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lundi 11 décembre 2023

Fiche M : Elan School, l'école infernale


Temps approximatif de lecture : 5 minutes. 

Située à Poland dans le Maine, Elan School était un internat privé thérapeutique ouvert dans le cadre d'un programme de modification du comportement. 
C'est en 1970 que cette école aux méthodes d'éducation douteuses a été fondée par trois hommes : Joseph Ricci (un ancien toxicomane), Gerald Davidson (un psychiatre) et David Goldberg (leur investisseur). 

Joseph Ricci décide de se baser sur le même système que l'organisation Synanon, un groupe proposant des cures de désintoxication pour les toxicomanes et les alcooliques. Leur méthode principale était d'utiliser l'humiliation et les sévices physiques pour guérir les addictions, mais avec le temps leur organisme a été qualifié de secte aux méthodes violentes. 

Leur méthode particulière ayant été efficace avec lui, Ricci a voulu la reproduire. 

Avec le temps, l’école commence à accepter toutes sortes d’élèves, en particulier ceux qui ont des problèmes de comportement ou des maladies mentales. Mais en 1975, des journaux locaux racontent que des psychologues ayant visité Elan School y ont trouvé l'atmosphère étrange et ont lancé l'alerte, s'inquiétant qu'il s'agisse d'un programme de lavage de cerveau dissimulé derrière la devanture d'une école. La même année, les fonctionnaires de l'État de l’Illinois ont pris la décision de faire retirer onze enfants du programme de l'école à cause des mauvais traitements qu'ils y subissent, mais trois sont de nouveau scolarisés là-bas suite à des menaces de Joseph Ricci qui souhaitait porter plainte contre l'État pour diffamation. 
Grâce aux nombreux profits générés par l’école, Joseph Ricci arrive même à s'acheter un hippodrome à Portland.  

De 1978 à 1979, l'école est contrôlée environ une fois par semaine par des médecins et par les autorités locales, mais personne n'aborde le sujet d'une éventuelle fermeture de cette dernière. Les départements de l'éducation du Maine et de New-York conduisent de nombreuses enquêtes suite à l'affluence de témoignages pour des sévices, mais aucun n'aurait identifié de manquements aux règles de l'État durant lesdites enquêtes. Pourtant, une journaliste qui avait décidé de faire des recherches sur le sujet a appris après avoir pris contact avec les autorités new-yorkaises qu'en réalité, ces dernières auraient bien recensé de nombreux manquements et de nombreuses choses étranges là-bas. Ils auraient donc donné une semaine à l'école pour cesser toutes pratiques abusives si elle ne voulait pas mettre la clef sous la porte. 

Peut-être que les autorités du Maine auraient fait le même constat, si leurs équipes n'avaient pas systématiquement prévenu l'école avant chaque contrôle. 

En 2001, suite au décès de Joseph Ricci, l'école est reprise par sa veuve, Sharon Terry. Mais les choses ne s'améliorent pas pour autant… 

En 2002, l'école compte plus ou moins 150 pensionnaires, qui payent chacun 44 000 $ par an de frais de scolarité. 

Le procès pour meurtre de Michael Skakel fait beaucoup parler des pratiques douteuses de cet établissement. Par la suite, l'école affirme embaucher des professionnels pour mieux encadrer les thérapies des élèves. 

Le département de l’éducation de New-York va même envoyer à Elan School des enfants avec des problèmes d’apprentissage et de comportement pour des placements d’urgence. En 2007, il lance une enquête sur les nouvelles accusations de maltraitance et décide cette fois-ci de couper les fonds alloués à l’école. 

En 2009, l'école affirme avoir changé ses méthodes pédagogiques pour utiliser des méthodes moins punitives et moins strictes que l'ancienne. En 2011, les frais de scolarité sont estimés à 55 000 $ par an. 

En mars 2011, Elan School annonce sa fermeture programmée pour le 1er avril de la même année. Sharon Terry affirme que la fermeture est dûe à un déclin des inscriptions survenu suite à une campagne de désinformation visant à salir leur réputation sur internet. 

En réalité, il s'agissait d'une campagne de sensibilisation menée en ligne par un ancien étudiant d’Elan School, sous le pseudonyme de Jeff Wimbelton. Il en profite notamment pour expliquer que là-bas, les délinquants ayant commis de véritables crimes sont une écrasante minorité. La plupart des élèves n'ont en réalité rien fait de plus que fumer des joints ou être en conflit avec leurs parents. 

L'école affirme pourtant depuis son ouverture qu'elle est spécialisée dans le traitement des adolescents ayant des problèmes de comportement trop graves pour les envoyer ailleurs. 

Les témoignages recueillis au cours de la campagne de sensibilisation de Jeff ont permis de faire la lumière sur les traitements que les élèves de l'école doivent subir : 

Là-bas, l'humiliation est explicitement considérée comme un outil thérapeutique indispensable. Chaque jour, les élèves doivent se lever à 6h00. Après un petit-déjeuner rapide, puis ils vont immédiatement étudier sur le campus. Ils doivent passer leurs après-midis en thérapie et réviser leur programme scolaire de 18h00 à 22h00. 

Les élèves sont classés par un système de hiérarchie stricte à la manière des écoles militaires. Les élèves les plus hauts classés doivent surveiller les autres avec pour consigne de s'adresser à eux en les insultant. La classe la plus basse est celle des “shot down”, qui sont préposés au nettoyage et ont la ferme interdiction de porter des chaussures et des pantalons (afin que les autres élèves puissent les reconnaître facilement). 

Certains élèves doivent servir de sentinelles devant chaque porte de chaque bâtiment. Ceux préposés à la sécurité du campus ont l'ordre de frapper leurs camarades qui contreviennent aux règles. 

Régulièrement, les élèves âgés de 10 à 18 ans se font kidnapper en pleine nuit. Ils sont privés de sommeil, se font insulter et hurler dessus pour d'autres étudiants plus âgés et on leur impose de s'affronter en duel à mains nues. 

Le recours à l'isolement est également une sanction appréciée par le personnel pédagogique, mais certains des élèves contraints à l'isolement se font violer par les étudiants plus âgés, devenus complices de leurs bourreaux. 

Le simple fait de sourire sans l'autorisation d'un conseiller peut faire prendre le risque à un élève de subir une punition. 

Les appels à la famille sont effectués sous surveillance d'un conseiller et les élèves qui refusent de cacher les aspects négatifs de l'école (qui prétend même aux parents que leurs enfants ont le droit à des cours d'équitation et des sorties scolaires dans des réserves naturelles) sont sévèrement sanctionnés et accusés d'être des menteurs et des manipulateurs. 

Lorsqu'un élève est puni au coin, il doit rester assis sur une chaise dans un coin de la pièce à vivre et n'a pas le droit de s'en aller sans autorisation. Un matelas est installé à côté de la chaise pour qu'il dorme et une bassine est amenée pour qu'il y fasse ses besoins, l'élève doit se faire nourrir par les autres avec les restes de table. D'après les témoignages, certains élèves sont déjà restés au coin durant deux mois avant que quelqu'un se décide à lever la punition. 

Si un élève commet une entorse au règlement jugée trop grave, il est envoyé sur le “ring”. C'est-à-dire qu'il est placé dans un cercle au milieu de ses camarades de classe équipés de gants de boxe et que ces derniers doivent le frapper à tour de rôle durant des rounds d'une minute. Et cela, jusqu'à ce qu'un conseiller estime que la punition est suffisante. 


Si un élève tente de s'enfuir, la police est contactée seulement en dernier recours, l'école préférant s'occuper elle-même des fuyards. Plusieurs d'entre eux ont été retrouvés morts après leur fuite, dont une élève assassinée par un chauffeur routier. 

Les terribles histoires en lien avec cette école sont bien trop nombreuses pour toutes être résumées en un seul texte. Nous vous conseillons vivement de visionner l'excellente vidéo de Feldup sur le sujet si vous avez un peu plus de temps à consacrer à cette histoire : 


Aujourd'hui, heureusement, Elan School n'existe plus. Mais de nombreux anciens élèves sont traumatisés par leur passé là-bas et souffre de stress post-traumatique à cause des mauvais traitements de cet Enfer sur Terre. 

L'un d'eux a même pris la décision de raconter son histoire dans un webtoon qu'il a écrit et dessiné lui-même. 

Sources : 




Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de Nimuë et Opalis Yah qui ont assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Seven et AngeNoire qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Griff et Trinity qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet. 

1 commentaire:

  1. Pour ceux qui savent lire l'anglais, je vous conseille la bande dessinée de l'ancien élève https://elan.school/
    la creepypasta est bien moins horrible (mais plus courte) que la réalité.

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