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Il y a une personne debout au pied de mon lit.
Chaque soir depuis une semaine, au moment où mes paupières s'alourdissent et où je sombre dans l'inconscience, il sort. Ses mains saisissent la balustrade métallique et s'élèvent un centimètre à la fois vers mon lit…
Il regarde d’abord en direction de ma tête. La sienne est noire et sans traits, il possède une paire d’yeux bleu cobalt placés là où devraient être ses sourcils. Ensuite, sortent ses épaules, puis sa poitrine jusqu'à ce qu'il soit bien droit. Il ressemble à un mannequin de magasin ; asexué, malgré, désarticulé. Je sais que je dors mais mes yeux sont ouverts et je le vois, mais je ne peux pas me résoudre à lui parler ou à tendre la main. L’homme maigre reste là, les yeux rivés les miens, à attendre au pied de mon lit avec sa respiration irrégulière…
Lundi, l'homme maigre a approché de moi une main fine avec de longs doigts et a retiré les draps qui recouvraient mes jambes. Il a passé ses doigts sur mes talons et sur la plante de mes pieds, laissant de longues traînées rouges qui ont tâché mon lit. Cela ressemblait à un cauchemar, du genre dont on ne peut pas se sortir.
Mardi, je l'ai aperçu dans le miroir de ma chambre. Son dos était identique à son devant. Ses yeux bleu cobalt trouvèrent les miens dans la pièce sombre et les fixèrent pendant que je dormais. Il a fini par s'approcher et a passé ses doigts sur mes jambes jusqu'à mes ongles de pieds, les grattant avec insistance.
J'ai toujours mal le matin. Il y a tout le temps du sang sur mes draps et des blessures sur ma peau.
Il adore les miroirs, je le sais. Il aime se regarder lorsqu'il sort de sous le lit.
Mercredi, il s'est simplement levé et a regardé son propre reflet, comme s'il en était amoureux. Son front cependant… son front est resté fixé face à moi à cause du reflet.
Jeudi, ses yeux ont bougé. Ils se sont déplacés sur son visage jusqu'à ce qu'ils soient placés juste au bon endroit. Une fois cela fait, il s'est glissé dans le lit, sous les couvertures et il s'est allongé à côté de moi. Ce que je pouvais sentir lorsque ma main effleurait sa peau me faisait penser à des légumes pourris dans un tiroir de frigo.
Vendredi matin, il était parti. Mes pieds étaient abîmés. Le simple fait d’essayer de me lever me donnait l’impression qu’une douzaine d’aiguilles traversaient ma peau. Je l'ai vu dans la flaque que j'avais faite sur le sol. Ne me demandez pas comment je pourrais le savoir, mais il avait l'air de sourire. Je suis allé consulter un médecin à ce sujet, il m'a envoyé voir un psy. Je me suis déjà douché trois fois, mais j'ai toujours l'impression de sentir le contact de sa peau sur la mienne.
Vendredi soir, il s'est penché sur moi pendant que je dormais. Il a l'air heureux maintenant. Sa silhouette est un peu plus ronde au niveau de la taille, comme la mienne.
Samedi matin, j'ai raté le rendez-vous avec le psy. C'est difficile d'écrire ce témoignage maintenant qu'il est dans le reflet de mon ordinateur. Il passe ses doigts sur le dos de mes mains, le long de mes bras et jusqu'à mes épaules… Je ne vois pas très bien les lettres sur le clavier à cause du sang. Mes yeux me font mal…
Son reflet s'estompe maintenant, mais au grincement du parquet dans la pièce voisine, je sais qu'il est parti dans le lit. Ne me demandez pas comment je le sais, mais c'est son lit maintenant. Demain, je le verrai même dans mon rétroviseur. Lundi prochain, je serai celui qui se tiendra derrière lui alors qu'il regardera son reflet dans le miroir des toilettes.
Je regarde mon reflet à présent et mes yeux sont devenus bleu cobalt.
Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de Ramiso qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur Creepypasta.fandom.com, de Orizy et Aévor qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Yaamane et Trinity qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.
En gros, chaque soir le narrateur se fait violer par une espèce de créature difforme, et il se transforme en elle à la fin ?
RépondreSupprimerEt « j'ai raté le rendez-vous avec le psy » qui suggère que tout ça ne pourrait se produire que dans la tête du protagoniste.
Mouais... C'est pas mauvais mais rien de très original, cependant.