J'ai eu soixante
ans l'année dernière. La fête était sublime, une bonne partie de
la famille était là. Mes enfants, mes petits-enfants. Cela fait du
bien parfois, de sentir que ça vit autour de soi, d’entendre du
bruit. J'ai toujours été passionné par le son, la musique en
particulier. Mais aujourd'hui, j'aurais aimé être né sourd. Car il
y a un bruit qui ne me quitte plus. Qui me hante.
Je dois d'abord revenir quelques années
en arrière. Quand j'étais enfant, dans les années 60, je vivais
chez mes grands-parents maternels. Ce sont
eux qui m'ont élevé car mon père est mort quelques temps avant ma
naissance, et ma mère est décédée en
couche. Ma grand-mère, que j'appelais " maman " quand mon
grand-père n'était pas là, était une femme forte, au caractère
bien trempé, pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Je me
rappelle l'avoir vue, un jour, lancer une casserole sur un passant un
peu trop bruyant. Mais quand nous étions ensemble, elle était très
tendre. Elle me faisait écouter des disques de jazz, de musique
classique... C'est elle qui m'a fait découvrir la musique latine.
J'aimais beaucoup son nom, Narayaq. Ce nom m'évoquait l'aventure.
Allez savoir pourquoi.
Narayaq était d'origine péruvienne.
Elle était parvenue à glisser un 33 tours de Machito le cubain dans
la collection de vinyles de mon grand-père.
Presque tous les jours après l'école,
lorsque mon grand-père partait jouer à la pétanque, je restais
avec elle et nous finissions inévitablement par danser sur ce vieux
33 tours. Petit à petit, ma grand-mère remarqua que je ne mimais
plus la guitare, mais les maracas. Et en effet, j'étais obnubilé
par ce son. Je le trouvais doux, il glissait, comme du sable qu'on
aurait lâché sur une feuille de papier. Et le rythme m'emportait
loin. Ça pourrait paraître ridicule aux yeux d'un enfant
d'aujourd'hui, mais n'ayant pas la télé, c'était le seul "
contact avec le monde " auquel j'avais accès. Je rêvais de
partir en Amérique du sud. Tous les soirs, j'obligeais presque ma
grand-mère à me parler de son enfance au Pérou. Et je m'endormais,
m'imaginant là-bas, en train de jouer des maracas. Maintenant, je
sais que les maracas ne sont pas vraiment des instruments typiques du
Pérou, mais à l'époque, je faisais naturellement l'association
entre les deux.
Un soir, pendant les vacances d'été
de 1967, j'ai fait une découverte. Il était presque l'heure de
souper mais mon grand-père n'était toujours pas rentré de la
pétanque. Ma grand-mère, maman, était donc
sortie pour aller le chercher, non sans râler et promettre de lui
donner un bon coup de canne. Je suis ainsi
resté seul à la maison, chose qui m'était très rarement arrivée.
Je suis resté assis devant le tourne-disque, à écouter Machito
agiter ses maracas dans un rythme effréné. Quand la musique a
laissé place au grésillement de l'aiguille frottant le vinyle, la
nuit était tombée. Mes grands-parents n'étaient toujours pas
rentrés et le souper refroidissait doucement sur la table. Mon
grand-père m'aurait sans doute frappé si j'avais commencé à
manger sans lui. C'était un homme discret, froid même. Il n'avait
jamais eu un geste tendre à mon égard. Maintenant, je pense qu'il
m'en voulait d'avoir en quelque sorte "coûté la vie " à
ma mère lors de ma naissance. La moindre bêtise était synonyme de
coups. Laissant le repas de côté, j'ai décidé de partir en
expédition. J'ai pris la vieille lampe qui traînait dans le tiroir
et j'ai entrepris de gravir les marches menant au grenier.
Le faisceau de lumière braqué sur la
vieille porte poussiéreuse du grenier, j'avançais tout doucement.
Je savais que l’on m’avait formellement interdit de monter
là-haut, mais ce qu'il y avait dans cette pièce m'intriguait. Ou
plutôt le fait de ne pas savoir ce qu'il y
avait J'ai ouvert doucement la porte, essayant de faire le
moins de bruit possible, bien que
personne ne fût là pour m'entendre.
Mon excitation est retombée presque aussitôt. La pièce était
vide, mis à part un vieux carton affaissé dans un coin. N'étant
pas monté ici pour rien, j'ai décidé d'aller
fouiller ce dernier, lequel était rongé
par les souris, qui se cachaient et
m'observaient sûrement. A l'intérieur,
il n'y avait pas grand-chose. En réalité, même s’il y avait eu
des centaines de pièces d'or, je ne m'en serais pas souvenu. J'étais
fasciné par l'éclat rouge vif qui scintillait dans le faisceau de
lumière de ma lampe. Mon cœur battait à toute allure, j'avais
l'impression que cet éclat de couleur m'hypnotisait. J'ai écarté
du dos de la main le reste du contenu du carton, quoi que c’était.
Et mon cœur a failli s'arrêter. C'était une paire de maracas.
Vous n'imaginez peut-être pas ou ne
vous rendez pas compte de ce que ça représentait pour moi. C'était
comme si un fan de David Bowie, un fan à s'en damner, trouvait le
chanteur en tenue de concert, prêt à chanter tout son répertoire
dans sa salle de bain en rentrant chez lui. Je ne les ai pas touchées
tout de suite. Je les ai observées de longues minutes. Je me posais
toutes sortes de questions, qui se
sont évaporées à l'instant où j'ai
posé la main dessus. Ce n'est pas facile à décrire, et
c'est sans doute un souvenir déformé par le temps mais j'ai senti
une sorte... d'électricité, comme si vous touchiez votre écran de
télé peu de temps après l'avoir éteint. Je les ai approchées de
mes oreilles et je les ai à peine faites tinter. Le son a résonné
dans ma tête, s'insinuant dans le moindre recoin de mon cerveau. Je
ne sais pas pourquoi ni comment, mais je savais en jouer. Je savais
exactement quels gestes faire, à quel rythme. Je m'imaginais déjà
en train de faire le tour du monde avec mon groupe de musique latine.
J'avais l’impression d’être
ailleurs, si bien que je n'ai pas
entendu le son de la porte d'entrée qui s'ouvrait.
A cet instant, j’ai entendu la voix
rauque de mon grand-père qui m'appelait,
et ses pas qui montaient l'escalier. Le son de sa voix m'a fait
sursauter, si bien que les magnifiques maracas m'ont échappé des
mains. Elles sont tombées lourdement sur le sol, faisant tinter leur
contenu. Ce son, mon Dieu. Il roulait dans l'air, semblait venir de
partout. Au moment où les maracas sont tombées au sol, les pas de
mon grand-père se sont faits plus lourds. Il a lâché un cri
inarticulé, et le bruit de ses pas dans
l'escalier s'est aussitôt tu. Il a alors
crié un mot qui ressemblait à mon prénom, et
j'ai tout de suite ramassé les maracas pour les cacher sous mon
t-shirt, comme on aurait dissimulé l'arme d'un crime. Je me suis
précipité dans l'escalier, prêt à prendre la raclée de ma vie.
Mais au lieu de ça, j'ai vu mon grand-père affalé au milieu des
marches. Et j'ai entendu le cri de désespoir de ma grand-mère.
Maman.
Mon grand père est mort avant
l'arrivée des secours, d'une crise cardiaque, bien qu'il n'ait
jamais eu de problèmes avant cet événement. L'ambiance a changé
après sa mort. Plus de musique dans la maison. Grand-mère avait
jeté tous les vinyles en même temps que le tourne-disque. Quand
elle a découvert les maracas dans ma chambre en venant me réveiller
un matin, elle les a prises calmement,
malgré son air très énervé. Je ne les ai plus revues
jusqu'au jour où, pour mes quinze ans, je suis parti en internat. Je
savais que j'allais passer plus de temps là-bas que chez moi, il
était donc hors de question que je les laisse derrière moi.
Et grand bien m'en a fait car ils ont
été pendant toute ma scolarité et bien après encore, mes
porte-bonheurs. Bien sûr, les autres élèves qui pratiquaient la
guitare avaient bien plus la côte que moi, mais je m'en fichais.
Chaque fois que je faisais tinter ces maracas, c'était comme si
j'étais dans un autre monde. Et grâce à la musique, j'ai pu
obtenir certains avantages. J'ai monté un groupe avec mes copains de
chambre, Los Perros Rojos, les chiens rouges. Je ne sais pas d'où
nous est venu ce nom. Mais grâce à notre groupe, nous pouvions ne
pas être présents à certains cours pour répéter, avant de se
produire au spectacle de fin d'année. Et à chaque fois, je partais
dans mon monde et secouais mes maracas comme un diable.
On a, plusieurs fois, essayé de me les
voler ou de les casser. On pouvait facilement voir que j'y tenais, à
ces maracas, cela se savait. Il y avait pas mal de petits cons,
excusez-moi l'expression, qui n'avaient pas le talent nécessaire
pour jouer d'un instrument, qui préféraient alors embêter ceux qui
en avaient. Mais là aussi, j'ai eu de la chance. La fois où Michel,
le grand escogriffe de terminale, était rentré en douce dans ma
chambre pour me voler mes maracas, l'armoire lui était tombée
dessus, lui fracturant l'épaule gauche. Celui qui m'avait jeté une
pierre en pleine tête alors que nous répétions avec les chiens
rouges, avait failli se tuer en glissant dans les douches. Mais moi,
je continuais comme si de rien était. Ces maracas et mon groupe
étaient ma raison de me lever le matin.
Bien plus tard, vers la trentaine,
toujours avec Los Perros Rojos, nous faisions la tournée des bars de
musique latine. Contre une soirée de boissons gratuites, nous
jouions jusqu’à la fermeture. Il faut l'avouer, c'était souvent
des bars mal famés, où l'ambiance tournait quelquefois
au vinaigre quand un gaillard éméché sortait une lame et la
collait sous le menton d'une autre personne tout aussi imbibée.
Cependant, je m'en suis toujours sorti indemne… ou presque. Un
soir, alors que nous rangions notre matériel (je rangeais mes
maracas dans un sac en velours rouge), un énorme type nous a ordonné
de continuer à jouer. Nous lui avions alors répondu
que le bar fermait et que nous allions rentrer chez nous. Il m'a
fracassé une chaise sur le dos et m'a frappé au sol avant que mes
amis le maîtrisent. Quand, trois jours plus tard, je suis allé à
la gendarmerie pour confronter ce fou furieux, les gendarmes m'ont
fait part de son absence. Il ne viendrait pas, il était mort
quelques heures après notre rencontre, renversé par un bus de nuit
à quelques rues du bar.
Vers mes quarante ans, j'ai arrêté
les concerts et j'ai laissé Los Perros Rojos continuer leur route.
Nous nous sommes réunis une ou deux fois depuis, mais j'avais décidé
de me concentrer sur ma famille. J'avais deux enfants, Miguel et
Gabriel. Gabriel est mort à 22 ans, après une très grave dispute à
propos d'un mariage. La dernière fois que je l'ai vu, le soir de la
dispute, la discussion avait été houleuse et il m'avait giflé. Je
suis resté abasourdi. Il a passé la porte, l'a claquée et je ne
l'ai jamais revu. Sa voiture est sortie de la route sur le trajet qui
menait à chez lui. Je regrette chaque mot que j'ai pu lui dire ce
soir-là.
Tout ceci nous mène à l'anniversaire
de mes soixante ans. Il y avait du monde, une bonne partie de la
famille, ceux qui comptaient le plus pour moi. Mon fils Miguel
m'avait fait la surprise d'inviter Jean-Jacques et Bruno, les deux
autres chiens rouges. Los Perros Rojos étaient réunis pour un
dernier baroud d'honneur. Jean Jacques avait sorti sa guitare, Bruno
son clavier. Il ne manquait plus que mes maracas. Miguel avait tout
prévu : mon petit-fils, Sebastian, est
apparu au balcon qui surplombait la cour, avec mon sac rouge
en velours. Cela faisait une éternité que je n'avais plus vu mes
maracas, et quand mon petit-fils les a
sorties de leur sac, j'ai éprouvé une
sensation étrange. Je n'étais pas heureux. J'étais... jaloux.
C'est très bizarre à décrire, mais
j'étais en colère. De quel droit Miguel avait-il donné
l'autorisation au petit de toucher mes porte-bonheurs ? Et de quel
droit mon petit-fils les touchait-il de ses mains sales ? Il les
avait sorties du sac sans même faire
attention, les laissant s'entrechoquer. Il les tenait maintenant par
la corde et les faisait tournoyer pendant que tout le monde rigolait.
Ne riez pas, ce mioche jouait
avec les instruments qui ont fait ma vie, dans lequel sont renfermés
tous mes souvenirs. C'est exactement ce qui tournait dans ma tête à
ce moment-là. De la haine. Et c'est là que ça s'est produit. Et
que j'ai compris.
Le petit Sebastian, tout souriant
devant sa famille qui l'applaudissait, s'est soulevé. Je ne saurais
le dire autrement, il s'est soulevé. Comme si une paire de bras
invisibles l'avait attrapé, ne lui laissant aucune chance de
s'échapper. Presque aussitôt, il a basculé par-dessus la rambarde
du balcon. Tout le monde a crié, sauf moi. Je crois être le seul à
avoir vraiment vu le petit se soulever. Il n'est pas simplement
tombé, il a été poussé. Lorsque son petit corps s'est écrasé
sur la pierre, les maracas ont émis un bruit que je n'avais jamais
entendu au cours de toutes les années durant
lesquelles j'en avais joué. Un
son strident que j'ai eu l'impression d'être le seul à entendre. Je
paraîtrais sûrement fou si je vous disais que c'était comme une
plainte. Et ce bruit, quand ils se sont explosés par terre,
ressemblait à celui d’un crâne qui se brise. C'était peut-être
le bruit du crâne de Sebastian qui touchait la pierre, mais je reste
convaincu que ce n'était pas ça. Et aussi horrible que cela
paraisse, lorsque je me suis précipité, comme tout le monde, sur le
petit Sebastian, je suis d'abord allé au chevet de mes maracas.
Ils étaient, comme mon petit-fils,
brisés sur la pierre noire de la terrasse. Et pendant que tous
essayaient de ramener Sebastian à la vie, j'ai éprouvé une haine
si terrible à l'encontre de Miguel et de son morveux que j'ai failli
me faire saigner la paume des mains avec mes ongles. Qu'ils essaient
de le ramener à la vie, à faire du
bouche à bouche sur un crâne fendu, ça
ne servait à rien. Cette phrase atroce, qui ne me ressemblait pas,
c'était pourtant la première qui m'est passé par l'esprit. J'ai
doucement ramassé les éclats rouges et verts qui jonchaient le sol,
sous le regard médusé de ma famille. Mais ils ne me regardaient pas
moi. Ils regardaient à mes pieds. J'ai réalisé
que, maintenant que les éclats de mes maracas étaient tous dans mes
mains, il ne restait plus au sol que leur contenu. Et c'était
cela qui drainait l'attention de tout le monde.
Des dents. Des dents et des os. J'ai
pensé que c'était peut-être les dents de Sebastian, mon petit
Sebastian. Mais elles étaient trop grandes, trop usées, trop
anciennes pour être les siennes. Les os paraissaient aussi vieux que
les dents. C'était sûrement les os d'une main. J'ai été pris de
nausée, et j'ai vomi mon repas. Ce
bruit, lorsque les maracas ont touché le sol, ce son semblable à un
millier de cris. Je l'entendais encore, mes oreilles sifflaient. Je
me suis évanoui.
Lorsque je me suis réveillé dans mon
lit une heure plus tard, j'étais seul avec ma femme, Laura. Elle me
regardait avec des yeux froids. Ça n'a plus jamais été pareil
entre elle et moi après ça. En fait, toute ma famille a pris ses
distances. Quand j'ai voulu prendre des nouvelles de Sebastian, mon
fils Miguel m'a dit qu'il était décédé. Point. Il ne m'a plus
parlé depuis. Depuis un an, je vis dans une maison vide de musique,
vide de sons. J'ai jeté tous mes vieux disques, ma chaîne hi-fi
également. Je ne vais plus sur le balcon, tout comme je ne mange
plus sur la terrasse. Je vis quasiment seul puisque ma femme Laura
s'occupe de notre fils Miguel, à qui on a diagnostiqué un cancer
foudroyant un mois après la mort de son fils. Il vit ses derniers
jours, mais il refuse de me voir.
Le soir, alors que je suis seul dans ma
grande maison, je me cache sous ma couverture, comme un enfant. Ce
son ne me quitte pas. Le vent souffle dehors, mais j'entends un
sifflement familier. J'entends comme du sable qu'on aurait lâché
sur une feuille de papier. J'entends des cris lointains. J'entends un
craquement. J'imagine les bras invisibles qui me soulèvent. J'allume
la lumière comme un enfant qui se réveille d'un cauchemar, mais il
n'y a rien. Malgré la lumière allumée, j'ai cette impression
désagréable que le cauchemar n'est pas terminé. Et que, dès que
j'éteindrai la lumière, le bruit reviendra. Comme du sable qu'on
aurait lâché sur une feuille de papier.
J’ai pas pu m’empêcher de penser à ce cutaway des Griffins où Peter joue des maracas en se demandant si dedans il y a des os de nouveaux-nés dedans en commençant la pasta, et après l’avoir lue c’est encore pire haha
RépondreSupprimerJe ne sais pas pourquoi, mais le protagoniste a 60 ans, mais je l'imagine plus vieu, genre, dans les 70 ou 80 ans
RépondreSupprimerJ'ai pas compris pourquoi ses proches s'éloignent de lui, à cause des os dans les maracas, ou parce qu'il a ignoré la mort de son petit fils pour s'occuper des maracas ?
RépondreSupprimerJe pense que c'est à cause des maracas
SupprimerWhaaa, très bien écrite, j'pouvais pas décoller mes yeux de cette pasta tant que j'avais pas fini de la lire. Franchement, superbe !
RépondreSupprimerElle est sympa, même si la structure est vachement classique (ça m'a fait penser au Singe de Stephen King). Mais par contre je ne comprend pas vraiment pourquoi elle est sur ce site plutôt que sur le Necro. C'est clairement une nouvelle là.
RépondreSupprimerJ’ai rien à dire, bien construit, chute prévisible mais impossible pourtant de ne pas lire la pasta jusqu’à la fin
RépondreSupprimerVraiment c'était très beau.
RépondreSupprimerJ'ai pensé au "Singe" de King aussi 🙂
RépondreSupprimerÇa m'a fait pensé a la grand-mère de coco au début ;-;
RépondreSupprimerOuah j'ai adoré, bravo à l'auteur ! C'est original, j'ai franchement bien accroché.
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