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lundi 13 juin 2022

La boîte de Pandore, partie 2


Temps approximatif de lecture : 11 minutes.

9 juillet 1889

Je n'ai pas croisé Albert aujourd'hui, il doit probablement encore être à Eugene City à l'heure qu'il est, il reviendra d'ici demain je pense. Sa petite soirée au cirque a dû être bien sympathique quand j'y repense. Mais j'aurais moi aussi des histoires à raconter ! Lors de mon habituelle promenade au parc, j'ai eu l'agréable surprise de rencontrer Laura, accompagnée de ses deux jeunes frères et de sa mère. Tandis que cette dernière surveillait les deux petits fripons, j'en ai profité pour longer le long de la rivière avec leur sœur aînée, nous contant chacun nos journées, quelques anecdotes quand nous en avions. Elle était, elle aussi, heureuse d'apprendre le retour de Al chez nous, je lui ai promis d'aller la retrouver avec ce dernier un jour prochain. Nos discussions se sont ensuite concentrées sur notre goût partagé de la littérature. J'ai pour une fois osé partager quelques-unes de mes idées de romans, espérant un avis éclairé de sa part, chose dont je ne m'inquiétais pas au vu de l'esprit brillant de Laura. Que dire si ce n'est que j’étais tout en joie de l'entendre complimenter mes écrits ! Elle y décèle un certain potentiel et me prie de lui faire lire davantage de mes œuvres, chose que je n'ai pu qu'accepter malgré ma langue qui fourchait tant ses mots jouaient sur mon esprit.


Je relis donc depuis mon retour à la maison mes journaux à la recherche de la perle qui saura séduire Laura. Oserai-je tout particulièrement la toucher avec mes poèmes ? Peut-être même devrais-je essayer de lui en dédier un, voilà un beau cadeau qui pourrait toucher son cœur, non ? Je demanderai toutefois à Al ou mon frère leur avis une fois l'œuvre finie avant de le lui offrir, je ne supporterai pas la honte qui s'ensuivrait si le poème venait à lui déplaire…

10 juillet 1889

La chance semble me sourire cette semaine ! J'ai revu Laura alors que j'allais acheter quelques cigares au magasin. Elle admirait avec une amie les nouveaux tissus fraîchement arrivés, dans l'espoir de se faire fabriquer de nouvelles robes. Je n'ai pu m'empêcher de complimenter son choix pour des fleurs des champs sur fond jaune, ce qui l'a convaincu d’en prendre un rouleau, en plus de m’offrir un charmant sourire. Nous avons moins discuté qu'hier, mais j'ai pu lui offrir un de mes carnets afin qu'elle le lise et m'éclaire de son analyse juste et fine. J'ai également osé lui proposer que nous allions ensemble au cirque un soir, ce à quoi elle m'a dit qu'elle allait y réfléchir et me donnerait très vite des nouvelles. Je ne peux qu'espérer qu'elle acceptera. Ce n'est certes pas la rencontre la plus romantique, mais il faut bien commencer par quelque chose si je veux espérer gagner son cœur ! En parlant de cirque, je n'ai toujours pas revu ce bon vieux Al depuis qu'il y est retourné il y a deux jours. Il devrait être rentré depuis, mais j'ai visiblement manqué son arrivée, à moins qu'il soit fatigué par le voyage et qu'il préfère se reposer chez lui, dans sa demeure familiale. J'irai prendre de ses nouvelles demain.



11 juillet 1889

Un orage a décidé de perturber notre quotidien. Impossible de sortir dehors pour le moment, je ne peux qu'attendre comme tout le monde.


12 juillet 1889

Malgré le temps encore un peu maussade, nous pouvons au moins sortir à nouveau le temps d'une course. J'ai croisé le docteur Bernt dont l'orage d'hier aurait endommagé le toit de sa maison, ce qui pourrait l'empêcher de réaliser ses consultations dans de bonnes conditions. Rien de bien intéressant outre cela, je n'ai croisé personne d'autre en particulier qui aurait pu marquer cette journée, petit inconvénient des villages de campagne un peu trop paisible.



15 juillet 1889

Voilà une semaine au moins que je n'ai pas revu ce cher Albert. J'aurai pensé le recroiser à l'église dimanche matin, mais même là-bas je n'y ai vu que sa mère qui semblait préoccupé elle aussi. Elle m'a appris avec étonnement qu'Al était bel et bien rentré depuis tout ce temps, mais que ce dernier semblait différent, beaucoup moins joyeux que d'ordinaire… L’homme resterait cloitré dans sa chambre et ne sortirait presque plus selon ses dires ! Je me suis proposé de passer demain le voir histoire de lui remonter le moral, ce qu'elle a approuvé avec un certain enthousiasme. Je m'y rendrai donc demain après-midi.
Cette drôle de rencontre m'aura perturbé au point de presque en oublier avoir également croisé Laura qui n'a pas manqué de faire l'éloge de mes poèmes. Oh, douce Laura dont la gentillesse est égale à sa beauté… Que je n'espère que le ciel m'accorde la grâce d'un jour conquérir ton cœur si pur.



16 juillet 1889

Je comprends mieux les craintes de la mère d'Albert maintenant. Ce dernier m'a semblé bien fatigué quand je l'ai enfin vu cet après-midi. Lui qui est d'habitude si soigné, si coquet, quelle défroque il avait, avec ses cheveux mal peignés et sa barbe non rasée ! Il m'a paru heureux de me revoir mais en même temps si anxieux, c'était une drôle de sensation… Nous avons pris le thé dans sa chambre à sa demande, loin des oreilles curieuses de sa pauvre mère inquiète. Mon premier réflexe avait été de lui demander comment s'était passé sa soirée au cirque la semaine dernière, afin de rire un peu comme nous le faisions d'accoutumée. Grossière erreur ! L'évocation même du cirque l'a mis en colère à mon plus grand étonnement. J'ai tenté de m'excuser, ne voulant pas l'énerver, mais Al a pris les devants, s'excusant de son emportement. Voyant mon regard interrogateur, il a répondu à ma question avant même que je ne la pose.

Que s'était-il passé ce soir-là ? Rien de particulier, enfin, jusqu'à la fin de la représentation. La rencontre avec les artistes promise semblait s'être mal passée de toute évidence, et c'est ce que m'a confirmé mon pauvre ami en me faisant part de son récit. Tout avait l'air de bien aller au départ, la troupe lui avait fait visiter les coulisses de leur spectacle, ils avaient discuté de leurs voyages à travers le pays, d'affaires et tant d'autres banalités. Puis c'est au moment de rencontrer Pandore que tout avait dégénéré. Cela m'avait bien étonné d'entendre cela, rencontrer cette charmante danseuse étant la raison même de pourquoi il avait accepté ce prix ! Il l'a effectivement rencontrée dans sa tente, seul, sans aucun autre membre du cirque. Elle l'attendait toute souriante, vêtue d'une simple robe de chambre et non plus de son costume de scène. Albert a bien évidement tout de suite voulu séduire la demoiselle qui, comble de la joie, était réceptive à ses avances et était rentrée dans son jeu. Je ne pouvais qu'être content pour lui, mais c'est là que les choses ont dégénéré, quand il a voulu retirer son masque car, oui, la belle portait toujours ce drôle de masque cachant une partie de son visage.
Elle ne s'est pas mise en colère, ni même empêché de le faire, bien au contraire ! Albert avait dû faire une pause avant de reprendre son récit, il était encore sous le choc. Il aurait, en retirant ce masque, commis la plus grosse erreur de sa vie selon ses dires. Ce qu'il se cachait en dessous était la cause de tous ses malheurs aujourd’hui ! Bien entendu je lui ai demandé s’il n'exagérait pas un peu en disant cela mais il m'assure que non. Ce qu'il aurait vu l'aurait terrifié, une vision d'horreur qu'il refusait de me décrire et qu'il ne pouvait oublier. La jeune fille n'avait pas semblé blessée par sa réaction de dégoût, non. Elle souriait toujours, d'après Albert, elle se délectait de son effroi, le regardant simplement prendre la fuite en riant. Personne n'a tenté de le retenir ou de chercher à comprendre ce qu'il s'était passé, ils l'ont laissé partir aussi vite qu'il était revenu. J'avais du mal à croire une telle histoire, même encore maintenant, en écrivant ces lignes, mon esprit ne peut se résoudre à l'idée d'un tel scénario. Pourtant Albert semblait bien mal en point depuis ce soir-là, je l'ai bien vu. Il m'a avoué ne plus se sentir en sécurité nulle part, se sentir comme observé, suivi partout où il va. Tout cela à cause d'une histoire de masque ? Que cachait donc cette si jolie Pandore qui a pu à ce point terroriser mon ami d'ordinaire si robuste ? Impossible pour le moment de savoir, Albert a refusé de m'en dire plus, si ce n'est me mettre en garde de ne plus jamais approcher ce cirque et encore moins la danseuse, chose que je lui ai promis afin de le rassurer. Cela n'avait pas l'air de suffire à calmer ses craintes, je revois encore son regard si abattu quand nous nous sommes dit au revoir. Moi-même j’étais mal à l'aise, c'était comme si je le voyais pour la dernière fois tant son regard me semblait éteint, vide d'expression… Demain, j'irai voir le docteur Bernt afin qu'il aille voir ce pauvre Al. Il m'en voudra peut-être d'avoir fait cela mais je ne peux me résoudre à laisser mon ami dans une pareille détresse. En attendant, je ne peux qu'essayer de trouver le sommeil, mais je ne sais si mon esprit me laissera une once de repos ce soir tant tous ces événements l'ont secoué.



17 juillet 1889

Il n'y aura pas de visite du docteur Bernt aujourd'hui, Albert a disparu. C'est sa mère en pleurs qui nous a averti ce matin. Alors que ma mère était restée dans notre salon avec elle afin de la consoler, avec mon père et mon frère nous avons pris chevaux et fusils et nous sommes partis rejoindre d'autres hommes du village pour chercher Albert. Nous avions beau fouiller bois et prairies, nous n'avons trouvé aucune trace de lui, et maintenant que la nuit est tombée, nous ne pouvons continuer d'avantage nos recherche pour l'instant. Sa mère est effondrée, nous l'avons invité à passer la nuit chez nous afin de ne pas la laisser seule dans son désespoir. J'essaie tant bien que mal de ne pas montrer le mien afin de ne pas l'attrister davantage. Qu'est-il donc arrivé à mon pauvre ami ? Aurait-il perdu la raison ? Je prie le ciel que rien ne lui soit arrivé et qu'il nous revienne sain et sauf…



18 juillet 1889

Toujours aucune trace de ce pauvre Albert. Les recherches vont être étendues aux villes voisines, même si je doute qu'il ait pu en rejoindre une aussi vite à pied. Nous avons bien demandé aux employés de la gare s’il n'avait pas vu passer Al la veille, mais ils sont formels : aucun individu correspondant à sa description n'a été aperçu aux abords de la gare ou dans un train. Le shérif est sur l'affaire également, toute la ville l'est même. Cette chère Laura, que j'ai croisée en cherchant près des champs aux alentours de sa demeure, était aussi attristée que moi par cette sinistre histoire. J'ai voulu me faire rassurant, lui promettant qu'on le retrouvera au plus vite. Ce n'est pas dans un tel moment que j'imaginais qu'on échangerait notre premier baiser, mais c'est ainsi que cela s'est fait et je ne vais pas non plus m'en plaindre. Cela m'a redonné du courage pour cette nouvelle journée de recherche, qui s'est de nouveau avérée infructueuse. Éclairé par la lumière de ma lampe à pétrole, j'écris ces lignes, plein de doutes et d'inquiétude. Je veux savoir ce qui est arrivé à mon ami, je veux le retrouver en vie si Dieu le veut. Je repense à notre dernière rencontre et je ne peux m'empêcher d'imaginer toutes sortes de scénarios expliquant un tel drame. Est-ce que cette fameuse soirée au cirque aurait un lien dans la disparition de mon cher Al ? Cela me semble bien trop farfelu, mais quand je revois l'état dans lequel il en est sorti, je ne peux m'empêcher de m’interroger. Aurait-il été terrifié au point de fuir ainsi maison et famille en pleine nuit ? Je ne sais même pas si je peux en parler au shérif ou même à ma famille, peut-être me prendrait-on pour un fou… D'ailleurs, le cirque est-il encore en ville ou a-t-il déjà mis les voiles ? Il faut que j'essaie de me renseigner dès demain.



19 juillet 1889

Les recherches se sont étendues à Eugene City, là où s'est rendu Albert seul comme je l'ai expliqué au shérif. J'ai pu l’accompagner pour les recherches, nous avons surtout concentré nos recherches sur l'hôtel et les bars où il aurait pu se rendre. Nous avons eu la confirmation qu'il a bien passé une nuit ici, innocentant le cirque, qui est depuis parti dans une autre ville. Oui, j'ai osé parler de ce que m'avait raconté Albert au shérif mais, comme je l'imaginais, cela semblait bien trop farfelu à croire, à moins qu'Albert ne soit devenu fou. Il était bien retourné dormir à l'hôtel après le spectacle, avait bu plusieurs verres de whisky au bar avant d'aller se coucher et de partir le lendemain matin après avoir payé la chambre. Nous aurions bien voulu avoir le témoignage de la troupe mais ils étaient partis continuer leur voyage à travers l'état, ils étaient déjà loin à l'heure qu'il est et aucun signalement d'événements étranges n'a été fait jusque-là. Je reste, moi, sur ma faim, ne pouvant m'empêcher de repenser à ma dernière rencontre avec Albert. Je commence à croire qu'il s'est réellement passé quelque chose au cirque pour qu'il disparaisse ainsi, aussi fou cela puisse paraître. J'ai appris qu'il serait se produirait ensuite à Silverton. C'est bien loin d'ici mais il faut que j'aille leur demander s’ils savent quelque chose concernant Albert, on ne peut plus laisser la moindre piste inexplorée. Tant pis si le shérif ne semble pas croire cette histoire, moi j'irai à Silverton mener mon enquête. J'ai déjà averti Laura de mon départ, lui promettant d'être prudent et de revenir au plus vite retrouver la douceur de ses lèvres dont je ne me lasse déjà plus. Elle est bien ma seule consolation en ces jours si sombres, doux rayons de soleil à travers le ciel orageux…



21 juillet 1889

Je suis bien arrivé à Silverton. Le voyage en train fut plus rapide que je ne le pensais. J'ai laissé un mot à mes parents pour leur expliquer mon départ, j'espère qu'ils comprendront. La chambre de l'hôtel où je réside est miteuse, mais pour le peu de temps que je viens passer ici cela suffira amplement. Heureusement que le déjeuner est correct, j'ai besoin de forces… Il y aura une représentation ce soir, je compte bien m'y rendre et savoir le fin mot de cette histoire.



24 juillet 1889

Je suis bien content d'être enfin de retour chez moi, même si rien ne semble pouvoir me remonter le moral après tout ce qu'il s'est passé. Une certaine crainte m'anime toujours pourtant, peut-être suis-je tout simplement dans le déni… Je crois que je commence à comprendre, mais j'aurais préféré rester dans l'ignorance. Je ne sais si je dois m'inquiéter du temps qu'il me reste à vivre, j'ai l'impression qu'il est déjà trop tard...

Tout s'est bien passé ce soir-là au cirque, du moins en apparence. J'avais retrouvé son mélange de lumières colorés, de musiques entraînantes et d'odeurs sucrées, mais il n'y avait plus l'insouciance de ma première visite ici. J'ai très vite compris que quelque chose n'allait pas au vu des regards des différents membre de la troupe. Je me sentais observé, surveillé... Ils ont dû me reconnaitre, c'est l'impression que j'avais. Mes craintes se sont confirmés quand un clown m'a souhaité un bon retour au cirque, me faisant remarquer que mon ami était lui aussi revenu il y a quelques jours, chose rare, les gens ne venaient qu'une fois au spectacle en général. Je n'ai rien dit concernant sa disparition afin de ne pas éveiller les soupçons, s’ils étaient impliqués dans cette histoire bien évidement. En regardant le spectacle, une partie de moi se sentait stupide d'imaginer et de croire à des théories pareilles, que j'accusais sans preuve une innocente troupe d'artistes sillonnant le pays sans jamais faire d'histoire. Je suis néanmoins resté vigilant, surtout quand est enfin arrivé le numéro de la fameuse Pandore. Un frisson des plus désagréables m'a secoué quand la musique accompagnant son numéro de danse a retenti et que sa silhouette s’est dessinée dans la fumée qui sortait de sa boîte. Elle était toujours aussi resplendissante, délicieuse créature provocante. Je ne pus m'empêcher d'être méfiant, je ne l'admirais plus subjugué par sa beauté, mais je la fixais froidement, à la recherche du moindre indice qui pouvait m'aider. Évidement son masque a rapidement capté mon attention, je repensais à ce que m'avait dit Albert à son sujet. Elle le portait toujours, cachant la moitié de son visage dont on devinait le sourire malicieux alors qu'elle ondulait son corps de nymphe.

Et puis elle s'est de nouveau approchée du public, comme la dernière fois. Qui donc allait être l'heureux élu qui se ferait approcher par cette beauté intimidante ? J'aurai tant souhaité que ce ne soit pas moi…

Elle me fixait de son œil azur, son sourire taquin en coin. Elle s'est ensuite avancée vers moi, mais tout me semblait plus long, plus lent. J'ai de nouveau frissonné quand elle passa son foulard autour de moi, se penchant d’un air provoquant sur moi. La première fois nous avions bien ri avec Al, rougi même face à cette désinvolture ! J'ai tout de suite fixé son visage qui faisait de même, scrutant mon regard curieux. Elle savait, elle n'attendait que ça... J'ai osé regarder son masque, regarder à travers l’ouverture pour l'œil. C'est là que mon destin fut scellé, mon sort décidé.
Je l'ai vu, le reflet vert de son œil droit, enfin ce que je croyais… J'en fais encore des cauchemars, je ne dors plus tant cela me hante… Je le revois, ce vert sombre, la pupille dilatée, grossièrement placé là pour que moi seul puisse le voir, les reflets verts de l'œil de mon cher Albert… Ma main tremble en sachant ce qu'il a subi, les larmes manquent de couler. Et dire que je suis le prochain…



25 juillet 1889

Je ne dors toujours pas, je ne mange plus également. Mes journées, je les passe ici, dans ma chambre, à guetter par la fenêtre et attendre. Je sens que c'est bientôt la fin pour moi, ils sont là, je le sais. Encore aujourd'hui, j'ai reçu une lettre m'offrant une place d'invité d'honneur à une représentation future du cirque, me félicitant d'avoir gagné à leur loterie. J'avais pourtant refusé d'y jouer et j'étais vite parti une fois le spectacle terminé… C'était visiblement déjà trop tard, elle m'avait choisi. Je suis maintenant le prochain et ils feront tout pour me ramener là-bas, dans sa tente dans ce maudit cirque de l’enfer ! J'ai l'impression de devenir fou, je ne peux m'enfuir et je ne peux même pas demander de l'aide à quiconque, personne ne me croira comme personne n'a cru Albert. Mon pauvre Al… Je suis si désolé de ne pas t'avoir cru quand tu t'étais confié à moi… Peut-être que j'aurai pu t'aider à échapper à ce sinistre destin.

J'ai compris maintenant pourquoi le nom de Pandore, pourquoi une telle symbolique. Comme dans le mythe antique, nous avons été poussés par notre curiosité et nous en voilà punis aujourd'hui. Elle nous teste comme les dieux, elle teste les hommes à chaque numéro en allant voir l'un d'eux, qu'elle aura choisi. Je suppose que c'est un signe pour les autres membres de la troupe, elle a choisi sa prochaine victime… Si nous acceptons le jeu et l'invitation et que nous cédons à la tentation, que nous cherchons à voir sous ce masque, nous sommes condamnés. Moi, je n'ai même pas eu besoin d'invitation, j'étais déjà fini en remettant les pieds dans cet endroit, l'invitation n'est qu'un prétexte pour me faire revenir et ne jamais repartir d'ici… Je l'ai bien compris quand elle est venue me voir lors de son numéro. Ce que j'ai vu ce soir-là était un avertissement, un aperçu de ce qui allait m'arriver pour avoir été trop curieux. Je ne sais combien de personne ont été victime de ce jeu mortel, combien de pauvres âmes dont elle porte fièrement les yeux, responsables de leur perte… Je ne sais combien de temps il me reste à vivre avant qu'ils ne viennent me chercher comme ils ont cherché ce pauvre Al. Je ne peux songer à l'idée que je vais moi aussi disparaitre, que mes yeux bruns scruteront bientôt le visage du prochain malheureux qu'elle aura choisi et qui aura été trop curieux. En attendant que le voile noir de la mort ne m'emporte, j'écris ces lignes en espérant que quelqu'un les trouvera un jour. Je ne serai très certainement plus de ce monde mais si cela peut empêcher cette sombre malédiction de continuer, ma mort n'aura pas été vaine.

Ce sont les larmes aux yeux que je vais terminer cette dernière page, que je vais attendre mon triste sort en repensant à ma belle Laura. Je n'aurai même pas pu goûter à ses lèvres une dernière fois… Puisse Dieu te protéger des horreurs de ce monde ma douce amie, mon amour pour toi sera immortalisé dans ces dernières lignes avant que la mort ne vienne me prendre…

Adieu.

Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail d'un anonyme, qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Écho et Sawsad, qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Litanie et Antinotice, qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.

6 commentaires:

  1. Au début, j'avais peur que ce soit un peu longuet, mais au final tout s'enchaîne bien, l'idée est plutôt pas mal, l'histoire n'en révèle pas trop, ce qui est aussi très bien pour l'imagination du lecteur.

    Par contre, le texte est très bizarre. On sent un bon style de fond, mais entre les phrases lourdes, les coquilles, les fautes d'ortho et les phrases dont la syntaxe n'est tout simplement pas française... S'agit-il d'une traduction ?

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  2. Tout ça pour ça...

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    1. On attend ta participation si tu est meilleur =) ?

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    2. Et même s'il n'est pas meilleur, ça ne lui donne pas le droit de donner son avis ?

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. C'est quoi comme type d'antagoniste ?

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