Cet homme... Il m'a pris la seule personne qui ait jamais vraiment comptée pour moi. Quand je suis arrivée sur les lieux du drame, rameutée par le coup de feu, je l'ai vu, étendu dans une mare de sang. Mon âme sœur, mon aimé, mon amour... il l'avait tué. Lui, et mes frères d'armes. J'aurais dû être là. J'aurais dû être présente pour faire face à ce démon, l'affronter, et l'empêcher de me prendre ce qui était le plus cher à mon cœur. Mais j'avais échoué, et maintenant, je devais faire face à...
« T'as échoué parce que t'étais en train de te frotter nue contre un arbre pour honorer Slenderman, on sait. Je trouve ça vachement ironique qu'il soit indirectement mort à cause de ça, quand même. Maintenant, arrête de faire du sentimentalisme, t'es pas un personnage assez développé pour ça. Viens, on va plutôt faire des choses de psychopathes en faisant croire à des enfants harcelés qu'ils sont des blaireaux-garous, ou en codant une version talibane de Super Mario 64 qu'on distribuerait à la maternelle d'en face. »
« C'est quoi le rapport avec les routeurs internet ? Tu sais, si t'as pas envie de radicaliser les maternelles ou de faire mouiller les bullies, on peut aussi envoyer des lettres de menaces écrites en Comic Sans MS à l'EHPAD du coin. Ça, c'est vraiment un truc de psychopathe. »
Durant quelques secondes, je suis restée silencieuse, guettant la pluie par la fenêtre de mon minuscule appartement tourquennois. Depuis que j'avais tué mes parents pour devenir une vraie psychopathe, j'avais pris mon envol, et mon indépendance. Dès lors, ma vie avait été une véritable cavale. Apparaissant et disparaissant pour abattre ma colère sur les honnêtes gens comme les indignes, j'avais finalement trouvé un sens à mon existence. Mais tout avait pris fin lorsque mon aimé de toujours avait trouvé la mort. Depuis, j'avais perdu le goût au meurtre, au rouge à lèvres noir, et même à la béchamel de mamie.
La dernière fois que j'avais ressenti le frisson de la psychopathie, c'était il y a six mois, lorsque je m'étais enfin vengée des chinois en remplaçant tout le riz blanc du restaurant asiatique végan en bas de chez moi par du riz cantonnais. Il avait fait faillite. En même temps, qui aurait pu parier que les chinois pouvaient réellement être proche des préoccupations occidentales ?
« Nina, pourquoi tu parles comme une adulte alors que t'es un personnage au développement aussi absent que les scrupules du Sénat ?
- Jeff. Tout ce que j'ai vécu, la perte du seul homme que j'ai jamais aimé... Ça m'a endurci, tu sais. Je ne suis plus cette gamine qui t'a invoqué avec le rituel de l'extrême-droite, il y a un an. Il y a aussi la béchamel de mamie qui réduisait peut-être mon QI en saturant mon cerveau de gras, je te l'accorde. Mais je n'ai plus goût à rien. Je sais bien que la mort et le sang c'est cool, mais je n'ai même plus l'énergie d'aller chanter des psaumes en faux latin satanique trouvés sur internet dans le cimetière de Tourcoing, alors... »
Jeff a marqué un temps d'arrêt. C'était rare, qu'il ferme sa putain de gueule fendue de son sourire d'hémophile.
« Y'a peut-être une solution pour que tu retrouves goût aux choses, et qu'on soit de vrais psychopathes qui aiment le sang et la mort et tuer des gens et éventrer des chèvres comme avant. Tu dois le retrouver, et le détruire. Tu dois tuer Carabined René. »
J'ai gardé le silence, mais Jeff pouvait certainement le sentir : je lui donnais raison.
« Faut arrêter tes monologues intérieurs, hein. Y'a que toi et moi, ici. Heureusement qu'on n'a pas tous un pète au casque comme certaines. Allez, en route pour... pour. On est dans une pasta de merde, rien à battre de la cohérence. Et puis je suis Jeff the killer, le goat absolu des adolescentes marginales. J'ai forcément un sonar longue distance fourni avec le package sex-appeal du twink. »
« Die Fahne hoch! Die Reihen fest dicht geschlossen! SA marschier... »
Subjugué par la douce musique qui se répandait dans le casque audio relié à mon walkman pour la treizième fois de la journée, j'ai fermé les yeux. Comme à chaque écoute, la nostalgie m'envahissait. La camaraderie, la vue depuis les miradors, et surtout, l'égalité qui nous unissait...
Si seulement le pays avait su s'en tenir à ces valeurs ! Au lieu de ça, aujourd'hui, des bobos en maillot de bain multicolore descendent dans les rues et exhibent leurs tétons pour pervertir notre belle nation et ses valeurs.
Mais je viendrai à bout de ce complot tôt ou tard, et j'ai plutôt bien commencé en démantelant cette organisation de courtiers en internet, ou je-sais-pas-quoi en lien avec un serveur proxy. Avec leurs tenues sorties d'un woodstock monochrome, et leur allure de cadavres ambulants, ils avaient bien failli m'avoir. Mais j'avais fini par abattre leur chef, cet espèce de membre du Klu klux klan maigre comme un fil de fer et à la capirote arrondie. Heureusement, j'ai rapidement signalé au Grand Sorcier qu'il y avait un traître parmi nous, et que je l'avais éliminé. Il m'a remercié en m'envoyant une nouvelle écharpe en coton directement depuis l'Amérique, une écharpe dont je n'ai pas osé demander la provenance.
Malgré tout, je n'en avais pas terminé, et je le savais. Bavarian Taubira, la tête pensante de ce vaste complot visant à pervertir nos belles valeurs et à transformer notre saucisson traditionnel en chibre de mouton halal, demeurait introuvable. J'avais écumé la Forêt de Marchiennes durant des jours, mais la seule chose que j'avais trouvée, c'était un préservatif usagé à l'intérieur duquel se développaient des larves de moustiques ayant la taille d'une gomme. La réponse se trouvait ailleurs, et bienheureusement, je l'ai compris suffisamment tôt.
A vrai dire, cette réponse a commencé à m'apparaître lorsque, comme à l'accoutumée, je triais mon courrier. Cette fois encore, un tract avait atterri dans ma boîte aux lettres, un tract estampillé « RCF ». Il était question d'un monde meilleur où les puissants seraient à égalité avec les plus démunis, et j'aurais pu me laisser convaincre si je n'avais pas réalisé que quelque chose clochait. En effet, j'ai rapidement été perturbé par les initiales « RCF » figurant à peu près partout sur le document, et après quelques minutes de réflexion, j'ai compris le piège qu'ils essayaient de me tendre. Je n'avais plus besoin de chercher Bavarian Taubira. Elle allait elle-même me mener à son repaire, et pour cause : si l'on multipliait par sept le nombre de lettres dans le sigle figurant sur les tracts, on obtenait vingt-et-un. Et on retirant un à ce nombre, on trouvait la somme de ce savant calcul : vingt. Le même nombre de lettres que dans Bavarian Taubira. J'allais aller à la réunion piégée à laquelle ils m'invitaient, j'allais me jeter dans la gueule du loup. Et je les tuerais tous, avant d'enfin éliminer celle qui tirait les ficelles depuis le début.
J'ai enfilé mon manteau à carreaux rouges, j'ai mis ma casquette plate, et décroché ma fidèle carabine du mur. Puis, rembobinant la cassette du walkman et augmentant le volume, j'ai ouvert la porte, et me suis dirigé vers ma Citroën Berlingo garée à l'ombre d'un pin noir.
« Mon sonar de super-emo m'indique un ado qui écoute du Linkin park dans un rayon de cinquante mètres autour de nous. On le trouve, et on lui vend du rêve en lui proposant de sacrifier un pigeon unijambiste pour la gloire des proxies ?
- Jeff, on n'a pas le temps. On est encore loin de notre cible ?
- T'as vraiment perdu ton sens du devoir en même temps que ta libido de dendrophile, ma parole. On y est, c'est le petit bâtiment aux murs pourris là-bas, derrière l'abribus tagué. »
Regardant au-delà de la structure, qui semblait avoir été réduite à l'état de ruine et couverte de tags par un détraqué, j'ai aperçu le mur en béton brut du bâtiment dont Jeff me parlait. Muni d'une porte branlante en fer et disparaissant partiellement sous de multiples affiches vantant les mérites d'un certain « RCF », la façade donnait une impression très glauque. Autrement dit, c'était l'endroit idéal pour un démon comme Carabined René. Il n'y avait plus de doute : il était là. Alors que l'odeur d'urine qui flottait dans l'air, couplée à l'ambiance des lieux, me forçait à réprimer un orgasme, je me suis avancée vers la porte métallique et j'ai posé ma main sur la poignée.
« Nina, t'as rien réprimé du tout. J'espère qu'ils ont des sous-vêtements en dentelle noire parfum lavande du japon de rechange, là-dedans. »
Ignorant
Jeff et l'humidité que je sentais se répandre jusqu'à mes pieds,
j'ai actionné la poignée, et je suis entrée. A l'intérieur, un
long couloir sombre semblait mener à une salle plus grande, dans
laquelle je pouvais entendre des échos de conversation. Sans doute
une secte de néo-proxies créés par Carabined René sous l'alias
« RCF », dans le but de les tromper et d'imposer le port de
la casquette plate au monde entier. Wallah, je l'empêcherai, et je
rétablirai l'équilibre grâce à l'emo-vibe et à la
psychopathie.
« On jure pas sur Slenderman, Nina. Allez,
va l'éventrer pour lui remplir le ventre de loukoums avant de le
pendre à un crochet devant le siège du Rassemblement
National.
- Le Raquoi ? »
- Laisse
tomber. T'es de toute façon toujours pas assez développée pour
donner une portée politique à tes actions, et encore moins à ce
texte. Allez, chaque seconde perdue ici est une seconde en moins
consacrée à la radicalisation des maternelles ! »
Obéissant
bon gré mal gré, j'ai traversé le sombre et sinistre couloir en
trombe, ne prenant même pas le temps d'admirer les défauts des
murs, leurs moisissures malodorantes et leurs craquelures dont les
courbes me donnaient envie de me jeter dessus la langue pendante.
L'endroit était tellement d4rk que si je n'avais pas déjà évacué
toute l'eau de mon corps devant la porte, j'aurais pu créer un
tsunami équivalent à celui qui a frappé le Japon en 2011, à la différence près qu'il n'aurait emporté que ma dignité avec lui.
Arrivant au bout du
corridor, je me suis retrouvée face à une vaste salle circulaire
dans laquelle une bonne cinquantaine d'hommes et de femmes étaient
assis sur des chaises de plastique dur, la tête tournée vers une
estrade sur laquelle se tenait un gros homme barbu vêtu d'un costume
trois-pièces, parlant à l'assemblée de sujets qui m'échappaient
complètement avec tout un tas de gestes excessivement
larges.
« C'est qui ça, le garde-manger de la faction
Renaissance des proxies ? Viens on le tue, et on utilise sa
graisse pour faire des bougies rituelles. On n'en a plus.
- Jeff,
on doit se faire discrets. Si on est repérés, ça peut compromettre
tout le plan, qui consiste très exactement à localiser Carabined
René puis à tuer tout le monde pour la gloire et parce que je suis
une psychopathe.
- Ça n'a aucun sens, mais ma
backstory n'en a pas non plus, donc je vais fermer ma gueule pour
cette fois. Par contre, tu devrais arrêter de me répondre à voix
haute, Nina. »
Réalisant mon erreur, j'ai relevé la
tête. Une cinquantaine de visages incrédules étaient tournés vers
moi, les sourcils froncés. Une femme habillée d'une robe de gitane
trouée, à quelques mètres de ma position, a soufflé à son
voisin :
« Gérard, je te dois dix balles. Je
croyais vraiment que les gothiques et les adolescents torturés qui
prient leurs cripipasteux, c'était passé de mode. »
Mais alors que l'homme ventripotent se mettait à parler de bornes ou je-ne-savais quoi, sûrement des bornes d'autoroutes, toute les têtes se sont tournées vers l'entrée de la pièce miteuse dans laquelle on était, et le porc en costard s'est arrêté de causer. Comme je suis pas un putain de mouton, je suis resté droit, sans bouger, à regarder l'orateur froncer les sourcils de droite à gauche comme s'il voulait chasser un moucheron. Puis, dans ses yeux, je l'ai vue. Elle dansait nue, un drapeau français barré dessiné sur sa poitrine tombante. Bavarian Taubira était là. Immédiatement, je me suis levé et j'ai saisi ma fidèle carabine que le videur, un petit maigrichon chauve, n'avait pas réussi à m'arracher.
Putains de courtiers en téléphonie. Putain de secte qui voulait détruire notre beau pays. Comme ce jour-là au milieu de la Forêt de Marchiennes, je me suis senti possédé par l'esprit de la nation. J'ai commencé par buter le bisounours dégoulinant que Bavarian Taubira avait momentanément choisi pour être son vaisseau. Puis, j'ai canardé tout le monde, hurlant en allemand des mots que je ne pensais même pas connaître. Ma vue était devenue trouble, mais je sentais clairement ce que je faisais. Je sentais que je les touchais tous un par un, et que l'influence malsaine qui étreignait les lieux reculait un peu plus à chaque tir. Quand j'ai repris le contrôle de moi-même, tous les courtiers-bobos-sectaires-sataniques-hippies gisaient dans une mare de sang. Certains semblaient avoir succombé sans même avoir été touchés, mais l'esprit démoniaque qui les possédait devait simplement avoir quitté leur corps pour rejoindre leur maîtresse dans un autre plan avant que je ne les abatte. La désincarnation d'urgence, certainement encore une invention des chinois dont on n'a jamais entendu parler. Putain de délocalisation.
Baissant mon arme, j'ai sorti le saucisson à l'ail 100% pur porc acheté au marché de Tourcoing dont je ne me séparais jamais, et j'y ai croqué à pleines dents afin de me purifier l'âme et l'esprit. C'est alors que derrière moi, j'ai entendu une voix que j'étais presque sûr d'avoir déjà entendue.
« Tu crois vraiment que certains sont juste morts de cringe en me voyant arriver, Jeff ? »
Je me suis retourné, et j'ai aperçu une... chose au teint plus blanchi que le casier judiciaire de Sarkozy, une chose dont les lèvres et les yeux étaient entourés d'un trait vulgaire et noir. Intimidé par ce chrome qui me crispait à chaque fois que je le voyais, j'ai braqué mon arme sur la forme vaguement féminine qui se tenait en face de moi, étouffée dans des vêtements beaucoup trop serrés faits de mailles et de chaînes aussi grossièrement entrelacées qu'un mini-bretzel de chez Carrefour.
La jeune femme a levé des yeux surpris vers moi, puis a semblé se reprendre, et son regard s'est faussement durci alors qu'elle passait sa langue sur le couteau qu'elle tenait en main droite.
« Carabined René, te voilà... Tu m'as tout pris. Ma famille. L'homme que j'aimais. Ma raison de vivre. Ma motivation. Mais je suis là pour me venger, et maintenant, tu vas souffrir. Très beau carnage, bravo. Je ne pensais pas que tu trahirais aussi vite ce nouveau groupe de proxies rassemblés pour être trompés et manipulés. Mais peut-être les as-tu simplement regroupés pour mieux t'en débarrasser ? Qu'à cela ne tienne, je... »
Sans attendre la fin de son monologue, j'ai tiré dans la jambe de la fille, dont le visage et l'habit me disaient vaguement quelque chose. Aussitôt, elle a porté la main à l'endroit touché en hurlant et en se roulant au sol, ayant précipitamment lâché le couteau qui en glissant lui avait tailladé une partie de la langue. Je me suis approché, rechargeant mon arme.
« Je sais que c'était encore ces putains de courtiers-bobos en serveurs proxy d'internet, merci. Faut pas utiliser des mots compliqués quand on a un accent issu de la sous-culture des jeunes et de leur musique vulgaire hein, ça donne un charabia aussi compréhensible que celui des prisonniers qui me criaient des trucs depuis le bas du mirador. »
Puis, alors qu'elle continuait de hurler en disant qu'elle allait me maudire et envoyer d'autres courtiers en internet à ma poursuite, j'ai réalisé quelque chose.
« Ah, mais j'te reconnais, t'es habillée comme les hippies de la Forêt de Marchiennes ! Saloperie de suppôt de Bavarian Taubira. Alors c'est toi, son ultime vaisseau ? On veut pas de ça chez nous, nous les bons français ! »
J'ai actionné la gachette de mon arme, mais rien ne s'est produit. Je devais me rendre à l'évidence : le script avait décidé que je n'avais plus de balles. Alors que je fouillais mes poches à la recherche d'une cartouche, la jeune femme s'est relevée en geignant, les yeux recouverts par ses cheveux gras et noirs. Dans sa main, le couteau brillait à la lumière de l'ampoule halogène qui éclairait la pièce, et le trou dans sa jambe gauche laissait s'écouler un filet de sang qui ruisselait le long de son membre troué. Sa tête s'est tournée vers moi avec un craquement, et elle a souri.
« La douleur... J'aime l'infliger, et j'aime la subir. Vas-y, donne-moi encore plus de pui..."
Obéissant purement et simplement, je lui ai fait une balayette, et elle est à nouveau tombée au sol. Son nez s'est écrasé contre le béton avec un craquement sourd, et elle a lâché un gémissement avant de se mettre à ramper vers ma cheville. C'était sûrement encore une vile stratégie de Bavarian Taubira pour me pousser à fuir en utilisant ce traumatisme lié aux serpents qui est le mien depuis que j'ai bu cette bouteille d'alcool à Cuba en 95, mais je devais tenir bon. Par ailleurs, la douleur n'avait pas réellement l'air de la rendre plus puissante qu'elle n'était pathétique, mais je devais me méfier, c'était sûrement un leurre pour que je baisse ma garde.
J'ai levé le pied, prêt à lui broyer le crâne avec mes Timberland cloutées, quand un bruit sourd a retenti, sur l'estrade. Levant les yeux, j'ai vu le cadavre de l'homme ventripotent commencer à remuer violemment, et de plus en plus frénétiquement. Puis, d'un seul coup, le corps a volé en éclats de chair et d'hémoglobine, m'envoyant des litres de saindoux en plein visage. Essuyant la graisse jaunâtre qui me brouillait la vue, j'ai de nouveau regardé l'estrade. Sur celle-ci, un grand homme asiatique vêtu d'une veste grise rajustait son col d'une main. Après quelques secondes, il a tourné le regard vers moi et m'a souri, avant d'ouvrir la bouche pour parler avec un accent plus stéréotypé que le stéréotype de l'accent asiatique lui-même.
- Le Grand Timonier est de retour ! Ah, toutes ces messes, tous ces cultes pour finalement être ressuscité ! Tout cela en valait la peine. Le RCF ne devait sacrifier qu'un seul des leurs pour atteindre leur objectif, mais je vois que le prix a été un peu plus lourd. Le RCF n'était qu'un passage, donc tant pis ! Place à l'ère du communisme.
J'ai écarquillé les yeux. Bavarian Taubira avait fui, et m'avait laissé avec l'un de ses suivants, en utilisant la fille comme leurre. Je bouillonnais de rage. A mes pieds, la forme au nez broyé a murmuré quelque chose, que j 'ai pu entendre distinctement.
« Saleté de... chinois... »
Mon cœur a fait un bon. Alors, elle aussi... Je n'imaginais même pas le nombre de choses que les chinois avaient dû lui faire subir pour la mener à adopter une telle forme. Cette petite chose n'avait plus rien au monde à part son apparence de hippie corrompue, de ce que j'avais pu comprendre. Au fond, nous avions tant de choses en commun...
Je lui ai tendu une main qu'elle a péniblement saisie, se relevant à grand-peine. Tous les deux, nous avons fait face à ce démon bridé, autour duquel s'étaient mis à léviter une faucille et un marteau. Fixant notre ennemi commun du regard, j'ai lancé à ma nouvelle alliée :
« Qui que tu sois, jeune chose laide et antinationaliste, on a bien plus en commun que tu le penses. Marchons ensemble vers la lumière, un monde où les chinois ne nous dirigeront plus. Et alors, peut-être que je serai enfin capable de détruire Bavarian Taubira, qui choisit encore de se cacher derrière eux. »
Elle a serré ma main frippée, et ses ongles anormalement longs et sales se sont enfoncés dans le dos de celle-ci. Ce devait être le genre de pacte de sang dont les hippies corrompus parlent à longueur de temps.
Puis, le Grand Timonier s'est élancé vers nous avec un "banzaï" sonore, ses armes tournoyant de façon menaçante autour de lui comme deux huissiers de mauvais augure...
La légende raconte que le combat a ensuite duré sept jours et sept nuits, et qu'à la suite de celui-ci, nul n'a revu ni Nina the killer, ni Carabined René. Quoi qu'il en soit, le communisme avait à nouveau échoué à s'imposer, car le Grand Timonier avait disparu, lui aussi...
Si vous vous promenez dans le XIIIème arrondissement un soir de pleine lune ou si vous prenez part à une manifestation à Tourcoing durant une année bissextile, vous pourrez peut-être les apercevoir, guettant dans l'ombre. Si c'est le cas, courez pour votre vie, car Carabined René et Nina the killer tueront tout ceux qui se mettront sur le chemin de leur vengeance.
Carabined René était drôle mais les plus courtye sont les meilleures ...
RépondreSupprimer- Rabadu
Y'a deux-trois bons passages, mais c'est depuis le début que c'est le malaise, comme humour.
RépondreSupprimerJeff me fait pleurer de rire 😭
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