Il était une fois...

Il était une fois, une princesse coincée dans un donjon, gardée par un immense dragon. Dans un pays très lointain, un prince apprit cette histoire d'un inconnu, et décida d'aller délivrer cette princesse, et de se marier avec elle ensuite.

Il enfourcha donc son cheval et parcourut plusieurs centaines de kilomètres, pour enfin arriver au donjon. Comme dans l'histoire, il voyait une petite fenêtre tout en haut de celui-ci, qui donnait sur la chambre de sa bien-aimée.

Bizarrement, aucune trace du dragon. Pensant à un piège, il entra doucement dans le donjon, par une petite porte en bois. Tout paraissait normal. Il se mit en route. Au fur et à mesure qu'il montait, les marches étaient recouvertes d'un liquide rouge très foncé.

Au bout de quelques minutes, le prince décida de faire une pause. Il ne savait absolument pas à quel étage il se trouvait, et aucune fenêtre ne pouvait lui indiquer sa hauteur. Il se rendit compte que malgré l'absence de fenêtres, l'escalier était très bien éclairé, comme si une lumière émanait des murs.

Il dégaina son épée, près à se défendre face à un quelconque piège, puis se remit en route. Une dizaine de minutes plus tard, et une centaine de litres de sang piétinés, il arriva enfin à la porte de la chambre de sa bien aimée. Seulement, il hésitait à ouvrir. Une atmosphère sombre régnait dans le couloir, et il se demandait pourquoi autant de sang coulait de dessous la porte. Après quelques secondes de réflexion, il posa doucement la main sur la poignée, et poussa la porte.

Ce qu'il vit dépassait tous ses plus sombres cauchemars. La chambre était d'un rose chair très foncé. Des boyaux la traversaient de part et d'autre. Le sol était recouvert de sang plus ou moins frais.

En son centre se trouvait la princesse. Elle était assise par terre, et ne bougeait plus. Le prince observait la pièce d'un air dégoûté et affolé. Ses yeux s'arrêtèrent sur la femme. Ses longs cheveux blonds trainaient sur le sol et étaient recouverts de sang.

Elle commença à se retourner. Le prince resta figé. La princesse avait un magnifique visage, blanc comme ceux des poupées de porcelaine, et taché de sang. Ses yeux n'avaient pas d'iris, et la pupille prenait la totalité de l'oeil, rendant celui-ci noir. Le prince se perdit dans ce regard profond.

Il retrouva tout de même ses esprits et commença à courir en dehors de la chambre. La princesse inclina la tête de quelques degrés, et la porte se ferma devant le prince. Lorsqu'il se retourna, la princesse se trouvait juste en face de lui, et le dévisageait. Le prince disparut, dans un cri horrible, rempli d'effroi.

Vous l'avez sans doute compris. La vérité n'est pas aussi belle que le conte de fées.
En réalité, le dragon était mort depuis bien longtemps, étripé par la belle. Cette dernière avait aussi tué et éventré tous les princes venus la sauver.
Après tout, ne dit-on pas que l'habit ne fait pas le moine ?

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