Bonjour/ Bonsoir à vous,
J'hésitais jusqu'alors à raconter mon histoire ici sur CFTC, mais avec le récent post de l'affaire Elisa Lam qui est une histoire vraie certifiée, je saute le pas. J'ai choisi mis à part pour l'article de journal que vous verrez, d'accompagner mon récit de photos et d'illustrations.
Il y a maintenant un peu plus d'un an, en mars 2015, je suis allé rendre visite à ma grand-mère, Alice. C'était le dernier jour qu'elle passait dans sa maison car nous avions décidé à contrecœur de la placer dans un EHPAD, son état devenant préoccupant même pour nous ses proches. Vous savez, à 76 ans, l'autonomie commence à se limiter pour certains, ma grand-mère y compris.
Pendant que mon frère lui préparait une tasse de thé en bas, et que mon père bricolait sa voiture, ma mère et moi étions en train de trier les vieux cartons entassés dans le grenier.
Oui, dans le grenier. Si vous avez l'impression qu'une maison avec grenier est un luxe pour une vieille retraitée célibataire, vous êtes encore loin du compte.
Sa propriété était immense, parcourue de plantes, d'arbres et de fleurs multicolores.
Le gazon était haut mais un parcours de bois sur le sol vous menait à un petit lac artificiel près duquel nous pique-niquions parfois, là où l'herbe était très rase.
"Va avec ton frère et ta grand-mère en bas leur donner le paquet de langues de chat que j'ai oublié dans mon sac, je vais finir ça et je vous rejoins", m'a dit ma mère au dernier carton restant.
J'ai donc descendu l'échelle du grenier puis l'escalier en colimaçon de l'étage et je suis entré dans la cuisine. Le sac de ma mère était posé sur la table près de sa tasse de café vide, et d'ici je pouvais entendre le duo parler à côté, ils discutaient justement de la façade.
"Mamie, la façade de ta maison a toujours été moche, c'est une façon de dire que c'est la beauté intérieure qui compte ?"
"Non mon garçon, c'est une façon de dire que la vérité est cachée."
Il ne s'attendait pas à une réponse sérieuse à sa blague.
"Cachée ? Donc il faut la chercher ?"
Ma grand-mère a marqué une pause.
"Non mon garçon, c'est toujours la vérité qui vient te trouver, t'attendais-tu à trouver cette richesse en entrant ici la première fois ? Ou ce jardin luxuriant derrière ?"
Finalement, j'ai mis fin à leur conversation en entrant dans la pièce, faisant sourire les deux à la vue des gâteaux.
Ma mère a fait irruption dans la pièce pendant la distribution des gâteaux, elle tenait à la main un vieil article de journal jauni et un petit carnet gris, ce qui a eu pour effet de gommer immédiatement le sourire de mamie quand elle a vu de quel article il s'agissait.
"Il fallait bien que je vous en parle avant de partir", a-t-elle dit en baissant les yeux.
Ma mère a froncé les sourcils et s'est agenouillée à sa hauteur sans rien dire.
Voici la photo de l'article en question :
Ma grand-mère a pris la parole en feuilletant son carnet - je suppose qu'elle y consignait ses souvenirs.
"J'avais 11 ans quand le dessin animé Alice au pays des merveilles est sorti. Je voulais absolument le voir, mes copines dont les parents avaient un revenu aisé étaient allées le voir à la première du film le 21 décembre.
Elles trouvaient drôle ma ressemblance physique avec l'héroïne, et le fait que je partage son prénom, ce qui me donnait encore plus envie de voir le film. Mais je devais attendre Noël pour ça.
Finalement est arrivé le 26 décembre, le lendemain de Noël. La salle n'était pas si bondée pour un Disney, ce qui a rendu le film encore meilleur.
Du moins, jusqu'à la scène où Alice rencontre la chenille qui fume le narguilé.
Sans qu'on s'en rende compte immédiatement, de la fumée a commencé à s'accumuler dans la salle, quand quelqu'un a finalement crié au feu. Le projecteur venait de prendre feu, brûlant rapidement avec ce qu'il y avait autour, dont une mère de famille qui n'avait pas pu s'échapper à temps.
Le cinéma a été détruit."
Elle s'est arrêtée, refusant le gâteau que je lui proposais.
Elle a pris l'article et l'a posé sur la table basse du salon, c'est là qu'on a tous pu le voir.
"En 1957, la rumeur d'une attraction Alice au pays des merveilles aux États-Unis a traversé l'Atlantique mais sans passer par mes oreilles.
À Noël, j'ai été surprise de ne découvrir qu'une enveloppe sous le sapin, non pas que mes Noëls correspondaient à une profusion de cadeaux, mais là j'étais tout de même un peu déçue de n'avoir qu'une lettre.
En l'ouvrant, j'ai compris qu'en réalité, je venais d'avoir le plus beau cadeau de ma vie. L'enveloppe contenait un billet d'avion pour l'Amérique et une entrée pour le parc Disney où allait bientôt ouvrir l'attraction Alice in Wonderland. Toute la famille s'était cotisée pour me faire oublier l'accident tragique du cinéma.
Je pleurais de joie.
Arrivée à Anaheim en Californie dans le comté d'Orange, accueillie par la lune, j'ai passé la nuit à l'hôtel.
Cela me changeait incroyablement de ma petite vie de la France rurale à la fin des années 50.
Je ne pouvais pas dormir, à cause du décalage horaire, alors j'ai marché jusqu’à la toute fraîche attraction d'Alice. Un grand 7 lumineux trônait au sommet : sept jours avant la grande ouverture présidée par Walt Disney.
Mon cœur palpitait. En balayant l'attraction du regard, j'ai vu du coin de l’œil un mouvement, peut-être un employé, peu importe. J'ai continué de scruter l'attraction : l'esthétique reprenait merveilleusement bien celle du dessin animé. Des couleurs vives, des courbes, pas de lignes droites, sauf celles d'un château derrière, que l'on imaginait être celui de la reine de cœur.
Tournant autour de l'attraction, j'ai rapidement trouvé derrière une échelle de service, cachée dans la fausse entrée du château qui n'avait qu'un rôle esthétique. Par curiosité, je l'ai escaladaée. Si on me voyait, je n'aurais qu'à dire que j'avais été poussée par la curiosité. Heureusement qu'à cette époque il faisait particulièrement chaud car monter une échelle est plus facile en short qu'en jupe longue.
Arrivée sur le toit, j'ai contemplé le parc. Le garde préférant patrouiller autour du parc qu'en son centre, j'avais peu de risques d'être gênée, du moins c'est ce que je me disais quand en me retournant je suis tombée nez à nez avec un homme de la maintenance.
Il avait un t-shirt plus proche du jaune que du blanc, des chaussures noires très usées, un bleu de travail bizarrement immaculé et une casquette Disney vissée sur la tête.
Ça vous est déjà arrivé de croiser une personne étrange dans la rue, une personne qui n'avait rien de bizarre mais dont le visage disait à votre instinct de changer de trottoir ?
M'y voilà. Je le revois encore, les cheveux poivre et surtout sel, une peau charnue et ridée, le tout formant la bonne bouille d'un gentil grand-père malsain qui aurait forcé sur la bouteille pendant des années. J'ai reculé, et comme dans un cliché de film, mon pied a rencontré le vide.
Je me suis réveillée.
L'électricité fonctionnait. La pièce était très lumineuse, la sortie juste à côté de moi également.
Cette pièce représentait le réveil d'Alice à la fin du dessin animé. Il y avait l'arbre, le lac, la femme avec qui elle parle au début, et son chat.
J'étais tombée dans l'attraction !
Pour en revenir à la pièce, elle était très large, on se croyait vraiment au bord d'un petit lac artificiel. Un point lumineux indiquait la sortie et un point sombre la pièce qui la précédait.
J'étais émerveillée, en oubliant presque l'agent de maintenance. Je n'avais qu'une hâte, c'était de découvrir la deuxième pièce, ou l'avant-dernière dans le sens normal, car c'est dans celle-là que le personnage d'Alice doit apparaître furtivement selon les rumeurs que j'avais pu entendre.
J'ai donc franchi la première pièce, mais c'est là que la première chose anormale est arrivée. Tweedle Dee et Tweedle Dumm venaient d'apparaître de chaque côté de la porte.
Leurs visages n'avaient pas encore été placés visiblement, on voyait les mécanismes qui devaient animer leurs têtes.
Ils me suivaient en silence, c'est ce que j'ai rapidement compris. Je ne sais pas comment c'était possible, à l'époque je veux dire. J'ai pris ça pour un système de sécurité destiné à effrayer les intrus, ça marchait bien en tout cas.
J'arrivais donc dans la deuxième pièce (l'avant-dernière comme vous l'aurez compris si vous suivez).
C'était la scène où Alice est jugée par la reine de cœur. La reine, elle, avait déjà son visage. Elle tendait son marteau vengeur vers... Le pauvre lapin, qui était sur l'estrade des accusés à la place d'Alice.
Bien qu'un peu plus petite que celle que je venais de visiter, cette pièce restait grande, les murs d'une couleur entre le marron et le noir de cette pièce avaient un point commun avec les murs bleu ciel du lac, ils étaient si bien faits qu'ils semblaient être un ciel artificiel.
Une haie aux feuilles très foncées, presque brunes, ponctuées de roses blanches, faisait le tour de la pièce carrée.
Alors que j'allais quitter cette pièce accompagnée par les jumeaux monstrueux, un cri de rage mécanique m'a fait sursauter. La reine de cœur s'était animée.
Elle convulsait d'avant en arrière, secouant son marteau.
"Qu'on lui coupe la tête ! Qu'on lui coupe la tête !"
C'est ce qu'elle a dit avant qu'une lame de faux ne sorte du mur, coupant la tête du pauvre lapin, me faisant frôler l’arrêt cardiaque par la même occasion.
À ma surprise (et c'est le moins qu'on puisse dire), une fontaine de sang est sortie du corps du rongeur, faisant rougir les roses blanches tout autour et mon visage. Le sang était chaud et avait vraiment le goût du sang. Je l'ai su quand il a coulé sur mes lèvres.
La bouche béante, j'ai entendu les jumeaux dire ces mots :
"Dans ce monde on a ce que l'on mérite."
"C'est une justice aiguisée qui régit notre monde."
La voix ne semblait pas provenir d'un quelconque émetteur. Oui, LA voix, elle était partagée pour les deux personnages.
"Dinah, continue ton chemin, vois ce qui arrive à ceux qui bafouent les lois."
Dinah... Ce nom m'était familier et me rappelait l'univers d'Alice.
Même si je me persuadais que le sang était faux et que ce n'était qu'un petit être en peluche qui avait été assassiné, la violence de la scène me laissait terriblement mal à l'aise, mais une fascination morbide et l'amour que je portais à ce dessin animé me poussaient à aller plus loin.
J'entrais dans la nouvelle salle.
C'était une longue forêt très sombre pleine de petits virages.
Au fur et à mesure que je m'y enfonçais, ce qui semblait être de petits pleurs étouffés s'est changé en longs râles de tristesse.
C'est alors que j'ai remarqué les animaux étranges dans les arbres, ce sont eux qui pleuraient.
Les larmes des animaux mécaniques formaient un petit ruisseau que j'ai remonté.
Au fur et à mesure que j’avançais, un liquide rouge se mélangeait avec les larmes. Au début ce n'était pas très visible mais ça s'est rapidement changé d'un rouge très clair, comme du sirop mal dosé, presque imperceptible, à un épais liquide rouge qui ne pouvait être autre chose que du sang.
Des larmes coulaient également de mes joues, tout ce que je pouvais me dire était "pourquoi ?"
J'ai fini par atteindre le bout du chemin, la source faite de larmes/sang.
C'était le morse. Il était étendu là, sur le ventre, face contre terre, sa canne plantée dans le dos.
Le plus effrayant était clairement le fait qu'il s'agissait non pas d'un automate mais d'un costume qui était à mes pieds. Visiblement il y avait quelque chose dedans.
"Voler la nourriture d'un ami ou
s'introduire sans permission,
il faut en payer le prix."
On y était, c'était bien la sécurité de l'attraction.
Mais quel genre de malade pouvait en être le responsable, l'homme qui avait provoqué ma chute ?
J'avais déjà pensé à m'enfuir, à rebrousser chemin, mais j'avais bien trop peur dorénavant.
Je voulais sortir d'ici le plus vite possible.
"Trois
salles."
C'est comme si les jumeaux m'avaient entendue.
Avais-je parlé toute seule ?
Restait-il donc trois salles avant la sortie ?
Ne voulant pas rester une seconde de plus ici, j'ai contourné très largement le cadavre du morse et j'ai continué ma route.
La forêt sanglante débouchait sur le lieu où Alice prenait le thé avec le lièvre de Mars et le chapelier fou.
D'ailleurs, ces deux derniers étaient présents - du moins, leurs automates.
"Asseyez-vous, belle enfant" a dit le chapelier, d'une voix grésillante, à peine compréhensible.
Je me suis exécutée à défaut d'autre choix, et ai pris la place qu'Alice occupe dans le dessin animé. Des pieux ont alors traversé les autres sièges. J'avais visiblement fait le bon choix.
La peur s’enfonçait en moi, je perdais pied.
Le comportement du lièvre et du chapelier était très différent du dessin animé, ils étaient très calmes et leur "voix" très posée, autant vous dire qu'ils n'inspiraient pas la joie de vivre.
Les jumeaux se sont penchés à mes oreilles.
"Trois péchés,
trois tasses."
Le chapelier nous a servis à tous les trois du thé marron-rougeâtre très épais dont émanait une odeur de viande crue.
Sur la théière était marqué "suicide tea".
"À la vôtre", a grésillé le lièvre.
Après un bref moment d'hésitation, je me suis contentée de porter la tasse à mes lèvres, sans la boire. En la reposant, j'ai senti une plaque de pression s'enfoncer. Que se serait-il passé si je n'y avais pas touché ?
De la fumée blanche s'échappait à présent du lièvre et du chapelier suite à l'ingestion de leur thé.
Deuxième tasse.
"Nous avons bu-bu pour notre gourmandise, buvons main-maintenant pour no-notre colère ! " a grincé le chapelier fumant.
La fumée était maintenant noire et des étincelles s'échappaient de mes compagnons.
"Bu-bu-buvons... Pour la, pour la vie que nous n'auri-n'aurions jamais jamais JAMAIS dû acquérir-quérir", a terminé le lièvre qui me faisait mal au cœur à se détruire ainsi.
Troisième tasse, mon thé avait débordé un peu partout.
Dans un feu d'artifice d'étincelles mortelles, les deux compères se sont enflammés en poussant de véritables hurlements mécaniques, qu'ils n'ont cessé qu'une fois éteints, c'était le cas de le dire ; j'avais déjà quitté la pièce en courant, en pleurant et en me bouchant les oreilles.
Les deux jumeaux m’ont accompagnée à l'opposé de par où j’étais venue, vers l'avant-dernière salle.
En me retournant vers la table, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir une profonde tristesse.
"Allez Dinah, en route", a dit un des jumeaux.
La salle suivante était le jardin des fleurs qui chantent. Elles étaient toutes fanées, marron et tombantes.
Des râles. Les râles que poussent les grands malades aux portes de la mort émanaient de certaines fleurs. C'était le spectacle le plus triste que j'avais pu voir de toute l'attraction, il n'y avait pas la volonté d'effrayer ici, plutôt celle de démoraliser.
La pièce était vraiment très longue, je n'en voyais pas la fin. Elle était interminable, les secondes paraissaient être des minutes.
Je suis finalement arrivée au seuil de la dernière salle après une interminable traversée. C'était un long couloir, la scène où Alice chutait au début du dessin animé.
Je m'y suis engagée rapidement, quand en me retournant, j'ai vu les jumeaux faire demi-tour, se dirigeant rapidement vers une petite fille vêtue comme Alice. Elle se cachait péniblement derrière une fleur fanée de la pièce précédente, les habits en lambeaux, décoiffée, des larmes coulant de ses yeux.
Ne me jugez pas, je n'ai pas pu... Je suis partie.
Partout autour de moi résonnait "au revoir Dinah", encore et encore. Et là je me suis souvenue, Dinah était le chat d'Alice. J'avais été considérée comme leur bête tout ce temps.
J'ai couru à travers le couloir qui donnait l'impression incroyablement réaliste d'être à la verticale, ce qui m'a causé quelques chutes. J'entendais les cris de cette petite fille anonyme me poursuivre, bien que de plus en plus faibles. Un craquement sourd a stoppé les battements de mon cœur et a fait s'interrompre les cris.
Le couloir qui n'avait cessé de rétrécir m'a obligé à sortir à quatre pattes de ce qui, vu de l’extérieur, semblait être une bouche d'aération.
À mon retour à l'hôtel, mes valises étaient posées devant. J'ai compris le message, et après avoir fini ma nuit à l'aéroport, je suis rentrée directement en France sans m'expliquer sur les raisons de mon retour précoce, prétextant la maladie. Je suis restée enfermée dans ma chambre plusieurs jours, ne sortant que pour manger. Vous êtes les premiers à qui j'ose en parler.
Mais ce qui me hante aujourd'hui en plus de tout cela, c'est le regard de l'homme en bleu de travail qui m'a regardée partir du parc. Je l’ai aperçu au dernier moment, à la fenêtre de ce qui avait été ma chambre, me regardant. C'était lui le chef de cette monstruosité.
J'ai vu ses lèvres desséchées bouger, je pouvais lire dessus. Il me lançait, sans se démunir de son sourire satisfait : "au revoir, Dinah."
C'est là que ma grand-mère a fini son histoire, essuyant ses lunettes embuées par les larmes.
Je vous passe l'atmosphère étouffante de malaise qui a suivi jusqu'au moment où on l'a accompagnée à la maison de retraite.
Était-ce inventé ? Une invention qu'elle pensait vraie ? Ou bien la dérangeante réalité ?
En tout cas, pour une personne diagnostiquée d'Alzheimer, c'était incroyable venant d'elle, tous ces détails, alors qu'elle avait à peine jeté quelques coups d’œil dans son carnet...
Cette histoire restera un mystère à jamais, je le crains.
Ce lien Wikipédia est la seule source réelle d'information que j'ai pu trouver en rapport avec son histoire :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alice_in_Wonderland_(attraction)
J'hésitais jusqu'alors à raconter mon histoire ici sur CFTC, mais avec le récent post de l'affaire Elisa Lam qui est une histoire vraie certifiée, je saute le pas. J'ai choisi mis à part pour l'article de journal que vous verrez, d'accompagner mon récit de photos et d'illustrations.
Il y a maintenant un peu plus d'un an, en mars 2015, je suis allé rendre visite à ma grand-mère, Alice. C'était le dernier jour qu'elle passait dans sa maison car nous avions décidé à contrecœur de la placer dans un EHPAD, son état devenant préoccupant même pour nous ses proches. Vous savez, à 76 ans, l'autonomie commence à se limiter pour certains, ma grand-mère y compris.
Pendant que mon frère lui préparait une tasse de thé en bas, et que mon père bricolait sa voiture, ma mère et moi étions en train de trier les vieux cartons entassés dans le grenier.
Oui, dans le grenier. Si vous avez l'impression qu'une maison avec grenier est un luxe pour une vieille retraitée célibataire, vous êtes encore loin du compte.
Sa propriété était immense, parcourue de plantes, d'arbres et de fleurs multicolores.
Le gazon était haut mais un parcours de bois sur le sol vous menait à un petit lac artificiel près duquel nous pique-niquions parfois, là où l'herbe était très rase.
"Va avec ton frère et ta grand-mère en bas leur donner le paquet de langues de chat que j'ai oublié dans mon sac, je vais finir ça et je vous rejoins", m'a dit ma mère au dernier carton restant.
J'ai donc descendu l'échelle du grenier puis l'escalier en colimaçon de l'étage et je suis entré dans la cuisine. Le sac de ma mère était posé sur la table près de sa tasse de café vide, et d'ici je pouvais entendre le duo parler à côté, ils discutaient justement de la façade.
"Mamie, la façade de ta maison a toujours été moche, c'est une façon de dire que c'est la beauté intérieure qui compte ?"
"Non mon garçon, c'est une façon de dire que la vérité est cachée."
Il ne s'attendait pas à une réponse sérieuse à sa blague.
"Cachée ? Donc il faut la chercher ?"
Ma grand-mère a marqué une pause.
"Non mon garçon, c'est toujours la vérité qui vient te trouver, t'attendais-tu à trouver cette richesse en entrant ici la première fois ? Ou ce jardin luxuriant derrière ?"
Finalement, j'ai mis fin à leur conversation en entrant dans la pièce, faisant sourire les deux à la vue des gâteaux.
Ma mère a fait irruption dans la pièce pendant la distribution des gâteaux, elle tenait à la main un vieil article de journal jauni et un petit carnet gris, ce qui a eu pour effet de gommer immédiatement le sourire de mamie quand elle a vu de quel article il s'agissait.
"Il fallait bien que je vous en parle avant de partir", a-t-elle dit en baissant les yeux.
Ma mère a froncé les sourcils et s'est agenouillée à sa hauteur sans rien dire.
Voici la photo de l'article en question :
Ma grand-mère a pris la parole en feuilletant son carnet - je suppose qu'elle y consignait ses souvenirs.
"J'avais 11 ans quand le dessin animé Alice au pays des merveilles est sorti. Je voulais absolument le voir, mes copines dont les parents avaient un revenu aisé étaient allées le voir à la première du film le 21 décembre.
Elles trouvaient drôle ma ressemblance physique avec l'héroïne, et le fait que je partage son prénom, ce qui me donnait encore plus envie de voir le film. Mais je devais attendre Noël pour ça.
Finalement est arrivé le 26 décembre, le lendemain de Noël. La salle n'était pas si bondée pour un Disney, ce qui a rendu le film encore meilleur.
Du moins, jusqu'à la scène où Alice rencontre la chenille qui fume le narguilé.
Sans qu'on s'en rende compte immédiatement, de la fumée a commencé à s'accumuler dans la salle, quand quelqu'un a finalement crié au feu. Le projecteur venait de prendre feu, brûlant rapidement avec ce qu'il y avait autour, dont une mère de famille qui n'avait pas pu s'échapper à temps.
Le cinéma a été détruit."
Elle s'est arrêtée, refusant le gâteau que je lui proposais.
Elle a pris l'article et l'a posé sur la table basse du salon, c'est là qu'on a tous pu le voir.
"En 1957, la rumeur d'une attraction Alice au pays des merveilles aux États-Unis a traversé l'Atlantique mais sans passer par mes oreilles.
À Noël, j'ai été surprise de ne découvrir qu'une enveloppe sous le sapin, non pas que mes Noëls correspondaient à une profusion de cadeaux, mais là j'étais tout de même un peu déçue de n'avoir qu'une lettre.
En l'ouvrant, j'ai compris qu'en réalité, je venais d'avoir le plus beau cadeau de ma vie. L'enveloppe contenait un billet d'avion pour l'Amérique et une entrée pour le parc Disney où allait bientôt ouvrir l'attraction Alice in Wonderland. Toute la famille s'était cotisée pour me faire oublier l'accident tragique du cinéma.
Je pleurais de joie.
Arrivée à Anaheim en Californie dans le comté d'Orange, accueillie par la lune, j'ai passé la nuit à l'hôtel.
Cela me changeait incroyablement de ma petite vie de la France rurale à la fin des années 50.
Je ne pouvais pas dormir, à cause du décalage horaire, alors j'ai marché jusqu’à la toute fraîche attraction d'Alice. Un grand 7 lumineux trônait au sommet : sept jours avant la grande ouverture présidée par Walt Disney.
Mon cœur palpitait. En balayant l'attraction du regard, j'ai vu du coin de l’œil un mouvement, peut-être un employé, peu importe. J'ai continué de scruter l'attraction : l'esthétique reprenait merveilleusement bien celle du dessin animé. Des couleurs vives, des courbes, pas de lignes droites, sauf celles d'un château derrière, que l'on imaginait être celui de la reine de cœur.
Tournant autour de l'attraction, j'ai rapidement trouvé derrière une échelle de service, cachée dans la fausse entrée du château qui n'avait qu'un rôle esthétique. Par curiosité, je l'ai escaladaée. Si on me voyait, je n'aurais qu'à dire que j'avais été poussée par la curiosité. Heureusement qu'à cette époque il faisait particulièrement chaud car monter une échelle est plus facile en short qu'en jupe longue.
Arrivée sur le toit, j'ai contemplé le parc. Le garde préférant patrouiller autour du parc qu'en son centre, j'avais peu de risques d'être gênée, du moins c'est ce que je me disais quand en me retournant je suis tombée nez à nez avec un homme de la maintenance.
Il avait un t-shirt plus proche du jaune que du blanc, des chaussures noires très usées, un bleu de travail bizarrement immaculé et une casquette Disney vissée sur la tête.
Ça vous est déjà arrivé de croiser une personne étrange dans la rue, une personne qui n'avait rien de bizarre mais dont le visage disait à votre instinct de changer de trottoir ?
M'y voilà. Je le revois encore, les cheveux poivre et surtout sel, une peau charnue et ridée, le tout formant la bonne bouille d'un gentil grand-père malsain qui aurait forcé sur la bouteille pendant des années. J'ai reculé, et comme dans un cliché de film, mon pied a rencontré le vide.
Je me suis réveillée.
L'électricité fonctionnait. La pièce était très lumineuse, la sortie juste à côté de moi également.
Cette pièce représentait le réveil d'Alice à la fin du dessin animé. Il y avait l'arbre, le lac, la femme avec qui elle parle au début, et son chat.
J'étais tombée dans l'attraction !
Pour en revenir à la pièce, elle était très large, on se croyait vraiment au bord d'un petit lac artificiel. Un point lumineux indiquait la sortie et un point sombre la pièce qui la précédait.
J'étais émerveillée, en oubliant presque l'agent de maintenance. Je n'avais qu'une hâte, c'était de découvrir la deuxième pièce, ou l'avant-dernière dans le sens normal, car c'est dans celle-là que le personnage d'Alice doit apparaître furtivement selon les rumeurs que j'avais pu entendre.
J'ai donc franchi la première pièce, mais c'est là que la première chose anormale est arrivée. Tweedle Dee et Tweedle Dumm venaient d'apparaître de chaque côté de la porte.
Leurs visages n'avaient pas encore été placés visiblement, on voyait les mécanismes qui devaient animer leurs têtes.
Ils me suivaient en silence, c'est ce que j'ai rapidement compris. Je ne sais pas comment c'était possible, à l'époque je veux dire. J'ai pris ça pour un système de sécurité destiné à effrayer les intrus, ça marchait bien en tout cas.
J'arrivais donc dans la deuxième pièce (l'avant-dernière comme vous l'aurez compris si vous suivez).
C'était la scène où Alice est jugée par la reine de cœur. La reine, elle, avait déjà son visage. Elle tendait son marteau vengeur vers... Le pauvre lapin, qui était sur l'estrade des accusés à la place d'Alice.
Bien qu'un peu plus petite que celle que je venais de visiter, cette pièce restait grande, les murs d'une couleur entre le marron et le noir de cette pièce avaient un point commun avec les murs bleu ciel du lac, ils étaient si bien faits qu'ils semblaient être un ciel artificiel.
Une haie aux feuilles très foncées, presque brunes, ponctuées de roses blanches, faisait le tour de la pièce carrée.
Alors que j'allais quitter cette pièce accompagnée par les jumeaux monstrueux, un cri de rage mécanique m'a fait sursauter. La reine de cœur s'était animée.
Elle convulsait d'avant en arrière, secouant son marteau.
"Qu'on lui coupe la tête ! Qu'on lui coupe la tête !"
C'est ce qu'elle a dit avant qu'une lame de faux ne sorte du mur, coupant la tête du pauvre lapin, me faisant frôler l’arrêt cardiaque par la même occasion.
À ma surprise (et c'est le moins qu'on puisse dire), une fontaine de sang est sortie du corps du rongeur, faisant rougir les roses blanches tout autour et mon visage. Le sang était chaud et avait vraiment le goût du sang. Je l'ai su quand il a coulé sur mes lèvres.
La bouche béante, j'ai entendu les jumeaux dire ces mots :
"Dans ce monde on a ce que l'on mérite."
"C'est une justice aiguisée qui régit notre monde."
La voix ne semblait pas provenir d'un quelconque émetteur. Oui, LA voix, elle était partagée pour les deux personnages.
"Dinah, continue ton chemin, vois ce qui arrive à ceux qui bafouent les lois."
Dinah... Ce nom m'était familier et me rappelait l'univers d'Alice.
Même si je me persuadais que le sang était faux et que ce n'était qu'un petit être en peluche qui avait été assassiné, la violence de la scène me laissait terriblement mal à l'aise, mais une fascination morbide et l'amour que je portais à ce dessin animé me poussaient à aller plus loin.
J'entrais dans la nouvelle salle.
C'était une longue forêt très sombre pleine de petits virages.
Au fur et à mesure que je m'y enfonçais, ce qui semblait être de petits pleurs étouffés s'est changé en longs râles de tristesse.
C'est alors que j'ai remarqué les animaux étranges dans les arbres, ce sont eux qui pleuraient.
Les larmes des animaux mécaniques formaient un petit ruisseau que j'ai remonté.
Au fur et à mesure que j’avançais, un liquide rouge se mélangeait avec les larmes. Au début ce n'était pas très visible mais ça s'est rapidement changé d'un rouge très clair, comme du sirop mal dosé, presque imperceptible, à un épais liquide rouge qui ne pouvait être autre chose que du sang.
Des larmes coulaient également de mes joues, tout ce que je pouvais me dire était "pourquoi ?"
J'ai fini par atteindre le bout du chemin, la source faite de larmes/sang.
C'était le morse. Il était étendu là, sur le ventre, face contre terre, sa canne plantée dans le dos.
Le plus effrayant était clairement le fait qu'il s'agissait non pas d'un automate mais d'un costume qui était à mes pieds. Visiblement il y avait quelque chose dedans.
"Voler la nourriture d'un ami ou
s'introduire sans permission,
il faut en payer le prix."
On y était, c'était bien la sécurité de l'attraction.
Mais quel genre de malade pouvait en être le responsable, l'homme qui avait provoqué ma chute ?
J'avais déjà pensé à m'enfuir, à rebrousser chemin, mais j'avais bien trop peur dorénavant.
Je voulais sortir d'ici le plus vite possible.
"Trois
salles."
C'est comme si les jumeaux m'avaient entendue.
Avais-je parlé toute seule ?
Restait-il donc trois salles avant la sortie ?
Ne voulant pas rester une seconde de plus ici, j'ai contourné très largement le cadavre du morse et j'ai continué ma route.
La forêt sanglante débouchait sur le lieu où Alice prenait le thé avec le lièvre de Mars et le chapelier fou.
D'ailleurs, ces deux derniers étaient présents - du moins, leurs automates.
"Asseyez-vous, belle enfant" a dit le chapelier, d'une voix grésillante, à peine compréhensible.
Je me suis exécutée à défaut d'autre choix, et ai pris la place qu'Alice occupe dans le dessin animé. Des pieux ont alors traversé les autres sièges. J'avais visiblement fait le bon choix.
La peur s’enfonçait en moi, je perdais pied.
Le comportement du lièvre et du chapelier était très différent du dessin animé, ils étaient très calmes et leur "voix" très posée, autant vous dire qu'ils n'inspiraient pas la joie de vivre.
Les jumeaux se sont penchés à mes oreilles.
"Trois péchés,
trois tasses."
Le chapelier nous a servis à tous les trois du thé marron-rougeâtre très épais dont émanait une odeur de viande crue.
Sur la théière était marqué "suicide tea".
"À la vôtre", a grésillé le lièvre.
Après un bref moment d'hésitation, je me suis contentée de porter la tasse à mes lèvres, sans la boire. En la reposant, j'ai senti une plaque de pression s'enfoncer. Que se serait-il passé si je n'y avais pas touché ?
De la fumée blanche s'échappait à présent du lièvre et du chapelier suite à l'ingestion de leur thé.
Deuxième tasse.
"Nous avons bu-bu pour notre gourmandise, buvons main-maintenant pour no-notre colère ! " a grincé le chapelier fumant.
La fumée était maintenant noire et des étincelles s'échappaient de mes compagnons.
"Bu-bu-buvons... Pour la, pour la vie que nous n'auri-n'aurions jamais jamais JAMAIS dû acquérir-quérir", a terminé le lièvre qui me faisait mal au cœur à se détruire ainsi.
Troisième tasse, mon thé avait débordé un peu partout.
Dans un feu d'artifice d'étincelles mortelles, les deux compères se sont enflammés en poussant de véritables hurlements mécaniques, qu'ils n'ont cessé qu'une fois éteints, c'était le cas de le dire ; j'avais déjà quitté la pièce en courant, en pleurant et en me bouchant les oreilles.
Les deux jumeaux m’ont accompagnée à l'opposé de par où j’étais venue, vers l'avant-dernière salle.
En me retournant vers la table, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir une profonde tristesse.
"Allez Dinah, en route", a dit un des jumeaux.
La salle suivante était le jardin des fleurs qui chantent. Elles étaient toutes fanées, marron et tombantes.
Des râles. Les râles que poussent les grands malades aux portes de la mort émanaient de certaines fleurs. C'était le spectacle le plus triste que j'avais pu voir de toute l'attraction, il n'y avait pas la volonté d'effrayer ici, plutôt celle de démoraliser.
La pièce était vraiment très longue, je n'en voyais pas la fin. Elle était interminable, les secondes paraissaient être des minutes.
Je suis finalement arrivée au seuil de la dernière salle après une interminable traversée. C'était un long couloir, la scène où Alice chutait au début du dessin animé.
Je m'y suis engagée rapidement, quand en me retournant, j'ai vu les jumeaux faire demi-tour, se dirigeant rapidement vers une petite fille vêtue comme Alice. Elle se cachait péniblement derrière une fleur fanée de la pièce précédente, les habits en lambeaux, décoiffée, des larmes coulant de ses yeux.
Ne me jugez pas, je n'ai pas pu... Je suis partie.
Partout autour de moi résonnait "au revoir Dinah", encore et encore. Et là je me suis souvenue, Dinah était le chat d'Alice. J'avais été considérée comme leur bête tout ce temps.
J'ai couru à travers le couloir qui donnait l'impression incroyablement réaliste d'être à la verticale, ce qui m'a causé quelques chutes. J'entendais les cris de cette petite fille anonyme me poursuivre, bien que de plus en plus faibles. Un craquement sourd a stoppé les battements de mon cœur et a fait s'interrompre les cris.
Le couloir qui n'avait cessé de rétrécir m'a obligé à sortir à quatre pattes de ce qui, vu de l’extérieur, semblait être une bouche d'aération.
À mon retour à l'hôtel, mes valises étaient posées devant. J'ai compris le message, et après avoir fini ma nuit à l'aéroport, je suis rentrée directement en France sans m'expliquer sur les raisons de mon retour précoce, prétextant la maladie. Je suis restée enfermée dans ma chambre plusieurs jours, ne sortant que pour manger. Vous êtes les premiers à qui j'ose en parler.
Mais ce qui me hante aujourd'hui en plus de tout cela, c'est le regard de l'homme en bleu de travail qui m'a regardée partir du parc. Je l’ai aperçu au dernier moment, à la fenêtre de ce qui avait été ma chambre, me regardant. C'était lui le chef de cette monstruosité.
J'ai vu ses lèvres desséchées bouger, je pouvais lire dessus. Il me lançait, sans se démunir de son sourire satisfait : "au revoir, Dinah."
C'est là que ma grand-mère a fini son histoire, essuyant ses lunettes embuées par les larmes.
Je vous passe l'atmosphère étouffante de malaise qui a suivi jusqu'au moment où on l'a accompagnée à la maison de retraite.
Était-ce inventé ? Une invention qu'elle pensait vraie ? Ou bien la dérangeante réalité ?
En tout cas, pour une personne diagnostiquée d'Alzheimer, c'était incroyable venant d'elle, tous ces détails, alors qu'elle avait à peine jeté quelques coups d’œil dans son carnet...
Cette histoire restera un mystère à jamais, je le crains.
Ce lien Wikipédia est la seule source réelle d'information que j'ai pu trouver en rapport avec son histoire :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alice_in_Wonderland_(attraction)
Une histoire vraiment très malsaine. Quand au fait que l'histoire soit réelle, si des gens ont des preuves attentant sa véracité, je suis preneuse. :D
RépondreSupprimerEn effet, elle est assez malsaine. Mais cool, avec un sujet intéressant et réel. ^•^
SupprimerMerde, chuis deums...
RépondreSupprimer?
SupprimerJe suis la seule à penser que le mec qui l'a poussé dans l'attraction représente le chat violet qui sourit??
RépondreSupprimerLe Chat du Cheshire
SupprimerNon, t'es pas la seule :D
Aaah ouais... Pas bête!
SupprimerJe me demandais justement où il était passé. Il aurait manqué à cette pasta, je pense.
Supprimer"We're all mad here." n_n
C'est lui qui la poussé à aller dans l'attation d'ue certaine façon, et il dépose ses valise à la sortie pour lui dire de partir? Donc il lui montre le chemin comme le cha qui sourit!
SupprimerMais un trc me gène dans l'histoire... Dinah n'est jamais tomber dans le trou dans le dessin animé, alors comment les personnage de l'attraction la connaissent???
(ps: c'est moi l'anonyme du début)
Je n'ai pas fais le rapprochement, mais ton analyse est très juste .
SupprimerC'est toujours moi. Et encore je me demandais pourquoi il n'a pas été mentionné, alors que c'est un personnage ultra-important au sein d'Alice au Pays des merveilles. Je me disais qu'il devait bien être quelque part. Et le voilà. Si ça avait toujours été lui le véritable antagoniste dans Alice aux Pays des merveilles?
SupprimerJ'ai pas accroché, je trouve qu'il y a trop d'incohérences quand tu fais le rapprochement avec une véritable attraction... pas assez réaliste.
RépondreSupprimerLa ça parle apparement plutôt d'une sorte de système de sécurité crée par un fou...
SupprimerC louche
RépondreSupprimerTon pseudo m'a fait rire.
Supprimerhttp://www.creepypasta.com/my-dog-wont-stop-staring/ celle là serait sympa
RépondreSupprimerJe trouve que Alice fait un excellent theme pour l'horreur.
RépondreSupprimerAprès s'être lancée dans une chaîne YouTube, Alice se lance dans l'horreur =|
SupprimerPtn , moi qui est fan du chapelier fou , il s'est suicidé !
RépondreSupprimerUn poil effrayante . Mais j'aime bien les pasta sur Disney , ma preférée c'est celle sur eurodisney .
RépondreSupprimerIl faudrait que cette histoire soit adapté au Cinéma .
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