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vendredi 21 septembre 2018

Conversations nocturnes

Je connais Creepypastafromthecrypt depuis pas mal de temps, mais je pensais pas un jour y raconter une histoire que j'ai vraiment vécu.



Il y a deux ans, j'étais en couple avec une femme qui s'appelait Sarah. On s'est rencontrés juste après le lycée, je devais avoir 19 ans. Elle était formatrice dans un McDonalds et moi, le petit nouveau. Ça a vite collé entre nous et on est resté 6 ans ensemble, dont 4 ans de vie commune.


La dernière année a été très dure. Elle avait toujours été intéressée par le surnaturel, moi aussi dans une moindre mesure. Puis elle est passée aux énergies spirituelles, de là elle est partie sur le chamanisme, elle a voulu faire des stages pour " réveiller la gardienne d'Isis " qui sommeille en chaque femme. Moi, je la sentais capable de se faire embarquer par la première secte qui passait, et c'était le sujet fâcheux. Dès que je disais ce mot, secte, je savais qu'on partait sur une semaine de disputes incessantes.


On ne se comprenait tout simplement plus. J'étais un peu plus aigri qu'au début, elle n'était plus la même non plus. Je ne sais pas si c'est de l'amour, ou par sécurité, mais j'ai voulu nous donner une dernière chance. En fait, j'avais peur de l'après. Je n'arrêtais pas de penser à quel point je serais mieux sans elle, libre de faire ce que je voulais quand je le voulais. Libéré de toutes ces disputes, n'avoir à m'occuper que de moi.



Mais j'avais peur, peur de ne pas savoir me débrouiller sans elle, peur de regretter, peur d'être seul. En fait cette décision, je l'ai prise pour moi. Froidement.

J'ai loué une chambre pour quelques jours dans un hôtel sympathique de la côte d'azur. Un tout petit hôtel de trente chambres, très familial. La chambre était simple mais chaleureuse. Le plus c'était le petit balcon qui donnait directement sur la mer. Une vue imprenable. On s'est installés et on a filé directement à la plage.


J'ai essayé de motiver Sarah pour sortir le soir, mais la route l'avait fatiguée. J'avais envie de pleurer quand elle s'est retournée pour dormir, sans même me dire bonne nuit. De la haine ou de la tristesse, c'était plutôt ambigu. Je suis resté allongé là, sur mon lit à regarder le plafond, une inconnue allongée à côté de moi.



J'ai regardé ce plafond pendant au moins deux heures, mais je n'ai pas pu fermer l’œil. Et j'ai eu envie d'alcool. Ça sortait vraiment de nulle part, mais c'était une envie très puissante. Je me suis levé discrètement et je suis descendu. Je m'attendais à être seul mais j'ai entendu le son de la télé. Celui qui la regardait était derrière le bar, en train d'essuyer des verres.



Un grand homme, cheveux gominés, teint mât. Il m'a sourit et m'a demandé si je voulais un verre. Il tombait à pic. Je lui ai commandé un whisky et on a discuté. Tout le long de la conversation je me suis dit que j’étais Jack Torrance, que j'étais dans Shining et que je parlais à un barman fantôme. L'homme a éclaté de rire quand je lui ai dit. En fait, c'était le veilleur de nuit, il n'avait pas vraiment le droit de passer derrière le bar mais quand il n'avait rien à faire il aimait bien s'en servir un petit.


Je lui ai raconté l'histoire de mon couple et il m'a écouté. Au fond je savais que je le saoulais avec mes histoires, mais ça faisait du bien. Il m'a donné quelques conseils que je me suis promis d'appliquer dès le lendemain. Mais quand j'ai regardé ma montre et que j'ai vu qu'il était 6h du matin, que j'ai regardé ma tête dans le miroir derrière le bar, je me suis dit qu'il valait mieux que je me rafraîchisse un peu avant de remonter dans la chambre.



J'ai laissé la clé de ma chambre au veilleur de nuit et je suis allé me promener un peu. Le coin était beau et j'ai pu profiter du lever de soleil sur la méditerranée. Je suis rentré une heure plus tard, Sarah dormait encore. J'avais l'air à peu près frais alors j'ai fait comme si de rien était et je me suis couché. Quand elle s'est réveillée ce matin là, elle a fait quelque chose que je déteste.



Là où j'avais essayé d'être discret pour ne pas la réveiller en me couchant, elle déballait la valise en faisant le plus de bruit possible, chantant sous la douche, branchant son sèche-cheveux. Elle a retourné toute la chambre parce qu'elle ne trouvait plus sa brosse à dents, qu'elle était pourtant sûre d'avoir prise avec elle. Je l'ai détestée.


La journée s'est plutôt bien passée, à ma grande surprise. On est allés visiter un musée, on a mangé un bout en terrasse, on est allés au casino le soir. Pas une seule dispute. C'était le but de ce séjour, j'aurais dû être content. Mais je n'arrivais pas à me réjouir.



Cette nuit là, j'ai encore observé le plafond. Mais cette fois, Sarah m'avait dit bonne nuit en m'embrassant. Et j'ai fait quelque chose que je n'avais plus fait depuis longtemps. Je l'ai regardée dormir. Je faisais ça au début, quand on s'aimait à la folie. Je trouvais le moindre gémissement, le moindre mouvement qu'elle faisait en dormant attendrissant. Ce soir là, je n'avais pas le même regard. Je me suis surpris à penser que je ne la trouvais pas vraiment belle. En fait, elle était pleine de défauts.


J'ai descendu les escaliers et je me suis dirigé vers le bar. Et le veilleur de nuit était toujours là, en train de se servir une bière. Je lui ai dit que j'avais appliqué ses conseils mais que je n'en étais pas plus heureux. Il a longuement parlé et son discours m'a remis du baume au cœur. J'avais besoin d'un point de vue d'homme, quelqu'un qui allait dans mon sens et ici, ce veilleur de nuit était ce qui était pour moi le plus proche d'un ami.


Je lui ai laissé ma clé et je suis allé me tremper les pieds dans l'eau, à la plage. Je suis rentré vers 5h du matin, j'ai récupéré ma clé et je suis monté me coucher. Sarah était déjà debout quand j'ai ouvert la porte.


" Tu étais où ? ". J'aurais du m'y attendre. Elle m'a hurlé que je l'avais laissée seule, qu'elle avait eu peur qu'il me soit arrivé quelque chose. J'ai retenu un gloussement de rire quand elle m'a dit qu'elle ressentait une énergie négative dans la chambre, qu'elle avait eu l'impression d'être observée cette nuit. Elle avait même soit disant senti qu'on la touchait dans son sommeil.


J'ai essayé de rationaliser, de lui faire comprendre que c'était sûrement les draps ou même le ventilateur qui lui avaient donné cette impression. Quant à l'énergie négative, je lui ai dit que c'était de l'auto-suggestion et que tout était dans sa tête. Et on s'est disputés. L'irrationnel contre le rationnel. J'ai été très méprisant dans mes réponses, et ça l'a beaucoup blessée je crois.


On a passé la journée chacun de notre côté. Je suis resté dans la chambre à regarder la télé en me jurant de faire acte de bonne foi envers Sarah. Cette nuit, je resterais avec elle.


Elle s'est endormie contre moi, elle avait l'air rassuré. Bizarrement, la sentir contre moi m'a apaisé et j'ai finalement trouvé le sommeil, sans même jeter un coup d’œil au plafond. Il ne s'est rien passé cette nuit. Sarah, de bonne humeur m'a même glissé un petit " tu vois, l'esprit a peur de toi, t'es là, il ne se passe rien " en souriant. On était passé d'une énergie négative à un esprit. Dans deux jours elle allait me dire que Jésus prenait une douche dans notre salle de bain.


La journée s'est déroulée à merveille. En fait, j'étais content d'être avec elle. Une sensation que je n'avais plus ressenti depuis longtemps. On a beaucoup mangé ce soir là, on a même fait l'amour. C'était suffisamment rare pour que je le mentionne. J'avais juré à Sarah que je resterais dans la chambre cette nuit, même si je ne trouvais pas le sommeil. Mais après deux heures à regarder le plafond, j'ai craqué.


J'ai descendu les marches et je me suis approché du bar. Le veilleur de nuit m'a vu mais n'a pas esquissé un sourire. Je lui ai commandé un whisky et en me servant il m'a fait la remarque suivante : " T'es pas venu hier. Je me suis ennuyé. " Il y avait quelque chose de froid dans son regard. Puis il a éclaté de rire en me tapant sur l'épaule. Moi je ne savais pas trop si je devais rire.


Je lui ai raconté que ça allait mieux avec Sarah, que j'étais peut être allé trop vite en besogne, que j'avais été dur avec elle. Mais malgré tout, je n'étais pas encore heureux. Elle m'aimait c'était flagrant. Moi, c'était autre chose. Pas tout a fait de l'amour. Je crois même que j'ai dit le mot pitié ce soir là. Je tenais à elle mais la quitter m'aurait fait mal. Pour elle.


Le veilleur m'a dit que je devais renouer avec elle, vivre avec elle quelque chose qui nous rapproche. Il m'a même proposé de prolonger le séjour dans l’hôtel en rigolant. Ça me faisait du bien de lui parler. Même si pendant tout le séjour, je n'avais fait que lui parler de ma femme. Il ne me jugeait pas.


C'était le dernier soir que l'on passait ici, j'ai eu envie de profiter une dernière fois de la plage, avant de repartir sur la route. J'ai laissé ma clé au veilleur de nuit et je suis sorti. Le soleil commençait tout juste à se lever quand je suis remonté dans ma chambre. J'ai salué une dernière fois le veilleur de nuit qui lui aussi, remballait ses affaires.


Quand Sarah s'est levée, elle avait une tête de déterrée. Elle avait passé une mauvaise nuit. Elle avait entendu du bruit dans la chambre à plusieurs reprises. Je lui ai dit que c'était sûrement moi qui était allé aux toilettes. Ce qui était évidemment faux.



Et comme si ça ne suffisait pas, en repliant ses affaires Sarah a remarqué que certaines étaient tachées. Des taches blanchâtres, provenant sûrement du sachet d'anti mites percé qu'il y avait au fond du placard. Je crois que Sarah n'a pas gardé un souvenir très joyeux de l’hôtel où on a séjourné.


On a payé, on a mis les valises dans la voiture et j'ai démarré. Mais juste au moment de partir j'ai pensé au veilleur de nuit. Si j'avais entre guillemets sauvé mon couple, c'était en grande partie grâce à lui. Je suis redescendu et suis revenu dans le hall de l’hôtel.


J'ai laissé un petit billet sur le comptoir, devant le regard surpris de la réceptionniste. Je lui ai dit que c'était pour le veilleur de nuit, qu'il était d'excellent conseil.



J'ai ressenti comme une brûlure à l'estomac quand elle m'a rendu mon billet. La brosse à dent. La présence. Les sensations. Les bruits. Les tâches blanches.



Je me souviens mot pour mot de ce qu'elle m'a dit.



<< Vous devez vous tromper monsieur, il n'y a pas de service de veilleur de nuit. >>

commentaire

20 commentaires:

  1. Mouais, pas vraiment le sentiment de frisson que j'attendais mais la pasta est bien écrite selon moi.

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  2. Prévisible mais ça a son petit effet :)

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  3. Pk a la fin d'une phrase de l'histoire il y a un point bleu ?

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  4. Je trouve cette histoire touchante..

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    1. Pour le coup ouais je suis plutôt d'accord ^^

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    2. Ouep mais c'est le 'hero' qui a surtout eu raison avec les problemes

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  5. Pas compris l'histoire, et a la fin avec la brosse à dents toussa, j'suis perdu mdr

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    1. Le "veilleur de nuit" était juste un mec louche qui s'introduisait dans l'hotel la nuit (ou alors c'est un autre client de l'hôtel).

      Le type en question a vraisemblablement quelques fétichismes un peu spéciaux, à commencer par le voyeurisme.

      Du coup, à chaque fois que le narrateur partait faire sa ballade matinale, le "veilleur" s'introduisait dans la chambre de la compagne du narrateur pour l'observer dans son sommeil.

      En partant de ce postulat, tout se déroule plus ou moins tout seul : les bruits, les sensations, l'impression de présence... Ce n'était pas simplement dans l'imagination de la femme.

      Les tâches blanches, c'est des tâches de sperme du "veilleur".

      La brosse à dents disparue, un trophée.

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    2. Oooh ça me paraît clair maintenant xD

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  6. Sympa :) je suppose que l'auteur a repris le scénario du film Malveillance de Jaume Balaguero (que je conseille fortement)

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  7. ah oueh vraiment glauque ce pseudo veilleur. Je me suis fait avoir :p

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  8. Alors applaudissons Jean-Michel Bonneidée, qui pense que laisser sa clé à quelqu'un qu'il a rencontré depuis moins d'une demi journée est une bonne idée

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    1. Il a cru que c'etait le veilleur de nuit dont le boulot c'est normal au contraire

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  9. Vraiment trop prévisible mais honnête

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  10. La chute était prévisible à 1000 lieux.

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  11. J'apprécie beaucoup, pasta de compet' !

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  12. J'ai imaginé un yaoï (romance entre mec) avec le mec et le veilleur de nuit... Je desepdése😂

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  13. ca me rappelle fortement le film " malveillance " qui met bien mal a l'aise.

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