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Les contenus proposés sur ce site sont déconseillés aux personnes sensibles et aux mineurs de moins de 12 ans.
L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni n'infirme la véracité des témoignages et histoires présents sur ce blog. Pensez à consulter nos pages d'aide pour en apprendre plus, et à toujours vérifier les sources pour vous faire votre propre avis sur la question, ici comme ailleurs.

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samedi 23 décembre 2017

Quatrième édition du palmarès annuel

Bonjour à toutes et à tous,

Comme vous pouvez le constater, le site, ainsi que le forum, est au point mort en ce moment. La pénurie de correcteurs et de critiques en est la cause la plus probable, mais nous pouvons aussi penser qu'en cette période de fête, ou tout le monde est bercé par cette douce ambiance de noël, les gens ne soient pas tellement attirés par le Creepy et l'horreur. Le site reprendra ses activités, souhaitons le, en Janvier, avec la publication de textes qui sont déjà écrits et validés, mais non corrigés. Nous vous demandons un peu de patience de ce coté la.

Quoi qu'il en soit, c'est le moment de voter pour les meilleurs textes de l'année, comme pour 2014, 2015 et 2016.

Je rappelle donc les règles pour que votre vote soit pris en compte, ce sont les mêmes qu'en 2016 :

- Les participants établissent chacun un classement personnel de 10 pastas, NI PLUS, NI MOINS. Les classements comportant plus, ou moins de 10 publications ne seront pas pris en compte car ils ne peuvent pas entrer dans le calcul de la moyenne.

- Les ex-æquo ne seront pas pris en compte. Une seule publication à chaque position de votre classement.

- Le choix se fait parmi les publications ayant eu lieu entre le 1er janvier et le 31 décembre 2017. Tout classement comportant une publication antérieure se verra automatiquement refusé.

- Vous nous transmettez vos classements par les moyens habituels : Facebook, mail... listés sur la page "Contact", ou en commentaire sur cet article. Sentez-vous libre d'y ajouter des remarques ou tout ce qui vous semble mériter d'être dit. ;)

Cette année, comme vous pourrez le constater, il y a eu une nette baisse de la productivité : 60 textes publiés, contre 140 l'année dernière. Espérons tout de même que la qualité sois la même pour vous.

Vous avez jusqu'au 15 Janvier pour voter, attention il faut bien 10 textes pour que le vote soit validé !

Comme il n'y a pas énormément de textes, vous pourrez trouver la liste des textes ci dessous. Bon votes à tous, et passez d'excellentes fêtes de fin d'année !

1 Les cheveux
2 Attention à la MXP
3 Les disparus de Kolwezi
4 Mon doudou
5 L'ombre entre les maisons
6 Les lunettes
7 L'Otaku
8 Huggydoll
9 Une histoire d'estomac
10 Ouroboros
11 Le rythmophile
12 Somniloquie
13 L'imposteur
14 SAR
15 Enterrée
16 La maison
17 Aneki
18 Je n'ai plus de fils homosexuel
19 Cadeau empoisonné
20 Appel masqué
21 Ecoutez vos enfants.
22 La plus belle fille de l'école
23 Nuits d'Écosse
24 Les rats quittent le navire - #5 - Il s'est passé ...
25 La peinture verte
26 Vieille VHS
27 Comme dans un rêve
28 Le dévoreur numérique
29 Plutôt mourir debout
30 Une collection particulière
31 Soeurette, soeurette
32 Le voleur d'innocence
33 Corridors
34 L'easter egg Kostnica
35 Numéros maudits
36 Prière du soir
37 Le challenge de la baleine bleue
38 Mémoires d'un soldat
39 Imagination Land
40 Explication de l'absence de Vidfinn sur le forum
41 La vie de Tommy
42 Téléchargement
43 Fils unique
44 Accrobranche
45 Hong Kong
46 Cassette
47 Promenade le long du quai
48 Victor
49 Le mystérieux cas d'Alex de TN
50 En attendant la consultation
51 Hôpital
52 Le destructeur d'espoir
53 Interférences macabres
54 La collection de cailloux de mon fils
55 Demande de prise en charge
56 L'expérience Harbinger
57 Accident de décompression
58 Bitterroot
59 Le cimetière de l'Everest
60 Cache Cache


lundi 4 décembre 2017

Le cimetière de l'Everest

Si vous avez l'intention de gravir le mont Everest, que ce soit pour satisfaire une quelconque envie de reconnaissance, ou bien pour vous prouver que vous n’êtes pas une lavette, je vous conseille de bien y réfléchir. Et surtout, de bien vous y préparer.
L'ascension de cette montagne n'est pas à la portée de n'importe qui.
Si l'on ose vous assurer que seule la volonté suffit, on vous ment.
Même les sportifs les plus entraînés n'ont pas la certitude de revenir vivants de ce périple.

En effet, il y a quelque chose de macabre sur les flancs de l'Everest.
Si vous avez un jour l'occasion de vous y rendre malgré mes avertissements, vous pourrez voir que cette montagne est un vrai cimetière.

Vous pourrez ainsi croiser de nombreux cadavres: les restes de ceux dont l'ambition était trop grande pour leurs capacités. Il ne subsiste de leurs échecs que des corps pourrissant lentement, à la vue de tous.
Du fait des conditions extrêmes qui entourent le sommet du mont Everest, aucune mission de sauvetage n'est menée au-delà d'une certaine altitude.
Si vous avez donc le malheur de faiblir en pleine ascension, personne ne viendra vous sauver. Et personne ne viendra non plus chercher votre cadavre gelé, car c'est bien trop coûteux et dangereux.

Vous resterez ainsi dans ce musée macabre en plein air pour l’éternité, rappelant aux autres courageux alpinistes ce qui les menace au moindre relâchement.



 


Horrible, n'est ce pas ?


Cette histoire, tout le monde la connait.
Par contre, personne ne connaît ce qu'il y a d'encore plus sombre caché derrière tout cela, à part les habitants des alentours de la montagne. Ces derniers se gardent bien de prévenir les milliers de voyageurs qu'ils voient défiler chaque jour de ce qui se trame dans le coin.
Vous voyez, il y a encore quelques années, j'habitais dans le district de Khotang, au Népal, à proximité du Mont Everest.

Je peux donc vous certifier qu'en réalité, il n'y a pas que des cadavres d'alpinistes sur les flancs de la montagne. Si vous êtes attentifs, vous pourrez voir de nombreux cadavres sans combinaisons étoffées pour l'hiver. Il serait donc tentant de croire qu'ils ont été dépouillés de leur habits, mais comment expliquer qu'ils soient en tenue de soirée sous leur tenues de ski ?
La vérité est bien plus troublante que cela.
Sur les flancs des montagnes, vous verrez souvent des personnes tractant de grandes luges couvertes de linges. Et si vous parvenez à les suivre suffisamment longtemps sans vous faire remarquer, vous verrez le contenu de cette luge : des cadavres.

Pas des cadavres d'alpinistes, mais plutôt de voyageurs lambda.
En effet, si vous venez dans le but de gravir le mont Everest, vous avez plus de chances de vous faire tuer avant votre ascension que durant celle-ci.
En effet, les Népalais sont des gens bien pauvres. S'ils peuvent survivre en tuant des touristes pour leur voler leur argent et leurs objets de valeur, il ne s'en privent pas. Je crois même avoir déjà entendu des autochtones parler de vente d'organes aux Chinois.
Le cimetière qu'est le Mont Everest leur donne un alibi parfait pour pouvoir continuer à tuer et détrousser les touristes manquant de vigilance, car personne ne se donne jamais la peine d'enquêter sur les centaines de cadavres échoués sur les pistes, surtout par ce froid. Il y a bien quelques familles de touristes disparus qui viennent de temps en temps, mais quand on leur suggère d'aller chercher eux-mêmes leur proche sur les flancs de la montagne, ils renoncent très vite.
Surtout quand ils ne peuvent espérer aucune aide de la police ni des secours.
Pour résumer, si vous escaladez un jour le mont Everest, et que vous croisez un cadavre qui vous semble bien peu habillé pour ce temps glacial, pensez à ce que je viens de vous raconter et à la chance que vous avez de pouvoir vivre cette extraordinaire aventure.


Car ce cadavre aurait pu être le vôtre.

Le rythme est un peu perturbé en ce moment car les membres du staff sont un peu occupés IRL, mais nous sommes toujours là ! Et n'hésitez pas, comme toujours, à aller sur le Nécronomorial, d'autant que nous avons mis la version mobile à jour !

lundi 20 novembre 2017

L'expérience Harbinger (partie 2)

Le lendemain matin, tout le personnel s'est retrouvé dans le bâtiment d'entrée. Nous nous tenions tous à l'intérieur, échangeant des regards fatigués ou nerveux, alors que nous attendions que Zimmerman arrive et ouvre la trappe qui dissimulait l'échelle. Je pouvais voir une peur presque palpable dans le regard de certains d'entre nous, tandis que d'autres n'avaient pas le moins du monde l'air affectés par les événements de la nuit précédente. Zimmerman est arrivé cinq minutes après 10 heures, s'excusant pour son retard alors qu'il passait la porte du bâtiment. Il a ouvert la trappe et, sans aucune hésitation, a commencé à descendre l'échelle, s'enfonçant dans les noirs abysses. Il avait presque l'air enthousiaste. 

J'ai été le premier à suivre Zimmerman dans sa sombre descente dans l'installation. J'avais l'impression que plus bas je progressais, plus l'obscurité m'enveloppait, comme si elle avait voulu m'engloutir tout entier. M'enfonçant  toujours plus profondément, j'ai eu la sensation que l'endroit était... différent, d'une certaine façon. Alors qu'il n'y avait auparavant que de sinistres couloirs de béton, il y avait à présent quelque chose d'autre... Quelque chose qui rendait leur étrangeté plus tangible, plus réel. J'appréhendais, comme si une horrible et macabre scène nous attendait là, en bas, mais je continuais pourtant de descendre, malgré mes peurs et mon hésitation. Ce n'était plus un simple bunker un peu effrayant, un mal véritable l'habitait maintenant, et sa malveillance planait dans les ténèbres, je pouvais le sentir. Nous le pouvions tous. 


J'ai finalement senti que mon pied touchait le sol et ai poussé un silencieux soupir de soulagement d'être enfin sur la terre ferme. Presque au même instant, les ampoules ont pris vie, inondant la pièce de leur chaleureuse et bienvenue lumière. J'imagine que Zimmerman avait allumé le courant. Je me suis accordé quelques secondes pour examiner la salle de contrôle. Elle était exactement telle qu'on l'avait laissée la veille, j'en ai silencieusement remercié le ciel. C'était presque comme si rien d'inhabituel n'était jamais arrivé. J'ai chassé ces pensées en me remémorant les écrans pleins de neige de la nuit dernière. J'ai laissé mes yeux balayer lentement les écrans le long du mur, anticipant les horribles et sinistres scènes qu'ils pourraient dévoiler. Mon attention a d'abord été attirée par les écrans 1 et 3, qui ne montraient que de la neige. Cela aurait pu être le soulagement, si mon regard n'était pas tombé sur l'image statique de l'écran 2. La chambre 2 était toujours entière et tout semblait parfaitement intact. Je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher un hoquet de stupeur quand j'ai remarqué la seule chose qui  était différente : la femme était étendue au milieu de la petite salle de béton, une expression de pure terreur figée sur son visage décharné alors qu'elle gisait sur le dos, silencieuse et sans vie.  


La colère est apparue sur le visage de Zimmerman quand il l'a vu, et il a ordonné que le second moniteur soit éteint. Son ordre a été exécuté. Personne n'a posé de question, ce n'était pas comme si qui que ce soit voulait contempler l'horrible scène plus longtemps. Il a également demandé à ce qu'on envoie l'équipe de sécurité vérifier les deux salles restantes si l'image ne revenait pas sur les écrans 1 et 3 dans les deux heures. Les membres ont acquiescé à l'ordre. Ils l'ont fait comme s'ils n'avaient pas peur, mais je pouvais voir le contraire au fond de leurs yeux. 


Seul le "tic tac" de l'horloge, subtil, bruyant, résonnait dans la salle de contrôle alors que je fixais les écrans. Une heure et une cinquantaine de minutes étaient passées, et la neige occupait toujours les écrans 1 et 3. Tous les autres membres de l'équipe travaillaient, moi excepté. Le projet n'ayant pas encore fait de blessés parmi le personnel, je n'avais pas grand-chose à faire à part attendre que quelqu'un ne se blesse lui-même. 


Zimmerman, quelques uns de ses collègues et moi-même étions les seuls à occuper la pièce. Ils murmuraient silencieusement entre eux à l'autre bout de la salle tandis que je passais le temps à lire ou à réfléchir à la situation dans laquelle je me retrouvais. J'avais clairement fait une erreur en venant ici, le corps gisant dans la salle 2 en était une preuve suffisante. Et seul Dieu savait ce qui nous attendait dans les salles 1 et 3.


Mes pensées ont brutalement été interrompues par le retour de l'image sur le moniteur 3.
Les yeux de tout le monde se sont écarquillés face à l'image redevenue claire. Ce que l'écran diffusait était.... horrifiant. Un humanoïde.... une chose se tenait au milieu de la pièce, fixant directement la caméra, immobile. Il portait la même tenue que celle qu'avait revêtue le sujet d'études numéro 3, mais ce n'était certainement pas le même homme que celui qui était entré dans la pièce. Ce qui a attiré mon attention en premier, ce sont ses yeux. Ils étaient d'un noir profond, faisaient deux fois la taille de ceux d'un humain normal, ils semblaient si.... antiques, si froids. Sa tête avait aussi grossi avec ses yeux, d'une manière symétrique et déconcertante. L'entité avait également perdu tous les cheveux qu'elle avait eus un jour, et même à travers l'écran je pouvais percevoir à quel point sa peau n'avait plus rien de naturel, lisse et brillante qu'elle était. La chose avait apparemment pris en hauteur et en stature, cela se voyait à la tenue qui paraissait maintenant bien trop petite pour son porteur. Ses membres s'étaient particulièrement allongés, ses bras tombant presque au niveau de ses genoux. 


Ce que nous regardions n'était en aucun cas le même homme que celui qui était entré à l'intérieur.
La peur. La peur était tout ce que je ressentais alors que je continuais de fixer l'écran et la chose dans cette pièce. Et ma peur semblait être partagée par tous autour de moi, ce qui m'a réconforté quelque peu. Cela peut sembler horrible  à entendre, mais c'était assez satisfaisant de voir que Zimmerman et ses collègues pouvaient aussi ressentir la terreur. Mais dans le même temps, c'était plus qu'inquiétant de constater que cela ne faisait pas partie du "plan" de Zimmerman. Quelque chose avait foiré. 


Tous, nous fixions toujours l'écran malgré notre angoisse; c'était presque comme si nous étions en transe. Ma peur déjà bien présente a continué de grandir et s'est diffusée rapidement à travers mon corps entier, alors que je me perdais dans les yeux de la créature, piégé dans son regard terrifiant, hypnotique.
Après ce qui m'a semblé être une éternité, j'ai réussi à arracher mon regard de celui de la créature et de l'écran. Ce faisant, j'ai senti ma peur considérablement diminuer.

Quelques instants plus tard, Zimmerman a envoyé son équipe de sécurité jusqu'à la porte du sujet 1, comme il l'avait ordonné plus tôt. L'équipe de sécurité a obtempéré sans poser de questions, armés uniquement de matraques et de pistolets. 


Je me suis concentré sur la progression du groupe d'hommes à travers les couloirs sur le chemin de la salle 1, les suivants grâce aux caméras. Même à travers ces caméras de qualité pas si haute que ça, ce n'était pas difficile de deviner que ces hommes étaient effrayés par ce qui les attendait. Leurs têtes étaient baissées alors qu'ils marchaient; ils n'avaient plus la même confiance que celle qu'ils affichaient au début de ce projet. Ils ressemblaient à de petits garçons terrifiés, envoyés vers une terrible guerre. 


Finalement, ils ont atteint la porte. Nous les voyions parfaitement, eux et la porte, via la caméra du couloir. L'un d'entre eux a dit quelque chose à travers son talkie-walkie et a fait un geste en direction de la caméra. En réponse, l'un des collègues de Zimmerman a actionné la porte. Les hommes avaient déjà saisi leurs pistolets à peine le bouton enfoncé. 


Doucement, la porte a commencé à s'ouvrir. Tous, nous regardions avec impatience le groupe d'homme s'approcher de la porte, leurs armes braquées vers l'intérieur. Soudainement, sans avertissement aucun, nous avons entendu un hurlement déchirant. Et alors que quelque chose jaillissait de la pièce, droit sur les hommes, l'écran s'est changé en neige. Immédiatement, on  a pu entendre des cris résonner à travers les couloirs, vite suivis par des coups de feu distincts. 


Nous ne pouvions rien faire à part attendre. Après quelques minutes, les cris et les coups de feu ont cessé. Nous attendions, espérant, priant que la chose, quelle qu'elle soit, qui avait bondi hors de la pièce ne soit pas celle qui rejoindrait la salle de contrôle. 


Quelques minutes ont encore  passé et trois des hommes sont revenus, portant le corps du quatrième. De larges coupures couvraient son torse et son visage était déchiqueté; on ne pouvait même plus discerner qui il était, ou même s'il était humain. J'étais habitué aux images sanglantes, étant médecin, donc la masse de viande sanguinolente, de chairs déchiquetées qu'ils transportaient ne m'a pas ému. Mais beaucoup autour de moi ont pâli et rendu leur déjeuner. Les membres de l'équipe de sécurité affichaient tous une expression vide de toute émotion, mais leurs yeux étaient encore emplis de terreur. L'un de ces hommes a finalement levé le regard vers nous, nous fixant de ses yeux écarquillés. "C'est mort" a-t-il enfin lâché, murmurant à peine d'une voix tremblante d'effroi.

—————————————————————————————————————————Plusieurs heures avaient passé. Le nom du défunt était Franck; on l'a enterré dehors, dans la froide terre d'Alaska. Deux des hommes ne présentaient aucune blessure, physique tout du moins. Le troisième était en vie, mais à peine seulement. Son corps était couvert d'entailles sanglantes, et l'un de ses yeux avait été arraché de son orbite. Je m'efforçais de le stabiliser, de justesse. Les deux autres hommes ont vaguement expliqué ce qui s'était passé. Apparemment, le sujet 1 avait sauté sur Franck après que la porte se soit ouverte; seulement, ce n'était plus vraiment le sujet 1. D'après eux, ça avait une face horriblement crispée et de longues griffes tranchantes.

Ils ont assuré avoir tiré plus d'une douzaine de fois avant que ça tombe enfin mort, et ils ont encore vidé quelques chargeurs pour s'assurer que ça l'était vraiment. Ce n'est que lorsqu'ils en ont été totalement certains qu'ils sont revenus.


Après avoir soigné le blessé, je suis retourné vers les écrans. Même terrifié comme je l'étais par ce qu'ils pouvaient dévoiler, j'avais besoin de les regarder. Le sujet 3 était le dernier restant et j'avais besoin de le voir, d'être sûr que la créature était toujours dans sa pièce. Cela ressemblait plus à une cellule de prison qu'à une pièce ordinaire à présent, c'était cependant probablement une bonne chose. 


Les caméras donnant sur la pièce du sujet 3 et sur les couloirs environnants ne montraient toujours que de la neige. Personne n'a été envoyé pour les réparer ou même pour vérifier les environs ; nous avions juste à espérer que le sujet 1 était bel et bien mort.


L'image du troisième écran était toujours la même que lorsque je l'avais quittée : le sujet 3 était toujours en train de fixer directement la caméra, de nous fixer nous. Il était toujours exactement dans la même position, et s'il n'y avait pas eu de ventilateur dans le coin de la pièce, j'aurais pu croire à une image statique. D'une certaine façon, j'ai été soulagé en le voyant, soulagé qu'il soit encore dans la salle, qu'il ne se soit pas échappé pendant que personne ne regardait. 


Après que tout se soit calmé, j'ai remarqué quelque chose de très inhabituel. Il y avait comme... un bruit étrange, émanant de je ne sais où. Au début, c'était à peine perceptible. Je ne l'avais entendu que grâce au silence total de l'infirmerie. Mais comme le temps passait, le son s'amplifiait lentement. Après une heure, il était assez audible pour que tout le monde l'entende aussi. Et après deux autres heures, son volume avait tant augmenté que l'on a pu déterminer quel était ce bruit. C'était une chanson. L'un des membres du personnel l'a identifié comme étant "Living in the Sunlight" de Tiny Tim. Apparemment, son père adorait cette chanson et l'écoutait fréquemment. La musique semblait se jouer en boucle, se répétant sans cesse. Mais bien que nous avions été capables d'identifier le son, nous demeurions incapable d'en identifier la source. Nous savions que ça ne venait pas des haut-parleurs, puisque nous les avions éteints. Cela semblait provenir des murs eux-mêmes. 


Alors que le temps passait, la musique a commencé à tous nous rendre nerveux ; je passais le plus clair de mon temps à l'infirmerie pour veiller sur mon patient ou dans la salle de contrôle.  La peur planait dans l'air, et la présence bien reconnaissable des ténèbres et du mal en était sans aucun doute la cause. Le sujet 3 n'avait toujours pas bougé, il gardait son regard fixé sur la caméra, sans même ciller. J'avais constamment l'impression qu'il me fixait moi directement, qu'importe l'endroit où je me trouvais dans la pièce. Je pense que les autres ressentaient le même effet, puisqu'ils semblaient tous beaucoup se déplacer à travers la pièce sans raison apparentes. 


Quelques heures ont passé, la chanson était devenue si forte que l'on devait presque crier pour communiquer. Nous avions essayé de trouver la source du son, afin de pouvoir éteindre enfin la musique, mais sans résultat, la source était totalement introuvable. Cela a ajouté une irritation extrême à notre peur déjà bien présente. 

Il était aux alentours de 20h30 quand le sol lui-même s'est remis à trembler,  tout  comme cela s'était produit la nuit précédente. La panique a commencé à se répandre parmi les employés, moi inclus, tandis que les tremblements s'intensifiaient. 


À cet instant, j'ai eu soudainement un pressentiment et j'ai regardé instinctivement l'écran du sujet 3. Il n'était plus là. Au même moment, comme par une sinistre coïncidence, la lumière s'est arrêtée net. Et heureusement, la chanson également. 

Depuis le retour de l'équipe de sécurité, la panique avait lentement gagné l'ensemble des employés et Zimmerman était impuissant face à cela. Quand les lumières se sont éteintes, le calme apparent que chacun tentait de conserver a volé en éclats et la peur a étreint nos coeurs à tous. 


Les lumières secondaires de secours ont bientôt pris le relais, et j'en ai silencieusement remercié le ciel. Les ampoules étaient faibles mais me permettaient d'y voir clair. 


La panique complète nous a saisis quand plusieurs de mes collègues se sont mis à hurler et à se précipiter vers l'échelle pour tenter s'échapper. Mais ils étaient bien trop nombreux à vouloir s'y précipiter en même temps et aucun d'entre eux n'a été capable de grimper bien haut sur l'échelle sans se faire pousser au sol par un autre prenant sa place. Zimmerman a intimé à chacun de se calmer, mais même sa personnalité de dominant, bien qu'intimidante, ne lui a été d'aucun secours en ces lieux et ses demandes sont tombées dans des oreilles sourdes. C'était le chaos le plus total. Il n'a pas fallu longtemps avant que tous ne commencent à se blesser les uns les autres dans leurs tentatives désespérées d'atteindre l'échelle, de sortir de cet endroit ; je ne pouvais qu'attendre, adossé à un mur, ma propre opportunité de grimper l'échelle.


Tous les cris se sont bientôt tus, tandis que le vrombissement familier de cette troublante chanson grossissait de nouveau, plus rapidement cette fois. Et cette fois, il était évident que le son venait directement des couloirs labyrinthiques. On a arrêté de se battre et de hurler, et chacun a reporté son attention vers la porte qui menait auxdits couloirs. 


La chanson s'est intensifiée, devenant plus forte qu'elle ne l'avait jamais été jusqu'à présent, forçant certains d'entre nous à se couvrir les oreilles dans l'espoir de retrouver le silence. Puis, soudainement, la musique s'est complètement arrêtée

.
Le silence. Il a empli la salle alors que nous fixions tous l'épaisse porte de métal, anticipant ce qui allait en sortir. Il m'a semblé que des siècles se sont écoulés dans cette attente. Mais en réalité, le silence s'est brisé quelques secondes plus tard. 


D'un coup, la porte a violemment explosé et la musique  est repartie, plus forte que jamais.
Ça a été si soudain, si violent, que beaucoup d'entre nous sont tombés au sol, agrippant leurs oreilles en essayant de bloquer le bruit. Je n'ai levé les yeux qu'une fraction de seconde vers l'embrasure de la porte, et là se tenait une grande silhouette à la peau lisse et aux longs membres, et aux yeux si sombres, si malveillants, qu'on ne voyait qu'eux dans la faible lumière.

Après avoir évalué mes possibilités, j'ai jeté un autre regard à la créature, juste à temps pour voir  la chose attraper Zimmerman et le couper en deux d'un simple et fluide mouvement, aspergeant la pièce et tous ses occupants de son sang, de ses intestins, de ses organes. Je n'étais pas étranger au sang, mais ça a été trop pour moi à supporter : je me suis penché et ai vomi partout sur le froid sol de ciment.


L'échelle était mon seul espoir de survivre. Je me le répétais alors que je me forçais à me redresser. Et comme mes yeux se relevaient en même temps que le reste de mon corps, j'ai pu voir la chose arracher et déchiqueter des morceaux de corps tandis que tous se dispersaient pour lui échapper. La chose était distraite, et aussi horrible que cela puisse paraître, c'était mon unique chance de monter cette échelle. J'ai obligé mes jambes à bouger vers l'échelle, tentant d'ignorer les cris terrifiés de mes collègues et l'insupportable volume de la musique. Je pouvais entendre des coups de feu accompagnés de cris et de sons terribles de chairs qui se déchirent quelque part dans le désordre sonore. J'ai jeté mes mains en avant et ai senti une vague de soulagement m'envahir en sentant mes doigts s'enrouler autour des froids et durs barreaux de l'échelle de métal. Je m'y suis agrippé et ai commencé à grimper aussi vite que je le pouvais dans mon état désorienté, tout en priant que le monstre ne me remarque pas, ne m'arrache pas à l'échelle, me ramenant au milieu du massacre. 


J'avais l'impression qu'à chaque instant j'allais sentir une de ses mains lisses s'enrouler autour de ma cheville pour m'envoyer à la mort, mais je suis finalement arrivé en haut sans encombres. Je n'avais absolument aucun doute quant au fait de devoir sceller la trappe, et la chose à l'intérieur, même si cela signifiait une mort certaine pour mes collègues. Je ne pouvais pas permettre à cette chose de s'échapper. J'ai saisi l'épaisse plaque de métal et ai commencé à la pousser de toute mes forces, essayant de la fermer, de sceller le complexe souterrain. 


En dépit de son épaisseur et de sa masse, la trappe a été facile à basculer, et cela n'a pas demandé beaucoup d'efforts pour qu'elle recouvre l'ouverture, à ma surprise et malgré mon état de faiblesse. En quelques secondes, l'ouverture était complètement scellée par une solide plaque de métal. 


Je m'effondrais sur le côté, vomissant encore une fois alors que la fatigue s'abattait sur moi. Et alors que j'étais étendu là, j'ai soudain réalisé quelque chose : à part ma respiration laborieuse, la seule chose que je pouvais entendre était l'écho lointain de cette chanson venue des profondeurs.


Je sentais que je risquais de perdre le reste de ma raison si je restais ici allongé à écouter la musique, je me suis donc forcé une ultime fois à me dresser sur mes jambes afin de rejoindre le chalet de bois où j'avais passé la nuit précédente. J'y avais laissé mes affaires et c'était surtout là que se trouvaient les clés de mon camion.
—————————————————————————————————————————–
De la quinzaine de membres qui composait le personnel de cette expérience avortée, je suis le seul qui ait survécu. Je ne suis jamais retourné sur les lieux où toutes ces choses atroces ont eu lieu, et je ne compte pas le faire. Le projet était très secret et Zimmerman était le seul à en connaître les détails. Et pour autant que je le sache, personne n'a eu vent de ma participation en dehors de moi-même. En fait, je suis sans aucun doute le seul qui sache ce qu'était vraiment l'expérience Harbinger, le seul à savoir ce qu'il s'est réellement passé.


À présent, vous êtes sans doute en train de vous demander pourquoi je vous ai dévoilé à tous cette histoire, alors qu'aucun d'entre vous ne devrait être au courant. Peut-être vous attendez-vous à ce que je vous mette en garde, de ne pas prendre à la légère ce que vous ne comprenez pas, ou quelque chose dans ce goût-là. Je ne l'espère pas, car je n'ai ni discours ni leçon à vous offrir. 

J'ai commencé à entendre un bruit plus tôt dans la journée. J'ai presque immédiatement reconnu cette mélodie comme une chanson trop familière, qui me hante. Je n'ai même pas cherché à déterminer sa source, je savais que ce serait inutile. Plus la journée a passé, plus le bruit s'est amplifié. C'est assez fort à présent pour que j'en discerne les paroles. Je suis incapable d'échapper à la voix de Tiny Tim. Elle m'a suivi partout où j'ai fui. 


Le sujet 3 vient pour moi, et je sais qu'il ne me reste plus beaucoup de temps en ce monde.
Je suppose que vous vous imaginez que j'ai juste voulu vous raconter l'histoire de l'expérience Harbinger afin qu'elle ne soit pas perdue pour toujours. J'espère que vous tirerez des leçons de ce que je viens de vous raconter, mais nous savons tous que vous ne le ferez pas.
Soyons honnêtes, vous ne croyez pas un seul mot de mon histoire. E
t je ne vais pas vous en blâmer. Je n'y aurais pas cru moi-même à votre place. 

À vos yeux, ce n'est rien de plus qu'un moyen de  vous faire frissonner. Vous étiez probablement en train de vaquer sur internet quand vous avez cliqué sur ce lien, avant de vous retrouver ici, où que ce soit, en train de lire cette histoire.

Et pour être franc, je me fiche que vous me croyiez ou non.
Même si vous le faîte, cela ne vous empêchera sans doute pas d'essayer de découvrir la vérité derrière des ténèbres que peu d'entre nous ont aperçues. Cela n'a certainement pas empêché Zimmerman. Si vous voulez un conseil, souvenez-vous de ce qu'il lui est arrivé quand il a cherché à percer la vérité.
Je prie pour qu'aucun d'entre vous ne la découvre jamais; je prie pour qu'aucun d'entre vous n'ait à contempler le mal que j'ai contemplé.  J'espère que vous vivrez tous dans l'ignorance de ce qui rôde derrière le voile de ce que l'on ne comprend pas.  


C'est ici à présent. Je peux sentir ses yeux noirs me brûler, comme je l'ai senti il y a toutes ces années.
Je suis tout autant à blâmer que Zimmerman pour cette monstruosité qui parcourt à présent librement le monde, même si je ne suis pas celui qui l'a créée.
Je suis désolé.
Je vous en supplie, pardonnez-moi.


Traduction : Sardinette

Source
Partie 1

lundi 13 novembre 2017

L'expérience Harbinger (partie 1)

Le monde dans lequel nous vivons est rempli de choses que nous ne comprenons pas. Ou pas encore, mais, nous, les humains, étant des êtres curieux par nature, nous tentons naturellement de comprendre notre univers. Cette façon de penser - cet état d’esprit - nous a conduit à faire d’incroyables découvertes et inventions que l’on n’aurait pu imaginer il y a quelques centaines d’années. Nous avons éradiqué des maladies, construit des bâtiments qui touchaient le ciel, et même des machines qui nous ont élevés au-dessus des nuages puis dans les étoiles. Si nos ancêtres pouvaient nous voir, nous et ce que nous avons accomplis, je suis persuadé que nous serions pris pour des dieux.

Notre curiosité et soif de savoir ne nous a cependant pas toujours conduit vers le bien. Le Mal fait aussi partie des fruits de nos recherches. Et j’ai peur que celui-ci soit notre perte. Je ne dis pas ceci pour passer pour un grand philosophe qui aurait passé du temps à méditer là-dessus, non, si j’en parle c’est que j’en ai fait l’expérience. Je l’ai vu. J'en ai fait partie.

L’évènement dont je vais vous parler est totalement vrai, je vous le jure. Je sais que beaucoup d’entre vous resteront sceptiques, et penseront à une énième histoire flippante destinée à vous donner des frissons, mais je vous certifie que ça n’est pas là mon but. Ce que je veux montrer dans cette histoire c’est que le Mal rôde derrière le voile de la vérité de ce qu’on l’on comprend et ce que l’on voit, vous dévoiler ce qui se tapit dans l’ombre. Même moi je ne comprends pas tout.

Ce que je vais décrire s’est réellement passé et, j’en suis persuadé, se passera à nouveau.
En 1971, un scientifique pas vraiment connu a commencé des études préparatoires pour un projet top secret, connu sous le nom de « L’expérience Harbinger. » J’aimerais que ce scientifique reste anonyme pour des raisons personnelles, il sera donc dénommé « Zimmerman. »

Son passé avant cette date n’était pas très clair. Tout ce que je savais c’était qu’il était né et avait vécu quelque part dans le Maryland, et qu’il avait une étrange fascination pour le spiritisme et l’occulte. Ce qui a plus tard fait de lui un proscrit parmi ses collègues, vu comme on se moquait (et comme on se moque toujours) de ce qui touche à la métaphysique. Les opinions de Zimmerman par rapport à l’autre monde n’en étaient cependant pas la seule cause. C’était ses méthodes qui le mettaient à l’écart et lui donnaient une mauvaise image chez ses pairs. Zimmerman était connu pour être froid et d’une rudesse sans équivoque. Il n’avait que faire des moyens, tout ce qui comptait pour lui était les résultats, et s'il jugeait leur valeur suffisante, il était prêt à payer n'importe quel prix. Sa soif de savoir et de vérité était brutale et insatiable, et c’est pour cela qu’on le craignait. Ceux qui le connaissaient sans en avoir peur étaient ses disciples, ils le suivaient, lui et ses travaux.

Même le mot Harbinger est intriguant et presque intimidant. Peut-être est-ce la façon qu’il a de rouler sous la langue, ou peut-être son association avec le projet biaise mon jugement. Mais il me semble porter un destin tragique. Et puis, c’est assez logique, en fin de compte… il signifie avertissement ou présage. Je ne peux imaginer les raisons qu’avait Zimmerman pour lui donner ce nom mais rétrospectivement celui-ci était parfait.

Zimmerman avait désigné un petit nombre de scientifiques (j’en faisais parti) pour nous dire qu’il travaillait sur « quelque chose d’énorme ». Et qu’il avait besoin de personnes qui pouvaient tenir leur langue et ne divulguer aucune information sur son œuvre. Bien qu’il ne faisait pas totalement confiance à tout le monde, il savait que nous étions des professionnels, et que pour une raison ou pour une autre nous avions besoin de ce boulot.

Pour ma part je travaillais à une clinique des environs comme docteur, mais on m’a surpris pendant que je volais des médicament, et j'ai été viré sans cérémonie. Évidemment cela avait laissé une trace indélébile sur mon CV et j’avais du mal à trouver du travail. Et puis je venais de l'Alaska et vivais près de l'endroit où devait se dérouler l'expérience, on peut dire que je constituais un choix pratique. Vous vous imaginez bien que j'ai sauté sur l’occasion, et c’était difficile de résister vu le salaire qu’on nous offrait !

Nous étions donc 15 au total. Certains étaient ses collègues de longue date, certains avaient été engagés en tant que personnel de maintenance et un petit nombre pour sa « sécurité personnelle ». J’étais le seul professionnel de santé. Je me demande encore comment il a trouvé le financement nécessaire pour cette expérience et je ne serais pas vraiment surpris si j’apprenais que les fonds n’avaient pas été levés de manière complètement légale. Mais bon, j’avais besoin d’argent et il en avait. Mais aujourd’hui je regrette cette décision.

Après que Zimmerman ait obtenu de l’argent, il l'a utilisé pour acquérir un terrain relativement grand dans un endroit reculé du désert gelé de l’Alaska. Il y a fait construire une structure de béton qui ressemblait pas mal à un bunker. La seule différence reposait sur le fait que son but premier était de garder des dommages potentiels à l’intérieur et non pas de se protéger de l’extérieur, d'après ce qu'il disait. La plupart de cette structure était souterraine, ce qui avait pour effet de donner l’illusion qu’elle était beaucoup plus petite vue de dehors. La seule façon d’entrer et de sortir était de passer par une petite échelle qui partait d'un petit bâtiment de béton à la surface, que j’appellerai à partir de maintenant le « bâtiment d’entrée » pour que ça soit plus simple, et qui rejoignait le réseau souterrain. La nuit, après que tout le monde soit allé se coucher, la trappe qui renfermait l’échelle était fermée grâce à un large et solide couvercle de métal. Zimmerman était très strict sur ça. Situé non loin de là, il y avait un groupement de cabanes en bois qui servait de dortoir pour le staff.

Comparé au bâtiment d'entrée, la structure souterraine était immense. Au centre du complexe se trouvait la salle de contrôle. Là où tous les appareils électriques étaient branchés, ce qui incluait les caméras de surveillance, les lumières et les dispositifs de contrôle des portes. Consoles, moniteurs et ordinateurs tapissaient les murs de cette salle. C'était aussi là que débouchait l’échelle.

On pouvait quitter la salle de contrôle par trois portes : une qui débouchait sur une petite pièce servant d’infirmerie, une autre qui menait à une salle de repos et une troisième qui s’ouvrait sur les couloirs. Les couloirs étaient l'endroit où le complexe commençait à avoir l'air terriblement sinistre. Pour une raison que j'ignore, ils étaient arrangés en suivant un schéma très déroutant, dessinant des cercles et menant à des culs-de-sac. Ces couloirs constituaient la majeure partie de la structure, et il était facile de se perdre dans ce labyrinthe si l’on ne connaissait pas l’endroit.

Mais si vous saviez où vous alliez, vous pouviez rapidement vous retrouver devant une des trois pièces de 6m². Chaque pièce disposait d'une caméra placée à un de ses coins et connectée à un moniteur dans la salle de contrôle. Il y en avait aussi partout dans les couloirs pour que quiconque surveillant depuis la salle de contrôle puisse regarder où il le voulait, quand il le voulait. Ces petites chambres étaient fermées par de lourdes portes de métal, qui s'ouvraient au moyen d'un digicode à 4 chiffres situé juste à côté.
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Je me rappelle à quel point les couloirs m'effrayaient quand je venais d'arriver au complexe. J'ai toujours été claustrophobe, vous savez, et ces couloirs étaient vraiment étroits. Le bruit (ou, plus précisément, l'absence de bruit) dans ce dédale était aussi une terrible source d'angoisse pour moi. Un silence surnaturel pesait en permanence, comme si le monde s'était figé. Ça donnait vraiment la sensation d'être piégé. Mais, par chance, je ne devais que rarement m'y aventurer, étant donné que j'étais le seul professionnel de la santé dans l'infrastructure, et je n'avais quasiment aucune raison d'y aller.

J'ai trouvé ça curieux, au début, que Zimmerman recrute un professionnel médical comme moi, mais j'ai compris une fois que tout a été terminé.

L'objectif officiel de l'expérience Harbinger était de tester et d'observer les effets d'un isolement prolongé sur l'esprit humain. C'est du moins ce qui était indiqué sur les rapports envoyés à l'extérieur. Mais personne, à l'exception du personnel qui menait l'expérience, ne savait que le véritable but était beaucoup plus sombre.

Comme je l'ai déjà évoqué, Zimmerman avait toujours été obsédé par le paranormal et l'occulte. Il s'était mis en tête de convaincre ceux qui ne le croyaient pas. Il voulait une preuve tangible que le paranormal était un phénomène avéré, et il voulait être le premier à obtenir cette preuve.

Le véritable objectif de l'expérience Harbinger était de découvrir une preuve de l'existence du monde métaphysique, un monde que nous ne pouvions voir. Bien sûr, la perspective de se lancer là-dedans était un peu intimidante, voire effrayante, mais c'étaient les méthodes de Zimmerman qui étaient réellement terrifiantes. Il était persuadé de pouvoir ouvrir un portail entre les mondes temporairement, permettant à trois "entités" quelconques de pénétrer dans le nôtre, et celles-ci seraient piégées dans une des trois pièces.

Zimmerman avait une théorie selon laquelle n'importe quelle entité essaierait de prendre possession du plus proche être vivant en mesure de la supporter. Il voulait employer cette "technique" pour piéger un esprit dans une forme physique en le faisant entrer dans un corps vivant auquel on aurait préalablement injecté un mélange de sa création.

En théorie, ce mélange était conçu pour empêcher l'esprit de quitter l'être qu'il avait possédé. Le seul moyen de quitter un hôte auquel on aurait injecté cette mixture était la mort. Selon Zimmerman, l'hôte devait être un être vivant avec une volonté suffisamment forte pour survivre à la possession. Et la seule espèce possédant suffisamment de volonté pour ça, ce sont les humains.

Zimmerman s'est également arrangé pour que les entités entrent dans les trois pièces et qu'il n'y en aurait qu'une par pièce, bien que je ne puisse pas exactement dire comment il a procédé. En vérité, je n'ai pratiquement aucune idée de comment il a bien pu réussir ce qu'il a fait. Il aimait à garder ses méthodes pour lui-même et pour ceux à qui il faisait le plus confiance, probablement à cause de sa crainte paranoïaque que quelqu'un ne lui vole son idée et obtienne tous les lauriers pour son succès.

Si j'avais eu connaissance de la vraie finalité de l'expérience avant de signer, j'y aurais sans doute réfléchi à deux fois. Mais Zimmerman n'a rien voulu nous dire avant que nous soyons tous réunis dans sa "forteresse". Même si l'un de nous avait voulu partir, je doute qu'il en aurait eu la possibilité. L'équipe de sécurité que Zimmerman avait engagée était fidèle au scientifique et à son salaire. Ça ne me surprendrait pas qu'il leur ait donné l'ordre de ne permettre à personne de quitter le complexe.

Il y avait trois cobayes pour l'expérience, ils étaient tous natifs de l'Alaska, et on les avait attirés dans le projet en leur faisant croire qu'ils allaient participer à une étude sans danger sur les effets de l'isolation sur l'esprit humain, comme je l'ai déjà dit. Raison pour laquelle aucun n'a émis d'objection quand on leur a dit qu'ils allaient être confinés dans une des trois pièces que j'ai mentionnées. Le premier sujet était un jeune homme, il était visiblement au chômage et avait cruellement besoin de l'argent qui était promis pour la participation à l'étude. Le second sujet était une femme. En la regardant, je pouvais dire qu'elle souffrait d'une addiction quelconque. Le troisième et dernier sujet était un vieil homme, un vagabond je suppose. Leur point commun était qu'il ne leur restait ni d'ami, ni de famille. En résumé, ils ne manqueraient à personne, ce pourquoi ils ont été choisis pour le projet.

Je suis désolé, j'aimerais pouvoir vous en dire plus sur les cobayes, mais tout ce que je vous ai dit l'a été de mémoire, et on m'a fourni très peu d'informations sur eux.

L'expérience n'a officiellement commencé qu'en 1987, soit 16 ans après sa première annonce. J'avais hâte de commencer, donc j'ai fait mes bagages et je me suis rendu au complexe dès le moment où ça a été possible. Je suis arrivé à la structure une semaine avant même que les cobayes s'enrôlent, et un mois avant le début du projet.

Je ne suis pas du tout le premier à m'y être rendu. Quand je suis arrivé, Zimmerman, ses collègues et l'équipe de sécurité étaient déjà là. On peut probablement dire que je suis la première personne à qui Zimmerman ne faisait pas confiance à être arrivée.

Tous les autres sont arrivés environ une semaine avant le début de l'expérience. Il y avait un vrai fossé entre ceux qui étaient là uniquement pour l'argent (comme moi) et ceux qui étaient des disciples de Zimmerman.
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Le 15 octobre 1987, tout était mis en place. Les sujets étaient enfermés dans les chambres, les caméras, les lumières et les hauts parleurs étaient totalement opérationnels et tous les membres de l’équipe s’étaient installés : il était temps que l’expérience commence pour de bon.

Zimmerman avait demandé à tout le monde d’aller dans la salle de contrôle vers 21h pour être témoin du déroulement de la première expérience. Il voulait que tout le monde soit présent quand il aurait prouvé que ses théories étaient confirmées et qu’il n’était pas fou. Il voulait que l’on voie les fruits de son labeur. Quand toute l’équipe a fini par arriver dans la grande salle de contrôle, Zimmerman s’est simplement tourné vers nous pour nous dire : « Regardez. »  Il s’est penché vers le microphone qui projetait sa voix dans les trois salles et a commencé à chanter dans un langage étrange dont j’étais persuadé que seul Zimmerman le comprenait. 

Nous avons observé les trois grands moniteurs sur le mur en attendant silencieusement que quelque chose se passe. Les sujets étaient debout dans leur chambre, sidérés par la mélodie de Zimmerman, fixant la caméra d’un air confus. Après à peu près cinq minutes j’ai ressenti quelque chose… d’horrible. Je ne pourrais pas exactement expliquer quoi, mais un terrible sentiment de crainte s’est emparé de moi, m’accablant d’angoisse. Et c’est à ce moment que le sol s’est mis à trembler doucement et les lumières à clignoter. Zimmerman continuait de chanter dans le microphone comme si de rien n’était, pendant que les sujets commençaient à tourner dans leur pièce en appelant à l’aide. 

Puis soudain le sol s’est arrêté de trembler et les images du moniteur ont disparu, laissant place à la neige. L’air était tellement lourd. Nous étions tous en train de regarder les moniteurs, attendant que l’image se rétablisse pour nous montrer ce qui se passait dans les pièces. 

Pas un bruit pendant un long moment. Puis un hurlement. Les cris d’une femme en proie à une terreur et une douleur insoutenables ont commencé à résonner dans la structure. Les cris similaires d’un homme ont commencé à lui répondre et les deux plaintes se sont mêlées pour former une terrible symphonie de peur et de souffrance qui nous brisait impitoyablement les tympans.


Ceux qui n’étaient là que pour l’argent ont commencé à se regarder avec effroi, tandis que les disciples de Zimmerman ne montraient aucune réaction. Nous voulions quitter cet endroit horrible et ne jamais y retourner, mais nous savions au fond de nous que Zimmerman ne nous laisserait pas faire. Il n’y avait aucune échappatoire, nous serions retenus pour un bon moment. 

Il était 22h13 quand les hurlements se sont enfin arrêtés. Mais les moniteurs devaient encore nous révéler ce qui s'était passé dans ces trois pièces. Quand les cris se sont stoppés, Zimmerman nous a tous donné congé en ajoutant qu’il nous était interdit de revenir avant le lendemain matin, 10h. Ce n’était pas comme si nous le voulions non plus. Nous sommes tous rentrés silencieusement vers le dortoir pour reposer pour la nuit. Je pense que je peux affirmer sans me tromper que rares ont été ceux qui ont pu fermer l’œil cette nuit-là, et je n'en faisais pas partie.
 
Traduction : Treize et Magnosa


vendredi 10 novembre 2017

Accident de décompression

Ce message a été trouvé sur un forum dédié à la plongée sous-marine. Il a depuis été supprimé par les administrateurs. La raison invoquée était qu’il aurait été contraire à la charte du forum.

Bonjour à tous,

Je suis assez nouveau sur le forum et pour me présenter brièvement je suis plongeur professionnel. C’est mon métier depuis maintenant 12 ans, et depuis 5 ans je suis également caméraman. Je suis souvent engagé par des organisations de recherche pour l’étude des animaux marins. L’incident dont je vais vous parler aujourd’hui est justement ce type d’expédition, on devait filmer des baleines et poser des trackers, pour pouvoir suivre leur migration dans le Pacifique sud. Les films servent non seulement à étudier leur comportement, mais aussi parfois à couvrir une partie des frais de l’expédition en les revendant. Cette expédition-là avait beaucoup de subventions, le bateau était particulièrement grand et bien équipé, c’est bien car ça offre un certain confort, autant pour la cabine que le matos à disposition.

Je vais aussi faire une brève introduction pour ceux qui sont plutôt apnée sur ce forum : un accident de décompression est dû au fait que lorsque vous plongez à la bouteille, vous consommez du gaz qui va en partie s’accumuler dans l’organisme car à pression plus forte les gaz se dissolvent mieux dans les fluides et notamment le sang. Si on remonte trop vite, on crée des bulles de gaz qui peuvent causer des accidents vasculaires pouvant entrainer la mort. Le moyen le plus fiable de les éviter est d’effectuer des paliers pour laisser aux bulles le temps de se résorber, qu’on appelle paliers de décompression. C’est entièrement fiable et les ordinateurs de plongée analysent tout seuls le temps et la profondeur de plongée pour calculer les paliers, ce qui évite tout incident. Si par malheur ou pour une raison qui nécessite cette urgence on doit remonter vite, le dernier recours est d’aller le plus rapidement possible dans un caisson hyperbare, qui permet d’effectuer le reste des paliers en air pressurisé pour limiter la casse. Revenons à mon incident.

Je vous résume donc le briefing : plongée à environ 50m, pendant 1h pour filmer un maximum et avoir aussi le temps de poser 2 ou 3 trackers, sans avoir une consommation excessive d’oxygène. On était deux, mon collègue s’occupait des trackers et moi je filmais. Ce collègue en question avait de l’expérience pour la plongée côtière, mais c’était sa deuxième fois seulement dans le grand bleu. C’est beaucoup plus angoissant dans ce cas, parce qu’on a tendance à dériver et que dès 30m de fond, on a plus aucun repère spatial, juste une légère lueur au-dessus mais très faiblarde. Et comme vous devez le savoir, quand on angoisse, on consomme plus d’air et on diminue notre temps de plongée. Personnellement j’étais habitué donc aucun souci pour moi.

Les 20 premières minutes se sont très bien passées, on observait les baleines se nourrir et interagir et on avait posé deux trackers, et c’est environ à ce moment-là que mon partenaire m’a fait signe : il m’a montré son manomètre, et il consommait beaucoup trop, il devait remonter sous peine de ne plus avoir d’oxygène. J’ai regardé mon mano et il consommait deux fois plus que moi, le manque d’habitude et le stress d’approcher des baleines je suppose. Je lui ai fait signe de remonter, et que je restais pour continuer à filmer. Le veinard avait à peine 30 minutes de paliers à faire avant d’être là-haut selon mon ordi de plongée alors que j’en ferais quasiment 2h si je restais 1h. Vu les circonstances j’ai décidé d’écourter un peu et de rester environ 40 minutes au total, ça me ferait remonter environ 1h après lui en faisant les calculs de tête. On a le droit d’écourter s’il y a un incident de toute façon.

Je suis donc remonté après avoir filmé pendant 20 minutes de plus et j’ai fait mon palier à 9m. Mon collègue était au-dessus en train de finir son dernier palier à 3m, attaché au câble (on utilise un câble quand les paliers sont longs, ça évite de dériver loin du bateau sans avoir à palmer, et on peut échanger des trucs avec la surface, notamment des bouteilles en plus). Au bout de 8 minutes, l’ordi m’a dit de passer à 6 m pour presque un quart d’heure. Je suis remonté et me suis attaché au câble. J’ai aussi fait remonter la caméra, ça me délestait un peu. Si j’avais su, je l’aurais gardée. Il ne s’est pas passé grand-chose pendant ce palier.

C’est là que j’ai commencé à monter à 3m, mais j’ai eu l’impression que quelque chose avait tiré ma palme vers le fond. Je me suis retourné, mais rien. Mes palmes avaient dû s’entrechoquer. Une bouteille en plus m’attendait, je l’ai donc prise et branchée à mon détendeur, même si j’avais un peu le temps de voir venir. C’est alors que j’ai senti à nouveau qu’on tirait sur ma palme. De nouveau rien, pas de poisson, ni de requin curieux, et les baleines étaient parties depuis longtemps maintenant.

Je fais une petite pause dans mon récit pour préciser : dans le grand bleu, à 3m, on voit déjà pas grand-chose depuis la surface. C’est pas pareil que sur les côtes parce que la lumière ne parvient pas jusqu’au fond et que les vagues sont plus nombreuses. On peut apercevoir des ombres de ce qu’il y a dans l’eau entre deux vagues, mais il faut vraiment être attentif. Et personne sur le bateau ne surveille les plongeurs en palier, c’est long et sans intérêt, et on a pas besoin d’assistance particulière à ce moment-là.

Du coup, après ce deuxième incident avec ma palme qui m’a agacé j’ai décidé de ne plus bouger. Vous savez, même avec l’expérience, quand on est dans cet univers qui absorbe la lumière et vous sépare du monde habituel, de la surface, on est toujours au moins un peu angoissé, alors même le fait de faire s’entrechoquer ses palmes peut faire peur. C’est un milieu oppressant, et pas seulement à cause de la pression. Au bout de quelques minutes, pareil, on tire sur ma palme. Cette fois j’étais sûr de n’avoir rien fait, et de nouveau, rien en me retournant. J’ai alors décidé de regarder tout mon corps et de ne pas bouger, mais ça commençait vraiment à m’inquiéter. Encore 45 minutes de palier selon mon ordi. Au bout d’un temps qui m’a semblé une éternité d’angoisse, j’ai aperçu deux yeux brillants sous moi, comme ceux d’un chat qui se cache sous un lit, mais incroyablement lumineux pour ce milieu qui absorbe la lumière. J’ai eu un mouvement de recul, et les yeux se sont immédiatement évanouis avec un grognement rauque. Un peu comme quand quelqu’un qui a une bronchite se racle la gorge. Ce bruit me faisait vraiment flipper, parce qu’en plus de 2000h à mon actif j’avais jamais entendu un tel bruit. Les grognements ont repris quelques secondes après en s’intensifiant et plusieurs paires d’yeux se sont allumées dans cette immensité sombre. Là, malgré toutes mes heures de plongée j’ai paniqué et ai immédiatement gonflé ma stab pour remonter par réflexe. Il restait 40 minutes de palier mais je ne pouvais pas rester 40 minutes de plus avec ces choses, quoi que c'était.

Heureusement le bateau avait un caisson hyperbare et j’y suis allé en vitesse. Si on avait pas eu cet équipement je ne serais probablement plus là pour vous le raconter. J’ai rien dit aux autres, déjà que le chef d’expédition était particulièrement mécontent de nos deux performances, ils ne m’auraient jamais cru. Il m’avait déjà réprimandé violemment pour ma remontée soudaine qui aurait pu me tuer. Il était responsable des plongeurs, vous comprenez, et risquait gros s’il y avait des morts.

Si vous êtes un peu renseignés vous savez que les accidents de décompression arrivent la plupart du temps lors des plongées en solo, quel que soit niveau du plongeur. Même des plongeurs avec des milliers d’heures et des ordinateurs de plongée performants mourraient d’accidents de décompression et ça m’avait toujours étonné.

Maintenant je pense savoir pourquoi ils font autant d’accidents de décompression. L’océan est vaste et on ne le connaît pas si bien, il vaut parfois mieux fuir ce qu’on peut y trouver. Ne plongez jamais seuls, on est pas dans notre élément et c’est pas un milieu des plus cléments.


vendredi 3 novembre 2017

Bitterroot

Ceci est une traduction du site Bitterroot, qui est le récit d'un jeune étudiant ayant découvert une mystérieuse boîte dans une petite table qu'il a achetée pour meubler son appartement. Sur la première page, il présente brièvement son histoire, avec quelques photos.

L'enregistrement Biterroot


Mon nom est Chad, je suis étudiant en université à New-York.
Je viens juste d'emménager dans un studio et j'avais besoin de meubles.
J'ai trouvé un gars sur Craigslist qui voulait désespérément se débarrasser de ses babioles à des prix super avantageux, du coup je suis allé vérifier ça.
Il vendait tout en lots pour faire partir un maximum de choses.
J'ai acheté une petite table, ça allait avec un tas d'autres trucs divers.
J'en ai donné une partie, j'en ai conservé une autre.

Une vieille boîte en bois a attiré mon attention, elle était fermée et par curiosité, je l'ai gardée. J'ai dû forcer le couvercle avec un tournevis et à l’intérieur j'ai trouvé plein de vieilles photos. Le mot « Bitterroot » était écrit à la main au dos de chacune d'elles. Il y avait aussi une boîte en métal contenant une bobine de film qui, je l'ai appris plus tard de mon ami Dario (un étudiant en cinéma), était un film 8mm.

Le film était assez endommagé, du coup je l'ai juste mis dans ma bibliothèque pour décorer, mais je n'arrivais pas à enlever l'image de ces photos de ma tête. Je devais trouver un moyen de visionner ce film.

Avec l'aide de Dario, on s'est procuré un vieux projecteur 8mm en bon état de marche sur Ebay. Le film sautait à de nombreux endroits donc on l'a réparé avec une bande spéciale et on l'a regardé de nouveau.
Ce qu'on y a trouvé était perturbant.
J'ai demandé à mon ami de m'aider à créer ce site pour partager mes trouvailles.

La boîte en bois et les photos

La boîte ouverte, la bobine de film et les photos




Une des photos



Le projecteur qu'on a utilisé avec les bobines de film en plastique


Suite à cela, une nouvelle page a été mise en ligne avec davantage de photos, ainsi qu'une vidéo où il nous montre les différentes photos.
Les photos sont en ligne, comme promis


Photo #1 : Un étrange personnage tenant une canne. On dirait qu'il/elle est en train de regarder quelque chose.


Photo #1b : Dos d'une des photos. Vous pouvez lire le mot "Biterroot".


Photo #2 : On dirait la même personne que sur la première photo. On dirait qu'il se trouve dans un bois et qu'il porte une espèce de sac.

Photo #3 : Il y a une table où sont posés des objets. Il y a aussi un sac sur le sol, lié avec une corde et des chaînes.




Photo #4 : Nous pouvons voir la même personne qui se trouve sur les autres photos, et qu'il/elle se trouve dans une sorte de maison.



La vidéo montrant les photos



Une dernière page montre la partie du film qui a pu être récupérée.

Et voici le film, les 5 minutes que nous avons pu sauver sur les 12 de la bobine.

Sous cette vidéo, une update mentionne le fait que les deux étudiants ont contacté Chris, l'ancien propriétaire de la boîte. D'autres informations doivent être publiées bientôt.

Traduction : Valkyria-Green

Source

lundi 30 octobre 2017

SAR (Partie finale)



Chapitres :


Ce sera ma dernière mise à jour, en tout cas pour l’instant.

Les choses ici ont dégénéré d’une manière que je n’avais pas prévue. Je ne savais pas à quel point écrire à propos de ce qui se passe là dehors affecterait ma vie à tous les niveaux, et peut-être bien que c’était idiot de ma part. Peut-être que j’aurais dû y réfléchir plus sérieusement, mais honnêtement, je croyais que j’écrivais à propos de choses que seulement peu de personnes voudraient entendre. Je ne pensais pas que ça attirerait autant l’attention.

Maintenant, les gens me posent des questions à propos des escaliers. Pas tous les jours, mais quand ça arrive, je ne sais jamais vraiment quoi répondre. Mes patrons savent que quelqu’un parle d’eux, et je suis sûr que si eux le savent, des gens plus haut placés le savent aussi. Et je peux vous garantir qu’ils n’en sont pas contents. On m’a dit formellement que je n’avais plus intérêt à en parler à qui que ce soit, ce qui est en partie la raison pour laquelle c’est mon dernier message. Je ne peux pas risquer de perdre mon travail pour ça ; même si ça a été formidable de pouvoir faire sortir un bon nombre de ces choses, j’adore toujours mon job, et j’ai besoin de rester là-dedans. Si je ne devais citer qu’une seule chose, le simple fait d’être consciente de tout ce qui se passe réellement est suffisant pour vouloir rester. Peut-être que je ne peux pas dire aux gens qu’ils existent, mais si je les vois, je peux envoyer tout le monde dans une zone moins dangereuse.

À cause de l’attention que ces histoires ont obtenue, j’en ai entendu un grand nombre s’échanger sans arrêt. J’en ai entendu tellement que je ne peux pas m’en rappeler de la plupart. Celles dont je me souviens sont celles que je souhaiterais pouvoir oublier.

Une histoire qui a fait le tour du parc était à propos d’une jeune femme ayant disparu dans le Nord. Au début, tout le monde pensait qu’elle avait fugué. Elle ne venait pas d’un foyer extraordinaire, et ça n’aurait pas été une surprise qu’elle décide de tout plaquer et de s’enfuir. Mais des gens ont commencé à venir raconter qu’ils l’avaient vu non loin du parc avant qu’elle ne disparaisse, on a donc envoyé quelques rangers dans la zone pour s’assurer qu’elle ne s’était pas pendue, ou quoi que ce soit d’autre, sur une des pistes. Ça leur a pris un bout de temps, mais ils ont bien fini par la trouver. Enfin, ils ne l’ont pas trouvée entière. Seulement la moitié de sa langue et un quart de sa mâchoire inférieure. Coupées très nettement, de ce que j’ai entendu dire. On n’a jamais trouvé le reste.

Énormément d’histoire sont à propos d’enfants. Il y en a tellement qui disparaissent et refont surface dans des grottes, coincés dans des espaces incroyablement étroits. Tellement qu’on retrouve sur des pics de montagne, ou au fond de ravins abrupts. Ayant perdu leurs chaussures, leurs chaussettes, ou au contraire avec les deux presque comme neuves alors qu’ils se trouvent à des kilomètres de l’endroit où ils ont disparu.

Tellement d’histoires à propos de gens aux yeux noirs qui rôdent dans les bois et crient la nuit, en imitant le son de l’eau qui court ou le rugissement d’un couguar. Un homme en particulier se rend chez tous les journalistes dont il croit qu’ils l’écouteront et raconte la même histoire. Il était parti chasser le cerf et avait établi son campement dans un endroit très reculé, et il s’était réveillé parce que quelque chose était en train de gratter sur sa tente. Il a pensé que c’était un raton-laveur ou un renard jusqu’à ce que la chose colle sa face à la porte de la tente, ce qui lui a permis de clairement identifier une bouche et un nez humains. Il lui a donné un coup, mais ça a sauté en arrière et ça avait disparu avant qu’il n’ait ouvert sa tente, l’arme à la main. Il a tiré deux coups d’avertissement, et quand le bruit s’est estompé, il a entendu un bruit sec derrière lui. Un homme se trouvait à l’autre extrémité du campement. Il ne portait absolument aucun vêtement, mais sa chaire n’avait rien d’humaine non plus. D’après ce qu’il a décrit, il était constitué d’un agglutinement de viande crue et de poils. Comme si quelqu’un avait ramassé des animaux écrasés et les avait arrangés pour que ça prenne une forme vaguement humaine. La tête était grumeleuse et ne ressemblait qu’à une vague approximation d’un visage. La chose à ouvert sa bouche asymétrique, et le son du coup de feu que le chasseur avait tiré en est sorti. Ça l’a fait deux fois avant d’imiter le son du zip de la tente et de s’enfuir dans la nuit.

Un jeune couple, qui était parti faire une randonnée dans une zone rocailleuse de mon parc, m’a rapporté hier qu’ils avaient vu quelque chose d’étrange sur un pic que je connais très bien. Ils étaient en train de regarder à tour de rôles dans une paire de jumelles quand l’homme a remarqué un randonneur qui grimpait une partie très escarpée de la falaise. Il a observé l’individu escalader la pente, et il n’a remarqué qu’à la fin de son ascension que cette personne n’avait aucun équipement. Quand le grimpeur a atteint le sommet du pic, qui se trouvait à environ huit kilomètres, il s’est retourné en direction du jeune homme. Il a dit que qui, ou quoi que cette personne était, elle regardait droit vers eux. Le grimpeur a fait un signé très exagéré de la main avant de se couper en deux au niveau de la taille et de sauter de la falaise. Le jeune homme n’a pas vu où le grimpeur a atterri. Je les ai raccompagnés en leur assurant que j’irai vérifier. J’ai menti. Je n’en ferai aucun rapport, parce que j’en ai dix autres exactement pareils. Le grimpeur est bien connu dans cette zone. Je ne pose plus de question à son sujet.

Il y a tellement de choses que je n’arriverai jamais à comprendre à propos de mon travail, et ça me prendrait des années pour raconter tout ce que j’ai entendu ces derniers quelques mois. Quand je penserai que mon job ne sera plus menacé, je reviendrai. Ça pourrait bien être sous un nouveau format, mais je reviendrai. Merci à tous de m’avoir soutenu, et pour avoir apprécié ce dont je vous ai parlé.

Si vous sortez dans les bois, je vous recommande de faire bien attention. Emmenez de l’eau, de la nourriture, du matériel de survie. Dites à quelqu’un où vous allez et quand vous serez de retour. Ne vous aventurez pas dans des zones non répertoriées à moins de savoir exactement ce que vous faites.
Et par-dessus tout : 

Ne les touchez pas. Ne les regardez pas. Ne les montez pas.

Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de searchandrescuewoods, qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Magnosa qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur No Sleep, de Cherry-Draws, Trouble et Magnosa qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Magnosa qui s'est chargé de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.

C'est donc la fin de cette série, nous espérons qu'elle vous a plu. Il paraît qu'un livre est en préparation, est-ce que ce sera une compilation de témoignages inquiétants sur des choses ignorées du grand public ou le produit d'une imagination débordante, vous êtes seuls juges. En revanche, ce qui est sûr, c'est que la troisième saison de Channel Zero, qui sortira en 2018, sera basée sur cette série ! Si vous ne la connaissez pas, vous pouvez déjà découvrir la première saison sur Candle Cove et la deuxième sur NoEnd House.

vendredi 27 octobre 2017

CFTC : Le live (et bilan du premier mois du Nécronomorial)

Bonjour à tous,

Comme annoncé plusieurs fois depuis la semaine dernière, le premier live de CFTC aura lieu ce soir à 21h. On commencera à transmettre quelques minutes avant, de manière à ce que tout le monde puisse arriver avant le début. Nous allons en priorité parler du phénomène des creepypastas et de son évolution au cours des dernières années, autant sur notre blog qu'ailleurs (car il y a des différences très importantes), et nous allons essayer aussi de faire le point sur pourquoi les publications du blog ne correspondent pas toujours à vos attentes. Durant toute la retransmission, un chat sera mis à disposition sur le site, de sorte à ce que vous puissiez nous poser des questions ou faire des remarques que nous essaieront d'intégrer au live autant que possible. Il sera libre d'accès, vous n'avez pas besoin d'un compte quelconque pour y accéder ; toutefois, comme tout chat, il ne restera pas sans surveillance, les trolls pourront être bannis. Nous vous attendons nombreux dès ce soir, alors n'oubliez pas de venir !

Pour patienter, on vous laisse avec le bilan de notre nouveau blog, le Nécronomorial. Presque deux mois après son ouverture, nous pensions qu'il était temps de vous faire un retour, ainsi que de rappeler le lien et ce que vous pouvez y trouver, pour ceux qui auraient manqué l'information.

Pour rappel, celui-ci est trouvable à l'adresse suivante : http://necronomorial.blogspot.fr

Ce nouveau blog a été ouvert en réponse d'une part à une demande croissante de textes qui n'entraient absolument pas dans notre ligne éditoriale (CFTC est spécialisé dans la creepypasta, ce qui n'a RIEN à voir avec une nouvelle horrifique, vous trouverez plus de détails dans les sections À propos et FAQ du site, qui ont été récemment mises à jour pour en offrir une description plus exacte ; ce sera également un thème abordé dans le live de ce soir, que vous pourrez suivre avec nous, et dont vous pourrez trouver la rediffusion en bas de cet article), et d'autre part à l'accumulation de textes sur le forum qui n'entraient pas dans nos critères de publication, mais étaient tout de même d'une qualité indéniable. La ligne éditoriale est, soit dit en passant, la raison du rejet d'un nombre important de propositions : trop de gens viennent avec leur propre définition de creepypasta et finissent déçus. Le Nécronomorial permet d'éviter qu'en plus de cela, leur travail ait été totalement inutile.

Nous notons cependant que ce nouveau blog n'attire pas les foules : il génère 10 fois moins de trafic que le blog principal, et nous trouvons cela dommage, d'autant que même si les retours sont rares, ils sont pour la plupart assez élogieux. C'est pourquoi à travers cet article, nous allons vous présenter quelques nouvelles disponible sur le blog, afin de vous encourager à aller les lire les commenter. Contrairement aux Creepypastas, les auteurs de ces nouvelles sont crédités, de ce fait vous pouvez discuter avec eux et leur poser directement vos questions.

Sans plus tarder, voici quelques textes à découvrir sur le Nécronomorial :

- Ubloo, partie 5 (ainsi que les suivantes, dès qu'elles seront traduites)

Ubloo était une série phare du blog, et vous l'avez sans doute déjà lue. Mais il s'est avéré qu'elle a très vite abandonné tous les codes des creepypastas. Certains se disaient qu'on devait la laisser car elle avait beaucoup de succès outre-Atlantique, mais c'est précisément ce genre de décisions qui a causé le déclin de l'esprit initial des creepypastas dans beaucoup de communautés. Nous avons donc décidé de le transférer sur le nouveau blog, par souci de cohérence, mais aussi parce qu'elle reste un récit d'excellente facture. N'hésitez pas à venir voir de temps en temps si la suite à été publiée !

- Le tueur aux charades

Un mystérieux tueur comment ses meurtres en laissant des indices sous forme de charades. Un final aussi palpitant qu'inattendu.

- Paranoia Spatiale

Ce récit, se déroulant dans un vaisseau spatial, est un habile mélange d'Alien, The Thing et de The Mist.

- Le puits à souhaits

Tous les vœux ne sont pas bons à faire, et il y a toujours une contrepartie.

- noEnd House

À l'Origine, NoEnd House est considérée comme une creepypasta, et est très célèbre dans la sphère anglophone, elle a même été adaptée dans la saison 2 de la série "Channel zéro". Mais quand elle est passée entre les mains de nos critiques, il n'y a pas eu le moindre doute : si elle avait été rédigée par un membre de chez nous, elle aurait directement été classée dans la catégorie nouvelle. Même refrain que pour Ubloo, nous n'allions pas la mettre sous le libellé creepypasta juste parce qu'elle "fait des vues", c'est pourquoi elle a été publiée sur le Nécronomorial. Cela n’enlève rien au fait que c'est un des meilleurs textes publiés sur nos blogs, foncez !

- Le pommier de Mr Ferguson

Des fruits aussi beaux que mortels.

- Lâches !

L'épopée épique de 3 déserteurs de champs de bataille.

... Et bien d'autres sont à venir !

Vous l'aurez compris, le nouveau blog est le fruit de travail de beaucoup de personnes, auteurs, correcteurs, critiques, traducteurs, administrateurs... Ce sont d'ailleurs en grande partie les mêmes personnes qui travaillent sur CFTC ! Ce projet nous tient vraiment à cœur et nous souhaitons vraiment qu'il connaisse le même succès que le premier blog, car nous sommes tout aussi soigneux quant à sa qualité.

Mais cela ne tient qu'à vous !

Ici, vous pourrez trouver la rediffusion du live de CFTC.


lundi 23 octobre 2017

SAR (Partie 7)



Chapitres :


Un des sujets à propos duquel on me pose beaucoup de questions, autant ici que dans ma vraie vie, concerne des choses comme le Rake, le Wendigo et d’autres légendes de ce style. Honnêtement, je ne peux pas dire que je sais beaucoup de choses sur eux, mais en me basant sur le peu de choses que j’en ai lu, je peux dire que j’ai entendu des histoires qui semblent avoir une lointaine connexion. Vous connaissez le vieil adage qui dit que toute légende est basée sur un fond de vérité, et je suis sûre que c’est vrai, mais comme vous le savez tous, j’essaye de toujours garder un esprit critique. Il le faut, dans ce milieu. C’est un peu comme travailler dans un hôpital, j’imagine. On pourrait passer sa journée à penser au nombre de personnes qui y ont perdu la vie, et au fait qu’il pourrait y avoir des fantômes, ou peu importe le nom que vous leur donnez, un peu partout, mais ça ne vous mène nulle part. Ça rend juste votre job plus difficile. Je pense que beaucoup d’entre nous ressentent la même chose, et c’est probablement pour ça qu’on essaye de travailler comme si de rien n’était. Une fois qu’on devient paranoïaque, on ne peut plus vraiment faire marche arrière, et beaucoup de recrues démissionnent à cause de ça. Il semblerait que mon parc ait un taux élevé de départs parce que les recrues passent leur évaluation et pètent un plomb à propos de tout, et ils n’ont pas l’air de réussir à passer à autre chose ensuite. Il faut apprendre à intérioriser et à se taire.

J’ai posé quelques questions à K.D à propos de son expérience, parce que je voulais savoir ce qu’elle pensait du Wendigo. Elle n’avait rien de particulier à en dire, à part le fait qu’elle n’avait pas envie de trop y penser, mais elle m’a dit qu’un de ses amis avait vu quelque chose de semblable. J’ai contacté cette personne, H, sur Skype, et il a accepté de parler un peu avec moi. Il est au courant de mon travail ici, et il ne voit pas d’inconvénient à ce que je publie son histoire exactement comme il l’a écrite :

« J’ai grandi en Oregon Central, et il y a une réserve qui s’appelle Warm Springs à environ deux heures de là où je vivais. Je n’en dis pas plus parce que beaucoup de gens de ma région ont des amis là-bas, et une grande partie de la zone appartient à cette tribu. Quand j’étais enfant, on avait l’habitude d’aller y camper. Pas dans la réserve, bien sûr, mais dans cette zone, et j’ai rencontré beaucoup de gamins qui avaient grandi dans le coin. Il y en a un avec qui j’ai fait plus ample connaissance, il s’appelait Nolan, et on a fini par traîner beaucoup ensemble dès que nos deux familles étaient dans la région. Ils ont aussi appris à se connaître, du coup on restait en contact et on se débrouillait pour aller camper aux mêmes périodes. On y restait pour environ deux semaines, ça faisait pas mal de temps passé là-bas. [Je lui ai demandé s’ils étaient en camping-car] Ouais, mon père en avait un, donc bon, je suppose que ce n’était pas vraiment du camping, mais on prenait nos tentes et nos affaires et on montait le tout au-delà du camp la plupart des nuits. Je n’aimais pas beaucoup y dormir, je préférais être dehors. [On a parlé un moment de camping]

Enfin bref, une année Nolan et moi étions là-bas, je crois qu’on devait avoir douze ans, quelque chose comme ça. On voulait sortir et camper près de la rivière parce qu’on voulait essayer de pêcher pendant la nuit, ça devait être à cinq cent mètres du camp principal. Suffisamment loin pour qu’on n’entende ou qu’on ne voie personne, je me rappelle de ça. On a traîné pendant la plus grande partie de la journée, je ne me souviens pas de grand-chose à propos de ça, mais en tout cas au bout d’un moment on s’est retrouvés à faire un feu, et j’étais très impressionné parce qu’il avait son silex ou je ne sais quoi qu’il utilisait pour le faire démarrer. Je n’avais jamais vu personne faire ça avant, alors je trouvais ça plutôt cool. Je lui ai demandé de m’apprendre, et on a fait flamber plusieurs truc, ce qui, en rétrospective, était assez stupide vu qu’on était en plein milieu de l’été, et si je me souviens bien la vigilance incendie devait être jaune ou orange. Mais heureusement, on n’a rien déclenché de grave, et quand la nuit est tombée on était assis autour et on parlait de ce dont les gamins de douze ans parlent, je ne me rappelle plus. Ce dont je me rappelle, c’est qu’à un moment, il a regardé par-dessus mon épaule vers la rivière et m’a demandé si je pouvais voir quelque chose.

Notre camp était fait de telle manière qu’on était à environ trois mètres de la rivière, et on était à son point le plus large, donc il devait y avoir encore six mètres jusqu’à l’autre rive. Il fait chaud par là en été, mais l’eau reste froide, ce qui est important.

J’ai regardé par-dessus mon épaule et j’ai réussi à voir quelque chose entrer dans la rivière en pataugeant de l’autre côté. De là où on était, ça ressemblait à un cerf, mais on ne pouvait pas vraiment être sûrs à cause du feu. Je me suis levé pour voir ça de plus près, et j’ai vu des ramures, alors j’ai pensé que c’était un daim. Mais j’ai trouvé ça bizarre que ça vienne patauger dans l’eau, et il n’y avait aucun doute sur le fait que ça venait vers nous, alors j’ai demandé à Nolan ce qu’il pensait que nous devions faire. Il regardait le feu avec une expression étrange et m’a dit de m’asseoir et de me terre, c’est donc ce que j’ai fait, parce que je ne l’avais jamais vu agir comme ça auparavant. Il m’a murmuré de l’ignorer, et de continuer à discuter comme nous le faisions jusqu’ici, mais je n’arrivais pas à trouver quoi que ce soit à dire. Il était en train de parler d’un épisode d’une série quelconque, mais je pouvais entendre le cerf traverser l’eau, donc je ne faisais pas vraiment attention, et je continuais d’essayer de regarder au-dessus de son épaule, mais à chaque fois que je le faisais, il frappait presque mon bras et me faisait le regarder lui. Je me rappelle que je n’étais pas vraiment effrayé, je ne comprenais juste pas ce qui se passait. Mais ensuite, j’ai entendu le cerf sortir de l’eau, j’ai pu vaguement discerner ce à quoi il ressemblait, et j’ai réalisé que ce n’était pas du tout un cerf car peu importe ce que c’était, ça se tenait sur deux pattes. 

J’ai commencé à me lever, je flippais un max, mais Nolan m’a fait rasseoir d’un coup sec en parlant encore plus fort de son émission télévisée, et je voyais bien qu’il avait aussi peur que moi, peut-être même plus. Il s’est penché et a déplacé quelques braises dans le feu avec un bâton, et a murmuré que peu importe ce que je faisais, il ne fallait pas que je parle à cette chose. Je pouvais la voir s’approcher, et elle se tenait juste derrière son dos. Je n’étais pas loin de me pisser dessus, et je pense que je me serais carapaté si j’avais été seul, mais je ne voulais pas abandonner Nolan, alors je suis resté assis calmement, en lançant quelques regards en biais. Ce n’était pas si grand, mais il y avait quelque chose qui n’allait pas avec sa manière de se tenir, comme si son centre de gravité avait été foutu en l’air. J’aurais du mal à le décrire, mais c’était comme si c’était beaucoup trop penché en avant. C’est resté derrière Nolan pendant un bon moment, et il a finit par ne plus rien avoir à dire, alors on est restés assis là sans rien dire pendant quelques instants. Le feu faisait du bruit, mais j’avais l’impression d’entendre cette chose parler à voix très basse. Je n’arrivais pas à entendre ce que ça disait, alors je me suis penché un peu en avant, et je me suis VRAIMENT pissé dessus quand ça s’est aussi penché en avant. Je n’arrivais pas à voir sa tête, mais j’ai vu ses yeux.

Ils étaient troubles et laiteux, si tu veux savoir à quoi ils ressemblent, rappelle-toi cette scène dans le Seigneur des Anneaux où Frodon tombe dans le lac et où les morts flottent vers lui. C’est à ça que ses yeux ressemblaient. Donc tout ce que j’ai vu, c’était ces deux yeux blancs qui flottaient au-dessus de  Nolan, et une vague forme de ramures sortant de sa tête. Je ne sais pas quelle tête j’ai fait, mais Nolan et moi nous sommes tirés de là exactement au même moment, et on n’a pas arrêté de courir avant d’atteindre le camp principal. Mon pantalon était plein de pisse, alors je l’ai enlevé pendant qu’on courait et je l’ai balancé dans les buissons. On s’est tous les deux arrêtés quand on a été en face du camping-car de mon père, et rien ne nous poursuivait, alors on est restés là un moment pour reprendre notre souffle. Je lui ai demandé ce que c’était que cette chose, mais il a dit qu’il ne savait pas. Il a dit que son grand-père l’avait simplement prévenu que si quelque chose devait s’approcher de lui alors qu’il était en plein désert, il ne devait jamais, au grand jamais lui parler ou écouter ce que ça pouvait dire. J’ai voulu savoir s’il l’avait aussi entendu parler, et il a dit que la seule chose qu’il avait réussi à comprendre était « vous aider ». Je crois qu’on a finit par aller dormir dans le camping-car avec mes parents, et la nuit suivante nous sommes ressortis et nous n’avons rien vu. »

Ça me rappelle effectivement la légende du Wendigo en de nombreux points. Il y a une phrase utilisée pour le décrire qui passe parfaitement, qui dit que le Wendigo est « l’esprit des endroits déserts ». Je sais que parfois, quand je suis dehors dans la nature et que je sais qu’il n’y a personne à des kilomètres à la ronde, j’ai cette envie bizarre que je ne peux pas vraiment m’expliquer. Je ne sais pas si ça arrive à d’autres, mais c’est le désir de manger quelque chose. Je n’ai pas envie de quelque chose en particulier, c’est plutôt ce genre de faim bizarre qui empêche de se concentrer, et qui vient du plus profond de mes tripes.

Je voulais aussi découvrir davantage au sujet de l’homme sans visage, si je pouvais, et j’ai trouvé quelques choses similaires. J’ai posé des questions dans mon cercle d’amis, et l’un d’eux a dit que quand il était sorti faire des réparations dans son secteur du parc, il avait vu quelque chose de semblable.

Nous étions allés dîner en ville à cinq en me comptant. Ce gars était en train de repeindre un stand d’information et a entendu un homme lui demander la direction du camping le plus proche. Il ne s’est pas retourné parce qu’il était en haut d’une échelle, mais il a informé l’homme qu’il n’y avait aucun camping à proximité, mais que s’il descendait la route sur environ six kilomètres, il en trouverait dans un autre parc. Il a demandé s’il pouvait lui rendre un autre service, mais l’homme a dit non et l’a remercié. Mon ami a dit qu’il a continué de peindre, mais qu’il écoutait et qu’il n’a jamais entendu l’homme partir.

« À la seconde où il s’est approché et m’a parlé, j’ai senti mes cheveux se dresser sur ma nuque, mais je ne savais pas bien pourquoi. Tout ça me donnait juste une sensation désagréable, et je voulais juste terminer de peindre et prendre mes cliques et mes claques. J’ai pensé que c’était sûrement parce que je ne pouvais pas me retourner pour le voir, mais il y avait quelque chose qui clochait. Il y avait aussi une odeur bizarre qui flottait, même avant que cet homme me parle, comme une odeur de sang de menstruation pas frais. J’avais jeté un œil autour pour voir d’où ça venait, mais je n’avais rien trouvé. Alors j’ai attendu que l’homme s’éloigne, mais je ne l’ai pas entendu s’en aller, ce qui m’a fait penser qu’il était juste resté là à me regarder, je lui ai donc demandé une nouvelle fois si je pouvais faire quelque chose pour lui, et il ne m’a pas répondu. Mais je savais qu’il était là, parce que je ne l’avais pas entendu partir, alors je me suis débrouillé pour me retourner sur l’échelle pour regarder ce qu’il était en train de faire. Bon, j’admets que ça peut très bien être mon cerveau qui m’a joué un tour, mais je te jure, Russ, pendant une fraction de seconde, alors que je me retournais, ce salopard n’avait pas de visage. Comme s’il en était dépourvu. C’était presque concave, et totalement lisse, et j’ai failli faire un infarctus parce que je ne pouvais pas admettre ce que je voyais. Je crois que j’ai commencé à dire quelque chose, mais il y a eu un genre de « pop » dans ma tête, et tout d’un coup c’était juste un mec normal. J’ai dû faire une tête bizarre, parce qu’il m’a demandé si ça allait, et j’ai juste dit « ouais, tout va bien ». 

Il a reposé sa question à propos du camping et j’ai pointé du doigt la direction à prendre, et il m’a sorti « Je ne suis pas de la région, vous pourriez m’aider à y aller ? » C’est le moment où je comprends qu’il y a vraiment quelque chose qui ne va pas, parce que c’est impossible que ce gars arrive jusqu’ici sans savoir où il est. Et puis il n’y avait aucune voiture, alors comment il avait fait pour venir ? Je lui ai dit que j’étais désolé, mais que je ne pouvais l’emmener nulle part dans un véhicule de la compagnie, et il me répond « S’il-vous-plaît ? Je n’ai vraiment aucune idée d’où je suis, pouvez-vous venir avec moi et m’aider à aller là-bas ? » J’ai commencé à vraiment me méfier, et à me demander si ce ne serait pas une embuscade ou un truc du genre. Je lui ai dit que je pouvais appeler un taxi pour qu’on vienne le récupérer et qu’on l’amène là où il veut aller, j’ai sorti mon téléphone et il répond tout de suite « non » et s’est éloigné rapidement. Mais il ne part pas dans la direction de la sortie du parc, ce mec retourne en direction des arbres ! Je suis allé directement dans mon camion et je me suis tiré, au diable la peinture et toute cette merde. J’ai regardé dans mon rétroviseur pour voir où il était alors que je m’en allais, et il était de nouveau à la lisière des arbres, je ne sais pas comment il a fait pour y arriver si vite, mais cette fois j’étais sûr que cet enfoiré n’avait pas de visage. Il m’a simplement regardé m’éloigner, et juste avant que je prenne le virage il a fait un grand pas en arrière vers la forêt et s’est comme évaporé. Peut-être qu’il faisait si sombre qu’il s’est camouflé dedans, mais il a vraiment eu l’air de se dissoudre dans l’air. »

De manière intéressante, dès la fin de l’histoire de ce gars, quelqu’un en a commencé une autre, mais avec une fin assez différente.

« Vous savez, il m’est arrivé quelque chose d’à peu près aussi bizarre il y a un moment. J’étais parti en reconnaissance pour une piste, et j’étais au milieu de nulle part à me demander par où est-ce qu’on pourrait la faire passer. Je n’avais plus croisé personne depuis environ deux heures, donc je ne faisais plus vraiment attention à où j’allais, je regardais surtout au sol la plupart du temps. Et puis là, j’ai atteint le sommet d’une colline et je suis presque rentré dans un gars. Il était plus vieux, probablement la soixantaine, et j’ai commencé à m’excuser d’avoir failli lui rentrer dedans. Et j’ai remarqué son visage, et j’ai sûrement eu l’air d’un con, parce que je me suis arrêté et l’ai simplement observé. J’ai mis un moment à comprendre ce qui n’allait pas, mais le visage de ce gars était énorme. Je sais que c’est bizarre dit comme ça, mais je ne peux pas le décrire autrement. Sa tête n’était pas trop grosse ou quoi que ce soit, elle était normale, mais la surface que prenait son visage était beaucoup trop grande. Comme si vous preniez le visage de quelqu’un et que vous zoomiez pour le voir deux fois plus grand. Il n’a rien dit, il m’a juste regardé, et j’ai reculé en bégayant que j’étais désolé, je l’ai contourné et j’ai détalé pour continuer à faire ce que j’avais à faire. Pendant tout ce temps, je n’ai pas arrêté de regarder derrière moi parce que je flippais qu’il apparaisse derrière moi ou quelque chose du genre. Je sais que ça a l’air ridicule, mais je vous jure que c’est un des trucs les plus glauques que j’ai jamais vus. »

Un peu plus tard, j’ai amené la conversation aux escaliers, et il y a eu une chute totale d’enthousiasme. Au début, personne n’a rien dit. Il y a un vrai tabou sur eux, même quand on ne travaille pas. Mais j’ai brisé la glace avec une de mes propres histoires, et le gars de l’histoire avec l’homme sans visage nous a raconté celle-ci, quoiqu’il ne parlait pas très fort.

« Il y a quelques années, j’étais parti faire du camping avec ma copine, et on était à environ trois kilomètres de la route à un site que je connaissais. On est allés se coucher cette nuit, mais on ne pouvait pas dormir parce que… »

Quelqu’un l’a interrompu avec une blague, et on a bien failli partir sur un autre sujet, mais j’ai réussi à recentrer la conversation.

« Ouais, c’est super drôle, pauvre con. Non, c’était parce qu’on n’arrêtait pas d’entendre un genre de grincement. Mon frère grinçait des dents dans son sommeil, et c’était à ça que ça me faisait penser. Ma copine avait la trouille, mais je lui disais de ne pas faire attention car j’avais déjà entendu ça auparavant, et il faut simplement l’ignorer. Ça finit par s’en aller, vous savez bien de quoi je parle. »
On savait en effet de quoi il s’agissait.

« Au bout d’un moment, j’ai réussi à la faire dormir, mais je me suis réveillé deux heures après parce que quelque chose n’allait pas. Je me suis retourné et elle n’était plus là, et j’ai bien balisé, parce que… »

Il a réfléchi quelques secondes et a pris une très longue gorgée.

« Enfin bref, je me suis précipité hors de la tente en criant son nom, mais je n’ai pas eu besoin d’aller très loin. Elle se tenait à l’extrémité du camp en regardant quelque chose dans les arbres, et j’ai vu qu’elle était très pâle. Le feu était en train de mourir, mais il faisait encore assez de lumière pour la voir. En tout cas, j’ai couru jusqu’à elle pour voir ce qui se passait, et elle était profondément endormie, sauf que ses yeux étaient ouverts. Elle avait l’air de quelqu’un de défoncé, vous voyez le genre. Alors j’ai passé mon bras autour d’elle pour la ramener, mais elle ne voulait pas bouger. Elle a juste dit quelque chose tout bas, du genre « Je dois y aller maintenant, Eddie. Je dois y aller, c’est là. » Je lui fais « Tu fais une crise de somnambulisme, viens te recoucher », mais pas moyen de la faire bouger. Elle restait au même endroit en disant qu’elle devait partir. Alors j’ai regardé là où elle regardait, et il y avait un putain d’escalier à une douzaine de mètres de nous. Des escaliers gris, en béton. Et elle a commencé à marcher vers eux, mais je l’ai tirée en arrière d’un coup sec, et ça l’a réveillée. Elle m’a regardé comme si j’avais perdu la tête, et m’a demandé ce qu’elle foutait hors de la tente. Je ne lui ai rien dit, à part qu’elle avait fait une crise de somnambulisme. Le grincement était parti, donc elle est juste rentrée dans la tente avec moi et s’est rendormie. Je ne sais pas… Je n’aime pas trop penser à ça, vous savez ? »

On le savait tous. Quelqu’un a amené une autre histoire.

« Vous vous rappelez, les gars, ce gosse avec… je ne sais plus ce que c’était, un genre de maladie mentale, pas de l’autisme mais quelque chose du genre. Eh bien, j’ai lu la transcription du rapport qu’il a fait quand on l’a retrouvé une semaine après sa disparition, et c’était vraiment un truc de barge. Enfin, il faut garder un esprit critique, parce que qui sait ce que ce gamin croit être réel, mais il y a une partie de tout ça dont je doute qu’il l’ait inventé. Déjà, il a parlé des escaliers. Il a dit qu’il a regardé son père faire un feu et que les escaliers sont « venus à lui », et qu’il devait y monter, car sinon quelque chose de terrible allait arriver. Les flics n’ont pas vraiment compris ce qu’il a dit après, parce qu’il n’arrêtait pas de répéter « comme le feu de camp ». Et il n’a pas cessé de mentionner des sons, mais il n’arrivait pas à dire quels sons, simplement que c’était très fort et qu’il devait se couvrir les oreilles pour ne pas les entendre. Mais ce dont je me rappelle le mieux, c’est qu’ils lui ont demandé où est-ce qu’il était allé, et il a simplement dit qu’il était resté là. Il se pointait lui-même du doigt, et ils ont dit qu’ils pensaient que ça voulait dire qu’il croyait ne jamais être parti. Il a dit qu’il n’avait pas eu peur parce que les escaliers étaient là, et qu’ils lui avaient parlé, mais pas comme les gens parlent. Comme je l’ai dit, c’était vraiment tordu et difficile à comprendre, et je pense que les flics n’en ont transcrit qu’une petite partie. Ils ont fini par dire que le gosse avait une sorte d’amnésie, et que la piste criminelle était peu probable. Ça n’explique pas vraiment pourquoi il est revenu une semaine plus tard en allant parfaitement bien, sans la moindre saleté sur lui et le ventre plein, mais bon, ce que disent les flics suffit. »


Il y a encore beaucoup de questions auxquelles je souhaiterais apporter des réponses. Je vais continuer à poser des questions dans mon entourage et trouver ce que je peux. La prochaine mise à jour devrait arriver bientôt, merci d’être aussi patients. Vous pouvez aussi me retrouver sur Tumblr : searchandrescuewoods.tumblr.com

Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de searchandrescuewoods, qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Magnosa qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur No Sleep, de Cherry-Draws, Trouble et Magnosa qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Magnosa qui s'est chargé de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.