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L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni n'infirme la véracité des témoignages et histoires présents sur ce blog. Pensez à consulter nos pages d'aide pour en apprendre plus, et à toujours vérifier les sources pour vous faire votre propre avis sur la question, ici comme ailleurs.

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lundi 30 octobre 2017

SAR (Partie finale)



Chapitres :


Ce sera ma dernière mise à jour, en tout cas pour l’instant.

Les choses ici ont dégénéré d’une manière que je n’avais pas prévue. Je ne savais pas à quel point écrire à propos de ce qui se passe là dehors affecterait ma vie à tous les niveaux, et peut-être bien que c’était idiot de ma part. Peut-être que j’aurais dû y réfléchir plus sérieusement, mais honnêtement, je croyais que j’écrivais à propos de choses que seulement peu de personnes voudraient entendre. Je ne pensais pas que ça attirerait autant l’attention.

Maintenant, les gens me posent des questions à propos des escaliers. Pas tous les jours, mais quand ça arrive, je ne sais jamais vraiment quoi répondre. Mes patrons savent que quelqu’un parle d’eux, et je suis sûr que si eux le savent, des gens plus haut placés le savent aussi. Et je peux vous garantir qu’ils n’en sont pas contents. On m’a dit formellement que je n’avais plus intérêt à en parler à qui que ce soit, ce qui est en partie la raison pour laquelle c’est mon dernier message. Je ne peux pas risquer de perdre mon travail pour ça ; même si ça a été formidable de pouvoir faire sortir un bon nombre de ces choses, j’adore toujours mon job, et j’ai besoin de rester là-dedans. Si je ne devais citer qu’une seule chose, le simple fait d’être consciente de tout ce qui se passe réellement est suffisant pour vouloir rester. Peut-être que je ne peux pas dire aux gens qu’ils existent, mais si je les vois, je peux envoyer tout le monde dans une zone moins dangereuse.

À cause de l’attention que ces histoires ont obtenue, j’en ai entendu un grand nombre s’échanger sans arrêt. J’en ai entendu tellement que je ne peux pas m’en rappeler de la plupart. Celles dont je me souviens sont celles que je souhaiterais pouvoir oublier.

Une histoire qui a fait le tour du parc était à propos d’une jeune femme ayant disparu dans le Nord. Au début, tout le monde pensait qu’elle avait fugué. Elle ne venait pas d’un foyer extraordinaire, et ça n’aurait pas été une surprise qu’elle décide de tout plaquer et de s’enfuir. Mais des gens ont commencé à venir raconter qu’ils l’avaient vu non loin du parc avant qu’elle ne disparaisse, on a donc envoyé quelques rangers dans la zone pour s’assurer qu’elle ne s’était pas pendue, ou quoi que ce soit d’autre, sur une des pistes. Ça leur a pris un bout de temps, mais ils ont bien fini par la trouver. Enfin, ils ne l’ont pas trouvée entière. Seulement la moitié de sa langue et un quart de sa mâchoire inférieure. Coupées très nettement, de ce que j’ai entendu dire. On n’a jamais trouvé le reste.

Énormément d’histoire sont à propos d’enfants. Il y en a tellement qui disparaissent et refont surface dans des grottes, coincés dans des espaces incroyablement étroits. Tellement qu’on retrouve sur des pics de montagne, ou au fond de ravins abrupts. Ayant perdu leurs chaussures, leurs chaussettes, ou au contraire avec les deux presque comme neuves alors qu’ils se trouvent à des kilomètres de l’endroit où ils ont disparu.

Tellement d’histoires à propos de gens aux yeux noirs qui rôdent dans les bois et crient la nuit, en imitant le son de l’eau qui court ou le rugissement d’un couguar. Un homme en particulier se rend chez tous les journalistes dont il croit qu’ils l’écouteront et raconte la même histoire. Il était parti chasser le cerf et avait établi son campement dans un endroit très reculé, et il s’était réveillé parce que quelque chose était en train de gratter sur sa tente. Il a pensé que c’était un raton-laveur ou un renard jusqu’à ce que la chose colle sa face à la porte de la tente, ce qui lui a permis de clairement identifier une bouche et un nez humains. Il lui a donné un coup, mais ça a sauté en arrière et ça avait disparu avant qu’il n’ait ouvert sa tente, l’arme à la main. Il a tiré deux coups d’avertissement, et quand le bruit s’est estompé, il a entendu un bruit sec derrière lui. Un homme se trouvait à l’autre extrémité du campement. Il ne portait absolument aucun vêtement, mais sa chaire n’avait rien d’humaine non plus. D’après ce qu’il a décrit, il était constitué d’un agglutinement de viande crue et de poils. Comme si quelqu’un avait ramassé des animaux écrasés et les avait arrangés pour que ça prenne une forme vaguement humaine. La tête était grumeleuse et ne ressemblait qu’à une vague approximation d’un visage. La chose à ouvert sa bouche asymétrique, et le son du coup de feu que le chasseur avait tiré en est sorti. Ça l’a fait deux fois avant d’imiter le son du zip de la tente et de s’enfuir dans la nuit.

Un jeune couple, qui était parti faire une randonnée dans une zone rocailleuse de mon parc, m’a rapporté hier qu’ils avaient vu quelque chose d’étrange sur un pic que je connais très bien. Ils étaient en train de regarder à tour de rôles dans une paire de jumelles quand l’homme a remarqué un randonneur qui grimpait une partie très escarpée de la falaise. Il a observé l’individu escalader la pente, et il n’a remarqué qu’à la fin de son ascension que cette personne n’avait aucun équipement. Quand le grimpeur a atteint le sommet du pic, qui se trouvait à environ huit kilomètres, il s’est retourné en direction du jeune homme. Il a dit que qui, ou quoi que cette personne était, elle regardait droit vers eux. Le grimpeur a fait un signé très exagéré de la main avant de se couper en deux au niveau de la taille et de sauter de la falaise. Le jeune homme n’a pas vu où le grimpeur a atterri. Je les ai raccompagnés en leur assurant que j’irai vérifier. J’ai menti. Je n’en ferai aucun rapport, parce que j’en ai dix autres exactement pareils. Le grimpeur est bien connu dans cette zone. Je ne pose plus de question à son sujet.

Il y a tellement de choses que je n’arriverai jamais à comprendre à propos de mon travail, et ça me prendrait des années pour raconter tout ce que j’ai entendu ces derniers quelques mois. Quand je penserai que mon job ne sera plus menacé, je reviendrai. Ça pourrait bien être sous un nouveau format, mais je reviendrai. Merci à tous de m’avoir soutenu, et pour avoir apprécié ce dont je vous ai parlé.

Si vous sortez dans les bois, je vous recommande de faire bien attention. Emmenez de l’eau, de la nourriture, du matériel de survie. Dites à quelqu’un où vous allez et quand vous serez de retour. Ne vous aventurez pas dans des zones non répertoriées à moins de savoir exactement ce que vous faites.
Et par-dessus tout : 

Ne les touchez pas. Ne les regardez pas. Ne les montez pas.

Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de searchandrescuewoods, qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Magnosa qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur No Sleep, de Cherry-Draws, Trouble et Magnosa qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Magnosa qui s'est chargé de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.

C'est donc la fin de cette série, nous espérons qu'elle vous a plu. Il paraît qu'un livre est en préparation, est-ce que ce sera une compilation de témoignages inquiétants sur des choses ignorées du grand public ou le produit d'une imagination débordante, vous êtes seuls juges. En revanche, ce qui est sûr, c'est que la troisième saison de Channel Zero, qui sortira en 2018, sera basée sur cette série ! Si vous ne la connaissez pas, vous pouvez déjà découvrir la première saison sur Candle Cove et la deuxième sur NoEnd House.

vendredi 27 octobre 2017

CFTC : Le live (et bilan du premier mois du Nécronomorial)

Bonjour à tous,

Comme annoncé plusieurs fois depuis la semaine dernière, le premier live de CFTC aura lieu ce soir à 21h. On commencera à transmettre quelques minutes avant, de manière à ce que tout le monde puisse arriver avant le début. Nous allons en priorité parler du phénomène des creepypastas et de son évolution au cours des dernières années, autant sur notre blog qu'ailleurs (car il y a des différences très importantes), et nous allons essayer aussi de faire le point sur pourquoi les publications du blog ne correspondent pas toujours à vos attentes. Durant toute la retransmission, un chat sera mis à disposition sur le site, de sorte à ce que vous puissiez nous poser des questions ou faire des remarques que nous essaieront d'intégrer au live autant que possible. Il sera libre d'accès, vous n'avez pas besoin d'un compte quelconque pour y accéder ; toutefois, comme tout chat, il ne restera pas sans surveillance, les trolls pourront être bannis. Nous vous attendons nombreux dès ce soir, alors n'oubliez pas de venir !

Pour patienter, on vous laisse avec le bilan de notre nouveau blog, le Nécronomorial. Presque deux mois après son ouverture, nous pensions qu'il était temps de vous faire un retour, ainsi que de rappeler le lien et ce que vous pouvez y trouver, pour ceux qui auraient manqué l'information.

Pour rappel, celui-ci est trouvable à l'adresse suivante : http://necronomorial.blogspot.fr

Ce nouveau blog a été ouvert en réponse d'une part à une demande croissante de textes qui n'entraient absolument pas dans notre ligne éditoriale (CFTC est spécialisé dans la creepypasta, ce qui n'a RIEN à voir avec une nouvelle horrifique, vous trouverez plus de détails dans les sections À propos et FAQ du site, qui ont été récemment mises à jour pour en offrir une description plus exacte ; ce sera également un thème abordé dans le live de ce soir, que vous pourrez suivre avec nous, et dont vous pourrez trouver la rediffusion en bas de cet article), et d'autre part à l'accumulation de textes sur le forum qui n'entraient pas dans nos critères de publication, mais étaient tout de même d'une qualité indéniable. La ligne éditoriale est, soit dit en passant, la raison du rejet d'un nombre important de propositions : trop de gens viennent avec leur propre définition de creepypasta et finissent déçus. Le Nécronomorial permet d'éviter qu'en plus de cela, leur travail ait été totalement inutile.

Nous notons cependant que ce nouveau blog n'attire pas les foules : il génère 10 fois moins de trafic que le blog principal, et nous trouvons cela dommage, d'autant que même si les retours sont rares, ils sont pour la plupart assez élogieux. C'est pourquoi à travers cet article, nous allons vous présenter quelques nouvelles disponible sur le blog, afin de vous encourager à aller les lire les commenter. Contrairement aux Creepypastas, les auteurs de ces nouvelles sont crédités, de ce fait vous pouvez discuter avec eux et leur poser directement vos questions.

Sans plus tarder, voici quelques textes à découvrir sur le Nécronomorial :

- Ubloo, partie 5 (ainsi que les suivantes, dès qu'elles seront traduites)

Ubloo était une série phare du blog, et vous l'avez sans doute déjà lue. Mais il s'est avéré qu'elle a très vite abandonné tous les codes des creepypastas. Certains se disaient qu'on devait la laisser car elle avait beaucoup de succès outre-Atlantique, mais c'est précisément ce genre de décisions qui a causé le déclin de l'esprit initial des creepypastas dans beaucoup de communautés. Nous avons donc décidé de le transférer sur le nouveau blog, par souci de cohérence, mais aussi parce qu'elle reste un récit d'excellente facture. N'hésitez pas à venir voir de temps en temps si la suite à été publiée !

- Le tueur aux charades

Un mystérieux tueur comment ses meurtres en laissant des indices sous forme de charades. Un final aussi palpitant qu'inattendu.

- Paranoia Spatiale

Ce récit, se déroulant dans un vaisseau spatial, est un habile mélange d'Alien, The Thing et de The Mist.

- Le puits à souhaits

Tous les vœux ne sont pas bons à faire, et il y a toujours une contrepartie.

- noEnd House

À l'Origine, NoEnd House est considérée comme une creepypasta, et est très célèbre dans la sphère anglophone, elle a même été adaptée dans la saison 2 de la série "Channel zéro". Mais quand elle est passée entre les mains de nos critiques, il n'y a pas eu le moindre doute : si elle avait été rédigée par un membre de chez nous, elle aurait directement été classée dans la catégorie nouvelle. Même refrain que pour Ubloo, nous n'allions pas la mettre sous le libellé creepypasta juste parce qu'elle "fait des vues", c'est pourquoi elle a été publiée sur le Nécronomorial. Cela n’enlève rien au fait que c'est un des meilleurs textes publiés sur nos blogs, foncez !

- Le pommier de Mr Ferguson

Des fruits aussi beaux que mortels.

- Lâches !

L'épopée épique de 3 déserteurs de champs de bataille.

... Et bien d'autres sont à venir !

Vous l'aurez compris, le nouveau blog est le fruit de travail de beaucoup de personnes, auteurs, correcteurs, critiques, traducteurs, administrateurs... Ce sont d'ailleurs en grande partie les mêmes personnes qui travaillent sur CFTC ! Ce projet nous tient vraiment à cœur et nous souhaitons vraiment qu'il connaisse le même succès que le premier blog, car nous sommes tout aussi soigneux quant à sa qualité.

Mais cela ne tient qu'à vous !

Ici, vous pourrez trouver la rediffusion du live de CFTC.


lundi 23 octobre 2017

SAR (Partie 7)



Chapitres :


Un des sujets à propos duquel on me pose beaucoup de questions, autant ici que dans ma vraie vie, concerne des choses comme le Rake, le Wendigo et d’autres légendes de ce style. Honnêtement, je ne peux pas dire que je sais beaucoup de choses sur eux, mais en me basant sur le peu de choses que j’en ai lu, je peux dire que j’ai entendu des histoires qui semblent avoir une lointaine connexion. Vous connaissez le vieil adage qui dit que toute légende est basée sur un fond de vérité, et je suis sûre que c’est vrai, mais comme vous le savez tous, j’essaye de toujours garder un esprit critique. Il le faut, dans ce milieu. C’est un peu comme travailler dans un hôpital, j’imagine. On pourrait passer sa journée à penser au nombre de personnes qui y ont perdu la vie, et au fait qu’il pourrait y avoir des fantômes, ou peu importe le nom que vous leur donnez, un peu partout, mais ça ne vous mène nulle part. Ça rend juste votre job plus difficile. Je pense que beaucoup d’entre nous ressentent la même chose, et c’est probablement pour ça qu’on essaye de travailler comme si de rien n’était. Une fois qu’on devient paranoïaque, on ne peut plus vraiment faire marche arrière, et beaucoup de recrues démissionnent à cause de ça. Il semblerait que mon parc ait un taux élevé de départs parce que les recrues passent leur évaluation et pètent un plomb à propos de tout, et ils n’ont pas l’air de réussir à passer à autre chose ensuite. Il faut apprendre à intérioriser et à se taire.

J’ai posé quelques questions à K.D à propos de son expérience, parce que je voulais savoir ce qu’elle pensait du Wendigo. Elle n’avait rien de particulier à en dire, à part le fait qu’elle n’avait pas envie de trop y penser, mais elle m’a dit qu’un de ses amis avait vu quelque chose de semblable. J’ai contacté cette personne, H, sur Skype, et il a accepté de parler un peu avec moi. Il est au courant de mon travail ici, et il ne voit pas d’inconvénient à ce que je publie son histoire exactement comme il l’a écrite :

« J’ai grandi en Oregon Central, et il y a une réserve qui s’appelle Warm Springs à environ deux heures de là où je vivais. Je n’en dis pas plus parce que beaucoup de gens de ma région ont des amis là-bas, et une grande partie de la zone appartient à cette tribu. Quand j’étais enfant, on avait l’habitude d’aller y camper. Pas dans la réserve, bien sûr, mais dans cette zone, et j’ai rencontré beaucoup de gamins qui avaient grandi dans le coin. Il y en a un avec qui j’ai fait plus ample connaissance, il s’appelait Nolan, et on a fini par traîner beaucoup ensemble dès que nos deux familles étaient dans la région. Ils ont aussi appris à se connaître, du coup on restait en contact et on se débrouillait pour aller camper aux mêmes périodes. On y restait pour environ deux semaines, ça faisait pas mal de temps passé là-bas. [Je lui ai demandé s’ils étaient en camping-car] Ouais, mon père en avait un, donc bon, je suppose que ce n’était pas vraiment du camping, mais on prenait nos tentes et nos affaires et on montait le tout au-delà du camp la plupart des nuits. Je n’aimais pas beaucoup y dormir, je préférais être dehors. [On a parlé un moment de camping]

Enfin bref, une année Nolan et moi étions là-bas, je crois qu’on devait avoir douze ans, quelque chose comme ça. On voulait sortir et camper près de la rivière parce qu’on voulait essayer de pêcher pendant la nuit, ça devait être à cinq cent mètres du camp principal. Suffisamment loin pour qu’on n’entende ou qu’on ne voie personne, je me rappelle de ça. On a traîné pendant la plus grande partie de la journée, je ne me souviens pas de grand-chose à propos de ça, mais en tout cas au bout d’un moment on s’est retrouvés à faire un feu, et j’étais très impressionné parce qu’il avait son silex ou je ne sais quoi qu’il utilisait pour le faire démarrer. Je n’avais jamais vu personne faire ça avant, alors je trouvais ça plutôt cool. Je lui ai demandé de m’apprendre, et on a fait flamber plusieurs truc, ce qui, en rétrospective, était assez stupide vu qu’on était en plein milieu de l’été, et si je me souviens bien la vigilance incendie devait être jaune ou orange. Mais heureusement, on n’a rien déclenché de grave, et quand la nuit est tombée on était assis autour et on parlait de ce dont les gamins de douze ans parlent, je ne me rappelle plus. Ce dont je me rappelle, c’est qu’à un moment, il a regardé par-dessus mon épaule vers la rivière et m’a demandé si je pouvais voir quelque chose.

Notre camp était fait de telle manière qu’on était à environ trois mètres de la rivière, et on était à son point le plus large, donc il devait y avoir encore six mètres jusqu’à l’autre rive. Il fait chaud par là en été, mais l’eau reste froide, ce qui est important.

J’ai regardé par-dessus mon épaule et j’ai réussi à voir quelque chose entrer dans la rivière en pataugeant de l’autre côté. De là où on était, ça ressemblait à un cerf, mais on ne pouvait pas vraiment être sûrs à cause du feu. Je me suis levé pour voir ça de plus près, et j’ai vu des ramures, alors j’ai pensé que c’était un daim. Mais j’ai trouvé ça bizarre que ça vienne patauger dans l’eau, et il n’y avait aucun doute sur le fait que ça venait vers nous, alors j’ai demandé à Nolan ce qu’il pensait que nous devions faire. Il regardait le feu avec une expression étrange et m’a dit de m’asseoir et de me terre, c’est donc ce que j’ai fait, parce que je ne l’avais jamais vu agir comme ça auparavant. Il m’a murmuré de l’ignorer, et de continuer à discuter comme nous le faisions jusqu’ici, mais je n’arrivais pas à trouver quoi que ce soit à dire. Il était en train de parler d’un épisode d’une série quelconque, mais je pouvais entendre le cerf traverser l’eau, donc je ne faisais pas vraiment attention, et je continuais d’essayer de regarder au-dessus de son épaule, mais à chaque fois que je le faisais, il frappait presque mon bras et me faisait le regarder lui. Je me rappelle que je n’étais pas vraiment effrayé, je ne comprenais juste pas ce qui se passait. Mais ensuite, j’ai entendu le cerf sortir de l’eau, j’ai pu vaguement discerner ce à quoi il ressemblait, et j’ai réalisé que ce n’était pas du tout un cerf car peu importe ce que c’était, ça se tenait sur deux pattes. 

J’ai commencé à me lever, je flippais un max, mais Nolan m’a fait rasseoir d’un coup sec en parlant encore plus fort de son émission télévisée, et je voyais bien qu’il avait aussi peur que moi, peut-être même plus. Il s’est penché et a déplacé quelques braises dans le feu avec un bâton, et a murmuré que peu importe ce que je faisais, il ne fallait pas que je parle à cette chose. Je pouvais la voir s’approcher, et elle se tenait juste derrière son dos. Je n’étais pas loin de me pisser dessus, et je pense que je me serais carapaté si j’avais été seul, mais je ne voulais pas abandonner Nolan, alors je suis resté assis calmement, en lançant quelques regards en biais. Ce n’était pas si grand, mais il y avait quelque chose qui n’allait pas avec sa manière de se tenir, comme si son centre de gravité avait été foutu en l’air. J’aurais du mal à le décrire, mais c’était comme si c’était beaucoup trop penché en avant. C’est resté derrière Nolan pendant un bon moment, et il a finit par ne plus rien avoir à dire, alors on est restés assis là sans rien dire pendant quelques instants. Le feu faisait du bruit, mais j’avais l’impression d’entendre cette chose parler à voix très basse. Je n’arrivais pas à entendre ce que ça disait, alors je me suis penché un peu en avant, et je me suis VRAIMENT pissé dessus quand ça s’est aussi penché en avant. Je n’arrivais pas à voir sa tête, mais j’ai vu ses yeux.

Ils étaient troubles et laiteux, si tu veux savoir à quoi ils ressemblent, rappelle-toi cette scène dans le Seigneur des Anneaux où Frodon tombe dans le lac et où les morts flottent vers lui. C’est à ça que ses yeux ressemblaient. Donc tout ce que j’ai vu, c’était ces deux yeux blancs qui flottaient au-dessus de  Nolan, et une vague forme de ramures sortant de sa tête. Je ne sais pas quelle tête j’ai fait, mais Nolan et moi nous sommes tirés de là exactement au même moment, et on n’a pas arrêté de courir avant d’atteindre le camp principal. Mon pantalon était plein de pisse, alors je l’ai enlevé pendant qu’on courait et je l’ai balancé dans les buissons. On s’est tous les deux arrêtés quand on a été en face du camping-car de mon père, et rien ne nous poursuivait, alors on est restés là un moment pour reprendre notre souffle. Je lui ai demandé ce que c’était que cette chose, mais il a dit qu’il ne savait pas. Il a dit que son grand-père l’avait simplement prévenu que si quelque chose devait s’approcher de lui alors qu’il était en plein désert, il ne devait jamais, au grand jamais lui parler ou écouter ce que ça pouvait dire. J’ai voulu savoir s’il l’avait aussi entendu parler, et il a dit que la seule chose qu’il avait réussi à comprendre était « vous aider ». Je crois qu’on a finit par aller dormir dans le camping-car avec mes parents, et la nuit suivante nous sommes ressortis et nous n’avons rien vu. »

Ça me rappelle effectivement la légende du Wendigo en de nombreux points. Il y a une phrase utilisée pour le décrire qui passe parfaitement, qui dit que le Wendigo est « l’esprit des endroits déserts ». Je sais que parfois, quand je suis dehors dans la nature et que je sais qu’il n’y a personne à des kilomètres à la ronde, j’ai cette envie bizarre que je ne peux pas vraiment m’expliquer. Je ne sais pas si ça arrive à d’autres, mais c’est le désir de manger quelque chose. Je n’ai pas envie de quelque chose en particulier, c’est plutôt ce genre de faim bizarre qui empêche de se concentrer, et qui vient du plus profond de mes tripes.

Je voulais aussi découvrir davantage au sujet de l’homme sans visage, si je pouvais, et j’ai trouvé quelques choses similaires. J’ai posé des questions dans mon cercle d’amis, et l’un d’eux a dit que quand il était sorti faire des réparations dans son secteur du parc, il avait vu quelque chose de semblable.

Nous étions allés dîner en ville à cinq en me comptant. Ce gars était en train de repeindre un stand d’information et a entendu un homme lui demander la direction du camping le plus proche. Il ne s’est pas retourné parce qu’il était en haut d’une échelle, mais il a informé l’homme qu’il n’y avait aucun camping à proximité, mais que s’il descendait la route sur environ six kilomètres, il en trouverait dans un autre parc. Il a demandé s’il pouvait lui rendre un autre service, mais l’homme a dit non et l’a remercié. Mon ami a dit qu’il a continué de peindre, mais qu’il écoutait et qu’il n’a jamais entendu l’homme partir.

« À la seconde où il s’est approché et m’a parlé, j’ai senti mes cheveux se dresser sur ma nuque, mais je ne savais pas bien pourquoi. Tout ça me donnait juste une sensation désagréable, et je voulais juste terminer de peindre et prendre mes cliques et mes claques. J’ai pensé que c’était sûrement parce que je ne pouvais pas me retourner pour le voir, mais il y avait quelque chose qui clochait. Il y avait aussi une odeur bizarre qui flottait, même avant que cet homme me parle, comme une odeur de sang de menstruation pas frais. J’avais jeté un œil autour pour voir d’où ça venait, mais je n’avais rien trouvé. Alors j’ai attendu que l’homme s’éloigne, mais je ne l’ai pas entendu s’en aller, ce qui m’a fait penser qu’il était juste resté là à me regarder, je lui ai donc demandé une nouvelle fois si je pouvais faire quelque chose pour lui, et il ne m’a pas répondu. Mais je savais qu’il était là, parce que je ne l’avais pas entendu partir, alors je me suis débrouillé pour me retourner sur l’échelle pour regarder ce qu’il était en train de faire. Bon, j’admets que ça peut très bien être mon cerveau qui m’a joué un tour, mais je te jure, Russ, pendant une fraction de seconde, alors que je me retournais, ce salopard n’avait pas de visage. Comme s’il en était dépourvu. C’était presque concave, et totalement lisse, et j’ai failli faire un infarctus parce que je ne pouvais pas admettre ce que je voyais. Je crois que j’ai commencé à dire quelque chose, mais il y a eu un genre de « pop » dans ma tête, et tout d’un coup c’était juste un mec normal. J’ai dû faire une tête bizarre, parce qu’il m’a demandé si ça allait, et j’ai juste dit « ouais, tout va bien ». 

Il a reposé sa question à propos du camping et j’ai pointé du doigt la direction à prendre, et il m’a sorti « Je ne suis pas de la région, vous pourriez m’aider à y aller ? » C’est le moment où je comprends qu’il y a vraiment quelque chose qui ne va pas, parce que c’est impossible que ce gars arrive jusqu’ici sans savoir où il est. Et puis il n’y avait aucune voiture, alors comment il avait fait pour venir ? Je lui ai dit que j’étais désolé, mais que je ne pouvais l’emmener nulle part dans un véhicule de la compagnie, et il me répond « S’il-vous-plaît ? Je n’ai vraiment aucune idée d’où je suis, pouvez-vous venir avec moi et m’aider à aller là-bas ? » J’ai commencé à vraiment me méfier, et à me demander si ce ne serait pas une embuscade ou un truc du genre. Je lui ai dit que je pouvais appeler un taxi pour qu’on vienne le récupérer et qu’on l’amène là où il veut aller, j’ai sorti mon téléphone et il répond tout de suite « non » et s’est éloigné rapidement. Mais il ne part pas dans la direction de la sortie du parc, ce mec retourne en direction des arbres ! Je suis allé directement dans mon camion et je me suis tiré, au diable la peinture et toute cette merde. J’ai regardé dans mon rétroviseur pour voir où il était alors que je m’en allais, et il était de nouveau à la lisière des arbres, je ne sais pas comment il a fait pour y arriver si vite, mais cette fois j’étais sûr que cet enfoiré n’avait pas de visage. Il m’a simplement regardé m’éloigner, et juste avant que je prenne le virage il a fait un grand pas en arrière vers la forêt et s’est comme évaporé. Peut-être qu’il faisait si sombre qu’il s’est camouflé dedans, mais il a vraiment eu l’air de se dissoudre dans l’air. »

De manière intéressante, dès la fin de l’histoire de ce gars, quelqu’un en a commencé une autre, mais avec une fin assez différente.

« Vous savez, il m’est arrivé quelque chose d’à peu près aussi bizarre il y a un moment. J’étais parti en reconnaissance pour une piste, et j’étais au milieu de nulle part à me demander par où est-ce qu’on pourrait la faire passer. Je n’avais plus croisé personne depuis environ deux heures, donc je ne faisais plus vraiment attention à où j’allais, je regardais surtout au sol la plupart du temps. Et puis là, j’ai atteint le sommet d’une colline et je suis presque rentré dans un gars. Il était plus vieux, probablement la soixantaine, et j’ai commencé à m’excuser d’avoir failli lui rentrer dedans. Et j’ai remarqué son visage, et j’ai sûrement eu l’air d’un con, parce que je me suis arrêté et l’ai simplement observé. J’ai mis un moment à comprendre ce qui n’allait pas, mais le visage de ce gars était énorme. Je sais que c’est bizarre dit comme ça, mais je ne peux pas le décrire autrement. Sa tête n’était pas trop grosse ou quoi que ce soit, elle était normale, mais la surface que prenait son visage était beaucoup trop grande. Comme si vous preniez le visage de quelqu’un et que vous zoomiez pour le voir deux fois plus grand. Il n’a rien dit, il m’a juste regardé, et j’ai reculé en bégayant que j’étais désolé, je l’ai contourné et j’ai détalé pour continuer à faire ce que j’avais à faire. Pendant tout ce temps, je n’ai pas arrêté de regarder derrière moi parce que je flippais qu’il apparaisse derrière moi ou quelque chose du genre. Je sais que ça a l’air ridicule, mais je vous jure que c’est un des trucs les plus glauques que j’ai jamais vus. »

Un peu plus tard, j’ai amené la conversation aux escaliers, et il y a eu une chute totale d’enthousiasme. Au début, personne n’a rien dit. Il y a un vrai tabou sur eux, même quand on ne travaille pas. Mais j’ai brisé la glace avec une de mes propres histoires, et le gars de l’histoire avec l’homme sans visage nous a raconté celle-ci, quoiqu’il ne parlait pas très fort.

« Il y a quelques années, j’étais parti faire du camping avec ma copine, et on était à environ trois kilomètres de la route à un site que je connaissais. On est allés se coucher cette nuit, mais on ne pouvait pas dormir parce que… »

Quelqu’un l’a interrompu avec une blague, et on a bien failli partir sur un autre sujet, mais j’ai réussi à recentrer la conversation.

« Ouais, c’est super drôle, pauvre con. Non, c’était parce qu’on n’arrêtait pas d’entendre un genre de grincement. Mon frère grinçait des dents dans son sommeil, et c’était à ça que ça me faisait penser. Ma copine avait la trouille, mais je lui disais de ne pas faire attention car j’avais déjà entendu ça auparavant, et il faut simplement l’ignorer. Ça finit par s’en aller, vous savez bien de quoi je parle. »
On savait en effet de quoi il s’agissait.

« Au bout d’un moment, j’ai réussi à la faire dormir, mais je me suis réveillé deux heures après parce que quelque chose n’allait pas. Je me suis retourné et elle n’était plus là, et j’ai bien balisé, parce que… »

Il a réfléchi quelques secondes et a pris une très longue gorgée.

« Enfin bref, je me suis précipité hors de la tente en criant son nom, mais je n’ai pas eu besoin d’aller très loin. Elle se tenait à l’extrémité du camp en regardant quelque chose dans les arbres, et j’ai vu qu’elle était très pâle. Le feu était en train de mourir, mais il faisait encore assez de lumière pour la voir. En tout cas, j’ai couru jusqu’à elle pour voir ce qui se passait, et elle était profondément endormie, sauf que ses yeux étaient ouverts. Elle avait l’air de quelqu’un de défoncé, vous voyez le genre. Alors j’ai passé mon bras autour d’elle pour la ramener, mais elle ne voulait pas bouger. Elle a juste dit quelque chose tout bas, du genre « Je dois y aller maintenant, Eddie. Je dois y aller, c’est là. » Je lui fais « Tu fais une crise de somnambulisme, viens te recoucher », mais pas moyen de la faire bouger. Elle restait au même endroit en disant qu’elle devait partir. Alors j’ai regardé là où elle regardait, et il y avait un putain d’escalier à une douzaine de mètres de nous. Des escaliers gris, en béton. Et elle a commencé à marcher vers eux, mais je l’ai tirée en arrière d’un coup sec, et ça l’a réveillée. Elle m’a regardé comme si j’avais perdu la tête, et m’a demandé ce qu’elle foutait hors de la tente. Je ne lui ai rien dit, à part qu’elle avait fait une crise de somnambulisme. Le grincement était parti, donc elle est juste rentrée dans la tente avec moi et s’est rendormie. Je ne sais pas… Je n’aime pas trop penser à ça, vous savez ? »

On le savait tous. Quelqu’un a amené une autre histoire.

« Vous vous rappelez, les gars, ce gosse avec… je ne sais plus ce que c’était, un genre de maladie mentale, pas de l’autisme mais quelque chose du genre. Eh bien, j’ai lu la transcription du rapport qu’il a fait quand on l’a retrouvé une semaine après sa disparition, et c’était vraiment un truc de barge. Enfin, il faut garder un esprit critique, parce que qui sait ce que ce gamin croit être réel, mais il y a une partie de tout ça dont je doute qu’il l’ait inventé. Déjà, il a parlé des escaliers. Il a dit qu’il a regardé son père faire un feu et que les escaliers sont « venus à lui », et qu’il devait y monter, car sinon quelque chose de terrible allait arriver. Les flics n’ont pas vraiment compris ce qu’il a dit après, parce qu’il n’arrêtait pas de répéter « comme le feu de camp ». Et il n’a pas cessé de mentionner des sons, mais il n’arrivait pas à dire quels sons, simplement que c’était très fort et qu’il devait se couvrir les oreilles pour ne pas les entendre. Mais ce dont je me rappelle le mieux, c’est qu’ils lui ont demandé où est-ce qu’il était allé, et il a simplement dit qu’il était resté là. Il se pointait lui-même du doigt, et ils ont dit qu’ils pensaient que ça voulait dire qu’il croyait ne jamais être parti. Il a dit qu’il n’avait pas eu peur parce que les escaliers étaient là, et qu’ils lui avaient parlé, mais pas comme les gens parlent. Comme je l’ai dit, c’était vraiment tordu et difficile à comprendre, et je pense que les flics n’en ont transcrit qu’une petite partie. Ils ont fini par dire que le gosse avait une sorte d’amnésie, et que la piste criminelle était peu probable. Ça n’explique pas vraiment pourquoi il est revenu une semaine plus tard en allant parfaitement bien, sans la moindre saleté sur lui et le ventre plein, mais bon, ce que disent les flics suffit. »


Il y a encore beaucoup de questions auxquelles je souhaiterais apporter des réponses. Je vais continuer à poser des questions dans mon entourage et trouver ce que je peux. La prochaine mise à jour devrait arriver bientôt, merci d’être aussi patients. Vous pouvez aussi me retrouver sur Tumblr : searchandrescuewoods.tumblr.com

Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de searchandrescuewoods, qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Magnosa qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur No Sleep, de Cherry-Draws, Trouble et Magnosa qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Magnosa qui s'est chargé de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.

vendredi 20 octobre 2017

Communiqué : Mise au point sur la communauté

Bonjour à vous. Le message que vous allez lire a d'abord été posté sur le forum, puis sur le Discord de Creepypasta from the Crypt. Après discussion avec l'ensemble du staff, nous avons décidé de vous le publier tel qu'il a été rédigé. Certaines critiques sont adressées au forum, d'autres concernent également les membres "extérieurs" de la communauté. Sachez également que ce sera le dernier communiqué du genre, car nous n'avons envie de nous battre avec personne.



Chers Cryptiennes et Cryptiens,


J'hésitais depuis déjà un moment à rédiger tout ça, et à vrai dire je pensais surtout faire un communiqué sur le site en premier lieu, mais vu les récents évènements, je crois qu'il convient de s'adresser à l'ensemble des personnes qui sont impliqués de près ou de loin sur Creepypasta From The Crypt. Certains ne verront sans doute pas tout de suite de quoi je parle quand je fais référence aux "récents évènements", disons qu'il s'agit d'une accumulation de conflits plus ou moins gros couplée à une tendance pas non plus généralisée (parce que certains font quand même des efforts) mais tout de même majoritaire de ne pas savoir les gérer autrement qu'en les envenimant ou en abandonnant le navire. Ça a lieu autant sur les topics du forum que sur la chatbox, le Discord ou les commentaires du site, avec en prime de temps en temps un ou deux fauteurs de troubles qui n'ont rien d'autre à faire que d'empirer les choses.

Je ne vous apprendrai rien en disant que la survie des deux blogs et du forum dépend uniquement de la communauté qui se trouve derrière. Et franchement, si il y a quelques mois elle avait juste l'air morte, désormais on dirait plutôt un joyeux bordel où chaque jour apporte la promesse d'un nouveau drama qui nous vaudra un message supplémentaire demandant au choix le bannissement de quelqu'un, la destitution de quelqu'un d'autre ou simplement de régler une situation quelconque sans quoi on pourra dire adieu à un membre supplémentaire. Aux difficultés qu'on avait de recruter des personnes motivées pour faire tourner les différents rouages du site s'ajoutent maintenant celles de garder ceux qu'on a eu du mal à mobiliser à cause des autres membres.

Soyons honnêtes, même de mon côté, je commence à en avoir marre. Autant j'ai pu me poser des questions en certaines occasions uniquement à cause de ma vie privée, autant ça fait quelques semaines que je me dis vraiment que les gens ici et sur le site sapent complètement mon envie d'utiliser mon énergie pour eux. Et d'autres personnes m'ont confié à peu près la même chose. À partir du moment où ce genre de choses commence à se généraliser, et que ceux qui s'en sortent le mieux sont encore ceux qui ne côtoient pas trop les autres, ça sent vraiment mauvais pour la suite, beaucoup plus que s'il s'agissait d'un manque de motivation général.

Donc, pour éviter d'en venir à des choses qui ne plairaient à personne, il serait bien que tout le monde se mette diverses choses en tête, et surtout les gardent. À commencer par le fait que CFTC est une communauté qui attire des gens qui peuvent être extrêmement différents, et que ce n'est pas parce qu'ils ne réagissent pas comme vous que vous êtes en droit de leur manquer de respect tout en pensant que les modérateurs qui rigolent avec vous vous donneront raisons. Vu le succès du blog, c'est parfaitement normal d'avoir des gens ayant un âge, des idées, un parcours différents, et au lieu d'adopter le comportement asocial que beaucoup affectionnent ici qui est de dire que "soit les gens s'adaptent à nous, soit ils se cassent", c'est l'inverse que vous devriez faire. Rappelez-vous qu'à une époque, vous êtes arrivés alors qu'on ne vous connaissait pas, et rien ne nous obligeait à faire des efforts pour vous accepter. Pourtant, on les a fait. Et quand certains n'avaient pas particulièrement d'affinités avec vous, ils ont simplement vécu leur vie de leur côté sans vous ennuyer. Vous feriez de même dans la vie de tous les jours, il n'y a aucune raison que ce soit différent ici.

On a aussi vu je ne sais combien de fois le fameux "je m'en fous d'écrire bien, la Waffe est là pour ça". Cet état d'esprit est répandu depuis un moment, et il serait temps que ça cesse. Oui, la GrammatikWaffe est là pour rendre les textes aptes à la publication, mais c'est tout. Pour commencer, vous n'avez pas l'air de vous rendre compte à quel point la correction d'un texte entier est une activité chronophage. C'est d'ailleurs bien pour ça qu'on a besoin de gens qui ne s'occupent que de ça. Mais ça, c'est même quand les textes sont relativement bien écrits. Alors quand certains se torchent complètement avec les règles de français et disent que c'est le boulot de la Waffe, ça prend encore plus de temps, et ça ne fait même pas plaisir de rendre service. Imaginez que vous êtes serveur et que des clients hyper désagréables et malpolis renversent leurs verres partout et ne nettoient pas sous prétexte que "c'est votre boulot". Pour les Waffe, ce genre de comportement, c'est strictement la même chose. Ne vous étonnez pas que plus personne n'essaye d'intégrer l'équipe si vous faites partie de ce genre de personnes (bien sûr, je ne parle pas de ceux qui sont dyslexiques et ont de réelles difficultés, mais ça constitue une minorité, ne venez pas tous nous dire que vous êtes atteints de ce handicap pour échapper à une relecture que vous êtes de toute façon censés faire avant de faire une proposition quelque part sur le forum). Les correcteurs travaillent bénévolement, ils méritent qu'on respecte leur travail, et je comprendrais très bien qu'ils refusent de corriger les productions des gens qui les traitent comme de la merde.

Aussi pour les quelques personnes qui n'ont que ça à faire de venir attiser la colère des autres, qui sont beaucoup moins nombreux mais savent se faire remarquer aussi bien sur le forum que sur les blogs ou le Discord, il serait bon que vous compreniez une fois pour toute que non seulement votre jeu n'amuse que vous, mais qu'en plus il est de nature à ne plus donner la moindre envie de continuer à nous casser la tête pour quoi que ce soit. Aucun intérêt à venir sur un site quand on sait très bien qu'on ne recevra que des insultes, qu'on dira que votre travail est nul à chier, peu importe le coeur que vous y mettez, et qu'en plus on essaiera de vous piéger voire de porter atteinte à votre vie privée juste pour s'amuser. Quand bien même il arrive une fois tous les trente-six du mois que ce genre de choses révèle des trucs un peu plus sordides, ça ne justifie en aucun cas tout ce qui enfreint les règles de bonne conduite, le règlement ou la loi dans le pire des cas. Ce petit paragraphe a certes été écrit en pensant à certaines personnes qui ont posé problème récemment, mais s'applique aussi à des histoires qu'on a eu il y a très longtemps, et s'adresse à ceux qui pourraient avoir le même genre d'idées dans le futur, car il y en a toujours.

Enfin, quand quelqu'un accède à la modération, c'est d'une part parce qu'il y a de bonnes raisons, mais d'autre part ce n'est pas non plus car c'est une personne parfaite qui a mille fois fait ses preuves et s'entend parfaitement avec tout le monde. Quand on recrute quelqu'un pour un boulot, c'est pareil, on ne connaît même pas la personne au préalable, est-ce que pour autant ça justifie que les employés de l'entreprise la taillent sous prétexte qu'elle n'était pas là avant ? Non. Peu importe qui accède à la fonction, ce sont aussi des gens à respecter, ne serait-ce que parce qu'ils ont accepté de s'investir beaucoup plus que 90% d'entre vous pour que vous puissiez continuer à jouir de votre passe-temps sans changer vos habitudes. Sans compter que c'est totalement bénévole, il serait parfaitement possible de mettre des pubs sur les blogs, et ce serait assez rentable vu le nombre de visites, mais on ne le fait pas car on a à coeur de continuer à faire vivre le site par passion et de ne pas le mêler à des histoires d'argents qui en feraient disparaître l'esprit d'origine tôt ou tard. Quoi qu'il en soit, nous prenons beaucoup de notre temps libre juste pour vous, et ça donne franchement envie de vous laisser tomber quand vous ne trouvez rien d'autre à faire que de cracher sur nous. Si vous pensez que quelque chose cloche avec notre manière de faire, vous pouvez nous le dire, mais rien ne vous donne le droit de critiquer en permanence les gens qui se décarcassent pour vous pour un oui ou pour un non.

Creepypasta From The Crypt n'est pas un endroit différent des autres, et ce n'est pas parce que vous êtes face à un écran que vous pouvez prendre des libertés que vous n'auriez jamais prises en personne. Je pense que c'est la dernière fois que je prendrai la peine de m'adresser à tout le monde comme ça. Si tout le monde se fiche bien de préserver une bonne entente suffisante entre tout le monde pour que nous puissions continuer de nous rassembler autour du thème qui nous intéresse tous et que vous trouvez plus divertissant d'alimenter des dramas et de faire en sorte que les équipes qui doivent alimenter le site restent vides, c'est qu'il ne revêt plus suffisamment d'intérêt pour vous pour qu'on continue à y travailler.

Merci d'avoir lu ceci.

J'anticipe ce qu'on pourrait dire, ce message n'a rien à voir avec la dernière publication et a été rédigé bien avant. Un nombre bien trop important de membres a exactement le même ressenti, et plus le temps passe, plus les gens font part de leur envie de déserter, voire s'en vont sans dire un mot. D'autant plus que beaucoup disent être d'accord avec ça d'un côté, mais refusent de réfléchir sur leurs propres agissements de leur côté. Après, on ne peut bien sûr vous forcer à rien, mais tôt ou tard, ça a des conséquences.

Sur un autre sujet, nous pensions faire d'ici la semaine prochaine un live vidéo sur le thème des creepypastas et où en est le phénomène aujourd'hui. En particulier à cause du fait que malgré les tentatives d'explication dans les commentaires, la FAQ (qui a été mise à jour) et le dernier communiqué, 90% des gens semblent ne rien avoir retenu (ou ne rien vouloir retenir). Nous aimerions donc clarifier une bonne fois pour toute certains détails sur ce qu'on publie sur CFTC et sur le Nécronomorial. Vous pourrez également poser des questions auxquelles on ne penserait pas forcément en temps réel. Voici donc un sondage pour définir l'heure, le live se fera sûrement en milieu - fin de semaine, nous vous préciserons le jour lors de la prochaine publication. Soyez nombreux ce jour-là, réservez ce moment, la réussite de cette action dépend uniquement de vous !

http://poll.fm/5v9gj

mardi 17 octobre 2017

Le destructeur d'espoir

Ce message a été découvert sur un de nos forums partenaires, aujourd'hui à l'abandon. L'auteur ne s'est plus jamais manifesté depuis.

Salut, je suis nouveau sur ce forum, et je viens de faire mon topic de présentation. Si je fais celui-là dans la section divers, c’est pour une raison particulière. En fait je viens vous mettre en garde. Ça fait maintenant plusieurs mois que je suis (du verbe suivre) votre site, et je l’apprécie. Cependant j’avais l’intention de rester lecteur. Si je me suis inscrit, c’est dans l’unique but de créer ce topic (du coup vous risquez de ne plus trop me croiser, mais ça ne veut pas dire que je vais afk, hein ;)  ).

Pour commencer, je vais vous raconter une histoire. C’est l’histoire d’une bande d’amis qui décident de partager leur passion commune sur internet. Voyez-vous, ces jeunes gens étaient fans d’exploration urbaine. Souvent ils organisaient des sorties urbex, et se retrouvaient vers 22h sur leur nouveau terrain de jeu. Ils visitaient toujours de nuit, pour plus de discrétion et de frissons. Avec le temps, ils commençaient à réaliser des clichés saisissants de leurs escapades, et eurent l’idée de les mettre sur un blog. Ce qui n’était au départ qu’un petit projet se mua vite en une activité chronophage. Leur site commençait à avoir des visiteurs. Ceux-ci étant de plus en plus nombreux, les amis décidèrent donc d’ouvrir un forum pour pouvoir interagir avec eux et leur permettre de publier leurs propres photos. En quelques années, leur blog devint le plus important du pays en la matière. Je pourrais finir en disant qu’ils  vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, mais ce serait mentir. Un drame se profilait, sans que personne n’y fasse attention.

Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, les fondateurs du forum avaient de plus en plus de travail. Un des administrateurs quitta même son travail, décidant de consacrer tout son temps au site (je vous rassure, sa compagne touchait suffisamment pour leur permettre de vivre confortablement sans qu’il ne touche de salaire). Mais un jour, sans que personne ne l’aperçoivent, il est arrivé. Au début personne n’y faisait attention, ce n’était qu’un excentrique de plus. Pourtant l’ambiance générale glissa lentement vers une anarchie furieuse. Des utilisateurs changèrent subversivement de personnalité, il y avait de plus en plus de dispute sur la chatbox, et des anonymes venaient copier le comportement de l’inconnu. Le site devint rapidement désagréable, et la difficulté croissante à le gérer n’arrangea pas ses créateurs, qui se mirent tous sous antidépresseurs. À chaque nouvelle publication, il n’y avait plus en retour que des insultes et des menaces. Face à ce fléau inexplicable, la décision fut prise de fermer ce site qui leur tenait tant à cœur.

J’aurais dû me méfier à l’époque, c’est vrai que je l’avais senti que quelque chose allait mal. Mais ce n’est que quand j’appris la mort de mon meilleur ami, celui qui avait tout quitté pour se consacrer à notre projet, que je réalisai mon erreur. Notre erreur. Il s’était suicidé de dépit. Sa moitié était inconsolable. J’eus beaucoup de mal à m’en remettre, et votre site m’a beaucoup aidé à ce niveau.

Mais aujourd’hui j’ai peur. J’ai peur de vous avoir condamnés. Il m’a suivi. Le monstre qui a détruit mon ami et nos espoirs communs. Un commentaire de la dernière publication est signé de son nom.


Rabadu est arrivé.

Blague mise à part, la prochaine publication sera un communiqué de l'équipe, qui a également été envoyé en interne. Ne le manquez surtout pas.

vendredi 13 octobre 2017

Interférences macabres

J'aimerais vous parler d'une petite anecdote dont j'ai entendu parler durant un de mes voyages. Je rencontre souvent des gens d'horizons très variés grâce au couchsurfing et aux auberges de jeunesse notamment, ce qui me permet de découvrir des histoires parfois très intéressantes. Cette fois-là, c'était avec un Américain venu de l'Oregon que je discutais pendant une petite soirée avec d'autres voyageurs dans la salle commune de l'endroit où j'avais jeté mon dévolu pour quelques nuits. On a eu des sujets de conversation très variés, pas mal sur la santé car il étudiait dans ce domaine, et on a fini par dériver sur les effets des nouvelles technologies sur l'organisme. On a plaisanté sur le fait que certaines personnes étaient persuadées que les mauvaises ondes des téléphones et des télévisions nous mangeaient le cerveau et que les jeunes générations allaient finir amorphes à quarante ans, puis il m'a demandé si je voulais entendre une histoire un peu plus sérieuse à ce propos qu'il n'avait jamais réussi à s'expliquer. Bien évidemment, il a eu toute mon attention.

Les évènements qu'il m'a décrits prennent place dans les années 90, et ne semblent pas avoir de rapport à qui ne creuse pas beaucoup. En effet, une partie se déroule dans sa région natale, et l'autre en Chine, ce qui n'est pas la porte à côté. De plus, trop peu de gens ont été impliqués pour que ça fasse grand bruit (quoique c'est plus difficile à dire pour la Chine à cause du contrôle des médias, mais il est probable qu'on ne pourrait pas trouver grand-chose de ce côté même en maîtrisant la langue). Le peu qu'il m'a raconté, m'a-t-il dit, vient des maigres informations rassemblées par sa famille après qu'un de ses membres a été touché.

L'histoire commence dans une société chinoise peu connue en Occident, mais qui occupe une place plutôt importante sur le marché chinois des téléviseurs : Changhong. La société a été fondée en 1958, et a même été le premier fournisseur du pays pendant une certaine période. Quoi qu'il en soit, le seul dénominateur commun qui a pu être trouvé entre tous les évènements rapportés en Oregon, c'est un bête produit de cette fameuse entreprise. Mais personne n'a fait le lien au début, évidemment. Est-ce qu'il s'agissait d'un seul lot ou de toute la production, c'est difficile à dire, mais les postes incriminés provenaient tous d'un même magasin : le Newegg de Portland, ce revendeur ayant développé un partenariat avec le fabricant chinois.

Peu de temps après la mise en vente, il y a eu une hausse du nombre de consultations pour des migraines, un classique. Les herboristes locaux en ont eu pour leur argent, car les médicaments prescrits par les médecins n'avaient aucun effet. Pas que leurs remèdes de grand-mère aient changé quoi que ce soit, cela dit. Mais jusque là, il n'y avait rien d'alarmant, et puis beaucoup d'autres causes auraient pu être pointées du doigt. Là où ça a commencé à être étrange, c'est quand on a commencé à admettre des gens en hôpital psychiatrique à cause de comportements violents et de propos incohérents. Chez certains, ça se manifestait assez tard, pour d'autres ça commençait très peu de temps après les migraines, mais dans tous les cas on en trouvait régulièrement en train de massacrer leur poste de télévision en criant qu'il était un instrument du démon et que "c'était de leur faute s'il était entré."

Peu de gens y faisaient réellement attention, car à l'époque, la croyance populaire que les ondes perturbaient le cerveau était plus tenace, et ça faisait une bonne excuse pour dire aux enfants de ne pas passer trop de temps devant la télévision, sans compter qu'on en entendait parler surtout par le bouche-à-oreille et que ce qu'on en disait demeurait assez flou. Les seuls qui en savaient réellement quelque chose étaient ceux qui observaient un proche sombrer dans cet état. Apparemment, ceux qui se plaignaient de migraines avaient aussi de sérieux problèmes avec le téléviseur. Au début, ils disaient simplement qu'il fonctionnait mal, qu'il y avait souvent des interférences, mais cela ne se produisait jamais lorsque d'autres personnes étaient avec eux. Le fait de ne pas être crus les rendait petit à petit agressifs, et dans le même temps ils semblaient commencer à avoir des hallucinations, car ils affirmaient que quelqu'un les observait à travers le poste, et qu'ils pouvaient voir son visage lorsque les interférences reprenaient. La crise de nerf contre le poste finissait par arriver peu de temps après, assurant un internement immédiat pour éviter davantage de dégâts.

Cette situation n'a duré qu'une dizaine de jours avant que quelqu'un n'intervienne. On a envoyé des employés d'une société privée récupérer tous les postes de télévision du modèle cité au-dessus, alors que peu de gens voyaient le rapport, mais l'argent qu'on leur a donné pour faire oublier l'incident a permis d'éviter les questions. On leur a simplement dit qu'un élément défectueux de l'écran avait causé l'affichage d'images subliminales qui affectaient seulement les personnes les plus fragiles. Cette explication était franchement bancale, mais comme dit plus haut, des mesures avaient été prises pour éviter les curieux. Le rétablissement des personnes affectées avait par ailleurs été promis, et, effectivement, tous ceux qui avaient été internés ont pu rentrer chez eux quelques jours plus tard. Ils ne se souvenaient que d'avoir été malades, et qu'ils avaient guéri suite à une injection prescrite par un médecin venant de l'extérieur.

Bien sûr, si l'argent permettait de faire taire la majorité, il y avait toujours ceux qui voulaient quand même des explications et trouvaient la version officielle louche. Le père de mon ami en faisait partie, et voulait absolument découvrir ce qui était réellement arrivé à son frère, alors même que ce dernier, comme tous les autres, avait accepté l'idée qu'il avait simplement été malade. Il s'est rendu à Newegg pour poser des questions sur les postes de télévision et leur provenance, mais on l'a bien sûr gentiment raccompagné à la sortie. Par chance, il a retrouvé le mode d'emploi du téléviseur dans des papiers qui traînaient dans la maison de ses parents, chez qui il habitait encore, et a pu y trouver le nom de la société Changhong, à laquelle il s'est empressé d'écrire un e-mail. Comme il ne recevait pas de réponse, il a persévéré, mais il a rapidement arrêté de s'acharner quand il a reçu la seule réponse qu'il a jamais reçu par rapport à cet incident : une enveloppe en papier kraft dans sa boîte aux lettres.


Mon ami m'a assuré que son père lui a montré ladite enveloppe, ainsi qu'une des feuilles qu'on y avait glissées. Elle ne comportait rien d'autre que ces mots, en lettres capitales : "arrêtez de chercher." Il n'a pas voulu montrer le reste, et la seule chose qu'il a bien voulu dire à ce propos était qu'il "avait bien compris la leçon, et qu'il ne savait pas avec quoi ces foutus Chinois avaient joué, mais que tout le monde pouvait s'estimer heureux qu'ils aient compris qu'ils allaient trop loin et que la situation de l'Oregon ait été réglée avant d'arriver au point de non-retour." Ce que la deuxième partie de la phrase signifiait était loin d'être clair, mais l'Américain m'a dit qu'il avait la sensation que ça s'était déjà produit ailleurs, et que des choses bien pires étaient arrivées, quoiqu'il se figurait difficilement ce qui pouvait être si grave qu'une simple enveloppe avorte les recherches de son père.

Je n'ai pas vraiment su quoi répondre, surtout parce qu'il ne m'avait pas donné l'impression d'inventer quoi que ce soit. J'ai fini par dire qu'il y avait beaucoup de choses qu'on ne savait pas, et on a ensuite essayé d'imaginer quel élément de téléviseur aurait bien pu faire disjoncter autant de gens, sans que ça n'affecte également tout le monde, ainsi que ce qui avait bien pu être injecté aux gens internés et ses effets. On a fini par parler d'autre chose, mais une autre question m'est restée en tête : quoi, ou qui était apparu dans les interférences ? Car si tout est vrai, une hallucination collective de cette envergure me parait absolument impossible. Et dans ce cas, je pense que cette chose, quelle qu'elle soit, pourrait être bien plus inquiétante que quelques menaces d'anonymes, car si une simple société de fabricants d'électronique a pu la mettre au contact d'autant de monde, qui sait par quels autres moyens elle pourrait se manifester ?


lundi 9 octobre 2017

SAR (Partie 6)



Chapitres :


Ça fait bien trop longtemps depuis mon dernier message, et j’en suis vraiment désolée. J’ai aussi eu un peu de mal avec les nouveaux paramètres de formatage de texte sur la board, mais je m’en suis sortie. Les prochaines histoires vont donc être postées d’une manière un peu différente ! Elles seront dans l’ordre chronologique, et je ferai le maximum pour les enchaîner autant que je peux pour éviter d’omettre trop d’éléments.

Quand j’ai commencé à travailler, personne ne m’avait parlé du job en termes de choses bizarres qui pourraient arriver. Je suppose que c’est principalement pour éviter que je ne flippe et abandonne le parc. Mais après quelques mois dans mon service, alors que j’étais toujours une bleue, un ami et moi étions saouls à une fête, et il a laissé filtrer quelques infos : 

« Ouais, ça peut devenir un peu dingue ici, je suppose. Je crois que le pire, c’est quand les gens meurent alors que ça ne devrait pas être possible, tu vois ce que je veux dire ? Ou alors quand on les trouve mort dix minutes à peine après que quelqu’un nous dise les avoir vu pour la dernière fois. « Ils allaient bien quand je les ai fait prendre cette route, je vous le jure ! » Ce genre de conneries. Genre, regarde ce gars que j’ai retrouvé un printemps sur une piste très populaire. Quelqu’un arrive dans la base en hurlant à propos d’un mec étendu au milieu du chemin dans une mare de sang géante. Alors on y accourt, et on le trouve bel et bien mort. Et c’est bien ce qu’il est censé être, vu que l’arrière de son crâne ressemble à de la purée. Le crâne est réduit en miettes, la cervelle en sort comme d’un gâteau fourré à la crème, et le gars est âgé, donc on se dit que ouais, il est probablement tombé et s’est cogné la tête. Les personnes âgées tombent tout le temps, ce n’est pas nouveau. Sauf que la zone où il est tombé n’a PAS le moindre gros rocher. Il n’y a même pas de souche ou de grosse branche. Et pour couronner le tout, il n’y a pas de traînée de sang, donc il est forcément mort là où on l’a trouvé.
C’est là que tu commences à imaginer un meurtre, mais il y avait des gens avec lui à peine plus loin. Si quelqu’un s’était approché par derrière et l’avait assassiné, ça aurait été totalement impossible qu’on ne l’entende pas. Et encore une fois, même si ça avait été le cas, il y aurait eu une traînée de sang répandue tout autour. Mais tout le monde sur place a dit que ça avait été exactement comme s’il était tombé et s’était fendu le crâne sur une pierre. Alors, putain, sur quoi il s’est frappé la tête ? 
Et puis il y a cette femme que j’ai trouvée dans un autre parc il y a environ cinq ans, à l’époque où j’étais dans le nord. On l’a trouvée au milieu d’un bosquet de gros genévriers, enroulée autour du tronc, comme si elle lui faisait un câlin. On l’attrape pour la bouger, et une vraie cascade sort de sa bouche en trempant mes pompes. Ses vêtements sont secs, ses cheveux sont secs, mais la quantité d’eau qu’on a trouvée dans ses poumons et son estomac était phénoménale. C’était complètement irréel, sérieux. L’analyse du médecin légiste ? Ça dit que la cause de la mort était la noyade. Ses poumons étaient complètement remplis d’eau. Ça, même si on était en plein milieu du désert, et il n’y a pas le moindre point d’eau sur plusieurs kilomètres. Pas de flaque d’eau, que dalle. Pas de trace de qui que soit d’autre à cet endroit. Je veux dire, ouais, c’est possible qu’on les ait butés. Mais pourquoi sortir des sentiers battus à ce point et le faire comme ça ? Pourquoi ne pas simplement les poignarder et basta ? Je n’en ai aucune idée, ça me perturbe juste. »

Bien sûr, ça m’a fait un peu flipper. Mais on était complètement ivres, et je pense que je l’ai juste considéré comme un hasard extraordinaire. Je me suis aussi dit qu’il y avait un peu d’exagération là-dedans, vu que, voilà, on était bourrés.

Ensuite, je dois dire que je n’aime pas trop parler de l’affaire suivante. C’en était une vraiment horrible, et j’ai fait de mon mieux pour l’oublier, mais c’est bien sûr plus facile à dire qu’à faire. C’est arrivé environ six mois après ma conversation avec mon ami au bar, et jusqu’à cette époque il ne m’était rien arrivé de particulièrement étrange. Deux ou trois trucs par-ci par-là, et bien sûr les escaliers, mais c’est incroyablement facile de s’habituer à ce genre de choses quand on les traite comme si c’était normal. Ce cas-là était un peu différent.

Un gars d’une vingtaine d’année, atteint de trisomie 21, a disparu après que sa famille a perdu sa trace sur une des pistes principales. C’était déjà bizarre en soi, parce que ce garçon ne quittait jamais sa mère d’une semelle. Elle était totalement convaincue qu’il avait été kidnappé, et malheureusement un ranger qui ne fait plus partie du parc a insinué que personne ne risquait de kidnapper qui que ce soit… eh bien, avec ce genre de handicap. Ça manquait de tact, c’est le moins qu’on puisse dire. On a perdu beaucoup de temps à essayer de la calmer suffisamment pour obtenir des informations sur lui, et ensuite on a lancé un avis de recherche officiel. À cause de la gravité de la situation, étant donné qu’il était incapable de se débrouiller tout seul, on a fait appel à la police locale pour nous apporter de l’aide. On ne l’a pas retrouvé la première nuit, ce qui était vraiment affligeant. Aucun d’entre nous ne voulait l’imaginer seul, dehors. On s’est dit qu’il avait continué à se promener, et qu’il avait juste un peu d’avance sur nous. 

On a fait venir les hélicos le jour suivant, et ils l’ont retrouvé dans un petit canyon. J’ai aidé à l’en sortir, mais il était mal en point, et je pense qu’on savait tous qu’il n’allait pas s’en sortir. Il était tombé et s’était brisé la colonne vertébrale, et ne pouvait plus sentir le bas de son corps. Il s’était aussi cassé ses deux jambes, une au niveau du fémur, et il avait perdu beaucoup de sang. Il avait été désorienté et terrorisé alors qu’il était dehors, il avait donc probablement aggravé ses blessures en se traînant un peu plus loin. 
Je sais que ça paraît stupide, mais alors que nous étions dans l’hélico, je lui ai demandé pourquoi il s’était éloigné. Je voulais simplement quelque chose à dire à sa mère, pour pouvoir lui dire que ce n’était pas sa faute, parce qu’il perdait pied avec la réalité à une vitesse alarmante, et je ne pensais pas qu’elle aurait l’occasion de lui poser la question elle-même. Il pleurait et a dit quelque chose à propos du « petit garçon triste » qui voulait qu’il vienne jouer avec lui. Il a dit que le petit garçon voulait « faire un échange » pour qu’il puisse « rentrer chez lui. » Il a ensuite fermé les yeux, et lorsqu’il les a rouverts, il était dans le canyon. Je ne suis pas sûre que ce soit exactement ce qu’il a dit, mais c’est ce que je pensais être l’idée générale. Il continuait de pleurer, demandant où était sa maman, et je tenais sa main en essayant de le faire garder son calme. « Il faisait froid là-bas. » Il n’arrêtait pas de dire ça. « Il faisait froid là-bas. Mes jambes étaient gelées. Il faisait froid là-bas. Il fait froid à l’intérieur de moi. » 
Il s’affaiblissait de plus en plus, alors je lui ai demandé d’arrêter de parler, et il a fermé ses yeux pendant un moment. Ensuite, alors qu’il ne restait plus que cinq minutes jusqu’à l’hôpital, il m’a regardée droit dans les yeux, avec de grosses larmes qui roulaient sur ses joues, et a dit « Maman ne me verra plus. J’aime ma maman, je souhaiterais qu’elle soit là. » Et il a fermé les yeux et… il ne s’est juste jamais réveillé. C’était horrible, et je n’aime pas parler de ça. Ce cas est un des premiers qui m’ont réellement choquée.

Ça m’a tellement affectée que j’ai pris contact avec un ranger expérimenté, qui s’est retrouvé à m’aider à m’en remettre. Comme le temps passait et qu’on a appris à mieux se connaître, il a fini par me partager une de ses propres histoires. C’était perturbant, mais ça m’aidait de savoir que je n’étais pas la seule qui était affectée par les évènements qui se produisaient. 

« Je pense que ça s’est produit avant que tu n’arrives ici, parce que je suis sûr que si tu avais été là, tu t’en rappellerais. Je sais que, pour une raison ou pour une autre, ça n’a pas été raconté aux infos, mais je pense que tous ceux qui sont là depuis suffisamment longtemps en ont entendu parler. Le parc a vendu une portion de terrain à une entreprise d’abattage, ça avait vraiment été une décision controversée. Mais cette parcelle n’était pas si grande ou ancienne, et c’était juste après la récession, alors on avait terriblement besoin d’argent. 
En tout cas, ils étaient en train de couper les arbres sur cette parcelle, et on a reçu un coup de fil comme quoi ils avaient besoin de voir nos responsables immédiatement. Je ne sais pas pourquoi, mais au final ils m’ont envoyé avec quelques autres gars pour accompagner les chefs, je suppose pour l’effet du nombre, pour voir ce qui se passait. On arrive là-bas, et ils sont tous rassemblés autour d’un arbre qu’ils viennent juste d’abattre. Ils sont tous furieux et un peu en train de flipper, et le contremaître vient nous voir et dit qu’il veut savoir ce qu’on croit qu’on est en train de faire. « Qu’est-ce que vous croyez que c’est, bordel, une putain de blague ? Vous en avez une sacrée paire de faire ça, on a acheté ce terrain honnêtement ! » 
Évidemment, on ne sait pas de quoi il parle, alors il nous amène jusqu’à cet arbre et le pointe du doigt et nous dit que quand ils l’ont coupé, tout était exactement comme ça, et que le diable les emporte si c’était eux qui l’avaient mis à l’intérieur. L’intérieur de l’arbre était tout moisi et creux à un endroit, et quand ils l’ont coupé ça a révélé ce petit compartiment, et à l’intérieur il y a une main. Genre, une main tranchée nettement. Et on dirait qu’elle a fusionné avec l’intérieur de l’arbre. Alors à ce moment on pense que c’est EUX qui sont en train de se payer notre tête, et on leur dit qu’on n’aime pas trop se faire arnaquer comme ça, et on commence à s’en aller, mais ils nous disent qu’ils ont déjà appelé les flics, et qu’ils iront directement voir les médias si on ne reste pas. Ça a retenu l’attention des chefs, alors ils restent et ils parlent à la police. 
Tout le monde dément avoir mis la main dans le tronc, et en plus, comment est-ce que qui que ce soit ce serait débrouillé ? C’est clairement une vraie main, mais elle n’est pas momifiée, et ce n’est pas juste les os. Elle est toute fraîche, elle n’est probablement même pas vieille d’un jour. Et elle fait bien partie du tronc, on peut voir qu’elle en sort. Les bûcherons insistent qu’ils ne l’ont pas mise là. D’une manière ou d’une autre, cette main humaine s’est retrouvée à l’intérieur de cet arbre vivant et a fusionné avec. Les flics ont fait couper cette portion de l’arbre pour pouvoir la déplacer. Puis ils ont embarqué la main et la zone a été bouclée. Il y a eu une grosse enquête, mais je sais qu’ils n’ont rien trouvé. Maintenant c’est devenu une légende, et de ce que je sais, on n’a plus jamais vendu aucune portion de terrain pour l’abattage. »

Comme vous le savez, je suis allé à un stage de formation récemment, et j’y ai entendu des trucs incroyables et horribles. Un des gars à qui j’ai parlé quand j’étais là-bas m’a raconté une histoire quand nous étions tous autour du feu de camp un soir. On était tous les deux pas mal ivres, vous allez finir par penser que c’est une habitude, et on s’est échangé des histoires. Il m’a raconté celle-ci : 

« Un autre mec et moi étions sur le terrain parce que des campeurs avaient rapporté avoir entendu des hurlements pendant la nuit. Alors on va là-bas pour chercher le putain de puma qui se serait aventuré dans la zone, et ça m’énerve. On en a eu trois qui se sont pointés dans les zones de camping seulement cette année, et j’en ai marre de devoir en permanence m’en occuper. En plus, je ne les aime pas de toute façon. Ils sont hyper casse-couilles et ils sont hyper bruyants et ils me font grave flipper. Saloperies de chats. Bestioles de merde. Je râle contre eux et me plains au gars qui est avec moi, et il pense qu’il doit vraiment y avoir une meute. 
Et on voit plein de banches cassées et ce qui ressemble à des tanières, et on est quasiment sûrs de là où la bestiole est allée. J’appelle et ils me demandent de confirmer si possible, et tu sais que ça veut dire qu’ils veulent que tu marches dans un tas de merde et que tu te serves de ça comme preuve. Cela dit, je n’en vois pas un seul, alors je leur dis d’aller se faire voir et que j’en ai fini avec ça. On sait que ce truc est dans les parages, quelque part, même si je ne mets pas le pied dans ses déjections ou que je ne tombe pas face à sa gueule, ou je ne sais quoi. Le mec avec qui je suis s’éloigne pour aller pisser ou faire ce qui lui chante, et je reste derrière à observer ce petit tunnel sous un arbre pour voir si, peut-être, un renard ou autre chose ne vivrait pas dedans, parce que je kiffe les renards. Ils sont méga adorables. 
En tout cas, je regarde cet arbre et je commence à entendre les branches craquer, et ça vient de l’opposé de la direction dans laquelle est allé mon partenaire. Alors bien sûr j’ai mon flingue, mais toi comme moi savons que ça ne va rien faire face à un de ces félins. Je le charge et je gueule à mon pote de ramener son cul, mais il est trop loin et ne peut pas m’entendre. Je me lève et regarde vers l’endroit d’où la chose vient, et je ne te raconte pas de conneries, je me suis presque pissé dessus. Il y a ce gars qui vient vers moi, et il se déplace en faisant des sauts périlleux en arrière entre les arbres. Genre, au lieu de marcher, il ne fait que ces putains de sauts périlleux de taré, et je jure devant Dieu qu’il a évité toutes les souches et les buissons sur son chemin, c’est comme s’il savait exactement où il mettait les pieds. Je crie à ce gars de s’arrêter là où il est, que je pointe un flingue dans sa direction, mais il continue à s’approcher, et je n’ai pas pu m’en empêcher. J’ai tiré dans la terre devant lui, et c’était complètement débile de faire ça, mais sérieux, je ne voulais pas ce gars où que ce soit à proximité de moi. 
Quand j’ai tiré, il était à moins d’une cinquantaine de mètres de moi, et au moment où le coup part, il fait un tour sur lui-même et repart dans l’autre sens, en faisant des sauts périlleux vers les bois. Mon partenaire entend mon tir et revient à la hâte, il me demande ce qui se passe, et je lui dis qu’il y a un malade mental dans le coin qui saute partout sur Dieu sait quoi, et qu’il faut qu’on se tire d’ici. Je raconte toute l’histoire aux flics, et je n’ai pas eu d’emmerde pour avoir tiré, mais sérieux, je ne sais pas sur quoi était monté ce taré, mais je n’ai jamais rien vu de ce genre avant. Cette histoire était complètement ouf. »

Je pense qu’on peut tous s’accorder à dire qu’il y a des choses qui se passent dans les bois, et bien que je ne compte pas avancer d’histoire farfelue là-dessus ou imaginer une quelconque théorie, ce que je veux que les gens retiennent de tout ça, c’est qu’il est extrêmement important de rester en sécurité quand vous vous y promenez. Je sais que beaucoup d’entre vous pensent que vous êtes invincibles, mais le fait est que vous POUVEZ mourir là-dedans, ou être blessé, ou disparaître. C’est bien plus facile que ce que vous croyez.

Je m’excuse pour ce message relativement court, je vais faire de mon mieux pour continuer cette série aussi vite que possible. Merci à tous de continuer à me soutenir, vous ne savez pas à quel point ça me touche !


Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de searchandrescuewoods, qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Magnosa qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur No Sleep, de Cherry-Draws, Trouble et Magnosa qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Magnosa qui s'est chargé de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.

vendredi 6 octobre 2017

La collection de cailloux de mon fils

Jeune mère célibataire, j’avoue que vivre à Marseille dans les quartiers disons « populaires » n’est pas toujours une chose facile. Mais avec le peu d’argent que m’a laissé mon ex-copain, je n’ai pas réellement le choix. Pour mon jeune fils aussi c’est compliqué. Un peu lunatique, il a parfois beaucoup de mal à se faire des amis. Il passe la plupart de son temps à jouer aux playmobils, ou à traîner dans le terrain vague derrière le centre commercial. Ce n’est pas très hygiénique, mais je n’ai pas le courage de l’arracher à ses aventures.

Dernièrement il me rapportait parfois une ou deux pierres à la fin de sa journée, venant tout droit du terrain vague. Je n’ai pas trouvé ça étrange, qui, enfant, n’a pas collectionné les cailloux ? Surtout que ceux-ci étaient en effet d’une beauté sidérante : possédant des reflets brillants, et une couleur sombre mais magnifique. Il s’amusait tant avec, même s'ils étaient sales, c’est vrai, mais c’était tellement mignon de le voir ainsi, quelle mère empêcherait son fils de s’amuser ? À la fin du mois, il en avait bien une vingtaine, tous de la même couleur sombre.

Mais ces pierres m’intriguaient, je n’en avais jamais vu aucune de la même couleur. Déterminée à découvrir l’origine de ces dernières, je me suis mise à en chercher la provenance. J’ai d’abord cherché dans mon moteur de recherche « pierres tâches rouges sombre ». Aucun résultat.

« Marseille pierres rouge sombre reflets gris » : rien de convaincant non plus.

Aux mots-clés « Marseille 16ème arrondissement pierres rouges sombre, » j'ai enfin trouvé plusieurs résultats, tous datés de 2004. Un nom ressortait : « Ghofrane Haddaoui, » que j'ai d'abord pris pour le qualificatif scientifique des pierres. J’aurais préféré avoir raison.

« Ghofrane Haddaoui est une jeune fille de nationalité française, d'origine tunisienne, tuée à coups de pierres, dont le corps fut découvert sans vie dans un terrain vague, près du centre commercial Grand Littoral à Marseille le 19 octobre 2004. Sa lapidation la veille a suscité, après un temps d'indifférence, l'indignation sur la condition des jeunes filles des quartiers populaires en France. »

J'ai été incapable de faire le moindre mouvement pendant une dizaine de minutes, les yeux rivés sur mon ordinateur. Puis mon regard s'est tourné vers mon fils, jouant avec les roches cabossées.

Je ne sais pas quoi faire. Je devrais livrer les cailloux à la police, et je le sais.

Mais après tout, quelle mère empêcherait son fils de s’amuser ?


lundi 2 octobre 2017

SAR (partie 5)



Chapitres :


Je suis désolée de ne faire qu’une courte mise à jour cette fois-ci, les gars. C’est un peu la folie ici depuis quelques temps, et je ne suis pas sûre de la fréquence de mes prochains messages. Je vous suis très reconnaissante du soutien que vous m’apportez, et bien que je n’aie pas beaucoup d’histoires à vous partager, je serai très intéressée de voir ce que vous en pensez tous !
    Un pompier qui nous aidait pendant notre stage d’entraînement m’a parlé d’un appel qu’il avait reçu, apparemment pour aller secourir un enfant sur un arbre absolument énorme. Il a dit qu’on ne lui a pas donné beaucoup de détails, seulement qu’on avait besoin qu’il vienne pour apporter son aide car il n’y avait pas d’équipement adéquat. Il avait été spécialement appelé parce que ce truc était si gigantesque que les secouristes ne se sentaient pas d’y grimper. Il avait été élagueur avant de rejoindre les pompiers volontaires, alors c’était assez simple pour lui d’attraper son ancien équipement et de venir à la rescousse. 
    On l’a escorté sur environ trois kilomètres, et l’équipe s’est arrêtée devant l’un des arbres les plus massifs de la zone avant de pointer leur doigt vers le haut. Il a ri et a demandé au capitaine comment l’enfant s’était retrouvé là-haut, a fait une blague à propos des affaires de « chat coincé en haut d’un arbre », mais le capitaine a secoué la tête et lui a dit de grimper et de faire descendre l’enfant. Il m’a dit qu’il savait que quelque chose clochait, mais qu’il n’a pas insisté. Il m’a raconté que pendant son ascension sur l’arbre, il a commencé à se demander s’ils n’étaient pas en train de se payer sa tête. « Le gamin n’aurait jamais pu escalader ce putain de truc. Il était énorme à sa base, mais arrivé environ à la moitié, il devenait de plus en plus étroit, et j’ai failli faire marche arrière quelques fois parce que je doutais vraiment qu’il puisse soutenir mon poids. » Mais il a dit qu’il a continué quand même, et alors qu’il était presque arrivé au sommet, il a aperçu un truc bleu dans les branches. 
    « J’ai vu le t-shirt du gosse comme coincé dans une branche, je l’ai appelé et lui ai dit de s’approcher s’il le pouvait, mais il n’a pas répondu. J’ai continué d’avancer en l’appelant par son prénom, en lui disant de ne pas être effrayé, que j’étais là pour l’aider. Quand je l’ai atteint, j’ai compris qu’il ne risquait pas de me répondre. Je l’ai trouvé, ou plutôt ce qui restait de lui, retenu par un embranchement dans les branches, et le fait qu’il était là-haut était totalement un coup de chance. S’il était tombé de n’importe quelle autre manière, il se serait écrasé au sol. Ça n’aurait rien changé de toute façon, car l’enfant était mort bien avant de se retrouver perché sur cet arbre. Je ne sais pas qui l’a foutu là-haut, ou comment, ou pourquoi, mais c’était carrément glauque. Ses intestins étaient ressortis par sa bouche et pendaient dans les branches. La manière dont ils étaient suspendus, ça rappelait un putain d’arbre de Noël, mais un qui aurait été décoré par un malade. J’ai regardé d’un peu plus près, et j’ai vu qu’ils étaient aussi sortis de l’autre côté, ses tripes pendaient depuis l’arrière de son pantalon. Ses yeux n’étaient plus là, probablement expulsés par la force, quelle qu’elle soit, qui l’avait fait éclater comme un pop-corn. T’as déjà vu un corps qui est resté dans l’eau pendant un bon moment, comment leur langue a gonflé et ressort ? La sienne était comme ça. Je m’en rappelle parce qu’il y avait des mouches qui grouillaient dessus. 
    Je pense que j’étais en état de choc parce que… Bordel, j’ai juste poussé le gamin avec un bâton que j’avais arraché d’une branche. Je lui ai juste donné des petits coups jusqu’à ce qu’il tombe. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça… J’ai presque perdu mon job à cause de ça. Mais bon sang, la simple idée de transporter ce gosse sur mon épaule jusqu’au sol, de rassembler ses tripes et de les enrouler autour de moi comme une corde pour qu’ils ne s’accrochent nulle part… Je ne pouvais pas. J’ai vu beaucoup d’enfants morts. Plus que ce que je n’avouerai jamais. J’ai vu un gamin caché dans une baignoire remplie pendant un incendie. Ça l’a cuit vivant, et l’a littéralement transformé en soupe. Mais ça… Je ne sais pas ce qui a fait ça, mais l’idée de toucher le corps de cet enfant m’a donné l’impression que j’allais perdre la tête. 
    Je l’ai entendu percuter le sol et j’ai pensé que tout le monde aurait pété un câble, mais ils savaient qu’il était mort quand ils m’ont envoyé là-haut. Ils n’ont rien dit, mais ils n’ont pas non plus hurlé ou quoi que ce soit. Je suis redescendu et suis allé confronter le capitaine, en lui demandant qui il pensait qu’il était pour m’envoyer là-haut alors qu’ils savaient parfaitement que le gosse était mort. Mais il a juste dit que ça ne me regardait pas, et il m’a simplement remercié pour avoir descendu la preuve. Je me rappelle qu’il a dit ça, je m’en rappelle aussi bien parce que c’était vraiment bizarre d’entendre ça formulé de cette manière. « La preuve ». Comme s’il n’était même pas une personne. Comme s’il n’avait jamais été un petit enfant qui s’était perdu et avait subi quelque chose de foutrement indescriptible. Le capitaine m’a fait escorter par une équipe hors de la forêt, mais lui et deux autres sont restés derrière, et j’ai trouvé ça étrange. Pourquoi est-ce qu’ils ne m’avaient pas aidé à sortir le gosse de là ? J’ai essayé de poser des questions, mais les gars qui m’accompagnaient ont simplement répondu qu’ils ne pouvaient rien dire sur une enquête ouverte. » 
    Je lui ai demandé s’il avait une idée de ce qui avait pu arriver à l’enfant, et il est resté songeur un bon moment. « J’aurais bien dit qu’il s’est fait écraser, mais avec ce genre de blessures on trouve beaucoup de contusions sous la peau, un traumatisme évident. Ça n’avait rien à voir. C’était comme si le gamin s’était retrouvé dans un aspirateur géant et que ses intestins avaient été sortis de lui comme ça. Mais même là, il n’y avait pas de traumatisme. Pas la moindre trace. Je me pose des questions. Je me pose des putains de questions. »



    Un des vétérans du stage d’entraînement lit NoSleep, et il a reconnu mes histoires. Il me connaît plutôt bien, et on en avait déjà échangé par le passé. Il m’a demandé s’il pouvait me confier quelque chose qu’il avait remarqué à propos des escaliers, et quelques idées qu’il s’était fait. « Je suis vraiment content que tu aies décidé de partager tout ça. Je pense que c’est important que les gens sachent ce qui se passe, en particulier parce que les services forestiers se débrouillent si bien pour tout couvrir. » Je lui ai demandé ce qu’il entendait par là. 
    « Comment ça, qu’est-ce que je veux dire ? L’absence de la moindre attention de la part des médias ? Aucune couverture des disparitions d’enfants, ou des corps retrouvés à des kilomètres de là où ils étaient censés être ? David Paulides a visé dans le mille, les services forestiers font tout ce qu’ils peuvent pour que les gens continuent à venir, même si c’est dangereux. Je veux dire, pour être tout à fait honnête, ce n’est pas comme si ces trucs arrivaient tous les jours. Mais le nombre de cas ne cesse d’augmenter, et ça vaut le coup de s’y intéresser. En particulier les escaliers. J’ai été plutôt surpris que tu ne mentionnes pas ceux qui sont retournés. » 
    Je ne savais pas de quoi il parlait, je ne me rappelais pas qu’il en ait jamais fait mention. Il a eu l’air complètement interloqué. « Bon sang, je n’arrive pas à croire que tu aies travaillé là-dedans aussi longtemps sans les voir. Personne ne t’a rien dit à ce sujet ? » J’ai haussé les épaules et lui ai demandé de me donner des détails. 
    « Eh bien, il y a les escaliers normaux, ceux qui apparaissent quand on s’écarte des chemins. Je sais que tu es au courant pour ceux-là. Mais il m’est arrivé d’en croiser qui sont à l’envers. Je pense qu’on pourrait comparer ça à si tu avais une maison de poupée et que les escaliers étaient une pièce séparée. Maintenant tu prends ça, tu le retourne de manière à ce que la marche du haut soit enfoncée dans le sol, et tu le mets dans la forêt. C’est à ça qu’ils ressemblent. Je ne les rencontre pas aussi souvent, mais ils sont bizarres, c’est le moins qu’on puisse dire. Ça me fait penser à un enregistrement qui a été pris après une tornade, quand les maisons sont détruites et qu’il ne reste que quelques trucs aléatoires qui tiennent, comme des cheminées et des murs de jardin. Ceux-là me font encore plus flipper que les normaux, parce que je ne peux pas les ignorer aussi facilement. » 
    Je n’ai pas peur facilement, comme la plupart de ceux qui bossent ici, mais cette idée m’est restée en tête, et ça me travaille. Je vais essayer d’en savoir plus à leur propos. Il a aussi mentionné à quel point les gens étaient préoccupés par l’homme sans visage. Il est devenu tout excité et m’a dit qu’il avait vu quelque chose de semblable. 
    « Il y a quelques années, j’ai pris part à un exercice dans les bois. J’étais installé dans ma tente et j’ai entendu quelqu’un vagabonder à l’extérieur du camp. On nous dit de ne pas nous aventurer trop loin, ça tu le sais, alors je me suis demandé si un nouveau n’était pas allé se soulager et n’arrivait pas à retrouver son chemin. Tu te rappelles le gars dans notre groupe, il y a quelques années, qui a failli tomber de cette fichue montagne ? Depuis, je suis un peu paranoïaque à l’idée que ça se reproduise, alors je me suis levé pour aller voir. 
    Je suis allé à l’extrémité du camp et j’ai crié à la personne, peu importe qui c’était, que le camp était dans cette direction. Mais les pas continuaient à faire des allées et venues dans les bois, alors je les ai suivis. Je sais que c’était stupide, mais j’étais à moitié endormi, et je n’avais aucune envie de devoir gérer un idiot qui se blesserait lui-même. J’ai suivi cette chose sur un chemin complètement droit pendant presque un kilomètre et demi, et ça s’est arrêté sur le bord d’une rivière. Je pouvais en voir la silhouette parce que l’eau reflétait la lune, et il avait l’air d’un gars normal. Il avait un sac sur le dos, et on aurait dit qu’il me faisait face. Je lui ai demandé si ça allait, s’il avait besoin d’aide, et il a incliné sa tête comme s’il ne me comprenait pas. J’ai toujours mon couteau de poche sur moi, et il y a une petite lampe qui y est accrochée, alors je l’ai allumée en éclairant son torse pour ne pas l’aveugler. Il respirait doucement et profondément, alors je me suis demandé s’il n’était pas en train de faire une crise de somnambulisme. Je me suis approché et lui ai demandé de nouveau s’il allait bien. J’ai éclairé un peu plus haut, et quelque chose avait l’air bizarre, donc je me suis arrêté. 
    Il continuait de prendre des inspirations extrêmement longues et profondes, et j’ai compris au fur et à mesure que c’était ça qui me perturbait. C’était comme s’il faisait semblant de respirer, mais qu’il ne le faisait pas en réalité. Sa respiration était beaucoup trop régulière et profonde, et tous ses mouvements étaient exagérés, comme ses épaules qui remontaient et sa poitrine qui se gonflait. Je lui ai dit de s’identifier, et il a fait ce bruit sourd. J’ai encore levé ma lampe, et je ne te raconte pas d’histoires, le gars n’avait pas de visage. Juste de la peau lisse. J’ai flippé et laissé échapper ma lampe, mais je l’ai vu se déplacer vers moi, mais sans bouger. Je ne sais pas trop comment l’expliquer, une seconde il était sur le bord de la rivière, et la suivante il était à quelques mètres de moi. Je n’ai ni regardé ailleurs, ni cligné des yeux, à aucun moment, c’était comme s’il bougeait si vite que mon cerveau n’arrivait pas à suivre. J’ai trébuché et suis tombé sur mes fesses quand j’ai vu la ligne ouverte sur son cou. Ça s’étirait jusqu’à ses oreilles. Il n’y avait pas de sang, juste ce trou noir, et je pourrais jurer qu’il m’a souri avec cette entaille dans sa gorge. 
    Je me suis relevé et j’ai couru aussi vite que possible jusqu’au camp. Je ne pouvais pas l’entendre me suivre, mais j’avais la sensation qu’il était juste derrière moi, même si je ne le voyais pas quand je me retournais. Je me suis calmé quand j’ai regagné le camp. Le feu était toujours allumé et je suppose que l’esprit de groupe qu’on a quand on est avec d’autres personnes m’a permis de m’arrêter et de respirer un coup. J’ai attendu près du feu pour voir s’il me suivrait jusqu’ici, mais je n’ai rien entendu d’autre pendant quelques heures, alors je suis retourné me coucher. Je sais que ça paraît bizarre, mais c’était si irréel que c’était comme si je l’avais automatiquement attribué à mon imagination. »



    On se racontait des histoires de fantômes un soir avant d’aller au lit pour se faire peur les uns les autres et se moquer de ceux qui marchaient. La plupart du temps, ce sont les nouveaux, mais une femme a raconté une histoire qui a réussi à me donner quelques frissons, et je sais que ça a été pareil pour les autres. Elle a dit que c’était vrai, mais encore une fois, toutes les histoires de fantômes racontées autour d’un feu de camp sont vraies. Pourtant, d’une certaine manière, je ne crois pas qu’elle inventait. Ça avait ce petit parfum de vérité que seuls les évènements réellement traumatisants ont. 
    Elle a dit que quand elle était enfant, elle et son amie avaient l’habitude d’aller régulièrement dans les bois derrière sa maison. Elle vivait dans le nord du Maine, où on trouve beaucoup de forêts nationales inhabitées et très denses. Elle a dit que les bois de là-bas n’ont rien à voir avec ceux d’ici. Ils sont si denses à certains endroits que les arbres bloquent presque complètement les rayons du soleil. Son amie et elle ont grandi là-bas, donc elles n’avaient pas peur de s’y balader seules, mais elles restaient toujours sur leurs gardes dans certaines zones. Elle a dit qu’on n’en parlait presque jamais, mais qu’elles savaient qu’elles ne devaient jamais s’aventurer à plus de deux ou trois kilomètres au-delà de leur maison. Les adultes ne disaient jamais pourquoi, mais c’était une règle tacite et personne n’essayait d’aller aussi loin. Son amie et elles s’inventaient des histoires à propos d’ours aussi grand que des maisons vivant là-bas, et elles se faisaient souvent peur en se cachant et en faisant des bruits de grognement pendant que l’autre cherchait. 
    Elle a dit qu’un été, il y a eu une série de terribles tempêtes qui ont arraché beaucoup d’arbres, et mis le feu à une partie de la forêt quelques kilomètres derrière sa maison. Les équipes de pompier ont réussi à garder l’incendie sous contrôle, mais elle a dit que certains sont revenus « pas exactement pareils. » 
    « C’était comme s’ils avaient fait la guerre. On pouvait facilement dire qui avait réellement été effrayé car ils avaient le même regard, je crois que ça s’appelle le syndrome de l’obusite. Mon amie et moi disions qu’ils étaient comme des morts qui marchaient. Ils ne souriaient ou ne parlaient pas si on allait les voir, et la plupart ont quitté la ville dès que tout a été terminé. J’ai questionné mes parents à ce propos, mais ils ont dit qu’ils ne savaient pas de quoi je parlais.
    Quand les bois ont été déclarés sûrs de nouveau, mon amie et moi avons décidé d’essayer de faire une randonnée jusqu’à l’endroit où le feu s’était déclaré. Nous n’avons pas dit à nos parents où nous allions, et c’était plutôt excitant de se dire qu’on leur désobéissait comme ça. On s’est frayé un chemin sur environ trois kilomètres, et on a commencé à voir des arbres brûlés et d’autres trucs. Je me rappelle que mon amie a été vraiment chamboulée parce qu’on a trouvé le squelette d’un cerf roulé en boule sous un arbre, et j’ai presque dû la tirer en arrière. Elle voulait l’enterrer, mais je ne voulais pas qu’elle y touche parce que ses bois étaient bizarres. Je ne me rappelle pas pourquoi, je me rappelle juste avoir pensé qu’il y avait quelque chose qui clochait avec eux et que je ne voulais pas qu’elle ou moi nous approchions. 
    Plus nous allions loin, plus ce qui nous entourait était brûlé. Au bout d’un moment, il n’y avait plus d’arbre debout, et ça donnait l’impression d’être sur une autre planète. Presque rien de vert, juste du marron et du noir partout. On était plantées là, en train de regarder tout ça, quand on a entendu quelqu’un crier au loin. J’ai paniqué car j’ai cru que c’était mon père, et qu’il allait me dire que j’étais punie. Mon amie m’a lâchée et est partie se cacher derrière un gros rocher, parce qu’elle a dit qu’elle ne voulait pas qu’on la trouve ici. Ses parents lui avaient interdit d’aller dans les bois tout court, et elle avait menti en disant qu’on allait regarder un film. Je l’ai suivie, et on a continué à écouter. Je pouvais entendre que la voix s’approchait, et j’ai réalisé que c’était des appels à l’aide. J’ai pensé que c’était peut-être un randonneur qui s’était perdu et qui avait besoin qu’on le raccompagne en ville. Ça arrivait tout le temps, alors j’avais l’habitude d’aider les gens à repartir. 
    J’ai entendu qu’il suivait ma voix, donc j’ai continué à l’appeler jusqu’à ce que je le voie courir au loin. Il s’est approché et j’ai pu voir que son visage était tout rouge. J’ai dit à mon amie de me donner son sac, parce qu’elle avait un kit de premier secours. Elle a fait un bruit comme si elle était écœurée, et m’a demandé si j’avais vu son visage. Je lui ai dit de se taire, et ai trottiné à la rencontre de l’homme. Je me suis arrêtée presque à mi-chemin et quand il s’est arrêté, je pouvais voir que son nez, ses lèvres et une partie de son front avaient disparu. C’était comme si on les avait découpés nettement. Il saignait abondamment, et j’ai vu que les genoux de son pantalon étaient aussi rouges. J’ai fait un pas en arrière, mais j’avais trop peur pour pouvoir beaucoup bouger, et il a attrapé mes épaules. J’ai eu l’impression de recevoir un choc électrique, et il a brusquement reculé. Il a commencé à bredouiller, et je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il disait, à part qu’il demandait depuis combien de temps il était parti. Il m’a demandé où était « son unité », mais j’ai simplement secoué la tête. 
    Il m’a regardée de haut en bas, puis il a vu mon Walkman et s’est mis à crier. Il continuait de bredouiller et de toucher son visage, et j’ai réalisé qu’il ne portait pas les bons vêtements. Il avait une sorte de veste grise en tissu et presque un pantalon de cérémonie, et la veste avait des boutons bizarres et des bordures rouges. J’ai continué à secouer la tête et lui ai dit que je ne comprenais pas ce qu’il racontait. Je suis allée ouvrir le kit de premier secours mais il a encore crié et a dit la seule chose que j’ai vraiment compris : « Ne me touchez pas ! Vous allez m’y faire retourner ! » Après ça, il s’est enfui, et je pouvais entendre ses cris pendant sa course. Quand je ne l’ai plus entendu, je me suis retournée, et mon amie pleurait. Je me suis juste encore retournée et ai commencé à prendre le chemin de la ville. Elle n’a pas arrêté de me demander ce qui s’était passé et qui c’était, mais je n’ai rien répondu. Quand on est arrivées, je lui ai dit que je ne voulais plus jamais jouer dans les bois avec elle. Nous sommes toujours amies, mais on ne parle jamais de cet homme. Jamais. »


Je ferai une autre mise à jour dès que je pourrai. Je suis très contente que vous continuiez à me soutenir !

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