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lundi 27 novembre 2023

Ne regarde pas dehors


Temps approximatif de lecture : 9 minutes.

Ces derniers temps, je vis dans ma caravane, sur mon terrain acheté récemment. Le but est de construire une maison sur ces 2 hectares vacants, mais la météo n’est pas au rendez-vous. Je suis dans la campagne du Nevada, où les conditions météorologiques mettent souvent des bâtons dans les roues aux agences de BTP. Entre le vent qui souffle à 80 km/h et la neige, l’hiver n’est pas la saison idéale pour construire. En attendant, j’ai ma caravane et un générateur pour me garder au chaud durant les mois les plus froids. Honnêtement, je m’y sens bien. Le vent tumultueux et la pluie battante sur le toit d’aluminium donnent une touche d’ASMR à l’ambiance. Les sons thérapeutiques de la nature m'aident habituellement à m’endormir. Mais ce soir, c’est différent.


Le temps était à la fine pluie et au vent modéré, mais le silence tombait avant que je ne puisse m’endormir. J’entends le chien de troupeau du voisin d’en face aboyer après ses moutons. Je me tourne et me retourne dans mon lit mais rien n’y fait: les aboiements incessants m’empêchent de dormir et me voilà frustré. Je sais bien que ce chien fait ce pour quoi il a été dressé, mais si je veux être à l’heure demain matin, il faut que je dorme. Les glapissements sont étouffés, le chien ne semble pas pressé et il sonne de plus en plus comme un vieil homme qui tousse. Ses jappements sont graves et se répètent toutes les trois secondes. Je l'imagine mordre les pattes des moutons afin de les diriger là où ils doivent aller. Enfin, les aboiements cessent et j’arrive finalement à m’assoupir.

Je me réveille à nouveau, mais pas à cause de mon alarme. Malheureusement, le même vieux chien de troupeau s’est à nouveau mis à aboyer. Mon téléphone indique 4 heures. Bien, je dois de toute façon me lever dans une heure pour le travail alors c’est inutile d’essayer de se rendormir, avec tout ce bruit. Je me lève et je commence à faire un café. J’écoute le rythme des jappements. “Ouaf, ouaf, ouaf. Ouaf, ouaf, ouaf”. On dirait qu’il déteste faire son travail. Tout pareil, l’ami. J’allume la télé et met un petit film tranquille sur Netflix pour couvrir les bruits du chien.

Ses jappements deviennent alors plus forts, comme s’il connaissait ma volonté de l’ignorer. Je roule des yeux et je jure, ça commence à faire beaucoup, là. J’ouvre ma fenêtre et lui hurle : “LA FERME”.

Avant que je ne puisse fermer la fenêtre, je remarque quelque chose. C’est une petite chose, mais une chose tout de même. Les aboiements semblent plus urgents maintenant, le chien a l’air alarmé et au lieu de l’habituelle toux qu’il produisait, il fait des sons paniqués, comme s’il voulait mordre. Il est dos au troupeau et j’essaie de comprendre ce que je vois à travers la brume du matin et l’absence de lumière.

Dans le champ à l’herbe inégale et aux grains dispersés, il y a une silhouette, accroupie derrière une botte de foin à moitié mangée. Le chien et les moutons sont à l’autre bout du champ, dans un coin, incertains de la nature de ce qui est entré dans leur terrain. Je tente de voir plus clair mais entre le ballot de paille qui cache tout et l’obscurité ambiante, mes yeux refusent de s’ajuster. Anxieux, mon cœur bat la chamade. Depuis tout ce temps, c’est contre ça que le chien aboyait ? Cette personne ? Est-ce une personne ? Ça ne peut être que ça. De ce que je peux voir, ça a une tête très ronde, un long cou et des épaules. Une personne, donc, pas vrai ?

Avant longtemps, je ferme la fenêtre. Je sais que les fermiers se lèvent tôt alors peut-être que la silhouette que j’ai vue était la leur et qu’ils répandent les grains pour leurs moutons. Ou peut-être ce sont des enfants qui se sont cachés en me voyant, embarrassés d’être pris la main dans le sac. J’essaie de rester le plus réaliste possible. Je m'assieds dans le silence quasi complet, essayant de me convaincre que quoique ce fut, c’était humain. Peut-être que c’était un intrus et c’est pour ça que le chien était si désemparé. Est-ce que je devrais appeler la police ? Mais et si c’était juste le fermier ?

Non, je pense que je dramatise la situation. Je vais juste regarder à nouveau pour être sûr que la silhouette était bien celle d’un des propriétaires de ce champ. Je refuse de laisser mon esprit s’égarer plus longtemps, il faut juste que je trouve le courage d’entrouvrir à nouveau la fenêtre et de regarder dehors.

J’ai honte de dire que j’ai eu l’impression qu’une heure est passée avant que je ne rassemble mon courage. Je pense que la chose qui m’a le plus aidé à rassembler ledit courage est le silence du chien. Je sais que j’aurais dû faire quelque chose avant, mais le réconfort de savoir que le chien ne voit plus de menace est ce qui m’a finalement déterminé à agir.

J'entrouvre la fenêtre et regarde dehors. Il fait un peu plus jour maintenant, le soleil teintant le ciel d’orange et de rose. Le champ est vide, quel soulagement. Les seules choses que je vois, au milieu de l’enclos, ce sont les moutons et le chien. Bien. Maintenant je peux aller au boulot et oublier tout ce qui vient de se passer. Et c’est exactement ce que je fais.

Le travail était ennuyant, comme d’habitude. J’ai rarement pensé au chien ou à la personne que j’ai vue le matin même. C’est plus facile de se convaincre de ce qui s’est passé, avec du recul. J’ai jeté un œil dehors et j’ai vu une forme. C’est tout. Pas un monstre de la nuit, pas un tueur qui tend une embuscade. J’ai simplement vu une forme, et je ne sais même pas vraiment ce que c’était non plus. Ça pourrait juste ne rien être. Une ombre dans le champ. Voilà, c’est l’histoire que je me fais: ce n’était rien et rien n’est arrivé.

En entrant sur ma voie privée, je jette un œil en direction du champ. J’esquisse un sourire en voyant les moutons brouter et le chien s’allonger tranquillement contre un piquet de la clôture. J’étais vraiment bête ce matin. Je suis un homme, un adulte, et j’ai laissé l’aboiement d’un petit chien me terrifier pour rien, tout compte fait.

J’entre dans ma caravane et je me fais cuire des nouilles instantanées pour le dîner et me prépare une tasse de thé sucré. Ce n'est pas un repas cinq étoiles mais vu mon manque de sommeil à cause de cette nuit, c’est le mieux que je puisse faire. Je mange mes nouilles, bois mon thé et regarde une série sans voir le temps passer: le soleil se couche. Je commence à me sentir anxieux. Qu’est-ce que je fais si j’entends encore des aboiements ? Et si cette chose était encore là ce soir ? J’essaie de rationaliser et je ris jaune, mais la peur est plus grande que la logique. Alors que la lune monte dans le ciel, la panique me monte à la tête.

Je décide de dormir sur le canapé dépliable, dans le semblant de salon de ma caravane. Comme ça, au moins j’aurais la lumière et le son de ma télévision pour camoufler quelconque son venant d’au-dehors. Je fais mon lit et je mets à la télé une série que j’ai déjà vue un million de fois. Et je me laisse m’endormir.

Au réveil, je me sens paniquer. Le genre de panique qui t’indique que quelqu’un se tient à quelques centimètres de ton visage, te regarde, attend. La télévision s’est éteint automatiquement et la lumière provenant de l’écran noir plonge l’habitacle dans une obscurité inquiétante. Je m’assieds et scanne les alentours pendant que mes poumons se battent pour respirer de l’air qui, d’une certaine façon, me manque. J’analyse tout de la cuisine jusqu’au futon. Rien. Je me détends un peu et me lève pour remettre ma série. Se faisant, je vérifie que la porte ainsi que les fenêtres soient toujours bien fermées. J’ai honte de dire qu’une fois devant les fenêtres, j’ai détourné les yeux juste pour éviter toute chance de tomber nez à nez avec quelque chose que je ne veux pas voir. Mais, au-dehors de la dernière fenêtre, celle proche du futon, quelque chose a attiré mon regard. C’était rapide, vif au point

où je doutais de son existence. Mais je pense avoir vu quelque chose m’épier, caché derrière l’arbre dans mon jardin. Je ne l’ai pas bien vu, mais ça avait une tête anormalement ronde et deux yeux brillants.

Je descend d’un coup sec le rideau de la fenêtre et je me rallonge, avec, une fois encore, un poids sur la poitrine. “Je n’ai rien vu”, me dis-je, “ton esprit te joue des tours quand tu paniques”. Je fais de mon mieux pour me concentrer sur la télé mais je sens comme une démangeaison dans un coin de ma tête, j’entends ma propre petite voix paniquée : “ça s’est rapproché. Ce n’est plus de l’autre côté de la route. C’est là, après nous. Qu’est-ce que ça veut de moi ? Est-ce que ça va essayer d’entrer ?”

La panique se calme peu à peu alors que je me convaincs que ce que j’ai vu n’était que ma propre réflexion, ou ombre. J’ai décidé que c’était ça, et rien d’autre. On ne me reprendra pas à regarder dehors, juste au cas où. Je commence à m’endormir, rêvant de regard brillant et de vent hurlant.

Quand je me réveille, tout semble être revenu à la normale. Je me fais un café et mange un donut. Je fais en sorte de préparer ma journée et quand j’arrive au travail, je fais en sorte d’être un employé. Ce n’est pas vraiment une mauvaise journée, mais j’ai juste l’impression d’être en auto-pilote. Je blâme le manque de sommeil. Aujourd’hui, c’est vendredi, ce qui veut dire que je serai chez moi pendant deux jours. J’ai peur de devenir cinglé sans le boulot pour me distraire de ces yeux brillants que j’essaie d’ignorer et que je n’ai pas vus. Enfin j’essaie de me convaincre que je ne les ai pas vus.

Je suis de retour chez moi une fois de plus et je mets un pull. J’allume la télé et me fais un thé chaud. Je ne mange pas au dîner. Mon estomac s’agite, comme si j’attendais l’inévitable. Mes yeux se fixent ça et là de ma caravane, prêt à voir quoique ce soit bouger. Mes oreilles sont attentives à tout bruit. Me détendre ne semble pas être une possibilité. Je ne m’allonge même pas, aujourd’hui. A la place, je m’assieds au pied du futon et regarde la télé avec des yeux rouges, injectés de sang.

Après plus ou moins deux heures d’absolument rien, je décide de pouvoir enfin m’allonger et me détendre, juste un peu. Je ne peux pas dormir, le sommeil n’est pas une option. Même si j’étais fatigué, ce qui n’est pas le cas, la peur dans ma poitrine m’empêcherait quelconque somme.

Il est à peu près 2 heures du matin quand je l’entends. Un coup discret à ma porte. Mon regard se fixe sur la porte de la caravane si bien que je pourrais lancer des lasers avec mes yeux, touchant ce qui peut se tenir derrière la porte. J’ai vu assez de films d’horreur pour savoir ce qui se passe après ça. Je me redresse et j’attends. Un autre coup subtil, semblable, vient de la fenêtre à côté de moi. Ma tête se tourne rapidement alors que je bondis hors du canapé. Debout, je fixe la fenêtre, j’attends. Ca toque encore, trois fois cette fois. C’est comme si quelqu’un cherchait volontairement à attirer mon attention. Toc, toc, toc. Je m’accroupis et je mets ma tête dans mes mains. Je veux crier. Je veux que ça me laisse tranquille. Mais je ne veux pas reconnaître son existence. Toc, toc, toc. Je commence à me mordre les ongles. Toc, toc, toc. Cette fois, ça vient de nouveau de la porte, ce qui veut dire que le bruit venant de la fenêtre ne pouvait pas être une branche d’arbre ou quelque chose de plus rationnel qu’une créature de la nuit. Bam, bam, bam. Les coups se sont transformés en tambourinement. Des coups puissants qui me prient d’ouvrir la porte. Je refuse. C’est là que j’entends autre chose. Un petit rire. Silencieux, presque comme un gargouillis. Comme si quelqu’un essayait de rire avec la bouche pleine d’eau. Là, je suis couvert de sueur et je tremble. Je ne peux m’arrêter. Je suis exténué et terrifié. Je ne pense plus rationnellement.

“LAISSE MOI TRANQUILLE”, crie-je. Pendant un moment, rien ne se passe. C’est silencieux. Presque trop silencieux. J’attrape mon portable pour appeler la police, mais avant que je ne puisse le faire, la caravane se met à s’agiter. Je ferme les yeux rapidement quand j’entends le rideau de la fenêtre se lever d’un coup sec.

“Je peux pas regarder dehors. Je peux pas regarder dehors. Je peux pas regarder dehors”. Je me berce d’avant en arrière, me murmurant un semblant de rappel. Les minutes s’écoulent, et vient la tentation. Je ne sais pas ce qu’a le cerveau humain, mais dès que tu te dis de ne pas faire quelque chose, le besoin de le faire quand même l’emporte sur ton esprit. J’entrouvre à peine les yeux. Je dois fermer le rideau, c’est ce que je me dis tout bas. Mais j’ai besoin de voir. J’ai besoin de voir s’il y avait vraiment quelque chose ou si je devenais juste fou.

Je compte jusqu’à trois et ouvre les yeux. Je veux crier en voyant la chose devant moi, mais rien ne sort de ma gorge. De l’autre côté de la fenêtre, se tient la créature la plus terrifiante que je n’ai jamais vue. La tête est si ronde et lisse. Les yeux sont si jaune metallique, reflétant toute la lumière de ma caravane. Son cou fin semble si peu proportionnel pour la tête qu’il porte. Le nez est juste un trou en forme de U. Et la bouche, Seigneur, la bouche… La chose a trois fois le nombre normal de dents, pourtant semblant humaines. Son sourire est si grand qu’il s’étend sur la majorité du visage de ce truc. Toutes les dents sont visibles, derrière ce sourire. Et ça me regarde, et ça sourit. Je ne bouge pas. Je me glace comme un chevreuil devant des phares, mais j’entends mon cerveau qui crie à mes jambes de bouger, de courir, de faire quoique ce soit d’autre que rester là, à laisser cette chose me voir. Mais elle m’a déjà vu. Elle approche lentement sa tête. Avant que je ne puisse réagir, elle se cogne contre la fenêtre. Et elle recommence, encore et encore. Elle essaie d’entrer. Ma peur se transforme en action, enfin. J’attrape mon vieux revolver qui trainait sur mon meuble de télé et je charge trois balles. Sans y réfléchir, je sors en vitesse et je lui fais face.

“LAISSE MOI TRANQUILLE”, hurle-je. La chose se détourne lentement de la caravane pour se tourner vers moi, souriant toujours. Un liquide semblable à du goudron coule de son front. Avec mon arme, je vise et tire ; la chose tombe dans un bruit sourd. Un flot de soulagement se déverse sur moi. Sans hésiter, je tire deux fois de plus pour m’assurer que ce truc est mort.

J’ai presque envie de rire. C’est fait. C’est enfin fini. Je cherche mon portable pour appeler la police et leur dire que j’ai tué cette… chose sur ma propriété. Je réalise assez vite que j’ai laissé mon téléphone à l'intérieur. Je fais volte-face pour rentrer, mais se faisant, je vois une multitude de petites lumières apparaître autour de ma caravane. Je m’avance, revolver en main, pour voir ce que ces lumières pourraient être. En m’approchant, je discerne une tête très ronde et un cou très fin. Ce ne sont pas des lumières. Ce sont des centaines d’yeux, reflétant la lumière vers moi, me fixant. Je fonce jusqu’à ma porte d’entrée mais, à travers la fenêtre, je remarque que trois d’entre eux sont déjà entrés. Ils se tiennent là, me sourient. Je tombe à genoux et sens quelque chose sur mon épaule. Je regarde ; c’est une main, une main avec de longs doigts osseux et de longs ongles. Je sais que je ne peux plus courir. Je pense qu’ils sont partout autour de moi. Je sens les ongles se planter dans ma peau et je laisse échapper un cri.

Je n’aurais vraiment pas dû regarder dehors.

Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de Cydvicious qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Ozymandias qui a assuré sa traduction de l'anglais vers le français à partir de l'originale que vous pouvez trouver sur Creepypasta.com, de Kitsune et Seven qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Griff et Trinity qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.

4 commentaires:

  1. Très très bonne pasta!!!!

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  2. Truffé de clichés de film d'horreur bas de gamme, avec une traduction qui laisse à désirer (je ne sais pas en revanche si le style bizarre et bancal vient de la traduction ou de la pasta originale...)

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    1. J'étais en train de me dire que j'adorais le style et le rythme ! Pas d'accord, franchement c'était sympa. Ca manque de terreur profonde et réelle, mais c'était rafraîchissant à lire!

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