Temps approximatif de lecture : 6 minutes.
Je vous souhaite le bonjour à tous, chers auditeurs, ou peut-être devrais-je dire lecteurs ? J'ose espérer que vous vous souvenez de moi, la dernière fois vous avez été nombreux à venir sur ce blog pour lire mes quelques anecdotes d'animateur radio. Je sais qu'il s'est écoulé un certain temps depuis le jour où j'ai promis de satisfaire votre curiosité pour le glauque et le morbide avec quelques histoires supplémentaires issues tout droit des péripéties des auditeurs de mon émission, vous avez le droit de m'en vouloir, mais comprenez bien que lorsqu'on travaille de nuit il nous arrive de perdre la notion du temps et de moins nous rendre compte d'à quel point il passe vite.
S'il y en a parmi vous qui ont un goût particulier pour le surnaturel et les évènements inexplicables que même les plus savants arguments n'arrivent pas à décrédibiliser, je pense pouvoir parier qu'ils vont être servis avec notre première anecdote du jour.
Voyez-vous, comme j'ai déjà pu vous l'expliquer, si mon émission porte si bien le nom de « Radio des insomniaques », c'est parce qu'à part les travailleurs de nuit qui comprennent ma douleur et les quelques groupies de la radio qui ne veulent que s'endormir en écoutant ma voix suave et hypnotisante (je vous assure qu'elles existent), mes auditeurs sont des pauvres malchanceux qui n'arrivent pas à trouver le sommeil. L'auditrice qui a décidé de nous appeler pour raconter cette anecdote-ci à l'antenne fait partie de cette catégorie.
À vrai dire, elle a tenté de nous appeler deux fois. Son premier coup de fil date du début du mois d'août 2022, cette fois-là elle n'était même pas passée à l'antenne. La standardiste qui m'accompagne habituellement était irritée par la chaleur, fatiguée car nous étions déjà au milieu de la nuit et presque arrivés à la fin de notre temps d'antenne, alors quand une bonne femme qui semblait au bout du rouleau a téléphoné en disant dormir mal dans son nouvel appartement à cause d'une présence démoniaque, intérieurement elle s'est moqué d'elle et a préféré laisser intervenir quelqu'un d'autre dans l'émission. Ce n'était pas de la malveillance de sa part, c'est simplement que contrairement à vous et moi, elle a souvent du mal à croire à certaines des histoires qui nous sont racontées (malgré les preuves). Ça, plus le fait qu'elle s'était levée du pied gauche ce jour-là, à ses yeux notre chère auditrice n'était rien d'autre qu'une paranoïaque droguée aux films d'horreur qui voulait faire son intéressante.
Un mois plus tard, aux alentours de mi-septembre, une seconde tentative l'a conduit a enfin être prise à l'antenne. Elle était censée nous parler de ses soudaines paralysies du sommeil, et c'est ce qu'elle a fait, au début.
C'était une jeune femme dans la vingtaine qui avait quitté le domicile familial pour se rapprocher de son lieu de travail. Même si elle n'avait pas pour le moment les moyens de meubler entièrement son nouvel appartement, elle était heureuse d'emménager dedans après le coup de cœur qu'elle avait eu pendant les visites. Mais dès la première nuit dans sa nouvelle chambre, les choses ont commencé à être assez… particulières. Cette première nuit, notre auditrice a fait pour la première fois de sa vie une paralysie du sommeil au cours de laquelle une créature très maigre au corps déformé et longiligne s'est présentée à elle. C'est la seule chose qu'elle se souvient de cette nuit-là, la paralysie et la terreur devant ce monstre, puis le trou noir. Le lendemain matin, elle s'est réveillée par terre, devant la porte de la chambre.
Elle a affirmé avoir passé toute la journée suivante avec une sorte de mauvais pressentiment, comme si ce qu'il s'était passé la nuit précédente n'était pas naturel. D'après elle, elle n'avait jamais fait face à de quelconques troubles du sommeil de toute sa vie et elle était incapable de se sortir le monstre de la tête. Une paralysie du sommeil avec une hallucination, pour une première fois, c'est normal que ce soit perturbant ! Sans oublier son black-out du reste de la nuit et l'apparent somnambulisme, c'est normal qu'elle se soit sentie stressée le reste de la journée.
Elle a elle-même avoué que le soir de son premier appel, elle était un peu hystérique à cause du manque de sommeil. Elle venait de passer des jours à enchaîner les paralysies du sommeil et les crises de somnambulisme, elle se sentait bien partout dans son appartement, sauf dans la chambre où elle ne pouvait pas entrer sans se sentir profondément mal à l'aise. C'est ce dernier détail qui l'a d'ailleurs poussée à croire qu'un espèce de fantôme (ou entité démoniaque, selon ce qu'elle nous a dit) devait hanter son appartement et être très précisément coincé dans sa chambre.
Petite croix à porter autour du cou, chapelet dans la table de chevet pour prier avant de dormir, neuvaines et encens à brûler près de la porte d'entrée… elle avait mis le paquet (et une bonne partie de ses économies, ce qu'elle regrette aujourd'hui, d'après elle) pour avoir à portée de main le starter pack du parfait personnage de film d'horreur qui se découvre une passion pour la religion en même temps qu'un esprit frappeur dans sa maison (ou son appartement en l'occurrence, pour l'histoire qui nous intéresse). Aussi étonnant que cela puisse paraître, tous ces grigris n'ont rien changé pour elle. Alors elle a décidé de dépenser encore plus d'argent en investissant dans une petite caméra avec une vision nocturne pour surveiller sa chambre et avoir en prime la possibilité de voir ce qu'elle faisait pendant ses nuits agitées.
Le soir où nous avons parlé avec elle à l'antenne, elle a avoué regretter d'avoir dépensé autant d'argent pour cette histoire, avec plus de repos et un peu de recul, elle pense qu'elle aurait même préféré ne rien voir. Parce que oui, sa caméra lui a visiblement permis de voir quelque chose. Pas les premières nuits, il lui aura fallu trois jours avant de capter quoique ce soit d'intéressant.
La troisième nuit, alors que la caméra était allumée dans la chambre et que notre auditrice s'était endormie devant un film dans la pièce d'à côté à force de manquer de sommeil, le monstre de ses paralysies se serait manifesté à côté de son lit. Elle dit n'avoir rien entendu, senti ou vu, mais que lorsqu'elle a voulu regarder les vidéos de la nuit sur son ordinateur après s'être réveillée le lendemain matin, elle a été tellement effrayée par cette apparition furtive d'une dizaine de secondes qu'elle a appelé ses parents en pleurs pour leur demander de revenir chez eux.
Mais vous me connaissez, j'ai un esprit sceptique : je ne crois que ce que je vois.
C'est pourquoi j'ai tendance à demander des preuves aux auditeurs lorsqu'ils en ont. Notre demoiselle et l'entité de son appartement n'ont pas dérogé à la règle. Avant de raccrocher pour prendre une autre personne à l'antenne, je lui ai demandé si elle pouvait récupérer mon adresse mail auprès de la standardiste et me faire des screens de la vidéo pour me les envoyer. Elle a accepté.
Screen de la vidéo avant l'apparition de l'entité.
Screen de la vidéo pendant l'apparition de l'entité.
Alors, vous de votre côté, vous croyez en la véracité de l'histoire de l'auditrice ou non ?
La seconde histoire que je vais vous raconter aujourd'hui est plus triste qu'effrayante à mon sens.
Un jour, une auditrice a décidé de nous appeler pour discuter de ses rêves prémonitoires. Un sujet plutôt intéressant dont nous parlons pourtant assez peu en temps normal.
L'auditrice qui nous a téléphoné pour en parler donc, était une jeune mère de famille angoissée depuis plusieurs jours à cause d'un cauchemar récurrent. C'est une chose qui peut être compréhensible quand on fait à plusieurs reprises un mauvais rêve au cours duquel on a le malheur de voir des choses plus ou moins glauques.
Pour notre interlocutrice, les rêves prémonitoires ont commencé quelques mois auparavant. Elle faisait chaque nuit d'horribles cauchemars dans lesquels elle voyait des enfants mourir violemment, au point qu'elle en était toujours malade le lendemain et que son sentiment d'angoisse, comme si un malheur était imminent, ne la quittait jamais.
Après cinq jours à faire ces rêves affreux qu'elle n'a même pas eu la force de nous décrire en détail, elle a fait un malaise au travail, au milieu de tous ses collègues, après avoir commencé à perdre du sang. Ils sont appelés les pompiers qui l'ont conduite à l'hôpital où les médecins lui ont annoncé qu'elle était enceinte (elle ne le savait pas) et qu'elle venait de faire une fausse couche. Le soir même, les cauchemars se sont brusquement arrêtés.
C'est à ce moment précis que notre auditrice en a déduit que son instinct maternel avait dû lui envoyer des signaux d'alerte à travers ces rêves prémonitoires.
Après cette histoire, les mois ont passé et elle est de nouveau tombée enceinte. La grossesse s'est passée à merveille, aucun problème ni aucun rêve étrange, jusqu'à la fin du huitième mois. Vers la fin du huitième mois donc, notre auditrice a de nouveau fait un rêve plutôt bizarre. Pas glauque ni angoissant, cette fois-ci elle dit l'avoir trouvé apaisant. Dans ce dernier, elle se trouvait à l'intérieur de la chambre d'enfant qu'ils avaient soigneusement préparé avec son fiancé. Un petit garçon d'approximativement 4 ou 5 ans, selon ce qu'elle a déduit, était debout à ses côtés sans dire un mot, quand il a simplement posé sa main sur son ventre de femme enceinte en disant : "ne t'inquiètes pas"
Le lendemain à son réveil, elle se sentait bien. Elle nous a même confié s'être levée en chantonnant. Elle était à la maternité pour son accouchement l'après-midi même, tout juste quelques semaines avant la date du terme.
Encore une fois, son instinct avait été plus fort que tout.
Ce qui nous amène au jour où elle nous a téléphoné, suite à trois jours d'insomnie causés par un nouveau cauchemar récurrent. Elle nous a expliqué que dans ce rêve là, elle est assise sur le sol d'une maison abandonnée et se balance d'avant en arrière, avec un enfant dans ses bras. Elle ne sait pas à quoi elle doit faire attention, mais elle est convaincue qu'il s'agit d'un avertissement car elle se réveille toujours avec un nœud à l'estomac qui ne la quitte pas du matin jusqu'au soir.
Elle s'inquiète tellement qu'elle n'arrive plus à dormir correctement. Avec ses précédentes expériences, elle est persuadée que son instinct maternel est si puissant qu'il transcende son esprit pour lui envoyer des signaux d'alerte via des rêves prémonitoires.
Il y a un dernier détail qu'elle nous a précisé avant de raccrocher, affolée et en larme rien qu'à nous en parler. Dans son rêve, l'enfant qu'elle berce est recouvert par un linceul.
Si vous vous posez la question, non, je n'ai jamais eu de nouvelles de cette femme. Ce n'est pas faute d'avoir tenté de la rappeler pour savoir si tout allait bien pour sa famille et elle, car son affolement la nuit de son appel était inquiétant et faisait peine à entendre. Elle n'a jamais décroché son téléphone depuis ce soir-là…
Quoi qu'il en soit, j'ose espérer avoir une nouvelle fois pu assouvir votre curiosité pour l'étrange et le morbide comme il se doit avec mes humbles anecdotes d'animateur radio, malgré le fait que ce volume soit plus court qu'à l'accoutumée. Je vous donne rendez-vous très bientôt pour découvrir de nouvelles histoires, en attendant très chers lecteurs et auditeurs, restez bien à l'écoute…
La radio des insomniaques : volume 1
Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de Rosalie, Luna Fireline et Shayanna qui ont assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de AngeNoire et Seven qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Lykaon et Trinity qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.
La première anecdote est très classique mais plutôt efficace et bien racontée. Quant à la deuxième, je la trouve beaucoup plus triste qu'effrayante :/
RépondreSupprimerC'est triste un peu 🥲
RépondreSupprimerLa deuxième anecdote est beaucoup trop triste
RépondreSupprimerMais c'est juste EVIDENT que dans la première anecdote l'image est monté. Fallait faire un minimum d' effort, on est pas aveugle non plus. Même un enfant le comprendrait !
RépondreSupprimerAu final la chose la plus effrayante dans cette histoire, ce sera la qualité du montage.
Oh c'est bon, c'est pas pire que les effets spéciaux dans les films où c'est évident que les monstres sont faits par ordinateur ou fond vert et pourtant, on y croit le temps du film !
SupprimerÇa dépend, un monstre bien foutu, oui, on y croit, mais un truc éco+ totalement éclaté au sol qu'on dirait produit par une grand-mère découvrant Photoshop, en général, c'est pas super crédible^^
Supprimerbon après, on peut en rigoler, les monstres craignos, ça peut faire de bons nanards ! XD
Ça fait plaisir d'avoir une seconde partie de cette pasta, j'avais complètement oublié son existence. Hâte de lire la suite
RépondreSupprimer- Rabadu