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lundi 21 avril 2014

Psychose

DIMANCHE


Je ne sais pas vraiment pourquoi je mets tout ça par écrit, et pas sur mon ordinateur.
Je crois avoir remarqué certaines choses étranges. Non pas que je ne fasse pas confiance à l'ordi...
J'ai juste besoin... d'organiser mes pensées.
J'ai besoin d'inscrire tous les détails en un lieu objectif, en un lieu où je sais que ce que j'écrirai ne pourra être ni supprimé ni... changé... non pas que ça m'est déjà arrivé.
C'est juste que..tout s'entremêle dans mon esprit; un trouble qui prête à toute chose une empreinte étrange..


Je commence à me sentir à l'étroit dans ce petit appartement. C'est peut-être ça le problème. À cette époque, il me fallait juste partir et donc choisir l'appartement le moins cher, le seul situé au sous-sol.
Le manque de fenêtres ici fait que le jour et la nuit paraissent se succéder sans qu'on ne puisse discerner ni l'un l'autre. Je ne suis pas sorti depuis quelques jours parce que je travaillais intensivement sur ce projet de programmation. Je suppose que je voulais en finir le plus rapidement possible. Des heures assis à regarder un moniteur peut faire se sentir n'importe qui bizarre, je sais, mais pourtant je ne pense pas que ce soit ça.


Je ne suis pas certain de savoir quand j'ai commencé pour la première fois à sentir que quelque chose n'allait pas. Je ne peux même pas définir cette chose. Cela fait peut-être un moment que je n'ai parlé à personne. C'est sans doute la première chose qui m'a effrayé. Tous ceux à qui j'ai l'habitude de parler pendant que je programme ont affiché le statut absent ou ne sont simplement pas du tout connectés. Mes messages restent sans réponses. Le dernier mail que j'ai reçu de qui que ce soit, a été celui d'un ami disant qu'on parlerait ensemble quand il rentrerait du magasin, et c'était hier. Je téléphonerais bien avec mon téléphone portable, mais la réception est épouvantable ici.
Oui, c'est ça. J'ai juste besoin d'appeler quelqu'un. Je vais sortir.


---


À vrai dire, ça n'a pas fonctionné comme je le voulais. Alors que la panique causée par la peur s'estompe, je me sens quelque peu ridicule d'avoir été effrayé sans aucune raison. Je me suis regardé dans le miroir avant de sortir, mais je n'ai pas rasé la barbe de deux jours qui m'était poussée. Je me suis dit que je n'allais dehors que pour un rapide coup de fil. J'ai quand même pris soin de changer de haut, c'était l'heure du déjeuner et j'ai pensé que j'allais sûrement tomber sur une personne que je connaissais. Ça n'est pas arrivé. J’espérais que ça arrive.


Quand je suis sorti, j'ai doucement ouvert la porte de mon petit appartement. Un léger sentiment d'appréhension s'était déjà, en quelque sorte, logé en moi, pour une raison que je ne m'explique pas. Je supposais que cela était dû au fait que je n'avais parlé à personne, excepté à moi même, ces derniers jours.


Je scrutai le couloir terne et gris, terni par le fait qu'il s'agissait d'un couloir de soul-sol. À l'une de ses extrémités se trouvait une large porte métallique qui menait à la chaufferie du bâtiment. Elle était verrouillée, bien sûr. Deux lugubres machines à soda se tenaient devant elle; j'ai acheté un soda à l'une d'entre elles le jour où j'ai emménagé mais sa date d'expiration indiquait deux ans. Je suis même tout à fait certain que personne ne sait que ces machines sont ici, ou bien ma logeuse bon marché se fiche de les réapprovisionner.


J'ai fermé ma porte lentement, et ai marché dans l'autre direction, faisant attention de ne pas faire de bruit. Je n'ai aucune idée de pourquoi j'ai choisi de faire ça, mais c'était amusant de céder à la pulsion étrange de ne pas briser le bourdonnement paresseux des machines à soda, du moins pour le moment. J'atteignis la cage d'escalier, montai les marches jusqu'à la porte d'entrée de l'immeuble.
Je regardai à travers la lucarne de la lourde porte, et reçus comme un choc: ce n'était définitivement pas l'heure du déjeuner. La morosité de la ville planait au-dessus de la sombre rue, au dehors, et les feux de circulation à l'intersection au loin faisaient luire des yeux jaunes. D'obscurs nuages, pourpres et noirs faits de la lueur de la ville, étaient en suspens dans l'air.
Rien ne bougeait, excepté les arbres sur les trottoirs qui étaient remués par le vent. Je me souviens avoir frissonné, sans avoir eu froid pourtant. C'était peut-être le vent, à l'extérieur. Je pouvais vaguement l'entendre à travers la lourde porte métallique, mais je savais qu'il s'agissait de ce genre unique de vent de fin de soirée, le genre constant, froid et silencieux, à l'exception faite de la musique rythmée qu'il faisait en se glissant à travers les innombrables feuilles d'arbres, qui m'étaient invisibles.


Je décidai de ne pas aller dehors.


Au lieu de ça, je levai mon téléphone en direction de la lucarne de la porte, et vérifiai la réception.
Les barres du réseau remplirent le signal, et je souris. Il était temps d'entendre la voix d'une autre personne, je me souviens m'être dit, soulagé. Quel étrange sentiment que celui d'avoir peur sans la moindre raison. Je secouai la tête, riant de moi-même en silence. J'appuyai sur une touche du téléphone, activant la numérotation abrégée pour le numéro du portable de mon amie la plus chère, Amy, et tins l'appareil à mon oreille. Il sonna une fois... puis s'arrêta. Rien ne se produisit. Je n'écoutai rien d'autre que le silence durant une bonne vingtaine de secondes, puis je raccrochai. Je fronçai des sourcils, et vérifiai le réseau à nouveau – toujours plein. Je m'apprêtai à enfoncer la touche à nouveau lorsque le téléphone retentit au creux de ma main, me surprenant. Je l'amenai à mon oreille.


«Allô ?» demandai-je, réprimant presque instantanément le léger choc d'entendre l'écho d'une voix, bien que ce fut la mienne.
Je m'étais habitué, malgré moi, aux bourdonnements monotones de la chaufferie, à ceux de mon ordinateur et des machines à soda dans le couloir. Il n'y eut aucune réponse au début, mais ensuite, finalement, une voix se fit entendre.


«Hé, salut !» dit une voix d'homme, nette, l'âge d'étudiant sans doute, comme moi.
«Qui est à l'appareil ?»
«John» répondis-je, confus.
«Oh, désolé, mauvais numéro !» répliqua-t-il avant de raccrocher.


J'abaissai le téléphone et m'appuyai contre l'épais mur en briques de la cage d'escalier. C'était bizarre. Je regardai la liste des appels reçus, mais le numéro était inconnu. Avant que je n'aie pu y réfléchir davantage, le téléphone sonna intensément, et à nouveau, me surprit. Cette fois-ci, je regardai qui m'appelait avant de répondre. Il s'agissait d'un autre numéro inconnu. Cette fois-ci, je tins l'appareil à mon oreille, sans rien dire. Je n'entendis rien sinon le bruit de fond général de n'importe quel téléphone. Soudain, une voix familière brisa ma crispation.


«John ?» fut le seul mot, dans la voix d' Amy.


Je laissai échapper un soupir de soulagement.


«Hé, c'est toi», répondis-je.


«Qui d'autre, ça pourrait être ?» répliqua-t-elle. «Oh, oui le numéro. Je suis à une fête sur la 7ème Avenue, et mon portable m'a lâchée juste au moment où tu appelais. C'est le téléphone de quelqu'un d'autre, évidemment.»
«Ah, ok», répondis-je
«Et toi, t'es où ?», demanda-t-elle.


Mes yeux se posaient furtivement sur les murs ternes, en blocs de cylindres et peints à la chaux, ainsi que sur la lourde porte métallique avec sa petite fenêtre.


«À mon immeuble», soupirai-je. «Je me sentais enfermé. Je n'ai pas réalisé qu'il était si tard.»
«Tu devrais venir me rejoindre» dit-elle, en riant.
«Nan, je ne me sens pas d'humeur à chercher par moi-même un lieu étrange en plein milieu de la nuit», dis-je en regardant par la fenêtre à la rue au vent silencieux qui m'effrayait tout de même un peu, en secret. « Je pense que je vais simplement continuer à travailler, ou aller au lit.»


«Mais non !» répondit-elle. «Je peux venir te chercher ! Ton bâtiment est prêt de la 7ème, non?»
«Combien de verres t'as bu ?» répliquai-je de gaieté de cœur. «Tu sais où j'habite.»
«Oh, bien sûr» dit-elle brusquement. «Je suppose que je ne peux pas y arriver à pied, n'est-ce pas?»
«Tu pourrais si tu voulais perdre une demi-heure.» lui répondis-je.
«C'est juste !», dit-elle. «Bon, OK, je dois te laisser, bonne chance avec ton projet!»


À nouveau, j'abaissai le téléphone, en regardant les numéros clignoter alors que l'appel se terminait. Puis, le silence bourdonnant se réaffirma dans mes oreilles. Les deux appels étranges et l'inquiétante rue dehors ne faisaient qu'accentuer ma solitude dans cette cage d'escalier vide.
C'est peut-être le fait d'avoir regardé trop de films d'horreur qui m'a soudainement fait avoir l'idée inexplicable que quelque chose pouvait regarder à travers la fenêtre de la porte et me voir, une sorte d'horrible entité qui rôdait au bord de la solitude humaine, n'attendant qu'à fondre sur ceux trop confiants et qui se seraient éloignés, loin, des autres êtres humains. Je savais que la peur était irrationnelle, mais personne d'autre que moi n'était présent, alors... J'ai sauté en bas des escaliers, les dégringolant jusqu'à atteindre le couloir en bas menant à la porte de ma chambre, et refermant la porte aussi rapidement et silencieusement que je le pouvais.
Comme je l'ai dit, je me sens un peu ridicule d'avoir été effrayé pour rien, et la peur s'est déjà évanouie. Mettre tout ça par écrit aide beaucoup- ça me fait réaliser que rien n'est anormal. L'écriture nous purifie des pensées et des peurs à moitié formées et ne laisse que la froide réalité, seulement composée de faits solides et avérés.
Il est tard, j'ai reçu un appel d'un mauvais numéro, et le téléphone d'Amy est hors-service, alors elle m'a rappelé avec un autre numéro.
Rien d'anormal ne se passe.


Pourtant, il y avait bien quelque chose d'anormal à propos de cette conversation. Je sais que ça pourrait simplement être l'alcool qu'elle a consommé...ou n'était-ce pas tout simplement elle qui m'a semblé étrange? Ou était-ce... oui, c'était ça! Je n'avais pas réalisé jusqu'à ce moment, en écrivant tout ça. Je savais qu'écrire aiderait. Elle a dit qu'elle était à une fête, mais je n'ai rien entendu sinon le silence derrière sa voix! Bien sûr, ça ne veut rien dire en particulier, elle aurait pu s'isoler dehors pour passer l'appel, tout simplement. Non... ça ne pourrait pas être ça non plus. Je n'ai pas entendu le vent souffler! J'ai besoin d'aller voir si le vent souffle toujours!


LUNDI


J'ai oublié de finir d'écrire, la nuit dernière. Je ne suis pas sûr de ce que je m'attendais à voir quand j'ai monté les escaliers en hâte et ai regardé par la fenêtre de la grosse porte métallique. Je me sens ridicule. La peur de la soirée d'hier soir me semble floue et déraisonnable. Il me tarde d'aller dehors baigner dans la lumière du soleil. Je vais vérifier mes mails, me raser, me doucher, et enfin sortir d'ici ! Attendez... je crois avoir entendu un truc.
---
C'était le tonnerre. Moi qui me faisais une joie à l'idée de «baigner» dans la lumière du soleil, de respirer l'air frais, rien de tout ça n'est arrivé.
Je suis sorti de ma chambre pour me rendre dans la cage d'escalier et en haut, je n'ai rien trouvé d'autre qu'une grosse déception.
La petite lucarne de la lourde porte métallique laissait voir uniquement de l'eau couler sur sa vitre, une pluie torrentielle d'ailleurs qui venait s'écraser contre elle. Seule une faible et obscure lumière parvenait à se faufiler dans la pluie, mais au moins, je savais qu'on était le jour, même si c'était un jour gris, mièvre et pluvieux. J'essayai de regarder à travers la fenêtre, en attendant qu'un éclair illumine l'obscurité environnante, mais la pluie était trop puissante et je n'ai rien pu discerner d'autre que de vagues formes étranges se déplaçant à des angles bizarres à travers les flots qui arrosaient la vitre. Déçu, je fis demi-tour, mais je ne voulais pas retourner à ma chambre. Au lieu, je m'aventurai plus haut dans les escaliers, passant le premier étage, et le second. Les escaliers se terminaient au troisième étage, le plus haut dans le bâtiment. Je regardai à travers le verre qui courrait tout le long de la paroi extérieure de la cage d'escalier, mais tout était déformé. Le verre était de ces verres épais qui laissent passer la lumière et seulement la lumière, non pas qu'il y avait beaucoup à voir à travers la pluie, après tout.


J'ai ouvert la porte de la cage d'escalier du troisième étage et ai commencé à errer dans son couloir. La dizaine d'épaisses portes en bois, peintes en bleu, il y a longtemps semble-t-il, étaient toutes fermées. J'étais attentif au moindre bruit alors que je marchais, mais nous étions en plein milieu de la journée, et je n'étais donc pas surpris de n'entendre rien d'autre que la pluie au dehors. Comme je me tenais là, dans le couloir sombre, écoutant la pluie, j'ai eu l'étrange et fugitive impression que les portes étaient plantés dans le sol pareilles à des monolithes granitiques et silencieux, érigés par quelque ancienne civilisation oubliée et qui avaient un quelconque rôle, insondable, de «Gardiens». Éclairées, et j'aurais pu juré que, l'espace d'un instant, le vieux bois, d'un bleu granuleux, était semblable à de la pierre brute. Je ris de moi-même, pour avoir laissé mon imagination prendre le dessus sur moi, mais il m'est apparu alors que la sombre morosité ambiante dans le couloir et l'éclair qui venait juste de frapper de lumière les portes bleues devaient signifier qu'il y avait une fenêtre, quelque part dans le couloir. Un vague souvenir fit surface, et je me rappelai soudain que le troisième étage avait une alcôve et une fenêtre intérieure, posée à mi-chemin du couloir de l'étage.


Impatient de jeter un coup d’œil dehors et peut-être voir un autre être humain, je marchai rapidement vers l'alcôve jusqu'à y arriver et trouver une large et épaisse vitre. Arrosée de pluie comme la petite lucarne de la porte principale, mais à la différence de la première, je pouvais ouvrir celle-ci. Je tendis une main vers la vitre pour la faire glisser et l'ouvrir, mais j'hésitai. J'avais le sentiment étrange que si j'ouvrais la fenêtre, je verrais quelque chose d'absolument effroyable de l'autre côté. Tout a été si étrange dernièrement... donc je suis revenu ici avec un plan sans oublier de prendre ce dont j'avais besoin. Je ne pense pas sérieusement qu'il ressortira quoique ce soit de tout ça, mais je m'ennuie, il pleut, et je vais devenir fou. Je suis revenu pour prendre ma webcam.
Pas moyen, le cordon n'est pas assez long pour atteindre le troisième étage, donc, au lieu de ça, je vais la cacher entre les deux machines à soda, au fin fond de mon couloir sombre de sous-sol, faire courir le fil le long du mur de mon appartement, sous la porte, et mettre du ruban adhésif noir dessus pour mieux le dissimuler sur la bande de plastique noir qui longe la base des murs du couloir, et ce jusqu'aux machines. Je sais que c'est idiot, mais je n'ai rien de mieux à faire...


Eh bien, rien n'est arrivé. J'ai veillé à laisser ouverte la porte de la cage d'escalier qui mène au couloir du rez de chaussée, me suis blindé moralement, puis ai jeté la lourde porte métallique de sorte à ce qu'elle reste grande ouverte, et j'ai immédiatement dévalé les escaliers comme un dératé jusqu'à ma chambre et ai claqué la porte. J'ai regardé la webcam sur mon ordinateur attentivement, ayant une vue sur tout le couloir derrière ma porte et une partie de la cage d'escalier. Je suis en train de regarder en ce moment même, et je ne vois rien d'intéressant. J'aurais espéré que la caméra soit dans une autre position, j'aurais eu une vue sur la lourde porte d'entrée métallique... Hé! Quelqu'un est en ligne!

---

J'ai sorti une webcam plus âgée et moins fonctionnelle du placard pour discuter avec mon ami en ligne. Je ne pouvais pas vraiment lui expliquer pourquoi je voulais utiliser la webcam, mais ça m'a fait du bien de voir le visage d'une autre personne. Il ne pouvait pas parler très longtemps, et notre discussion n'a pas été bien significative, mais je me sens beaucoup mieux. Mon étrange peur s'est presque totalement dissipée. Je voudrais me sentir totalement bien, mais il y avait quelque chose de... bizarre... avec cette conversation. Je sais que j'ai déjà dit que tout m'a paru étrange ces derniers temps, mais... il était très vague dans ses réponses. Je ne peux rien me souvenir de spécifique qu'il ait dit... pas de nom en particulier, de lieu ou d’événement dont il aurait parlé... mais par contre, il m'a demandé mon adresse mail, histoire de garder le contact. Oh, attendez, je viens de recevoir un mail.


Je m'apprête à sortir. Le mail venait d'Amy qui me demandait de la retrouver pour dîner «là où on a l'habitude d'aller». J'adore les pizzas, et ça fait des jours que je n'ai rien mangé d'autres que des trucs sans saveur pris au hasard dans mon frigo, pauvrement approvisionné, il faut le reconnaître. Je peux à peine attendre, et c'est peu de le dire. Encore une fois, je me sens complètement ridicule à propos des deux derniers jours que j'ai vécus. Je devrais détruire ce journal quand je rentre. Oh, un autre mail.


---


Oh mon Dieu. J'ai failli laisser le mail et ouvrir la porte. J'ai failli ouvrir la porte. J'ai presque ouvert la porte, mais j'ai lu le mail avant ! Ça venait d'un ami dont je n'avais entendu aucune nouvelle depuis longtemps, et c'était envoyé à un grand nombre d'adresses, c'était probablement la totalité des personnes qu'il avait enregistrées dans sa liste de contacts. Il n'y avait pas d'objet, et ça disait, simplement:


«vu de vos propres yeux ne leur faites pas confiance ils»


Putain, ça veut dire quoi ça? Ces mots me choquent, et je continue de les relire encore et encore. Un mail désespéré envoyé juste au moment... où il s'est passé un truc? La phrase a été coupée avant d'avoir pu être terminée, c'est évident. N'importe quel autre jour, j'aurais considéré ça comme un spam d'un virus informatique ou autre, mais les mots... vu de vos propre yeux! Je ne peux m'empêcher de relire ce journal et de repenser aux derniers jours pour réaliser que je n'ai vu aucune autre personne de me «propres yeux» et que je n'ai parlé à personne face à face. La discussion webcam avec mon ami était si étrange, si vague, si... lugubre, maintenant que j'y pense. Était-ce si lugubre? Ou la peur obscurcirait-elle ma mémoire? Mon esprit rejoue la progression des événements que j'ai mis par écrit ici, soulignant le fait qu'il n'est pas un seul fait auquel j'ai été confronté qui ne mérite pas que je sois méfiant. Le mauvais numéro inconnu qui connaît mon prénom, l'étrange appel ultérieur d'Amy, l'ami qui a demandé mon adresse mail... C'est moi qui lui ai parlé en premier quand je l'ai vu en ligne! Et quelques minutes seulement après cette conversation, j'ai reçu un mail! Oh mon Dieu! Cet appel que j'ai eu avec Amy! J'ai dit au téléphone – j'ai dit que j'étais à trente minutes à pied de la 7ème Avenue! Ils savent que je suis près de là! Et s'ils essayaient de me trouver?! Où est tout le monde? Pourquoi je n'ai vu ni entendu personne d'autre ces derniers jours?


Non, non, c'est cinglé. C'est complètement cinglé. Je dois me calmer. Cette folie doit s'arrêter.


---


Je ne sais pas quoi penser. J'ai couru partout dans mon appartement, furieusement, tendant mon téléphone portable à chaque coin pour voir si je captais le moindre signal derrière ces murs épais.
Finalement, dans la petite salle de bain, près d'un des coins de son plafond, j'ai réussi à obtenir une barre. Tenant mon téléphone là, j'ai envoyé un texto à chacun des contacts de ma liste. Ne voulant rien trahir de mes peurs infondées, j'ai simplement envoyé:


"Vous avez vu quelqu'un face à face dernièrement?"


À cet instant, je voulais juste qu'on me réponde. Je me foutais totalement de la réponse ou de savoir si je me tapais la honte. J'ai essayé d'appeler plusieurs personnes à quelques reprises, mais je n'arrivais pas amener ma tête assez haut, et si j'abaissais le téléphone, ne serait-ce que d'un pouce, le signal était perdu. Puis je me souvins de l'ordinateur, et me suis rué dessus, envoyant un message à tout ceux qui étaient en ligne. La plupart étaient absents ou loin de leurs ordis, sans doute. Personne ne répondit. Mes messages se firent plus insistants et frénétiques, et j'ai commencé à dire aux gens où je me trouvais et de faire un saut chez moi, en personne et que je puisse ainsi les recevoir, et pleins d'autres raisons encore moins crédibles..Je me fichais de tout à ce point là. J'avais juste besoin de voir une autre personne.


J'ai aussi retourné mon appartement, cherchant un truc que j'aurais pu oublier; n'importe quel moyen de contacter un autre être humain sans ouvrir la porte. Je sais que c'est fou, je sais que c'est infondé, mais et si? ET SI? J'ai simplement besoin d'être sûr! J'ai scotché mon portable au coin du plafond de la salle de bain pour être sûr de ne pas perdre le signal.


MARDI


LE TÉLÉPHONE A SONNÉ ! Épuisé de mon déchaînement de la nuit dernière, j'ai dû tombé de fatigue. J'ai été réveillé par la sonnerie du téléphone, et ai couru vers la salle de bain, debout sur les toilettes et ouvris le téléphone scotché dans le coin au plafond. C'était Amy, et je me sentais tellement mieux. Elle était vraiment inquiète à mon sujet, et apparemment elle avait essayé de me contacter depuis la dernière fois que je lui avais parlé. Elle va arriver d'un instant à l'autre, et oui, elle sait où je suis sans que je n'aie eu besoin de lui dire. Je me sens tellement gêné. C'est décidé, je vais balancer ce journal avant que quelqu'un le voie. Je ne sais même pas pourquoi je continue d'y écrire. Peut-être est-ce juste parce qu'il s'agit du seul moyen de communication que j'ai eu depuis... Dieu sait quand.
J'ai une mine affreuse. J'ai regardé dans le miroir avant de revenir écrire ceci. Mes yeux sont creux, ma barbe est plus épaisse, et plus généralement j'ai l'air en mauvaise santé.


Mon appartement est saccagé, mais je ne vais pas le nettoyer. Je pense que j'ai besoin que quelqu'un d'autre voie ce que je viens de traverser. Ces derniers jours n'ont pas été normaux. Je ne me suis pas imaginé des choses. Je sais que j'ai été victime d'une probabilité extrême. J'ai probablement manqué de voir une autre personne une douzaine de fois. Il m'a simplement pris l'envie d'aller dehors quand il était tard dans la nuit et dans le milieu de la journée quand tout le monde était déjà parti. Tout va parfaitement bien, je le sais à présent. De plus, j'ai trouvé dans le placard, la nuit dernière, quelque chose qui m'a énormément aidé. Une télévision! Je l'ai branchée juste avant d'écrire ça et elle est au fond. La télévision a toujours été une échappatoire pour moi, et elle me rappelle qu'il y a un monde, un monde derrière ces murs de briques sales.


Je suis content qu'Amy ne soit la seule à m'avoir répondu après le harcèlement frénétique de la nuit dernière de tous ceux que j'ai pu contacter. Cela fait maintenant plusieurs années qu'elle est ma meilleure amie. Elle ne le sait pas, mais je compte le jour où je l'ai rencontré parmi les quelques moments de véritable bonheur que j'ai eus dans ma vie. Je me souviens de ce jour chaud d'été avec tendresse. Cette réalité semble si loin de ce sombre, pluvieux et solitaire endroit. Il me semble que nous avons passé des jours assis dans cette aire de jeux, beaucoup trop âgés pour y jouer, juste à parler et y traîner sans rien faire d'autre que de laisser le temps passer. Il me semble encore que je pourrais revenir à ce moment parfois, et ça me rappelle que cette foutue place n'est pas la seule à... enfin, on frappe à la porte!
J'ai pensé que c'était bizarre que je ne puisse pas la voir à travers la caméra que j'ai cachée entre les deux machines à soda. J'ai compris qu'elle était mal positionnée, comme lorsque je ne pouvais pas voir la porte principale. J'aurais dû le savoir. J'aurais dû le savoir! Après avoir entendu le coup sur la porte, j'ai crié à travers celle-ci que j'avais une caméra cachée entre les deux machines à soda, en rigolant tant j'étais embarrassé d'avoir emmené cette paranoïa si loin. Après cela, j'ai vu son image apparaître sur mon écran, marcher vers la caméra, et la regarder. Elle sourit et salua.


«Hé!» dit-elle vivement, me lançant un regard ironique et désabusé.
«C'est bizarre, je sais» répondis-je dans le micro attaché à mon ordinateur. «J'ai vécu une série de jours étranges.»
«J'en doute pas» répliqua-t-elle. «Ouvre la porte, John.»


J'hésitai. Comment pouvais-je être sûr?


«Hé, fais moi plaisir, une seconde» lui dis-je à travers le micro. «Dis-moi un truc à propos de nous deux. Juste pour me prouver que c'est bien toi.»


Elle donna à la caméra un regard singulier.


«Hum, OK» dit-elle doucement, réfléchissant. On s'est rencontrés, par hasard, dans une aire de jeux, quand on était tous les deux, trop vieux, pour s'y trouver?»


Je soupirai profondément alors que la réalité avait retrouvé sa place et que la peur s'était totalement estompée. Mon Dieu, j'ai été si ridicule. Bien sûr que c'est Amy! Ce jour-là n'était nulle part ailleurs que dans ma mémoire. Je n'en ai même jamais parlé à personne, non pas par gêne mais pour conserver une étrange et secrète nostalgie, à propos du désir que je conserve de voir ces jours exister à nouveau.


«Haha, très bien, je vais tout t'expliquer» lui dis-je. «J'arrive.»

J'ai couru à ma petite salle de bain et ai remis en place mes cheveux du mieux que j'ai pu. Je paraissais affreux, mais elle comprendrait. Ricanant de mon comportement incroyable et du bazar que j'avais crée dans mon appartement, je marchai vers la porte. Je posai la main sur la poignée et donnai au désordre un dernier regard. Tellement ridicule, ai-je pensé. Mes yeux suivaient du regard la nourriture à moitié mangée qui traînait un peu partout sur le sol de l'appartement, la poubelle débordante, et le lit que j'avais basculé sur le côté à la recherche de... Dieu sait quoi. Je me suis presque tourné vers la porte et j'étais sur le point de l'ouvrir, mais mes yeux tombèrent sur une dernière chose: la vieille webcam, celle que j'avais utilisée pour cette étrange et insipide conversation avec mon ami.


Sa sphère noire et silencieuse gisait sur son côté à tout hasard, et son objectif pointait vers la table où ce journal reposait. Une terreur accablante me prit alors que je réalisai que si quelque chose avait regardé à travers cette caméra, ça aurait vu ce que je venais juste d'écrire à propos de ce jour-là. Je lui ai demandé n'importe quoi à propos de nous deux, et elle a précisément choisi la seule chose que je pensais qu'ils ou que ça ne savait pas... mais ÇA LE SAVAIT! ÇA LE SAVAIT! ÇA AURAIT PU ÊTRE EN TRAIN DE ME REGARDER DURANT TOUT CE TEMPS!


Je n'ai pas ouvert la porte. J'ai hurlé. J'ai hurlé d'une terreur incontrôlable. J'ai piétiné la vieille webcam sur le sol. La porte a tremblé, et sa poignée tournait dans tous les sens, mais je n'ai pas entendu la voix d'Amy à travers la porte. Était-ce la porte du soul-sol, faite en sorte qu'elle tienne à l'écart les courants d'airs, qui était trop épaisse? Ou était-ce Amy qui n'était pas derrière? Qu'est-ce qui aurait pu essayer d'entrer, si ce n'était pas elle? Qu'est-ce qui est derrière ma porte, putain? Je l'ai vue sur mon écran à travers la webcam dehors, je l'ai entendue à travers les micros de la caméra dehors, mais était-ce réel?! Comment puis-je savoir?! Elle est partie à présent – j'ai hurlé, et supplié qu'on vienne à mon secours. J'ai entassé tous les meubles de mon appartement contre la porte d'entrée.


VENDREDI


Du moins, je pense qu'on est Vendredi. J'ai détruit tout ce qu'il y avait d’électronique. J'ai réduit mon ordinateur en miettes. Le moindre programme électronique aurait pu avoir été infiltré par un accès au réseau, ou pire, avoir été altéré. Je suis programmeur, je le sais mieux que n'importe qui. La moindre information me concernant et que j'ai pu donner depuis que tout ça a commencé – mon nom, mon e-mail, et mon adresse – rien de tout cela ne m'est revenu de l'extérieur, rien, jusqu'à ce que je les donne moi-même. Je ne cessais de lire et relire ce que j'ai écrit. Je faisais les cent pas de long en large de l'appartement, partagé entre une terreur absolue et une incrédulité accablante. Malgré cette incrédulité, je suis de temps à autre absolument certain qu'une sorte d'entité ectoplasmique meurt d'envie d'arriver à me faire sortir dehors. Retour où tout cela a commencé, avec l'appel provenant d'Amy, elle m'a effectivement demandé d'ouvrir la porte et de me rendre à l'extérieur.


Ça n'a de cesse de me traverser l'esprit. Une partie de moi dit que je me suis comporté comme un fou, et que tout cela n'est que le résultat de convergences dues à d'extrêmes probabilités – n'être jamais sorti de mon appartement aux bons moments, et ce par pure chance, n'avoir jamais rencontré une autre personne par pure chance, avoir reçu par hasard un mail insensé d'un ordinateur piraté juste au mauvais moment pour me faire flipper.
L'autre partie de moi dit que ces convergences sont la raison pour laquelle, quoi que soit la chose dehors, ne m'a pas déjà attrapé. Maintenant que j'y pense: je n'ai jamais ouvert la fenêtre du troisième étage. Je n'ai jamais ouvert la porte d'entrée principale, jusqu'à cette expérience incroyablement stupide de webcam cachée que j'ai ouvert furtivement et ce après quoi j'ai couru directement, droit à ma chambre et ai claqué la porte. Je n'ai plus ouvert l'épaisse porte de ma chambre depuis que j'ai laissé entrouverte la porte principale du bâtiment. Quoi qu'il puisse y avoir dehors – s'il y a bien quelque chose – ça n'est jamais «apparu» dans le bâtiment avant que je n'aie ouvert la lourde porte métallique. Peut-être que la raison pour laquelle ça n'était pas déjà dans le bâtiment était que c'était ailleurs, attrapant tous les autres... et ensuite ça a attendu, jusqu'à ce que je trahisse mon existence en essayant d'appeler Amy... un appel qui n'a rien donné, jusqu'à ce que ça me rappelle pour me demander mon prénom...


La terreur me submerge littéralement, chaque fois que j'essaye d'assembler les pièces de ce cauchemar ensemble. Ce mail – court, coupé – provenait-il de quelqu'un essayant de faire passer le mot? Des mots d'une voix bienveillante et amicale essayant désespérément de me prévenir avant que ça n'arrive? Vu de vos propres yeux, ne leur faites pas confiance – exactement ce pourquoi j'ai été si soupçonneux. Ça pourrait avoir le contrôle total de tout objet électronique. Exerçant son insidieuse tromperie pour me forcer à aller dehors. Pourquoi est-ce incapable d'entrer? Ça a frappé à la porte – ça doit donc avoir une présence solide... la porte... l'image de ces portes, dans le couloir le plus haut, «pareilles à des gardiens monolithiques» me revient à l'esprit chaque fois que je m'efforce d'esquisser un chemin logique fait de mes pensées. S'il y a bien une entité fantôme essayant de me faire sortir dehors, peut-être que ça ne peut pas traverser les portes. Je ne cesse de me remémorer tous les livres que j'ai lus, tous les films que j'ai vus, essayant de trouver une explication à cela.
Les portes ont toujours été des foyers si intenses pour l'imagination humaine, toujours vus comme des pupilles ou des portails d'une importance particulière. Ou la porte est-elle simplement trop épaisse? Je sais que je ne pourrais pas défoncer une seule porte dans ce bâtiment, et je ne parle même pas de celles du sous-sol. Cela mis à part, la véritable question est, pourquoi même, ça voudrait-il de moi? Si ça voulait simplement me tuer, ça aurait pu le faire de plusieurs façons, incluant le fait d'attendre simplement que je meure de faim. Et si ça ne voulait pas me tuer? Si ça me réservait un sort plus horrible encore que la mort? Mon Dieu, que puis-je faire pour échapper à ce cauchemar?!


Ça frappe à la porte...


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J'ai dit aux personnes se trouvant de l'autre côté de la porte qu'il me fallait une minute pour réfléchir et qu'ensuite je sortirais. Je suis actuellement en train d'écrire tout ça donc je peux réfléchir à ce que je vais faire. Au moins, cette fois-ci, j'ai entendu leurs voix. Ma paranoïa – et oui je reconnais que je suis paranoïaque – m'a fait réfléchir à toutes sortes de moyens pour que leurs voix aient pu être simulées électroniquement. Il pourrait n'y avoir rien d'autre que des hauts-parleurs dehors, imitant des voix humaines. Leur a t-il véritablement pris trois jours pour venir me parler? Amy est supposément dehors, avec deux policiers et un psychiatre. Peut-être a-t-il pris trois jours pour réfléchir à ce qu'ils me diraient – le discours du psychiatre pourrait être plutôt convaincant si je décidais que tout cela n'était qu'un malentendu farfelu, et non pas une sorte d'entité essayant de me faire ouvrir la porte.


Le psychiatre avait une voix plus âgée que les autres, autoritaire mais bienveillante. J'aimais sa voix. Je suis désespéré de voir quelqu'un de mes propres yeux! Il m'a dit que je souffrais d'une chose qu'on appelle «cyberpsychose» et que je ne suis qu'un à l'échelle nationale, parmi quelques milliers à être victime de cette épidémie de cyber-dépression causée par un mail suggestif qui «est parvenu à s'infiltrer d'une certain façon». Je jure qu'il a précisément dit «est parvenu à s'infiltrer d'une certain façon.» Je pense qu'il voulait dire, diffuser à travers le pays inexplicablement, mais je suis incroyablement suspicieux sur le fait que l'entité a laissé échapper quelque chose, m'a révélé quelque chose, malgré elle. Il m'a dit que je faisais partie d'une vague de «comportements émergent», qu'un grand nombre d'autres personnes avaient le même problème, étaient éprouvés par les mêmes peurs, bien que nous n'ayons jamais communiqué entre nous.


Cela explique parfaitement l'étrange mail à propos des yeux que j'ai reçu. Il ne s'agissait pas du mail original qui a tout déclenché. J'ai simplement reçu une de ses copies – mon ami a pu lui aussi être victime de cette psychose et tenter de prévenir tous ceux qu'il connaissait contre ses peurs paranoïaques. C'est comme cela que l'épidémie s'est diffusée, clame le psychiatre. Je pourrais aussi avoir aidé à la diffuser avec mes textos et mes messages envoyés à tous ceux que je connais. Quelqu'un parmi eux pourrait être en train de péter les plombs au moment où j'écris ça, ceci déclenché par quelque chose que je leur aurais envoyé, quelque chose qu'ils pourraient interpréter comme bon leur semblera, quelque chose comme un texte leur demandant s'ils avaient vu n'importe qui face à face dernièrement? Le psychiatre me dit qu'il ne veut pas «en perdre un autre», que les gens comme moi sont intelligents, et que ça n'est que de nos faux pas qu'il cherche à nous préserver. Nous établissons des liens avec une telle exactitude que nous en établissons même lorsqu'il n'y en a aucun à faire. Il dit qu'il est facile de se perdre et se laisser prendre par la paranoïa dans notre monde trépidant, en constante évolution et où la plupart de nos interactions avec celui-ci sont de plus en plus simulées.


Je dois lui reconnaître une chose. C'est une très bonne explication. Elle explique avec soin absolument tout. Ça explique parfaitement tout, en fait. J'ai toutes les raisons de délaisser cette peur cauchemardesque qu'une chose ou une conscience ou un être est dehors et attend de moi que j'ouvre la porte pour qu'il puisse s'emparer de moi pour que je fasse front à une horrible destinée, bien pire encore que la mort. Il serait stupide de ma part qu'après avoir entendu cette explication, je reste ici enfermé jusqu'à mourir de faim simplement pour emmerder l'entité qui pourrait avoir réussi à s'être emparé de tous les autres. Il serait tellement stupide de penser, après avoir entendu cette explication, que je pourrais bien être l'un des derniers êtres humains laissés en vie dans un monde vide, me cachant dans ma chambre sécurisée au sous-sol, crachant à la gueule d'une créature à peine concevable, emplie de fourberies et de tromperies, par le simple fait de refuser d'être capturé.
C'est une explication parfaite pour la moindre petite chose étrange que j'ai vue ou bien entendue, et j'ai toutes les raisons du monde de laisser toutes mes peurs s'en aller, et d'ouvrir la porte.


C'est exactement ce que je ne ne vais pas faire.


Comment puis-je être sûr? Comment puis-je discerner le réel de la tromperie? Toutes ces putains de machines avec leurs fils et leurs signaux provenant d'une origine invisible! Ils ne sont pas réels, je ne peux pas être sûr! Les signaux émis à travers une caméra, vidéo truquée, des appels téléphoniques trompeurs, des mails! Même la télévision, gisant cassée sur le sol – comment puis-je savoir que c'est bien réel? Ça n'est que des signaux, des ondes, de la lumière..la porte! Ça enfonce la porte! Ça essaye d'entrer! Quel fol artifice mécanique à la pointe de la technologie, ça pourrait être en train d'utiliser pour imiter si parfaitement le bruit d'hommes qui attaquent le bois épais?!
Au moins, je vais enfin pouvoir voir de mes propres yeux... il n'y a plus rien qui reste ici pour me duper, j'ai détruit tout système électronique! Ça ne peut pas tromper mes yeux, n'est ce pas? Vu de vos propres yeux ne leur faites pas confiance ils... attendez... ce message désespéré me disait-il de faire confiance à mes yeux, ou plutôt me mettait-il en garde contre eux?! Oh mon Dieu, quelle est la différence entre une caméra et mes yeux? Tous deux convertissent la lumière qu'ils captent en signaux électriques – ils sont identiques! Je ne peux me faire avoir! Je dois être sûr! Je dois être sûr!


DATE INCONNUE


J'ai calmement réclamé du papier et un stylo, jour après jour, jusqu'à ce que finalement ça mes les donne. Non pas que cela importe. Que vais-je faire à présent? M'arracher les yeux? Les bandages semblent être une partie de moi-même à présent. La douleur s'en est allée. Je me dis que cela sera, à n'en pas douter, une de mes dernières chances d'écrire lisiblement, sans ma vue pour corriger les erreurs, mes mains oublieront lentement tous les mouvements associés à l'écriture. C'est par compassion pour moi-même, cette écriture... c'est une relique d'un autre temps car je suis certain que tous ceux restants dans le monde sont morts... ou bien pire encore...


Je m'assieds contre le mur capitonné tous les jours. L'entité m'apporte à manger et à boire. Ça se grime parfois en infirmière attentionnée, parfois en docteur antipathique. Je pense que ça sait que mon ouïe s'est considérablement accrue par le fait que je vis dans l'obscurité totale à présent. Ça feint des conversations dans les couloirs, qu'à tout hasard je pourrais surprendre. L'une des infirmières parle d'avoir un enfant, bientôt. L'un des docteurs a perdu sa femme dans un accident de voiture. Rien de tout cela n'importe, rien de tout cela n'est vrai. Rien de tout cela ne m'atteint, sinon elle...


C'est ici qu'arrive la pire des parties que je peux à peine supporter. La chose vient à moi, sous les traits d'Amy. Son imitation est parfaite. Sa voix sonne comme celle d'Amy, le parfum de son corps est pareil au sien. Ça parvient même à produire et à imiter raisonnablement des filets de larmes qui s'écoulent sur les joues reproduites à l'identique que la créature me fait sentir. Quand ça m'a emmené ici la première fois, ça m'a dit toutes les choses que j'avais toujours voulu entendre d'elle.
Ça me dit qu'elle m'aimait, qu'elle m'avait toujours aimé, qu'elle ne comprenait pas pourquoi j'avais fait cela, que nous pouvions toujours avoir une vie tous les deux, ensemble, si seulement j'arrêtais d'insister qu'on tentait de me tromper. Ça voulait que je croie que... non, ça avait besoin que je croie qu'Amy était réelle.


Je me suis presque fait avoir. J'ai presque été assez dupe. Jamais je n'avais autant douté de moi-même. À la fin cependant, cela était beaucoup trop parfait, sans défauts, et bien trop réel. La fausse Amy avait l'habitude de venir me rendre visite chaque jour, puis chaque semaine, et finalement ne vint plus du tout... mais je ne pense pas que l'entité abandonnera. Je pense que ce jeu d'attentisme n'est qu'un autre de ses tours. J'y résisterai jusqu'à la fin de mes jours, si j'y suis forcé.
Je ne sais pas ce qui est arrivé au reste du monde, mais je suis sûr que cette chose a besoin que je tombe dans ses tromperies. Si ça a effectivement besoin de cela, alors peut-être, juste peut-être, que je suis une embûche dans son agenda. Peut-être qu'Amy est toujours vivante, dehors, quelque part, gardée en vie par ma seule volonté de résister au trompeur. Je m'accroche à cet espoir, basculant mon corps d'avant en arrière dans ma cellule pour passer le temps. Je n'abandonnerai jamais. Je ne céderai pas. Je suis... un héros!


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Le médecin lisait le papier sur lequel le patient avait griffonné. C'était à peine lisible, l'écriture était aussi tremblotante que pouvait l'être celle d'une personne qui ne pouvait plus voir. Il voulut sourire face à la ferme volonté du jeune homme, un rappel transcendant de la volonté qu'a toujours manifesté l'homme pour sa survie, mais il savait que son patient était complètement délirant.


Après tout, un homme sain d'esprit aurait accepté la duperie depuis longtemps.


Le médecin voulut sourire. Il voulut murmurer des mots d'encouragement au jeune homme délirant. Il voulut hurler, mais les filaments nerveux qui entouraient sa tête et qui avait percé ses yeux le firent agir autrement.


Son corps se déplaça vers la cellule matelassée et y entra à la manière d'un pantin, et de sa bouche sortirent encore une fois les mêmes mots. Il dit au patient qu'il se trompait, et qu'il n'y avait personne qui essayait de le duper.


Traduction: Onizuka-San

Creepypasta originale ici.

29 commentaires:

  1. Waw, beau boulot le traducteur, et la pasta est vraiment bien aussi !

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  2. Euh il aurait pas une bonne ame pour m'expliquer la pasta ? Il est fou oui ou non ?

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    1. D'après ce que j'ai compris de la fin, il ne serait pas totalement fou, car le médecin s'il est libre de ses pensées, ne peut agir par sa propre volonté.
      une entité aurait pris contrôle des corps mais pas des esprits, bien que je ne sache pas s'ils se rendent compte de ce qui leur arrive vraiment.

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    2. Le texte fait plutôt penser qu'il n'est pas totalement fou, qu'il existe aussi un être qui veux le pièger mais chacun son avis -Sunyx

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    3. Non, le médecin est contrôlé par cette "entité" et ne peux rien lui dire mais il garde son esprit

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  3. Une excellente pasta, un grand bravo à Onizuka-San pour sa très bonne traduction, très fluide. Si j'avais été l'auteur je crois que je me serais arrêté à "Après tout, un homme sain d'esprit aurait accepté la duperie depuis longtemps.", une phrase de conclusion que je trouve parfaite, une fin plus ouverte et qui, à mon sens, aurait l'avantage de laisser le lecteur en plein doute.

    Merci à l'équipe de nous avoir fait découvrir ce très bon texte :)

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  4. Excellente pasta, je l'avais découverte sur Creepypasta.com, où elle est n°1 des pastas les mieux notées. À ce propos, je me doute qu'il y'a une bonne raison pour ça, mais pourquoi n'est-il pas possible de noter les pastas ? Il y a pourtant beaucoup d'avantages à ça!

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    1. C'est vrai que ce serait sympa, je vais chercher s'il est possible d'adapter le modèle de message pour y inclure cette fonction. Sinon, y a déjà Google+ et les +1, mais bon, c'est nul ce truc.

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  5. Habituellement, je me contente de lire, mais là, je suis presque obliger de laisser un commentaire !
    Un grand bravo au traducteur, le texte est très agréable a lire !
    Cette creepypasta est sans hésitation ma préféré *-*
    Encore une fois, pasta juste excellente !

    ~L

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  6. Ce qui est bien dans cette pasta c'est que sa traite de sujet réel comme la paranoïa, à force de regardé des films d'horreur par exemple, la dépendance au appareils électrique, et surtout, ce que dois ressentir les personnes dite "folles" ( c'est pas le bon terme mais c'est une vue d'ensemble, alors ce qui vienne me les casser pour un petit mot, je vous répondrai : donné moi le terme exacte )

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  7. Super pasta ! Bravo !

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  8. Moi personnellement je trouve que les conclusions que vous avez apporté sont très judicieuses !
    Est-il reelement fou ? Ne l'est-il pas ? Vas savoir . Le médecin nous laisse penser qu'il est eguallement contrôlé mais ne le sommes nous tous pas un petit peu ? Comme le médecin, nous nous contentons tous de nous lever le matin d'aller en cour ou au taf, de manger et de redormir à la fin de la journée.
    Comme le médecin, nous jouons un rôle dans la société, on est formaté à ce rôle et les passes-temps et sentiments sont peut être une illusion que la chose nous laisse percevoir pour nous persuader d'etre libre non ? Nous somme tous dépendant de la société et la société est peut-être elle même la chose non ? Des que nous voyons un outsider, une personne qui sort du lot, qui ne pense pas que cette personne est folle car non adapté à la société ? Une personne que nous ne comprenons pas.
    Car franchement quand on vous pose la question " qu'aimerait-vous faire plus tard ?'' la plupart des gens réponde qu'ils veulent faire tel ou tel travail qui lui même est un acteur faisant fonctionner la société non ?
    Sommes-nous réellement tous saints d'esprit SI l'on voit la chose sous cet angle ? Peut-être que je me pose trop de questions mais peut-être que nous nous posons tous pas asser de questions, peut être qu'il vaut mieux être paranoïaque qu'un esclave de la société non ?
    Alors posez-vous ces questions : êtes vous reelement libre ? Quel est vitre but dans la vie et que pensez vous du monde qui vous entoure ?
    Bien aurevoir.
    #GJ

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    1. Mon dieu. À y pensé tu a raison, mais pas totalement, car effectivement nous vivons dans un monde où la société est maître, et effectivement se qui ne rentre pas dans cette société sont écarté, d'accord pour dire que la société pense pour nous, mais la société c'est justement nous qui l'avons créé, de plus on ne fais rien pour l'arrêté; donc oui nous somme exclave de la société mais nous l'acceptons.

      Faite moi part de vos idées, je suis ouvert à toutes suggestions.

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    2. Nous sommes esclaves de la société car nous en avons besoin.

      #Bien-pensant de base (mais qui bien que s'admettant comme tel ne pense pas avoir spécialement tort)

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    3. Exact. Puis d'ailleurs, que serai un monde sans société ? Sans règle ? Sans meneur ? Je pense que sans société nous n'en serions pas là.

      Sans société nous ne pourrions même pas discuté sur se forum. ( Sans société pas de creepypasta, car les pasta sont une déformation, un réarrangement de la vie, un modelage de la terreur, donc de la société. ) Sans société le monde aurai déjà sûrement basculé, Si tous le monde faisait comme il a envie, ce serai invivable; la loi du plus fort ( bien que sa le soit déjà. ).

      Cordialement
      Moi.

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  9. La société , c'est comme la cigarette: on la crééer , on l exporte dans d autres pays, nous faisons le choix d achetter un paquet et on en devient dépendant ^^


    Pour répondre à tes arguments Alexandre, je pense pas Que la société sois une bonne ou une mauvaise chose, je pense plutôt que c'est le système le plus efficace que nous connaissons pour le moment pour gérer le nombre d'être humains sur terre, mais ça c'est une autre histoire ;-)

    Après, je ne pense pas que nous ayons vraiment le choix, la société est plus vielle que n'importe quel être vivant (humain) sur terre Et qu aux fil fu temps, ce n est pas vraiment nos parents mais la société qui nous élève, donc dans un sens, on pourrait dire que la société est notre vie, qu on le veuille ou non avec ses avantages et ses inconvénients et que le personnage de cette pasta est finalement un désaxé qui c'est rendu compte qu avec la monter en puissance de l informatique et du manque de disparité dú à la mondialisation, nous ne sommes plus des êtres humains de base mais des animaux politiques, non plus des personnes mais des chiffres, des variantes, des outils ne servant juste à augmenter le pib d'une nation. En y réfléchissant, cela n'est pas si fou que ça ! Même si cela reste une hypothèse parmi tant d'autres je trouve personnellement qu'elle a du sens car encore une fois personnellement, c'est l'impression que tout cela me donne.
    Nous sommes plus des chiens logés nourri blanchi en harmonie avec leurs avantages matériels que des loups .
    Après la question à ce poser est: est-ce une bonne ou une mauvaise chose?

    Oui je suis probablement fou moi aussi :-P... Ou pas
    Et je m excuse si il y a des fautes je ne suis pas un expert en orthographe :-)
    Bonne journée !

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    1. Mmmmh oui effectivement, sa ce tien.

      C'est vrai qu'on ne peut pas vraiment savoir si c'est un bien ou un mal.

      Je trouve ça plutôt pas mal de discuté sur de tel sujet, ça fais réfléchir. ( ce serai cool si on pouvait faire ça plus souvent, sa ouvre l'esprit ^^ ).

      Cordialement
      Moi.

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  10. Zut, je viens de passer 1/2 à écrire un commentaire, et mon portable a planté. Tant pis, la prochaine fois peut-être -_-
    De toute façon, ça reprenait en gros ce que vous aviez écrit plus haut, mais en plus long. Alors, tant mieux ? ’,‛

    VB

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  11. Dites les gars, quelqu'un pour un bref résumé explicatif de cette pasta ?
    Je l'ai lue, mais ne suis pas sur d'avoir bien compris la fin :/
    Il est un patient depuis le début ? Tout ce qu'il a écrit n'était que sa folie ? A quel moment s'est-il retrouvé de son appartement, avec l'ambiance très bizarre, à un asile ?
    Et je n'ai pas vraiment saisi les dernières lignes, concernant le point de vue du doc...
    Merci :-)

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  12. c'est vraiment une bonne et longue pasta comme on les aime et cette pasta ferait , comme beaucoup l'on deja dit un bon film , je l'ai vraiment appreciée . A quand l'adaptation en film ^^

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  13. Cette Creepypasta est vraiment très bien rédigée. Le fait de pouvoir adopter le point de vue d'un homme sombrant dans le folie lui donne de la profondeur. J'aurais beaucoup aimé découvrir cette histoire dans un film x)

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  14. Au début, j'avoue que quand j'ai vue la longueur de cette creepypasta je pensais que ça allait m'ennuyer un peu mais en faite pas du tout ! J'ai vraiment été très surprise car d'habitude je déteste ce genre de creepypasta.
    Bref, bravo à l'auteur et un grand merci à Onizuka-San pour la traduction !

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  15. la fin j'ai eu du mal a la piger mais la j'ai compris

    enfaite il y a bien un entité, le médecin est piégé dans son propre corps pendant que l'entité joue avec les corps des gens dont celui du docteur et les fais parler a leur place

    Ainsi le docteur voudrais crier au fou qu'il n'est pas fou, qu'ils sont tous pieger dans leur propre corps incontrôlable, mais l'entité l'oblige a jouer les pédagogue en lui disant, que c'est faux et que personne n'est controlé


    PUTAIN SERIEUX j'ai eu du mal a l'encaissé celle la, je comprennais rien dutout

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  16. Mais , que veut faire l'entité a john ?!

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  17. Magnifique creepypasta dont la fin est assez équivoque pour que chacun puissent là comprendre comme il l'entend...

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  18. énorme cette pasta, juste bravo

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  19. Mais bordel quel coup de pied au cul... Je suis déçue que l'auteur n'ait pas écrit un roman avec cette idée sensationnelle. Je lis rarement des choses aussi bonnes. Dedans du début a la fin. Merci.

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