Chapitres :
S.A.R. Partie 1
S.A.R. Partie 2
S.A.R. Partie 3
S.A.R. Partie 4
S.A.R. Partie 5
S.A.R. Partie 6
S.A.R. Partie 8
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S.A.R. Partie 6
S.A.R. Partie 8
Un des sujets à propos duquel on me pose beaucoup de
questions, autant ici que dans ma vraie vie, concerne des choses comme le Rake,
le Wendigo et d’autres légendes de ce style. Honnêtement, je ne peux pas dire
que je sais beaucoup de choses sur eux, mais en me basant sur le peu de choses
que j’en ai lu, je peux dire que j’ai entendu des histoires qui semblent avoir
une lointaine connexion. Vous connaissez le vieil adage qui dit que toute
légende est basée sur un fond de vérité, et je suis sûre que c’est vrai, mais
comme vous le savez tous, j’essaye de toujours garder un esprit critique. Il le
faut, dans ce milieu. C’est un peu comme travailler dans un hôpital, j’imagine.
On pourrait passer sa journée à penser au nombre de personnes qui y ont perdu
la vie, et au fait qu’il pourrait y avoir des fantômes, ou peu importe le nom
que vous leur donnez, un peu partout, mais ça ne vous mène nulle part. Ça rend
juste votre job plus difficile. Je pense que beaucoup d’entre nous ressentent
la même chose, et c’est probablement pour ça qu’on essaye de travailler comme
si de rien n’était. Une fois qu’on devient paranoïaque, on ne peut plus
vraiment faire marche arrière, et beaucoup de recrues démissionnent à cause de
ça. Il semblerait que mon parc ait un taux élevé de départs parce que les
recrues passent leur évaluation et pètent un plomb à propos de tout, et ils
n’ont pas l’air de réussir à passer à autre chose ensuite. Il faut apprendre à
intérioriser et à se taire.
J’ai posé quelques questions à K.D à propos de son expérience,
parce que je voulais savoir ce qu’elle pensait du Wendigo. Elle n’avait rien de
particulier à en dire, à part le fait qu’elle n’avait pas envie de trop y
penser, mais elle m’a dit qu’un de ses amis avait vu quelque chose de
semblable. J’ai contacté cette personne, H, sur Skype, et il a accepté de
parler un peu avec moi. Il est au courant de mon travail ici, et il ne voit pas
d’inconvénient à ce que je publie son histoire exactement comme il l’a
écrite :
« J’ai grandi en Oregon Central, et il y a une réserve
qui s’appelle Warm Springs à environ deux heures de là où je vivais. Je n’en
dis pas plus parce que beaucoup de gens de ma région ont des amis là-bas, et
une grande partie de la zone appartient à cette tribu. Quand j’étais enfant, on
avait l’habitude d’aller y camper. Pas dans la réserve, bien sûr, mais dans
cette zone, et j’ai rencontré beaucoup de gamins qui avaient grandi dans le
coin. Il y en a un avec qui j’ai fait plus ample connaissance, il s’appelait
Nolan, et on a fini par traîner beaucoup ensemble dès que nos deux familles
étaient dans la région. Ils ont aussi appris à se connaître, du coup on restait
en contact et on se débrouillait pour aller camper aux mêmes périodes. On y
restait pour environ deux semaines, ça faisait pas mal de temps passé là-bas.
[Je lui ai demandé s’ils étaient en camping-car] Ouais, mon père en avait un,
donc bon, je suppose que ce n’était pas vraiment du camping, mais on prenait
nos tentes et nos affaires et on montait le tout au-delà du camp la plupart des
nuits. Je n’aimais pas beaucoup y dormir, je préférais être dehors. [On a parlé
un moment de camping]
Enfin bref, une année Nolan et moi étions là-bas, je crois
qu’on devait avoir douze ans, quelque chose comme ça. On voulait sortir et
camper près de la rivière parce qu’on voulait essayer de pêcher pendant la
nuit, ça devait être à cinq cent mètres du camp principal. Suffisamment loin
pour qu’on n’entende ou qu’on ne voie personne, je me rappelle de ça. On a
traîné pendant la plus grande partie de la journée, je ne me souviens pas de
grand-chose à propos de ça, mais en tout cas au bout d’un moment on s’est
retrouvés à faire un feu, et j’étais très impressionné parce qu’il avait son
silex ou je ne sais quoi qu’il utilisait pour le faire démarrer. Je n’avais
jamais vu personne faire ça avant, alors je trouvais ça plutôt cool. Je lui ai
demandé de m’apprendre, et on a fait flamber plusieurs truc, ce qui, en
rétrospective, était assez stupide vu qu’on était en plein milieu de l’été, et
si je me souviens bien la vigilance incendie devait être jaune ou orange. Mais
heureusement, on n’a rien déclenché de grave, et quand la nuit est tombée on
était assis autour et on parlait de ce dont les gamins de douze ans parlent, je
ne me rappelle plus. Ce dont je me rappelle, c’est qu’à un moment, il a regardé
par-dessus mon épaule vers la rivière et m’a demandé si je pouvais voir quelque
chose.
Notre camp était fait de telle manière qu’on était à environ
trois mètres de la rivière, et on était à son point le plus large, donc il
devait y avoir encore six mètres jusqu’à l’autre rive. Il fait chaud par là en
été, mais l’eau reste froide, ce qui est important.
J’ai regardé par-dessus mon épaule et j’ai réussi à voir
quelque chose entrer dans la rivière en pataugeant de l’autre côté. De là où on
était, ça ressemblait à un cerf, mais on ne pouvait pas vraiment être sûrs à
cause du feu. Je me suis levé pour voir ça de plus près, et j’ai vu des
ramures, alors j’ai pensé que c’était un daim. Mais j’ai trouvé ça bizarre que
ça vienne patauger dans l’eau, et il n’y avait aucun doute sur le fait que ça
venait vers nous, alors j’ai demandé à Nolan ce qu’il pensait que nous devions
faire. Il regardait le feu avec une expression étrange et m’a dit de m’asseoir
et de me terre, c’est donc ce que j’ai fait, parce que je ne l’avais jamais vu
agir comme ça auparavant. Il m’a murmuré de l’ignorer, et de continuer à
discuter comme nous le faisions jusqu’ici, mais je n’arrivais pas à trouver
quoi que ce soit à dire. Il était en train de parler d’un épisode d’une série
quelconque, mais je pouvais entendre le cerf traverser l’eau, donc je ne
faisais pas vraiment attention, et je continuais d’essayer de regarder
au-dessus de son épaule, mais à chaque fois que je le faisais, il frappait
presque mon bras et me faisait le regarder lui. Je me rappelle que je n’étais
pas vraiment effrayé, je ne comprenais juste pas ce qui se passait. Mais
ensuite, j’ai entendu le cerf sortir de l’eau, j’ai pu vaguement discerner ce à
quoi il ressemblait, et j’ai réalisé que ce n’était pas du tout un cerf car peu
importe ce que c’était, ça se tenait sur deux pattes.
J’ai commencé à me lever,
je flippais un max, mais Nolan m’a fait rasseoir d’un coup sec en parlant
encore plus fort de son émission télévisée, et je voyais bien qu’il avait aussi
peur que moi, peut-être même plus. Il s’est penché et a déplacé quelques
braises dans le feu avec un bâton, et a murmuré que peu importe ce que je
faisais, il ne fallait pas que je parle à cette chose. Je pouvais la voir s’approcher,
et elle se tenait juste derrière son dos. Je n’étais pas loin de me pisser
dessus, et je pense que je me serais carapaté si j’avais été seul, mais je ne
voulais pas abandonner Nolan, alors je suis resté assis calmement, en lançant
quelques regards en biais. Ce n’était pas si grand, mais il y avait quelque
chose qui n’allait pas avec sa manière de se tenir, comme si son centre de
gravité avait été foutu en l’air. J’aurais du mal à le décrire, mais c’était
comme si c’était beaucoup trop penché en avant. C’est resté derrière Nolan
pendant un bon moment, et il a finit par ne plus rien avoir à dire, alors on
est restés assis là sans rien dire pendant quelques instants. Le feu faisait du
bruit, mais j’avais l’impression d’entendre cette chose parler à voix très
basse. Je n’arrivais pas à entendre ce que ça disait, alors je me suis penché
un peu en avant, et je me suis VRAIMENT pissé dessus quand ça s’est aussi
penché en avant. Je n’arrivais pas à voir sa tête, mais j’ai vu ses yeux.
Ils étaient troubles et laiteux, si tu veux savoir à quoi
ils ressemblent, rappelle-toi cette scène dans le Seigneur des Anneaux où
Frodon tombe dans le lac et où les morts flottent vers lui. C’est à ça que ses
yeux ressemblaient. Donc tout ce que j’ai vu, c’était ces deux yeux blancs qui
flottaient au-dessus de Nolan, et une
vague forme de ramures sortant de sa tête. Je ne sais pas quelle tête j’ai
fait, mais Nolan et moi nous sommes tirés de là exactement au même moment, et
on n’a pas arrêté de courir avant d’atteindre le camp principal. Mon pantalon
était plein de pisse, alors je l’ai enlevé pendant qu’on courait et je l’ai
balancé dans les buissons. On s’est tous les deux arrêtés quand on a été en
face du camping-car de mon père, et rien ne nous poursuivait, alors on est
restés là un moment pour reprendre notre souffle. Je lui ai demandé ce que c’était
que cette chose, mais il a dit qu’il ne savait pas. Il a dit que son grand-père
l’avait simplement prévenu que si quelque chose devait s’approcher de lui alors
qu’il était en plein désert, il ne devait jamais, au grand jamais lui parler ou
écouter ce que ça pouvait dire. J’ai voulu savoir s’il l’avait aussi entendu
parler, et il a dit que la seule chose qu’il avait réussi à comprendre était « vous
aider ». Je crois qu’on a finit par aller dormir dans le camping-car avec
mes parents, et la nuit suivante nous sommes ressortis et nous n’avons rien vu. »
Ça me rappelle effectivement la légende du Wendigo en de
nombreux points. Il y a une phrase utilisée pour le décrire qui passe
parfaitement, qui dit que le Wendigo est « l’esprit des endroits déserts ».
Je sais que parfois, quand je suis dehors dans la nature et que je sais qu’il n’y
a personne à des kilomètres à la ronde, j’ai cette envie bizarre que je ne peux
pas vraiment m’expliquer. Je ne sais pas si ça arrive à d’autres, mais c’est le
désir de manger quelque chose. Je n’ai pas envie de quelque chose en
particulier, c’est plutôt ce genre de faim bizarre qui empêche de se
concentrer, et qui vient du plus profond de mes tripes.
Je voulais aussi découvrir davantage au sujet de l’homme
sans visage, si je pouvais, et j’ai trouvé quelques choses similaires. J’ai
posé des questions dans mon cercle d’amis, et l’un d’eux a dit que quand il
était sorti faire des réparations dans son secteur du parc, il avait vu quelque
chose de semblable.
Nous étions allés dîner en ville à cinq en me comptant. Ce
gars était en train de repeindre un stand d’information et a entendu un homme
lui demander la direction du camping le plus proche. Il ne s’est pas retourné
parce qu’il était en haut d’une échelle, mais il a informé l’homme qu’il n’y
avait aucun camping à proximité, mais que s’il descendait la route sur environ
six kilomètres, il en trouverait dans un autre parc. Il a demandé s’il pouvait
lui rendre un autre service, mais l’homme a dit non et l’a remercié. Mon ami a
dit qu’il a continué de peindre, mais qu’il écoutait et qu’il n’a jamais
entendu l’homme partir.
« À la seconde où il s’est approché et m’a parlé, j’ai
senti mes cheveux se dresser sur ma nuque, mais je ne savais pas bien pourquoi.
Tout ça me donnait juste une sensation désagréable, et je voulais juste
terminer de peindre et prendre mes cliques et mes claques. J’ai pensé que c’était
sûrement parce que je ne pouvais pas me retourner pour le voir, mais il y avait
quelque chose qui clochait. Il y avait aussi une odeur bizarre qui flottait,
même avant que cet homme me parle, comme une odeur de sang de menstruation pas
frais. J’avais jeté un œil autour pour voir d’où ça venait, mais je n’avais
rien trouvé. Alors j’ai attendu que l’homme s’éloigne, mais je ne l’ai pas
entendu s’en aller, ce qui m’a fait penser qu’il était juste resté là à me
regarder, je lui ai donc demandé une nouvelle fois si je pouvais faire quelque
chose pour lui, et il ne m’a pas répondu. Mais je savais qu’il était là, parce
que je ne l’avais pas entendu partir, alors je me suis débrouillé pour me
retourner sur l’échelle pour regarder ce qu’il était en train de faire. Bon, j’admets
que ça peut très bien être mon cerveau qui m’a joué un tour, mais je te jure,
Russ, pendant une fraction de seconde, alors que je me retournais, ce salopard
n’avait pas de visage. Comme s’il en était dépourvu. C’était presque concave,
et totalement lisse, et j’ai failli faire un infarctus parce que je ne pouvais
pas admettre ce que je voyais. Je crois que j’ai commencé à dire quelque chose,
mais il y a eu un genre de « pop » dans ma tête, et tout d’un coup c’était
juste un mec normal. J’ai dû faire une tête bizarre, parce qu’il m’a demandé si
ça allait, et j’ai juste dit « ouais, tout va bien ».
Il a reposé sa
question à propos du camping et j’ai pointé du doigt la direction à prendre, et
il m’a sorti « Je ne suis pas de la région, vous pourriez m’aider à y
aller ? » C’est le moment où je comprends qu’il y a vraiment quelque
chose qui ne va pas, parce que c’est impossible que ce gars arrive jusqu’ici
sans savoir où il est. Et puis il n’y avait aucune voiture, alors comment il
avait fait pour venir ? Je lui ai dit que j’étais désolé, mais que je ne
pouvais l’emmener nulle part dans un véhicule de la compagnie, et il me répond « S’il-vous-plaît ?
Je n’ai vraiment aucune idée d’où je suis, pouvez-vous venir avec moi et m’aider
à aller là-bas ? » J’ai commencé à vraiment me méfier, et à me
demander si ce ne serait pas une embuscade ou un truc du genre. Je lui ai dit
que je pouvais appeler un taxi pour qu’on vienne le récupérer et qu’on l’amène
là où il veut aller, j’ai sorti mon téléphone et il répond tout de suite « non »
et s’est éloigné rapidement. Mais il ne part pas dans la direction de la sortie
du parc, ce mec retourne en direction des arbres ! Je suis allé
directement dans mon camion et je me suis tiré, au diable la peinture et toute
cette merde. J’ai regardé dans mon rétroviseur pour voir où il était alors que
je m’en allais, et il était de nouveau à la lisière des arbres, je ne sais pas
comment il a fait pour y arriver si vite, mais cette fois j’étais sûr que cet
enfoiré n’avait pas de visage. Il m’a simplement regardé m’éloigner, et juste
avant que je prenne le virage il a fait un grand pas en arrière vers la forêt
et s’est comme évaporé. Peut-être qu’il faisait si sombre qu’il s’est camouflé
dedans, mais il a vraiment eu l’air de se dissoudre dans l’air. »
De manière intéressante, dès la fin de l’histoire de ce
gars, quelqu’un en a commencé une autre, mais avec une fin assez différente.
« Vous savez, il m’est arrivé quelque chose d’à peu
près aussi bizarre il y a un moment. J’étais parti en reconnaissance pour une
piste, et j’étais au milieu de nulle part à me demander par où est-ce qu’on
pourrait la faire passer. Je n’avais plus croisé personne depuis environ deux
heures, donc je ne faisais plus vraiment attention à où j’allais, je regardais
surtout au sol la plupart du temps. Et puis là, j’ai atteint le sommet d’une
colline et je suis presque rentré dans un gars. Il était plus vieux,
probablement la soixantaine, et j’ai commencé à m’excuser d’avoir failli lui
rentrer dedans. Et j’ai remarqué son visage, et j’ai sûrement eu l’air d’un
con, parce que je me suis arrêté et l’ai simplement observé. J’ai mis un moment
à comprendre ce qui n’allait pas, mais le visage de ce gars était énorme. Je
sais que c’est bizarre dit comme ça, mais je ne peux pas le décrire autrement.
Sa tête n’était pas trop grosse ou quoi que ce soit, elle était normale, mais
la surface que prenait son visage était beaucoup trop grande. Comme si vous
preniez le visage de quelqu’un et que vous zoomiez pour le voir deux fois plus
grand. Il n’a rien dit, il m’a juste regardé, et j’ai reculé en bégayant que j’étais
désolé, je l’ai contourné et j’ai détalé pour continuer à faire ce que j’avais
à faire. Pendant tout ce temps, je n’ai pas arrêté de regarder derrière moi
parce que je flippais qu’il apparaisse derrière moi ou quelque chose du genre.
Je sais que ça a l’air ridicule, mais je vous jure que c’est un des trucs les
plus glauques que j’ai jamais vus. »
Un peu plus tard, j’ai amené la conversation aux escaliers,
et il y a eu une chute totale d’enthousiasme. Au début, personne n’a rien dit.
Il y a un vrai tabou sur eux, même quand on ne travaille pas. Mais j’ai brisé
la glace avec une de mes propres histoires, et le gars de l’histoire avec l’homme
sans visage nous a raconté celle-ci, quoiqu’il ne parlait pas très fort.
« Il y a quelques années, j’étais parti faire du
camping avec ma copine, et on était à environ trois kilomètres de la route à un
site que je connaissais. On est allés se coucher cette nuit, mais on ne pouvait
pas dormir parce que… »
Quelqu’un l’a interrompu avec une blague, et on a bien
failli partir sur un autre sujet, mais j’ai réussi à recentrer la conversation.
« Ouais, c’est super drôle, pauvre con. Non, c’était
parce qu’on n’arrêtait pas d’entendre un genre de grincement. Mon frère
grinçait des dents dans son sommeil, et c’était à ça que ça me faisait penser.
Ma copine avait la trouille, mais je lui disais de ne pas faire attention car j’avais
déjà entendu ça auparavant, et il faut simplement l’ignorer. Ça finit par s’en
aller, vous savez bien de quoi je parle. »
On savait en effet de quoi il s’agissait.
« Au bout d’un moment, j’ai réussi à la faire dormir,
mais je me suis réveillé deux heures après parce que quelque chose n’allait
pas. Je me suis retourné et elle n’était plus là, et j’ai bien balisé, parce
que… »
Il a réfléchi quelques secondes et a pris une très longue
gorgée.
« Enfin bref, je me suis précipité hors de la tente en
criant son nom, mais je n’ai pas eu besoin d’aller très loin. Elle se tenait à
l’extrémité du camp en regardant quelque chose dans les arbres, et j’ai vu qu’elle
était très pâle. Le feu était en train de mourir, mais il faisait encore assez
de lumière pour la voir. En tout cas, j’ai couru jusqu’à elle pour voir ce qui
se passait, et elle était profondément endormie, sauf que ses yeux étaient
ouverts. Elle avait l’air de quelqu’un de défoncé, vous voyez le genre. Alors j’ai
passé mon bras autour d’elle pour la ramener, mais elle ne voulait pas bouger.
Elle a juste dit quelque chose tout bas, du genre « Je dois y aller
maintenant, Eddie. Je dois y aller, c’est là. » Je lui fais « Tu fais
une crise de somnambulisme, viens te recoucher », mais pas moyen de la
faire bouger. Elle restait au même endroit en disant qu’elle devait partir.
Alors j’ai regardé là où elle regardait, et il y avait un putain d’escalier à
une douzaine de mètres de nous. Des escaliers gris, en béton. Et elle a
commencé à marcher vers eux, mais je l’ai tirée en arrière d’un coup sec, et ça
l’a réveillée. Elle m’a regardé comme si j’avais perdu la tête, et m’a demandé
ce qu’elle foutait hors de la tente. Je ne lui ai rien dit, à part qu’elle
avait fait une crise de somnambulisme. Le grincement était parti, donc elle est
juste rentrée dans la tente avec moi et s’est rendormie. Je ne sais pas… Je n’aime
pas trop penser à ça, vous savez ? »
On le savait tous. Quelqu’un a amené une autre histoire.
« Vous vous rappelez, les gars, ce gosse avec… je ne
sais plus ce que c’était, un genre de maladie mentale, pas de l’autisme mais
quelque chose du genre. Eh bien, j’ai lu la transcription du rapport qu’il a
fait quand on l’a retrouvé une semaine après sa disparition, et c’était
vraiment un truc de barge. Enfin, il faut garder un esprit critique, parce que
qui sait ce que ce gamin croit être réel, mais il y a une partie de tout ça
dont je doute qu’il l’ait inventé. Déjà, il a parlé des escaliers. Il a dit qu’il
a regardé son père faire un feu et que les escaliers sont « venus à lui »,
et qu’il devait y monter, car sinon quelque chose de terrible allait arriver.
Les flics n’ont pas vraiment compris ce qu’il a dit après, parce qu’il n’arrêtait
pas de répéter « comme le feu de camp ». Et il n’a pas cessé de
mentionner des sons, mais il n’arrivait pas à dire quels sons, simplement que c’était
très fort et qu’il devait se couvrir les oreilles pour ne pas les entendre. Mais
ce dont je me rappelle le mieux, c’est qu’ils lui ont demandé où est-ce qu’il
était allé, et il a simplement dit qu’il était resté là. Il se pointait lui-même
du doigt, et ils ont dit qu’ils pensaient que ça voulait dire qu’il croyait ne
jamais être parti. Il a dit qu’il n’avait pas eu peur parce que les escaliers
étaient là, et qu’ils lui avaient parlé, mais pas comme les gens parlent. Comme
je l’ai dit, c’était vraiment tordu et difficile à comprendre, et je pense que
les flics n’en ont transcrit qu’une petite partie. Ils ont fini par dire que le
gosse avait une sorte d’amnésie, et que la piste criminelle était peu probable.
Ça n’explique pas vraiment pourquoi il est revenu une semaine plus tard en
allant parfaitement bien, sans la moindre saleté sur lui et le ventre plein,
mais bon, ce que disent les flics suffit. »
Il y a encore beaucoup de questions auxquelles je
souhaiterais apporter des réponses. Je vais continuer à poser des questions
dans mon entourage et trouver ce que je peux. La prochaine mise à jour devrait
arriver bientôt, merci d’être aussi patients. Vous pouvez aussi me retrouver
sur Tumblr : searchandrescuewoods.tumblr.com
Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de searchandrescuewoods, qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Magnosa qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur No Sleep, de Cherry-Draws, Trouble et Magnosa qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Magnosa qui s'est chargé de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.
Petite erreur d'orthographe mais sinon bonne pastas, les gars.
RépondreSupprimerToujours aussi bien ces pasta:D
RépondreSupprimerJ'attends la suite :p
Toujours au top, je m'en lasse jamais merci beaucoup pour la pasta :)
RépondreSupprimerMerci pour votre travail c'est vraiment cool à lire
RépondreSupprimerChui peut etre un peu trop méfiant mais je sais pas pourquoi j ai l impression d avoir le même style d'écriture quand elle retransmet ce qu'elle a écrit que lorsqu'elle écrit, non ?
RépondreSupprimerC'est lié à la traduction. Dans l'original, on voit davantage de différences stylistiques, mais certaines manières d'écrire ne sont pas possibles à retranscrire en français sans alourdir exagérément les phrases, ou alors en faisant énormément de répétitions. J'ai dû choisir entre retranscription au plus proche et lisibilité.
SupprimerAh, ça explique tout dans ce cas...
SupprimerEn tout cas merci pour le boulot que vous faites...
J'ai pas un niveau solide en anglais mais faudrait que je lise l'original après avoir lu tout ça x)
Une pasta génial comme d'habitude, à cause de ses excellente pasta on finit par réellement croire que c'est réel, l'année dernière j'étais en vélo dans une forêt (j'ai la vingtaine donc non je suis pas trop vieux pour toujours croire au pasta) et la nuit c'était une ligne droite, et je voit une espèce de fantôme donc j'ai la peur de ma vie et refuse d'avancer, pour que au final ça soit un panneau, tout ça pour dire que vos pasta sont tellement excellente qu'on en devient presque paranoïaque.
RépondreSupprimerEt c'est moi ou à chaque histoire de SAR l'histoire est différente ?
SupprimerC'est normal. C'est une personne qui travaille dans le SAR, et qui raconte différents cas qu'elle a vécu (j'ai posté le commentaire en dessous au lieu de répondre à celui-là, c'est pour ça qu'il est supprimé).
SupprimerHa d'accord merci.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerC'est la meilleure partie de toute la série pour l'instant.
RépondreSupprimerJe veux vraiment pas faire la Grammar Nazie, hein, j'adore cette pasta et tout le boulot de traduction que vous faites dessus, mais...
RépondreSupprimerDe me terre. De me TERRE. Sérieusement ? :'D
Je penses que l'on a tous remarqué cette faute mais quel intérêt de le souligner en commentaire ?
SupprimerPour ma part, cette m'a vraiment intéressé, et, étrangement, le Wendigo décrit ici ( avec les bois ) me semble familier...
vous savez a quoi me fait penser l'homme sans visage ? au slenderman...
RépondreSupprimerDu bon travail !
RépondreSupprimerles Wendigo moi ça me fait penser au jeu video until dawn.
RépondreSupprimerPareil pour moi, mais je savais pas exactement où j'avais entendu ça
Supprimer« Ouais, c’est super drôle, pauvre con. Non, c’était parce qu’on n’arrêtait pas d’entendre un genre de grincement. Mon frère grinçait des dents dans son sommeil, et c’était à ça que ça me faisait penser. Ma copine avait la trouille, mais je lui disais de ne pas faire attention car j’avais déjà entendu ça auparavant, et il faut simplement l’ignorer. Ça finit par s’en aller, vous savez bien de quoi je parle. »
RépondreSupprimerOn savait en effet de quoi il s’agissait.
Il s'agit de quoi?
c'est les escaliers ils grincent des dents
SupprimerAttendez, j'viens de lire toutes les parties et tous les commentaires et personne n'a penser une seconde a SLENDER MAN? Sérieusement? Une silhouette longue, un homme trouble, sans visage, qui kidnappe des enfants, se téléporte etc.. Les indices sont pourtant clairs non ?
RépondreSupprimerPeut-être parce que toutes les creepypastas ne sont pas forcément liées à Slenderman et que des similarités ne signifient pas forcément qu'on le prend lui obligatoirement. C'est comme si on disait qu'à chaque fois qu'il y a une voiture dans un roman de Stephen King avec des morts, c'est Christie.
SupprimerREGARDEZ, C'EST MA BITE LOL
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