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En Virginie-Occidentale, les anciens hangars de stockage situés le long des voies ont été abandonnés peu après la construction du chemin de fer Baltimore & Ohio. Il n'a pas fallu longtemps avant que des sans-abris de la région n'y emménagent. Les hangars fournissaient pour eux une sorte de refuge, même si l'hiver le vent passait toujours à travers chaque crevasse. Les petites cheminées de fortune que ces gens construisaient ne faisaient pas grand-chose pour garder le froid à distance.
Une femme douce et gentille, prénommée Jenny, vivait seule dans l'un des plus petits hangars. Elle avait connu des moments difficiles et, sans famille pour l’épauler, elle était obligée de trouver du travail là où elle le pouvait et de prendre le moindre refuge disponible pour quelqu'un qui avait peu d'argent et n'avait pas les moyens de louer quelque chose. Jenny n'avait jamais assez à manger et en hiver, son petit feu de camp la maintenait à peine en vie durant les nuits les plus froides. Pourtant, elle gardait constamment le moral et essayait toujours d'aider les autres lorsqu'ils tombaient malades ou avaient besoin de nourriture. Parfois, elle allait jusqu'à se priver elle-même pour que quelqu'un d'autre puisse se nourrir.
Un soir vers la fin de l'automne, Jenny était assise, tremblante. Elle buvait du bouillon dans un bol en bois lorsqu'une étincelle de son feu de camp a sauté sur le bas de ses vêtements. Déterminée à se remplir l'estomac, Jenny n'a pas remarqué immédiatement que ses vêtements commençaient à brûler, jusqu'à ce que le feu ait traversé la lourde laine de sa jupe et commencé à lui brûler la peau. Terrifiée, Jenny a jeté son bouillon sur les flammes, mais le liquide n'a rien fait pour éteindre le feu. Terrorisée, Jenny est partie du hangar où elle vivait et s'est mise à courir le long des voies, criant à l'aide alors que les flammes dévoraient son corps.
La gare n’était pas loin et, instinctivement, Jenny essayait de s'y diriger, espérant trouver quelqu’un pour l’aider. En quelques instants, son corps était devenu un véritable brasier incandescent et Jenny s'est retrouvée submergée par la douleur. Ses cris devenaient de plus en plus horribles à mesure que ses pas ralentissaient. Elle titubait aveuglément sur les voies à l’ouest de la gare, elle ressemblait maintenant à une boule de feu, c'était à peine un être humain. Dans son agonie, elle n'a pas pu voir le phare rougeoyant du train qui contournait le virage. Elle n'a pas non plus entendu le crissement des freins lorsque le conducteur a enfin repéré sa silhouette dévorée par le feu et a tenté de s’arrêter tant bien que mal. Un instant plus tard, ses terribles cris cessèrent. Le train avait mis fin à ses souffrances.
Alertés par le coup de sifflet, les employés de la gare accoururent tandis que le conducteur arrêtait le train et remontait les rails en direction de la pauvre Jenny, dont le corps brûlait toujours. Les hommes éteignirent l'incendie et ramenèrent son corps à la gare. Elle eut droit à des funérailles rapides avant d'être enterrée dans une tombe anonyme du cimetière local. Quelques jours plus tard, une famille s'est installée dans son hangar et tout le monde avait l'air d'avoir oublié Jenny.
C'est un mois plus tard qu'un étrange incident s'est produit. Un train qui empruntait le virage à l'ouest de la gare a été confronté à une boule de feu qui semblait crier. Trop tard pour freiner, le conducteur a écrasé la silhouette rougeoyante avant de pouvoir arrêter le train. Une fois à l'arrêt, il a sauté de la locomotive pour courir sur les voies à la recherche d'un corps mutilé et brûlé, mais il n'y avait rien. Ébranlé par cette histoire, il a amené son train à bon port et a rapporté l'incident au chef de gare. Après avoir entendu son récit, le chef de gare s'est souvenu de la pauvre Jenny et a immédiatement réalisé que son fantôme était revenu hanter les voies où elle était morte.
Aujourd'hui encore, le fantôme surnommé “Jenny qui crie” apparaît sur les rails, le plus souvent à l'occasion de l'anniversaire de sa mort. Plus d'un ingénieur a déjà contourné le virage juste à l'ouest de la gare et s'est retrouvé face à face avec le fantôme de Jenny qui crie, alors qu'elle entreprend une fois de plus sa course vers la gare de Harpers Ferry, cherchant en vain quelqu'un pour la sauver.
Ndt : Pour les curieux, vous trouverez très facilement de nombreux articles américains qui parlent de cette légende urbaine en cherchant “Screaming Jenny” sur internet. Malheureusement, elle est encore méconnue dans les pays francophones.
Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de k-m1n qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de King Shadow qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur Night Scribe, de Écho, Orizy et AngeNoire qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Vibeka et Yaamane qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.
Et non les enfants, courir ça n'arrête pas un feu !
RépondreSupprimerSe rouler par terre (pour l'étouffer) ou juste retirer ses fringues à temps, ça marche déjà mieux...
Pensez-y si votre chemise préférée prend feu au prochain barbeuc, mieux vaut être Jenny qui rit que Jenny qui crie !
C'était peut-être Jenny qui panique
SupprimerPas mal
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