Je m'appelle Arthur Clydwyn. Je suis professeur
d'histoire à l'université de Cardiff, au pays de Galles. Je suis
également archéologue, spécialisé dans la période des Grandes
Découvertes. Étant ami avec le conservateur du National Museum de
Cardiff, j'ai quelquefois accès aux "coulisses" des expositions. L'été
dernier, le musée a accueilli une exposition dédiée aux Grandes
Découvertes, en partenariat avec plusieurs musées espagnols et
portugais. Étant un expert en la matière, j'ai été embauché comme
consultant et assistant du conservateur. J'ai eu l'occasion de mettre la
main sur des petits bijoux, tels des instruments de navigation en état
de conservation superbe, des pièces de monnaie en or, des épées, des
pièces d'artillerie, et nombre d'autres trésors non exposés.
Voyant l'intérêt que je portais aux reliques de cette époque, mon ami conservateur m'a mis en contact avec Juan de Anton, le responsable du musée du Prado à Madrid. Là-bas, j'ai eu accès à un nombre incalculable d'archives allant de l'époque romaine à la guerre civile espagnole. J'étais littéralement au paradis. C'est en cherchant dans ces archives des rapports de navigation de grands explorateurs que j'ai trouvé l'objet de ma présence ici.
En fouillant parmi les documents anciens, j'ai trouvé un parchemin en assez bon état, daté de 1557. C'était un texte qui décrivait un voyage, mais pas un rapport de navigation, dans le sens où le texte avait été écrit après le voyage. L'auteur, un certain Ernesto de Najera envoyé par le nouveau roi d’Espagne Philippe II pour commercer avec l'Inde, y raconte les circonstances dans lesquelles son voyage s'est déroulé. J'ai traduit intégralement le texte à partir du vieux castillan, même si j'ai buté sur quelques mots, que j'ai donc pu mal interpréter. La raison pour laquelle je vous en parle est qu'au cours du texte, De Najera relate avoir découvert une île au Sud-Ouest de l'Afrique du Sud actuelle. Or, il n'existe aucune île telle que celle décrite à l'endroit indiqué. Le récit est constellé de notes, de croquis, et même d'une carte improvisée. Je posterai en même temps des reproductions des croquis qui accompagnent les paragraphes sur les originaux.
Voici le texte traduit :
Ce matin du septième d'aprilis de l'an 1557 (7 avril 1557), nous prîmes le départ de Palos de la Frontera, à bord de la Pureza, pour aller commercer avec les royaumes orientaux. Avec mes 40 hommes, 120 tonneaux de vin, ...[énumération des marchandises transportées]. Le ciel était clément et le vent favorable. Nous suivîmes les côtes africaines, faisant nombre d'escales pour nous ravitailler. Un mois durant, Dieu nous accorda sa grâce et nous arrivâmes sans encombre à Ribeira Grande [aujourd'hui Cidade Velha, au Cap-Vert], pour y commercer avec les Portugais et nous ravitailler.
La première fois que notre foi fut mise à l'épreuve, ce fut au large des côtes Nigérianes. Nous fûmes pris dans une tempête qui emporta par le fond quatre de mes vaillants marins. Le ciel déversait sur nous un déluge d'eau, mais il n'y avait point de peur dans mon cœur, car je savais que Dieu m'était alors favorable. Lorsque le calme revint, nul dégât n'avait entamé la coque, et nous reprîmes notre cap plus déterminés que jamais.
Six mois après notre départ, nous arrivâmes enfin au Cap de Bonne-Espérance. Nous y fîmes escale et en profitâmes pour commercer avec une tribu de nègres appelés "Khoï". Grâce à un interprète portugais, nous arrivâmes à échanger quelques paroles avec les sauvages. C'est alors que l'un d'entre eux me parla d'une légende que son ancien lui avait transmise voilà des âges. Me guidant vers une immense peinture murale, il entreprit un long discours. Il parlait d'une lumière, que l'on pouvait parfois apercevoir en observant l'océan au loin. Il fit mention d'une île, que ses ancêtres auraient atteinte il y a des siècles, et en seraient revenus couverts de trésors.
Au cours des six jours que nous passâmes avec les Khoï, mon esprit fut tourmenté par d'innombrables questions. Au-delà de ma mission qui était de relier les Indes pour y commercer, je me demandais ce qu'il se cachait par-delà l'horizon. S'il était vrai que de telles richesses se trouvaient sur une île si proche que l'on pouvait en distinguer les lumières, alors quelqu'un devait la découvrir. Mon désir de gloire personnelle prit le dessus sur ma mission. Je voulais moi aussi faire de grandes découvertes, autant de richesses pour la couronne Espagnole, autant de terres à évangéliser.
Je pris donc la décision de détourner ma mission, et de mettre au plus tôt le cap vers cette île, non sans prendre le soin de prendre quelques sauvages avec moi. Plusieurs de mes hommes ne voulurent pas prendre la mer avec moi, la peur d'être considérés comme des déserteurs les tenaillant. Je les exhortai donc à faire partie de cette aventure que serait la découverte de cette île, de penser aux innombrables richesses qu'ils en ramèneraient. Mon aumônier refusa toutefois de m'accompagner. Je le laissai alors avec les sauvages, lui et les quelques hommes qui avaient décidé de rester à terre.
Au moment de rejoindre la Pureza, les nègres refusèrent de me suivre. D'après leurs dires, leur sorcier avait eu des visions, et il nous déconseillait de prendre la mer. Je ne me fiais pas à ces pratiques de sauvages, c'était le Malin qui parlait à leur place, voulant m'empêcher d'accomplir ma destinée. Je forçai donc les nègres à monter dans le canot. Une fois sur la Pureza, ils nous donnèrent le cap à suivre, toujours vers le Sud, et le vent nous porta.
S'il est vrai que la plupart des nègres furent malades sur la Pureza, celui d'entre eux qui m'avait parlé de cette île résista remarquablement bien aux contraintes de la vie en mer. Trois jours après notre départ, l'air commença à se rafraîchir et la mer à s'agiter. Nul nuage pourtant, mais un ciel blanc s'étendant à perte de vue. Le moral des hommes s'ébranla lorsque la première tempête nous frappa. Arrivée de nulle part, la tourmente nous prit avec elle. Debout sur le pont, j'encourageais mes hommes à redoubler d'efforts et de prières. Les nègres s'étaient regroupés dans la cale, et chantaient des mélodies à l'attention de leurs divinités sauvages.
Nous ne sortîmes pas indemnes du torrent qui s'était abattu sur nous. La Pureza s'était vue amputée de deux mâts, l'un ayant entraîné l'autre dans sa chute. Le troisième et dernier mât ne comportait plus guère qu'une voile partiellement déchirée et des cordages emmêlés. C'est alors que la rumeur commença à courir sur le bâtiment. Dieu nous avait abandonné quand nous avions écouté et suivi les fausses divinités des nègres. Deux sauvages furent jetés par-dessus bord et deux autres pendus aux restes du troisième mât avant que je ne réussisse à faire revenir le calme. J'exécutai les trois marins responsables de la mutinerie, et les autres reprirent leurs postes.
La température avait beaucoup baissé, si bien que nos vêtements ne suffisaient plus à nous tenir suffisamment chaud. Les trois derniers nègres moururent du scorbut. Plusieurs hommes en furent aussi atteints, et l'on dut jeter leurs corps à la mer. Les provisions commençant à manquer, l'équipage à se réduire, et n'ayant plus de guide, nous dérivions vers notre trépas. Les hommes avaient cessé de prier, répétant que si l’aumônier n'était pas parti avec nous c'était qu'il savait que ce voyage était perdu d'avance et qu'il ne nous apporterait que souffrance et mort. Je décidai de m'enfermer dans ma cabine et de placer mon destin et celui de mes hommes dans la main de Dieu.
Le matin du vingtième jour, alors que nous dérivions depuis deux cents nautiques vers l'Ouest, je fus réveillé par le cri d'un de mes hommes. Je montai sur le pont pour m’apercevoir qu'un épais brouillard nous enveloppait. La température était glaciale, et la Pureza était maculée de givre. Je regardai alors dans la direction que mon homme scrutait. Au loin, une lumière perçait l'épaisse brume. J'ordonnai alors de mettre le cap vers elle, me rappelant ensuite que la tempête avait rendu la Pureza inopérante. C'est alors que je m'aperçus que sans l'aide de mon équipage, le bâtiment changeait de cap, semblant être attiré vers la lueur.
Au fur et à mesure de notre progression, je sentais et entendais des choses buter sur la coque. Prenant le soin de mettre sur moi plusieurs couvertures, je m'approchai de la proue pour constater que tout autour de nous flottaient des morceaux de glace. Je vis aussi que tous mes hommes étaient présents sur le pont, nous n'étions plus que huit sur les vingt partis du Cap de Bonne Espérance.
Lorsque la brume se dissipa, nous vîmes enfin ce que nous cherchions : la terre. À quelques kilomètres devant nous, nous pouvions voir des rivages de sable, des forêts. L'île n'était pas très grande, si bien que l'on pouvait en distinguer les deux extrémités depuis la Pureza. En son centre s'élevait une colline d'où semblait provenir la lumière. Je remerciais Dieu de nous avoir guidés, et mon cœur se remplissait à nouveau de courage. Lorsque nous fûmes assez proches, nous embarquâmes à bord d'un canot, non sans avoir pris le temps de remplir nos arquebuses.
Je décidai d'appeler cette terre Tierra de Luz [terre de lumière] en y posant le pied. La température était toujours glaciale, mais notre entrain avait pris le pas sur notre corps. La forêt s'étendait devant nous, et nous entreprîmes de marcher vers la lumière. C'est alors que nous vîmes des silhouettes sortir des bois. De grandes femmes, la peau blanche comme le ciel d'hiver. Alors que nous étions couverts de peaux et de couvertures, elles étaient entièrement nues. Elles nous accueillirent sans crainte, nous observant, tournant autour de nous, riant et chuchotant.
Croquis d'une de ces femmes, avec à ses côtés un marin, ou peut-être De Najera lui-même ?
Leurs visages étaient divins, ces femmes étaient des dons de Dieu. Leurs chants résonnaient autour de nous, emplissant nos cœurs de bonheur. Lorsque je les fixais dans les yeux, j'avais l'impression qu'ils changeaient de couleur sans jamais cesser. Là où nos visages étaient bien définis, les leurs semblaient vaciller par moments, comme s'il s'agissait de fumée. Nous les suivîmes, ébahis par tant de beauté, laissant nos armes dans le sable. Nous nous retrouvâmes devant un immense jardin où poussaient de gigantesques arbres auxquels pendaient des fruits inconnus. Des femmes se baignaient dans un cours d'eau, parlant une langue que je n'avais alors jamais entendue. La température était tout à fait agréable, et ces femmes qui nous tournaient autour nous déshabillèrent. Je comprenais qu'il ne pouvait s'agir d'un royaume des Hommes, mais bien d'un royaume Divin.
Nous fûmes conviés à une grande table où étaient disposés des plats magnifiques sur lesquels nous nous jetâmes, affamés que nous étions. Plusieurs fois j'essayai de parler avec ces êtres angéliques, mais je ne pouvais me faire comprendre d'eux. Le repas se terminant, les quelques hommes qui avaient accosté avec moi se prirent à danser avec ces femmes. Je me rendis compte qu'elles devaient mesurer au moins trois têtes de plus que le plus grand de mes hommes. Chose que je n'avais pas remarquée lors de notre arrivée. J'étais désormais le seul encore à table, tout le monde dansait autour du cours d'eau.
Ici, on peut voir l'île, sûrement vue depuis la Pureza, un visage féminin, ainsi qu'une jarre à côté de laquelle il est écrit "oro", soit "or". En-dessous, on pourrait croire à un fruit, bien que sa forme ne rappelle aucun fruit connu.
Je me pris à penser à la gloire qu'allait m'apporter cette découverte, la gloire pour la couronne d'Espagne, pour la maison De Najera. Les couverts dans lesquels nous avions mangé étaient d'or et de pierres précieuses, la table semblait être de marbre ou quelque pierre noble. Je voulais savoir d'où provenaient tant de richesses, mais mon idiome ne semblait pas atteindre ces femmes. J'essayai de leur parler de Dieu, de leur faire comprendre qu'il les avait mises sur notre route à dessein, que notre présence n'était pas un hasard. Elles rirent de plus belle, mais cette fois je crus déceler de la moquerie dans leurs éclats. Je voulus alors leur montrer mon chapelet que je portais autour du cou, pour m'apercevoir qu'il n'y était plus.
Alors que tout le monde dansait, je décidai d'aller voir la source de cette lumière qui nous avait attirés ici. Ce devait être une montagne d'or considérable pour qu'un tel éclat en émane, même le soleil couché. Je m'écartai doucement de cette fête qui battait son plein, et commençai l'ascension de la colline. L'air était doux, agréable, je pouvais pourtant voir les morceaux de glace flotter au loin. La musique se faisait de plus en plus faible à mesure que je gravissais la pente. L'air était maintenant chaud, me rappelant les chaudes journées andalouses. La lumière semblait encore très loin, j'avais mal jugé la hauteur de cette colline.
La chaleur était maintenant presque insupportable, mon corps nu ruisselait de sueur. J'entendais des échos, comme des voix qui allaient en grandissant plus je montais. J'avais beaucoup mangé, mais dès le moment où j'avais quitté cette assemblée dansante, j'avais ressenti une vive faim. Cette faim me tiraillait désormais les boyaux, à croire que ce repas n'avait été qu'illusion. Je me rapprochais de la lumière qui était maintenant à quelques mètres. J'entendis comme un grésillement, ou un clapotement. Essuyant la sueur qui coulait sur mon visage, je fus alors stupéfait devant le spectacle qui s'offrait à moi. La chaleur insoutenable qui m'entourait et la lumière si apaisante que j'avais vue depuis la Pureza provenaient toutes les deux d'un immense brasier, dans lequel se tordaient de douleur des centaines ou des milliers de pauvres âmes. Je ne pouvais plus bouger, mon corps tout entier était paralysé par la peur.
J'entendais leurs cris, leurs supplications, et je ne pus retenir mes larmes devant tant de souffrance. Je me retournai pour voir que les lumières qui provenaient de la fête que l'on donnait en bas n'étaient plus. Seule s'étendait la forêt et par-delà l'océan glacial, comme si jamais aucune lumière n'avait brillé ici. En bas de la colline, la gravissant tels des animaux enragés, les femmes hurlaient des paroles inintelligibles. Leurs visages étaient déformés par la colère, la rage les faisait courir à quatre pattes. Leurs yeux avaient cessé de changer de couleur, gardant une teinte rouge noirâtre. J'étais prisonnier entre les flammes et ces monstres que j'avais cru être des anges.
Un éclair me traversa soudain, et Dieu décida que ce n'était pas la fin pour moi. Au bord du brasier, mon chapelet et mes vêtements commençaient à être attaqués par les flammes. Je plongeai alors ma main dans le feu pour attraper l'objet sacré. Je ressentis une vive douleur tandis que le crucifix incandescent brûlait mes chairs. La dernière vision de l'enfer que j’eus avant de m'évanouir fut cette silhouette immense se lever au fond du brasier et avancer lentement vers moi.
Je ne pense pas blasphémer en racontant ceci, mais je vous prie de ne pas me considérer comme un fou, car jusqu'au bout mes actions n'auront été que de servir la couronne. Je puis avoir péché par orgueil et je m'en confesse aujourd'hui, mais jamais je n'ai trahi ma parole envers le Roi.
Le texte était, dans sa version originale, beaucoup plus long ; mais j'en ai "écrémé" une bonne partie. J'ai longuement étudié ce texte, j'ai cherché des informations sur ce navigateur qu'était Ernesto de Najera. Les Najera sont une famille importante de la noblesse Espagnole et ce depuis le Moyen-Âge, mais jamais il n'est fait mention d'un Ernesto dans leurs registres de naissance.
J'ai toutefois retrouvé des documents où cet homme est mentionné. On a d'abord l'ordre de mission signé de la main du Roi, qui prouve qu'une mission commerciale a bien été envoyée vers l'Inde en 1557. J'ai ensuite un rapport de navigation d'un autre navire espagnol, "El Salvador", qui raconte avoir sauvé un homme qui dérivait sur une planche de bois au large de Cuba, dans les Caraïbes. Cet homme disait s’appeler Ernesto de Najera.
J'ai retrouvé des traces du passage de la Pureza au Cap Vert, comme écrit dans le récit de Najera, donc il est prouvé qu'il est bien passé par l'Afrique, et qu'à aucun moment il n'a pu se rendre aux Caraïbes. Surtout que Najera a été retrouvé au large de Cuba seulement un mois après être parti du Cap de Bonne Espérance, trajet impossible à faire en si peu de temps avec des navires de l'époque.
Toujours est-il qu'à son retour en Espagne, il a été emprisonné pour désertion et piraterie. En effet, d'après les registres de l'inquisition qui a mené le jugement de Najera, il aurait déserté aux Caraïbes pour y entrer dans la piraterie avec un navire appartenant à la couronne d'Espagne. C'est donc en prison qu'il a écrit son texte relatant ce qui (pour lui) se serait vraiment passé.
J'ai regroupé les informations que le texte nous donne. Selon Najera, il aurait, en partant de l'Afrique du Sud, voyagé trois jours avec des conditions favorables. Il a donc pu parcourir environ 600 nautiques, soit 200 nautiques par jours. Il a ensuite dérivé de 200 nautiques vers l'Ouest. Ce qui nous donne donc 1110 kilomètres vers le Sud, puis 370 kilomètres vers l'Ouest. Sa carte n'étant pas à l'échelle, j'ai donc retranscrit les vraies distances en pointant sur la carte la zone où devrait normalement se trouver Tierra de Luz.
Or, il n'y a rien dans cette zone. Les îles les plus proches sont les îles Sandwich du Sud, et en aucun cas on ne trouve d'icebergs ou de glace flottant dans cette région du globe, même au XVIe siècle.
Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Le texte peut être remis en cause, il a été écrit après coup par quelqu'un qui voulait se justifier. Mais pourquoi quelqu'un de haute lignée risquerait-il d'attirer la honte sur sa famille en inventant une histoire pareille ? Le dernier endroit où la Pureza est mentionnée dans d'autres textes est dans les registres du Cap Vert. Admettons donc que Najera ait vraiment déserté et mis le cap aux Caraïbes depuis cet endroit, comment aurait-il pu couvrir une telle distance en si peu de temps ?
Toujours est-il qu'il fut exécuté, et apparemment déshérité et dépouillé de sa noblesse, étant donné qu'il n'apparaît nulle part dans les registres de la famille De Najera.
Je tenais à partager ceci avec vous, parce que je pense qu'il y a des tas d'incohérences qui pourraient étayer les dires de Najera, mais il y a aussi pas mal de faits qui pourraient aller contre sa version. En attendant, je n'en sais pas plus sur cette histoire. J'ai pourtant épluché un tas d'archives durant mon voyage à Madrid, mais je n'ai rien vu qui se rapproche de cette histoire, de près ou de loin. Alors si vous avez des infos, si vous avez mené vos propres recherches, faites-le moi savoir à l'adresse suivante : ClydwynA@cardiff.ac.uk
Voyant l'intérêt que je portais aux reliques de cette époque, mon ami conservateur m'a mis en contact avec Juan de Anton, le responsable du musée du Prado à Madrid. Là-bas, j'ai eu accès à un nombre incalculable d'archives allant de l'époque romaine à la guerre civile espagnole. J'étais littéralement au paradis. C'est en cherchant dans ces archives des rapports de navigation de grands explorateurs que j'ai trouvé l'objet de ma présence ici.
En fouillant parmi les documents anciens, j'ai trouvé un parchemin en assez bon état, daté de 1557. C'était un texte qui décrivait un voyage, mais pas un rapport de navigation, dans le sens où le texte avait été écrit après le voyage. L'auteur, un certain Ernesto de Najera envoyé par le nouveau roi d’Espagne Philippe II pour commercer avec l'Inde, y raconte les circonstances dans lesquelles son voyage s'est déroulé. J'ai traduit intégralement le texte à partir du vieux castillan, même si j'ai buté sur quelques mots, que j'ai donc pu mal interpréter. La raison pour laquelle je vous en parle est qu'au cours du texte, De Najera relate avoir découvert une île au Sud-Ouest de l'Afrique du Sud actuelle. Or, il n'existe aucune île telle que celle décrite à l'endroit indiqué. Le récit est constellé de notes, de croquis, et même d'une carte improvisée. Je posterai en même temps des reproductions des croquis qui accompagnent les paragraphes sur les originaux.
Voici le texte traduit :
Ce matin du septième d'aprilis de l'an 1557 (7 avril 1557), nous prîmes le départ de Palos de la Frontera, à bord de la Pureza, pour aller commercer avec les royaumes orientaux. Avec mes 40 hommes, 120 tonneaux de vin, ...[énumération des marchandises transportées]. Le ciel était clément et le vent favorable. Nous suivîmes les côtes africaines, faisant nombre d'escales pour nous ravitailler. Un mois durant, Dieu nous accorda sa grâce et nous arrivâmes sans encombre à Ribeira Grande [aujourd'hui Cidade Velha, au Cap-Vert], pour y commercer avec les Portugais et nous ravitailler.
La première fois que notre foi fut mise à l'épreuve, ce fut au large des côtes Nigérianes. Nous fûmes pris dans une tempête qui emporta par le fond quatre de mes vaillants marins. Le ciel déversait sur nous un déluge d'eau, mais il n'y avait point de peur dans mon cœur, car je savais que Dieu m'était alors favorable. Lorsque le calme revint, nul dégât n'avait entamé la coque, et nous reprîmes notre cap plus déterminés que jamais.
Six mois après notre départ, nous arrivâmes enfin au Cap de Bonne-Espérance. Nous y fîmes escale et en profitâmes pour commercer avec une tribu de nègres appelés "Khoï". Grâce à un interprète portugais, nous arrivâmes à échanger quelques paroles avec les sauvages. C'est alors que l'un d'entre eux me parla d'une légende que son ancien lui avait transmise voilà des âges. Me guidant vers une immense peinture murale, il entreprit un long discours. Il parlait d'une lumière, que l'on pouvait parfois apercevoir en observant l'océan au loin. Il fit mention d'une île, que ses ancêtres auraient atteinte il y a des siècles, et en seraient revenus couverts de trésors.
Croquis d'un Khoï en position de chasse, détails d'un visage, et un collier tribal :
Au cours des six jours que nous passâmes avec les Khoï, mon esprit fut tourmenté par d'innombrables questions. Au-delà de ma mission qui était de relier les Indes pour y commercer, je me demandais ce qu'il se cachait par-delà l'horizon. S'il était vrai que de telles richesses se trouvaient sur une île si proche que l'on pouvait en distinguer les lumières, alors quelqu'un devait la découvrir. Mon désir de gloire personnelle prit le dessus sur ma mission. Je voulais moi aussi faire de grandes découvertes, autant de richesses pour la couronne Espagnole, autant de terres à évangéliser.
Je pris donc la décision de détourner ma mission, et de mettre au plus tôt le cap vers cette île, non sans prendre le soin de prendre quelques sauvages avec moi. Plusieurs de mes hommes ne voulurent pas prendre la mer avec moi, la peur d'être considérés comme des déserteurs les tenaillant. Je les exhortai donc à faire partie de cette aventure que serait la découverte de cette île, de penser aux innombrables richesses qu'ils en ramèneraient. Mon aumônier refusa toutefois de m'accompagner. Je le laissai alors avec les sauvages, lui et les quelques hommes qui avaient décidé de rester à terre.
Au moment de rejoindre la Pureza, les nègres refusèrent de me suivre. D'après leurs dires, leur sorcier avait eu des visions, et il nous déconseillait de prendre la mer. Je ne me fiais pas à ces pratiques de sauvages, c'était le Malin qui parlait à leur place, voulant m'empêcher d'accomplir ma destinée. Je forçai donc les nègres à monter dans le canot. Une fois sur la Pureza, ils nous donnèrent le cap à suivre, toujours vers le Sud, et le vent nous porta.
S'il est vrai que la plupart des nègres furent malades sur la Pureza, celui d'entre eux qui m'avait parlé de cette île résista remarquablement bien aux contraintes de la vie en mer. Trois jours après notre départ, l'air commença à se rafraîchir et la mer à s'agiter. Nul nuage pourtant, mais un ciel blanc s'étendant à perte de vue. Le moral des hommes s'ébranla lorsque la première tempête nous frappa. Arrivée de nulle part, la tourmente nous prit avec elle. Debout sur le pont, j'encourageais mes hommes à redoubler d'efforts et de prières. Les nègres s'étaient regroupés dans la cale, et chantaient des mélodies à l'attention de leurs divinités sauvages.
Nous ne sortîmes pas indemnes du torrent qui s'était abattu sur nous. La Pureza s'était vue amputée de deux mâts, l'un ayant entraîné l'autre dans sa chute. Le troisième et dernier mât ne comportait plus guère qu'une voile partiellement déchirée et des cordages emmêlés. C'est alors que la rumeur commença à courir sur le bâtiment. Dieu nous avait abandonné quand nous avions écouté et suivi les fausses divinités des nègres. Deux sauvages furent jetés par-dessus bord et deux autres pendus aux restes du troisième mât avant que je ne réussisse à faire revenir le calme. J'exécutai les trois marins responsables de la mutinerie, et les autres reprirent leurs postes.
La température avait beaucoup baissé, si bien que nos vêtements ne suffisaient plus à nous tenir suffisamment chaud. Les trois derniers nègres moururent du scorbut. Plusieurs hommes en furent aussi atteints, et l'on dut jeter leurs corps à la mer. Les provisions commençant à manquer, l'équipage à se réduire, et n'ayant plus de guide, nous dérivions vers notre trépas. Les hommes avaient cessé de prier, répétant que si l’aumônier n'était pas parti avec nous c'était qu'il savait que ce voyage était perdu d'avance et qu'il ne nous apporterait que souffrance et mort. Je décidai de m'enfermer dans ma cabine et de placer mon destin et celui de mes hommes dans la main de Dieu.
Le matin du vingtième jour, alors que nous dérivions depuis deux cents nautiques vers l'Ouest, je fus réveillé par le cri d'un de mes hommes. Je montai sur le pont pour m’apercevoir qu'un épais brouillard nous enveloppait. La température était glaciale, et la Pureza était maculée de givre. Je regardai alors dans la direction que mon homme scrutait. Au loin, une lumière perçait l'épaisse brume. J'ordonnai alors de mettre le cap vers elle, me rappelant ensuite que la tempête avait rendu la Pureza inopérante. C'est alors que je m'aperçus que sans l'aide de mon équipage, le bâtiment changeait de cap, semblant être attiré vers la lueur.
Au fur et à mesure de notre progression, je sentais et entendais des choses buter sur la coque. Prenant le soin de mettre sur moi plusieurs couvertures, je m'approchai de la proue pour constater que tout autour de nous flottaient des morceaux de glace. Je vis aussi que tous mes hommes étaient présents sur le pont, nous n'étions plus que huit sur les vingt partis du Cap de Bonne Espérance.
Lorsque la brume se dissipa, nous vîmes enfin ce que nous cherchions : la terre. À quelques kilomètres devant nous, nous pouvions voir des rivages de sable, des forêts. L'île n'était pas très grande, si bien que l'on pouvait en distinguer les deux extrémités depuis la Pureza. En son centre s'élevait une colline d'où semblait provenir la lumière. Je remerciais Dieu de nous avoir guidés, et mon cœur se remplissait à nouveau de courage. Lorsque nous fûmes assez proches, nous embarquâmes à bord d'un canot, non sans avoir pris le temps de remplir nos arquebuses.
Je décidai d'appeler cette terre Tierra de Luz [terre de lumière] en y posant le pied. La température était toujours glaciale, mais notre entrain avait pris le pas sur notre corps. La forêt s'étendait devant nous, et nous entreprîmes de marcher vers la lumière. C'est alors que nous vîmes des silhouettes sortir des bois. De grandes femmes, la peau blanche comme le ciel d'hiver. Alors que nous étions couverts de peaux et de couvertures, elles étaient entièrement nues. Elles nous accueillirent sans crainte, nous observant, tournant autour de nous, riant et chuchotant.
Croquis d'une de ces femmes, avec à ses côtés un marin, ou peut-être De Najera lui-même ?
Leurs visages étaient divins, ces femmes étaient des dons de Dieu. Leurs chants résonnaient autour de nous, emplissant nos cœurs de bonheur. Lorsque je les fixais dans les yeux, j'avais l'impression qu'ils changeaient de couleur sans jamais cesser. Là où nos visages étaient bien définis, les leurs semblaient vaciller par moments, comme s'il s'agissait de fumée. Nous les suivîmes, ébahis par tant de beauté, laissant nos armes dans le sable. Nous nous retrouvâmes devant un immense jardin où poussaient de gigantesques arbres auxquels pendaient des fruits inconnus. Des femmes se baignaient dans un cours d'eau, parlant une langue que je n'avais alors jamais entendue. La température était tout à fait agréable, et ces femmes qui nous tournaient autour nous déshabillèrent. Je comprenais qu'il ne pouvait s'agir d'un royaume des Hommes, mais bien d'un royaume Divin.
Nous fûmes conviés à une grande table où étaient disposés des plats magnifiques sur lesquels nous nous jetâmes, affamés que nous étions. Plusieurs fois j'essayai de parler avec ces êtres angéliques, mais je ne pouvais me faire comprendre d'eux. Le repas se terminant, les quelques hommes qui avaient accosté avec moi se prirent à danser avec ces femmes. Je me rendis compte qu'elles devaient mesurer au moins trois têtes de plus que le plus grand de mes hommes. Chose que je n'avais pas remarquée lors de notre arrivée. J'étais désormais le seul encore à table, tout le monde dansait autour du cours d'eau.
Ici, on peut voir l'île, sûrement vue depuis la Pureza, un visage féminin, ainsi qu'une jarre à côté de laquelle il est écrit "oro", soit "or". En-dessous, on pourrait croire à un fruit, bien que sa forme ne rappelle aucun fruit connu.
Je me pris à penser à la gloire qu'allait m'apporter cette découverte, la gloire pour la couronne d'Espagne, pour la maison De Najera. Les couverts dans lesquels nous avions mangé étaient d'or et de pierres précieuses, la table semblait être de marbre ou quelque pierre noble. Je voulais savoir d'où provenaient tant de richesses, mais mon idiome ne semblait pas atteindre ces femmes. J'essayai de leur parler de Dieu, de leur faire comprendre qu'il les avait mises sur notre route à dessein, que notre présence n'était pas un hasard. Elles rirent de plus belle, mais cette fois je crus déceler de la moquerie dans leurs éclats. Je voulus alors leur montrer mon chapelet que je portais autour du cou, pour m'apercevoir qu'il n'y était plus.
Alors que tout le monde dansait, je décidai d'aller voir la source de cette lumière qui nous avait attirés ici. Ce devait être une montagne d'or considérable pour qu'un tel éclat en émane, même le soleil couché. Je m'écartai doucement de cette fête qui battait son plein, et commençai l'ascension de la colline. L'air était doux, agréable, je pouvais pourtant voir les morceaux de glace flotter au loin. La musique se faisait de plus en plus faible à mesure que je gravissais la pente. L'air était maintenant chaud, me rappelant les chaudes journées andalouses. La lumière semblait encore très loin, j'avais mal jugé la hauteur de cette colline.
La chaleur était maintenant presque insupportable, mon corps nu ruisselait de sueur. J'entendais des échos, comme des voix qui allaient en grandissant plus je montais. J'avais beaucoup mangé, mais dès le moment où j'avais quitté cette assemblée dansante, j'avais ressenti une vive faim. Cette faim me tiraillait désormais les boyaux, à croire que ce repas n'avait été qu'illusion. Je me rapprochais de la lumière qui était maintenant à quelques mètres. J'entendis comme un grésillement, ou un clapotement. Essuyant la sueur qui coulait sur mon visage, je fus alors stupéfait devant le spectacle qui s'offrait à moi. La chaleur insoutenable qui m'entourait et la lumière si apaisante que j'avais vue depuis la Pureza provenaient toutes les deux d'un immense brasier, dans lequel se tordaient de douleur des centaines ou des milliers de pauvres âmes. Je ne pouvais plus bouger, mon corps tout entier était paralysé par la peur.
J'entendais leurs cris, leurs supplications, et je ne pus retenir mes larmes devant tant de souffrance. Je me retournai pour voir que les lumières qui provenaient de la fête que l'on donnait en bas n'étaient plus. Seule s'étendait la forêt et par-delà l'océan glacial, comme si jamais aucune lumière n'avait brillé ici. En bas de la colline, la gravissant tels des animaux enragés, les femmes hurlaient des paroles inintelligibles. Leurs visages étaient déformés par la colère, la rage les faisait courir à quatre pattes. Leurs yeux avaient cessé de changer de couleur, gardant une teinte rouge noirâtre. J'étais prisonnier entre les flammes et ces monstres que j'avais cru être des anges.
Un éclair me traversa soudain, et Dieu décida que ce n'était pas la fin pour moi. Au bord du brasier, mon chapelet et mes vêtements commençaient à être attaqués par les flammes. Je plongeai alors ma main dans le feu pour attraper l'objet sacré. Je ressentis une vive douleur tandis que le crucifix incandescent brûlait mes chairs. La dernière vision de l'enfer que j’eus avant de m'évanouir fut cette silhouette immense se lever au fond du brasier et avancer lentement vers moi.
On peut distinguer ici très clairement le visage d'une créature, ainsi que le brasier et la silhouette décrite par De Najera.
Je ne pense pas blasphémer en racontant ceci, mais je vous prie de ne pas me considérer comme un fou, car jusqu'au bout mes actions n'auront été que de servir la couronne. Je puis avoir péché par orgueil et je m'en confesse aujourd'hui, mais jamais je n'ai trahi ma parole envers le Roi.
Le texte était, dans sa version originale, beaucoup plus long ; mais j'en ai "écrémé" une bonne partie. J'ai longuement étudié ce texte, j'ai cherché des informations sur ce navigateur qu'était Ernesto de Najera. Les Najera sont une famille importante de la noblesse Espagnole et ce depuis le Moyen-Âge, mais jamais il n'est fait mention d'un Ernesto dans leurs registres de naissance.
J'ai toutefois retrouvé des documents où cet homme est mentionné. On a d'abord l'ordre de mission signé de la main du Roi, qui prouve qu'une mission commerciale a bien été envoyée vers l'Inde en 1557. J'ai ensuite un rapport de navigation d'un autre navire espagnol, "El Salvador", qui raconte avoir sauvé un homme qui dérivait sur une planche de bois au large de Cuba, dans les Caraïbes. Cet homme disait s’appeler Ernesto de Najera.
J'ai retrouvé des traces du passage de la Pureza au Cap Vert, comme écrit dans le récit de Najera, donc il est prouvé qu'il est bien passé par l'Afrique, et qu'à aucun moment il n'a pu se rendre aux Caraïbes. Surtout que Najera a été retrouvé au large de Cuba seulement un mois après être parti du Cap de Bonne Espérance, trajet impossible à faire en si peu de temps avec des navires de l'époque.
Toujours est-il qu'à son retour en Espagne, il a été emprisonné pour désertion et piraterie. En effet, d'après les registres de l'inquisition qui a mené le jugement de Najera, il aurait déserté aux Caraïbes pour y entrer dans la piraterie avec un navire appartenant à la couronne d'Espagne. C'est donc en prison qu'il a écrit son texte relatant ce qui (pour lui) se serait vraiment passé.
J'ai regroupé les informations que le texte nous donne. Selon Najera, il aurait, en partant de l'Afrique du Sud, voyagé trois jours avec des conditions favorables. Il a donc pu parcourir environ 600 nautiques, soit 200 nautiques par jours. Il a ensuite dérivé de 200 nautiques vers l'Ouest. Ce qui nous donne donc 1110 kilomètres vers le Sud, puis 370 kilomètres vers l'Ouest. Sa carte n'étant pas à l'échelle, j'ai donc retranscrit les vraies distances en pointant sur la carte la zone où devrait normalement se trouver Tierra de Luz.
Voici la carte de Najera.
Et voici ma carte.
Or, il n'y a rien dans cette zone. Les îles les plus proches sont les îles Sandwich du Sud, et en aucun cas on ne trouve d'icebergs ou de glace flottant dans cette région du globe, même au XVIe siècle.
Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Le texte peut être remis en cause, il a été écrit après coup par quelqu'un qui voulait se justifier. Mais pourquoi quelqu'un de haute lignée risquerait-il d'attirer la honte sur sa famille en inventant une histoire pareille ? Le dernier endroit où la Pureza est mentionnée dans d'autres textes est dans les registres du Cap Vert. Admettons donc que Najera ait vraiment déserté et mis le cap aux Caraïbes depuis cet endroit, comment aurait-il pu couvrir une telle distance en si peu de temps ?
Toujours est-il qu'il fut exécuté, et apparemment déshérité et dépouillé de sa noblesse, étant donné qu'il n'apparaît nulle part dans les registres de la famille De Najera.
Je tenais à partager ceci avec vous, parce que je pense qu'il y a des tas d'incohérences qui pourraient étayer les dires de Najera, mais il y a aussi pas mal de faits qui pourraient aller contre sa version. En attendant, je n'en sais pas plus sur cette histoire. J'ai pourtant épluché un tas d'archives durant mon voyage à Madrid, mais je n'ai rien vu qui se rapproche de cette histoire, de près ou de loin. Alors si vous avez des infos, si vous avez mené vos propres recherches, faites-le moi savoir à l'adresse suivante : ClydwynA@cardiff.ac.uk
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RépondreSupprimerComme la quasi-totalité de ce qui est publié, c'est pas de moi. Merci de consulter la FAQ.
SupprimerTripoda, même si j'aime beaucoup tes traductions et tes publications, je trouve qu'un merci ne serait pas de trop lorsqu'on te remercie pour ce que tu postes et que ta froideur à chaque commentaire est très désagréable. Un grand merci pour les frissons que tu nous procures sur ce site dont je suis une grande fan.
SupprimerBoh, la politesse, c'est juste des rajoutis :)
SupprimerDésolé, j'y penserai.
J'ai rien compris
RépondreSupprimerTant pis. :(
SupprimerVous êtes vraiment chiants à jamais rien comprendre. Y a rien de caché, le texte est limpide au possible. Il est long et t'as eu la flemme de lire ? C'est ton problème, viens pas demander aux autres de te résumer l'histoire.
SupprimerDésolé ...
Supprimeranonyme du 9 octobre, mais va te faire foutre putain il/elle n'a pas compri eh bah c'est pas grave c'est les gens comme toi qui font chier à toujours vouloir se montrer suppérieur à tout le monde
SupprimerCette histoire rappelle beaucoup les histoires grecques, vraiment sympa
RépondreSupprimerCFTC en 2014 : "Loul, on accepte pas les Creepypastas romancées"
RépondreSupprimerCFTC en 2015 : "Allez-y, balancez vos carnets de bord Portugais du 17ème siècle et vos nouvelles horrifiques, on a plus rien en stock"
C'est "romancé" parce que c'est le style de l'époque qui veut ça, pas parce que c'est stricto sensu un roman. Ce sont bien les romans - assumés comme fictionnels - qui sont à bannir ; avec un peu de documentation sous le bras, on se rend compte que celle-ci est vraiment très réaliste, et n'a a priori aucune raison d'être fausse (et pour le cas où elle le serait, le travail qu'elle a dû demander l'exclut des trucs qu'on pourrait publier "parce qu'il y a rien d'autre"). C'est là que réside la différence, pas ailleurs - même si, dans les faits, j'adhère plus aux pastas qui se passent à notre époque, ce qui reste un avis personnel...
SupprimerBonne pasta sinon les autres ici c'est pas fait pour insulter --'
RépondreSupprimerBien, la seule incohérence vient de l'épidémie de scorbut, en moins de 20 jours la maladie ne peut pas se déclarer, tuer, se répandre, et tuer encore, il faut beaucoup plus de temps.
RépondreSupprimerLe scorbut vient d'une carence en vitamine C, il faut donc laisser au corps le temps de manquer de cette vitamine, puis de déclarer la maladie.
J'ai bien relu, et avant de partir à la quête de cette île, ils sont déjà parti d'Espagne depuis 6 mois. Donc quand l'épidémie se déclare, ça fait 6 mois et 20 jours de voyage. Donc ça parait tout a fait possible.
SupprimerIls ont fait escale quelques jours, avant de repartir pour l'ile, on peut raisonnablement penser qu'ils se sont correctement nourris pendant leur pause, et qu'il ne sont pas repartis sans avoir repris des forces.
SupprimerIl n'y a donc que 20 jours qui séparent leur départ "en bonne santé" et leur mort du scorbut.
Ah ouais j'avais pas pris en compte l'escale chez la tribu... Après je pense pas que ça dérange grand monde si ils ont pas de connaissances de base en médecine ou en microbio...
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RépondreSupprimer!!! ...
RépondreSupprimerCette pasta me rapelle une histoire qu'on m'avait raconté il y a quelques années ... Si elle est vraie, alors je crois savoir de quel endroit il parle (pour peu que l'histoire qu'on m'a raconté soit vraie), il a juste sous-évalué les distances ...
Comment il a fait pour retourner en Espagne apres s'etre evanoui ?
RépondreSupprimerA la fin y'a écrit qu'un bateau espagnol a sauvé un naufragé dans les Caraïbes qui s'appelait Ernesto de Najera. La question c'est comment il est arrivé dans les Caraïbes sans bateau et depuis le sud de l'Afrique ?
SupprimerJe n'ai pas d'explication possible pour le trajet entre l'Afrique et les Caraïbes, mais je peux émettre une hypothèse à propos de l'île : la "colline" était un volcan prêt à entrer en éruption, et il à fait couler l'île en explosant.
RépondreSupprimerIl y a, pas très loin du secteur indiqué sur la carte , l'ile de Marion, appartenant à l'archipel du Prince Edouard (Territoire appartenant actuellement à la République Sud Africaine). Seulement le trajet est un peu plus long environ 1500 km au sud de Bonne Espérance, et 800 km à L'EST et non pas à l'ouest. Cette ile est d'origine volcanique. ;-)
RépondreSupprimerJe suis la seul que le début genre,les 2,3 premières lignes,me faisais penser a un film d'indiana jones que j'ai déjà écouter? XD
RépondreSupprimerJ'ai trouvé cette pasta super intéressante, elle change beaucoup des autres, et même si j'aime aussi les "plus classiques" celle-ci surprend agréablement !
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