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Pâques a toujours été ma fête préférée, et de loin ! J'ai de formidables souvenirs d'enfance des chasses aux trésors pour trouver les œufs, des paniers plein de chocolats ramenés par mes parents tôt le matin et des repas en famille autour d'un délicieux gigot d'agneau. Aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai toujours attendu ce jour de l'année avec une impatience maladive, même une fois sorti de l'enfance.
Et puis finalement, quand j'ai commencé à grandir, j'ai aussi commencé à voir la fête différemment. Je n'attendais plus la chasse aux œufs et les dégustations de chocolats jusqu'au soir. Non, ce que j'attendais le plus à présent, c'est le moment où je pourrais enfin enfiler mon costume de lapin de Pâques pour amuser les enfants et leur distribuer des friandises. À mes yeux, c'était un peu comme le seul jour de l'année où je pouvais être réellement moi-même. Je n'étais ni un mauvais élève, ni un chômeur, ni un raté… j'étais juste ce personnage amusant, aimé de tous et que les enfants regardaient avec des étoiles dans les yeux.
C'était devenu mon rituel annuel et je l'attendais avec la même impatience que j'avais pour attendre mes chocolats lorsque j'étais enfant. Chaque année, je me levais à l'aube le dimanche de Pâques et je ressortais du placard mon splendide costume de lapin de Pâques. Une fois mon costume enfilé, j'allais chercher un grand sac rempli de sachets de petits chocolats et de boîtes de gâteaux faits maison la veille au soir. Une fois tout ça en ma possession, je me rendais en ville pour les distribuer aux enfants qui croisaient mon chemin et faire quelques photos avec eux s'ils en avaient envie. Rien qu'un jour dans l'année, j'étais une véritable star, tout le monde m'aimait et se battait pour venir me voir.
Qu'est-ce que j'aimais être le lapin de Pâques.
C'est il y a deux ans que ma vie a radicalement changé. Il y a deux ans, à Pâques, je faisais mon show habituel dans les rues de ma ville lorsqu'une mère de famille a commencé à m'accuser d'avoir eu les mains un peu trop baladeuses pendant une séance photo avec sa petite fille. L'angle des photos ne laissait rien transparaître… Devinez qui les gens ont bien voulu croire, entre la mère de famille dévouée corps et âme à ses enfants et le pauvre type qui se balade déguisé en lapin pour distribuer des friandises ?
Ces accusations ont été ma perte et mon malheur, elles ont tué la sympathie que les gens avaient pour moi et le peu de confiance en moi que j'arrivais à grappiller ne serait-ce qu'une fois par an.
Cette bonne femme m'a accusé à tort alors que je n'avais rien fait à sa fille, elle a ruiné ma vie sans raison apparente mais le pire, c'est que l'enfant n'a rien dit pour me défendre. Elle n'a même pas pris la peine de dire à sa mère que je ne l'avais pas touchée, elle a laissé sans broncher les adultes me condamner malgré mon innocence.
Je vivais dans une petite ville et après cette histoire, j'ai été catalogué. Si j'avais déjà du mal à trouver du travail avant, maintenant c'est à peine si les employeurs acceptaient de lire mon CV. Quand je sortais de chez moi, les gens me regardaient de travers et comme on pouvait s'y attendre, plus de distribution annuelle dans mon costume de lapin de Pâques. Les parents allaient jusqu'à écarter les enfants sur mon passage, comme si je n'étais rien de plus qu'un vulgaire chien galeux.
Alors j'ai déménagé, loin, très loin de cette maudite ville et de ses habitants qui me prenaient pour un tripoteur de petites filles. Avant de partir, j'ai décidé, dans un ultime élan de générosité, de déposer en cachette plusieurs fournées de biscuits au chocolat à l'école primaire de la ville. Je voulais faire une sorte de cadeau d'adieu à ceux que j'avais amusé durant tant d'années. Mais après tout ce qu’il m'était arrivé, j'ai commencé à détester mes soi-disant semblables. Je ne voulais même pas ne serait-ce que dire bonjour à mes nouveaux voisins, rien que le fait de devoir parler à quelqu'un me dégoûtait d'avance. À quoi bon être gentil avec des gens qui de toute façon ont tous un mauvais fond ? À quoi bon créer des liens avec des personnes qui finiront par vous poignarder dans le dos à la première occasion ?
Je sais, je suis devenu amer. Mais comment vous l'auriez pris à ma place, si votre vie entière avait volé en éclats à cause d'un mensonge éhonté et que personne n'avait pris la peine de vous défendre ?
Mon seul réconfort maintenant, c'est de pouvoir de nouveau enfiler mon costume à la prochaine fête de Pâques pour distribuer chocolats et gâteaux, comme je le faisais au bon vieux temps, avec ces futurs adultes ingrats qui vont certainement gâcher beaucoup d'autres vies comme la mienne.
J'espère que les enfants de ma nouvelle ville aimeront la mort-aux-rats autant que ceux de l'ancienne.
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Beuwahahah ! Pas très original et plutôt prévisible mais ça reste une histoire de vengeance comme on les aime !
RépondreSupprimerPlus de l'humour noir qu'une creepy mais j'ai bien aimé XD
RépondreSupprimerJe trouve que la "shock ending" ne fait pas vraiment de sens, on aurait rapidement fait le lien avec lui s'il empoisonnait vraiment les bonbons des enfants et même si c'est pour faire référence aux chocolats de l'école primaire je ne vois pas vraiment l'intérêt. T'as pas besoin de te déguiser en lapin pour donner de la mort aux rats aux enfants '-' Le faire à Noel serait plus efficace
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