien à comprendre, à comprendre le but de ces images, à comprendre ce qu'elles foutent sur cette épave, à comprendre si les dates sont réellement liées ou non à un ou des événements. Et même si vous n'avez aucune réponse, je voulais au moins partager cette curiosité, parce que ce n'est pas commun de tomber sur ça, et que je sais que beaucoup d'entre vous apprécient tout ce qui est morbide et effrayant. Mais j'ai quand même besoin de réponses, alors si jamais vous trouvez quelque chose, faites-le-moi savoir s'il vous plaît. Merci d'avoir lu.


lundi 20 juillet 2020

Dans l'estomac du mort




Temps de lecture approximatif : 4 minutes


Si je vous disais que les génies existent, me croiriez-vous ? Car ils existent bel et bien, mais ils ne ressemblent en rien à ce que vous pourriez imaginer. Des légendes disent qu'il faut frotter une lampe magique pour les faire sortir, mais ce n'est qu'à moitié vrai. Il n'est pas nécessaire que ce soit une lampe. Cela peut être n'importe quoi. Vous voulez une preuve ?   

Il y a une rue, aux abords de la ville, où personne ne vit. J’en ai oublié le nom, mais vous voyez de laquelle je parle. Allez là-bas. Vous aurez besoin d'une brique de lait et d'une bougie. 

Les maisons de cette rue sont toutes vides et en ruine. Vue de l’extérieur, celle que vous recherchez ne semble pas différente des autres, mais c'est ce qui se trouve à l'intérieur qui la rend si spéciale. Entrez, fermez la porte derrière vous et montez les escaliers. Ils vous sembleront fragiles, mais ne vous inquiétez pas, ils ne s'effondreront pas sous vos pieds. Une fois arrivé dans le couloir à l’étage, redescendez complètement, et vous trouverez une porte fermée sur votre droite. Toquez. Personne ne répondra, mais il serait impoli de simplement faire irruption sans frapper.

À l'intérieur se trouve un homme assis sur une chaise face à la porte. Ne vous inquiétez pas, cet homme est mort. Mort depuis très, très longtemps, mais sa peau est toujours attachée à son corps, comme si la dépouille datait de la semaine dernière. Vous remarquerez peut-être que son estomac est gonflé. Du moins, c'est censé être le cas. Et non, il ne vous regarde évidemment pas. C’est un cadavre.

Il fait toujours sombre dans cette pièce, peu importe à quel point le soleil brille. Placez la bougie sur la table et allumez-la. Elle n'éclairera pas le fond de la pièce. Ce n’est pas grave, vous ne voulez pas voir ce qui se trouve là-bas. 

Vient maintenant la partie amusante. Prenez votre brique de lait dans une main et ouvrez la bouche de la dépouille avec l’autre. Versez le lait à l'intérieur. Versez tout. Ne vous arrêtez pas. Une fois la brique vidée, reculez et attendez. Vous pourrez entendre quelque chose bouger dans l'estomac du cadavre. Ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait normal. 

D'étranges pensées vous viendront. Vous vous souviendrez d'une complainte que votre mère vous fredonnait lorsque vous étiez enfant. Même si elle n'a jamais chanté, ou que vous ne l’avez jamais connue, vous vous en souviendrez tout de même. Chantonnez-la. Une fois que vous aurez terminé, vous verrez bouger l'étrange chose à l'intérieur de l'estomac du corps, celle qui gonflait son abdomen. 

Elle remontera dans sa poitrine, puis dans sa gorge, et finalement, elle se frayera un chemin hors de la bouche du défunt avant de tomber sur la table. Cet être ne ressemble à rien que vous n’ayez déjà vu. Une sorte de bout de viande rouge et suintant, avec des dents, des yeux et une longue vrille, sortant depuis la bouche du macchabée. Il ressemble presque à un fœtus, mais certainement pas d'origine humaine. Ne vous inquiétez pas, cette créature ne vous fera aucun mal. C'est lui, le génie que vous êtes venu voir. 

Il dira quelque chose dans une langue qui vous est inconnue, puis une main que vous n’arriverez pas à discerner placera un objet sur la table devant vous. Prenez-le. C’est impoli de refuser un cadeau. Ce sera l'une des trois affaires suivantes, et ce qui se passera ensuite dépendra de ce que vous recevrez. Une fois le présent en votre possession, le génie retournera dans l'estomac du cadavre pour dormir. 

Si vous recevez une petite pièce en cuivre, remerciez le mort et partez. Prenez la brique de lait. Ne soufflez pas la bougie. Rentrez chez vous et allez directement au lit. Au réveil, quelque chose de bien vous arrivera. C'est différent pour tout le monde, mais le résultat est toujours bénéfique. 

Si vous recevez la tête d'un soldat de plomb, fermez les yeux et vous vous retrouverez sur le trottoir devant la maison du mort. Vous verrez alors votre double passer par la porte d'entrée. Ne vous suivez pas à l'intérieur, car cette fois-ci, la porte ne mènera pas à la maison du mort. Rentrez chez vous. 

Si vous recevez un œil de chat, la bougie s'éteindra. J’ignore ce qui se passe après ça. Il se peut qu’on n’entende plus jamais parler de vous. Il est aussi possible que, lorsqu’une nouvelle âme aventureuse pénétrera à l'intérieur pour voir le génie, l'homme mort… ou la femme… Ce sera vous.

Source

lundi 13 juillet 2020

Maux de tête

C'est vraiment une douleur cinglante. Elle vient comme ça, sans prévenir. Je ne sais plus combien de médecins j'ai vu... Des migraines ? Les antalgiques ne font rien. Des céphalées de tension ? Bah voyons… Je vais bien la plupart du temps, mais parfois, ça me frappe soudainement, ça me frappe juste derrière l’œil. Ça m'attaque comme une sorte de petit démon qui poignarderait ma rétine avec un pic à glace. Il arrive sans prévenir, sans pitié et sans remords.

Il m'a “attaqué” alors que j’étais au volant. J'ai percuté une voiture qui était garée plus bas, et ça m’a valu d’être poursuivi en justice. Ce n’est vraiment pas juste, ce n'était pas de ma faute. Quand il m’attaque, mes yeux larmoient et mon nez coule. Je n'y vois plus rien. Tout ce que je ressens, c'est cette douleur perforante, furieuse, comme s’il essayait de m'arracher l’œil. C'est arrivé une fois à mon travail. J’ai crié. Tout le monde pensait que j'étais fou. Il m’aura suffi d’un unique écart par rapport à la norme pour qu’on me colle l’étiquette de cinglé.

Personne ne me comprend. Je ne peux plus dormir. Je ne peux plus travailler. Je ne peux plus conduire. J'attends juste que le démon attaque.

J'ai essayé des traitements. J'ai fait tout ce qu'on m’a dit. Les antibiotiques contre la douleur, les médicaments contre les crises, le yoga, la méditation. Tout. J’ai tenté toute la pharmacie. Et puis j’ai expérimenté la marijuana, le Percocet, même l'héroïne. Mais il se moque des analgésiques. Et je me suis fait prendre. Je me suis fait prendre avec du Percocet. Depuis, mes parents pensent que je suis un criminel. Mais ce n'est pas de ma faute ! C'est le démon. C'est toujours le démon. Il hurle.

Il arrive. Je ne sais pas quand, je ne sais pas où. Mais il revient toujours. L'anticipation est presque pire que lorsque je suis poignardé. Toute la journée, j'attends. J'attends le démon. Parfois il vient, parfois il ne vient pas. Je crois qu'il se moque de moi.

C’est vraiment injuste ! Je n'ai jamais demandé ça ! Un médecin m’a dit que c'était un mal de tête de type "pic à glace", c'est ce qu'on ressent. C’est un démon avec un pic à glace, qui me poignarde. Je le déteste.

Je pensais pouvoir le frapper en réponse. Je ne voulais pas le laisser faire sans me battre, vous voyez ? Alors j'ai pris mon propre pic à glace. J’ai pris mon propre pic à glace et je me suis arraché l’œil. Vous imaginez ? S’arracher l’œil ?

Mais ça n'a pas aidé. Ça ne m’a pas aidé du tout. Je ne sais pas quoi faire d'autre. Me suicider ? Peut-être. Mais peut-être que je pourrais me débarrasser du démon en lui trouvant un nouvel hôte. Peut-être qu'il aimerait quelqu'un d'autre. Peut-être qu’il s’en ira. Et je serai libre. Je retrouverai ma vie. Je sais que ce n'est pas juste. Mais toute cette histoire ne l’est pas pour moi non plus !

Peut-être que si quelqu'un d'autre ressent un pic à glace dans son œil, il comprendra. Peut-être que le démon ira vers cette personne. De toute façon, tu es là pour ça. Je suis désolé, mais je ne sais pas quoi faire d'autre.

S'il te plaît, arrête de te débattre. Ça ne fera qu'empirer les choses.

Source

lundi 6 juillet 2020

Rapport d'incident

Bonjour à tous. J’ai récemment fait de l’urbex dans un endroit assez particulier : un ancien abattoir. L’ambiance y était pesante, l’endroit immense. Dans certaines salles, il y a encore les machines qui servaient à abattre le bétail, et on peut encore y voir les rails au plafond qui servaient à transporter les cadavres de salle en salle. Les crochets y sont toujours d’ailleurs. Je ne vais pas mettre toutes les photos de mon exploration ici, car ce n’est clairement pas un site d’urbex et parce que ce n’est pas pour ça que je viens, mais je souhaite vous faire part d’une découverte étrange avec l’aide de certains clichés.

D’abord, je vais vous faire un petit topo sur l’abattoir en lui-même. Il a très bien marché dans les années 90, mais il a subi une baisse de régime au tournant des années 2000. Il n’était plus rentable depuis et a définitivement fermé fin 2012. La zone autour de l’abattoir est aujourd’hui utilisée par la mairie pour y stocker du bois et des véhicules de chantier. À quelques mètres du bâtiment principal se trouvent les bureaux, et c’est là que j’ai trouvé ce qui m’amène ici.

Voici d’abord quelques photos des bureaux pour éclairer mes propos.

















 

C’est dans le placard de la dernière photo que j’ai trouvé un dossier assez étrange. Je fouillais sans trop savoir ce que je cherchais et j’ai découvert un rapport d’incident, daté de septembre 2012, soit trois mois avant la fermeture définitive du site.











Je ne vais pas vous expliquer ce qui se trouve dans le rapport, je vais plutôt vous le retranscrire pour vous en faciliter la lecture.

« Prise de service à 05:00. Je rejoins Arnaud … pour l’ouverture des lignes. Nous sommes les seuls ouvriers présents sur le site. Nous nous assurons du bon fonctionnement des appareils d’abattage et des chambres froides. À 05:40, une mesure est affichée sur la balance centrale à l’usage unique des animaux alors qu’aucun animal n’est encore arrivé. La balance affiche 3,45 kg. Arnaud et moi-même constatons qu’aucun objet n’est posé dessus et nous nous tenons à au moins trois mètres derrière les bandes de délimitation au sol. Je monte sur la balance, mon poids vient s’ajouter à la mesure prise plus tôt. Lorsque je descends, la mesure redescend à 0 kg.

Nous continuons l’ouverture du site et sommes rejoints par Michel … et Paulo … à 06:00. À nouveau, la balance affiche une mesure de 15,33 kg alors que rien ne se trouve dessus. Je remonte et mon poids s’ajoute de nouveau à la mesure. Quand je redescends, le compteur affiche de nouveau 15,33 kg. Michel conclut à une défaillance et ouvre le capot de maintenance de la balance. Je note que les câbles sont poussiéreux et graisseux. Michel ne voit pas de dysfonctionnement. La mesure reste la même jusqu’à 06:15, heure à laquelle elle monte à 78,50 kg.

Arnaud, Michel et Paulo montent à leur tour sur la balance mais la mesure reste à 78,50 kg lorsqu’ils descendent. À 06:20 le compteur affiche 147,50 kg, puis 212 kg à 06:22, 354,32 kg à 06:31. Nous sommes rejoints par le contremaître Jean-Pierre … à 06 :40 et il constate lui aussi le poids sur la balance.

Paulo, Michel, Arnaud se plaignent de picotements aux yeux et nous pouvons tous sentir une odeur d’ozone. À 06:52, la mesure passe à 657 kg et la balance s’enfonce de quelques centimètres dans son support. Nous constatons alors qu’il ne s’agit pas d’un dysfonctionnement et qu’une force est réellement appliquée sur la balance. Arnaud et Michel se plaignent de maux de ventre et de démangeaisons, ils sortent prendre l’air et téléphonent au directeur Marc … .

Paulo, Jean-Pierre et moi-même sentons toujours une forte odeur d’ozone. J’ai du mal à garder les yeux ouverts et ma gorge est sèche. Je décide à mon tour de sortir, à 07:10. Le poids sur la balance est alors de 702,45 kg.

Paulo et Jean-Pierre sortent dix minutes plus tard, à 07:20. Paulo vomit et Jean-Pierre se plaint d’une douleur aux yeux. Arnaud et moi-même l’aidons à s’asseoir et appelons les pompiers. Jean-Pierre part avec les pompiers à 07:45, suivi par Paulo qui ne cesse de vomir. Je quitte le site à 08:05. »

Après avoir lu ça, j’ai cherché dans les dossiers alentour mais je n’ai rien trouvé d’autre que des factures. J’ai ensuite découvert sur le bureau un agenda de 2012. Trois jours plus tard, soit le 23 septembre 2012, la société avait pris rendez-vous avec une entreprise spécialisée dans le gaz. Mais le plus troublant, c’est la feuille d’arrêt maladie que j’ai trouvée ensuite. On y retrouve le nom et les informations de Paulo, que j’ai volontairement recouverts et floutés, comme tous les noms et adresses que j’ai trouvés, d’ailleurs. Voilà la feuille en question.





L’arrêt intervient trois jours après l’incident et est prescrit jusqu’au 25 janvier 2013. Paulo a donc eu besoin d’un arrêt de quatre mois, qui a peut-être été prolongé, mais je n’ai rien trouvé d’autre le précisant. Quoi qu’il ait eu, cela devait être assez grave pour mériter un arrêt aussi long sans autorisation de sortie. J’ai cherché d’autres documents du genre mais je n’ai rien trouvé.

Voilà, je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Pendant mon exploration, je suis passé près de cette balance pour animaux, et je n’ai rien trouvé d’étrange. C’est juste une grande plateforme métallique de deux mètres sur trois. Quoi qu’il en soit, il s’est passé quelque chose dans cet abattoir et le fait qu’il ait définitivement fermé quelques mois après l’incident rajoute un peu plus au mystère.