« Nicolaaaaaaaaas ! »,
cria Marie. Tu descends tout de suite, espèce de petit garnement ! Tu as
encore fait une bêtise ! Tu m’épuises ! On ne peut pas te laisser seul
! ».
Marie était l’épouse de Joseph, un ingénieur, et son
associée. Elle s’était arrêtée de travailler depuis la naissance de
Nicolas et avait envisagé de reprendre le travail quand il avait eu sept
ans. Elle était rentrée à l’école, mais la naissance d'Emma et le
déménagement il y a six mois l’en avaient, pour le moment, empêchée.
Elle était plutôt grande et avait de longs et beaux cheveux blonds qui
lui retombaient sur la nuque. Elle était d’habitude douce et patiente
mais, en ce moment, Nicolas l’excédait.
« -Nicolaaaaaas ! Tu descends ici et maintenant ! Je ne rigole pas ! ».
Nicolas descendit lentement les escaliers, ressentant l’impression
d’être un condamné à mort s’avançant vers l’échafaud. Il avait hérité de
son père de sa chevelure acajou qu’il portait très courte, il venait
tout juste de fêter son huitième anniversaire et il était plutôt petit
pour son âge. Il avait les yeux noisettes et était adorable, du moins
jusqu’au déménagement.
« Nicolas, on ne peut pas te
laisser seul sans qu’il y ait un problème ! Tu m’épuises ! Tu as vu ce
que tu as fait au pauvre chien des voisins ? Tu as trouvé ça drôle,
peut-être, de lui attacher un réveil à la queue ? Tu t’es bien amusé à
torturer cette pauvre bête ?
-Mais maman, tenta de répondre Nicolas, c’est pas moi, c’est...
-Oui, je sais, c’est le petit Lutin, répondit, excédée, Marie. C’est toujours le petit Lutin !
-Mais je te jure, Maman, c’est le petit Lutin, c’est le Korrigan !
sanglota Nicolas. C’est lui qui fait les bêtises ! C’est pas moi ! C’est
le méchant Korrigan Irlandais !
-Non Nicolas, c’est trop facile. Il
y en a marre de faire des bêtises et de dire que ce n’est pas toi, je
vais devoir discuter avec ton père de ton attitude, et toi, en
attendant, tu vas aller te coucher, il est tard ! ».
Nicolas exécuta docilement l’ordre de sa mère, sachant qu’il ne pourrait
rien y faire. Il monta lentement les escaliers et, en se demandant s'il
allait trouver le Lutin, il sentait déjà l’angoisse monter. S'il
n’était pas là, il y aurait sûrement une bêtise de plus ! La poupée
représentait un Korrigan Irlandais, les cheveux et la barbe rougeoyants,
tout vêtu de vert jusqu’à son chapeau orné d’un trèfle à quatre
feuilles. C’était son père qui le lui avait apporté, l’ayant trouvé au
grenier quand ils avaient emménagé il y avait six mois. Nicolas sentit
tous ses muscles se tétaniser. Au début, il était juste un jouet, comme
son Mr. Patate ou ses dinosaures en plastique, puis il s’était mis à
parler ; puis il s’était mis à bouger. Nicolas n’avait pas beaucoup
d’amis depuis son déménagement et avoir un copain toujours avec lui, qui
l’écoutait et qui jouait quand il voulait, ça le rendait heureux, ça
c’est sûr ! La poupée avait commencé à lui parler un soir, elle lui
avait dit qu’elle s’appelait « Will le Korrigan » et qu’elle voulait
être son copain. Elle était toujours gentille et Nicolas occupait avec
elle ses longs moments de solitude. Et puis, Will avait commencé à
vouloir s’amuser lui aussi. Il avait commencé à lui demander de faire
des « blagues », au début, des trucs bêtes mais pas bien méchants : ils
mettaient du sel dans les gâteaux, ils dessinaient sur les murs ou
renversaient de l’eau par terre. Puis les « blagues » ont augmenté
progressivement. Will le Korrigan lui a dit que ce serait marrant de
mettre des pétards dans les poubelles et que ce serait drôle d’accrocher
le réveil de Papa et Maman à la queue de Mr. Twinie, le chien des
voisins ; et puis que ce serait drôle de faire tomber Jean, son copain,
dans la bouche d’égout ouverte . Mais Nicolas, lui, commençait à ne plus
trouver ça drôle, surtout que maintenant, Will commençait à ne plus
avoir besoin de lui pour faire des « blagues ». Parfois, la poupée
disparaissait de sa chambre et systématiquement, une « blague » était
arrivée, et bien sûr, la faute retombait sur Nicolas ! De plus,
désormais, il commençait à avoir peur parce que Maman avait parlé avec
Papa de l’emmener voir un « ptitchiatre » à cause de ses « problèmes
compartemantaux », il ne savait pas ce que c’était, mais il ne voulait
pas le savoir et il ferait tout ce qu’il faudrait pour n’avoir jamais à
le savoir.
La poupée était à sa place, comme d’habitude.
Le soleil crépusculaire émit un doux reflet par la fenêtre, Nicolas
tourna son regard vers l’astre couchant, puis, quand il le reporta sur «
Will », celui-ci avait disparu. Nicolas sentit quelque chose effleurer
son épaule. Dire qu’il avait peur serait un faible mot, il était en fait
complètement terrifié. Il se retourna vivement, manquant choir, quand
il vit la poupée sur l’étagère près de la porte. Il sentit comme un coup
de vent l’effleurer doucement, comme une main amicale, et d’instinct,
il se retourna vers la fenêtre qu’il vit fermée, puis à nouveau vers
l’étagère, et ce qu’il vit ne fit qu’accentuer son horreur : la poupée
avait encore disparu ! Il tremblait, et la peur s’insinuait encore plus
en lui. « Comment la poupée avait-elle pu disparaître ?, se
demandait-il. Il la chercha du regard, tournant la tête de tous côtés,
quand enfin, il la vit. Elle était maintenant sur son lit... Elle le
regardait, elle semblait avoir compris que Nicolas en avait marre de ses
bêtises... Et elle semblait décidée à en faire une dernière... Nicolas
s’approcha doucement du lit, et la saisit ! Son contact était répugnant,
on aurait dit de la viande pourrie au soleil, et elle était chaude,
comme si elle était... Vivante. Nicolas la lâcha avec un hoquet de
dégoût et elle tomba au sol dans un bruit mat.
La poupée
se releva et regarda Nicolas d’un regard de haine pure, elle semblait le
détester... Puis son visage changea, elle reprit une expression de
gentillesse feinte tellement peu convaincante qu’elle en était horrible,
puis, elle parla d’une voix éthérée :
« Nicolaaaaaaaaaaas ? On fait ta dernière blague ? ».
Les yeux de la poupée luisaient d’un éclat malsain, et, en un instant,
elle était devenue menaçante, elle semblait être devenue plus grande et
son ombre semblait s’étirer indéfiniment sous la pâle lueur du soleil
couchant. Elle affichait un rictus carnassier qui ne présageait rien de
bon... Nicolas la regarda, horrifié, puis il se tourna, cherchant en
vain où il pourrait fuir... Malheureusement, la poupée se trouvait
devant la porte et en barrait le passage. Elle s’avançait lentement, sur
ses deux petites jambes, il semblait émaner d’elle une lueur blafarde,
un peu comme celle de la braise qui rougeoie... Nicolas se mit à crier, à
appeler sa mère de toutes ses forces, mais la poupée, d’un regard
haineux, le fit se taire. Il voulait crier, il devait crier mais il ne
pouvait pas crier, sa langue semblait collée à son palais et il ne
réussissait qu’à émettre un borborygme étouffé. La poupée se rapprochait
inexorablement, et Nicolas savait que la dernière blague, ce serait lui
qui la subirait... Nicolas reculait au même rythme que la poupée
avançait, se cognant dans les meubles et trébuchant sur les jouets qui
gisaient au sol, il savait qu’il ne pourrait pas reculer longtemps comme
ça, il arriverait forcément un moment où il se cognerait contre le mur,
et là, il ne pourrait plus reculer et alors là... Il préférait ne pas
connaître la dernière blague de la poupée... Et ce qu’il craignait se
produisit, il se heurta au mur, près de sa fenêtre et de sa petite
bibliothèque, il ne pouvait plus reculer, alors, il saisit un livre au
hasard et le lança sur la poupée. Le livre sembla léviter près de la
poupée, puis il tomba à sa gauche. « Will » avait des yeux fous et son
sourire, étiré démesurément, ressemblait à un masque de clown.
Le premier livre n’avait rien fait, mais Nicolas saisit une B.D. et la lança, puis il recommença avec un de ses Club des Cinq,
puis une autre B.D. et une autre, et une autre... Les livres semblaient
s’arrêter en l’air près du pantin puis ils retombaient près de lui sans
même l’effleurer. La poupée était presque à ses pieds quand Nicolas
saisit un dernier livre au hasard et le lança. Ce livre-ci ne lévita pas
et ne retomba pas près de la poupée juste avant de la toucher, au
contraire, près de la poupée, il sembla un instant rayonner et frappa la
poupée en pleine tête. La poupée se tordit sur elle-même, criant,
éructant, sifflant, puis elle commença à s’enflammer, elle se tordit sur
elle-même et gémit avec d’horribles mimiques de douleur, puis, une
gigantesque flamme apparut en un instant puis disparut aussi rapidement
qu’elle était venue. Nicolas regarda à l’endroit où était la poupée un
instant avant, il n’en restait rien, pas même des cendres, par contre,
le dernier livre qu’il avait jeté était, lui, en train de se consumer.
Néanmoins, Nicolas le reconnut, c’était sa Bible en B.D. qu’on lui avait
offerte pour sa communion... Alors que Nicolas était en train de se
demander comment tout avait pu aller aussi vite, il entendit une voix
dans l’escalier près du pas de la porte :
« Nicolaaaaaaaaas ! Mais qu’est-ce que tu fais encore ? Non mais,
regarde ! Comment tu as pu mettre ta chambre dans un tel bazar ? Tu n’es
qu’un sale gosse ! Non mais franchement !
-Mais Maman, c’est pas moi, c’est..., tenta de dire Nicolas.
- Non ! Tu ne vas pas ENCORE me dire que c’est le Korrigan ! Tu es
privé de télé et de sortie pendant les trois prochains mois ! Et ne dis
rien sinon je double ta peine ! Va dormir ! Et tout de suite ! ».
Nicolas se tournait et se retournait sans réussir à trouver le sommeil,
il était heureux que la poupée ne soit plus là même si ça lui faisait
un copain en moins, mais bon, elle lui avait fait peur, très peur. Alors
qu’il s’apprêtait à enfin rejoindre Morphée, une lumière rouge terne
lui arriva dans les yeux. Elle venait de son bureau et on aurait dit les
braises d’un feu de cheminée qui s’éteint, une lumière pâle et
tremblotante. Il se leva et s’approcha de la lumière, lorsque alors,
provenant de nulle part et de partout à la fois, il entendit une voix
éthérée mais distincte et horrible dire :
« Hé Nicolas, on fait ta dernière blague ? ».
Disclaimer
DISCLAIMER
Les contenus proposés sur ce site sont déconseillés aux personnes sensibles et aux mineurs de moins de 12 ans.
L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni n'infirme la véracité des témoignages et histoires présents sur ce blog. Pensez à consulter nos pages d'aide pour en apprendre plus, et à toujours vérifier les sources pour vous faire votre propre avis sur la question, ici comme ailleurs.
L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni n'infirme la véracité des témoignages et histoires présents sur ce blog. Pensez à consulter nos pages d'aide pour en apprendre plus, et à toujours vérifier les sources pour vous faire votre propre avis sur la question, ici comme ailleurs.
Script générateur de phrases
En y repensant, j'aurais dû savoir depuis le début que c'était pas Brindille. Les yeux des chats ne brillent pas en rouge.
Dernières nouvelles
Les Histoires de Skull a mis en audio notre traduction de Disney's Catacombs, vous pouvez retrouver la vidéo directement sur l'article en cliquant ici !
Vous voulez trouver toutes nos plateformes, ou vous êtes curieux de savoir quels médias parlent de CFTC ? Tout est sur notre Linktree !
Un message pour l'équipe ou l'association ? Consultez notre page Contact !
Vous voulez trouver toutes nos plateformes, ou vous êtes curieux de savoir quels médias parlent de CFTC ? Tout est sur notre Linktree !
Un message pour l'équipe ou l'association ? Consultez notre page Contact !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Ses parents sont des enculés! è_é
RépondreSupprimerC'est une pasta complète et très détaillée, un peu trop même, et les mêmes mots et expressions sont utilisés bien trop souvent. Mais à par ça, c'est une bonne pasta!n_n
RépondreSupprimerJ'ai pas encore lu la pasta mais je tiens à souligner un seul truc qui m'a fait explosé de rire "Marie femme de Joseph" :p
RépondreSupprimerJe ne suis donc pas la seule !
SupprimerTres bonne pasta ;) j'adore vos histoires ;)
RépondreSupprimerTrès prenante, du moins avec beaucoup d'imagination et une peur bleue des poupées! :@
RépondreSupprimerJ'aurai écrit que c'était une excellente pasta si l'auteur n'avait pas sorti le dernier paragraphe de son vu. Désolé de paraître aussi grossier, mais c'est la première chose à laquelle j'ai pensé en le lisant.
RépondreSupprimerQuand quelque chose de satanique se prend une bible en pleine poire, et disparaît en hurlant de douleur, il ne réapparait pas. Un dernier hurlement,de la fumée qui fonce vers Nicolas au moment où le Leprechaun s'évapore, mais c'est tous.
VB
Moi aussi ça m'a fait rire quand j'ai vu que les parents s'appelaient marie et Joseph x)
RépondreSupprimerA part ça c'est une bonne creepypasta, mais attention, la créature que tu décris c'est un Leprechaun, pas un Korrigan ;)
En effet, c'est un Leprechaun, les Korrigans sont bretons, pas irlandais (et ils sont généralement décrit comme des lutins noirs, ridés et avec des pieds fourchus).
RépondreSupprimerLe fait que le korrigan soit tout vêtu de verte et que il a des cheveux et barbe rouge m'as fait penser à Leprechaune. XD
RépondreSupprimer*Leprechaun
Supprimer