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samedi 17 mai 2014

Lettre à vous

Cher vous.


Je sais que vous vous demandez ce qui peut bien m’arriver pour que je ne daigne plus répondre à vos appels ou venir vous ouvrir ma porte, j’ai décidé de vous écrire afin de mettre ces quelques points au clair avec vous, et je vous dois bien ça.
Tout a commencé comme vous vous en doutez il y a quelques mois, lors de mon retour de Russie. Je vous avais apporté vos cadeaux, puis j'étais retourné chez moi, afin de faire le ménage et d’organiser mon retour comme il se doit.


J’ai donc passé une première semaine sans vous donner de nouvelles, je suis ensuite revenu vers vous et vous ai invités à fêter mon retour en France. Vous l’avez deviné, si je n’étais pas disponible durant cette semaine, c’était pour préparer cette fameuse fête.
Vous m’avez tous remercié pour vos cadeaux et vous êtes partis, ce qui me fit me rappeler du cadeau que je m’étais fait à moi-même, une jolie petite collection de poupées russes, faites main par une artiste de Moscou.

Je les ai donc déballées, en prenant soin de ne pas les ouvrir, afin de préserver toute la surprise lorsque j’en aurais vraiment envie. Vous me connaissez, je suis très patient et ne joue avec mes trouvailles que lorsque le sentiment de curiosité m’envahit pleinement.
Nous nous sommes vus plus d’une fois après ce jour, jusqu’à ce qu’enfin je décide de retourner travailler. S’ensuivirent alors les semaines les plus difficiles de ma vie, enfin, c’est ce que je croyais. Durant trois semaines vous n’avez donc eu de mes nouvelles que par le biais de quelques messages que j’envoyais pour vous rassurer.


Tout commençait pour moi à rentrer dans l’ordre, jusqu’à ce que ma curiosité me pousse à bout. J’ai donc ouvert la première poupée, en dévoilant une autre, puis encore une autre, jusqu’à arriver à la toute petite.
J’ai ouvert la deuxième poupée, encore une fois j’ai dû répéter ce geste une dizaine de fois avant d’arriver à la plus petite.
Puis j’ai ouvert la 3ème poupée, différente celle-ci des deux premières. Je m’explique.


Pour la première série, la couleur de toutes les poupées était bleu azur, leurs yeux étaient grands, elles avaient un joli sourire rouge, et leur corps était recouvert de fine rayures en feuille d’or.
Pour la deuxième série, la couleur des poupées était d’un rose nacré magnifique, les yeux étaient les mêmes que pour les premières, leur sourire également, et leur corps était couvert de rayures, cette fois argentées.
Pour la 3ème série, la poupée principale était noire, toute noire, comme si tout avait été gratté et qu’il ne restait plus que la partie basique. J’ai pensé que c’était juste un clin d’œil de l’artiste, ou alors une œuvre inachevée.
Lorsque que je l’ai ouverte, la poupée du dessous était tout aussi noire, mais des yeux commençaient à apparaître, ils étaient un peu fermés mais leur couleur commençait à être distincte.
Sur la poupée d'encore après, les yeux s’ouvraient un peu plus, et ce sur chaque poupée jusqu’à la dernière, qui affichait un regard rouge sang, visiblement très effrayée. Enfin, c’est le sentiment que j’ai ressenti lorsque je les ai vus.


Une fois toutes les poupées placées les unes à côté des autres, sur l’étagère prévue à cet effet, je suis allé me coucher.
C’est à partir de ce moment-là que tout a commencé à partir en vrille dans ma vie. Cette nuit-là, j’ai fait des cauchemars atroces, pas le genre de cauchemars basiques que tout le monde fait au moins une fois dans sa vie, non.
Toutes mes peurs se sont réunies pour faire de cette nuit un véritable enfer. Longs couloirs sombres, arachnides géants, clowns diaboliques, le tout s’est mélangé dans mon esprit et m’a causé une crise d’angoisse telle que je ne suis pas allé travailler le lendemain.
J’ai pris rendez-vous chez un psy à la place.
J’ai évidemment eu un rendez-vous dans la journée, mon cas l’intéressait particulièrement, il ne comprenait pas pourquoi d’un seul coup toutes mes peurs avaient refait surface. Nous nous sommes vus une fois par semaine durant le mois qui a suivi ce cauchemar. Cauchemar que je refaisais chaque nuit.
J’ai fini par avoir une prescription pour des médicaments spéciaux. Ils étaient censés me calmer lors de tels cauchemars, mais j’en ai vite eu besoin pour la journée.
Au départ, j’ai entendu des bruits lointains, quand j’étais devant la télévision ou l’ordinateur. Évidemment, quand le calme revenait, je n’entendais plus rien du tout. Puis au bout de quelques jours, j’ai cru apercevoir une silhouette derrière moi dans le miroir. Je me suis retourné, mais il n’y avait rien.
J’ai alors commencé à paniquer, je suis devenu paranoïaque, et c’est à partir de ce moment-là que j’ai arrêté de vous parler et de vous voir, je voulais me couper du monde. Je n’osais plus dormir et je passais mes journées à prier pour que mes hallucinations ne reviennent pas.  Si je suis si calme en écrivant ces mots, c’est parce que les cachets m’aident beaucoup, mais j’arrive à la fin de ma dernière plaquette, et je refuse de sortir en racheter.


Quand j’oubliais de prendre mon médicament, ce qui m’est arrivé plus d’une fois, je me mettais tout de suite à voir des choses horribles. Les lumières s’éteignaient, me laissant dans le noir le plus complet, et mes peurs se matérialisaient juste sous mes yeux, je me recroquevillais sur moi-même, et pleurais toutes les larmes de mon corps en hurlant.
Tous les jours de nouvelles hallucinations faisaient rage. J’étais tellement mal, je pensais que ces monstres allaient me tuer, ou me torturer, il fallait du temps pour que je me décide à prendre les cachets que j’avais dans la poche, j’étais souvent tétanisé, effrayé.
Je me suis plus d’une fois giflé et griffé, en espérant me ressaisir et faire stopper ces hallucinations, mais en vain. D’un cachet toutes les 8 heures, je suis vite passé à 3 cachets toutes les heures, plus les jours passaient et moins les cachets faisaient effet.
Je dormais seulement deux voire trois heures par nuit. Mes cauchemars me stressaient, je me sentais mal, j’avais envie de pleurer, de hurler. Je prenais des antidépresseurs, je prenais aussi des somnifères, en plus de ces cachets censés stopper ces hallucinations.
J’avais peur de ma propre peur.


Vous vous demandez aussi pourquoi cette lettre est au passé. J’ai trouvé intéressant de ne pas parler au présent, car quand vous lirez ceci, je ne serais plus de ce monde. C’est une façon pour moi d’essayer de vous faire rire une dernière fois.
Si vous trouvez les poupées chez moi, s’il vous plaît, brûlez-les. Je ne veux pas qu’un autre vive ce que j’ai vécu.
Merci de m’avoir aimé et de m’avoir soutenu lorsque ça n’allait pas avant ces mois derniers, je vous aime.

Teo. 


12 commentaires:

  1. Quel est le rôle des poupées russes ? On en entend parler qu'au début, c'est nous retirer le pain de la bouche que de nous apporter une fin pareille. Peut-être que cela permet une meilleure identification au narrateur car il ne connait pas exactement l'effet que peuvent avoir ces poupées, tout comme le lecteur; mais avec une conclusion aussi lourde que celle de cette creepypasta, on pourrait bien remplacer les poupées par n'importe quel artefact diabolique que la fin resterait cohérente au reste du récit. Il n'y a aucune prise de risque et le texte en devient plat, sans originalité. Je pense que tu aurais pu exploiter de bien belles manières les poupées, j'ai pour idée un mal qui arrive au narrateur mais qui en apporterait un autre, en enchaînant les situations glauques/cauchemardesques qui seront de plus en plus lourdes en conséquences sur la psychologie du héros; faire quelque chose de cette idée d'emboîtement des poupées. Donc voilà, je suis déçue de ce texte car j'en attendais plus d'artefacts aussi singuliers que les poupées russes, il n'y a au final rien de très prenant ou surprenant.

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    1. Je pense que les yeux des poupées noires font référence à la peur grandissante du personnage. La dernière des poupées dévoile un regard effrayé et empli de sang,faisant probablement référence à la peur finale du personnage,le poussant au scuicide. Tandis que la première ferait plutôt référence à une peur remplacée par de l'intrigue...Probablement lorse qu'il découvre les différentes poupées. La premiè serait apparement la naissance de la peur, quand le personnage cauchemarde pour première fois. Les autres poupées sont le cheminnement entre la naissance de la peur et l'apogée de celle-ci.
      Personnellement, c'est comme ça que je fait le rapprochement avec les poupées.

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  2. C'est normal en russiiiiie

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    1. Merci pour le rire
      Ton commentaire casse toute la pasta ^^

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    2. absolument raison ! SAUF QUE ça s'est produit en france bien que les poupées viennent de Russie, mais je ne peux pas résister : C'est normale en France aussiiiiiiiiiiiiiie

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  3. Pour ceux qui connaissent hetalia, tout devient tout de suite trés trés logique...
    "Become one with meeeee!!!"
    (mais bon, les gens du dessus ont raison, c'est trop cliché)

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  4. Mouais...C'est pas mal raconté, mais je n'ai pas compris quand le narrateur écrit, à la fin: "J'ai choisi de ne pas vous parler au présent, car je ne serai plus de ce monde [...]. C'est une façon pour moi de vous faire rire une dernière fois." Euh...en quoi ce serait drôle? Il est mort, ouaiiis cool, mdr...Bon, il y a ça, et le fait que je trouve dommage qu'il n'ait pas développé plus que ça au sujet des poupées. Alors bien sûr, on devine que ça vient d'elles, vu que tout commence après qu'il les ait déballées. Mais c'est un peu dommage, parce qu'il y avait matière à mettre un peu plus de terreur dans le récit. Enfin, moi, c'est ce que j'aurais fait...

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  5. Comment peut-il savoir que c'est la faute des poupées ?

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  6. ( Ou plutôt en être sûr pardon )

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