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dimanche 28 juin 2015

Harcèlement, besoin de conseils

Sujet du message : Harcèlement, besoin de conseils

<Gabrielle_Morvan1> 5/1/2015 20:22
Bonjour,
Je suis quelqu'un de plutôt introverti et j'ai tendance à tout encaisser ce qui m'arrive de pas cool sans vraiment répliquer, et jusque-là je le vivais pas trop mal malgré quelques passages à vide. Mais là, je sais pas trop ce que je dois faire... Des mauvaises rencontres, j'en ai souvent fait, c'est pas un problème en général, j'arrive assez vite à passer à autre chose. Ces gens... je sais pas pourquoi, mais j'éprouve les plus grandes difficultés à les ignorer. C'est plus que des simples brutes, ces choses qu'ils me disent, ça me pénètre au plus profond de mon âme... comme s'ils entraient en moi ! Des conseils ? D'autres gens pour qui ça se passe pareil ?

<harDBZ> 5/1/2015 21:35
"comme s'ils entraient en moi"
Quoi, tu te fais violer?!

<JulienBiet622> 5/1/2015 21:42
Y a des tas de violé(e)s qui te mettraient en prison pour ces propos, VDD x)

<berserk> 5/1/2015 21:56
C'est une image, bande d'abrutis. C'est des mots qui la touchent profondément.
..."bien profond", puisque c'est la seule chose que vous comprenez. --'

<Gabrielle_Morvan1> 5/1/2015 21:56
Vous n'avez jamais vécu ça ? Personne, ici, qui écoutait sa maman quand elle lui disait "laisse dire, ils se lasseront", au point de devenir quelqu'un comme moi, à ne plus adresser la parole à personne ?

<berserk> 5/1/2015 22:40
On est des centaines à vivre ça. On est au moins quelques uns à se foutre totalement d'être seuls. Ouais, je comprends ce que tu ressens. Et là, t'arrives pas à faire face, t'as un petit coup de mou ? Est-ce que ces personnes ont décidé de te haïr pour de vrai, de te sortir plus que de simples brimades ? Si c'est le cas, il doit bien y avoir une raison à ça... loin de moi l'idée de dire que c'est ta faute, cela dit.

<Gabrielle_Morvan1> 5/1/2015 22:42
Hm, c'est pas tout à fait ça. Évidemment qu'elles frappent là où ça fait mal, mais il y a quelque chose en plus avec elles. Elles me disent de faire quelque chose, et quoi que je fasse, quoi que je dise, je pense sérieusement à le faire.

<Nono> 5/1/2015 23:25
On est là. Ne le fais pas tout de suite.

<Gabrielle_Morvan1> 6/1/2015 15:10
Aha, les double sens, tout ça. :') On parle pas de la même chose. Je vous ai pas encore dit ce qu'elles me disent ?

<berserk> 6/1/2015 17:14
J'ai relu chacun de tes posts sur ce fil, je ne crois pas que ça ait été dit clairement.

<Gabrielle_Morvan1> 6/1/2015 18:56
Comme je l'ai dit, c'est des mots qui rentrent. Ça a commencé comme tu dis par des brimades, et puis ça a été des menaces. Ils me demandaient de faire des trucs pour eux, sinon ils me dénonçaient à notre patron. Oui, je suis dans la vie active, je vous avoue que je suis la première surprise à être brimée comme je l'étais au collège alors que je suis entourée d'adultes... enfin bon, ça, j'en avais déjà fait l'expérience.
Après ça n'a plus été le patron, ça a été la "nouvelle". Et ce n'étaient plus des services qu'ils voulaient, ils voulaient des choses de moi. D'abord des rognures d'ongles. Après ils m'ont demandé de me couper des mèches. J'en ai coupé une où ça ne se voyait pas trop... ils l'ont emportée en me donnant une tape derrière la tête.

<Ratatouille57> 6/1/2015 19:00
"La nouvelle" ?

<Gabrielle_Morvan1> 6/1/2015 19:04
Je ne sais pas plus que toi qui ça peut être.

<miloumanousse> 6/1/2015 19:39
Mais c'est des putain de psychopathes, tes collègues !

<Alberta spinnozo> 6/1/2015 20:50
Ça fait combien de temps que ça dure ?

<PETER&STEVEN> 6/1/2015 21:28
Y a assez pour appeler la police, là. Largement assez. Fais mettre ces tarés sous les verrous.

<Gabrielle_Morvan1> 6/1/2015 21:48
J'y arrive pas. Je vous jure que j'y arrive pas. Il y a sans doute un peu la honte de dénoncer derrière tout ça, mais c'est de ça que je parlais en disant que ces types "entrent" en moi. J'arrive juste pas à leur dire non... encore moins à les dénoncer. La pression qu'ils me mettent, c'est juste insupportable.

<kickman> 6/1/2015 21:53
Let me google it for you
http://www.reussitepersonnelle.com/apprendre-a-dire-non/

<Nono> 6/1/2015 22:01
Sûr, simple problème d'affirmation de soi.
...crétin.

<kickman> 6/1/2015 22:08
C'était pour la blague.

<Nono> 6/1/2015 22:12
Tu seras gentil de ne pas faire de blagues alors, ceci est un lieu sérieux avec des gesn qui ont des vrais problèmes, je rappelle au cas où.

<Ratatouille57> 6/1/2015 23:40
un lieu sérieux, ÇA ?
laisse moi rire -_-
http://forum.doctissimo.fr/psychologie/depression-deprime-stress/grossisseme…

<berserk> 6/1/2015 23:50
On fait ce qu'on peut avec cette commu hein
Que ça nous empêche pas d'essayer de faire de notre mieux...

<Agathe Jouanneau> 7/1/2015 00:19
Gabrielle, je ne vois rien de mieux à faire de notre part que de vous intimer de dénoncer ceux qui vous maltraitent. On ne pourra pas vous aider plus !

<JulienBiet622> 7/1/2015 00:35
De toutes façon ce forum c'est de la merde question conseils, tu ferais bien mieux d'en parler à des gens irl ma vieille

<silkman> 7/1/2015 00:49
on peut déjà donner des pistes...

<harDBZ> 7/1/2015 07:14
ON EST DE LA MERDE ET ON EN EST TRES FIERS

<LolJaiDesMST> 7/1/2015 09:09
Nan, les gens, c'en est encore une qui veut attirer l'attention en inventant une histoire à laquelle vous croirez tous parce que vous êtes des putain de mâles en chaleur
elle est TROP VIEILLE pour vous, ok ??

<loup_solitaire> 7/1/2015 12:50
On a un forum rencontres aussi ;)

<Gabrielle_Morvan1> 7/1/2015 15:29
Je peux vous demander
1-de me croire
2-de ne pas vous éloigner du sujet ?
Je n'ai pas de preuves à fournir. Au pire, qu'est-ce que ça vous fera perdre comme temps dans votre vie, de me répondre sérieusement ? 5, 10 minutes ? soyez pas si radins... j'en ai besoin...

<silkman> 7/1/2015 16:00
Tu leur en demandes trop.

<kickman>7/1/2015 16:40
Je confirme, tu nous en demandes trop c:





<wendy35> 10/1/2015 14:25
On n'aura pas de réponses sur comment tu peux te sentir empêcher de dénoncer ces connards, si tant est qu'ils existent

<LolJaiDesMST> 10/1/2015 19:50
Une AW je vous dis.





<Gabrielle_Morvan1> 16/4/2015 17:31
Heureuse de voir qu'ils n'ont pas supprimé le fil depuis le temps. Je me permets de le remonter en haut de la liste, j'ai plus que jamais besoin d'en parler.
Il s'est passé un an depuis que j'ai fait la connaissance de ces trois hommes. Quand je pense au moment où j'ai ouvert ce fil... par rapport à ce qu'ils me font subir maintenant, c'était limite de la rigolade. x) Vous me verriez maintenant... j'ai des cicatrices partout. Bon, je triche un peu, il y en a qui datent de mon adolescence, mais la plupart, c'est encore la faute de mes collègues. Il y a trois mois, j'ai commencé à croire qu'ils s'étaient calmés, et ça explique pourquoi je vous ai moins tenus au courant. J'en suis désolée d'ailleurs.
Mais ça a brusquement empiré... un jour, ils m'ont prise à part dans un couloir, et un des trois m'a maintenue contre le mur pendant que l'autre me remontait la manche. Puis il a sorti un scalpel, me demandez pas ce qu'il faisait avec ça sur lui au bureau... Il m'a fait deux petites entailles au bras, et il m'a détaché un petit morceau de peau de quelques millimètres carrés avec une pince à épiler. J'avais repris un peu de forces depuis le temps, et j'ai tenté de crier, mais le troisième me maintenait la bouche fermée pendant ce temps. L'autre a glissé le bout de peau dans un eppendorf et a désinfecté la plaie tout de suite après, avant d'y mettre un pansement en me faisant signe de me taire. Comme si j'avais eu le choix...
Ils ont recommencé à plusieurs reprises depuis. Un petit bout de peau, puis ils laissent le temps de cicatriser, genre 10-12 jours, puis ils recommencent. Ils en sont au 11ème si je compte bien.

<shinobi> 16/4/2015 18:20
C'est quoi un eppendorf?

<berserk> 16/4/2015 18:27
http://www.eppendorf.com/script/binres.php?RID=152980
Maintenant sois gentil VDD, intéresse-toi au fond du problème, c'est vraiment grave là.

<Korn88> 16/4/2015 21:50
Ok, j'ai pas suivi depuis le début, mais fake.

<Gabrielle_Morvan1> 16/4/2015 22:00
Crois ce que tu veux, après tout c'est pas toi qui pleure toutes les nuits dans ton lit en te demandant si tu te fais pas des films. Et les plaies sont là. C'est la dernière en date sur la photo.
http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=401834DSCF3231.jpg
Oui, maintenant, ils coupent dans des endroits visibles... ils ont commencé vers l'épaule et maintenant ils arrivent aux doigts. J'étais déjà seule et effacée avant, mais maintenant que je n'arrive plus à cacher ce qu'ils me font, les gens me prennent de haut. Il y en a bien qui veulent m'aider... mais personne ne comprend vraiment ce qui m'arrive, alors forcément ils finissent vite par se détourner.

<Ratatouille57> 17/4/2015 10:41
La vache o_o
je vois qu'ils ont dû s'y reprendre à plusieurs fois...

<Korn88> 17/4/2015 15:13
C'est rien du tout, ça. Une petite coupure. Tu étends les doigts et ça s'ouvre comme sur la photo.

<Lymphatique> 17/4/2015 16:33
Je la trouve bien large, moi.

<marty> 17/4/2015 16:54
Bien la photo volée dans ton cours de chirurgie?

<berserk> 17/4/2015 18:40
Gabrielle, avec tout le respect que je te dois, il serait grand temps que tu mettes leurs intentions au clair. Et ne me dis pas que tu ne peux pas les dénoncer. Prends ton courage à deux mains et traîne ces salauds devant le tribunal. Absolument rien ne te retient.

<Gabrielle_Morvan1> 17/4/2015 19:26
Je sais. Rien que le fait que j'aie tenté de crier la première fois, c'est une preuve qu'il me manque juste un peu de courage pour aller voir mon patron et les faire renvoyer illico presto. Je voudrais bien qu'on ressorte la guillotine de son placard rien que pour eux...
Vous savez, j'avais fini par me dire qu'il y avait plus qu'une pression morale là-dessous. Je veux dire, c'était tellement fort. Ils étaient tellement persuasifs. Me laisser faire à ce point quand ils me font subir ce qu'ils me font subir, c'était pas normal, je veux dire, j'ai encore des réflexes de conservation quand même. Du coup je m'imaginais qu'il y avait de l'hypnose ou une merde du genre, un truc qui faisait qu'ils disposent de moi comme ils veulent. Mais je me sens un peu bête d'avoir pensé ça, maintenant que je me sens prête à me battre. J'ai un peu repris confiance, et c'est en partie grâce à vous. ^_^
En tout cas, merci de m'avoir écoutée les gars, je me suis enlevée un gros poids sur le coeur.

<berserk> 17/4/2015 23:39
On est là pour ça. On ne donne pas forcément de bons conseils, mais au moins on t'écoute. ^^





<Gabrielle_Morvan1> 19/4/2015 16:02
Bon, je sais pas si je peux être totalement fière de moi. Mais c'est déjà pas mal. Aujourd'hui, j'ai fait mon coming out. Le résultat n'est pas parfait, comme je m'y attendais. Vous voulez savoir ce que mon patron a dit, quand j'ai été traîner les trois autre devant lui ?
"On sait tous que tu te tailles les veines en cachette, Gab, inutile de rejeter la faute sur tes collègues. On est tous très inquiets pour toi, tu le sais ? Mais maintenant il serait temps de grandir un peu et d'en parler à une personne qualifiée, n'est-ce pas ? Et profite-en pour lui exposer tes problèmes de mythomanie."
...salopard. J'ai cru que j'allais éclater en sanglots devant tout le monde. Je suis sûre qu'il est dans le coup. Ces crétins sont peut-être potes avec tout le monde, ils en imposent peut-être par leur charisme, et alors ? ça leur donne le droit de me charcuter ???
Mais qu'importe, je me suis enfin libérée. Enfin, momentanément. Mon connard de boss a été d'accord pour dire que j'allais pas bien - forcément, quand j'arrive à passer pour une hystérique - et il m'a donné dix jours d'arrêt maladie.

<Computer Jym> 19/4/2015 17:01
Chaud

<silkman> 19/4/2015 18:25
Je ne suis pas fier de toi, Gab. Tu n'as fait qu'un dixième du travail. S'il y a bien une chose à faire pendant ces dix jours, c'est de faire tomber l'épée de la justice.

<Ratatouille57> 19/4/2015 18:36
C'est un travail pour...

<berserk> 19/4/2015 18:36
Le juge ?

<Ratatouille57> 19/4/2015 18:40
Casse pas mon délire toi è_é

<berserk> 19/4/2015 18:45
Finis tes posts plutôt

<Nono> 19/4/2015 19:13
...sérieusement ? Et ils ont dit quoi, les trois autres ? Ils sont restés dans leur coin en te faisant des grimaces ? Ou l'air de dire "on en reparlera" ?? J'ai le sentiment que t'es plutôt mal barrée si tu continues à procrastiner comme ça.

<Gabrielle_Morvan1> 19/4/2015 19:23
Ils n'étaient pas présents dans la salle. On s'est recroisés après. Ils avaient l'air résolu plus qu'autre chose, comme si on venait de franchir une étape tous les quatre et qu'autre chose de plus dur se préparait.
Et puis oui, je procrastine, qu'est-ce que tu veux que je te dise... j'ai peut-être juste la flemme de connaître une vie meilleure. Victime satisfaite...

<Nono> 19/4/2015 20:50
je les connais, les gens timides, on aura beau les conseiller, le simple fait de leur demander un effort personnel, ça les paralyse. Je veux pas être un chevalier servant, moi, je veux juste être un soutien.

<Gabrielle_Morvan1> 19/4/2015 20:59
Désolée de ne pas tenir mes promesses dans la minute où je les fais. C'est peut-être pas le plus encourageant pour vous, mais je ne peux y aller que pas à pas. Je suis en train de me répéter ce que je vais raconter au commissariat. Patience...





<Gabrielle_Morvan1> 21/4/2015 20:05
Pas fait aujourd'hui, désolée. J'ai encore quelque temps devant moi, pas vrai ? Aujourd'hui j'ai préféré aller me promener, ça m'a fait un bien fou.

<Nono> 21/4/2015 22:22
Quand tu commences à présenter tes excuses sans qu'on t'ait fait de reproche c'est qu'il y a quelque chose qui va pas. T'as pas à te blâmer de prendre du bon temps. Mais n'oublie pas de faire ce que tu dois faire.

<Korn08> 21/4/2015 23:40
toujours là dessus, les gens ? y a sûrement des topics plus sérieux où vous pourriez trainer

<Ratatouille57> 21/4/2015 23:48
http://forum.doctissimo.fr/psychologie/depression-deprime-stress/defouloir-m…

<Korn08> 22/4/2015 01:15
ça va, j'ai compris...





<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 10:16
J'ai vu passer un des trois devant chez moi cette nuit. Il s'est arrêté en face de mon numéro, c'était très tard le soir, il a mis sa musique de merde à fond. Vous voulez savoir ce que j'ai fait ? :) :)

<silkman> 22/4/2015 10:40
2 smileys souriants O__O
vu ton air enjoué, ça a dû être grandiose.

<Ratatouille57> 22/4/2015 10:42
raconte ! raconte !

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 11:00
Je suis descendue dans mon jardin et j'ai été trouver une des briques qui me restaient de quand j'ai fait des travaux dans mon pavillon. Je suis remontée, j'ai ouvert la fenêtre, je lui ai lancé. Ça lui a frôlé la tête à quelques millimètres, de ce que j'ai pu voir. :D

<berserk>22/4/2015 12:20
...
...ouais. c'était sûrement pas la meilleure chose à faire, Gabrielle.

<Ratatouille57> 22/4/2015 13:06
HARDCORE
Alors toi, quand tu te libères, tu le fais pas à moitié ! ^^

<philo12> 22/4/2015 14:40
Je subodore une anecdote enjolivée ~

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 15:51
Je suis d'accord que c'était un coup de sang un peu stupide, mais je crois pas qu'il ait été blessé. Bizarrement, je crois que la brique lui a arraché une mèche de cheveux quand elle est passée près de sa tête. Je pensais pas qu'ils pourraient se détacher si facilement. Ou bien j'ai VRAIMENT le bras fort (mais j'ai horreur du tennis) ou bien le pauvre gars va bientôt subir les affres de la calvitie :)
Et oui, c'est un peu enjolivé, dans le sens qu'il a pas eu tout à fait la réaction escomptée... je veux dire, il est juste resté droit, à me regarder. Un instant après, il a débranché son enceinte, il a ramassé quelque chose par terre près de là où est tombée la briue, et il est reparti comme il était venu. Au moins, il n'avait pas l'air d'être prêt à me faire coller au trou, on peut dire que c'était un gros coup de chance...

<berserk> 22/4/2015 16:20
Tu l'as dit. Mais tu le paieras cher quand tu devras expliquer tout ça aux autorités. Essaie quand même de faire en sorte que l'accusation ne se retourne pas contre toi.

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 16:25
J'ai subitement un gros coup de stress...

<berserk> 22/4/2015 16:39
Si tu mets en évidence tout le reste - et je crois qu'il y a de quoi faire - tu peux largement faire pencher la balance en ta faveur.

<Ratatouille57> 22/4/2015 16:50
Une mèche de cheveux vs 300m² d'épiderme = victoire de gaby

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 16:59
Vous devez avoir raison... je dois me poser un peu trop de questions.

<berserk> 22/4/2015 19:25
Comme tous les timides maladifs :D
T'as qu'à foncer dans le tas et advienne que pourra, à trop attendre on n'entreprend jamais rien. Vois ça comme quelque chose d'aussi con et jouissif que cette brique. De toutes façons t'as rien à perdre. Et ces trois brutes sont rigoureusement indéfendables.

<cinamoon12> 22/4/2015 19:37
Amen.





<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 20:15
Les gens... je flippe. Il fait presque nuit et ils sont tous les 3 en face de ma maison, ils attendent je ne sais quoi, ils sont arrivés dans une camionnette.. Je fais quoi ?

<berserk> 22/4/2015 20:22
wait and see.

<Noraj-man> 22/4/2015 20:23
Wait and see.

<Ratatouille57> 22/4/2015 20:24
APPELLE LES FLICS

<silkman> 22/4/2015 20:26
Garde ton calme et mets le verrou.

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 20:31
Ok, je suis bien calfeutrée, ils attendent toujours, on dirait qu'ils discutent...

<Erik Proloff> 22/4/2015 20:42
T'as composé le numéro ?

<alex-sm> 22/4/2015 20:50
Flippant





<berserk> 22/4/2015 21:14
Alors ? Ils sont toujours là ? Appelle les flics, fais-les dégager ! C'est l'occasion ou jamais !

<berserk> 22/4/2015 21:20
inquiétude quand tu nous tiens





<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 22:10
j ai réussi à cacher mon portable. je vous écris depuis là. ils ont forcé ma porte en silence et ils snt entrés. ils m'ont jetée à l'arrière de leur camionnette avant que j'ai pu tenter quoi que ce soit et ils ont commencé à conduire. je sais pas ou ils m'ont emmenée. c'est une maison isolée dans une plantation de sapins. je n ai pas pu voir la route. ils m ont enfermée dans un placard à balais.
la police me cherche déjà. je continue à vous tenir au courant, c'est peut etre la dernière trace qui restera de moi...

<cinamoon12> 22/4/2015 22:14
Putain je le voyais venir...
Tu sais vraiment pas où t'es ? comment ils vont te retrouver ?

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 22:18
ils ont une idée du secteur, ils fouillent.

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 22:19
il y a des gémissements dans le placard en face du mien

<doctiampt> 22/4/2015 22:23
Bordel
Essaie de forcer la porte. Mais vite ! Qui sait ce qu'ils comptent faire de toi

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 22:34
Elle est solide

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 22:36
il y a un éclat de verre qui trainait dans un coin. je le garde.

<Gabrielle_Morvan1> 22/4/2015 22:37
j entends des pas. je cache mon portable

<Elrich Pietro> 22/4/2015 23:37
Restez pas là, vous ! Lancez un appel à témoins !

<berserk> 22/4/2015 23:49
C'est en cours, VDD. Ça sortira dans les 10 minutes qui viennent.

<shinobi> 22/4/2015 23:59
Va savoir si ça donnera quelque chose vu le peu d'infos qu'on avait sur Gab...

<Nono> 23/4/2015 00:03
Rassure-moi, tu sais comment on consulte un profil ?

<shinobi> 23/4/2015 00:10
Non





<Gabrielle_Morvan1> 23/4/2015 00:38
bordel, je sais pas ce qui se passe, je sais pas si j'ai envie de le savoir
croyez à un fake ou pas, moi même j'ai du mal à savoir si ce que j'ai vu est vrai. ils sont 2 à être venus. le premier a ouvert mon placard. il venait voir si j'allais bien. il m'a apporté de l'eau et du pain. pendant ce temps, le deuxième a ouvert le placard qui se trouve à l'autre bout de la pièce... bordel, j'ai cru que j'hallucinais.
j'ai pas eu trop le temps de bien voir avant que le premier referme ma porte. mais je crois que le type qui gémissait dans ce placard. je crois que c'était la même personne que celui qui l a ouvert. il était maigre, à moitié nu, couvert de plaies, il avait un bandeau sur un de ses yeux, mais son visage... le même que celui de cette brute. un sosie. le sosie malade d'un de mes tortionnaires.
il l'a emmené de force. 1/4 d'h après je les ai entendus revenir et j'ai entendu la porte du placard se claquer.
il faut qu'on essaie de se parler.

<berserk> 23/4/2015 00:45
L'appel est lancé. J'espère que des gens répondront présents... tu as vu de la famille, des proches avant ton enlèvement ? Il y avait des gens dans la rue quand vous êtes partis ?

<silkman> 23/4/2015 00:52
Pitié que ce soit oui

<Ratatouille57> 23/4/2015 01:00
.....





<Gabrielle_Morvan1> 23/4/2015 02:03
il est faible. il a du mal à parler et j'ai du mal à le comprendre.
j ai juste saisi que j étais là avec lui et deux autres types qui sont au rez de chaussée parce que les brutes nous avaient "sondés" et qu'on s était révélés "compatibles"
je sais pas ce que ça veut dire... je veux pas mourir bordel...

<Ratatouille57> 23/4/2015 02:10
Putain mai bougez-vous... :(

<Violette> 23/4/2015 02:14
Va savoir pour qui on se bouge, si c'est pas un canular d'halloween.

<berserk> 23/4/2015 02:21
J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir. Comme dit plus haut (peut-être avec un peu moins de justesse...), wait and see, c'est la meilleure chose à faire maintenant. Les gendarmes vont tout faire pour trouver cette maison. Gabrielle sera libre dans les heures qui viennent.

<silkman> 23/4/2015 02:29
Halloween c'est dans 6 mois, meuf.





<Gabrielle_Morvan1> 23/4/2015 04:47
il a essayé de m'emmener tout à l'heure. j'ai tenté de me défendre, j'ai pris l éclat de verre et je lui ai porté un coup dans le bras. qu'est-ce qu'ils m'ont fait prendre pour que je voie ça... j'arrive toujours pas à le croire...
la plaie n'a pas saigné. c'était comme si je venais de couper dans une peluche. sous la peau... ça ressemblait comme à des baguettes de bois et de la sciure...
l'instant d'après il m'a mis à terre en me rouant de coups. il a pris le morceau de verre et il est parti un moment, "le temps que je me calme".
je crache du sang depuis tout à l'heure. il va bientôt revenir. je n ai plus d'arme.





<Gabrielle_Morvan1> 23/4/2015 05:59
J'ai vu la Nouvelle. J'ai vu pourquoi ils m'ont emmenée là. ils ont vu que j'étais compatible pour habiller la Nouvelle. ils ont besoin de moi pour l 'achever...
Il leur faut un peu de chaque tissu. ils ont un laboratoire au sous-sol. ils mettent le tissu en culture, et ils le posent sur la Nouvelle. il faut quelques jours pour achever l'habillage mais les tissus en culture doivent etre renouvelés régulièrement. la peau, les cheveux, les ongles - ils m'en ont pris ce matin. je n'ai pas pu me défendre. je saignais mais ils m'ont donné des pansements. ça vient de s arreter de saigner.
ils ont pas fini. ils leur faut aussi de la chair. "juste un peu" d'après eux... ils doivent partir travailler maintenant, ils vont la prendre ce soir quand ils reviendront. L'oeil, ils ont dit qu'ils me laisseraient le temps de m'y préparer... bordel faut que je sorte de là, l'autre homme est trop faible pour m'aider, la porte est trop solide... j'essaye de m'attaquer aux charnières.

<doctiampt> 23/4/2015 09:10
Non, là, je te crois plus
C'est pas possible ton truc.

<Nono> 23/4/2015 20:56
À ce qu'on m'a dit on a parlé de toi au journal. Ils n'arrivent pas à trouver cette foutue maison. Ils ont quadrillé toute la zone et toujours rien.

<berserk> 23/4/2015 21:35
Ils n'abandonnent pas les recherches quand même ?

<Nono> 23/4/2015 22:03
Ils ont élargi la zone d'investigation apparemment. J'espère que cette fois c'est la bonne.





<Ratatouille57> 25/4/2015 16:01
Plus aucune nouvelle... putain. Les gars, je crois que c'est fini...

<berserk> 25/4/2015 18:26
On ne dit pas des choses comme ça. Gardons espoir.





<Gabrielle_Morvan1> 30/4/2015 00:25
la Nouvelle est prête maintenant. Je l ai vue s'animer et parler. C'est, physiquement, mon clone parfait. En mieux portante, plus ouverte, plus enjouée, plus vivante que moi. sans doute du genre à faire des misères aux gens qui n'ont pas de charisme.
Je dois rester dans le placard. je devrai lui fournir de quoi reconstituer les stocks de tissus en culture si jamais les greffes ne tiennent plus et qu'elle commence à pourrir.
Mon arrêt maladie se termine aujourd'hui. Demain, c'est elle qui ira travailler.








Le thread ci-dessus reproduit n'existe plus. Il s'agit d'un copié-collé récupéré sur un forum tiers (on soupçonne une remise en forme, voire des "corrections" pour rendre le fait divers original plus attrayant).

La photo ci-dessous est fréquemment associée à ce que certains internautes appellent "l'affaire Gabrielle Morvan". Elle représenterait la "Nouvelle", non encore "achevée", ne portant que quelques parcelles de peau parcheminée prélevées sur Gabrielle. Il s'avère que cette image est en réalité l'oeuvre de l'artiste allemand Hans Bellmer, replacée dans ce contexte pour sa qualité illustratoire.



Une rumeur dit que la véritable photo de la Nouvelle existe quelque part sur internet. Si vous pensez l'avoir trouvée, faites-nous signe.

jeudi 25 juin 2015

Elle

[Le nom du site sur lequel a été retrouvé ce témoignage n'a pas été communiqué.]
05/04/15 > par George Loison.


Bonjour cher journal, heureux de te rencontrer. Moi c'est George, j'ai dix-sept ans. Je t'écris... Parce qu'il le faut. Je vais devenir dingue. Je ne peux en parler à personne ; ça se finit toujours mal. Pourtant, il faut que j'évacue tout ça ; ce que je ressens, ce qui reste enfermé dans ma tête...
Il faut que je te raconte une histoire. Une histoire horrible : la mienne... 

Tout a commencé dix ans plus tôt. J'étais encore un petit gamin naïf. Je n'étais cependant pas un garçon turbulent, à l'époque. Je ne l'ai d'ailleurs jamais été, pas même à l'adolescence. Je suis resté calme. Je suis ce que les gens appellent le plus souvent "un garçon mature". Mais mon calme n'a jamais rien eu à voir avec ça ; la maturité ou l'intelligence. Cela dit, ça fait partie de ce dont je n'ai pas le droit de parler. Et de toute façon, je m'en fiche de ce que pensent les autres. Ce n'est pas du tout le problème !
Comme je disais, j'étais très sage. Les instituteurs ne me faisaient presque aucune remarque. Dans toute ma scolarité, les enseignants ont toujours été très respectueux envers moi. Pourtant... J'en ai tué un. J'avais seulement sept ans.
C'était le 13 mai 2005. Un mardi. 

Mon meilleur ami, Jimmy, n'était pas venu à l'école, mais je redoutais déjà de savoir pourquoi. Je ne voulais pas y croire, mais comme c'était toujours la vérité, je savais bien que ça ne servait à rien d'espérer. 

Et, au fur et à mesure de l'avancement de la journée, mon appréhension augmentait. Comme personne ne semblait au courant de la même chose que moi, j'ai fini par croire que, pour une fois, ça pouvait être différent ! 

Ça aurait été tellement bien, mon journal ! Tellement génial si ça avait été le cas ! Que tout s'arrête, que je redevienne un gamin comme les autres, qui peut faire des conneries sans avoir peur de ce qui vient après ! 

Cet espoir m'a envahi, m'a submergé. Je voulais y croire, de toutes mes forces... 

Comme mes parents – me pensant eux aussi "mature" - me faisaient confiance, déjà à cette époque, je rentrais seul chez moi après les cours. Et ce jour-là, j'ai d'abord décidé de trouver mon institutrice principale, madame Lafleur, pour lui demander ce qu'elle savait sur l'absence de Jimmy. 
J'avais tellement peur. Ce genre d'angoisse qu'on a, et qui nous fait faire n'importe quoi. C'était exactement ça, et j'ai vraiment foutu le bordel. Aujourd'hui encore, en y pensant, j'ai des frissons. 
Je lui ai demandé de but en blanc si c'était vrai que le père de Jimmy avait eu un accident très grave, qui l'avait tué. J'ai demandé si c'était bien pour ça que Jimmy n'était pas venu en cours ce jour là. 

Je suis allé droit au but, sans la moindre forme de délicatesse – si tant est que j'étais capable d'en avoir à cet âge. L'institutrice était, quant à elle, devenue livide comme un cadavre. On aurait dit qu'elle venait d'avoir eu une attaque. Elle tremblait, et j'ai alors compris que sa bonne humeur de la journée était trop exagérée pour être sincère. Elle était artificielle ! 
Non... Je ne l'ai pas compris moi-même, mais tu verras ça plus tard, mon cher journal. 
Mais ce que je redoutais était encore une fois arrivé. Mes espoirs se sont immédiatement évaporés. 
J'ai su que c'était vrai, encore une fois. Et je me suis mis à frémir. 
  
Elle a nié, disant que que Jimmy avait juste un peu de fièvre et que son père allait très bien. Mais sa voix tremblait. Elle racontait des histoires, un enfant de cinq ans l'aurait remarqué. Moi, j'étais dépité, triste, paniqué. Je ne faisais plus du tout attention à ce que je disais. 

J'ai alors commencé à lui crier dessus, à lui hurler qu'elle mentait, que je le savais et qu'elle se moquait de moi. Ça l'a d'abord étonnée. Elle est restée étonnamment calme pour quelqu'un qu'on engueule de cette façon. Puis elle m'a demandé comment je le savais. 
  
Et là, je l'ai dit. J'ai répondu que c'était Elle qui me l'avait dit la nuit dernière. 
J'en avais déjà beaucoup trop dit. Il était trop tard. 
Elle m'a demandé de quoi je parlais, l'air perplexe. 

Je ne pouvais pas revenir en arrière, alors je lui ai tout raconté, à contre-cœur. 
Je lui ai dit que c'était un être dont je ne connaissais ni le nom ni l'apparence véritable, qu'Elle venait tous les soirs me murmurer des choses sur mon avenir, me révéler quels évènements tragiques risquaient d'arriver le lendemain. Je lui ai également dit que jamais Elle ne m'avait raconté de choses fausses. 

De plus en plus blême, elle m'a demandé depuis combien de temps j'entendais cette voix, mais je n'ai pas voulu répondre. 
Il était trop tard, le mal était fait. Je savais que la personne en face de moi, cette innocente enseignante, allait mourir. Je me suis mis à pleurer à chaudes larmes. 
Elle m'a dit que je n'avais rien fait de mal, elle a essayé de me consoler, mais je n'ai pu que répondre d'une voix faible que j'étais désolé et que je devais partir.
Et je me suis enfui de la classe, avant qu'elle ait eu le temps de m'en empêcher. Je savais bien qu'elle passerait sa soirée à se poser des questions à mon sujet... 
Maintenant que j'y pense, ça aurait pu être encore plus grave. Madame Lafleur aurait pu répéter ce que je lui avais dit à d'autres personnes... Je crois que je ne m'en serais jamais remis. 
La nuit suivante, Elle est revenue, celle qui me parlait. Elle était furieuse contre moi, mais n'en a rien dit. Elle s'est contentée de me murmurer des choses de sa voix horrible, en me caressant d'une façon très malsaine, comme un psychopathe l'aurait fait... Comme toujours. 
 ''Ne t'amuse pas à aller jusqu'à l'école demain, mon petit George. Madame Lafleur ne pourra pas donner son cours demain. Ni plus jamais...'' 
J'avais envie de sangloter, car je savais que ça allait arriver. Mais je ne l'ai pas fait. J'ai essayé de rester de marbre devant Elle. Mais, après m'avoir dit ça, Elle m'a regardé droit dans les yeux. C'est très rare quand Elle le fait car, la plupart du temps, on n'entend que sa voix. Elle n'a pas vraiment de corps physique. Enfin si... Mais Elle ne s'en sert que très rarement. Et c'est toujours terrifiant. 
Ce jour-là, je voyais mon institutrice, un couteau dans le ventre, baignant dans son propre sang, encore parcourue de spasmes. Et Elle était derrière, et lui murmurait des choses. Elle lui disait que mentir, c'était aussi mal pour un enfant que pour un grand. Le spectacle était insoutenable, mais je n'avais pas le choix. Je devais attendre qu'Elle me libère. 
Et la vision m'a terrifié, et me traumatise encore aujourd'hui. Mais pas parce que je voyais la mort ; parce que je savais que c'était en partie de ma faute. 
Quand j'ai perdu le contact avec son esprit malsain, j'ai encore entendu son horrible voix... 
''Tu ne dois JAMAIS parler de moi. Sinon, je devrai le tuer. Tu connais la règle, pourtant, mon petit George.'' 
Et Elle avait raison : Elle tuait tous ceux à qui je parlais de son existence. Moi, elle ne pourra jamais rien me faire, car elle est à mon "service" depuis ma naissance. Un être supérieur, très certainement un démon, l'a enchainée à moi pour qu'elle me murmure des choses sur le monde, le futur, et les vérités que tout le monde veut me cacher. Elle me souffle les réponses de toutes les questions que je me pose, m'avertit de tous les drames à venir, et ne me fait jamais le moindre mal. 
Mais elle tue sans pitié le premier à qui j'en parle. 
Quand je suis revenu à l'école, le lendemain, madame Lafleur n'était pas là. 
Elle avait fait son œuvre. 
Nous avons été sans enseignante pendant une semaine, pour qu'ils nous trouvent une remplaçante, et nous sommes restés chez nous. Pour toute la classe, c'était une joie. On ne leur avait rien dit, et ils ne savaient qu'une chose : ils n'avaient pas de cours. Mais moi, je restais dans ma chambre. Je ne voulais parler à personne. Je savais pourquoi notre institutrice ne pouvait pas assurer son cours... C'était à cause d'un horrible démon dont je ne peux me défaire ! 
La police a mené une enquête dans mon quartier, suite au meurtre. Mes parents me laissaient regarder les informations, et je voyais l'avancée de l'enquête. Comme aucune trace de coupable n'avait été retrouvée, ils en ont conclu que mon institutrice s'était suicidée. Quand cette information est sortie de la télévision, Elle était là. Ça l'a bien fait rire. Elle a traité les enquêteurs de tous les noms imaginables. 
Moi, j'avais envie de lui lancer la fourchette que je tenais, mais Elle n'aurait pas été blessée. Et ça n'aurait fait qu'aggraver la situation en alarmant mes parents, alors je n'ai rien fait. 
Après ça, pendant des années, j'ai eu horriblement peur de parler aux autres. Je suis devenu plus distant envers tous mes amis, même mes parents. Je suis devenu, au fil des ans, très solitaire. Et j'ai, de fil en aiguille, fini par être rejeté de beaucoup de monde. Mais je m'en fichais : au moins ils survivraient. 


Ça ne l'a pas empêchée, à Elle, de revenir me parler par la suite. Elle me murmurait toujours ce que j'avais besoin de savoir. À chaque fois, sa voix semblait plus malsaine, plus cruelle. J'ai même fini par en faire des cauchemars, pendant un temps. J'ai vite arrêté, grâce à l'habitude. 

Plus les jours passaient, et plus je sentais en moi cette colère de voir les gens ensemble et heureux. Je me suis mis à détester les gens normaux. 
  
Plus je les voyais, plus je ressentais du dégout. Et quand ils se sont mis à se moquer de moi, le petit gars qui reste toujours tout seul dans son coin, je les ai encore plus détestés. Alors que j'essayais de les protéger d'Elle, ils me ridiculisaient, me traitaient en moins que rien et me rendaient la vie encore plus impossible jour après jour. 

Chaque soir, Elle revenait et avant de me murmurer mon avenir, Elle me provoquait. Elle me répétait, parfois même plusieurs fois, que la seule fois que j'avais parlé d'Elle à une personne, elle était morte. Elle me rappelait si souvent que j'avais fait tuer madame Lafleur que j'ai fini par ne plus m'en sentir coupable. 
J'ai quand même réessayé d'en parler à quelqu'un, juste une fois, pour voir, en humanité. C'était mon meilleur ami de l'époque, Christophe. Enfin, "meilleur ami"... il se disait comme tel – et ce n'était pas difficile, vu le peu d'amis que j'avais - mais dès qu'il pouvait m'abandonner pour draguer une minette ou rejoindre un groupe de gars plus branchés, il n'hésitait pas. 
Je ne l'appréciais pas vraiment. En fait, je crois que je le détestais encore plus que les autres. Il était hypocrite, vantard et idiot. Si Elle devait revenir et le tuer, ce qui était plus que probable... Il ne me manquerait pas, ni à personne d'autre. 
Je l'ai tiré à l'écart, et je lui ai tout raconté. La voix dans ma tête, ce qu'Elle me disait, depuis quand ça durait, comment je savais ce qui arrivait de grave à telle ou telle personne... Il a semblé sceptique, jusqu'à ce que je lui révèle que sa mère était lesbienne, et l'avait eu par fécondation in vitro, et que c'était pour cette raison que personne ne voyait jamais son père lors des réunions parents-enseignants. Et ce secret-là, Christophe était le seul à le connaitre. Seul, avec la voix qui me parle... Et de ce fait, avec moi. 
Il m'a quitté, blême, étonné, bouleversé. Sans doute effrayé, aussi. Mais je ne lui avais bien entendu pas dit ce qui arrivait quand j'en parlais. En fait, j'étais intimement convaincu que ça n'avait pas cessé. Je savais que je l'avais condamné à la mort. Bizarrement, j'en étais presque... Heureux. 
Il ne m'a pas envoyé de message de la soirée, même pas pour me traiter de "fils de pute" ou encore de "débile", comme il avait l'habitude de le faire. Ce n'était pas méchant, c'est ce qu'il disait. C'était "juste pour rire". Moi je n'aimais pas trop cette habitude. Et ce soir-là, ça n'est pas arrivé. Ça n'est plus jamais arrivé d'ailleurs : le lendemain, il s'était tranché la gorge avec un couteau de boucher. 
Elle l'avait tué, lui aussi. Elle lui avait murmuré de mourir, et il l'avait fait. 
Mais Elle n'est pas revenue me le dire, cette fois. Elle savait bien qu'au fond, je voulais ce qui était arrivé. Quand Elle est revenue me murmurer mon avenir, plus tard dans la soirée, jamais Elle ne m'a semblée aussi douce avec moi. Elle avait l'air contente... 
D'ailleurs, parfois, quand je parle de cette malédiction à quelqu'un que je n'aime pas, pour qu'Elle vienne mettre fin à ses jours ensuite, j'ai l'impression de voir sa silhouette du coin de l'œil, qui me regarde. Elle semble toujours au bord de l'extase... 

Voilà, cher journal, ce que je devais à ce point te dire. Tu comprends maintenant pourquoi tu es le seul à qui je pouvais parler librement.
Le seul qui ne disparaitrait pas mystérieusement après avoir tout entendu. Un véritable confident, tu vois le genre ? 
Et maintenant, je dois bien entendu veiller à ce que personne ne te découvre. Elle est toujours là, tu sais. Et si quelqu'un te lisait... 
Elle le tuerait...



lundi 22 juin 2015

Ladrón de ojos

Trouvé sur un site consacré au paranormal.

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NB: Le nom du monstre n’est énoncé qu’une fois dans sa langue d’origine puis traduit pour aider à la compréhension du lecteur. 
Vers la moitié du XVIIIème siècle, une légende se propage comme une traînée de poudre parmi les enfants en Colombie. Cette dernière, probablement inventée par des parents pour mettre en garde leurs enfants face aux étrangers, relatait d’une chose pouvant s’apparenter à un croque-mitaine sous certains aspects. Cette créature déroberait les yeux d’enfants imprudents le soir, avant de les relâcher, désormais aveugles. Cela expliquerait entre autres le nom de ce sinistre personnage : « Ladrón de ojos », qui signifie en espagnol « Voleur d’yeux ».
Certains cas légèrement similaires s’étaient déjà déroulés antérieurement à la propagation de cette rumeur, mais la première attaque correspondant point par point à l’histoire originale s’est déroulée bien plus tard après sa création, vers 1810.

Un enfant âgé d’une dizaine d’années et issu d’une famille pauvre disparut alors qu’il se rendait à son domicile. L’enfant fut retrouvé quelques jours plus tard, la nuit, au milieu de la rue. Il ne se déplaçait pas et ne bougeait pas, et ce parce qu’il était devenu aveugle : ses yeux avaient été prélevés. Une enquête fut lancée, mais elle n'aboutit à rien.

Notes d’un officier responsable de l’affaire : 

« L’état de l’enfant était insoutenable. Contrairement aux autres mutilations de cette partie de l’anatomie, les yeux n’étaient pas juste crevés ou bien la cornée n’était pas juste dérobée, la personne – si nous pouvons la qualifier ainsi - avait en réalité arraché le globe oculaire dans sa totalité, ne laissant ainsi que deux orbites vides à l’enfant. Lorsque nous lui demandions qui était la cause de cette horreur, l’enfant nous répondait simplement «Le Voleur d’yeux».
Il était clair que l’enfant avait perdu la raison, et il n’était nullement discutable auprès de mes collègues qu’il soit placé dans un asile, mais le maigre salaire de sa famille ne le lui permettait pas, et cette dernière serait dès lors contrainte de s'acquitter de cette charge impotente. » 

Ce tragique incident -par ailleurs énormément relayé par la presse- vint renforcer le caractère effrayant et le mystère à propos du Voleur d’yeux, si bien qu’une paranoïa s’installa peu à peu chez les plus jeunes.

Quelques mois plus tard, on rapporta qu'une veuve commençait à présenter des troubles mentaux. Lorsque les policiers rentrèrent -de force- chez elle, ils trouvèrent son corps pendu, et celui de son enfant, dépourvu d’yeux, la gorge tranchée. D’après un petit carnet relatant le début des visions jusqu’au suicide de la femme, elle aurait tué le petit dans un moment de folie car son physique la terrifiait au plus haut point. Après s’être rendu compte de l’acte, elle s’était suicidée.

La chose qui rendait perplexe les enquêteurs est que selon les délires schizophrènes de la femme, ce serait un monstre qui aurait arraché les yeux de son petit. Elle fournissait par ailleurs une description assez détaillée de ce croque-mitaine.

« Une bouche constamment ouverte garnie de dents pointues, dont du sang sortait parfois, contrastait avec les lèvres l’entourant, qui étaient délicates, frémissantes et d’un rouge vif. Le haut du visage commençait à peu près normalement : un nez tout ce qu’il y a de plus normal, et deux yeux révulsés, d’un blanc laiteux, entourés par des cernes sombres. Seulement, deux autres yeux étaient situés au-dessus de ces derniers.  Je n'ai jamais réussi à apercevoir son corps, constamment dans l'ombre. » 


Par ailleurs, elle fît une ébauche en parfait accord avec cette description.




En 1910, la rumeur courait qu’un enfant habitant dans un orphelinat avait été enlevé lorsqu’il jouait seul dans la cour de récréation, puis retrouvé quelques jours plus tard devant la porte du bâtiment, sans yeux. Les personnes qui l’avaient retrouvé racontaient qu’il disait en boucle la même phrase.

« Je peux toujours l’apercevoir même si il me les a pris.» 

Il se suicida trois jours plus tard. Le personnel de l’hôpital aurait raconté que sa chambre était recouverte de dessins, parmi lesquels : des yeux grossièrement tracés, des lettres formant des phrases sans aucuns sens, des symboles inconnus et des dessins d’enfants (eux aussi grossiers dans leur tracé), des croix à la place des yeux. Les personnes ayant découvert ces dessins ne surent pas expliquer comment l'enfant avait réussi à dessiner sur les murs de sa chambre, avec trop de précision pour un aveugle.

De 1981 à 1994, une dizaine d’enfants furent kidnappés, et retrouvés dans différents endroits. Certains étaient affamés, avaient de la fièvre, mais la plupart étaient déjà morts d'inanition. Les survivants périssaient quelques semaines plus tard d’une maladie inconnue. Un point commun fut relevé pour chaque enfant : les globes oculaires étaient à chaque fois manquants.

Avec le temps, nous n’arrivons plus à faire la part des choses réelles ou inventées, servant à alimenter le mythe. Par ailleurs, nous disposons d'encore peu d’informations à propos de ces attaques.


Sources :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ladrón_de_ojos

www.paranormal-country.com

http://legendes-colombiennes.fr/ladron-de-ojos
(Liens morts)





samedi 20 juin 2015

SS Ourang Medan

C'est le genre d'histoire que les vieux loups de mer racontent.


Nous sommes en juin 1947, dans le détroit de Malacca (carte).
Plusieurs navires dans la zone reçoivent des messages de détresse: "Tous les officiers ainsi que le capitaine sont morts, gisant dans la salle des cartes et sur le pont. Probable que tout l'équipage soit mort". S'ensuivent une série de message incompréhensibles, puis cette conclusion sinistre : "Je meurs".

La mission de secourir le navire a été prise en charge par deux navires américains, capables de trianguler la position du navire, découvrant qu'il était très probable qu'il s'agisse d'un navire néerlandais, le SS Ourang Medan. Lorsque le Silver Star, l'un des navires qui avaient capté le signal, arriva sur les lieux de l'étrange transmission, l'Ourang Medan dérivait, sa chaudière toujours active ; en apparence, on aurait dit que tout allait bien à bord. Mais en l'abordant, les marins n'y découvrirent qu'un tapis de cadavres de la passerelle à la cale, y compris celui du chien de bord. Tous étaient figés dans un rictus terrifiant et regardaient vers le ciel, alors qu'aucune trace de blessure ou de maladie ne semblait avoir pu causer un tel carnage. Un incendie éclata alors dans la salle des machines  - ou la cale que plus personne n'entretenait - ce qui força les sauveteurs à regagner le Silver Star en urgence. L'incendie finit par produire une explosion qui fit rapidement sombrer le navire dans les eaux indonésiennes.

Ici l'unique image d'un cadavre de l'Ourang Medan prise par un sauveteur du Silver Star :



Plusieurs théories s’opposent à propos du drame mystérieux survenu ce jour là, comme la possibilité d’une cargaison de contrebande d’armes ou de produits chimiques réactifs, ou même une dysfonction du moteur à vapeur ayant provoqué un début d’incendie et une intoxication de l’équipage, mais ces thèses ne recoupaient pas les observations des marins arrivés sur les lieux dans un temps relativement court entre le dernier message de l’opérateur radio et le naufrage du navire. 
En effet, aucun d’eux n’a remarqué d’odeur suspecte ni ressenti de malaise durant leur investigation du vaisseau fantôme, ni par la suite à leur retour à bord de leur propre navire. Ils ont cependant bien visité l’intérieur de l’Ourang Medan puisqu’ils affirmaient avoir effectivement découvert le corps crispé de l’opérateur radio à son poste, et par ailleurs l’équipage présent sur le pont était mort aussi dans les mêmes conditions alors que celui-ci se trouvait à l’air libre et bien ventilé.
Lorsque l’affaire fut rouverte quelques années plus tard, publiée dans les manifestes de la marine marchande par les gardes côtes en 1952, et reprise par différentes revues et publication, on notera que les documents relatifs à la captation du signal et à la procédure de sauvetage du Silver Star avaient effectivement été consignés. Cependant, aucune trace ne permit de remonter jusqu’à l’armateur ou le port d’attache de ce mystérieux navire. De fait, aucune recherche active n’a permis de retrouver l’épave dans le détroit et donc de déterminer les causes exactes de la disparition subite de l’Ourang Medan, de la mort mystérieuse de son équipage ni des communications effroyables qui l’avaient précédé.




jeudi 18 juin 2015

L'appareil photo

J'ai trouvé un appareil photo sur un banc dans un parc. C'était un Nikon noir. J'ai décidé de le prendre. Trouver c'est garder. Je suis donc rentré chez moi, et je suis allé dans ma chambre pour voir ce qu'il contenait.

La première photo était celle d'une femme, plutôt mignonne. J'étais assez incrédule car la photo semblait avoir été prise à son insu. Mais j'ai décidé de passer à la prochaine photo. C'était la même fille, mais couchée sur du bitume, horriblement massacrée. Je pouvais à peine la reconnaître. Je n'ai réussi à faire le lien avec la photo précédente que grâce à ses vêtements.

Choqué par ma découverte, mais de plus en plus curieux, je suis passé à la prochaine photo. C'était un enfant d'à peu près huit ans qui marchait dans la rue. J'avais peur de passer à la prochaine photo, mais je l'ai fait.
 
J'ai eu un haut-le-cœur. C'était le même garçon, mais atrocement mutilé. La seule chose qui m'a permis de le reconnaître c'était, encore une fois, ses vêtements. Je ne voulais pas continuer, mais je l'ai tout de même fait.

Cependant, j'ai passé le reste des 35 photos rapidement, car j'ai mes limites. Parmi les victimes, il y avait des hommes, des femmes, des enfants, des vieux, des blancs, des noirs... Il y avait toujours une photo de ces personnes avant leur assassinat.

Cet appareil ne contenait que de la bouillie sanglante. Une véritable charcuterie.

Il ne me restait plus qu'une photo à voir. 


Mon cœur a arrêté de battre. C'était mon petit frère ! C'était mon petit frère marchant vers la maison de son ami, quelques heures plus tôt ! Il m'avait dit, hier, qu'il allait dormir chez son ami Louis.

C'est là que j'ai remarqué que le nombre de photos était impair. J'ai commencé à paniquer. Je devais le prévenir, immédiatement.








C'est à ce moment que j'ai entendu mon grand frère rentrer et monter les marches. J'ai posé l'appareil, et il est entré. Il m'a dit, d'une voix tremblante :

« Je sors, mais... Euh... T'aurais pas vu un... Appareil photo Nikon noir en rentrant par hasard ? Je crois que... Je l'ai oublié au parc, et je sais que tu passes par là. J'en ai vraiment besoin. »




mardi 16 juin 2015

Les yeux de ma copine

Ce qui m'a séduit en premier chez elle, c'était ses yeux. Je ne croyais pas à l'amour, mais la première fois où j'ai regardé dans ses magnifiques yeux verts, j'ai su que c'était elle.
J'adorais voir mon reflet dans ces yeux-là, chercher au fond de son âme, et voir que j'y avais une place.
C'est un peu stupide, mais j'avais même écrit des poèmes sur eux.
Je ne me souviens plus exactement, mais je lui avais dit "Il y a tellement de vie dans tes yeux, et d'amour".
Mon dieu, j'adorais la façon dont la lumière dansait à l'intérieur d'eux. Je ne pourrais pas m'imaginer ne plus être capable de les regarder avec un air rêveur.


Maintenant, si je pouvais juste trouver une boîte aussi belle que ses yeux, je pourrais arrêter de les transporter dans ma poche.


Traduction : RedRaven

Creepypasta originale ici

dimanche 14 juin 2015

Agnija

Trouvé sur un forum italien aujourd’hui inactif, dans la rubrique « Histoires étranges ».

Mon italien étant moyen, attendez-vous à voir des fautes. Toute correction sera la bienvenue.


User : Laura-il-potente59

Je me permets de poster sur ce forum pour essayer de vous conter une histoire qui m’est arrivée récemment. Alors voilà, il y a trois mois [en mai 2012], ma grand-mère maternelle est morte. C'était ma première confrontation avec la mort, mais ce n’est pas le plus important. Son testament ne donnant des précisions que sur sa richesse, peu après son enterrement, une grande partie de ma famille a été chargée de vider la grande maison qu’elle avait de ses meubles.

Un des souvenirs que je garderai de ma grand-mère (en plus de sa gentillesse et
de sa grande bonté) était sa manie, si je puis dire : elle collectionnait les poupées.

Je me souviens qu’elle me laissait jouer avec elles quelquefois. Mais elle gardait les plus précieuses et rares dans une vitrine et là, pas touche !

Lorsque la famille a été un peu plus loin, j'ai enfin pu m’approcher de la vitre. J’ai ouvert la vitrine pour la première fois de ma vie, avec grande fierté. À l’intérieur se trouvaient une dizaine de vieilles poupées sur lesquelles je ne me suis pas attardée. J’étais absorbée par la contemplation de ce carnet, posé sur la tranche au fond. J’ai délicatement écarté les poupées pour venir le prendre, et l’ai ouvert.

J'ai immédiatement reconnu l’écriture de ma grand-mère. Sur les quelques pages qui n’étaient pas vierges, se trouvaient des photos de chaque poupée se trouvant dans la précieuse vitrine. Les photos étaient accompagnées d’un court texte les décrivant et racontant leur histoire.

  

Mademoiselle Élisa. Autriche 1856. Achetée le 22.03.1967.
Tissu de soie et coton d’Inde. A appartenu à la cousine du même nom du compte Olsburgen de 1857 à 1862-1863 […] Puis fut donnée à Ralph Berghin. Estimée à 1250 livres.
   
     


Et ainsi de suite. J’étais ravie de découvrir chaque poupée, lisant leur histoire et les cherchant du regard dans cette vitrine.
Puis est venue la dernière poupée.


Pas de photo. Juste un long texte. De la même écriture, mais raconté d’une autre façon.

« Agnija ». Serbie. 19ème siècle. Le fœtus issu d’un avortement (de force ?) fut empaillé et maquillé comme un clown, et fut posé sur un socle, puis présenté dans un Cirque comme « L’enfant du diable ». Le propriétaire du cirque lui mit un système de tuyaux, pour que Agnija crache du sang d’agneau. L’attraction eut un grand succès.
   
     
Puis, son propriétaire l’abandonna dans la forêt, lorsqu’une maladie mortelle se répandit dans les villages, peu après le passage de son Cirque. C’est là que l’on perdit la trace du bel objet. Le propriétaire (H.G Zpilgim) se pendit un an plus tard, en 1837.
   
        


Même écriture mais couleur différente :

Elle s’est remise à cracher du sang. Je la mets dans la cave.
        

Idem :

J’entends des bruits. Je n’ose pas descendre.
        

J'étais horrifiée à l’idée que ma grand-mère ait possédé une chose comme celle-ci, et qui plus est, l'ait trouvé « belle » . À cette pensée, je me suis demandé à quoi cette horreur pouvait ressembler. Suivant la description, j’ai essayé de me faire une image dans la tête. J'ai réussi avec une facilité déconcertante. Puis je me suis souvenue d’avec quelles poupées je jouais étant enfant. L'une d'elles ressemblait à la description. Elle me faisait peur... Elle était rigide...

Et j'ai poussé un cri.


À l’ouverture de la cave, on n'a trouvé que des débris de meubles et des taches noires.


Rien d’autre.


vendredi 12 juin 2015

"Le gardien"

J'ai retrouvé ce texte dans de vieux documents OpenOffice appartement à une ancienne amie. Je ne sais pas si ce qu'il décrit est vrai ou non, mais pour une raison inconnue, c'est le seul texte qui ne soit jamais paru sur son blog. Mais je prends tout de même la liberté de le partager sur le mien.




"Le Gardien.

À ce moment là, ça faisait près de trois ans que je jouais à un jeu en ligne anglais très sympa et que j'aimais beaucoup : Dragon Cave. Il est assez simple et distrayant à la fois et le but est très facile à résumer : collectionner tout les dragons existants et s'en faire un véritable élevage.
Cependant, un étrange évènement m'est arrivé, il y a quelques temps, sur ce site. Quelque chose de terrifiant en fait...

C'était en mai, le 29 mai 2015. J'avais déjà une très belle partie à ce moment : plus de sept cents dragons, et environ trois ans d'ancienneté, comme je l'ai déjà dit.

J'avais même ouvert un sujet dans un forum français que je fréquentais régulièrement, le jeu étant à la base en anglais, c'était plus simple de former une autre communauté d'entraide dans la langue que je comprenais le mieux. Pas mal de personnes se sont jointes à moi et nous avons joué ensemble pendant un bon moment. Tout se passait à merveille, jusqu'à ce jour de mai.

Ce soir là, donc, je me suis connecté sur mon compte Dragon Cave pour surveiller mes œufs et mes bébés devenus adultes. J'avais sept œufs, la limite d'adoption, et tous se portaient au mieux.

J'ai admiré ma collection un petit moment, et alors que j'allais quitter le site – n'ayant rien à soigner ou à déplacer – j'ai remarqué un logo 'message privé' que je n'avais jamais vu avant. Il clignotait de rouge et un petit '1' était écrit à coté du symbole de courrier, comme si j'avais reçu quelque chose.

Tiens, il y avait une boîte mp directement sur le jeu maintenant ? Je croyais qu'on devait absolument passer par un forum pour discuter avec d'autres membres...

Ma réflexion était judicieuse, mais ce détail ne m'a pas choquée plus que ça. Les nouveautés sont, après tout, très régulières sur le jeu, et ça pouvait en être une.

Quand je cliquais sur le logo, j'étais redirigée sur une autre page, une liste de messages. En effet, j'en ai un dans 'réception', d'un utilisateur dont le pseudo est Deviance665. J'ai ri un peu en voyant le nombre.

Mais je ne me suis pas attardée là dessus non plus. Par contre le titre du message était beaucoup plus étrange... Il ne s'agissait que de trois petits points, comme s'il n'avait rien à dire.
J'ai tout de même cliqué pour savoir ce qu'il me voulait.

Encore une fois, j'ai été redirigée sur une autre page, et là, surprise : le message était en français ! Alors que tout le site était en anglais et que le seul moyen de connaitre ma nationalité, c'était de trouver le forum sur lequel je parlais de ce jeu...

Voici ce que disait ce message :
'Bonjour Delluna [Mon pseudo Dragon Cave] - vous êtes la millième personne que je rencontre. Pour célébrer cela, je vous offre un œuf de Guardian of Nature. Vous pouvez le récupérer en cliquant sur le lien ci-dessous.'

Suivi du fameux lien de téléportation que je n'ai pas pu conserver, vous comprendrez bien vite pourquoi.

J'étais tout d'abord très étonnée par ce message. En fait, tout ce qu'il contenait était presque irréaliste. Le fait que je sois la millième rencontre et le lien étrange annonçait d'ailleurs très clairement que c'était une farce. En plus, les Guardian of Nature ne s'obtiennent qu'après une quête longue et périlleuse qui prend parfois plusieurs années et il est impossible de donner leurs œufs pour cette bonne raison.

De plus, le jeu possédait des dragons trophée. S'il fallait récompenser un joueur pour une raison quelconque, ce serait ça qui aurait été envoyé !

Et de toutes manières j'avais déjà un couple très productif de Guardian of Nature, je n'avais pas envie d'avoir un troisième œuf.

J'ai alors cliqué sur le profil du joueur qui m'avait envoyé son soit-disant cadeau, pour découvrir un compte totalement vide.

Il ne possédait aucun dragon, aucune récompense, rien. C'était surement juste un troll qui s'amusait à envoyer des messages fake aux autres joueurs.
J'ai levé les yeux aux ciel. Ça commençait bien, avec cette messagerie interne...
Cependant, au lieu de la fermer pour quitter le jeu, je suis revenue sur la page précédente et j'ai relu le message reçu. J'ai eu la surprise de voir que le message avait été modifié entre-temps.

Il me semblait que les caractères avaient changé. Ils étaient avant en police treize normale, voilà qu'ils étaient en police quinze et gras...
J'ai refermé ma messagerie. Je n'avais peut-être simplement pas relevé ce détail, trop étonnée par le contenu fantaisiste du message.

Je suis retournée sur ma page de dragons en me disant que de toutes manières, je n'avais plus de place pour un nouvel œuf.
Après cette étrange expérience, je me suis rendue sur le forum français pour raconter ce qui m'était arrivé et mettre en garde les autres.
Voici à quoi ressemblait notre discussion :

Delluna 29 Mai 2015 21:26
Salut tout le monde. Aujourd'hui j'ai reçu un message étrange par la nouvelle messagerie privée interne de Dragon Cave, d'un joueur qui s'appelle Deviance665. Il me proposait un œuf de Guardian, enfin une connerie quoi... Donc si vous recevez un message de lui, faites gaffe et cliquez pas, au mieux c'est un lien screamer, au pire c'est un virus...

LupaLuna 29 Mai 2015 21:29
Coucou Del'
Désolé de te casser ton délire, mais il n'y a aucune messagerie interne à Dragon Cave   :o  . Enfin je ne l'ai peut-être pas vue. Un œuf de Guardian ? Vive les kikous !

Nestea 29 Mai 2015 21:33
Salut. Désolé, mais je n'ai pas non-plus de messagerie privée sur ma partie.
Dans tout les cas, ne clique surtout pas sur le lien, comme tu dis ça peut être un virus, et tu aurais l'air maligne après si tu es touchée.

Delluna 29 Mai 2015 21:36
Vous n'avez pas de messagerie ? Bizarre Oo...
Non, bien sur, je n'ai pas cliqué sur le lien, je suis pas folle à ce point ! (en plus j'ai déjà des Guardians, alors qu'est-ce que je m'en fiche !)
Ben merci pour vos réponses   :)
Moi je vais me coucher à +

J'ai refermé mon PC et je suis allée dans ma chambre pour passer une bonne nuit.
Le lendemain, comme c'était le week end, je me suis levée avant ma mère, vers sept heures, et je suis descendue retrouver mon ordi.
Je l'ai allumé et suis retournée sur Dragon Cave pour voir si mes derniers œufs avaient éclos... Et à mon grand étonnement, c'était le cas !
Sept bébés dragons s'étalaient sous mes yeux, tous en bonne santé. Ce qui m'étonnait, c'est qu'il restait encore pas loin de six jours sur leur timer, et qu'un œuf n'éclot que quand il ne lui en reste plus que quatre, grand maximum.

Je n'ai pas fait attention à ce détail, j'ai tout de suite commencé la reproduction d'autres dragons pour mettre à profit le gain de place. Autant en profiter non ? Au bout de quelques minutes, j'avais rempli six des sept espaces par deux dragons d'or, trois wyvernes et un pygmée.

Mais au moment de faire le septième accouplement, j'ai vu un logo apparaître en haut de ma page : la messagerie avait encore reçu quelque chose.
J'ai cliqué. Peut-être que je n'aurais pas dû, mais à vrai dire je venais de me réveiller et je n'étais pas encore très fraiche.

Le message était du même joueur, Deviance665. Je cliquais dessus, plus pour le faire disparaitre que pour le lire, mais la police d'écriture avait encore changé, elle était en taille dix-huit, gras et soulignée. Il me semblait voir une image en arrière-plan. Pas l'habituelle grotte du jeu, mais quelque chose d'autre. Une sorte de sprite de dragon classique que je n'arrivais pas à identifier, même si la couleur violette me rappelait le Guardian of Nature. Mais quelque chose de malsain s'en émanait... J'ai lu le message, de plus en plus sceptique.

'Tu peux bien le prendre, maintenant ! Alors prends-le !'

J'ai fait des yeux ronds. C'était la meilleure ! Voilà qu'il commençait à me donner des ordres ! Avec énervement, j'ai cliqué sur le logo de la poubelle pour supprimer le message. Mais alors que je m'apprêtais à cliquer sur le pseudo du joueur pour le mettre en liste noire et enfin avoir la paix, j'ai été redirigée, sans que je le veuille, sur un lien de téléportation.

Celui que le type m'avait envoyé, le fameux Guardian que j'avais 'gagné'. Contre toute attente, je me suis rendue compte qu'il semblait en effet que tout soit en règle.

L'œuf était en apparence normal, et le lien était semblable à ceux que je recevais ou envoyais lors d'échanges avec des amis. Je n'avais qu'à taper mon mot de passe pour récupérer l'œuf.
Ho, et puis zut ! Je le prends, et au pire je peux toujours le tuer.
Je n'aimais pas vraiment tuer des œufs sur Dragon Cave. D'ailleurs je ne l'ai fait qu'à mes touts débuts. Mais si il le fallait vraiment, je n'hésiterais pas. J'avais déjà deux 'vrais' Guardians, garder ce fake était pour moi comme un sacrilège quand on voit la rareté et la célébrité de cette espèce.

Une fois redirigée sur ma page de dragons, j'ai vu que l'œuf bleu luisant était bien à sa place, avec les autres. Il n'avait aucune vue, aucun point, comme n'importe quel œuf qui vient d'être obtenu.
Je cliquais dessus. Le timer affichait sept jours restant et rien ne le différenciait d'un Guardian obtenu avec une invocation classique.
J'ai lu le texte qui décrit brièvement chaque œuf en dessous de mon nouveau protégé... Et ça a été la première chose anormale que j'ai vue sur cet œuf.

This egg glows mysteriously... But...

J'ai relu une seconde fois, puis je me suis rendue sur le Wiki de Dragon Cave pour lire la description d'un œuf de Guardian normal. Le 'But...' ne figurait pas dessus, et je ne l'avais jamais remarqué sur mes deux autres dragons de cette espèce.

Quand je suis retournée sur la page de mon jeu, j'ai constaté que le petit mot qui avait attiré mon attention avait disparu. J'ai cliqué ensuite sur 'action' pour voir si je pouvais bien tuer l'œuf en cas de besoin. J'ai découvert alors que je pouvais, en plus, l'abandonner. Cette action était pourtant interdite pour le Guardian of Nature !

Toute étonnée, j'ai quitté le jeu, sans mettre les œufs en couveuse : c'était ma technique pour ne pas qu'ils tombent malade le premier jour et risquent la mort.
J'ai alors décidé d'aller sur le forum. Comme je n'avais pas vraiment envie d'avoir trois Guardian, ayant déjà un mâle et une femelle, je préférais encore le donner à quelqu'un.
J'ai lancé une nouvelle conversation sur le sujet.

Delluna 30 Mai 2015 7:27
Coucou tout le monde. J'ai cliqué par erreur sur le lien du Guardian qu'on m'avait envoyé et il n'a pas l'air anormal. J'aimerais quand même le donner, en fait, donc si quelqu'un le veut, qu'il me le demande (j'ai pas envie d'avoir trois Guardian, je devrai changer toute ma disposition, et j'aime bien en avoir un au dessus des œufs et bébés et l'autre en dessous. Je ne saurais pas quoi faire de celui-ci...

LupaLuna 30 Mai 2015 7:33
T'es folle Del !
Ça aurait pu être un virus ! Moi j'aurais jamais cliqué ! Enfin, si il marche et que t'en veux pas, je le veux bien moi. Mais je répète t'es vraiment dingue !

Krystale 29 Mai 2015 7:36
Je confirme, tu as pris des risques, Delluna. D'ailleurs si j'étais toi, je m'en débarrasserai tout de suite, et Lupa je te conseil de ne pas le reprendre. Ce n'est pas normal d'avoir un Guardian aussi facilement, même si c'est très tentant, je le reconnais.

LupaLuna 30 Mai 2015 7:40
Au pire je peux aussi l'abandonner, non ? :3 De toutes façons un petit œuf ne peut pas faire crasher toute une partie non ? Allez Del, tu peux me l'envoyer si tu veux :3 !

Delluna 30 Mai 2015 7:43
Ok, je te l'envoie de suite. Juste le temps que je prépare le lien de téléportation et il est à toi   :)   Sois quand même prête à le tuer si besoin...

En retournant sur ma partie Dragon Cave, j'étais bizarrement très soulagée à l'idée de me débarrasser de cet œuf.
Mais quand je suis arrivée sur la page des dragons, j'ai sursauté !
Tout mes œufs et bébés étaient malades. Même ceux récupérés le jour même et pas encore mis en couveuse ! Pourtant, un œuf ne tombe malade que quand il a trop de vues trop rapidement.
Il m'a fallu quelques minutes, avec mon PC un peu lent, pour soigner tous mes dragons atteint par le mal mystérieux en les masquant des vues des autres utilisateurs. J'ai alors réalisé que le seul qui avait échappé à la curieuse épidémie était le Guardian reçu un peu plus tôt.

Il ne m'en a pas fallu plus pour me convaincre, tant pis pour LupaLuna, elle comprendrait. J'ai à nouveau cliqué sur l'œuf. Cet œuf était vraiment trop étrange, il ne pouvait qu'être infesté de virus.

'This egg glows mysteriously... But... He is...'

La description avait encore changé ! Deux mots étaient encore apparus sans raison. J'en étais certaine. Sans plus attendre, je me suis rendue sur 'action' et ai choisi 'kill'. Je me fichais de savoir que c'était un Guardian, il me posait vraiment trop de problèmes, et je n'avais pas envie que tous mes nouveaux œufs soient malades à cause de lui.

J'ai tapé mon mot de passe, j'ai confirmé le classique 'This action is IRREVERSIBLE !' et j'ai été redirigée sur la page de meurtre. Je m'attendais à trouver un œuf brisé, mais à mon grand étonnement, il était encore intact. L'action, pourtant, ne pouvait échouer que quand on essayer de tuer un adulte, mais elle réussissait toujours avec les œufs !

La phrase 'This egg survives' est alors apparue à la place de la description classique de l'œuf du Guardian of Nature.

Mon cœur commençait à battre plus fort. Il survit ? Ça voulait dire que je ne pouvais pas le tuer ? Non... Je n'allais quand même pas devoir garder cette chose !

Je redoutais le pire. Je suis retournée dans 'action', sélectionnant cette fois 'abandon'.
J'ai retapé tous les codes et les confirmations nécessaires. Cependant, après le 'this action is irreversible !' un autre message est apparu.

'Are you sure you want to do that ?'

Étonnée, j'ai cliqué sur 'yes', et j'ai attendu le message disant que l'œuf était parti de chez moi. Cependant, ce fut un autre avertissement qui apparut à l'écran.

'You assume responsibility, really?'

J'ai regardé le texte, éberluée, je l'ai relu pour être sûre d'avoir bien compris – sans être bilingue, je me débrouille pas mal en anglais – et j'hésitais avant d'encore cliquer sur le 'yes', de plus en plus terrifiée par cet œuf. Un troisième message d'avertissement est alors apparu. Je me suis mise à trembler devant mon PC.

'Are you absolutely sure, this is your last word ?'

J'ai mitraillé l'icône 'yes' comme une folle, avant de pousser un énorme soupir de soulagement, quand le message de disparition de l'œuf est enfin apparu. Il ne pouvait pas être tué, mais au moins, on pouvait s'en débarrasser d'une autre manière. C'était déjà ça.

Je suis retournée prestement sur ma page de dragon pour vérifier qu'il était bien parti. Et non seulement c'était le cas, mais en plus, tous mes œufs et bébés malades avaient été miraculeusement guéris.

Je les ai tous remis en couveuse et me suis empressée de remplacer le mauvais Guardian par un de mes dragons préférés : un Sunsong Amphipter.

J'ai revérifié trois fois mon élevage en entier, avant de quitter le site pour expliquer à LupaLuna ce qui s'était passé avec l'œuf et pourquoi je m'en étais immédiatement débarrassée. Cela fait, j'ai éteint mon ordinateur. Malheureusement, je n'ai pas pu tenir plus d'une heure sans que l'envie me prenne de retourner sur ma partie, voir si tout allait bien. Mais de tout le reste de la journée, il ne s'est rien passé.

Le lendemain, je me suis reconnectée sur ma partie, pour surveiller si quelque chose était arrivé pendant la nuit. Aucun de mes œufs et bébés n'avait subi quoi que ce soit, tous se portaient à merveille. J'ai constaté cependant que ma messagerie clignotait à nouveau. Ça m'agaçait profondément, car je croyais que c'était encore le petit malin qui m'avait envoyé le 'bad egg' du Guardian et qui revenait à la charge.

Cette fois-ci, je le supprimerais définitivement de ma liste de contacts, et j'enverrais un message aux admins du site pour leur signaler le petit plaisantin.
Cependant, le message ne venait pas de lui, mais de Dragon Cave. Peut-être était-ce pour me prévenir que le gars avait été banni, ou bien me demander, justement, d'où venait le Guardian que j'avais relâché.

Mais le contenu du MP m'a fait frémir. Il avait beau provenir du site, il était en français, ce qui me faisait encore plus peur.

'Vous ne l'avez pas gardé. Vous ne vous êtes pas sacrifiée. Un autre payera pour vous votre manque de courage.'

Le tout suivi d'un lien de compte normal, ceux qui permettent de voir les parties des autres joueurs rapidement.

J'ai cliqué dessus, pour découvrir le compte d'une personne vraisemblablement plus jeune que moi sur le jeu. Elle ne possédait que les trophées en bronze des cinquante dragons et le prix du dernier Noël. Elle avait également cinq œufs : quatre de dragons classiques, mais malades, et un... De Guardian of Nature.

Je ne m'inquiétais cependant pas plus que ça. Elle se rendrait bien compte que cet œuf fiche le bordel sur son compte, et elle le jetterait. Il finirait bien par crever, de toutes façons.

J'ai cliqué sur mon ancien œuf. Pendant la redirection de la page, j'ai à peine eu le temps de distinguer le sprite classique d'un Guardian of Nature aux yeux crevés et baignant dans son propre sang, les ailes déchirées et le cœur pendant entre ses deux pattes avant.
J'ai sursauté, mais avant d'avoir bien compris s'il s'agissait de mon imagination ou de la réalité, j'étais arrivée sur la page de l'œuf.

Il semblait plus sombre qu'avant, plus maléfique. Et à mon grand étonnement, son timer était revenu à sept jours. Peut-être était-ce tout simplement à cause de l'échange. La description était cependant restée la même que celle que j'avais vue après ma tentative de meurtre, à une différence près.

'This egg survives. It never dies.'

Cet œuf ne pouvait pas mourir.

Mon cœur s'est figé dans ma poitrine. Le joueur avait dû lui aussi essayer de tuer l'œuf, mais ça n'avait pas marché. Pourquoi alors ne s'en était-il pas débarrassé en l'abandonnant ?
Peut-être qu'il ne pouvait pas abandonner une nouvelle fois un œuf qui l'avait déjà été, ou n'y avait-il pas pensé...

Désolée, mais impuissante, je me suis déconnectée, non sans avoir vérifié quels dragons possédait le membre en question. Il n'en avait que deux espèces rares. S'il devait recommencer sa partie, ça ne serait pas trop difficile. Je lui souhaitais bien sûr que ça n'arrive pas. Mais c'était toujours mieux que de recommencer 700 dragons, comme moi.

Le jour suivant, je suis retournée à nouveau sur le site. Mon propre élevage était tout à fait normal, plusieurs de mes bébés étaient devenus des adultes. Mais en cliquant sur le premier adulte, pour le nommer, j'ai constaté quelque chose qui changeait de l'ordinaire.

Habituellement, en dessous du sprite du dragon adulte, il y a trois description. Les deux premières sont usuelles à tous les dragons, et ne changent jamais pour aucune espèce. Seule la troisième est spécifique à chaque race, portant le nom de l'espèce, ainsi que ses caractéristiques.
Cependant, sur celui-là, un message supplémentaire était apparu entre les deux premiers et le dernier texte.

'This dragon was cursed, he doesn't want to breed.'

J'ai regardé ensuite dans ses actions, constatant le même message à la place de 'breed'. Je me suis rendue alors sur la page d'un autre dragon de même espèce, et j'ai remarqué que ce message n'était pas apparu sur lui, et qu'il pouvait produire une descendance tout à fait normalement. Il me semblait donc que seuls les bébés qui avaient été malades à cause du Guardian souffraient de cette malédiction.

Je me suis tout de même occupée des dragons devenus adultes – leur stérilisation ne me dérangeait pas du tout, du moment qu'ils étaient en vie et que les autres allaient bien. Au pire, je pouvais toujours capturer des dragons sauvages - je me suis rendue, sans vraiment vouloir faire ce que je faisais, sur le compte du nouveau propriétaire de mon Guardian.

Le fond y avait complétement disparu. Tout les œufs et les bébés du joueur étaient morts, à l'exception du maudit.
Tous les sprites de ses dragons adultes semblaient tristes, même agonisants parfois, les dragons à deux têtes s'entre-dévoraient. Cependant, les bêtes d'espèces destructrices avaient des expressions épouvantables. Leurs regards étaient soit vides, soit fous, et ils semblaient me suivre du regard au fur et à mesure que je descendais sur la page.

À un moment donné, le site s'est emballé à cause de la vitesse de la roulette de ma souris, et pendant la redirection, j'ai vu cette même image terrifiante du Guardian. Il semblait cette fois encore plus fou, comme prêt à m'attaquer. Épouvantée, je suis retournée sur mon propre compte, j'ai encore vérifié qu'aucun de mes dragons ne souffrait de ce genre de 'problème'.

Je suis ensuite allé sur le forum officiel de Dragon Cave pour contacter les admins directement. Je ne voulais pas me servir de la messagerie qui ne m'avait, jusque là, apporté que des ennuis.
Avec un anglais approximatif, j'ai expliqué la situation au premier pseudo d'admin que j'ai trouvé, suivi du lien du compte piraté par le bad egg. Ensuite, j'ai refermé mon PC, mais des dragons fous et mourants me hantaient sans cesse.

Un peu plus tard dans la journée, je me connectais à nouveau sur mon ordinateur pour regarder un film et me détendre un peu, loin de cette histoire de fou.
Mais après avoir lancé internet, un message est apparu, un très court instant, sur mon écran.

'Je croyais que tu assumais ton abandon.'

Ça n'a duré qu'une fraction de seconde, avant de me rediriger sur le film que je voulais voir. Je n'avais même pas eu le temps de réagir.
Bien que je n'aie plus rencontré de problèmes par la suite, je commençais vraiment à me sentir mal.

Pendant la nuit, ce message me revenait sans cesse à l'esprit. Je devenais de plus en plus angoissée, alors je me suis décidée à ne plus me soucier de ce joueur, ni de ce bug idiot. Je devais m'occuper de ma partie, éventuellement de celle de mes amis du forum français, mais de personne d'autre.
Mais le lendemain, quand je me suis connectée sur ma partie, j'ai frémi. J'avais encore reçu un message privé. J'hésitais un long moment avant de l'ouvrir, et de découvrir un nouveau message de Dragon Cave. Mon cœur battait la chamade. Le dernier message de ce genre était le lien de la nouvelle victime du bad egg, alors peut-être que celui-ci était une autre menace du style.

Pourtant, j'ai cliqué dessus, ayant un petit espoir que ce soit la réponse à mon signalement de la veille. Mais ce fut un autre message en français qui apparut...

'Bonjour Delluna.
N'aviez-vous pas été prévenue ? Vous avez libérer l'œuf, malgré les mises en gardes. Vous auriez pu le laisser chez vous, là où il n'aurait eu que peu d'impact. Vous disiez pourtant assumer votre choix, non ? À présent, vous n'aurez plus aucun choix. Contemplez votre œuvre, c'est tout.
Deviance665.'

Immédiatement après avoir lu le message, mon PC s'éteignit brusquement, me faisant sursauter. Pendant dix secondes, j'ai vu apparaitre très clairement l'image d'un Guardian of Nature noir, mort, aux yeux pendant de chaque cotés de sa tête, les ailes tranchées, le sang giclant et une atroce grimace de douleur sur la mâchoire.
Les dix secondes passées, mon ordinateur a redémarré de lui-même et s'est reconnecté, seul, sur Dragon Cave. Un message est alors apparu, le dernier que j'ai reçu de ce jeu.

'Ça aurait dû être toi, mais tu n'as pas eu la force d'assumer ton choix. Maintenant, contemple ta création.'

Derrière ce message, je pouvais apercevoir la silhouette d'une petite fille. Elle était floue, elle bougeait un peu, mais ça coupait par moments. J'ai alors réalisé que ma web cam fonctionnait - je la pensais foutue depuis longtemps !

Elle pleurait, j'entendais même sa petite voix aiguë, ténue et crépitante à cause de la mauvaise qualité de la communication.

« Qu... Qu'est-ce qui t'arrive ? Qui es-tu ? Tu... Éteint ton ordinateur, vite ! Ne pense plus à ce que tu vois... »

Mais elle ne m'écoutait, ou ne m'entendait pas.

Elle a pris quelque chose que je distinguais très mal et se l'est enfoncé dans le visage. Mais j'ai été redirigée sur une autre page avant d'avoir eu la certitude qu'elle se faisait vraiment du mal.


J'étais de nouveau sur la page d'accueil de Dragon Cave.
Je me suis alors rendue compte que ma partie avait été piratée, et que je ne pouvais plus accéder à mon jeu. Et là où on pouvait entrer le pseudo, il n'y avait que deux mots :

'First dead'

Mais ça m'était égal : je ne voulais plus entendre parler de Dragon Cave. Jamais je n'y suis retournée depuis, pas même pour voir si le bad egg continuait d'y semer la terreur.
Je n'assumais pas ce qui était arrivé...
Par ma faute."




Après la lecture, je suis allé voir sur le jeu que l'auteur mentionne. Il existe toujours, le compte de Delluna aussi. Mais n'est plus actif depuis la fin de la rédaction de ce texte. Je n'ai trouvé aucune explication logique...



mardi 9 juin 2015

Le projet militaire australien


Il y a maintenant près de quinze ans, l'Australie voulait avoir une puissante force militaire, et ce au-delà de l'imagination. En sachant que les États-Unis étaient en tête par rapport à ce sujet, surtout matériellement, le gouvernement Australien a décidé de lancer leur projet secret : Le Projet Militaire E-21. Pourquoi E-21 ? Parce que ce dernier est un composant créé par des scientifiques afin d'élaborer ce projet. Aujourd'hui encore, il n'y a presque aucune fuite d'informations concernant la nouvelle militarisation de leur armée. Ce qui suit est l'ensemble des notes que l'on a pu récolter sur une base Australienne, à 49km de Sidney. Ces dernières ont été écrites à la fin des expériences. D'autres carnets peuvent encore être retrouvés.


__________________________________________


Voilà, je suis en chemin. Le courrier de ma confirmation m'a juste stupéfait. Je ne pensais pas y participer, et pourtant.
Je suis parti avec d'autres personnes, des scientifiques sûrement.
Même si je suis excité, le fait de ne pas voir la route me stresse.
Ils aiment garder absolument tout secret on dirait !
Tout ce que je sais pour le moment, c'est qu'on nous amène à la Base Edwards.

*
Je ne savais pas trop quoi fabriquer au début. Nous n'avions qu'une grande salle avec du matériel.
Le débrief a tout rendu plus clair : c'était un sérum qu'ils voulaient.
On nous avait donné une éprouvette avec un liquide dedans. Ça ressemblait à du sang, mais d'après ce qu'on nous avait dit, ça n'en était pas.
C'est vrai que fabriquer un sérum avec un tas de matériel, des ordres et une base liquide inconnue n'est pas précis et même improbable...
Et pourtant, après des jours de travail, on a enfin trouvé la bonne composition.

*
Il s'est avéré que d'exposer la substance à un rayonnement ionisant pendant quelques secondes et ajouter un composé extrait du H1N1 provoquait un changement radical quant au contenu de l'éprouvette. Ne pas savoir ce qu'il y avait au début m'angoisse et me rend curieux.
Lorsque j'ai réussi cet exploit, le directeur des opérations est venu, accompagné de trois soldats, afin de récupérer ce que j'avais créé. À proprement parler, nous n'avions jamais su le pourquoi de cette fabrication. Ils l'ont expliqué un peu après, et ce qu'ils prévoyaient de faire… m'horrifiait un peu.

*

Le lendemain de ma découverte, ils ont invité tous les scientifiques de notre section afin de présenter leur ''révolution'', comme ils l’appelaient.
Le Projet E-21, nom du composé fabriqué, et maintenant nom du projet.
Comme je l'ai écrit précédemment, ils ont directement pris mon composé avant même que j'aie pu faire les tests de routine, et lors de la conférence, ils nous ont révélé ce que j'avais créé.
Un sérum unique en son genre, une ''pure merveille'' ; ce dernier renforçait considérablement le système immunitaire, et pouvait apparemment améliorer toutes les capacités d'une personne.
Et je comprenais mieux pourquoi ils nous avaient réquisitionnés pour cette expérience. Maintenant, la deuxième phase du Projet E-21 était de faire des tests sur les animaux, des rats plus précisément. Si vite.

*

Pendant deux ou trois jours, ils nous ont gardés dans des chambres individuelles dans le complexe, sans nous livrer la moindre information.
Je ne sais toujours pas ce qu'ils comptent faire, mais ce silence me rend nerveux.

*

Le seizième jour, les tests avaient débuté. Je marchais droit vers la deuxième branche de mon laboratoire, et je regardais autour de moi.
Le personnel s’agitait dans tous les sens, les haut-parleurs criaient de se rendre en salle de test, on se croyait en pleine guerre avec un tel vacarme.
Le chef de notre section m'a désigné comme coordinateur, alors je pensais que tout irait bien. On a commencé doucement ; une injection pour les seize sujets-tests. Deux des rats sont morts quelques minutes après les injections, pas les autres.
Après quelques théories, on a conclu que ces derniers avaient mal réagi au sérum, un cas envisageable pour les tests sur les hommes. Les quatorze autres rats ne semblaient pas subir d'effets néfastes les premières minutes.

*

Un vacarme monstre est sorti des haut-parleurs aujourd'hui, alors que nous étions dans nos dortoirs.
J'ai entendu les émetteurs des soldats s'approcher. Ils allaient dans toutes les chambres.
Ils nous ont dit que deux scientifiques de rang 3 (cela signifie qu'ils surveillent les sujet-tests) avaient été bannis du complexe.
Et pourtant, ce matin quand je suis allé voir, il y avait encore toutes leurs affaires.

*

Encore une fois, le général et le commandant des opérations nous ont demandé de ré-intégrer nos chambres, et ce pendant deux jours, à nouveau.
Je ne savais vraiment pas ce qu'ils voulaient faire, et ça m'inquiétait. Que faisaient-ils ? Pourquoi ? Dans quel but ? Pourquoi le cacher ?
Toutes ces questions m'obsédaient. Je voulais des réponses. Ou bien rester enfermé dans ce complexe m'a rendu un peu paranoïaque, je n'en sais rien.
Pour l'instant, je vais me contenter de suivre les ordres et de ne pas me faire remarquer, encore faudrait-il qu'on me renvoie du projet.

Mieux vaut ne pas attirer l'attention.

*

Aujourd'hui, nous avons pris une dizaine de rats de laboratoire. On leur a fait faire plusieurs séries de tests d'abord simples, puis compliqués.
Tout d'abord, nous n'avons pas injecté le composant modifié dans leur sang, afin de compléter les tests plus tard sous les effets de l'E-21.
La plupart consistent en des manipulations simples :
#1 - Trois boutons dont deux infligeant de légères décharges électriques.
#2 - Deux bouts de nourriture empoisonnés, à voir s'ils mangent ou non.
#3 - Résolution de calculs simplistes à l'aide de boutons poussoirs.
#4 - Injection d'un sérum de référence et mesure de la réponse immunitaire via une prise de sang.
#5 - Ouverture d'une porte via un levier à l'intérieur de la cage, derrière la nourriture, à voir s'ils le trouvent et l'actionnent.
#6 - Observation de la réaction du corps envers un autre corps étranger.
#7 - Seul vrai test de force à souligner : Soulever son poids à une masse encore indéterminée.

Je n'ai pas tout noté, mais pour l'instant les quelques tests se résument à ça.
Je ne sais pas par contre s'ils vont débuter les injections juste suite à ces tests-là.
Cela pourrait être dangereux, ou bénéfique. Attendons de voir.

*

Quatre jours sont passés, et le chef de section m'a permis de noter les évolutions des sujets-tests.
Après les derniers examens, ainsi que les injections qui ont suivi (il s'avère que j'avais eu raison), ils nous ont fait prendre des notes.
Voilà mot pour mot ce que j'ai pu écrire, après toutes les expérimentations passées des sujets :

Sujet n°1Décédé. / Forme de cancer avancée provoquant un arrêt cérébral et respiratoire total.
Sujet n°2Intelligence décuplée, force multipliée, mais vision altérée. Plus d'ouïe. / Ce sujet a réussi à ouvrir sa cage et à la refermer pour chercher sa nourriture. Il a pu porter des objets de plus de deux fois son poids. Mais il ne réagit à aucun son et semble ne plus percevoir certaines couleurs, on conclut donc que son odorat s'est considérablement amélioré.
Sujet n°3Décédé. / Mêmes problèmes que le premier sujet.
Sujet n°4Mêmes capacités que le Sujet n°2. Aucune des tares observées cependant. / Tous les tests se sont révélés positifs.
Sujet n°5Présence de pustules hautement contagieuses, déficience immunitaire drastique. Maladie transmissible pour l'homme envisageable, incinération du corps prévue. / L'injection d'un nouvel élément ne fait pas réagir le système immunitaire, ni l'injection d'un quelconque virus.
Sujet n°6Excès de violence envers l'Homme, mais comportement tout à fait normal une fois isolé. Force et agressivité décuplées, aucune autre observation pour le moment. / En mordant un scientifique, ce dernier a enfoncé ses dents jusqu'à atteindre l'os, même à travers les gants.
Sujet n°7Décédé. / Éruptions cutanées violentes et extrêmement contagieuses avant agonie. 
Sujet n°8Décédé. / Même cas que le Sujet n°1.
Sujet n°9Intelligence décuplée, force multipliée, système immunitaire renforcé. Aucun trouble de santé, aucune agressivité. Le test s'avère marcher. / L'injection de la rage dans son corps ne l'a pas rendu malade ; il a combattu et vaincu la maladie en un temps record de six heures environ. Même résultat pour les tests de force et d'intelligence que le Sujet n°2, contrairement à un rat de base.
Sujet n°10Même comportement et mêmes symptômes que le Sujet n°9.
Sujet n°11Aucun changement. / Incinération prévue dans quelques heures si pas de changements d'ici là.
Sujet n°12Décédé.
Sujet n°13 Aucun changement. / Même cas que le Sujet n°11.
Sujet n°14 Dernier cas étrange ; ce dernier s'est mordu le corps violemment, et s'est mutilé. Nous ne savons toujours pas si cela est dû à une mauvaise réaction face à l'injection ou si le sujet-test l'a fait en ne s'en rendant pas compte. À étudier.

En ce qui concerne l'intelligence, je n'ai pas pu y participer. Seuls les rangs 4 (hauts-gradés de la branche actuelle) le pouvaient.
Je n'ai aucun collègue dans cette partie des expérimentations, alors seules de vagues rumeurs circulent.

Voilà tout ce que l'on a pu relever. Maintenant, on sait que ce sérum (voire virus modifié) peut s'avérer létal, en tout cas 8 fois sur 16.
Une chance sur deux que ça marche. On peut dire que c'est vraiment réduit pour ce coup-ci.
Dans la soirée qui suivait les observations des sujets-tests, on nous a félicités pour notre implication et notre travail.
Ils m'ont surtout applaudi moi, grâce à ma ''merveilleuse découverte'', d'après les paroles du directeur.
Puis la nouvelle est enfin venue ; on allait débuter les tests sur les humains.

Pourtant, ceux avec les rats ne me semblaient pas vraiment encourageants.
J'ai l'impression qu'il vont vite pour créer autre chose, c'est pas possible...

*

En rentrant dans ma chambre, je n'en revenais tout simplement pas.
Débuter si tôt les expériences sur les humains ! Avec si peu de chances de réussite sur les rats, cela me faisait tout simplement peur.
Une chance sur deux de mourir, une chance sur deux de vivre. Et encore, quelques chances aussi de développer une maladie depuis cette souche.
Mais je ne dois pas contester les ordres donnés. Je pense commencer à développer un antidote contre la souche, simple précaution.
Avec d'autres collègues de service et mes explications, je pense qu'ils seront d'accord. On verra tout cela demain.

N-P : commencer la fabrication de 00:16 (passage des soldats) à 2:58 (une heure avant le démarrage des opérations).

*

Aujourd'hui a commencé la Phase 03, et finalement tout va bien. Pour le moment.
Ce matin ont débuté les premières injections ; deux volontaires pour le projet et trois soldats du complexe. Je ne sais pas vraiment si on les a forcés, manipulés ou même menacés. Je me fais peut-être des idées. On leur a fait une prise de sang afin d’appréhender les possibles soucis.
Tant que tout va bien, je n'aurai pas à me faire du soucis. Je continuerai plus tard.

*

Je ne sais pas ce qui se passe, mais en tout cas ça me… perturbe. Tout allait bien ce matin, mais pendant l'après-midi, on nous a… imposé des choses. Voilà ce que l'on nous interdit et ce que l'on nous impose formellement dès maintenant, sous peine de renvoi (mais je penche pour autre chose de plus atroce) :
-Plus de communication en dehors des expériences avec qui que ce soit,
-Plus de prises de notes personnelles,
-Surveillance imposée 24/24h auprès des scientifiques,
-Sécurité accrue.
Je ne sais pas s'ils le font pour notre sécurité ou la leur. Peut-être même pour personne.
Peu importe leurs règles, je garde mes notes.

Notre vaccin n'est pas encore terminé. Je veux qu'il soit terminé, afin de mettre fin à tout ceci si ça dégénère. Mais avec ces nouveaux ordres qui restreignent absolument tout, cela va être dur à concevoir.
D'ailleurs, il n'y a plus les échantillons de sang des "volontaires" dans le laboratoire n°5. La zone a été mise en quarantaine.

*

Les expériences avancent. Les cinq sujets commencent à réagir à ce qu'on leur a injecté. Le premier a commencé à avoir de violentes convulsions, tout comme le deuxième et le cinquième.
Les autres, toujours endormis (chaque sujet a été endormi afin de leur faciliter la transition) ne réagissent toujours pas.
Leur électroencéphalogramme est stable, aucune perturbation pour le moment. Il faut que ça continue comme ça.
Les prises de sang n'ont encore rien révélé d'anormal.

*

Voilà maintenant cinq jours depuis mes derniers écrits. Ces enfoirés de gardes ont fouillé nos affaires, et ont presque trouvé mon carnet.
J'ai pu le récupérer mais je reste sur mes gardes.
Encore heureux que mes autres collègues peuvent me tenir au courant des rondes occasionnelles des gardes.
Et pour l'instant, beaucoup de choses se sont passées.

Premièrement, le deuxième patient est dans un très mauvais état. Le diagnostic a été très clair :
-Vue totalement brouillée, rétine en cours de nécrose,
-Impossible de réveiller le patient sans risque létal,
-Ouïe dégradée,
-Problèmes de coordination des mouvements (bras droit et les deux jambes).
Ce dernier sera incinéré dans les plus brefs délais... encore un.

En ce qui concerne les trois suivants, tout va bien. D'après les prises de sang, leurs lymphocytes réagissent plus vite en cas de maladie. Et une chose encore plus incroyable : en leur infligeant des blessures légères dans le cadre des tests, nous avons constaté que leur peau et leurs organes peuvent maintenant se régénérer plus vite. Les extrapolations que nous avons faites en envisageant différents cas de blessures graves sont ahurissantes. Quand un humain normal met vingt-huit jours pour que sa peau se renouvelle, ce dernier pourrait le faire en une heure. Quand un homme normal met des mois pour retrouver l'usage de sa jambe après une blessure grave, ce dernier ne mettrait que cinq jours.

Mais ces cas sont uniques. Il a fallu les réveiller pour qu'ils puissent se ré-adapter par rapport à leur capacités.
Par contre, le dernier cas n'a pas eu cette chance. Après des heures de convulsions, du sang a commencé à sortir au coin de ses yeux et de petites tumeurs se sont formées. Il s'est débattu et a envoyé un docteur et un chirurgien à l'infirmerie pour blessures légères. Même comportement que le Sujet n°6 lors des premiers tests.
Ce dernier sera isolé afin de ne pas risquer de blessures graves, et si le comportement persévère, alors il sera incinéré.

Les incinérations doivent être appliquées pour éradiquer toute trace du composant. Ce n'est pas à négliger.
Nous attendons encore quelques évolutions envers les trois autres cas, et le premier restera isolé jusqu'à nouvel ordre.

*

Les deux patients présentant des troubles de santé à cause du composant E-21 ont été incinérés ce matin, donc une semaine après la dernière observation.
Il ne faut pas prendre de risque, comme dit le directeur. J'écris de moins en moins souvent en raison des ordres cités précédemment.
Le risque de me faire prendre est de plus en plus élevé, mais tout ce que je peux ajouter, c'est que le ''vaccin'' avance énormément, et je pense pouvoir le terminer dans moins de onze jours.
La ronde des gardes approche, je termine d'écrire sur ces notes : le projet avance bien.

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Les trois cas s'habituent bien et arrivent à réguler leur nouvelles capacités. Malgré le premier qui présente quelques troubles mentaux et qui est à surveiller de très près.
Il sera désormais escorté par trois soldats par précaution. Le deuxième et le troisième se comportent normalement. Nous avons aussi reçu les informations détaillées du pourquoi les deux cas précédents ont été incinérés : le composé E-21, en atteignant le cerveau, a totalement interrompu les connexions neuronales et les a même modifiées. Le E-21 modifie non-seulement la résistance aux maladies et aux blessures d'une personne, mais peut aussi altérer les fonctions neuronales du patient.
Cette possibilité peut causer de grandes pertes quant aux expérimentations. Je ne pense pas que le projet aboutisse dans ces conditions.

N-P : Le vaccin est presque prêt.

*

J'ai détruit le "vaccin" que nous avions mis en place.
Après une erreur de manipulation, Jay est mort.
Le vaccin lui a bloqué la circulation sanguine, tout ça à cause d'un mauvais contact.

Par ma faute... Le pire, c'est que je ne sais même pas s'il a de la famille.
Je ne connaissais même pas son âge... Je suis terriblement désolé pour lui, et sa famille.
Mais une autre nouvelle est apparue : je sais désormais pourquoi on donne le nom "E-21".
C'est la 21è expérience de ce genre. Nous ne sommes pas les premiers.

*

Aujourd'hui, nous avons eu des soucis concernant l'évolution du projet.
J'en ai assez, je ne peux pas supporter de noter ça. Je trouve cela horrible.
Quatre personnes décédées ces dernières heures, mauvaise réaction à l'E-21.

*

Thomas S.
Litis L.
Marc A.
Andy G.
Mary P.
Antony N.
Kylian H.

Je vais quitter ce foutu projet.
Énumérer autant de noms m'est insupportable.

*

Neuf jours sont passés depuis mes dernières notes, je n'ai pas pu faire mieux.
Lorsque le directeur a annoncé que le projet allait être annulé, les trois patients n'ont pas été avertis tout de suite.
Pourquoi annulé ? À cause de l'instabilité du composant E-21.
Il a fallu renvoyer tout le monde du bâtiment, mais pas "renvoyer" au sens littéral, non. Nous tuer.
Pour ne pas révéler les secrets de ces expériences, ils ont voulu nous isoler afin d'enterrer les preuves avec nos cadavres.
Sauf que les haut-parleurs qui l'ont annoncé étaient aussi en salle de ré-adaptation pour les trois patients.
Et ces derniers, déjà en observation et isolement psychiatrique depuis dix jours, n'ont pas voulu s'arrêter là, et ils ont tenté de fuir.

Je n'en peux plus d'écrire ces atrocités... mais si quelqu'un retrouve mon carnet, cela pourrait servir...

J'étais malheureusement dans le bureau à côté quand tout à dégénéré.
L'un des patients est mort en tentant de fuir, trois balles dans la tête. Les deux autres ont massacré les soldats par dizaines, avant que l'un d'entre eux ne meure d'un arrêt cérébral total.
Le dernier est entré dans le bureau du Commandant des Opérations.

Des hurlements… des hurlements dans tous les recoins de ce sordide endroit… les haut-parleurs ne parlaient plus, les gens paniquaient, des cadavres jonchaient le sol dans une mare de sang…
Tout ce qui m'est arrivé depuis ce jour, c'est la fuite. Ils ont utilisé des armes thermobariques afin de brûler et faire imploser le complexe en entier, ainsi ils ont pu détruire les expériences.
Le complexe a été rasé à l'aide des H.I.T déjà disposées autour du complexe avant le début des expériences !
Nous sommes trois scientifiques maintenant. Sur quatre. L'un des sujets-tests est encore en vie.

Nous ne sommes pas assez renseignés pour savoir ce que cette chose, ce sérum, peut faire.
Mis à part renforcer le système immunitaire, décupler l'efficacité des sens et de la régénération avancée des cellules, on ne sait rien.
Cette chose peut rendre fou, ou tout simplement se propager pour devenir une maladie mortelle incontrôlable.
Tant que cet enfoiré sera libre, tout peut arriver. Surtout si le E-21 peut étendre l’espérance de vie.

Nous ne pourrons pas rester dans le désert si longtemps sans eau et sans nourriture.
Je ne sais pas combien de temps on va tenir loin de cette chose.


*

Des avions de chasse passent depuis un moment autour de la zone du complexe. Avec mes autres compères, nous ne savons pas s'ils protègent ou surveillent la zone. Peut-être sont-ils à la recherche de l'expérience. Je n'en sais rien.
Nous ne savons pas non plus où se trouve la ville la plus proche, étant donné qu'ils nous ont amenés à la base sans nous laisser voir la route.
On aurait pas dû participer à ces tests.
Modifier un composé de provenance inconnue avec d'autres composants, et un rayon ionisant... quelle idée absurde.
Pourquoi ai-je contribué à cette saloperie !

* -cette note est accompagnée d'un dessin, probablement ce dernier "spécimen"