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lundi 14 avril 2025

Le parking


Temps approximatif de lecture : 6 minutes. 

Je suis né dans une petite ville, tout près d’une forêt de sapins. J’y ai passé toute mon enfance. Sauf rares exceptions où on devait aller jusqu’à la capitale régionale, on trouvait tout ce dont on avait besoin ici. Il y avait des commerces, une école et même un collège et un lycée. Et aussi, il y avait un parking. Un énorme parking, en périphérie de la ville, éloigné des habitations. C’était un parking souterrain, le genre qu’on trouve sous les grands supermarchés. C’est ça, on aurait dit que le centre commercial qui allait avec avait disparu en laissant son parking. Sauf qu’il n’y a jamais eu de grand magasin, ici, tout le monde le sait. On sait pas trop de quand il date, ce parking, mais une chose est sûre, il est dans cette ville depuis plus longtemps que moi. Personne ne l’a jamais utilisé. Il sert à rien. Beaucoup trop grand pour une ville où on conduit à peine, et placé à un endroit vraiment pas pratique.

Bref, il a fini par être condamné et abandonné. 

Jour de rentrée, mes potes et moi entrons en 6e. Tout contents d’être des grands qui vont au collège, avec des sacs plus gros que nous et des Geox qui respirent. À la sortie du premier jour de cours, on s’est fait aborder par des grands du lycée, des premières-terminales, apparemment. Ils nous ont dit que dans ce collège, y a un rituel, pour devenir un homme. Du bizutage, en gros, mais on était naïfs et on connaissait même pas ce mot. Alors on les a suivis. Ça s’est étalé sur plusieurs après-midis, et franchement, on s’est bien amusés. On a fait plein de trucs marrants, des petites conneries pas bien méchantes qui faisaient rigoler tout le monde. On a fait connaissance avec les grands et on a même fini par devenir potes. Un jour, le plus grand des grands nous a réunis et nous a dit qu'en gros, il avait une épreuve pour nous, pour tester notre courage. Ce serait la dernière épreuve et après, le rituel serait terminé. On a suivi les lycéens et on est arrivés dans une grande zone désertique, à la sortie de la ville. En fait, on était sur le site du parking géant.

C’était une fin d’aprèm d’automne, avec le ciel gris, et le vent qui souffle les feuilles mortes des feuillus et qui siffle dans les conifères. Il commençait à faire frais et le soleil allait se coucher dans une grosse heure. Là, le grand parmi les grands nous a donné des consignes. Je m’en souviens mot pour mot : 

« Ok donc, les p’tits gars, vous allez entrer dans le parking. Je veux que pendant 15 minutes, vous vous baladiez dedans et fassiez ce que vous voulez. Ensuite vous revenez. 15 minutes aller, 15 minutes retour. 30 minutes max. Après 30 minutes, on ouvre la porte et je veux que vous soyez de l’autre côté, prêts à sortir, compris ? Pas une minute de plus. On aura des problèmes s’il vous arrive un truc. »

Cette dernière phrase pique ma curiosité, alors je lui demande : 

« Pourquoi, y a quoi dedans ? »

Ça se voyait qu’il attendait cette question. En nous montrant toutes ses 32 dents, il a répondu :

« Héhé , ben, il y a une légende qui dit qu’il y a un clochard qui vit là-dedans. Un toxico, même, alors il pourrait être agressif. On raconte qu’il mange la viande crue de tout ce qu’il trouve, même des humains. Surtout les enfants, apparemment. Les seules personnes à l’avoir vu, c’est le tout premier groupe d’aspirants hommes, comme vous, qui sont entrés dans ce parking pour la première édition du rituel. D’après la légende, c’était un groupe de trois, et à la sortie, ils étaient deux. Mais bon, après c’est qu’une histoire, hein, et ça fait des lustres, maintenant. Alors tranquille, il va rien vous arriver, mais restez pas plus de 30 minutes, c’est la règle. »

Alors on est entrés. On a entendu les grands fermer la porte derrière nous, sans la verrouiller, ceci dit. On a lancé un minuteur de 30 minutes et commencé à explorer. Étrangement, aucun de nous cinq n’avait peur. Comme on voyait rien, on a cherché un interrupteur, et les néons qui étaient pas cassés se sont péniblement allumés avec un son qui me rappelle l’ambiance des salles de retenue. C’était vraiment cradingue, ici, avec de la poussière partout, des toiles d'araignées qui donnaient l’impression d’avoir été importées d’Australie, des graffitis sur les murs et des détritus dans tous les sens. On n'était donc pas les seuls à avoir exploré cet endroit. Plus on descendait dans les étages, moins les lumières étaient présentes et vives.

Après 10 minutes, toutes les lumières se sont carrément éteintes. On voyait comme à travers une pelle. Là, j’ai commencé à paniquer un peu, et même si personne ne parlait, je suis certain que les quatre autres étaient pas aussi sûrs d’eux que quand on était dehors. À ce moment-là, on a commencé à entendre un gros bourdonnement qui venait d’une salle réservée au personnel. On y est allés, en espérant trouver quelque chose de plus intéressant que des toiles d’araignées. Et, bon… C’est sûr que c’était autrement plus intéressant que tout le reste, aucun doute. Dans cette salle, y’avait une très violente odeur de putréfaction. Je sais pas si vous avez déjà reniflé de la viande en décomposition, mais c’est le genre d’odeur qui s’oublie pas.

Dans un coin de la pièce, celui d’où venait le bourdonnement, il y avait un truc par terre. Il faisait vraiment noir alors j’ai pas pu bien voir, mais, c’était une forme bizarre, plutôt en longueur. En me concentrant, j’ai pu distinguer une excroissance qui se détachait de la masse. Je dis “excroissance” pour ne pas utiliser un mot qui rendrait la chose terrible, mais, ça avait un coude. Et jusqu’à preuve du contraire, qui dit coude dit bras. Autour de la charogne non identifiée, j’imaginais bien les dizaines de mouches cauchemardesques grosses comme un poing, qui elles seules pouvaient provoquer un boucan pareil. Malgré la pestilence de la pièce, Kevin a osé parler :

« Les gars, vous inquiétez pas, à tous les coups c’est juste un animal qui est rentré et qui a fini par mourir de faim avant de pouvoir sortir. Je vais checker, juste histoire de. »

Sur ce, Marvin lui attrape l’épaule :

« Kevin, ça fait déjà 15 minutes. On doit faire demi-tour. Maintenant. »

Kevin n’a pas insisté. Je suis sûr qu’il voulait juste faire le malin, mais au fond de lui, il suppliait pour qu’on lui donne une raison de s’éloigner de ce truc à moitié décomposé, et pour ne pas donner de réponse à la question qu’on se posait tous: Était-ce vraiment un animal ? Encore aujourd’hui, j’essaie de me convaincre que c’était juste un renard dans une position bizarre.

En tout cas, sur le chemin du retour, hum, peut-être que j’étais juste plus attentif, mais j'ai vu des choses, des détails que j’avais pas remarqués, avant. Des trucs genre, vous voyez, des os de poulet, des masses informes qui ressemblent à des tas de… hum… des tas de trucs ? ‘fin, on se dépêchait, et mes souvenirs sont flous, donc vous m’excuserez. À un moment, peut-être au troisième sous-sol, on a entendu un bruit. Vous voyez les grosses portes anti-feu bien épaisses qu’on trouve dans les parkings ? Eh bien ces portes font un bruit caractéristique très reconnaissable quand elles sont utilisées. C’est justement ce bruit-là qu’on a tous entendu. Sérieux, même si on voulait faire les mecs, la peur était plus que visible sur nos visages. À ce niveau, j'espérais sérieusement que c’était juste une mauvaise blague de la part des grands.

On a commencé à courir. Un coup d'œil sur mon téléphone m’indiquait qu’il ne restait plus que trois minutes dans cet enfer. Au deuxième sous-sol, on a entendu un autre bruit qui venait de droite. C’était un gémissement, ou peut-être plutôt un râle. Il venait de loin, alors c’était pas très fort, mais avec l’écho et le silence de mort qui régnait dans le parking, on a tous les cinq très distinctement entendu ce son. On était paralysés. Le truc mort qui moisit, le bruit de porte et maintenant ça ? Ce parking était clairement pas le royaume du rire. En plus, l’odeur de pourriture était maintenant partout, comme si elle nous avait suivis, ou si elle venait de quelque chose à côté de nous. Ça devenait de plus en plus pénible de respirer.

Quand on a finalement réussi à atteindre l’étage 0, toutes les lumières étaient miraculeusement allumées. Diego était tellement soulagé qu’il a commencé à partir en fou rire. On s’est calmement mis à marcher vers à porte, et, quand il restait plus que quelques mètres, toutes les lumières se sont éteintes d’un coup.

C’est à ce moment-là que j’ai commencé à entendre une respiration sèche, râpeuse, laborieuse et presque suffocante juste derrière moi. Je me suis retourné, et ce que j’ai vu restera gravé au burin dans ma mémoire jusqu’à ma mort, et je pense que même Alzheimer ne pourra pas me retirer ce souvenir. C’était le SDF toxico, le clochard. Sauf qu’il était pas normal. Plusieurs choses allaient pas chez lui. D’abord, ce type faisait clairement plus de deux mètres de haut, dans les deux mètres cinquante. Il était mince et svelte et, peut-être que j’ai halluciné à cause de l’obscurité, mais à part une bouche ridiculement large, ce truc n’avait pas de visage. Pas d’yeux, pas de nez, juste de la peau sèche et craquelée, avec une bouche si grande que ses commissures atteignaient le cou fin et osseux du clochard.

Pour récapituler, moi et mes potes, on va dans un parking, on trouve un truc mort qui pourrit, on entend une porte grincer, on entend un grognement qui fait peur et juste avant de sortir, on peut même pas dire qu’on tombe nez-à-nez avec un clochard parce que du haut de ses deux mètres, il fait même pas l’effort d’avoir un visage. Il portait des vêtements troués et maculés d’un fluide qui était soit du sang, soit du vomi, soit un mélange des deux. L’odeur de mort était maintenant insupportable. Elle nous prenait à la gorge pour nous tordre les tripes, et chaque inspiration de cette puanteur était un affront aux sens. Cette vision cauchemardesque a littéralement fait arrêter mon cœur. La chose face à moi était tout sauf humaine, et sa seule présence était synonyme de peur, de mort et de putréfaction. En nous fixant (sans yeux) et avec sa tête révulsante penchée vers sa gauche, il a prononcé de sa voix rêche cinq mots à couper le souffle que jamais je n’oublierai : 

« Vous avez peur du noir ? »

Pile au même moment, un grand ouvre la porte avec un vacarme pas possible et hurle :

« 30 MINUTES ! FIN DU CHRONO ! DEHORS ! MAINTENANT ! »

On s’est pas fait prier. On a sprinté vers la porte à une vitesse qu’Usain Bolt ne connaît qu’en rêve et au moment où le dernier d’entre nous était sorti, un grand a claqué la porte aussi fort qu’elle avait été ouverte avant de la sceller avec le plus gros cadenas que j’aie jamais vu. Je sais pas pourquoi, le “clochard” a même pas essayé de nous rattraper. Je suis certain qu’une seconde de plus dans ce parking nous aurait condamnés à finir comme le corps pourrissant par terre.

Après ça, j’ai été suivi par un psy pendant plusieurs années. J’ai fait semblant de croire que la peur et l’obscurité ont faussé mes souvenirs, mais je suis sûr que les choses que j’ai vues ce jour-là étaient réelles.

Quand ça a été mon tour d’être en terminale, une poussée de croissance a fait de moi le grand parmi les grands, ce qui veut dire je décidais quasi seul des épreuves du rituel. J’allais pas abandonner cette tradition, alors quand les petits sixièmes sont arrivés, je les ai soumis au rituel. Je leur ai fait faire le concours de crachats, l’épreuve du coca-mentos ou encore le supplice de la boule puante. Par contre, je leur ai épargné l’épreuve du parking.

Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de Monsieur Le Heuss qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Jared Gauss, Atlas et Aévor qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Neaoce et Vibeka qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet. 

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