Ces chapitres ont été traduits par Antinotice et Clint (et Tripoda). Bonne lecture !
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 5
Textes originaux :
Chapter 6 : Extus
Chapter 7 : Zenith
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 5
Textes originaux :
Chapter 6 : Extus
Chapter 7 : Zenith
6/ Extus
Pendant le bref instant de transition entre Entropie et Extus, j'ai espéré que j'aurais à nouveau Godzilla et Anguirus à ma disposition. Quand la map est apparue, j'ai vu que mon souhait avait été à moitié exaucé : Godzilla était de retour, mais pas Anguirus. J'aurais préféré avoir les deux, mais malgré les meilleures compétences d'Anguirus, j'aurais de toute façon choisi Godzilla si j'avais eu à faire un choix.
Parmi les nouveaux types de niveaux, Extus avait deux temples de différentes couleurs (un blanc et un rose), une pyramide, ce qui ressemblait à des bâtiments modernes, et deux autres icônes que je ne parvenais pas à identifier. Les nouveaux boss étaient Kumonga, Gorosaurus, et le remplaçant de Ghidorah (que je redoutais d'affronter).
Avec le retour de Godzilla, j'étais de nouveau excité et pressé d'explorer - tout en restant prudent évidemment. Comme avant, j'ai commencé par aller au niveau-quiz. Les questions de Visage étaient plus illogiques que jamais :
Quiz n°4
1. Est-ce que les éléphants respirent ?
Réponse : oui ; réaction : visage bizarre #2
2. Tu te faisais battre par un membre de ta famille quand tu étais enfant ?
Réponse : non ; réaction : visage bizarre #6
3. As-tu déjà violé quelqu'un ?
Réponse : non ; réaction : visage bizarre #8
4. Le vert est-il ta couleur préférée ?
Réponse : non ; réaction : visage bizarre #10
5. L'ordinateur est-il le summum de la technologie moderne ?
Réponse : oui ; réaction : visage bizarre #4
6. Es-tu un gars solide ?
Réponse : oui ; réaction : visage bizarre #12
7. Tu peux voler ?
Réponse : non ; réaction : visage bizarre #9
8. Peux-tu te tenir sur la tête ?
Réponse : oui ; réaction : visage bizarre #7
9. Est-ce que tu détestes les ratons-laveurs ?
Réponse : non ; réaction : confus
10. Est-ce que tu te sens coupable ?
Réponse : non ; réaction : visage bizarre #11
11. Tu veux un nouveau monstre ?
Réponse : oui ; réaction : surpris
12. Je vais te manquer ?
Réponse : oui ; réaction : triste
J'étais content d'obtenir un nouveau monstre, mais la dernière question me dérangeait. « Je vais te manquer ? »
Est-ce qu'il faisait allusion à quand j'aurai fini le jeu ? Depuis que j'avais la certitude que le jeu ne pouvait que venir d'un autre monde, je ne savais plus quoi penser de Visage, pas plus que du reste. Mais cette dernière question me donnait l'impression qu'il était vraiment triste.
Comme je le pensais, j'avais été ramené sur la carte. J'avais un nouveau montre, mais je n'avais aucune idée de que c'était supposé être.
Le sprite avait une légère ressemblance avec celui de Rodan, mais la tête était totalement différente. Je me suis déplacé avec ce mystérieux nouveau venu sur une des icônes de temple blanc, et j'ai commencé le niveau. Quand il s'est lancé, un écran noir est apparu avec le texte : « TROUVE LA GEMME ».
Probablement une instruction pour réussir le niveau.
Après ça, j'ai enfin pu jeter un coup d’œil à mon nouveau monstre. C'était une créature velue, bleu foncé, avec des ailes de chauves-souris, et un visage semblable à un crâne. Elle s'appelait « Salomon ».
J'ai aussi remarqué que mon chemin était bloqué par un faisceau lumineux, ainsi qu'un genre d'autel, un plateau posé dessus. J'ai deviné que ce rayon bloquait la sortie, et que je devais trouver la gemme et la poser sur la plaque pour désactiver le faisceau.
Comment j'allais le faire précisément, bonne question. Il n'y avait rien dans le jeu original qui nécessitait de trouver un item pour réussir un niveau. Je me suis dit que je verrais bien une fois que j'aurais l'artefact en vue. La seule direction que je pouvais prendre était la gauche, alors c'est là que je suis allé.
Salomon était un monstre fascinant, c'est le moins qu'on puisse dire. Il était capable à la fois de voler et de cracher du feu, les deux se révélant très utiles. Il pouvait également donner des coups de pieds et de griffes, mais il ne pouvait pas aller dans l'eau.
La musique du Temple Blanc était une chorale, ou du moins, une imitation de chorale, limitée par les capacités de la console. C'est difficile à décrire mais ça faisait très « sacré »
Il n'a pas fallu longtemps pour que je me retrouve confronté à des vagues d'étranges nouveaux ennemis. Ils ne faisaient pas grand-chose pour m'arrêter, je courais devant eux en les rouant de coups sans prendre aucun dommage.
Il y avait une « pause » d'environ une minute entre chaque vague d'ennemis, puis la vague suivante apparaissait. Après cinq minutes, j'ai remarqué des trous dans le mur et le plafond :
Ces créatures à têtes en forme de lame se sont rapidement mises à voler de haut en bas dans ces gouffres. Je ne savais pas combien de dégâts ils pouvaient causer, aussi, j'ai fait particulièrement attention en traversant. Heureusement, j'ai réussi à passer ces gouffres sans une égratignure. Un coup de chance, j'imagine.
Après ça, je me suis retrouvé à la fin du couloir, face à une sorte de mini-boss. Il se déplaçait rapidement et lançait des projectiles dans quatre directions, mais les flammes de Salomon en ont eu raison assez facilement. Quand le combat s'est fini, j'ai obtenu la gemme, qui était à l'intérieur de la tête de la créature.
J'ai vu que je pouvais ramasser et tenir la gemme en marchant dessus et en maintenant enfoncé le bouton B. J'ai refait tout le chemin pour revenir au début du niveau où j'ai déposé la gemme sur le plateau, ce qui a eu pour effet de désactiver le faisceau.
J'ai quitté le niveau, et ce qui est apparu est certainement la plus étrange de toutes les excentricités liées à ce nouveau monstre.
" TOUJOURS AU TOP - 1973 "
Chaque fois que vous terminez un niveau ou achevez un boss avec Salomon, cette image apparaît. Je ne sais pas ce que ça signifie. Ni la date ni la phrase ne m'évoquent quoi que ce soit, et pourtant je peux vous assurer que j'ai passé beaucoup de temps à chercher.
Le niveau que j'ai traversé ensuite était un de ceux que j'appellerais « Pyramides de Bronze ». J'ai utilisé Godzilla, et j'ai remarqué qu'il était monté au niveau 12 depuis la dernière fois que je l'avais joué dans Démence.
Les Pyramides de Bronze étaient des niveaux plutôt ordinaires en comparaison de ce que j'avais pu voir, mais les graphismes étaient assez saisissants, tellement plus colorés et vivants que d'habitude. La musique avait le style égyptien approprié, lent et mystérieux.
J'ai progressé tranquillement en repoussant les divers ennemis du niveau, aucun d'entre eux n'était trop difficile à battre (même si les fourmis pouvaient être dangereuses quand elles attaquaient en bande). Mon ennemi préféré était ce reptile géant que j'ai rencontré vers la moitié du parcours.
À la fin du niveau, je suis arrivé devant une pyramide géante et je me suis engagé dans un autre combat contre un mini-boss. Même si celui-ci était un peu différent. En fait, j'avais à combattre deux de ces monstres en même temps.
J'aurais pu leur régler leur compte facilement en les affrontant l'un après l'autre, mais me battre contre les deux à la fois était bien plus tendu. Mais j'ai accéléré les choses en poussant un des jumeaux à cramer son frère quand il a commencé à cracher des flammes.
Après avoir battu les monstres jumeaux, j'ai remarqué quelque chose d'étrange en retournant sur la map : je pouvais maintenant déplacer le sprite de mon monstre n'importe où sur le plateau, sans aucune limite. Normalement, Godzilla ne pouvait bouger que de trois cases à chaque tour, et Mothra de cinq.
Je voulais réessayer Salomon, alors j'ai déplacé son sprite sur ce qui ressemblait à un pilier marron avec des taches colorées.
Une fois le niveau lancé, j'ai réalisé ce que l'icône représentait. Des totems. J'ai été accueilli par deux d'entre eux dès le début. La musique avait un air amérindien ; elle semblait utiliser les mêmes instruments que dans la forêt d'Entropie, c'était nettement différent mais tout aussi inquiétant.
J'ai marché pendant trois bonnes minutes avec rien d'autre en vue que ces totems. Je n'y avait pas fait attention jusque là, mais c'était perturbant d'être dans un autre niveau sans rien rencontrer de « vivant », après toute l’activité d'Entropie. À force de marcher au milieu de tous ces visages colorés, ce niveau troublant m'a donné l'impression d'être observé.
Seulement dix minutes après avoir commencé Extus, j'avais déjà parcouru la moitié de la carte. Après être revenu du niveau Totem, j'ai essayé un des écrans de télé pour voir si ce serait aussi étrange que la dernière fois.
… Encore plus bizarre qu'avant, visiblement. La musique qui accompagnait l'image était le thème d'Uranus.
J'ai repris Godzilla pour jouer à un autre niveau, qui était plus que surprenant.
C'était une ville normale ! Les couleurs étaient un peu sombres, mais ce fut tout de même un choc. C'était le genre de niveau que j'attendais dans un jeu Godzilla, et j'étais un peu agacé de ne pas avoir pu y jouer plus tôt. La musique était le thème de la Terre.
J'ai trouvé ça bizarre qu'un jeu Godzilla convenable ne montre ça que si tard. Mais bon, je n'irais pas me plaindre.
J'ai ensuite déplacé Salomon sur une case vert grisâtre, qui s'est révélée être un gigantesque laboratoire de haute technologie :
Beaucoup de sentinelles mécaniques dans ce niveau, mais Salomon s'en est débarrassé avec autant d'aisance que les ennemis du Temple Blanc. La musique était un battement régulier qui donnait à la zone une ambiance « industrielle ». Parmi les ennemis, il y avait aussi un étrange cyborg volant, qui était emmerdant parce qu'il s'envolait au loin quand j'essayais de l'attaquer.
Ce qu'il y avait d'intrigant aussi, c'était ces grands réservoirs qui contenaient des monstres. Comme vous vous en doutez, parfois les monstres se réveillaient et brisaient la paroi pour en sortir.
J'essayais de dépasser les réservoirs aussi vite que possible, parce que les monstres à l'intérieur s'avéraient être de vicieux petits bâtards une fois libérés.
À la fin du niveau, il y avait un ascenseur, que j'ai utilisé pour me rendre tout en bas, où la sortie se trouvait. Le long du chemin, j'étais attaqué par les sentinelles de sécurité. Je ne pouvais pas quitter l'ascenseur, alors ma seule défense était de cracher des flammes.
Le dernier type de niveau était ce machin que j'ai appelé le « Temple du Coeur », pour des raisons évidentes.
Rien qu'un grand couloir envahi par des ennemis en forme de cœurs humains, flottant au-dessus du sol. Ils n'attaquaient pas. La seule chose à faire était de courir à travers le niveau en en écrasant le maximum pour récupérer de la vie. Une course à travers ces niveaux me permettait de restaurer entièrement ma barre de vie, et j'allais les adorer plus tard. La musique du Temple du Coeur me rappelait le genre de musique qui était jouée dans les cirques. Elle était trop gaie, trop enjouée, au point que c'en était dérangeant.
Ayant tout vu de ce monde, j'ai choisi de me battre contre Gorosaurus en utilisant Salomon.
La musique du combat était le thème de Gezora. C'est pendant le combat que j'ai remarqué que Salomon était beaucoup trop fort : une seule attaque bien ajustée pouvait prendre pas moins de quatre barres de vies de l'ennemi.
Pour cette raison, le combat s'est terminé très rapidement. Gorosaurus n'avait pas d'attaques à distance, ni rien qui puisse rivaliser avec les terribles griffes de Salomon. Mais j'ai fait durer le combat assez longtemps pour voir si Gorosaurus userait de son emblématique « coup de pied kangourou », et j'ai été ravi quand il l'a fait.
Même si je savais que Salomon était ma meilleure carte au combat, j'ai utilisé Godzilla pour battre Kumonga, histoire de varier. J'ai brièvement pensé à utiliser Mothra, mais bien sûr mon choix s'est arrêté sur Godzilla.
Kumonga était elle aussi un adversaire facile, pas de lasers ni aucun projectile. Elle attaquait en me sautant dessus, en me mordant, et se servait aussi de sa soie d'araignée pour m'immobiliser. Une fois que j'étais pris dans la toile, Kumonga saisissait parfois l'opportunité pour attaquer, mais c'était surtout pour elle un moyen de gagner du temps, comme Gezora avec son tentacule. Sa musique était le thème d'Hedorah.
Avec Gorosaurus et Kumonga de battus, j'étais à la fin d'Extus. Mais avant de me battre contre le remplaçant de Ghidorah, il y avait quelque chose que je devais faire.
Je n'en attendais pas grand-chose, mais ne voulant pas manquer une seule information, je suis allé voir l'autre écran de télévision. C'est ce qu'il montrait :
Je ne pense pas qu'il y avait plus de sens que ça derrière les cinématiques. Si je devais faire une hypothèse, je dirais que ce sont des démonstrations aléatoires et incontrôlées des capacités de la cartouche. Ou peut-être que tout ça était parfaitement logique pour le « jeu ». Qui sait. Bref. Le thème de ce... monsieur Robinet, si je puis dire, était la musique de Saturne.
Il était temps d'affronter l'adversaire que je redoutais. Le nouveau Ghidorah. Même si j'étais un peu rassuré par l'avantage que me procurait Salomon, j'étais encore nerveux. Et quand j'ai commencé le combat, j'ai été surpris.
Mon adversaire était le nouveau Gezora. J'ai battu l'imposteur en quelques coups, et c'est alors que le nouveau Moguera est apparu. C'est là que j'ai compris : pour voir le nouveau Ghidorah, je devais d’abord battre tout les précédents boss remplaçants.
Et c'est ce que j'ai fait.
Je les ai tous massacrés, jusqu'à finalement arriver à Ghirodah qui était… un Dorat.
Une fois que j'ai eu fini de rire, je lui ai réglé son compte en deux coups de griffe. La musique s'est arrêtée, et je pensais que j'allais revenir à la carte. Mais le combat n'était pas encore fini.
Le vrai combat était contre Chimera, un hybride monstrueux de tous les monstres de remplacement. C'était de loin le boss le plus difficile jusqu'ici. Chacune de ses attaques pouvait entièrement vider une barre de vie, et chaque attaque contre lui était considérablement affaiblie. Avec le coup de griffe de Salomon par exemple, je pouvais maintenant m'estimer chanceux si j'enlevais à Chimera la moitié d'une barre.
Au cours du combat, il y a deux choses que j'ai grandement appréciées : le temps imparti pour battre le boss, et le Temple du Cœur. Sans ça, je ne serais jamais venu à bout de ce boss.
Pour vaincre cette abomination, j'ai eu recours à une stratégie. J'alternais entre Godzilla et Salomon. Quand l'un des deux commençait à avoir son niveau de vie dangereusement bas, je l'emmenais au Temple du Cœur, tout en continuant de me battre contre Chimera avec l'autre. Dieu merci, Chimera, lui, ne pouvait pas récupérer de vie.
Une chose intéressante avec Chimera, c'est que les sections colorées de sa jauge de vie correspondaient aux différentes parties de son corps. En effet, toutes les parties de son corps avaient leurs propres barres de vie. La tête était invincible tant qu'il restait encore les autres parties, c'était donc obligatoirement la dernière chose à détruire.
En plus d'être difficile, c'était aussi clairement le plus long des combats. J'ai essayé de me rappeler combien de fois je suis sorti du combat pour aller au Temple du Cœur, mais j'ai perdu le fil aux alentours de la 13ème fois.
J'avais fini par détruire toutes les parties de son corps sauf la tête, qui volait maintenant dans les airs à une vitesse incroyablement rapide.
Chimera s'était bien battu, mais j'étais extrêmement déterminé, et réduit à sa tête, il n'était plus en mesure de battre Salomon. Je l'ai fini au lance-flammes.
Et Chimera n'était plus. J'étais épuisé après cet interminable combat, et inquiet que ça puisse affecter mes performances dans le niveau de poursuite.
L'icône de la base avait été remplacée, mais pas par l'affreux visage rouge. À la place, c'était un crucifix.
J'étais complètement abasourdi. Ce n'est pas comme si j'étais excité à l'idée de revoir la créature des enfers, mais s'il y avait une seule bonne chose dans ces niveaux, c'est qu'ils étaient prévisibles. J'avais au moins une idée globale de ce qui m'attendait.
Mais maintenant, j'étais à la fin et l'icône était complètement différente. Qu'est-ce que ça signifiait ? Et pourquoi un crucifix ? Ça m'a vraiment foutu mal à l'aise.
J'ai voulu lancer le niveau avec Salomon, mais je ne pouvais pas. J'ai eu cette notification qui disait simplement : « SALOMON NE PEUT PAS ENTRER ICI. »
Ce n'était pas expliqué pourquoi. Mais j'ai pensé que, peut-être, il pouvait y avoir un rapport avec l'apparence démoniaque de Salomon. Vu qu'il n'était pas utilisable, j'y suis allé avec Godzilla à la place.
Dés que j'ai vu le niveau, le crucifix a pris tout son sens – c'était un cimetière.
J'étais toujours aux aguets, m'attendant à un piège. Le dernier niveau consistait toujours à fuir la bête rouge, et je ne me laisserais pas duper.
J'ai donc commencé à courir, mais après une minute sans interruption, j'ai ralenti. C'est à ce moment que la musique a retenu mon attention. Je savais qu'elle m'était familière la première fois que je l'ai entendue, mais il m'a fallu un moment pour me rappeler de ce que c'était – une interprétation en 8-bit de « Prayer For Peace » du premier film Godzilla. Une chanson très triste et très émouvante, même sous cette forme.
Au bout de deux minutes passées dans ce niveau, j'ai rencontré une chose devant laquelle je n'ai pas su comment réagir.
Mon instinct me disait de courir, mais cette espèce de statue bleue ne faisait rien à part flotter sur place. Et je me suis senti obligé de m'arrêter un moment pour la regarder.
Vu qu'on était dans un cimetière, et qu'elle flottait au-dessus d'une chapelle, elle m'évoquait un ange, veillant sur les morts inhumés ici. Ça m'a donné une sensation de chaleur un peu spéciale. Je ne dirais pas que j'étais "heureux", mais je me sentais, en quelque sorte... apaisé. Je n'avais jamais vu cet être auparavant, et pourtant il me semblait familier.
Mais juste quand j'allais partir, la Créature des Enfers est apparue, et sa présence a déformé la musique en un crissement discordant et terrifiant. D'un coup, les tombes se trouvaient profanées et un nouveau sol apparaissait, constitué d'un enchevêtrement de corps distordus et trempés de sang.
Je pouvais maintenant sentir mon cœur battre à tout rompre. Je n'avais aucune chance de m'échapper avec le monstre si près ! Il s'est précipité pour me tuer, mais l'ange s'est placé sur son chemin. Le démon a rugi et a commencé à griffer sauvagement la jambe de l'ange. Un torrent de larmes de sang a jailli de ses yeux.
J'aurais voulu sauver l'ange, mais je n'aurais rien pu faire. Je devais honorer son sacrifice et m'enfuir. J'ai couru à travers le paysage infernal aussi vite que je pouvais. La bête m'a bientôt rattrapé, toujours en train d'engloutir le corps de l'Ange dont les jambes dépassaient de sa bouche.
Et ce spectacle a transformé ma terreur en colère. Je me mettais maintenant à détester cet horrible monstre. Il n'y avait aucun doute dans mon esprit qu'il était le mal incarné, et je voulais qu'il meure.
Quand je suis arrivé à la fin, je me suis rappelé de comment il avait répondu à mon insulte dans Trance, et je lui ai dit : « Tu vas payer. »
Là encore, il m'a répondu.
Je ne savais pas comment prendre cette menace.
Et rien n'aurait pu me préparer pour les horreurs du monde final - Zénith.
7/ Zénith
Nous y voilà, le dernier monde. Je n'aime pas parler de cette partie, et ça me gêne encore beaucoup, mais c'est quelque chose que je dois faire, après ça je pourrai enfin passer à autre chose. Les gens méritent de savoir.
Arrivé à ce point, j'étais pleinement conscient de la nature inhabituelle du jeu, mais Zénith était différent des autres mondes. Tandis que les autres étaient vraiment étranges, parfois effrayants, Zénith était comme un cauchemar.
Je n'avais pas à aller plus loin que la map pour voir que quelque chose n'allait pas avec Zénith. La première chose que j'ai remarquée était la carte qui avait une texture rouge-sang, et la musique, qui était un étrange sifflement.
J'ai remarqué que Salomon et Anguirus étaient de retour, et je me suis senti mieux pendant une seconde. J'ai ensuite fait défiler l'écran vers la droite pour voir qui étaient mes futurs ennemis.
C'était Destroyah et Ghidorah. Mais à en juger par son icône, Ghidorah était différent de l'original : il était debout sur le sol au lieu de voler. L'icône rouge rosâtre grotesquement détaillée a également attiré mon attention. Je ne pouvais pas dire ce que c'était censé être et j'avais peur de le découvrir.
De retour à mon côté de la carte, je me suis dit que je n'avais pas vraiment d'autre choix que de suivre mon chemin habituel, à savoir aller dans le niveau-quiz avant de faire quoique ce soit d'autre. Je n'étais pas prêt pour ce qui allait arriver.
J'ai eu un mouvement de recul quand ceci est apparu, accompagné par une version horriblement distordue de la musique du menu des mots de passe. On aurait dit que Visage avait été victime d'un horrible glitch. Était-ce ce qu'il voulait dire par "Je vais te manquer ?". Savait-il que ça allait arriver ?
J'ai arrêté de réfléchir quand j'ai remarqué que l'écran buguait et tombait en morceaux pendant que j'étais inactif, je me suis donc vite enfui de là.
Et il est apparu que quand je suis revenu sur la carte, j'avais comme qui dirait débloqué un nouveau monstre. On ne m'avait même pas demandé si j'en voulais un. J'ai essayé de le sélectionner et ceci est arrivé :
"BORDEL, QU'EST-CE QUI SE PASSE ?!"
Le comportement du jeu me terrifiait, et je n'avais même pas encore commencé les niveaux. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il m'avait donné un nouveau personnage pour juste après m'empêcher de l'utiliser. Mais pour le moment, je ne pouvais pas faire grand-chose, et j'ai donc regardé le dernier écran de télé :
Pas d'animation, pas de musique. Mort.
Mon instinct me disait d'arrêter de jouer, d'éteindre le jeu. Et quelque chose dans le jeu lui-même avait essayé de m'avertir à quel point ce dernier monde était horrible.
Chaque parcelle du niveau voulait me forcer à abandonner. Je ne pouvais pas faire ça maintenant, ici, au dernier monde ! Et après m'être motivé en repensant à Melissa, j'ai senti que le jeu me devait des réponses.
J'ai remarqué que le premier niveau était un temple rouge, au moins les graphismes du niveau me seraient familiers. J'y suis allé avec Godzilla, le monstre avec lequel j'étais le mieux entraîné.
Godzilla avait été rétréci, le nom du niveau et le score avaient disparu et les visages de "Froid Impitoyable" étaient de retour. La musique était également la même : des voix étranges, envoûtantes. J'ai essayé de garder mes esprits. "Bon, si ce niveau est comme le temple bleu, ça veut donc dire qu'il n'y a pas d'ennemis à combattre".
Comme j'avais tort.
Après avoir marché pendant quelque temps, les yeux de toutes les statues ont commencé à briller, et une flopée des bêtes du labyrinthe des ombres m'a chargé. Étant donné qu'elles venaient de la partie droite de l'écran, j'ai dû me battre pour avancer.
Ce combat a beaucoup éprouvé mes réflexes, mais grâce à ma dextérité, je suis passé à travers les bêtes sans encombre. Elles laissaient tomber de la santé après avoir été vaincues, ce qui m'a aidé à me remettre des dégâts qu'elles m'infligeaient.
Cependant, alors que je continuais dans ce "couloir", les yeux des statues ont recommencé à briller, invoquant une autre vague d'ennemis. Il semblait qu'elles étaient aussi nombreuses que dans la précédente vague, mais j'étais moins préparé et ai pris plus de dégâts. Je suis passé au travers de quatre de ces vagues avant de finalement atteindre la fin, où j'ai craché du feu sur les derniers monstres pour les pousser dans le vide.
J'ai d'abord cru avoir atteint la fin, mais après que les yeux des statues ont arrêté de briller, des plateformes sont lentement apparues devant moi.
Je les ai suivies pendant un moment jusqu'à arriver devant un mur, où j'ai dû avancer verticalement en sautant sur les plateformes. Tout au long du chemin, j'ai rencontré de nouvelles créatures ainsi qu'une sorte d'autel, surmonté par la bête rouge et une autre créature que je ne reconnaissais pas.
Alors que j'avançais, le chemin s'est mis à aller vers le bas. Je devais soigneusement mesurer mes sauts pour éviter les ennemis, qui étaient en masse dans cette partie du niveau. Ils n'avaient pas beaucoup d'attaque, mais ils pouvaient facilement me pousser hors des plateformes.
À la fin de cette descente, il y avait quelques plateformes flottant dans le vide. J'ai atterri sur l'une d'elles à gauche de l'écran, et ensuite quelque chose est apparu au-dessus. On aurait dit "l'Ange bleu" du cimetière, sauf que cette fois, il était rouge et avait un crâne à la place du visage.
Aucun des sentiments agréables que je ressentais en présence de "l'Ange bleu" n'était présent avec le rouge, et alors qu'il se déplaçait, ses yeux se sont mis à briller, comme les statues, invoquant des monstres qui m'attaquaient. Ce n'était évidemment pas le même être que j'ai rencontré plus tôt, ça devait être une sorte d'imposteur.
Le combat était vraiment stressant. Je commençais avec à peine la moitié de ma santé et devais affronter plusieurs adversaires, tout en prenant garde à ne pas tomber. Pour rendre les choses pires qu'elles ne l'étaient, lorsque l'Ange rouge recevait des dégâts, certaines plateformes tombaient. À la fin, il n'en est resté que trois.
Mais ma chance était toujours de la partie. Alors que je pensais que c'était terminé, j'ai frappé l'Ange rouge une dernière fois, et il semblait que c'était le dernier coup qu'il était en mesure de subir.
Comme l'Ange rouge se désintégrait, le jeu est immédiatement revenu sur la carte de Zénith. J'ai fait bouger Mothra vers le niveau le plus proche du Temple rouge, qui semblait être une masse informe formée par le mot TUER, et j'ai commencé à jouer.
Comme je le suspectais, tous les graphismes du niveau étaient faits de lettres empilées. Et Mothra, tout comme Godzilla, avait été rétrécie de moitié.
La musique était horrible, comme si quelqu'un avait pris tous les sons qu'une NES était capable de faire et les avait mixés ensemble dans un mélange à peine mélodique. J'ai dû baisser le son à cause de ça.
Jouer en tant que Mothra me permettait d'esquiver les ennemis beaucoup plus facilement, mais ils étaient déterminés à m'avoir. Les premiers ennemis que j'ai vus étaient des Gigan sans tête, et plus loin dans le niveau, il y avait des monstres hybrides composés des boss précédents, comme le truc avec une tête de Biollante que vous pouvez voir au-dessus.
Cinq minutes ont passé et je ne voyais aucun changement. Je suis alors arrivé dans une autre partie du niveau. La musique était passée d'un magma inécoutable à quelque chose de plus ambiant et menaçant. Les graphismes du niveau avaient également changé, ressemblant désormais à un... dépotoir sanglant. La manière dont était fait le niveau, tout rouge, me donnait la nausée.
Les ennemis étaient de plus en plus nombreux et me poursuivaient sans relâche.Et ils étaient de plus en plus durs à éviter. À la fin du niveau, l'accumulation de monstres a atteint son apogée : les essaims de monstres ont fusionné en un énorme et terrifiant hybride.
Après avoir repris mes esprits, j'ai trouvé le moyen de détruire cette chose : tirer sans arrêt sur la "bouillie" de Hedorah qui formait sa "tête". Si j'attaquais autre part, il se régénérait.
Même en sachant ça, ça a été un combat très difficile. Je dirais, bien aussi dur que d'affronter la Bête de la lune, sinon plus. L'attaque qu'il utilisait le plus consistait à lancer vers l'avant ses bras recouverts des scies et des lames de Gigan. Le moindre contact causait des dégâts terribles à Mothra.
Quand je l'ai vaincu, ce qu'il restait du monstre s'est écroulé en un tas informe. Puis le sol s'est désintégré sous ses pieds et il s'est fait aspirer vers le bas de l'écran.
Quand je suis revenu sur la carte, je me suis dit : "Jusqu'à maintenant, le jeu a toujours placé les niveaux les plus simples en premier... si c'est toujours le cas, qu'est-ce qui peut bien m'attendre après ça ?"
Avec deux niveaux terminés et trois à achever, mes monstres et moi avions fait nos premiers pas dans le monde cauchemardesque qu'était Zénith.
Décider quoi faire ensuite était plus difficile que jamais. Mais en fin de compte, je n'avais aucun moyen de savoir de quoi avaient l'air les prochains niveaux, ni lequel de mes monstres était le mieux préparé pour chacun. Ma seule option était de deviner.
J'ai essayé d'interpréter ce que les icônes des niveaux suivants me réservaient. Le dernier niveau avant le boss représentait certainement une zone volcanique, avec de la lave et des flammes.
L'icône du milieu, je ne savais pas vraiment. Ça avait comme la consistance de la chair, peut-être un organe ou quelque chose ? Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre.
Celui dont j'étais le plus proche - et dans lequel j'allais entrer - ressemblait à des ronces recouvrant une flaque de sang. Je me suis dit que ça allait être un niveau avec des "rivières" de sang, un peu comme le dernier niveau de Démence. Je me suis finalement décidé à y aller avec Anguirus, parce que grâce à ses roulades, c'était celui qui pouvait aller le plus vite une fois submergé.
Le niveau que j'appelle "Lac de sang" ressemblait à ce à quoi je m'attendais. Des rivières de sang accompagnées de lianes épineuses, disséminées le long du sol. La musique était plutôt faible, mais j'entendais distinctement des tambours et quelques autres instruments (beaucoup d'écho, et parfois on aurait dit que quelqu'un frappait un tambour sous l'eau).
J'ai été déçu de voir qu'Anguirus avait été rétréci comme Mothra et Godzilla avant lui. Apparemment, tous les niveaux de Zénith allaient être comme ça. Je me sentais moins en sécurité avec mon monstre géant qui désormais ne l'était plus.
J'ai avancé sans interruption pendant environ une minute avant que mon chemin ne croise une impasse.
Il y avait un grand fossé entre les deux rives. J'aurais bien pu nager pour le traverser, mais à cause des ronces bloquant le chemin, il n'y avait nulle part où aller.
Deux créatures avec des sortes d'ailes de chauve-souris et des bouches de lamproies, perchées sur les ronces, hurlaient dans ma direction, comme un corbeau qui devait défendre son territoire. Un autre exemple montrant le comportement troublant que pouvaient avoir les créatures de ce jeu - si on peut encore parler de jeu.
J'ai plongé dans le sang, descendant lentement vers le fond. Des ennemis aquatiques étaient présents de partout et ils étaient difficiles à éviter. Le requin noir, en particulier, était très agressif et bien plus fort que les autres. Heureusement que je n'en ai rencontré qu'un.
L'écran était presque saturé de créatures. J'ai nagé vers la surface pour finalement remarquer qu'elle était jonchée de corps flottants.
"Flippant... mais au moins je ne risque rien", ai-je pensé...
... Avant qu'ils ne reviennent tous à la vie et me sautent dessus ! Ils essayaient de me tirer vers le fond et aspiraient ma santé. Ils m'ont tous attaqué en groupe, et quand j'en repoussais un, un autre me sautait dessus par derrière. J'ai dû me rouler en boule et rouler pour leur faire lâcher prise, et quand ils m'ont enfin laissé, je me suis vite enfui.
Ça n'a pas été long avant que j'atteigne la terre ferme. Au sujet des ronces : je pouvais marcher dessus, mais elles m'infligeaient des dégâts. Je pouvais également en détruire, mais seulement les plus fines. J'ai dû détruire de nombreuses ronces, tout en affrontant toujours plus d'ennemis.
J'ai été interrompu par ceci :
Ce message n'est apparu que pendant une trentaine de secondes, puis quand le niveau est revenu, j'étais face à une autre impasse, et une créature humanoïde, au ventre gonflé, était pendue en haut à droite de l'écran, par une sorte de corde rappelant une colonne vertébrale.
Tout de suite après, le ventre de la créature s'est déchiré de l'intérieur...
Et alors que la partie inférieure de son corps tombait dans la rivière en contrebas, le boss de ce niveau a été révélé.
Cette chose m'est tombée dessus en volant, poussant un cri horriblement perçant. J'ai été immédiatement forcé de reculer.
La chauve-souris était un adversaire agile, rapide, et difficile à atteindre. Alors que je reculais pour me préparer à l'affrontement, la créature a ouvert grand sa gueule pour cracher un jet d'aiguilles vertes. J'ai sauté par-dessus, et je suis arrivé à lui porter un coup à la tête. Elle s'est ensuite envolée hors de ma portée.
Pendant son vol, la chauve-souris a commencé à tirer des flammes vertes, jaillissant de ses orbites, en tentant de m'incinérer. J'ai roulé sur le sol, ce qui drainait cruellement ma barre d'énergie mais me permettait de rivaliser avec la vitesse de mon adversaire.
Ce cycle s'est répété trois fois avant que la chauve-souris soit vaincue. Ma jauge de vie presque vide, je suis retourné au début du niveau, et le buisson de ronces qui bloquait le passage était parti.
"Plus que deux niveaux avant les boss. Qui envoyer cette fois ?" Godzilla, Mothra et Anguirus avaient chacun terminé un niveau, ne laissant que Salomon. Mais aussi, le mystérieux cinquième monstre. J'ai une fois de plus tenté de le sélectionner, sans succès. J'ai décidé d'utiliser Godzilla pour le niveau suivant, et de garder Salomon pour le dernier.
Cet avant-dernier niveau est celui que j'appellerais le "niveau organique". De tous, c'était le plus dérangeant visuellement.
La nature différente du décor m'a tout de suite frappé. L'atmosphère me donnait un très mauvais pressentiment, sans parler de cette musique lente et bourdonnante qui servait de fond sonore. Je redoutais de savoir ce que j'allais rencontrer dans un environnement aussi terrifiant, et je n'ai pas eu à attendre plus de quelques secondes pour le découvrir :
Deux... choses, qui marchaient vers moi. C'est difficile de décrire ce niveau. Tout y avait cet aspect "semi-réel" vraiment dérangeant. La plupart des ennemis étaient quelque part entre de vrais animaux, et des amalgames informes de viande morte et de dents.
Il faut aussi noter qu'ils étaient tous beaucoup plus grands que Godzilla, et même si la plupart n'étaient pas très intelligents, il me fallait toujours au bas mot 30 coups pour les tuer. De ce fait, il était préférable pour moi d'éviter le combat, mais j'avais parfois du mal à savoir dans quelle direction je devais fuir.
Tandis que la plupart des niveaux consistaient à aller de gauche à droite, ce niveau-ci me faisait descendre toujours plus bas. Il n'y avait pas vraiment de moyen de savoir si j'allais dans la bonne direction, ni de remonter si jamais je prenais le mauvais chemin.
De plus, certains ennemis agissaient comme s'ils savaient que j'allais descendre sur la plateforme inférieure, et attendaient que je saute le pas. Quand ça arrivait, je devais m'éloigner jusqu'à ce que le monstre oublie ma présence et s'en aille.
J'ai fini par arriver dans une zone où plusieurs plateformes étaient empilées les unes sur les autres, avec peu d'espace entre elles, un peu comme un labyrinthe. Ces passages étroits signifiaient que je ne pouvais pas sauter, ce qui rendait la fuite difficile. Heureusement, les seuls ennemis capables de se déplacer dans ces tunnels étaient les animaux aperçus au début du niveau.
Pour ajouter à la difficulté, il y avait également des monstres hideux, semblables à des ténias, qui se déployaient en travers des passages pour me barrer la route. Ils n'étaient sensibles qu'au jet de flammes, qui avait pour effet de les faire se rétracter. Mais j'avais tôt fait de complètement vider ma jauge d'énergie, et dans cette situation, je ne pouvais pas résister bien longtemps.
Pendant que je cherchais à éviter les abominations qui peuplaient ce niveau, j'ai découvert que si je restais trop longtemps sur place, le sol commençait à absorber Godzilla.
Je crois que c'est à peu près 4 minutes avant la fin que ce niveau m'a réellement, physiquement rendu malade. La tension était tellement forte, et le spectacle tellement dégoûtant, que j'ai été sur le point de dégueuler. J'ai pensé à faire pause et à me ruer sur un sac en papier, mais j'ai réussi à garder le contrôle.
Vers la fin, j'ai trouvé une astuce qui m'aurait été bien utile avant. Si deux monstres différents se retrouvaient face à face, ils se battaient entre eux et me laissaient tranquille. Je n'ai pas cherché à causer ceci, c'est arrivé par hasard :
Enfin tout au fond du niveau organique, il était temps d'affronter un nouveau boss. C'était dégoûtant, comme tout le reste, mais certainement pas aussi atroce que ce que je craignais. Mais en venir à bout comptait plus que de m’appesantir sur son apparence, et vu qu'il me restait moins de la moitié de ma barre de vie, je n'avais pas droit à l'erreur.
La chose était fixée au sol quand je l'ai vue, mais après une dizaine de coups, elle s'est détachée et a commencé à flotter dans l'air. Elle se déplaçait rapidement, et contrairement au boss du lac de sang, elle n'était pas limitée par la gravité. Elle pouvait même traverser le sol, sans qu'il y ait collision.
Elle utilisait cette capacité à son avantage : elle se déplaçait sous la surface du sol, hors de ma portée, et surgissait là où je ne l'attendais pas pour me mordre. Mais elle a abandonné cette stratégie après quelques coups de pied en pleine tête. La zone rosâtre sur sa mâchoire inférieure était son point faible : trop de coups sur ce point du corps causait chez elle des mouvements incontrôlés.
Sa seconde stratégie a été de voler de long en large à travers l'écran, en tentant de me porter des morsures au passage. Ma santé avait atteint un point très bas, et j'ai commencé à spammer des jets de flammes, contre lesquels la créature était sans défense.
Dans les derniers instants de la bataille, le monstre avait perdu ses esprits, il bougeait d'avant en arrière, claquant ses mâchoires sans raison. Je restais derrière lui, attendant le moment où il me tournait le dos pour l'achever. Une vingtaine de coups de plus, et il était enfin vaincu.
"Plus qu'un niveau..."
Sans une hésitation, j'ai sélectionné Salomon et je l'ai lancé. Peut-être un peu trop vite...
Ce dernier niveau marquait une rupture définitive entre les graphismes qu'une NES était capable de produire, et ce que ce jeu pouvait faire. La musique a également attiré mon attention - c'était la seule fois qu'une musique était réutilisée hors de son niveau d'usage. C'était les crissements distordus de la poursuite dans le cimetière.
Dès le départ, il y avait un monstre près à m'attaquer - un centaure armé d'un fouet. Et il n'était pas seul.
Dès que j'ai commencé à l'attaquer, d'autres sont venus à sa rescousse des deux côtés de l'écran. C'était plus que je pouvais en affronter, et j'ai pu leur échapper en volant avant d'avoir pris trop de dégâts. Ils ont tenté de me suivre mais semblaient incapables de sauter.
Ayant échappé aux centaures, j'ai remarqué des fissures dans le sol. Alors que j'essayais d'éviter les sauts de ces créatures à la bouche en lame, je suis descendu près de la surface d'une coulée de lave, et un monstre en a jailli soudainement en tentant de m'y entraîner. Il n'y est pas arrivé, mais ça m'a surpris. Il allait falloir manœuvrer avec précaution pour éviter la mort instantanée.
J'ai rencontré toujours plus de nouveaux ennemis et le niveau n'a pas tardé à devenir extrêmement difficile. La difficulté venait en grande partie de démons rouges trapus qui se tenaient debout sur des pics rocheux, et crachaient le feu. Je ne pouvais pas faire autrement qu'attendre qu'ils me tournent le dos pour les éjecter d'un coup de pied volant. C'est là que je me suis rendu compte que tuer les ennemis ne me permettait pas de regagner de la santé.
Le sol n'était pas toujours stable. Au bout d'un moment, les plateformes étaient réduites à de petites parcelles qui dérivaient lentement vers la droite. Certaines s'enfonçaient dans la lave quand je marchais dessus, et il n'y avait aucun moyen de les différencier de celles qui supportaient le poids de Salomon a priori. Être si près de la surface m'exposait à déclencher la sortie des monstres qui se tenaient sous la lave, ce qui était vraiment stressant.
Inutile de préciser que je crevais de chaud, et ça m'empêchait de me concentrer pleinement sur le jeu. Si vous avez déjà eu chaud au point d'être couvert de boutons de chaleur, vous voyez de quoi je parle. À cause de ça, je devais faire pause régulièrement pour me réhydrater. J'étais quasiment certain que ça venait du jeu, mais je faisais mon possible pour chasser cette pensée de mon esprit. J'étais à un point où rien ne devait me déconcentrer.
Arrivé au bout, j'ai fait la rencontre du boss de ce niveau, s'élevant hors de la lave dans un rugissement impie.
Une fois complètement sorti de la lave, il était gigantesque - plusieurs fois la taille de Salomon. J'ai eu le réflexe de m'envoler pour attaquer sa tête, ce qui s'est révélé salutaire quand il s'est mis à cracher un monstrueux jet de flammes.
Je devais rester en l'air aussi souvent que possible pour éviter ce feu infernal, et tenter de m'approcher le plus près possible pour cracher mes propres flammes à son visage, ce qui avait pour effet de le faire tomber à la renverse. Si je ne le repoussais pas, il risquait de me pousser toujours plus loin vers la gauche jusqu'à m'acculer au bord du lac de lave.
La bête devait respecter un certain intervalle de temps entre chaque jet de flammes, je suppose que ça lui demandait un effort considérable à chaque fois. J'utilisais ce temps de récupération pour l'attaquer. Mais le feu n'était pas sa seule arme - je devais encore prendre garde aux coups de ses pattes griffues. Elle était de plus en plus rapide à mesure qu'elle prenait des coups, et ce combat m'a donné l'impression d'un genre de tir à la corde opposant les deux monstres sur une mince langue de terre.
Il m'a fallu une bonne quarantaine de coups pour battre ce démon, le renvoyant mourir dans la lave d'où il était sorti. J'avais terminé le dernier niveau.
Il me restait à affronter deux boss, puis une dernière rencontre avec la bête rouge. Pour une raison qui m'échappe, j'ai pensé sur le moment que Ghidorah serait plus facile à battre, aussi, je l'ai pris en premier. La musique du combat a commencé à se jouer, et le nouveau King Ghidorah est apparu.
King Ghidorah était plus fort et implacable que jamais. Il m'a immédiatement pris d'assaut de ses éclairs, bien plus dangereux que mes flammes. Je n'ai pas tardé à lutter pour l'empêcher d'utiliser cette attaque, en le repoussant constamment.
Mais Ghidorah n'a pas mis longtemps pour réagir et changer de tactique, utilisant des attaques physiques. Il frappait avec chacune de ses têtes, me repoussant vers la gauche et m'empêchant de l'atteindre. Mais j'ai eu l'idée d'attendre qu'il porte un coup pour calciner sa tête d'un jet de flammes.
Ça a fonctionné, et à ma surprise, la tête que je venais d'atteindre venait d'être détruite. J'ai mis quelques secondes à réaliser ce qui allait se produire, et comme je le prévoyais...
Les pixels se sont réarrangés, révélant Mecha King Ghidorah. Mais ce qui m'a frappé, c'est le soudain changement de musique - elle n'était pas issue du jeu original, mais du jeu Super Godzilla, où elle apparaissait justement pendant le combat contre Mecha King Ghidorah.
Sa première attaque était la plus dangereuse : les tenailles. Très similaires à la scie de Gigan, elles immobilisaient mon monstre tout en faisant baisser irrémédiablement sa barre de vie. Heureusement, avant qu'il ait pu me causer trop de dommages, le temps a fini de s'écouler.
J'allais avoir besoin de battre Mecha King Ghidorah rapidement si je voulais éviter d'être confronté aux tenailles, j'ai donc envoyé Salomon contre lui. Les deux monstres rivalisaient en puissance.
Mais Salomon était plus rapide, et en tailladant sans relâche son adversaire, il n'a pas tardé à le renvoyer à son créateur.
Ghidorah vaincu, j'étais de retour sur la map. J'étais désormais à 4 monstres contre un, et la victoire semblait toute proche. L'icône de la base avait changé de couleur, elle était maintenant d'un rouge profond. Je pouvais sentir de la haine en elle.
J'ai démarré le combat contre Destroyah avec Anguirus, la musique était la même qu'avec Ghidorah. Au début du combat, Destroyah était sous sa forme microscopique. Après un coup, il s'est métamorphosé en juvénile, qui avait peu d'attaques et s'est révélé tout aussi facile à battre.
Les choses sérieuses ont commencé quand Destroyah a atteint sa forme agrégée, qui possédait de longs bras en faux et un faisceau meurtrier.
Les roulades d'Anguirus, qui s'étaient révélées si précieuses jusqu'ici, étaient totalement inutiles contre Destroyah, qui n'avait aucun mal à me repousser avec ses longs bras. Pour cette partie du combat, j'ai dû me rabattre sur la force brute.
Juste avant que le temps soit écoulé, Destroyah venait d'atteindre sa forme volante, contre laquelle Anguirus ne faisait tout simplement pas le poids. Revenu à la map, j'ai pensé que Mothra serait un choix judicieux pour poursuivre le combat.
Mothra était moins puissante que Destroyah, mais plus agile, aussi le combat a tourné en ma faveur. Cependant, la musique de Mecha Ghidorah s'est bientôt faite entendre et Destroyah a pris sa forme finale, plus tôt que je m'y attendais. Ce qui a complètement renversé la situation.
Mothra faisait très peu de dégâts à Destroyah sous cette forme, et tout ce que je pouvais faire était d'esquiver furieusement toutes ses attaques en attendant que le temps soit écoulé.
Même si c'était certainement impossible de battre Destroyah avec Mothra, il me restait encore trois autres monstres. La forme finale était très résistante à toute forme d'attaque, et ce monstre lourdement blindé ne s'est pas laissé vaincre sans une très longue lutte. Vers la fin, je n'avais plus vraiment de stratégie - juste attaquer aussi rapidement et brutalement que je le pouvais.
Agonisant, Destroyah a tenté une dernière contre-attaque : le faisceau d'énergie de sa poitrine.
Je ne sais pas quelle était la puissance de cette dernière arme, car avant que mon adversaire ait pu l'utiliser, je lui ai porté le coup fatal.
J'y étais - le dernier kaiju du jeu venait d'être vaincu. Au milieu de toute cette excitation, j'avais presque oublié qu'il me restait une dernière chose à faire avant d'en terminer une fois pour toutes.
Revoir cette icône m'a fait l'effet d'une douche glacée. Je suis resté là, abasourdi. J'avais fait tant de chemin pour en arriver là. Mais j'étais terrifié. Je n'avais aucune envie de découvrir à quoi ressemblerait cette ultime rencontre.
Sans plus y réfléchir, j'ai déplacé Godzilla sur l'icône, et j'ai lancé le niveau. "Nous y sommes. C'est bientôt terminé. Il ne reste qu'une chose à faire, après ça, tout sera terminé."
Et alors que l'écran du niveau s'affichait, j'ai découvert ce qui m'attendait...
...Rien.
Juste Godzilla, et un écran noir. J'ai parcouru l'écran. J'ai tiré un jet de flammes. Toujours rien.
Jusqu'à ce que je l'entende - le son familier d'un battement de cœur.
J'adore cette creepy omd ;w; C'est tellement glaude *-* La suite vite!
RépondreSupprimerLA SUITE OUI
RépondreSupprimerLA SUITE!!!!!!!
RépondreSupprimerQuand y a la suite svp je duis trop impatient
SupprimerLis la suite en anglais. .-.
Supprimertu sais si les gens continuent de venir sur des sites de creepypasta en français c'est justement pour les lire en français
SupprimerEt justement quand y a pas en français bah on lis en anglais
SupprimerEt les anglophobes pense au anglophobes
Supprimer(oui je répond à un comentaire après un ans)
LA SUITE!!!!!!!! *devient accro*
RépondreSupprimerla suite xD
RépondreSupprimermais ça s'arrete quanddddddddd????
RépondreSupprimerBientôt encore un post ou deux je pense. Remercions tout de même les traducteurs de cette creepy
SupprimerSinet
De rien. Je t'aime beaucoup et j'aimerais passer ma vie à tes côtés. <3
Supprimer(Je suis encore célibataire pour les intéressé(e)s)
OH MON DIEU, UNE FAUSSE ANTI EST APPARUE DANS LES COMMENTAIRES.
SupprimerQuand tu veux XD
Supprimerc'est le dernier chapitre
SupprimerRed et Solomon viennent tous deux du même jeu: Colossal Kaiju Combat (j'ai fais des recherche avant).
RépondreSupprimerC'est l'inverse : les Red et Solomon de Colossal Kaiju Combat sont inspirés de cette creepypasta.
Supprimerhttp://kaijucombat.wikia.com/wiki/Solomon
SupprimerParagraphe "Pre-CKC history".
Ah,je ne savais pas.
SupprimerPS:je suis l'anonyme du 12 mars à 19H30.
Sa serait génial si il y aurais un hack games de cette creepypasta sa a l'air trop bien
RépondreSupprimerça va arriver justement ! il en a parlé dans un article précédent je crois
SupprimerCette crepy est juste énorme, que ce soit en taille ou en intêret, et pour avoir lu la fin ( en anglais du coup e_e ) ça va largement le coup d'attendre. Vraiment, le fait de parsemer le texte de screens du jeux ça créer vraiment une putain d'ambiance, en plus d'aérer le texte et de rendre la lecture vraiment agréable. ça faisait depuis "Paternel" qu'une creepypasta m'avait pas fasciné autant !
RépondreSupprimervaut* jeu* e_e
SupprimerNaoooon !!! Je voulais la suiiiiiteuh ! Non, franchement, ca faisait longtemps que je n'avais pas lu une creepy aussi glauque, aussi haletante, aussi géniale ! Bravo à l'auteur, et merci aux traducteurs !
RépondreSupprimerLA SUITE SWEET SWEET SWEET
RépondreSupprimerS'il vous plaît NON pas de suite, il y en a qui en ont marre d'avoir des pavés de 5826 lignes, qui en plus de ça, ne sont pas de vraies creepypastas. L'authenticité se perd, merci Tripoda, de penser aux lecteurs de ce site que ne sont pas intéressés par ce "genre" de pasta.
RépondreSupprimerJe pense aux gens que ça intéresse. Ceux qui sont dans le cas inverse ont environ 900 autres textes à lire. ;)
SupprimerJ'avoue pour qui y sprend ouvre pas la creepy si taimes pas
SupprimerPour citer Platon, le grand philosophe :
Supprimer"Si tu n'aimes pas, casse-toi"
si ça t'intéresse pas ne lis pas mais y'en a qui adore ! en tout cas merci pour la traduction Tripoda est vivement la suite :)
SupprimerC'est pas très respectueux pour ceux qui se sont cassés la tête à traduire. :(
SupprimerJe voudrais ta définition d'une vraie creepypasta et des exemples
SupprimerOh oui certainement, Platon (philosophe grec) a clairement dit ou écrit dans ses ouvrages "Si tu n'aimes pas, casse-toi". Désolée mais il faudra y repasser niveau étude et savoir philosophique malheureux !
SupprimerJe suis heureuse d'avoir enragé autant de personnes. Love ♥
non tu te fais juste passer pour un conne lol
SupprimerJe voudrais ta définition d'une vraie creepypasta et des exemples
SupprimerC'est moi ou elle ne capte rien à l'ironie ?
SupprimerIl ne manque que la suite soit aussi glauque que se lui si .pour faire une superbe fin
RépondreSupprimerJe suis la seule à penser que Solomon et le Mothman (alias "l'homme-papillon") se ressemble?
RépondreSupprimerJe me disait la même chose
SupprimerTrop long,je lis pas.
RépondreSupprimerAlors commente pas.
SupprimerÉcrase
RépondreSupprimerElle est putaiiin de géniaaaaale !!! <333
RépondreSupprimerJe vais lire la suite tout de suite! <3
Scandinav
The best partie
RépondreSupprimerPourquoi l'espèce de femme bleu me fait pensé à celle qui accompagne Cobra dans Cobra the Animation ?
RépondreSupprimerPourquoi j'ai pensé à musique "Comme on s'amuse bien quand on joue au jeux-vidéos" pendant la creepypasta XD
RépondreSupprimerQuand j'ai vu le "no" j'ai pensé a un bon gros fuck xD
RépondreSupprimerC'est la creepypasta la plus longue que j'ai lu, et franchement ... Jusque là ... Je dis chapeau.
RépondreSupprimerPour une histoire de jeu vidéo aussi long, elle tiens franchement la route et ... PUTAIN ELLE EST JUSTE GENIAL !!!
Et encore, je dis creepypasta (Parce que nous sommes sur un site de creepypasta ... Et encore.), mais c'en est même pas une ^^
SupprimerMais franchement, j'adore !