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mercredi 27 août 2014

Une voix douce

Je me souviens m'être retourné plusieurs fois ce soir-là, sur le chemin menant jusqu'à chez moi. Bien avant que les événements ne commencent pleinement, j'étais déjà nerveux, inquiet. Je suis d'un naturel angoissé, mais je me souviens que, ce jour-là, c'était pire que d'habitude. Mes yeux allaient et venaient entre l'obscurité presque palpable de la rue et la salvatrice lumière des lampadaires, à la recherche d'une ombre, d'un être, d'un objet, n'importe quoi qui puisse justifier ce sentiment d'insécurité qui me prenait à la gorge.


Je me souviens avoir pensé que cela n'était que mon imagination. Que je m'imaginais des choses, comme d'habitude. Que rien ne me menaçait. Qu'il valait mieux que je me préoccupe de rentrer le plus vite possible. Mon neveu de sept ans était chez moi, seul. Mon frère et sa femme, en vacances dans ma demeure, m'avaient appelé en me disant qu'ils allaient être en retard à leur dîner si ils ne partaient pas immédiatement, qu'ils laissaient leur fils à la maison mais qu'il fallait que je me dépêche, car il était bien capable de faire une bêtise.


J'ai hâté le pas.


Il pleuvait fortement, le trottoir était glissant sous mes pieds. De plus, je portais deux sacs en plastique lourds comme tout, qui contenaient de la nourriture pour quatre pouvant durer trois semaines. Naturellement, et comme cela était prévisible, je glissai et m'étalai de tout mon long sur la chaussée. Toutes mes courses glissèrent sur le trottoir. En jurant, je me mis à les rassembler, sans prêter attention aux aliments les plus abîmés. Malgré tous mes efforts, mon téléphone resta introuvable, ce qui me mit de plus mauvaise humeur encore.
J'avais presque terminé lorsqu'un souffle d'air me chatouilla l'oreille :


« Tu as peur de la lumière ? »


Je sursautai, lâchant pour la deuxième fois les sacs. Une voix inconnue de femme assez jeune, fluide comme celle des conteurs, venait juste de me murmurer ces mots à l'oreille. La voix en elle-même n'était pas effrayante, elle était même agréable, mais l'ambiance qui régnait autour de moi me rendait paranoïaque. J’eus beau scruter les alentours, même l'obscurité où pouvait se cacher l'auteure de cette mauvaise blague, je ne vis personne. Alors que, angoissé, je m'apprêtais à reprendre mon chemin sans plus me préoccuper des denrées exposées sur le trottoir, la voix reprit doucement :


« Pourquoi ne t'enfonces-tu pas dans les ténèbres ? »


Cette fois-ci, je fis volte-face pour surprendre le plaisantin. Toujours personne. J'étais seul, seul dans cette sombre ruelle, seul face à l'obscurité et cette personne qui s'y dissimulait. Un frisson parcourut mon corps, et j'ajustai les pans de mon manteau dans une vaine tentative de me calmer. Après tout, peut-être que cela n'était que le vent et la pluie qui, aidés par mon imagination, me jouaient un tour ? D'ailleurs, comment aurais-je pu entendre quelqu'un avec le vacarme produit par l'eau sur le goudron ? Presque aussitôt, comme pour me contredire, la voix s'éleva de nouveau :


« C'est tellement bon de s'écarter du chemin, de se plonger dans l'obscurité en ignorant le danger qui guette... »


Ce fut cette phrase qui, réellement, me fit prendre conscience que j'étais peut-être à la merci d'un quelconque danger. Que, si je ne fuyais pas, ma vie risquait peut-être d'être écourtée.
Avant de prendre une décision que je regretterais peut être, je lâchai :
« Où êtes-vous ? »
Ma voix tremblotante résonna entre les murs de la ruelle, contrairement à celle de la femme, qui était claire et sans défaut. Le bruit de la pluie et l'écho n'avaient aucun effet sur ses paroles.
Mes peurs l'emportèrent sur ma raison. Je me mis à courir aussi vite que je le pouvais. Dès que j'eus démarré en trombe, un nouveau murmure s'éleva au-dessus du bruit de la pluie :


« Pourquoi cours-tu ? Tu as peur ? »


Je hurlai, tout en priant Dieu pour que je ne tombe pas :
« Laissez-moi tranquille ! »
De nouveau, la voix m'ignora. Mon cœur se mit à battre plus vite, plus fort, tandis que je me ruais vers la lumière, vers ma maison.


« Tu veux vraiment affronter quelque chose que tu ne supporteras pas ? »


Je tentais d'ignorer la voix, mais sa douceur écœurante, son débit simple et ensorceleur résonnaient dans ma tête, sans que je puisse les exclure de mes pensées. Le terrible sentiment de peur, l'impression tenace dans mes veines qu'un danger me guettait, tout cela me poussait à courir plus vite que jamais. Et pourtant...


« Pourquoi prolonger ainsi le jeu ? Tu n'aimeras pas la fin. »


Je serrais les dents. Ces phrases effrayantes me donnaient des frissons. Le trottoir se déroba soudainement sous moi, et je le vis se précipiter à ma rencontre.
Je parvins à m'agripper à un lampadaire, et rétablis mon équilibre avant de reprendre ma course folle. Quelques arbres remplaçaient maintenant les murs et palissades de bois, et je savais ce que cela voulait dire ; ma maison, mon refuge, n'était pas loin.


« S'il-te-plaît... Écoute-moi... »


J'ignorais la note soudain plaintive dans la voix. Je voyais enfin, au loin, les contours de ma maison se dessiner ! Cela fut comme une impulsion électrique, et j'accélérai encore le pas, espérant échapper à ma poursuivante.
La voix se tut, jusqu'à ce que je m'apprête à franchir le portail de mon jardin :


« Nous cherchons une autre victime... »


Cette phrase m'interpella plus que les autres, et une pensée surgit soudainement du stress.
Mon neveu était là, dans la maison. Et si la créature s'en prenait à lui ? Serais-je capable de le défendre ? Il est tellement jeune... Comment pourrais-je supporter sa perte ?
Alors, prenant une profonde inspiration, j'orientai ma course vers la droite, avant de m'enfoncer dans le bois d'à côté.


« Il est difficile de faire le bon choix... »


Elle avait de mauvaises intentions. Elle me l'avait dit : ''Ils'' cherchaient une autre victime. Je ne pouvais pas l'écouter...
Les branches les plus basses me fouettaient le visage et les mains, les rochers me faisaient trébucher, les buissons et leurs épines m'entravaient. Je n'avais qu'une seule idée en tête : l'éloigner de chez moi, protéger mon neveu. Rester en vie.


« ... »
Un souffle rauque m'ébouriffa les cheveux, sans qu'aucun mot ne soit prononcé.
J'avais peur.


« Je t'en prie... Je n'ai pas supporté la lumière... »


Lorsque la voix résonna de nouveau à mes oreilles, j'avalai ma salive et continuai de courir sans même ralentir. Je connaissais la forêt comme ma poche. Pourtant, je ne reconnaissais pas cet endroit...


« Elle te perdra aussi ! La lumière est prise de conscience, tu ne peux pas... »


La lisière n'était pas loin. Je le savais en voyant la lumière émerger d'une trouée entre les arbres. Peut-être pourrais-je trouver quelqu'un qui saurait m'aider ?


« Il te trouvera aussi. Tu ne pourras pas courir éternellement. Tous ceux qui ne nous écoutent pas finissent de la même façon... »


J'émergeais enfin hors du bois.
Pour piler devant un mur.
J'étais entouré par trois murs de briques, trop grands pour l'escalade, apparus là comme par magie. Je fis volte-face, pour me retrouver face à un autre mur, exactement identique aux autres. J'étais coincé dans une pièce sans plafond, seul. J'étais terrifié, résolu et heureux.
J'étais pris, mais au moins ceux que j'aimais ne seraient pas la proie de la même créature qui m'avait traqué. La voix retentit. Je m'attendais à de la jubilation, de la joie dans son ton. Mais certainement pas au regret qui perça soudainement :


« Ils font tous cela... Ils agissent tous ainsi... Ils préfèrent se diriger vers la lumière, pour préserver ceux qui sont chers. Ils ne cherchent jamais à se réfugier dans l'obscurité, à attendre sans bouger que le danger passe, le seul moyen de se sauver soi-même ainsi que les autres... Non, ils préfèrent la brutale prise de conscience à la connaissance et la rédemption... Ils ne nous écoutent pas, jamais... »


La voix se mit à changer, en même temps. On reconnaissait encore la voix de la femme, mais celle-ci semblait... plus profonde, plus grave. Elle avait pris des sonorités que l'humain ne peut adopter, un ton d'outre-tombe à glacer le sang. Et elle prononça cette phrase, cette unique phrase, qui réussit à me couper la respiration, qui hante mes cauchemars :


« Crois-tu que ton neveu soit en sécurité? »


Je me retrouvais plongé dans le noir complet. Je hurlai, désespéré :
« Qu'est-ce que vous lui avez fait ?! »
Aussitôt, devant moi, quelque chose bougea. J'en étais sûr, j'étais face à quelque chose d'immense, quelque chose de dangereux. Des tas de lueurs rouges s'allumèrent en même temps, et je me retrouvais face à trois lueurs vertes, plus vives que les autres. Des pleurs se mirent à retentir dans ma tête, de femmes, d'hommes, d'enfants... Tellement de pleurs...
La voix retentit de nouveau, maintenant totalement inhumaine :


« NOUS NOUS EN SOMMES OCCUPÉS... »


Les lueurs s'éteignirent brusquement, et le noir m'entoura de nouveau, avant que la lumière ne revienne sur un paysage familier.
J'étais de nouveau devant ma maison.
Terriblement inquiet, je bondis en avant, et ouvris la porte, appelant à tue-tête mon neveu.
Il était dans le salon.
Mort.


Cela fait 3 ans maintenant.


Je vous écris cela, autant de temps après, pour une raison bien précise. Je n'ai jamais raconté à quiconque cette histoire. J'ai juste dit avoir trouvé l'enfant ainsi, alors que je rentrais chez moi. À la suite de l’événement, mon frère et sa femme sont partis de chez moi et n'y sont plus jamais revenus. J'ai vaguement su de par mes parents qu'ils avaient reconstruit leur vie chacun de leur côté. Mon frère a eu une petite fille que je ne verrais probablement jamais.
Il y a peu, mon meilleur ami a perdu sa sœur jumelle, retrouvée morte dans la cuisine. Il m'a fait assez confiance pour me conter ce qui lui était arrivé cette nuit-là, et le récit m'a glacé le sang. C'était l'exacte réplique de ce que j'avais moi-même vécu le soir du drame. La seule différence était que, alors que le noir l'entourait, il a entendu la voix d'un garçon très jeune, qui lui murmurait :
« Dites à mon oncle que nous nous retrouverons bientôt. Ils ne lâchent jamais une proie. »



7 commentaires:

  1. Wéééé elle a été postée! Yeees :3 Je l'aime bien!

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  2. *___* Flippant !
    Mais j'ai bien aimé aussi ^^

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  3. Mon Dieu ça fait flipper ! o.O
    De quoi devenir fou

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  4. Je l'attendais depuis un petit moment celle-là!
    Je ne m'en lasse pas de la lire.

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  5. Elle est génial ! Une vrai pasta au moins

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  6. Elle est géniale !
    J'ai que ça a poster enfaite. xd

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