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Texte original sur creepypasta.org
Entrées originales sur The Books of Sand :
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Extrait du cahier #4 : « La guérison par la foi ; Part. I »
Notre université a interdit de fumer sur le campus récemment, ce qui a surpris la plupart des gens. Je pense que peu de monde savait que le tabagisme passif était dangereux, mais jusqu'à récemment, la plupart des campus autorisait leurs étudiants à fumer. Maintenant, à certains moments de la journée vers midi et dans la matinée, il y a une masse d’étudiants qui se réunissent pour aller fumer dehors. B. fait partie de ce groupe bien sûr, il a essayé d’arrêter un nombre incalculable de fois sans succès. F. et A. l’accompagnent par solidarité, ou parfois pour s'en griller une aussi.
Ce mouvement de masse des étudiants qui rentrent et sortent s’est fait remarquer et des gens en profitent pour faire passer des prospectus pour plein de choses : cours du soir, offres de boulots d’été, préservatifs gratuits, et bien sûr les Nouveaux Patriciens.
Dire que les Nouveaux Patriciens est une secte serait exagéré, mais personne n’est sûr de ce que c’est. Le local est à une vingtaine de minutes du campus en voiture et ses brochures mettent en scène des concepts vagues de découverte de soi et d’exploration philosophique. Pour nous, la partie la plus intéressante était que les flyers étaient distribués par un petit groupe d'allumées, shootées à la caféine, des femmes d'âge moyen qui déblatéraient des slogans et qui posaient à haute voix des questions rhétoriques (« tu ne veux pas connaitre le sens de la vie ? »), et les garçons en avait déduit que les Nouveaux Patriciens étaient une sorte de rassemblement New Age tendance club de lecture ; un club ouvert par des femmes au foyer.
On avait pas grand chose à faire tous ensemble dans le groupe à l’époque. Depuis le fiasco avec la fille du magasin de musique, la Merde Bizarre n’avait pas croisé notre chemin. Alors B., F., et A. avaient décidé d’enquêter là dessus, pour le fun. L’histoire qui suit est un compte-rendu de ce qui s’est passé vu par A., qui, comme vous le savez, est un homme de parole.
Sur la route du Kenny’s (un petit snack à deux pâtés de maison de l’université) un Jeudi après midi. F. avait appris un petit nombre de pamphlets sur les Nouveaux Patriciens de différentes femmes qui lui tendaient les prospectus. Le thème récurrent de leur propagande était « philosopher », un terme gênant qui réfère à la fois à la découverte de soi et à la socialisation plus qu’une vraie discussion sur la philosophie elle-même. Il y avait aussi une pub pour une réunion pour les nouveaux membres Samedi à 3h. Apparemment B. et A. ont grommelé sur ce point, disant que ce serait un séminaire ennuyeux sur l’importance des buts dans la vie avec des phrases pseudo-spirituelles et des textes accrocheurs, alors ils étaient hésitants sur le fait de gâcher un précieux samedi après-midi. Mais F. était impossible à dissuader et ils s'y sont rendus.
Je fais de la paperasse et des tâches subalternes dans un cabinet d’avocats plutôt prestigieux, et ils me payent une misère pour ça. Je fais principalement ça pour avoir de l’expérience une fois que j’aurai mon diplôme. Le truc est que sur la route du travail je suis passé devant le local des Nouveaux Patriciens plusieurs fois. Il est plutôt discret. Blanc comme une coquille d’œuf, un immeuble de trois étages caché par des immeubles plus petits à côté, avec une petite entrée et pas plus de cinq-six voitures garées devant. Encore une fois, si c’était une sorte de culte je m’attendais à quelque chose comme ça, de pas très voyant. Apparemment les trois gars sont arrivés 15 minutes en avance, F. avait garé la voiture de son père un pâté de maison plus loin. Cet endroit était plutôt vivant cet après-midi là. Lorsqu’ils allaient rentrer ils ont été accueillis par des personnes assez âgées qui portaient « invariablement des chandails, des chemises blanches avec des boutons fermés ou des tee-shirts de sport ». C’est comme ça qu’A. m’a décrit ça. Je m’en souviens parce que j’avais trouvé ça hilarant, comme A. n’est pas le genre à donner son avis sur la mode.
Les mecs ont été conduits dans le bâtiment principal avec une trentaine de personnes, la plupart étaient plus vieux. Apparemment ils ont eu le droit à des regards curieux parce qu’ils étaient étudiants. À leur grande surprise, la porte d’entrée donnait sur un spacieux patio entouré de fins murs de briques. L’endroit semblait plus grand que de l’extérieur, et A. a dit qu’il avait entendu parler d’une cave dans les discussions. Ils ont été regroupés au centre du patio devant une estrade. Il y avait des petits stands sur les côtés où les membres attendaient derrière des comptoirs ; un d’entre eux avait une machine à café et les autres donnaient plus d’informations avec des flyers. Il y avait aussi des marchandises ; apparemment F. a acheté un tee-shirt, ça lui ressemble bien.
L’attente ressemblait à l’attente avant un concert, et les trois se sont mis à l’ombre. Les membres parlaient entre eux ; A. a dit qu’il devait y avoir trois cent personnes qui encadraient l’évènement, ce qui parait bizarre.
Le temps que quelqu’un monte sur le podium, l’après midi s’était refroidi et les gars se sont joint à la foule. Beaucoup d’entre eux portaient maintenant un tee-shirt des Nouveaux Patriciens. F. a mis le sien aussi. A. a remarqué quelque chose de bizarre dès qu’il l’a mis. Les autres membres ont eu l’air de soudainement reconnaitre son existence, comme s’il était un fantôme juste avant. Une vieille femme a placé sa main sur son épaule en signe de support. Il a échangé des conversations amicales avec beaucoup des membres les plus jeunes, qui devaient avoir une trentaine d’années d’après A. Les deux autres [A. & B.] sont restés en retrait, en regardant de loin avec une fascination morbide.
L’homme qui était monté sur le podium avait un air royal. Une tête pleine de cheveux grisonnants et une moustache bien taillée. Il portait un blazer marron et exhibait une poitrine parfaite. B. a dit qu’il avait déjà vu ce mec dans les journaux : apparemment il était ministre de l’agriculture. Pour des étudiants en université, on doit admettre qu’on était pas les plus au courant de la politique.
La partie suivante de l’histoire ne m’a pas été raconté par A. parce qu’il a dit que c’était "ennuyeux". En gros, le mec a donné un speech élégant mais sans aucun sens sur la valeur de l’âme humaine et la mission des Nouveaux Patriciens qui a duré presque 45 minutes. Il y avait des applaudissements périodiques entre certaines phrases, qui a tourné en effusion de furie vers la fin. Les gens attrapaient F. par l’épaule pour le soutenir et le saluer. F., toujours le premier à plaisanter sur les gens comme ça, applaudissait avec eux. B. et A. ont hésité à laisser F. tout seul pour se barrer tant que la voie était libre. Mais ils sont finalement restés, et d’après A., ils ont quand même relevé quelques trucs intéressants dans le discours du mec. Pour la plupart ça ne voulait rien dire. Apparemment le mec parlait d’une « mesure dimensionnelle précise du potentiel humain », de « l’ignoble esprit de charité », de la « valeur spirituelle des objets inanimés dans notre vie de tous les jours » et d'un « nouvel âge de l’adoration de l’esprit humain et de la créativité divine ». Si vous êtes déjà allés à une réunion de ces mouvements New Age pour quelque raison que ce soit, des phrases sans fondement comme ça ne doivent pas vous paraître étranges, vu que c’est une technique commune à tous les leaders charismatiques. Mais A. a dit que le speech qui avait eu lieu ici avait un air bizarre, pas l’habituelle dévotion aveugle qu’on vouait habituellement à un culte, mais une sorte d’intensité dans le regard de tout le monde. A. et B. ont commencé à se sentir comme des intrus au beau milieu d’une confrérie à laquelle ils n’appartenaient pas. Ils sont alors retournés dans le bâtiment et ont décidé d’attendre la fin du speech pour que F. les ramène chez eux.
Ils ont trainé pendant un moment sans que personne ne leur dise rien, même si la secrétaire derrière le bureau les regardait bizarrement de temps en temps. Ils ont regardé le tableau d’affichage plusieurs fois, où il y avait un agenda des différents événements à venir, qui semblaient tous être des séminaires du même genre. Ils avaient des noms étranges tel que « Conférence sur les derniers développements de l’étude des liens homéopathiques avec nos amis les animaux ». C’est le seul que A. a pu réciter de tête. Je pense que les deux pensaient simplement que les Nouveaux Patriciens étaient juste un autre pseudo-culte débile pour les gens qui manquaient de buts dans la vie.
Le séminaire s’est enfin terminé et la masse des suiveurs a commencé à sortir. B. et A. ont attendu que F. apparaisse. Il a émergé, il portait encore le tee-shirt, et il avait une lueur espiègle dans le regard. Il leur a dit de retourner à la voiture parce qu’il devait leur montrer quelque chose.
De retour dans la voiture qui sentait encore la weed de la dernière fois, F. a révélé le fruit de son travail : une petite boîte noir mat rembourrée de mousse à l’intérieur, qui contenait un oeuf. D’après A. c’était un peu plus gros qu’un oeuf de poule mais ça avait la même forme et la même couleur. F. a expliqué qu’à la fin du séminaire, tous les nouveaux avaient fait la queue devant une des assistantes qui a sorti une grande boîte chinoise et a commencé à distribuer ces oeufs, un par personne. Personne n'avait l'air de s'en étonner, apparemment tout le monde savait qu’il y avait une distribution à la fin de la réunion. F. n’était pas le genre de mec qui abandonnait au milieu de quelque chose et jamais il n’abandonnerait quelque chose d’aussi étrange que ça, il avait donc pris un oeuf pour lui.
D’après A., F. gardait l’œuf dans une boîte en carton dans sa chambre, s’assurant qu’il était chaud. Je ne pense pas que F. sache s’occuper d’un œuf, ou de quoi que ce soit d’autre de vivant. Ça faisait quatre jours qu’il avait reçu cet œuf et il n’avait ni éclos ni changé d’un pouce. Cet après-midi je me suis arrêté chez lui pour voir par moi-même. B. a dit que ça ressemblait à un œuf de serpent, et qu’il avait vu une peinture d’un serpent vert au fond de la salle. Je ne pense pas qu’ils avaient prévu d’y retourner. Avant de partir, la secrétaire leur avait demandé leurs nom, numéro de téléphone et e-mail pour qu’ils gardent contact pour les détails du prochain séminaire, mais ils ont donné des faux. Je ne suis pas sûr de quoi penser sur le moment. Je vais demander à quelqu’un s’il connaît quelque chose là-dessus.
Extrait du cahier #4 : « La guérison par la foi, Part. II »
La maison de F. est un joli foutoir. Son père est un collectionneur obsessionnel. Des choses comme des enregistrements, des encyclopédies, des bibelots qui existaient avant même qu’on soit nés, des choses inutiles, des masques de Halloween, des décorations de Noël, des restes de feu d’artifice du nouvel an, des détritus de la pop culture. Il ne jette rien.
Heureusement il est riche (de ce que je sais) et vit dans une grande et vieille maison avec des statues dans le jardin qui ressemblent à des créatures sorties d’une peinture de Bosch, une piscine toujours vide, des barreaux métalliques qui couvrent les fenêtres déjà cachées par des vignes. Elle est spacieuse et vide, elle est à côté d’un terrain qui était une école avant les années 80. La première fois que j’y suis allée, j’ai dû demander à un agent où c’était. Je lui ai donné l’adresse, et il m’a dit que la maison n’existait pas. Une demie-heure de marche plus tard, je l’ai trouvée.
J’étais à ma deuxième année d’université, je m’ennuyais et j’en voulais à mes parents de m’avoir fait choisir ce parcours, alors toutes les semaines je séchais de plus en plus. Ça me rappelait le lycée (comme plein d’autres choses). Il y avait des policiers qui faisaient des rondes dans le quartier et des femmes au foyer sortaient leur chien en survêtement. Les autres travaillaient, étudiaient ou faisaient quelque chose d’utile. Le temps était gris.
Ouvrir le portail était difficile. Je me suis dit que j’aurais pu tout aussi bien m’arrêter et voir l’œuf de mes propres yeux. Je suis rentrée dans le salon pour le trouver avec X.
Ils écoutaient une vieille cassette que je n’ai pas reconnue et se faisaient face, assis en tailleur, regardant fixement une boîte en carton posée entre eux deux avec une lampe au-dessus. J’ai deviné ce qu’il y avait à l’intérieur. Quand j’ai salué X., il ne m’a pas répondu ; il n’avait probablement pas encore remarqué ma présence, ce dont j’avais l’habitude ; F. était cordial comme d’habitude. Il a dit que X avait eu un autre souci avec son frère et qu’il resterait ici pendant un petit moment. Je me suis demandée ce que cette dernière partie signifiait exactement.
Je me suis baissée et ai regardé dans la boîte, me sentant un peu de trop entre eux deux. Nous étions seuls dans la maison. Son père était parti prétendument au « travail » (il était du genre qui pouvait ne jamais aller à son bureau et se contenter de regarder ses mails pour le restant de sa vie). Il y avait juste quelques chants d'oiseaux stridents pour nous interrompre. J’ai tendu la main pour prendre l’œuf mais X. m’a arrêtée. La teinte était un peu trop terne pour un œuf de poule, il était un peu plus gros et plus elliptique. J’ai posé un doigt doucement dessus : il était très très chaud.
Après une minute ou deux à être assis là, F. m’a expliqué que l’œuf n’avait pas bougé depuis qu’il l’avait reçu il y a trois jours à la réunion des Nouveaux Patriciens. Il ne connaissait rien à l’incubation, mais il se débrouillait plutôt bien. F. a une très haute opinion de lui même. X. l’a interrompu pour dire de son ton charmant, que l’œuf était important et crucial pour quelque chose, et il venait souvent ici pour le surveiller et être sur qu’il se développait bien. Je ne sais pas si je devais le croire ou pas.
« On peut prouver qu'il y a un lien ». « On peut montrer aux autres que ces gens sont liés au groupe, au groupe qui a pris la maison de E. ».
Il touchait à un sujet sensible.
« Ce n’était pas son père dans une espèce d'association caritative ? » a demandé F.
X. a dit que non. Il nous a assuré que le Clan n’était pas seulement une association de charité, ou un club d’hommes riches, et encore moins une organisation New Age comme les Patriciens étaient supposés être. C’était infiniment plus que ça.
« Je pense que ça va être un noble », murmura t-il.
Il a alors eu un silence. Pour la première fois ce jour, j’ai remarqué qu’il sentait l’alcool. « Nobles ? » a demandé F. en fronçant les sourcils.
X. nous a regardés comme si on lui avait demandé combien faisaient 1+1. Il nous a lancé un regard profond et long, comme si il allait nous révéler un secret particulièrement difficile. Parfois c’était difficile de voir ses yeux derrière sa chevelure épaisse. Il s’est levé brutalement et a demandé du papier.
On n'a rien trouvé pour écrire, alors F. a arraché une page des documents de son père et a laissé X. se débrouiller avec ça. Il a commencé à griffonner des trucs avec un crayon taillé et retaillé au point qu’il ne faisait plus que quelques centimètres qu’il avait sorti de sa poche arrière. Des fois, il effaçait sans raison des parties du dessin et faisait par-dessus des choses encore plus embrouillées qu’au début.
Il nous a alors tendu le dessin. Il a pointé chaque dessin en faisant un commentaire à chaque fois :
« Nobles. Reptiles, comme les serpents. Rampants. »
« Vierges. Jolis oiseaux. Aquatiques. »
« Gardiens. Rats. Mais en réalité, tous les rongeurs. »
« Légion. Cafards. Araignées. »
Puis il a pointé le dessin tout en dessous.
« Zéro. Mauvais. Chiens. Ils les détestent. Le Clan les hait. Je sais pas. »
J'ai fixé le dessin un moment. Cinq animaux avec des noms exotiques.
« Alors tu es en train de nous dire que c’est ça le Clan ? »
« Je ne sais pas ce que c'est que le Clan », il a répondu. C’était après qu’il se soit fait agresser dans le Parc. Il a dit qu’il savait que ça avait un rapport avec eux. Il a suggéré que tout ça était peut-être une blague.
F. a froncé un sourcil et lui a demandé d’où il tenait ça.
« Les connards du parc » a t-il répondu nonchalamment. Apparemment il avait tout remis en ordre depuis cette rencontre et un nombre d’autres incidents, comme l’hôtel, la maison de bains, et la décharge. Tout est dans les cahiers. C’était sa théorie à lui je suppose. Je me suis rappelé de dire tout ça à B. pour le consigner.
X. était resté silencieux après ça. On a essayé de le pousser à nous en révéler plus, en pensant qu’il en savait plus, mais il continuait à fixer l’œuf sans prêter attention à ce qu’on lui disait. Mes jambes s’engourdissaient et j’ai demandé à F. si je pouvais sortir pour fumer une clope. Il m’a accompagnée.
On s’est assis sur les chaises de jardin près de la piscine vide, sale et couverte de toiles. J’ai regardé le ciel, quelque chose de très facile à faire quand le ciel est douloureusement monochrome, comme un voile drapé sur les environs. F. fumait en silence. Je lui ai demandé si X. habitait chez lui en ce moment.
Il a marqué une pause, et il a répondu après un moment. Il a ajouté qu’il ne voulait pas que X. retourne chez lui pour le moment parce qu’il avait besoin de quelqu’un pour s’occuper de l’œuf quand il faisait ses petits boulots.
Je lui ai demandé ce qu’il voulait faire maintenant qu’il n’était plus à l’université. Il a hoché la tête doucement. Il m’a dit que son père avait quelque peu arrêté de parler avec lui mis à part les bonjour, au revoir, et les passe-moi le sel. Il l’envoyait juste faire les courses qu’il avait la flemme d’aller faire. Il devait livrer un paquet au 11ème district le lendemain. Je l’ai regardé tristement. L’ambition de F. avait disparu. Il faisait tellement de choses à l’école, et il excellait dans tous les domaines. À l’époque, on avait un futur. Le futur est arrivé... et il est tellement différent de nos attentes. Il ne nous reste que le passé.
J’allais dire quelque chose comme ça mais on a entendu crier à l’intérieur de la maison. C’était X.
Quand on est revenus, on l’a vu en train de tenir le carton au dessus de sa tête alors que le chien de F. se tenait sur les pattes arrières et essayait de le piquer, en aboyant et grognant. C’était un beau braque de Weimar que F. avait depuis l’enfance. Son nom était Drogo, je crois. Il apparaissait et disparaissait de la maison. Parfois on ne le voyait pas du tout.
F. l’a attrapé par le collier et l’a emmené dans la cuisine, et a fermé la porte à clé. C’était très difficile vu que le chien essayait de s’échapper, mais on lui criait dessus et ça allait.
On pouvait entendre gratter de l’autre côté de la porte. F. a demandé à X. si l’œuf allait bien. Il a hoché la tête affirmativement.
X. a dit qu’il était temps de bouger l’œuf dans un endroit plus sûr. F. est venu vers moi et m’a invitée à aller avec eux dans sa chambre, mais j’ai refusé. Ça faisait deux heures que j’étais là et il était l’heure d’aller en cours. Je ne voulais pas y aller mais je ne voulais pas rester non plus. J’avais l’impression d’être de trop.
Alors je leur ai dit au revoir, j’ai pris mon sac et je suis sortie en fumant une cigarette. J’avais pris cette habitude d'après B., d'ailleurs. J’aurais aimé ne pas l’avoir, mais c’est réconfortant quand on est au milieu de la rue et qu’on n'a rien à faire. Je suis passée dans les rues venteuses et à côté de beaucoup de joggers et de types qui promenaient leur chien, qui me regardaient avec curiosité ou désapprobation, jusqu’à l’arrêt de bus. Je me suis senti engourdie et bizarre comme si tout s’était arrêté autour de moi. C’était peut-être les cigarettes, je n’y étais pas encore complètement habituée. C’était calme, pas forcément agréable. Comme une sorte de fatalisme face à la mort.
Je me suis assise pour attendre le bus et j’avais envie de pleurer. Je ne suis pas allée en cours ce jour là.
[FIN]
J’ai cherché le dessin mentionné dans cet extrait. Il ne semble pas être dans les cahiers, du moins plus maintenant.
Ouais super chap
RépondreSupprimerSalut , comment pourrait-on posté des Creepypasta sur ce sites ? car j'ai des idées a revendre et j'aimerais les partager :)
RépondreSupprimer1) Aller sur forum
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Trop sympa, la suite =)
RépondreSupprimerJe trouve que cette entrée était moins intéressante que les autres. Pas assez de Merde Bizarre. x)
RépondreSupprimercette entrée donne des débuts de réponses concernant les entrées précédentes, pressée d'arriver à la fin!
RépondreSupprimerSi vous avez compris la pasta, vous pourriez me l'expliquer, je comprends rien ;_;
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