Dans l'imaginaire collectif, on associe la faucheuse à un être unique, qui vient prendre l'âme des défunts, afin de les conduire vers l'au-delà. Elle a l'aspect d'un squelette, armé d'une faux. Ce n'est pas tout à fait vrai. Et vous vous demandez sûrement comment je peux le savoir, car aucune personne ayant vu la mort n'est là pour en parler aujourd'hui.
Mon cas est un peu particulier, dans ma jeunesse, j'ai eu un grave accident, qui m'a plongé dans le coma pendant plusieurs mois. J'ai eu une grave contusion à la tête, et à mon réveil, il y a eu des séquelles. Et la plus grave d'entre elles a été de perdre toutes mes émotions. Colère, peur, amour, angoisse... Je ne ressens plus aucune émotion depuis ce jour.
Ma vie n'a pas été facile avec ce handicap, mon manque d'émotions m'a conduit à l'isolement une très grande partie de ma vie. Comme je ne ressentais pas d'amour, je n'ai jamais éprouvé le besoin de me marier, d'avoir des amis, ou même d'être avec ma famille. C'est ainsi que j'ai fini seul dans cet hôpital, il y a quelques mois. En plus de mon handicap, j'ai développé une maladie que tout le monde connaît et redoute : Alzheimer.
Je n'avais aucune émotion, et en plus de ça c’était maintenant ma mémoire qui était touchée. Je sentais mes souvenirs disparaître, les uns après les autres. C'est aussi pour ça que j'écris tout ça, car j'ai conscience que bientôt j'oublierai toute cette histoire.
Maintenant que vous en savez un peu plus sur moi, je vais revenir au sujet principal : les faucheuses. Je peux les voir. Et elles sont plusieurs, il n'y a pas "LA faucheuse", mais "les faucheuses". Enfin, je dis que je peux les voir, mais en fait, tout, le monde peut les voir.
Et vous les avez sûrement vues, et pas plus tard que cette nuit. Vous allez sûrement me prendre pour un vieux fou, car vous ne vous souvenez pas avoir vu la mort cette nuit. Et c'est justement là qu'est l'astuce : vous ne vous en souvenez pas.
La première fois que je l'ai vue, c'est quelques jours avant d'avoir été informé de ma maladie. Je regardais la télé, seul, chez moi, comme à mon habitude. J'ai alors senti une main sur mon épaule, et, en me retournant, je l'ai vue. Une grande créature, à l'allure squelettique. Elle ne portait cependant aucune faux, mais j'ai compris pourquoi celle-ci était présente dans l'imaginaire collectif. Je ne devais sûrement pas être le premier à me souvenir de ces créatures. Son index était plus long que les autres, et recourbé à son extrémité, ce qui faisait en effet penser à une faux. Et j'ai ensuite compris à quoi ce doigt servait.
Évidemment, n'importe qui dans ce cas-là aurait crié, aurait été affolé, aurait essayé de négocier pour sa vie, mais je suis resté calme. Et oui, je n'ai aucune émotion, alors je n'ai ressenti aucune peur. J'avais simplement essayé de lui poser des questions, mais aucun son ne sortait de ma bouche, comme si cette entité me forçait au silence. Je ne pouvais également plus bouger. Paralysé et contraint au silence, je pense que ça aurait traumatisé n'importe qui.
La faucheuse a ensuite enfoncé son index recourbé dans mon oreille, lentement. Elle est restée comme ça, à trifouiller dans mon cerveau, pendant plusieurs secondes. Elle avait l'air de chercher quelque chose. Puis, elle a ressorti son doigt, m'a regardé pendant quelques instants, puis est partie. Une fois qu'elle a disparu, j'ai pu bouger de nouveau.
Après cet incident, j'ai fait des recherches, pour en apprendre plus sur ces créatures, mais il n'y avait aucune trace d'elles sur internet ou dans les livres. Bien sûr, dès que je cherchais des informations par rapport à son apparence, je tombais sur des livres ou des pages web en rapport avec la mort elle-même, mais aucune n'avait le doigt en faux comme je l'avais vue. Et aucun ne mentionnait le fait qu'elle enfonçait ce même doigt dans ton cerveau par l'oreille.
Au bout de quelques mois, j'ai abandonné mes recherches, je n'avais plus vu cette entité de toute façon. On m'avait dit que j'avais Alzheimer, alors je me suis dit que c'était cette maladie qui m'avait fait halluciner ce jour-là.
Mais, au bout de quelques mois, lorsque m'a maladie s'est aggravée subitement, j'ai été contraint d'être interné dans cet hôpital. Et c'est là que je les ai revues. Et pas qu'une seule. Et pas qu'une fois non plus.
C’était un ballet incessant qui se produisait la nuit. Les faucheuses allaient et venaient dans les couloirs de l'hôpital, allant de chambres en chambres. Quand elles passaient devant moi, elle m'ignoraient, tout simplement. Je n’étais plus une de leurs cibles.
J'en avais suivi une dans la chambre voisine, et j'ai été témoin de ce qui m’était arrivé alors. La faucheuse avait enfoncé son doigt dans le cerveau de la vieille dame, qui semblait terrorisée. Elle ouvrait la bouche, semblant vouloir crier de toute ses forces, mais aucun son ne sortait. Son visage affichait une peur inégalée, mais son corps restait stoïque. Contrairement à moi, la faucheuse n’était restée deux ou trois secondes avec le doigt dans l'oreille de cette femme, avant de s'en aller vers une autre chambre.
Je pensais alors que la femme, une fois l’entité partie, allait se mettre à crier, à appeler à l'aide, à gesticuler de tous les cotés. Mais rien de tout ça, elle regardait dans le vide, le visage dénué d'émotions. Puis elle m'a dévisagé, et m'a demandé ce que je faisais là et ce que je voulais. Je lui ai dit ce dont j'avais été témoin à l'instant, et elle m'a répondu que j'étais fou, que je devrais rentrer dans ma chambre et prendre mes cachets, car j'étais l'unique intrus dans cette chambre qu'elle ait vu ce jour-là.
Tous les soirs, j'ai été témoin des mêmes phénomènes, durant la nuit. Les faucheuses rendaient visites aux malades, aux docteurs, aux infirmières, aux jeunes, aux vieux. Tout le monde y passait. Sauf moi. Et personne ne s'en souvenait.
J'ai alors deviné qu'elles se nourrissaient des souvenirs des gens, en leur enfonçant leur doigt dans le cerveau, et le fait que ma mémoire soit altérée par la maladie faisait d'elle (de moi ?) un mauvais repas. Je suis allé voir si les autres malades d’Alzheimer étaient dans mon cas, mais non, les faucheuses leur rendaient visite à eux aussi. J'étais l'unique personne qui n'était pas touchée. Et je me demandais bien pourquoi.
La seule chose qui me différenciait d'eux était mon manque d'émotions. Quand j'y ai repensé, toutes leurs victimes étaient terrorisées en leur présence. C'est alors que j'ai enfin compris.
Les faucheuses se nourrissent de deux éléments : la peur et la mémoire. Elles se nourrissent d'abord de la terreur qu'éprouve leur victime, puis se nourrissent des souvenirs de leur passage. C'est pour cela que tout le monde les voit, chaque nuit, mais que personne ne s'en souvient. Ces entités m'ignorent car je n'ai aucune de ces deux choses à leur offrir. Une combinaison assez rare qui fait de moi sûrement un des seuls hommes à connaître leur existence.
Je me suis alors demandé pourquoi les caméras de l’hôpital ne les avaient jamais filmées. J'ai demandé à la sécurité de me montrer les enregistrements des couloirs de l’hôpital la nuit, et il n'y avait rien. Aucune trace de ces entités. Aucun comportement suspect des patients. Comme si leur passage avait été coupé au montage.
Je sais que personne ne va jamais me croire. Je sais que pour vous, je ne suis qu'un vieux fou qui délire. Mais si vous lisez cette lettre la nuit : elles sont peut être venues pour vous durant votre lecture, sans que vous vous en rappeliez.
Mon cas est un peu particulier, dans ma jeunesse, j'ai eu un grave accident, qui m'a plongé dans le coma pendant plusieurs mois. J'ai eu une grave contusion à la tête, et à mon réveil, il y a eu des séquelles. Et la plus grave d'entre elles a été de perdre toutes mes émotions. Colère, peur, amour, angoisse... Je ne ressens plus aucune émotion depuis ce jour.
Ma vie n'a pas été facile avec ce handicap, mon manque d'émotions m'a conduit à l'isolement une très grande partie de ma vie. Comme je ne ressentais pas d'amour, je n'ai jamais éprouvé le besoin de me marier, d'avoir des amis, ou même d'être avec ma famille. C'est ainsi que j'ai fini seul dans cet hôpital, il y a quelques mois. En plus de mon handicap, j'ai développé une maladie que tout le monde connaît et redoute : Alzheimer.
Je n'avais aucune émotion, et en plus de ça c’était maintenant ma mémoire qui était touchée. Je sentais mes souvenirs disparaître, les uns après les autres. C'est aussi pour ça que j'écris tout ça, car j'ai conscience que bientôt j'oublierai toute cette histoire.
Maintenant que vous en savez un peu plus sur moi, je vais revenir au sujet principal : les faucheuses. Je peux les voir. Et elles sont plusieurs, il n'y a pas "LA faucheuse", mais "les faucheuses". Enfin, je dis que je peux les voir, mais en fait, tout, le monde peut les voir.
Et vous les avez sûrement vues, et pas plus tard que cette nuit. Vous allez sûrement me prendre pour un vieux fou, car vous ne vous souvenez pas avoir vu la mort cette nuit. Et c'est justement là qu'est l'astuce : vous ne vous en souvenez pas.
La première fois que je l'ai vue, c'est quelques jours avant d'avoir été informé de ma maladie. Je regardais la télé, seul, chez moi, comme à mon habitude. J'ai alors senti une main sur mon épaule, et, en me retournant, je l'ai vue. Une grande créature, à l'allure squelettique. Elle ne portait cependant aucune faux, mais j'ai compris pourquoi celle-ci était présente dans l'imaginaire collectif. Je ne devais sûrement pas être le premier à me souvenir de ces créatures. Son index était plus long que les autres, et recourbé à son extrémité, ce qui faisait en effet penser à une faux. Et j'ai ensuite compris à quoi ce doigt servait.
Évidemment, n'importe qui dans ce cas-là aurait crié, aurait été affolé, aurait essayé de négocier pour sa vie, mais je suis resté calme. Et oui, je n'ai aucune émotion, alors je n'ai ressenti aucune peur. J'avais simplement essayé de lui poser des questions, mais aucun son ne sortait de ma bouche, comme si cette entité me forçait au silence. Je ne pouvais également plus bouger. Paralysé et contraint au silence, je pense que ça aurait traumatisé n'importe qui.
La faucheuse a ensuite enfoncé son index recourbé dans mon oreille, lentement. Elle est restée comme ça, à trifouiller dans mon cerveau, pendant plusieurs secondes. Elle avait l'air de chercher quelque chose. Puis, elle a ressorti son doigt, m'a regardé pendant quelques instants, puis est partie. Une fois qu'elle a disparu, j'ai pu bouger de nouveau.
Après cet incident, j'ai fait des recherches, pour en apprendre plus sur ces créatures, mais il n'y avait aucune trace d'elles sur internet ou dans les livres. Bien sûr, dès que je cherchais des informations par rapport à son apparence, je tombais sur des livres ou des pages web en rapport avec la mort elle-même, mais aucune n'avait le doigt en faux comme je l'avais vue. Et aucun ne mentionnait le fait qu'elle enfonçait ce même doigt dans ton cerveau par l'oreille.
Au bout de quelques mois, j'ai abandonné mes recherches, je n'avais plus vu cette entité de toute façon. On m'avait dit que j'avais Alzheimer, alors je me suis dit que c'était cette maladie qui m'avait fait halluciner ce jour-là.
Mais, au bout de quelques mois, lorsque m'a maladie s'est aggravée subitement, j'ai été contraint d'être interné dans cet hôpital. Et c'est là que je les ai revues. Et pas qu'une seule. Et pas qu'une fois non plus.
C’était un ballet incessant qui se produisait la nuit. Les faucheuses allaient et venaient dans les couloirs de l'hôpital, allant de chambres en chambres. Quand elles passaient devant moi, elle m'ignoraient, tout simplement. Je n’étais plus une de leurs cibles.
J'en avais suivi une dans la chambre voisine, et j'ai été témoin de ce qui m’était arrivé alors. La faucheuse avait enfoncé son doigt dans le cerveau de la vieille dame, qui semblait terrorisée. Elle ouvrait la bouche, semblant vouloir crier de toute ses forces, mais aucun son ne sortait. Son visage affichait une peur inégalée, mais son corps restait stoïque. Contrairement à moi, la faucheuse n’était restée deux ou trois secondes avec le doigt dans l'oreille de cette femme, avant de s'en aller vers une autre chambre.
Je pensais alors que la femme, une fois l’entité partie, allait se mettre à crier, à appeler à l'aide, à gesticuler de tous les cotés. Mais rien de tout ça, elle regardait dans le vide, le visage dénué d'émotions. Puis elle m'a dévisagé, et m'a demandé ce que je faisais là et ce que je voulais. Je lui ai dit ce dont j'avais été témoin à l'instant, et elle m'a répondu que j'étais fou, que je devrais rentrer dans ma chambre et prendre mes cachets, car j'étais l'unique intrus dans cette chambre qu'elle ait vu ce jour-là.
Tous les soirs, j'ai été témoin des mêmes phénomènes, durant la nuit. Les faucheuses rendaient visites aux malades, aux docteurs, aux infirmières, aux jeunes, aux vieux. Tout le monde y passait. Sauf moi. Et personne ne s'en souvenait.
J'ai alors deviné qu'elles se nourrissaient des souvenirs des gens, en leur enfonçant leur doigt dans le cerveau, et le fait que ma mémoire soit altérée par la maladie faisait d'elle (de moi ?) un mauvais repas. Je suis allé voir si les autres malades d’Alzheimer étaient dans mon cas, mais non, les faucheuses leur rendaient visite à eux aussi. J'étais l'unique personne qui n'était pas touchée. Et je me demandais bien pourquoi.
La seule chose qui me différenciait d'eux était mon manque d'émotions. Quand j'y ai repensé, toutes leurs victimes étaient terrorisées en leur présence. C'est alors que j'ai enfin compris.
Les faucheuses se nourrissent de deux éléments : la peur et la mémoire. Elles se nourrissent d'abord de la terreur qu'éprouve leur victime, puis se nourrissent des souvenirs de leur passage. C'est pour cela que tout le monde les voit, chaque nuit, mais que personne ne s'en souvient. Ces entités m'ignorent car je n'ai aucune de ces deux choses à leur offrir. Une combinaison assez rare qui fait de moi sûrement un des seuls hommes à connaître leur existence.
Je me suis alors demandé pourquoi les caméras de l’hôpital ne les avaient jamais filmées. J'ai demandé à la sécurité de me montrer les enregistrements des couloirs de l’hôpital la nuit, et il n'y avait rien. Aucune trace de ces entités. Aucun comportement suspect des patients. Comme si leur passage avait été coupé au montage.
Je sais que personne ne va jamais me croire. Je sais que pour vous, je ne suis qu'un vieux fou qui délire. Mais si vous lisez cette lettre la nuit : elles sont peut être venues pour vous durant votre lecture, sans que vous vous en rappeliez.
Est ce que ca serait pas ca maladie qui le fait dégénérer ? Paceque moi je l'ai lu comme une pasta qui ma encore plus traumatiser sur Alzheimer que je ne l'étais déjà :/
RépondreSupprimerFaut faire comme avec les Silences dans Doctor Who.
RépondreSupprimer*Prend une feuille et un crayon pour faire des marques à chaque vue d'une faucheuse* c'est parti XD
Mais apparemment les faucheuses nous immobilisent, contrairement aux Silences, du coup faudrait une autre astuce permettant de marquer leur passage sans bouger.
SupprimerBonne chance XD
SupprimerBonne pasta qui met le doute sur la véracité de nos souvenirs.
RépondreSupprimerAu début je pensais qu'il allait dire que les faucheuses se nourrissent des âmes et comme on le sait, plus d'émotions = plus d'âme, donc elle l'ignore car il n'a plus d'âme
RépondreSupprimerMais j'ai eut tort. Sinon c'est une bonne histoire et le petit mot à la fin ma fait beuguer un instant 😂
SupprimerApparemment ces faucheuses ne viennent pas récupérer les âmes . On nous aurait menti avec la MORT, la petite amie de Thanos :p
RépondreSupprimerGnrx.
RépondreSupprimerDéjà j'aurais aimé avoir plus de détails sur l'accident, ensuite, comment il peut se souvenir de tout les détails et pondre un témoignage entier sans que sa maladie lui coupe la route ?
Mais sinon , bonne pasta, agréable à lire et plutôt original.
Le petit coup de Stress à la fin "Elles sont peut-être venues pour vous durant votre lecture sans que vous vous en rappeliez"
RépondreSupprimerJ'adore !
Quelqu'un qui dit "chocolatine" a la place de "pain au chocolat" n'a pas a donner son avis (humour)
SupprimerCe que tu viens de dire me rappelle vaguement un article du gorafie.
SupprimerEn effet, quelqu'un qui dit "chocolatine" ne donne pas un avis, il dit la vérité.
SupprimerStress, remise en question, stress remise en question, trop realiste je me pisse dessus
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup vraiment ! Les trois dernières lignes m'ont plutôt fait sourire même si c'est assez angoissant :)
RépondreSupprimerC’est une creepypasta très intéressante qui montre bien qu’on ne peut pas se fier à sa mémoire.
RépondreSupprimerTrès sympas a lyre merci
RépondreSupprimerPTDR y'a un youtube qui l'a faite
RépondreSupprimerFranchement mauvaise comme pasta : ça commence avec un trouble improbable (perte de toutes émotions -> totalement impossible), et ça poursuit avec une interprétation du mythe de la faucheuse pas franchement originale, et le manque de mystères finalement enlève tout sentiment de peur.
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