Je
voudrais commencer par dire que cette histoire débute comme la
plupart des histoires. Mon ami et moi avions décidé de passer nos
vacances d'été dans un chalet que son père possédait, aux
alentours d'une grande forêt. On s'était dit que ce serait amusant. Il y
avait un lac tout près auquel on pouvait accéder en marchant un peu et
c'était un environnement totalement différent de celui de la ville.
Nous pensions qu'une pause était bien méritée après avoir fini nos
examens scolaires. Passer quelque temps à pêcher et nager dans le lac,
avec un peu d'air frais, nous ferait le plus grand bien.
Frankie et moi sommes amis depuis que nous sommes très jeunes, et même si en grandissant nous avons développé des personnalités très différentes, nous sommes toujours restés en contact. Frankie est ce genre de mec sympathique et extraverti qu'on connait tous. Il a des tonnes d'amis et tout le monde l'aime. Il est sûr de lui, charismatique, séducteur...Tout ce que je ne suis pas. En fait, nous avons des personnalités complètement opposées. Je suis timide et je n'ai pas beaucoup d'amis. Je suis même prêt à admettre que je suis un peu bizarre. Je ne suis pas intéressé par le sport comme presque tout les autres gars. Moi, j'aime l'art. En soi, ce n'est pas ça qui me fait me sentir bizarre, mais plutôt le thème de mes œuvres, qui met mal à l'aise les gens autour de moi.
Et non, non, je ne dessine pas de la pornographie. Je dessine et invente des monstres, toutes sortes de monstres, des zombies aux aliens. Maintenant beaucoup de gens apprécient mon art, mais c'est parce qu'ils ne me connaissent pas personnellement. La plupart de mes amis et des membres de ma famille n'aiment pas l'objet de mes créations . Ils pensent que ça a une influence négative sur moi, qu'il est anormal de penser à ce genre de choses si souvent. Mais ne vous méprenez pas. Je ne suis pas une sorte de bête sanguinaire, de créature hostile, ou un membre d'une secte. J'aime juste les monstres. J'aime ce sentiment de "fausse peur", comme beaucoup d'autres gens. Évidemment que c'est amusant de sentir des frissons dans le dos...Quand c'est faux.
Une fois, j'ai demandé à Frankie pourquoi il continuait de vouloir être mon ami, et il m'a simplement dit "Tu es quelqu'un d'intéressant, plus que les autres." C'est ce que j'ai toujours admiré chez lui. Il accepte tout le monde, même moi. Il n'est pas comme tous ces gens qui essayent de me changer. Je suis son ami, avec mes défauts et tout le reste.
Lorsque nous sommes arrivés au chalet, c'était comme si ça sortait d'un rêve. C'était immense, avec plein de fenêtres et des meubles en bois ; c'était le pied. Nous n'avons pas perdu plus de temps. On a posé nos affaires en vitesse et pris le chemin du lac. Le soleil était encore assez haut dans le ciel, on aurait bien le temps d'en profiter avant la nuit. Bien sûr, j'avais apporté mon carnet de croquis, dans l'espoir d'avoir un peu d'inspiration quand je serais là-bas, tandis que Frankie avait juste emporté sa canne à pêche et un petit sac d'appâts.
Ça n'a pas été très difficile de trouver comment s'y rendre, et il ne nous a fallu qu'une trentaine de minutes pour aller du chalet au lac. Nous sommes restés assis là pendant un bon moment, parlant de tout et de rien, de musique et de filles (Frankie a fait presque toute la discussion, pas de surprise de ce côté-là). Au bout de quelques heures, nous étions tout les deux silencieux, profitant juste des bruits du lac et des oiseaux, et aussi du vent. Je m'étais installé dans un coin pour dessiner le monstre de "L'étrange créature du lac noir" pendant que mon ami pêchait. Après quelques heures de plus, le soleil a commencé à se coucher. Nous avons alors remballé nos affaires et commencé à marcher vers le chalet.
Environ cinq minutes après avoir entamé notre marche, j'ai réalisé que j'avais oublié un paquet de crayons de dessin sur la rive, alors j'ai dit à Frankie de continuer, et que je le rattraperais plus tard. Il semblait quelque peu réticent, car il commençait à faire sombre, et que c'était ma première fois hors du chalet. Il m'a charrié en disant que je n'aurais qu'à appeler les gardes forestiers si je me perdais. Nous avons tout les deux rigolé, puis nos chemins se sont séparés. Ça ne m'a pas pris longtemps pour retourner au lac, mais une fois là-bas, j'ai remarqué quelque chose d'intrigant.
J'ai lentement longé la rive en regardant attentivement le sol. Il y avait plusieurs traces de pas boueuses et humides allant du bord du lac jusqu'à la zone boisée derrière. C'était presque comme si quelqu'un, ou plutôt quelque chose avait rampé hors de l'eau puis jusqu'aux bois où Frankie et moi étions quelques minutes plus tôt. Je suis resté là pendant ce qui m'a semblé être une éternité avant de saisir mes crayons et de me remettre en marche sans plus tarder.
J'ai dit que j'aimais le sentiment de frisson dans mon dos, quand je savais que c'était faux. Ce n'était pas ce que je ressentais à cet instant. J'étais plus qu'un peu effrayé. La seule chose que je pouvais faire était de me convaincre qu'il y avait une explication logique, une qui n'incluait pas de monstres marins ou de meurtriers cachés dans la forêt. Je serrais fermement mes crayons et regardais prudemment autour de moi pour m'assurer que j'étais seul tout en marchant d'un bon pas sur le chemin du retour. C'est alors que j'ai commencé à entendre de l'agitation tout autour du sentier, des bruissements de feuilles et dans les buissons, des craquements de brindilles...Des bruits de pas et d'eau qui goutte.
J'ai couru. J'ai couru sur tout le chemin, et une fois arrivé, j'ai fermé et verrouillé la porte derrière moi, avant d'entreprendre de baisser tous les stores. Je m'agitais, mal à l'aise, regardant tour à tour les portes et les fenêtres, attendant que quelque chose se passe. J'ai sursauté quand j'ai senti une main se poser sur mon épaule. Je me suis un peu détendu lorsque j'ai compris que c'était Frankie.
Il avait un regard qui mêlait incompréhension et inquiétude. Au début je n'ai rien dit, j'arrivais à peine à reprendre mon souffle. Mais j'ai finalement expliqué à Frankie ce qui était arrivé, et il a affiché un sourire incrédule, "Tu te fais des films. C'était sûrement juste des loutres ou des ratons laveurs. Ils nettoient leurs pattes dans les lacs et les cours d'eau, c'estsûrement ça que t'as entendu ", m'a-t-il dit nonchalamment. Je me sentais à la fois soulagé et stupide. Je me suis dit que j'avais juste réagi de manière excessive, victime de mon imagination. J'ai donc fini par ne plus y penser. Nous avons dîné, regardé un peu la télé et nous sommes allés au lit.
J'ai fait un rêve cette nuit-là. Du moins, j'espère que c'en était un. Il y avait une créature qui se tenait au bout de mon lit et qui me fixait. Enfin, je pense qu'elle me regardait ; je ne parvenais pas à trouver ses yeux. Il y avait deux cavités creusées là d'où ses yeux avaient probablement disparus. Il était couvert de la tête aux pieds de ce qui ressemblait à un mélange d'algues et de cheveux. Son cou était caché par cette étrange substance, de sorte que ses larges épaules en étaient comme drapées. Il s'est penché dans une position anguleuse, posant ses mains mouillées sur le bord de mon lit. Le bout de ses doigts était coloré d'un noir sale. Ses ongles étaient fissurés et très longs, grattant le pied du lit en même temps qu'il se dirigeait vers le coin du matelas. Le parquet faisait un bruit étouffé à chacun de ses pas, qui le rapprochaient lentement de moi.
Je voulais crier, m'enfuir, ou me cacher, mais j'étais figé sur place. Je n'ai rien fait de plus que m'autoriser un regard furtif quand il a approché son corps massif de mon visage. De l'eau dégoulinait de son visage pour tomber sur ma tête et sur mes bras, accompagnée par quelques minuscules coléoptères noirs qui se tortillaient quand ils atterrissaient sur le lit. La créature a ouvert sa bouche sans lèvres, garnie de dents à demi déchaussées, jaunies et pleines de taches noires.
J'observais le goutte à goutte de l'eau tombant de sa mâchoire, suivi par la chute d'une de ses dents tachetée de noir en plein milieu de ma poitrine. Il a placé sa tête juste en face de la mienne et j'ai alors reconnu l'insupportable puanteur du tabac. Ça m'a retourné l'estomac. Tout était silencieux, les seuls sons étaient sa respiration laborieuse et mes propre battements de cœur. Mes yeux étaient écarquillés et je me sentais glacé, terrifié. J'avais beaucoup de mal à contenir ma peur. La chambre a commencé à tourner et ma vue est devenue embrumée et sombre. Ma respiration était faible et irrégulière.
Quelques secondes plus tard, mes yeux se sont révulsés et j'ai perdu connaissance. Mais je pourrais jurer que, dans ces derniers moments de flottement, j'ai distinctement entendu les mots "Tu es à moi, mon garçon" s'échapper grossièrement de sa gorge comme une bouffée de fumée.
Je me suis réveillé avec des sueurs froides ce matin-là. Je suis tombé du lit et je me suis appuyé contre le mur pour essayer de me calmer. C'était juste un rêve, juste un très mauvais rêve. Il devait être le résultat de tous ces films sur les monstres, n'est-ce pas ? Une fois calmé, je me suis rendu à la salle de bain pour prendre une longue douche avant d'aller prendre un petit déjeuner dans la cuisine.
Frankie était déjà en bas, en train de se faire des œufs et du bacon, d'après ce que je sentais, et franchement, des œufs et du bacon me semblaient être une assez bonne idée pour me remettre. Le soleil offrait une vue réconfortante quand je suis arrivé à la table de la cuisine. Lorsque Frankie a remarqué ma présence, il m'a adressé un rapide sourire avant de me demander : "Alors, tu as vu quelque chose de flippant ce matin ?"
J'ai froncé légèrement les sourcils. Je savais qu'il plaisantait, mais le souvenir de ce qui était arrivé cette nuit était encore trop frais dans mon esprit pour que je puisse l'ignorer complètement. J'ai haussé les épaules et ai réussi à lui adresser un petit sourire avant de ramasser mon matériel de dessin, pour m'aider à penser à autre chose. Frankie avait l'air déçu, comme s'il espérait que cette blague serait plus drôle, et il est retourné à ses œufs et son bacon. " T'en veux un peu?" m'a-t -il demandé. Je me suis empressé de répondre, en essayant de détendre l'atmosphère. "OUI, enfin! Je pensais que tu me poserais jamais la question! J'étais sur le point de mourir de faim !" On a éclaté de rire et commencé à se moquer l'un de l'autre à tour de rôle. C'était presque comme si les choses étaient revenues à la normale.
Dans ma distraction, j'avais dessiné quelque chose chose que j’espérais ne jamais avoir à revoir. Je n'avais pas remarqué jusqu'à ce que mon esquisse soit presque complètement terminée. Ces deux orbites vides qui hantaient mes rêves. J'ai immédiatement refermé mon carnet avant de le mettre de côté, dégouté. Comment avais-je pu dessiner ça sans même m'en rendre compte? L'art n'est pas une chose ou méthode irréfléchie ; vous devez savoir ce que vous êtes en train de dessiner pour obtenir un résultat correct. Alors... pourquoi j'aurais voulu dessiner ça? Mes yeux se sont posés sur ma main et j'ai remarqué quelque chose d'encore plus alarmant.
Le bout de mes doigts avait pris une teinte jaunâtre, accompagnée de petites taches noires entre mon index et mon majeur. J'ai d'abord pensé que c'était juste de l'encre, mais aucun de mes stylos ne fuyait. Comment diable mes doigts s'étaient-ils retrouvés comme ça ? Heureusement, Frankie avait fini de faire à manger avant que je ne me mette à trop y réfléchir.
Une fois notre repas fini, Frankie a suggéré que nous nous rendions au lac pour pêcher un peu plus, et peut-être même nager. Je n'étais pas très enthousiaste à l'idée d'y retourner, mais je voulais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour dépasser mes craintes, alors j'ai fini par accepter. Je me suis mis en maillot de bain, et j'en ai profité pour essayer de nettoyer les taches noires sur mes doigts. En vain. Ça ne voulait pas s'en aller. Je ne sais pas comment, mais j'ai réussi à me convaincre que c'était vraiment de l'encre et qu'un de mes stylos avait un problème. Je veux dire, c'est une explication convenable, non ? Par réflexe, j'ai pris mon carnet de croquis, qui était ouvert à une page vierge sur la table de la cuisine.
Je n'y ai pas accordé d'importance, pensant que Frankie avait dû y jeter un coup d’œil pendant que je m'habillais. En toute sincérité, je n'avais pas du tout prévu de nager, mais ce serait plus facile de refuser les propositions insistantes de Frankie au bord du lac qu'au chalet. Nous sommes donc partis ensemble une fois nos affaires réunies. Frankie semblait à l'aise dehors, mais je gardais un œil au cas où quelque chose d'étrange arriverait. Je ne pouvais pas ignorer le sentiment tenace que quelque chose clochait.
Tout semblait normal lorsque nous sommes arrivés sur la jetée. Le soleil était haut, le ciel bleu, le lac accueillant. Peut-être que tout ça était juste dans ma tête. Frankie était en extase quand il a vu le lac. Il s'est dépêché de poser les affaires qu'il avait emmenées, a retiré se chemise et a sauté dans l'eau. Il nageait, arborant un grand sourire, m'a regardé, puis m'a dit : "Viens, elle est bonne ! On fait la course jusqu'au milieu du lac et on revient, ok ?". Il m'a fait signe de le rejoindre, mais j'hésitais. J'étais encore inquiet, même si tout semblait parfaitement normal. "Peut-être un peu plus tard, j'ai quelques idées que je voudrais dessiner d'abord..."
Frankie a essayé une fois de plus de me convaincre, mais il a fini par aller nager seul, plus loin de la rive. Je me suis assis par terre et j'ai ouvert mon carnet de croquis, en feuilletant les pages à recherche de la dernière page utilisée. Quand je l'ai enfin trouvée, je me suis figé. Il y avait un dessin qui n'était pas là avant.
Je ne l'avais pas dessiné. Je sais que Frankie n'a pas pu le dessiner non plus. Ça ne pouvait pas être lui, j'avais tenu mon carnet pendant tout le trajet vers le lac. J'ai senti un frisson remonter le long de mon échine. Le dessin représentait un garçon assis au bord de l'eau, fixant un gros livre qui ressemblait à mon carnet, sauf qu'il y avait une immense silhouette sombre derrière lui. J'ai remarqué qu'une grosse ombre commençait lentement à me couvrir, moi et mon carnet.
Tout semblait bouger au ralenti. Je n'entendais plus du tout le chant des oiseaux, mais je pouvais entendre Frankie hurler mon nom. Il agitait ses mains dans les airs et criait comme pour me prévenir de quelque chose. Je n'arrivais pas vraiment à entendre ce qu'il disait, mais je pense que je le savais déjà. De l'eau coulait sur mon carnet et mes vêtements. L'odeur du tabac emplissait l'air. Je fixais l'eau avec crainte, jusqu'à voir lentement émerger ces fameuses orbites vides juste en face de moi. Mes yeux se sont écarquillés sous l'effet de la peur.
J'ai essayé de m'enfuir mais il a attrapé ma jambe et m'a entraîné vers le sol. Je me suis accroché au bord du lac mais il m'a tiré avec une telle force que je ne pouvais rien faire d'autre que me laisser aller. Il a commencé à me trainer vers la forêt. J'ai hurlé, lui ordonnant de me laisser partir, mais il ne m'a même pas adressé un regard. Je pouvais entendre ce qui ressemblait à un marmonement indistinct sortant de sa bouche. Il continuait de tirer avec force tandis que j'essayais de m'accrocher à tout ce que je pouvais. J'enfonçais mes mains et mes bras dans le sol jusqu'à ce qu'ils soient couverts de saleté, de coupures et de contusions, mais cela m'importait peu.
J'ai continué de pousser des hurlements, en espérant que quelqu'un m'entendrait, mais je n'ai pas eu cette chance. Soudain, une petite cabane est rentrée dans mon champ de vision. Elle avait l'air d'être abandonnée depuis plusieurs décennies. J'étais surpris que ça tienne encore debout ; on aurait dit qu'elle pouvait tomber en morceaux à tout moment. Je crois que c'était un vieil abri anti-cyclone. Il a ouvert la porte de sa main libre.
Il a lâché ma jambe et j'en ai immédiatement profité pour essayer de m'enfuir, mais il ne lui a fallu que quelques secondes pour m'attraper par l'épaule et me jeter dans la cave. Je suis tombé dans les escaliers et ma tête s'est cognée contre le sol. Je me suis assis là, les yeux rivés au plafond, pendant que le monde tanguait autour de moi. J'ai entendu la créature rire de sa voix éraillée et haletante tout en claquant les portes. Je suis tombé dans les pommes quelques minutes plus tard. Je ne sais pas combien de temps j'ai été inconscient, mais au moment où je me suis réveillé, il faisait noir.
J'éprouvais une douleur lancinante à la tête et je pouvais sentir une substance chaude ruisseler le long de mon visage et dans mes cheveux. J'ai essayé de m'asseoir, mais ça m'a fait me sentir encore plus mal. Tout continuait de bouger et je n'arrivais pas à garder mon équilibre. Mon poignet me faisait extrêmement mal, j'avais dû me le tordre quand on m'a jeté ici. Il y avait quelques bougies dans la salle qui diffusaient une lumière faible.
J'ai légèrement sursauté quand j'ai entendu un bruit de verre brisé par terre au-dessus de moi. Je distinguais des cris et d'autres bris de verre. Ma tête commençait à aller mieux, alors je me suis redressé et j'ai regardé en direction du plafond. Il y avait plus d'une voix - trois, pour être exact. L'une d'elles était rauque et colérique, les deux autres semblaient appartenir à des personnes un peu plus jeunes, un homme et une femme. Brusquement, j'ai entendu crier. Au même moment, j'ai aperçu une tache claire dans un coin du plancher au-dessus de moi.
J'ai senti une goutte d'un liquide chaud tomber sur ma joue. Je l'ai essuyée, et j'ai regardé ma main pour voir ce que c'était. J'ai été horrifié de voir le liquide rouge étalé dans ma paume et j'ai rapidement rampé hors d'atteinte d'autres gouttes. Je devais sortir de cette cave tout de suite ! J'étais sur le point de rejoindre la porte, quand j'ai vu quelqu'un assis à une table, à côté du mur.
Il avait l'air peiné, la tête appuyée sur le bout de ses doigts. Il me regardait avec une expression qui exprimait des années de malheurs. Au milieu de la chemise du jeune homme se trouvait une large blessure par balle entourée par une tache de sang humide. Il y avait également des traces de sang sur son visage et son épaule. Ses cheveux et ses yeux étaient aussi noirs que du charbon et sa peau aussi blanche que du papier. Il me ressemblait beaucoup, à l'exception que ses vêtements étaient du style de ceux portés dans les années 1900.
Il était habillé d'une chemise blanche avec un long pantalon brun, ainsi que de fines bretelles et des chaussures noires très habillées. "Il m'a mis ici après avoir tiré sur moi, son propre fils. C'était avant qu'il décide de jeter mon corps dans le lac." Il a tripoté ses mains un instant avant de reprendre la parole. " Il a toujours été très déçu par moi, il me blâmait pour son addiction à la boisson et à la cigarette, comme si j'en étais la cause. Mais je pense qu'il se sentait juste seul, et qu'il avait peur que je l'abandonne comme ma mère l'avait fait. Elle est morte quand j'étais encore jeune, et il n'a plus jamais été le même depuis."
Il a regardé le plafond avec un regard si froid qu'il aurait pu geler mon âme. "Je suppose qu'il a pensé qu'il pourrait me faire rester. Après tout, tu ne peux pas t'en aller si tu es mort, pas vrai ? Mais j'aurais voulu voir l'expression sur son visage quand il est tombé dedans à son tour, et que, trop ivre, il n'a pas pu se sauver." Son visage s'est de nouveau assombri, plombé par sa propre solitude et ses regrets.
"J'étais sur le point d'épouser la plus belle femme que j'avais jamais vu. Son sourire aurait pu faire fondre la surface de Neptune tant il était chaleureux. Elle était mon soleil, la lumière de ma vie... Et il l'a tuée aussi." Un bruit s'est alors fait entendre à l'étage au dessus. Il m'a regardé d'un air grave. "Vous ne devriez pas être ici. Vous devez sortir d'ici tant que vous le pouvez encore. Il va vous tuer, comme ma fiancée et moi. Vous devez vous réveiller immédiatement !"
Sa voix devenait confuse. Comme tout le reste. Tout était noir et ma tête s'est mise à vibrer. Je pouvais néanmoins entendre une voix familière au loin. Je l'ai entendu de plus en plus fort, jusqu'à ouvrir les yeux une fois de plus. "Nick! Nick! Réveille-toi! Oh mon dieu!" Ma tête vibrait encore et j'essayais de donner un sens à ce qui se trouvait autour de moi. De la lumière entrait de la porte ouverte de la cave. Elle était orange pâle, ça devait être le soir.
Frankie était accroupi à côté de moi et me secouait par les épaules. Il balayait frénétiquement la pièce du regard et essayait de me relever.
"Nous devons partir maintenant! Tu peux marcher ?" J'ai faiblement hoché la tête. Il n'y avait pas moyen que je reste là plus longtemps, alors j'ai ignoré ma tête qui me faisait toujours souffrir. Il m'a aidé à me remettre sur pieds et j'ai légèrement trébuché, mais j'ai tout de même réussi à garder l'équilibre. C'est là que nous avons entendu des pas venant de l'étage.
Frankie m'a aussitôt tiré vers le haut des escaliers de la cave et nous nous sommes retrouvés dans la forêt. Une fois là-bas, je crois que l'adrénaline m'a foutu un sacré coup de fouet, car je me sentais assez bien pour marcher et courir tout seul. On a tous les deux commencé à courir. J'ai regardé derrière et j'ai aperçu du coin de l’œil le jeune homme que j'avais vu dans mon rêve, debout devant la maison, qui nous regardait partir.
Nous courions pour sauver nos vies, mais avec ma blessure, je trouvais difficile de suivre Frankie qui avait disparu dans le feuillage devant moi. Quand je suis arrivé au chalet, Frankie était introuvable. Je criais son nom, mais n'obtenais pas de réponse. J'ai boité vers le côté du chalet où était le garage, et je l'ai trouvé vide. Pas de voiture.
J'ai senti mon cœur manquer un battement. J'entendais les pas clapotants dans la forêt derrière, venant de la vieille cabane.
J'ai reculé de dépit en voyant émerger la sinistre figure hors de la forêt et se diriger vers moi. Dans un mouvement convulsif, son visage s'est déformé en un sourire crispé et affreusement malsain. " J-E T A-I- T-R-O-U-V-É ", a-t-il soufflé lentement.
Comme sorti de nulle part, j'ai entendu un bruit de klaxon de voiture s'approcher de l'allée. Frankie a arrêté la voiture avec un bruit strident et m'a crié par la fenêtre : " MONTE!".
J'ai sauté à l'intérieur et on a filé au loin, loin de cette effrayante cabane, loin des esprits. On a continué de rouler sans s'arrêter jusqu'à ce que nous soyons arrivés en ville, où nous sommes passés par l'hôpital et le poste de police. Nous n'avons évidemment rien dit sur la créature sans yeux, ni sur les fantômes. Nous leur avons simplement dit qu'un homme fou nous avait suivi et attaqué, et qu'il vivait dans cette cabane pas loin de notre chalet.
Ils ont visité l'endroit mais n'ont trouvé ni homme, ni créature démoniaque. Ils ont cependant démoli la cabane qu'ils jugeaient dangereuse pour le public en raison de sa vétusté. Ils ont aussi mené des recherches dans le chalet pour trouver des indices, et ont trouvé un objet particulier dans ma chambre. Cachée dans les couvertures de mon lit, il y avait une petite dent tachée de noir qu'ils ont gardée comme la seule et unique preuve des incidents du chalet.
Frankie et moi avons profité de l'enquête pour retourner chercher nos affaires. Nous étions tout les deux mal à l'aise au début, mais je me suis dit que tout irait bien avec un groupe de policiers armés pour nous accompagner. Rien qui sorte de l'ordinaire n'est arrivé quand nous y étions. J'espère que la destruction de la cabane a fait partir la créature, l'esprit, ou peu importe ce que c'était, ainsi que les personnes qu'il a tuées.
Il m'a fallu une éternité pour avoir le courage d'ouvrir à nouveau mon carnet de dessins. À ma grande surprise, tout les dessins de la créature avaient disparu en même temps que les taches noires et jaunes qui étaient sur mes doigts. Ça m'a pris du temps avant de me remettre au dessin, mais au moins, je vais avoir de la matière à travailler maintenant.
Frankie et moi sommes amis depuis que nous sommes très jeunes, et même si en grandissant nous avons développé des personnalités très différentes, nous sommes toujours restés en contact. Frankie est ce genre de mec sympathique et extraverti qu'on connait tous. Il a des tonnes d'amis et tout le monde l'aime. Il est sûr de lui, charismatique, séducteur...Tout ce que je ne suis pas. En fait, nous avons des personnalités complètement opposées. Je suis timide et je n'ai pas beaucoup d'amis. Je suis même prêt à admettre que je suis un peu bizarre. Je ne suis pas intéressé par le sport comme presque tout les autres gars. Moi, j'aime l'art. En soi, ce n'est pas ça qui me fait me sentir bizarre, mais plutôt le thème de mes œuvres, qui met mal à l'aise les gens autour de moi.
Et non, non, je ne dessine pas de la pornographie. Je dessine et invente des monstres, toutes sortes de monstres, des zombies aux aliens. Maintenant beaucoup de gens apprécient mon art, mais c'est parce qu'ils ne me connaissent pas personnellement. La plupart de mes amis et des membres de ma famille n'aiment pas l'objet de mes créations . Ils pensent que ça a une influence négative sur moi, qu'il est anormal de penser à ce genre de choses si souvent. Mais ne vous méprenez pas. Je ne suis pas une sorte de bête sanguinaire, de créature hostile, ou un membre d'une secte. J'aime juste les monstres. J'aime ce sentiment de "fausse peur", comme beaucoup d'autres gens. Évidemment que c'est amusant de sentir des frissons dans le dos...Quand c'est faux.
Une fois, j'ai demandé à Frankie pourquoi il continuait de vouloir être mon ami, et il m'a simplement dit "Tu es quelqu'un d'intéressant, plus que les autres." C'est ce que j'ai toujours admiré chez lui. Il accepte tout le monde, même moi. Il n'est pas comme tous ces gens qui essayent de me changer. Je suis son ami, avec mes défauts et tout le reste.
Lorsque nous sommes arrivés au chalet, c'était comme si ça sortait d'un rêve. C'était immense, avec plein de fenêtres et des meubles en bois ; c'était le pied. Nous n'avons pas perdu plus de temps. On a posé nos affaires en vitesse et pris le chemin du lac. Le soleil était encore assez haut dans le ciel, on aurait bien le temps d'en profiter avant la nuit. Bien sûr, j'avais apporté mon carnet de croquis, dans l'espoir d'avoir un peu d'inspiration quand je serais là-bas, tandis que Frankie avait juste emporté sa canne à pêche et un petit sac d'appâts.
Ça n'a pas été très difficile de trouver comment s'y rendre, et il ne nous a fallu qu'une trentaine de minutes pour aller du chalet au lac. Nous sommes restés assis là pendant un bon moment, parlant de tout et de rien, de musique et de filles (Frankie a fait presque toute la discussion, pas de surprise de ce côté-là). Au bout de quelques heures, nous étions tout les deux silencieux, profitant juste des bruits du lac et des oiseaux, et aussi du vent. Je m'étais installé dans un coin pour dessiner le monstre de "L'étrange créature du lac noir" pendant que mon ami pêchait. Après quelques heures de plus, le soleil a commencé à se coucher. Nous avons alors remballé nos affaires et commencé à marcher vers le chalet.
Environ cinq minutes après avoir entamé notre marche, j'ai réalisé que j'avais oublié un paquet de crayons de dessin sur la rive, alors j'ai dit à Frankie de continuer, et que je le rattraperais plus tard. Il semblait quelque peu réticent, car il commençait à faire sombre, et que c'était ma première fois hors du chalet. Il m'a charrié en disant que je n'aurais qu'à appeler les gardes forestiers si je me perdais. Nous avons tout les deux rigolé, puis nos chemins se sont séparés. Ça ne m'a pas pris longtemps pour retourner au lac, mais une fois là-bas, j'ai remarqué quelque chose d'intrigant.
J'ai lentement longé la rive en regardant attentivement le sol. Il y avait plusieurs traces de pas boueuses et humides allant du bord du lac jusqu'à la zone boisée derrière. C'était presque comme si quelqu'un, ou plutôt quelque chose avait rampé hors de l'eau puis jusqu'aux bois où Frankie et moi étions quelques minutes plus tôt. Je suis resté là pendant ce qui m'a semblé être une éternité avant de saisir mes crayons et de me remettre en marche sans plus tarder.
J'ai dit que j'aimais le sentiment de frisson dans mon dos, quand je savais que c'était faux. Ce n'était pas ce que je ressentais à cet instant. J'étais plus qu'un peu effrayé. La seule chose que je pouvais faire était de me convaincre qu'il y avait une explication logique, une qui n'incluait pas de monstres marins ou de meurtriers cachés dans la forêt. Je serrais fermement mes crayons et regardais prudemment autour de moi pour m'assurer que j'étais seul tout en marchant d'un bon pas sur le chemin du retour. C'est alors que j'ai commencé à entendre de l'agitation tout autour du sentier, des bruissements de feuilles et dans les buissons, des craquements de brindilles...Des bruits de pas et d'eau qui goutte.
J'ai couru. J'ai couru sur tout le chemin, et une fois arrivé, j'ai fermé et verrouillé la porte derrière moi, avant d'entreprendre de baisser tous les stores. Je m'agitais, mal à l'aise, regardant tour à tour les portes et les fenêtres, attendant que quelque chose se passe. J'ai sursauté quand j'ai senti une main se poser sur mon épaule. Je me suis un peu détendu lorsque j'ai compris que c'était Frankie.
Il avait un regard qui mêlait incompréhension et inquiétude. Au début je n'ai rien dit, j'arrivais à peine à reprendre mon souffle. Mais j'ai finalement expliqué à Frankie ce qui était arrivé, et il a affiché un sourire incrédule, "Tu te fais des films. C'était sûrement juste des loutres ou des ratons laveurs. Ils nettoient leurs pattes dans les lacs et les cours d'eau, c'estsûrement ça que t'as entendu ", m'a-t-il dit nonchalamment. Je me sentais à la fois soulagé et stupide. Je me suis dit que j'avais juste réagi de manière excessive, victime de mon imagination. J'ai donc fini par ne plus y penser. Nous avons dîné, regardé un peu la télé et nous sommes allés au lit.
J'ai fait un rêve cette nuit-là. Du moins, j'espère que c'en était un. Il y avait une créature qui se tenait au bout de mon lit et qui me fixait. Enfin, je pense qu'elle me regardait ; je ne parvenais pas à trouver ses yeux. Il y avait deux cavités creusées là d'où ses yeux avaient probablement disparus. Il était couvert de la tête aux pieds de ce qui ressemblait à un mélange d'algues et de cheveux. Son cou était caché par cette étrange substance, de sorte que ses larges épaules en étaient comme drapées. Il s'est penché dans une position anguleuse, posant ses mains mouillées sur le bord de mon lit. Le bout de ses doigts était coloré d'un noir sale. Ses ongles étaient fissurés et très longs, grattant le pied du lit en même temps qu'il se dirigeait vers le coin du matelas. Le parquet faisait un bruit étouffé à chacun de ses pas, qui le rapprochaient lentement de moi.
Je voulais crier, m'enfuir, ou me cacher, mais j'étais figé sur place. Je n'ai rien fait de plus que m'autoriser un regard furtif quand il a approché son corps massif de mon visage. De l'eau dégoulinait de son visage pour tomber sur ma tête et sur mes bras, accompagnée par quelques minuscules coléoptères noirs qui se tortillaient quand ils atterrissaient sur le lit. La créature a ouvert sa bouche sans lèvres, garnie de dents à demi déchaussées, jaunies et pleines de taches noires.
J'observais le goutte à goutte de l'eau tombant de sa mâchoire, suivi par la chute d'une de ses dents tachetée de noir en plein milieu de ma poitrine. Il a placé sa tête juste en face de la mienne et j'ai alors reconnu l'insupportable puanteur du tabac. Ça m'a retourné l'estomac. Tout était silencieux, les seuls sons étaient sa respiration laborieuse et mes propre battements de cœur. Mes yeux étaient écarquillés et je me sentais glacé, terrifié. J'avais beaucoup de mal à contenir ma peur. La chambre a commencé à tourner et ma vue est devenue embrumée et sombre. Ma respiration était faible et irrégulière.
Quelques secondes plus tard, mes yeux se sont révulsés et j'ai perdu connaissance. Mais je pourrais jurer que, dans ces derniers moments de flottement, j'ai distinctement entendu les mots "Tu es à moi, mon garçon" s'échapper grossièrement de sa gorge comme une bouffée de fumée.
Je me suis réveillé avec des sueurs froides ce matin-là. Je suis tombé du lit et je me suis appuyé contre le mur pour essayer de me calmer. C'était juste un rêve, juste un très mauvais rêve. Il devait être le résultat de tous ces films sur les monstres, n'est-ce pas ? Une fois calmé, je me suis rendu à la salle de bain pour prendre une longue douche avant d'aller prendre un petit déjeuner dans la cuisine.
Frankie était déjà en bas, en train de se faire des œufs et du bacon, d'après ce que je sentais, et franchement, des œufs et du bacon me semblaient être une assez bonne idée pour me remettre. Le soleil offrait une vue réconfortante quand je suis arrivé à la table de la cuisine. Lorsque Frankie a remarqué ma présence, il m'a adressé un rapide sourire avant de me demander : "Alors, tu as vu quelque chose de flippant ce matin ?"
J'ai froncé légèrement les sourcils. Je savais qu'il plaisantait, mais le souvenir de ce qui était arrivé cette nuit était encore trop frais dans mon esprit pour que je puisse l'ignorer complètement. J'ai haussé les épaules et ai réussi à lui adresser un petit sourire avant de ramasser mon matériel de dessin, pour m'aider à penser à autre chose. Frankie avait l'air déçu, comme s'il espérait que cette blague serait plus drôle, et il est retourné à ses œufs et son bacon. " T'en veux un peu?" m'a-t -il demandé. Je me suis empressé de répondre, en essayant de détendre l'atmosphère. "OUI, enfin! Je pensais que tu me poserais jamais la question! J'étais sur le point de mourir de faim !" On a éclaté de rire et commencé à se moquer l'un de l'autre à tour de rôle. C'était presque comme si les choses étaient revenues à la normale.
Dans ma distraction, j'avais dessiné quelque chose chose que j’espérais ne jamais avoir à revoir. Je n'avais pas remarqué jusqu'à ce que mon esquisse soit presque complètement terminée. Ces deux orbites vides qui hantaient mes rêves. J'ai immédiatement refermé mon carnet avant de le mettre de côté, dégouté. Comment avais-je pu dessiner ça sans même m'en rendre compte? L'art n'est pas une chose ou méthode irréfléchie ; vous devez savoir ce que vous êtes en train de dessiner pour obtenir un résultat correct. Alors... pourquoi j'aurais voulu dessiner ça? Mes yeux se sont posés sur ma main et j'ai remarqué quelque chose d'encore plus alarmant.
Le bout de mes doigts avait pris une teinte jaunâtre, accompagnée de petites taches noires entre mon index et mon majeur. J'ai d'abord pensé que c'était juste de l'encre, mais aucun de mes stylos ne fuyait. Comment diable mes doigts s'étaient-ils retrouvés comme ça ? Heureusement, Frankie avait fini de faire à manger avant que je ne me mette à trop y réfléchir.
Une fois notre repas fini, Frankie a suggéré que nous nous rendions au lac pour pêcher un peu plus, et peut-être même nager. Je n'étais pas très enthousiaste à l'idée d'y retourner, mais je voulais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour dépasser mes craintes, alors j'ai fini par accepter. Je me suis mis en maillot de bain, et j'en ai profité pour essayer de nettoyer les taches noires sur mes doigts. En vain. Ça ne voulait pas s'en aller. Je ne sais pas comment, mais j'ai réussi à me convaincre que c'était vraiment de l'encre et qu'un de mes stylos avait un problème. Je veux dire, c'est une explication convenable, non ? Par réflexe, j'ai pris mon carnet de croquis, qui était ouvert à une page vierge sur la table de la cuisine.
Je n'y ai pas accordé d'importance, pensant que Frankie avait dû y jeter un coup d’œil pendant que je m'habillais. En toute sincérité, je n'avais pas du tout prévu de nager, mais ce serait plus facile de refuser les propositions insistantes de Frankie au bord du lac qu'au chalet. Nous sommes donc partis ensemble une fois nos affaires réunies. Frankie semblait à l'aise dehors, mais je gardais un œil au cas où quelque chose d'étrange arriverait. Je ne pouvais pas ignorer le sentiment tenace que quelque chose clochait.
Tout semblait normal lorsque nous sommes arrivés sur la jetée. Le soleil était haut, le ciel bleu, le lac accueillant. Peut-être que tout ça était juste dans ma tête. Frankie était en extase quand il a vu le lac. Il s'est dépêché de poser les affaires qu'il avait emmenées, a retiré se chemise et a sauté dans l'eau. Il nageait, arborant un grand sourire, m'a regardé, puis m'a dit : "Viens, elle est bonne ! On fait la course jusqu'au milieu du lac et on revient, ok ?". Il m'a fait signe de le rejoindre, mais j'hésitais. J'étais encore inquiet, même si tout semblait parfaitement normal. "Peut-être un peu plus tard, j'ai quelques idées que je voudrais dessiner d'abord..."
Frankie a essayé une fois de plus de me convaincre, mais il a fini par aller nager seul, plus loin de la rive. Je me suis assis par terre et j'ai ouvert mon carnet de croquis, en feuilletant les pages à recherche de la dernière page utilisée. Quand je l'ai enfin trouvée, je me suis figé. Il y avait un dessin qui n'était pas là avant.
Je ne l'avais pas dessiné. Je sais que Frankie n'a pas pu le dessiner non plus. Ça ne pouvait pas être lui, j'avais tenu mon carnet pendant tout le trajet vers le lac. J'ai senti un frisson remonter le long de mon échine. Le dessin représentait un garçon assis au bord de l'eau, fixant un gros livre qui ressemblait à mon carnet, sauf qu'il y avait une immense silhouette sombre derrière lui. J'ai remarqué qu'une grosse ombre commençait lentement à me couvrir, moi et mon carnet.
Tout semblait bouger au ralenti. Je n'entendais plus du tout le chant des oiseaux, mais je pouvais entendre Frankie hurler mon nom. Il agitait ses mains dans les airs et criait comme pour me prévenir de quelque chose. Je n'arrivais pas vraiment à entendre ce qu'il disait, mais je pense que je le savais déjà. De l'eau coulait sur mon carnet et mes vêtements. L'odeur du tabac emplissait l'air. Je fixais l'eau avec crainte, jusqu'à voir lentement émerger ces fameuses orbites vides juste en face de moi. Mes yeux se sont écarquillés sous l'effet de la peur.
J'ai essayé de m'enfuir mais il a attrapé ma jambe et m'a entraîné vers le sol. Je me suis accroché au bord du lac mais il m'a tiré avec une telle force que je ne pouvais rien faire d'autre que me laisser aller. Il a commencé à me trainer vers la forêt. J'ai hurlé, lui ordonnant de me laisser partir, mais il ne m'a même pas adressé un regard. Je pouvais entendre ce qui ressemblait à un marmonement indistinct sortant de sa bouche. Il continuait de tirer avec force tandis que j'essayais de m'accrocher à tout ce que je pouvais. J'enfonçais mes mains et mes bras dans le sol jusqu'à ce qu'ils soient couverts de saleté, de coupures et de contusions, mais cela m'importait peu.
J'ai continué de pousser des hurlements, en espérant que quelqu'un m'entendrait, mais je n'ai pas eu cette chance. Soudain, une petite cabane est rentrée dans mon champ de vision. Elle avait l'air d'être abandonnée depuis plusieurs décennies. J'étais surpris que ça tienne encore debout ; on aurait dit qu'elle pouvait tomber en morceaux à tout moment. Je crois que c'était un vieil abri anti-cyclone. Il a ouvert la porte de sa main libre.
Il a lâché ma jambe et j'en ai immédiatement profité pour essayer de m'enfuir, mais il ne lui a fallu que quelques secondes pour m'attraper par l'épaule et me jeter dans la cave. Je suis tombé dans les escaliers et ma tête s'est cognée contre le sol. Je me suis assis là, les yeux rivés au plafond, pendant que le monde tanguait autour de moi. J'ai entendu la créature rire de sa voix éraillée et haletante tout en claquant les portes. Je suis tombé dans les pommes quelques minutes plus tard. Je ne sais pas combien de temps j'ai été inconscient, mais au moment où je me suis réveillé, il faisait noir.
J'éprouvais une douleur lancinante à la tête et je pouvais sentir une substance chaude ruisseler le long de mon visage et dans mes cheveux. J'ai essayé de m'asseoir, mais ça m'a fait me sentir encore plus mal. Tout continuait de bouger et je n'arrivais pas à garder mon équilibre. Mon poignet me faisait extrêmement mal, j'avais dû me le tordre quand on m'a jeté ici. Il y avait quelques bougies dans la salle qui diffusaient une lumière faible.
J'ai légèrement sursauté quand j'ai entendu un bruit de verre brisé par terre au-dessus de moi. Je distinguais des cris et d'autres bris de verre. Ma tête commençait à aller mieux, alors je me suis redressé et j'ai regardé en direction du plafond. Il y avait plus d'une voix - trois, pour être exact. L'une d'elles était rauque et colérique, les deux autres semblaient appartenir à des personnes un peu plus jeunes, un homme et une femme. Brusquement, j'ai entendu crier. Au même moment, j'ai aperçu une tache claire dans un coin du plancher au-dessus de moi.
J'ai senti une goutte d'un liquide chaud tomber sur ma joue. Je l'ai essuyée, et j'ai regardé ma main pour voir ce que c'était. J'ai été horrifié de voir le liquide rouge étalé dans ma paume et j'ai rapidement rampé hors d'atteinte d'autres gouttes. Je devais sortir de cette cave tout de suite ! J'étais sur le point de rejoindre la porte, quand j'ai vu quelqu'un assis à une table, à côté du mur.
Il avait l'air peiné, la tête appuyée sur le bout de ses doigts. Il me regardait avec une expression qui exprimait des années de malheurs. Au milieu de la chemise du jeune homme se trouvait une large blessure par balle entourée par une tache de sang humide. Il y avait également des traces de sang sur son visage et son épaule. Ses cheveux et ses yeux étaient aussi noirs que du charbon et sa peau aussi blanche que du papier. Il me ressemblait beaucoup, à l'exception que ses vêtements étaient du style de ceux portés dans les années 1900.
Il était habillé d'une chemise blanche avec un long pantalon brun, ainsi que de fines bretelles et des chaussures noires très habillées. "Il m'a mis ici après avoir tiré sur moi, son propre fils. C'était avant qu'il décide de jeter mon corps dans le lac." Il a tripoté ses mains un instant avant de reprendre la parole. " Il a toujours été très déçu par moi, il me blâmait pour son addiction à la boisson et à la cigarette, comme si j'en étais la cause. Mais je pense qu'il se sentait juste seul, et qu'il avait peur que je l'abandonne comme ma mère l'avait fait. Elle est morte quand j'étais encore jeune, et il n'a plus jamais été le même depuis."
Il a regardé le plafond avec un regard si froid qu'il aurait pu geler mon âme. "Je suppose qu'il a pensé qu'il pourrait me faire rester. Après tout, tu ne peux pas t'en aller si tu es mort, pas vrai ? Mais j'aurais voulu voir l'expression sur son visage quand il est tombé dedans à son tour, et que, trop ivre, il n'a pas pu se sauver." Son visage s'est de nouveau assombri, plombé par sa propre solitude et ses regrets.
"J'étais sur le point d'épouser la plus belle femme que j'avais jamais vu. Son sourire aurait pu faire fondre la surface de Neptune tant il était chaleureux. Elle était mon soleil, la lumière de ma vie... Et il l'a tuée aussi." Un bruit s'est alors fait entendre à l'étage au dessus. Il m'a regardé d'un air grave. "Vous ne devriez pas être ici. Vous devez sortir d'ici tant que vous le pouvez encore. Il va vous tuer, comme ma fiancée et moi. Vous devez vous réveiller immédiatement !"
Sa voix devenait confuse. Comme tout le reste. Tout était noir et ma tête s'est mise à vibrer. Je pouvais néanmoins entendre une voix familière au loin. Je l'ai entendu de plus en plus fort, jusqu'à ouvrir les yeux une fois de plus. "Nick! Nick! Réveille-toi! Oh mon dieu!" Ma tête vibrait encore et j'essayais de donner un sens à ce qui se trouvait autour de moi. De la lumière entrait de la porte ouverte de la cave. Elle était orange pâle, ça devait être le soir.
Frankie était accroupi à côté de moi et me secouait par les épaules. Il balayait frénétiquement la pièce du regard et essayait de me relever.
"Nous devons partir maintenant! Tu peux marcher ?" J'ai faiblement hoché la tête. Il n'y avait pas moyen que je reste là plus longtemps, alors j'ai ignoré ma tête qui me faisait toujours souffrir. Il m'a aidé à me remettre sur pieds et j'ai légèrement trébuché, mais j'ai tout de même réussi à garder l'équilibre. C'est là que nous avons entendu des pas venant de l'étage.
Frankie m'a aussitôt tiré vers le haut des escaliers de la cave et nous nous sommes retrouvés dans la forêt. Une fois là-bas, je crois que l'adrénaline m'a foutu un sacré coup de fouet, car je me sentais assez bien pour marcher et courir tout seul. On a tous les deux commencé à courir. J'ai regardé derrière et j'ai aperçu du coin de l’œil le jeune homme que j'avais vu dans mon rêve, debout devant la maison, qui nous regardait partir.
Nous courions pour sauver nos vies, mais avec ma blessure, je trouvais difficile de suivre Frankie qui avait disparu dans le feuillage devant moi. Quand je suis arrivé au chalet, Frankie était introuvable. Je criais son nom, mais n'obtenais pas de réponse. J'ai boité vers le côté du chalet où était le garage, et je l'ai trouvé vide. Pas de voiture.
J'ai senti mon cœur manquer un battement. J'entendais les pas clapotants dans la forêt derrière, venant de la vieille cabane.
J'ai reculé de dépit en voyant émerger la sinistre figure hors de la forêt et se diriger vers moi. Dans un mouvement convulsif, son visage s'est déformé en un sourire crispé et affreusement malsain. " J-E T A-I- T-R-O-U-V-É ", a-t-il soufflé lentement.
Comme sorti de nulle part, j'ai entendu un bruit de klaxon de voiture s'approcher de l'allée. Frankie a arrêté la voiture avec un bruit strident et m'a crié par la fenêtre : " MONTE!".
J'ai sauté à l'intérieur et on a filé au loin, loin de cette effrayante cabane, loin des esprits. On a continué de rouler sans s'arrêter jusqu'à ce que nous soyons arrivés en ville, où nous sommes passés par l'hôpital et le poste de police. Nous n'avons évidemment rien dit sur la créature sans yeux, ni sur les fantômes. Nous leur avons simplement dit qu'un homme fou nous avait suivi et attaqué, et qu'il vivait dans cette cabane pas loin de notre chalet.
Ils ont visité l'endroit mais n'ont trouvé ni homme, ni créature démoniaque. Ils ont cependant démoli la cabane qu'ils jugeaient dangereuse pour le public en raison de sa vétusté. Ils ont aussi mené des recherches dans le chalet pour trouver des indices, et ont trouvé un objet particulier dans ma chambre. Cachée dans les couvertures de mon lit, il y avait une petite dent tachée de noir qu'ils ont gardée comme la seule et unique preuve des incidents du chalet.
Frankie et moi avons profité de l'enquête pour retourner chercher nos affaires. Nous étions tout les deux mal à l'aise au début, mais je me suis dit que tout irait bien avec un groupe de policiers armés pour nous accompagner. Rien qui sorte de l'ordinaire n'est arrivé quand nous y étions. J'espère que la destruction de la cabane a fait partir la créature, l'esprit, ou peu importe ce que c'était, ainsi que les personnes qu'il a tuées.
Il m'a fallu une éternité pour avoir le courage d'ouvrir à nouveau mon carnet de dessins. À ma grande surprise, tout les dessins de la créature avaient disparu en même temps que les taches noires et jaunes qui étaient sur mes doigts. Ça m'a pris du temps avant de me remettre au dessin, mais au moins, je vais avoir de la matière à travailler maintenant.
Traduction : Antinotice
Texte original ici
Comment j'ai trop aimé !!!!! ** J'aime trop ce genre de Pasta !!!! ** Je n'ai même pas remarqué que je l''avais terminé xD
RépondreSupprimerLeana ta soeur elle s appelle mar
SupprimerIl faudrais corriger la faute au début car "un peur d'air frais".... XD
RépondreSupprimermais ça fait peur l'air frais :noel:
SupprimerHa oui ! L'air frais pourrais nous tuer, nous détruire c'est vrai... XD
SupprimerIl y a beaucoup plus de fautes que ça...
SupprimerDans mon top 3 des creepys.
RépondreSupprimerJ'ai pas compris xD
RépondreSupprimer>Nick est introverti, avec peu d'amis, il aime dessiner des monstres et des choses étranges
Supprimer>Frankie est l'opposé total de sa personnalité, sociable, séducteur, etc
>Ils sont quand même amis depuis longtemps et décident de passer les vacances ensemble
>Ils vont au chalet du père de Frankie
>Ils vont au lac près du chalet
>Ils y passent du temps puis décident de rentrer alors que le soleil commence à se coucher
>Nick (le narrateur) se rend compte qu'il a oublié son carnet de dessins au bord du lac
>En y retournant il remarque des traces de pas qui viennent du lac (quelqu'un/quelque chose qui en est sorti très récemment)
>En rentrant seul (puisque Frankie est rentré de son côté pendant que Nick récupérait son carnet) il entend des bruits
>enough_shit_for_today.png
>Il flippe et court jusqu'au chalet
>Quand il rentre, Frankie le rassure, ça le calme et il se dit que les pas étaient sûrement des loutres sortant du lac, et les bruits, des animaux de la forêt (ou peu importe en gros il se dit que c'était rien quoi)
>La nuit il "cauchemarde" (guillemets car en réalité la scène s'est vraiment produite) d'un monstre boueux, trempé et puant le tabac, qui monte sur son lit et lui dis "Tu es à moi", laissant tomber une dent noire tâchée par le tabac dans son lit
>Le lendemain il flippe encore de son cauchemar mais Frankie le rassure encore
>Il reprend son carnet de dessins, commence à gribouiller sans penser à une idée particulière
>Il se rend compte qu'il a dessiné le monstre de la nuit précédente
>Il ferme son carnet, dégoûté parce qu'il vient de dessiner
>Frankie et lui décident finalement de retourner au lac
>Frankie part nager, seul, après que Nick ait décliné ses propositions
...
...
Supprimer>Nick prend son carnet pour dessiner, mais se rend compte qu'il y a un dessin qui n'était ni de lui ni de Frankie : un garçon assis au bord d'un lac (lui) avec une créature penchée derrière lui (le monstre)
>Au même moment, il voit Frankie essayer de le prévenir de quelque chose, ainsi qu'une ombre qui se dresse derrière lui
>Il réalise que le dessin décrivait précisément cette situation et que le monstre est derrière lui
>tne_shit_is_real.jpg
>Il se fait traîner violemment par le monstre dans la forêt, même s'il essaie de se débattre sous le regard impuissant de Frankie
>Le monstre le traîne jusque dans une vieille cabane dans la forêt
>Il le jette dans une cave
>Nick perd connaissance
>A son réveil il entend trois voix venant d'au dessus de lui (rez-de-chaussée)
>Il reçoit du sang venant du rez-de-chaussée
>Il remarque un homme pâle et sale dans le coin de la pièce
...
>L'homme lui explique qu'il est le fils du monstre, que son père (le monstre si tu suis toujours donc) lui reprochait son addiction au tabac et à l'alcool, addiction qu'il tenait de son père (on le comprend quand il dit "Il me blâmait pour mes addictions, comme si j'en étais la cause", sous-entendu son père en est la cause)
Supprimer>Il lui dit également que son père l'a plus tard tué lui ainsi que sa petite amie, et qu'il l'a jeté dans le lac, mais que, étant ivre à ce moment-là, il s'est lui aussi noyé (le fait qu'il soit ivre confirme que son père buvait, le fait que le monstre aka son père sente le tabac confirme qu'il fumait également, voilà comment on déduit que "comme si j'en étais la cause" désigne son père)>(Les voix entendus plus haut étaient sûrement celles du père, de l'homme et de la petite amie en train de se disputer, ainsi que leur sang)
>L'homme dit finalement à Nick qu'il doit se réveiller
>Nick entend une voix, celle de Frankie l'ayant retrouvé, lui disant de se réveiller
>Il se réveille, on peut croire que la scène précédente s'est passée dans l'esprit de Nick quand il était dans les pommes
>Cependant il y a toujours le monstre quelque part
>Ils commencent à courir hors de la cabane
>Pendant leur fuite, Nick remarque que l'homme de son "coma" (?) se tient devant la maison, les regardant fuir
>Nick, s'étant débattu, blessé et évanoui auparavant, il est épuisé et plus lent, et finit par être séparé de Frankie quelques temps
>Quand il arrive au chalet, il remarque qu'il est seul, et qu'il n'y a pas de voiture
>On peut croire qu'il se sent abandonné car il commence de plus en plus à paniquer
>Le monstre l'a retrouvé, "Je t'ai trouvé"
>Au moment où Nick va se faire une nouvelle fois attaquer, Frankie arrive avec la voiture et le sauve>Ils fuient en voiture vers la ville, s'arrêtant à l'hôpital pour les blessures de Nick
>Ils vont au commissariat, signalant un "homme fou les ayant attaqués" (parce que dire qu'un monstre les a attaqués c'est pas très crédible quand même) et qu'il vit dans une cabane dans la forêt
>Les policiers trouvent bien une cabane mais aucune trace du monstre
>Nick et Frankie vont récupérer leurs affaires au chalet, accompagnés des policiers pour une enquête rapide>Le monstre ne se montre toujours pas, cependant ils retrouvent une dent noire dans le lit de Frankie (celle qui avait été laissée tomber par le monstre lors de sa première apparition, dans la chambre de Frankie la nuit)
>La première apparition n'était donc pas un cauchemar
>A la fin, l'enquête des policiers n'aboutit qu'en la démolition de la cabane, estimant qu'elle est trop vieille et potentiellement dangereuse pour les touristes
>Nick, qui adore dessiner des monstres, conclue malgré tout, après s'être remis des évènements, en disant que "Au moins, il aura de la matière à travailler" ( = il aura de l'inspiration = il va dessiner une fois de plus le monstre )
En espérant avoir éclairé ta lanterne. :3
Edit :
Supprimer-- ">Nick et Frankie vont récupérer leurs affaires au chalet, accompagnés des policiers pour une enquête rapide>Le monstre ne se montre toujours pas, cependant ils retrouvent une dent noire dans le lit de Frankie (celle qui avait été laissée tomber par le monstre lors de sa première apparition, dans la chambre de Frankie la nuit)" -> dans la chambre de NICK **
Et si tu te demandes, l'homme pâle et sale est bien un fantôme oui.
Et lui et sa petite amie se sont fait tirer dessus par son père, donc quand je parlais de la dispute des 3 on peut facilement imaginer que c'est lors de cette dispute que le père les a tués, même si on n'entend pas de coup de feu, et que donc le sang est bien à eux.
Sur ce point c'est assez flou, mais bon je me rends compte maintenant que j'ai juste résumé l'histoire sans trop l'expliquer. ^^"
En gros il y a une cabane hantée par l'esprit de l'homme, tué par son père. Son père a jeté les corps dans le lac mais s'est noyé.
Lors de leur visite au lac, Nick et Frankie ont sûrement "réveillé" le père, qui a pris en chasse Nick.
Pour la suite je pense que tu as compris après, c'est juste ces points-là qu'il faut saisir. ^^
(Désolé pour les pavés j'voulais bien faire xD)
Y a rien à comprendre. C'est trop demandé de lire un texte ?
SupprimerBen, tu parles de vacances! C'est hardcore le lac et en seulement deux jours ^^ Brrr...
RépondreSupprimerWaaaaaaaa, une pasta pleine d'action !
RépondreSupprimer*Musique intense*
Que dire de plus ?
Ah oui je sais
...
...
o)_(o
Funnymouth Is backkk O)_(O
SupprimerComment elle est nulle cette pasta ._. , c'est le cliché d'un film d'horreur des années 2000 . Comment vous avez vous fait pour aimer cette pasta wtf ? ._.
RépondreSupprimerComment elle est nulle cette pasta ._. , c'est le cliché d'un film d'horreur des années 2000 . Comment vous avez vous fait pour aimer cette pasta wtf ? ._.
RépondreSupprimerPersonnellement, je l'ai trouvé pas mal du tout et vraiment intéressante. Quelques clichés, certes, mais elle était plutôt divertissante et avait malgré tout des atouts.
SupprimerDonc chacun ses goûts je suppose. :)
Quelques clichés ? Toute l'histoire est clichée .
SupprimerY'a des personnes qui aiment ça, point. pas la peine de dire "comment vous avez pu aimer ce genre de choses gnangnangnan", les gouts ne se discutent pas et puis la pasta n'est pas "nulle", tu ne la trouves pas intéressante, c'est tout.
SupprimerSuper pasta avec des clichés de film d'horreur certe mais bien faite
RépondreSupprimerPas mal :)
RépondreSupprimerMais je comprends pas les gens qui écrivent des romans dans les commentaires sérieux x)
C'est une nouvelle campagne de pub contre le tabac ?
RépondreSupprimerEt l'alocool
SupprimerL'alocool c'est mal.
SupprimerSi ça parle d'alcool, alors tout s'explique dans cette creepypasta.
SupprimerSauf une fois au chalet...
RépondreSupprimerxDDDDD
SupprimerJ'y avais pensé moi aussi.
Supprimer*O* J'adore
RépondreSupprimerC'est une bonne pasta, elle me fait penser à certain scénario de film d'horreur, donc ça m'a plu
RépondreSupprimerPour une fois, j'ai pas trop aimé, mais les autres ont le droit d'aimer.
RépondreSupprimerChacun ses goûts, c'est sûr...C'est une des premières creepys que j'apprécie pas trop. Je passe à une autre. En tout cas, ça ne change rien sur mon opinion à propos de ce site. C'est le meilleur et j'y viens quasiment tous les jours. Alors continuez ^_^
J'ai adorée cette creepypasta. Elle ne fait pas forcément peur mais elle est bien écrite. Un grand merci au traducteur ! ;)
RépondreSupprimersuperbe pasta mais une photo du monstre n'aurait pas été de trop ^^
RépondreSupprimerPour une fois qu'une pasta se finit bien xDDD
RépondreSupprimerWow alors ça c'est une pasta épique ! xD
RépondreSupprimerexcepté
RépondreSupprimerune
fois
au
CHALEEEET
J'ai pas lu la creepypasta elle était trop longue ...qui s'en fout ?
RépondreSupprimerExcepté une fois au chalet .
RépondreSupprimer