Je fais des cauchemars... Je fais beaucoup de cauchemars... Beaucoup trop, trois à quatre chaque nuit.
J'essaye de les noter dans un carnet posé sur ma table de chevet, ça fait maintenant un mois que j'emmagasine les récits de mes nuits agitées ou les simples bribes encore dans ma mémoire.
Mes nuits se passent toujours de la même façon, je vais me coucher, je me réveille avec le coeur battant vers deux ou trois heures du matin, j'ouvre mon carnet, j'écris ce dont je me souviens, puis je me rendors. Je me réveille en sursaut à 4h09, j'ouvre mon livre, j'écris, je me rendors. Pour finir je me réveille tétanisé à 6h34, j'ouvre mon journal lentement, j'écris encore en tremblant, et soit je continue le supplice encore une fois, soit je me lève.
Je n'ouvre jamais mon carnet en journée. En fait je ne l'ai jamais ouvert, sauf pour noter mes terreurs nocturnes. J'ai peur de me souvenir.
Je vois un psychologue depuis quelques mois, il m'encourage à l'ouvrir, à lire, à affronter et vaincre mes peurs. Il dit que mes cauchemars s'arrêteront peut-être si je ne les refoule pas. C'était déjà lui qui m’avait encouragé à acheter le carnet. Si j'écris ces lignes c’est parce que ce soir je vais le faire, ce soir je ne vais pas dormir, je vais lire et réécrire sur ces feuilles ces rêves qui me hantent... Quand j'aurai fini, j'écrirai mon ressenti.
Je n'ai pas fini de lire mes cauchemars... En réalité, je n'en ai lu que trois, mais une personne apparaît dans ces trois cauchemars. Au cours d'une même nuit, j'ai rêvé trois fois de la même personne. Ce serait un homme, plutôt petit et un peu gros, un sourire au coin des lèvres, il me fixerait peu importe la situation... Ça commence déjà à être dérangeant... Je continue.
Voici des extraits :
N°7
Ma sœur se trouve, le crâne rasé, dans une salle de bain. Son corps nu est recouvert des cheveux qu'elle vient de raser. Elle me fixe, elle me répète que c'est la fin, c'est la fin, c'est la fin, c'est la fin.
Elle regarde par-dessus mon épaule, elle se fige, je me retourne. L'Homme me dit que je ne pourrai pas sauver les gens que j'aime.
N°10
Je suis devant un miroir, mon reflet me sourit alors que je ne souris pas. Il se met à rire, de plus en plus fort. Il hurle de rire. Son rire résonne dans mon crâne. Il frappe à l'intérieur du miroir. Je cligne des yeux.
Je me retrouve dans le miroir. Il me demande, en continuant de rire : « Qu'est-ce que ça fait d'être le reflet de soi-même ? »
Deuxième battement de cils. C’est maintenant l'Homme qui se tient face à moi. Il sourit. Je lui dis : « Qu'est-ce que ça fait de ne pas être réel ?
-Je suis là, non ? Comment puis-je être plus réel ? »
N°11
Une pièce sombre. Je ne vois rien. Mes parents sont éclairés au loin. L'obscurité m'oppresse, mon coeur me fait mal, ils me regardent avec pitié. Je suis moi, enfant. J'ai peur. Mes parents partent, j'essaye de les suivre mais mes bras sont retenus. Je me débats, je ne les vois plus, ils sont partis. Une main rassurante se pose sur mon épaule, c’est l'Homme... Papa... Maman... Vous ne m'aimez pas... ?
J'ai prêté mon carnet à mon psychologue. Je n'ai pas dépassé le onzième "souvenir"... Il m'a dit que c'était déjà une progression, que je suis perturbé par quelqu'un et que mes rêves sont sans doute ce que je rejette, une vérité glacée qu'il faut que je brise.
J'ai hurlé en plein milieu de la séance. Je me rappelle de chaque mot que j'ai hurlé comme si je les avais appris par coeur : « Docteur ! Docteur ! Docteur ! Arrêtez vos phrases qui n'ont aucun sens ! Comprenez-moi ! Aidez-moi ! Sauvez-moi. Ou achevez-moi... » Il m'a dit de me reposer. J'ai peur...
J'ai peur... J'ai peur de fermer les yeux, de les ouvrir. J'ai peur d'être fatigué, de dormir. J'ai peur de le voir encore. « L'Homme », voilà comment il s'est présenté à moi...
Je ne sais plus quand il l'a fait... L'a-t-il seulement fait ? Il me l'aurait dit avant que j'écrive mes cauchemars ? Après ? Il me l'a dit en rêve ? L'ai-je vu avant que mes nuits deviennent abominables ? Il faut que je dorme... Mon dieu, ayez pitié...
Toujours le même rituel nocturne, je ne me souviens toujours de rien, je tourne en rond... Tout ce qu'il y a autour de moi me protège. Chaque meuble, chaque regard, chaque sensation me rappellent que je ne dors plus. Je suis réveillé, je suis réveillé... Il n'est pas là.
J'ai décidé d'arrêter de lire mes anciens « rêves », je vais juste lire ceux que j’ai écrits la veille. J'ai la sensation que ça sera plus utile.
N° 34
Il y avait un bloc de marbre, je crois. L'Homme taillait quelque chose dedans, un travail qui demanda du temps. Il me laissa voir son oeuvre : un homme avec une capuche qui avait l'air d’avancer avec crainte. Il me regarda d'un air surpris. Il m'a demandé si je me souvenais. Non. Non, je ne m'en souviens pas, mais je lui ai répondu « Ça arrive. »
N°35
J'étais devant les corps démembrés de mon père et de ma sœur, dans cette voiture accidentée que j'allais faire brûler. Tout était prémédité. Une ballade, un virage trop serré, puis le fossé.
Le meurtre de ma sœur, un tournevis dans la trachée lui avait suffi.
La torture du père, puis la dissection, et enfin le bûcher.
Et je les regardais brûler, brûler sans rien ressentir, sans rien dire, sans rien penser. Je porte un masque. Je me vois de l'extérieur, c'est le visage de l'Homme.
Je m'arrête au n°35... Le dernier sera pire que les autres, je n'ai plus la force de subir ça... Je suis en larmes. QU'EST-CE QUE C'EST ? CET « HOMME » ? Pourquoi ? Pourquoi je dois subir ça ? Je n'en peux plus... Je m'en vais.
En me levant j'ai eu un flash, un cauchemar... Peut-être est-il dans le carnet mais... J'ai un mal de crâne horrible. Voilà ce dont je me souviens :
N°?
J'étais de nouveau enfant. Mes parents, paniqués, voulaient me mettre un pyjama avant de sortir de la maison pour nous cacher dans une cave. Une immense tornade, comme l'on en voit que dans les films, fonçait droit sur nous, lentement, irrémédiablement. Hypnotique, elle avançait, et je refusais de m'habiller, absorbé par sa sinistre fureur. Elle avala la maison d'en face dans un vacarme assourdissant. Mes parents hurlaient, mais plus rien ne comptait. La tornade arrivait, doucement, avec une puissance terrifiante. La sensation du verre de la fenêtre qui se brise s'est fait ressentir, puis plus rien.
Le temps était soudainement comme arrêté. Quelqu'un me tendait la main... Il a dit qu'il était L'Homme qui pouvait me sortir de là... Je pris sa main. Il me ramena à lui... Il m'embrassa, il me lécha doucement le cou. J'étais paralysé. Il me murmura que tout allait changer pour moi, il commença à glisser sa main dans mon pantalon, je le regardais horrifié. Le temps redémarra, la tornade nous broya.
Je... Comment je peux m'en rappeler de façon aussi précise... Je reste de longues minutes à fixer cette feuille... Mon dieu, mais qu'est-ce que c'était que ça...
Je prends une valise au hasard, je mets des affaires à la va-vite dedans. Je dois partir d'ici, je me sens épié, je me sens en danger... J'ai l'impression d'avoir été violé depuis que je l'ai écrit. Je deviens complètement fou et ignoble ou bien est-ce vraiment arrivé ? Je deviens fou ? Je deviens fou. Je deviens fou ! Je suis fou ?
J'ai roulé sans m'arrêter pendant des heures, je suis bloqué sur une aire d'autoroute, sans essence, alors j'écris en attendant le réparateur. Je pense juste que ces cauchemars m'ont abîmé l'esprit, j'ai besoin de vacances. Si on me demandait pourquoi je suis parti comme ça de chez moi, ou bien pourquoi je roule dans une direction sans m'arrêter depuis des heures et sans avoir pensé à prendre de l’essence ; je répondrais que je ne sais pas, mais que je ne dois pas rester. J'ai envie de partir mais je regrette d'être parti... Le réparateur ne va pas tarder. Il est temps, il fait presque nuit.
Je me suis endormi, où est mon carnet ?... Tant pis.
N°37
Je suis dans un cimetière. Il fait noir, je suis angoissé, il n'y a pas un bruit. J'ai les mains pleines de sang et j'ai une pelle près de moi. Je me mets à creuser dans une tombe, et un squelette animé sort de la sépulture. Il se met à me mordre et à arracher ma chair avec le peu de dents qu'il lui reste. Je ne peux pas bouger, je ne peux que ressentir la douleur de la chair qu'il arrache. Puis je vois mes parents arriver au loin dans leur voiture, et je crie, mais ils ne se pressent pas trop. Au fur et à mesure que le squelette me mange, il se transforme peu à peu en moi-même, et moi en squelette. Il me pousse dans la tombe, et il la referme. Puis mes parents arrivent, et le squelette part avec eux. Papa, maman... POURQUOI ?! L'Homme tend la main vers la tombe, il me dit que le choix est déjà fait.
Il est 2h34, il n'arrivera pas ce soir. Je vais « dormir » dans ma voiture. Je ne trouve plus ce foutu carnet !
N°38
L'Homme descend dans une cave, un enfant et sa mère sont enchaînés. Je suis comme invisible dans un coin de la pièce. Il sourit à la mère, il se met à la frapper, encore, et encore, et encore, jusqu'à ce qu'elle soit inerte à terre. Il lui enlève le peu d'habits qu'elle avait et demande à l'enfant de la regarder. Il ne la regarde pas, l'Homme insiste, le gamin regarde par terre, l'Homme laisse la femme avec l'arcade sourcilière ouverte, le visage boursouflé et des côtes fêlées.
Le petit de huit ans vient de lever la tête, il fixe l'Homme, qui fait de même. L'Homme prend la tête de l'enfant et il la frappe contre le mur. Il déshabille ensuite l'enfant, il baisse sa braguette et... Il sourit. Je viens de fermer les yeux, je me bouche les oreilles autant que je le peux. L'enfant hurle, la mère supplie d'être prise à la place de son fils. Puis... le silence.
Je rouvre les yeux, la salle est vide, il ne reste que du sang séché, il me fixe. « Tu sais ce qui t'attend maintenant », dit-il avec des sanglots dans la voix. Il me saute à la gorge, il essaye de m'étrangler. « Mais ton choix est déjà fait, n'est-ce pas !? »
Je ne veux plus dormir, je ne peux plus dormir... J'en peux plus, je craque. Ceci est donc une très longue lettre d’adieu. Ces rêves m'ont tué, ces rêves m'ont... Non, l'Homme. L'Homme de mes rêves. L'Homme dans ma tête m'a tué. J'ai un pistolet dans ma valise... Le voilà, mon choix ! Mon choix est fait, ça te va ?!
Une voiture klaxonne derrière, quelqu'un sort de la voiture et s'approche de ma fenêtre :
« Ça va aller ? Qu'est-ce que vous faites ici ? »
Je lui ai expliqué mon trajet et le fait que j’attendais une dépanneuse.
« Vous allez où ? Je peux vous déposer. »
Peu importe où... Un endroit calme où je pourrai enfin dormir pour l'éternité, une balle de plomb sera mon somnifère. Je prends ma valise, mon pistolet est dans ma poche, je me sens mal à l'aise, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu...
Il tend la main vers ma valise, il est éclairé par les phares de sa voiture, c'est un homme petit et un peu gros : « Votre choix est fait ? » Où avais-je entendu ça ? Où l'avais-je déjà vu ? Je ne sais plus... Mais je sais que si je pars avec lui, je serais témoin d’un spectacle que je ne veux pas voir...
Je me suis jeté sur lui et je lui ai défoncé le crâne avec la crosse du pistolet... Il est mort ? Il est mort. Il est mort ! Je l'ai tué. J'ai le sentiment d'avoir sauvé des dizaines de personnes. Je vais bien dormir ce soir. Je mets ma capuche et j'avance avec crainte.
Ceci n'est donc pas une lettre d'adieu, mais un aveu : j'ai tué un monstre et j'ai adoré ça.
J'essaye de les noter dans un carnet posé sur ma table de chevet, ça fait maintenant un mois que j'emmagasine les récits de mes nuits agitées ou les simples bribes encore dans ma mémoire.
Mes nuits se passent toujours de la même façon, je vais me coucher, je me réveille avec le coeur battant vers deux ou trois heures du matin, j'ouvre mon carnet, j'écris ce dont je me souviens, puis je me rendors. Je me réveille en sursaut à 4h09, j'ouvre mon livre, j'écris, je me rendors. Pour finir je me réveille tétanisé à 6h34, j'ouvre mon journal lentement, j'écris encore en tremblant, et soit je continue le supplice encore une fois, soit je me lève.
Je n'ouvre jamais mon carnet en journée. En fait je ne l'ai jamais ouvert, sauf pour noter mes terreurs nocturnes. J'ai peur de me souvenir.
Je vois un psychologue depuis quelques mois, il m'encourage à l'ouvrir, à lire, à affronter et vaincre mes peurs. Il dit que mes cauchemars s'arrêteront peut-être si je ne les refoule pas. C'était déjà lui qui m’avait encouragé à acheter le carnet. Si j'écris ces lignes c’est parce que ce soir je vais le faire, ce soir je ne vais pas dormir, je vais lire et réécrire sur ces feuilles ces rêves qui me hantent... Quand j'aurai fini, j'écrirai mon ressenti.
Je n'ai pas fini de lire mes cauchemars... En réalité, je n'en ai lu que trois, mais une personne apparaît dans ces trois cauchemars. Au cours d'une même nuit, j'ai rêvé trois fois de la même personne. Ce serait un homme, plutôt petit et un peu gros, un sourire au coin des lèvres, il me fixerait peu importe la situation... Ça commence déjà à être dérangeant... Je continue.
Voici des extraits :
N°7
Ma sœur se trouve, le crâne rasé, dans une salle de bain. Son corps nu est recouvert des cheveux qu'elle vient de raser. Elle me fixe, elle me répète que c'est la fin, c'est la fin, c'est la fin, c'est la fin.
Elle regarde par-dessus mon épaule, elle se fige, je me retourne. L'Homme me dit que je ne pourrai pas sauver les gens que j'aime.
N°10
Je suis devant un miroir, mon reflet me sourit alors que je ne souris pas. Il se met à rire, de plus en plus fort. Il hurle de rire. Son rire résonne dans mon crâne. Il frappe à l'intérieur du miroir. Je cligne des yeux.
Je me retrouve dans le miroir. Il me demande, en continuant de rire : « Qu'est-ce que ça fait d'être le reflet de soi-même ? »
Deuxième battement de cils. C’est maintenant l'Homme qui se tient face à moi. Il sourit. Je lui dis : « Qu'est-ce que ça fait de ne pas être réel ?
-Je suis là, non ? Comment puis-je être plus réel ? »
N°11
Une pièce sombre. Je ne vois rien. Mes parents sont éclairés au loin. L'obscurité m'oppresse, mon coeur me fait mal, ils me regardent avec pitié. Je suis moi, enfant. J'ai peur. Mes parents partent, j'essaye de les suivre mais mes bras sont retenus. Je me débats, je ne les vois plus, ils sont partis. Une main rassurante se pose sur mon épaule, c’est l'Homme... Papa... Maman... Vous ne m'aimez pas... ?
J'ai prêté mon carnet à mon psychologue. Je n'ai pas dépassé le onzième "souvenir"... Il m'a dit que c'était déjà une progression, que je suis perturbé par quelqu'un et que mes rêves sont sans doute ce que je rejette, une vérité glacée qu'il faut que je brise.
J'ai hurlé en plein milieu de la séance. Je me rappelle de chaque mot que j'ai hurlé comme si je les avais appris par coeur : « Docteur ! Docteur ! Docteur ! Arrêtez vos phrases qui n'ont aucun sens ! Comprenez-moi ! Aidez-moi ! Sauvez-moi. Ou achevez-moi... » Il m'a dit de me reposer. J'ai peur...
J'ai peur... J'ai peur de fermer les yeux, de les ouvrir. J'ai peur d'être fatigué, de dormir. J'ai peur de le voir encore. « L'Homme », voilà comment il s'est présenté à moi...
Je ne sais plus quand il l'a fait... L'a-t-il seulement fait ? Il me l'aurait dit avant que j'écrive mes cauchemars ? Après ? Il me l'a dit en rêve ? L'ai-je vu avant que mes nuits deviennent abominables ? Il faut que je dorme... Mon dieu, ayez pitié...
Toujours le même rituel nocturne, je ne me souviens toujours de rien, je tourne en rond... Tout ce qu'il y a autour de moi me protège. Chaque meuble, chaque regard, chaque sensation me rappellent que je ne dors plus. Je suis réveillé, je suis réveillé... Il n'est pas là.
J'ai décidé d'arrêter de lire mes anciens « rêves », je vais juste lire ceux que j’ai écrits la veille. J'ai la sensation que ça sera plus utile.
N° 34
Il y avait un bloc de marbre, je crois. L'Homme taillait quelque chose dedans, un travail qui demanda du temps. Il me laissa voir son oeuvre : un homme avec une capuche qui avait l'air d’avancer avec crainte. Il me regarda d'un air surpris. Il m'a demandé si je me souvenais. Non. Non, je ne m'en souviens pas, mais je lui ai répondu « Ça arrive. »
N°35
J'étais devant les corps démembrés de mon père et de ma sœur, dans cette voiture accidentée que j'allais faire brûler. Tout était prémédité. Une ballade, un virage trop serré, puis le fossé.
Le meurtre de ma sœur, un tournevis dans la trachée lui avait suffi.
La torture du père, puis la dissection, et enfin le bûcher.
Et je les regardais brûler, brûler sans rien ressentir, sans rien dire, sans rien penser. Je porte un masque. Je me vois de l'extérieur, c'est le visage de l'Homme.
Je m'arrête au n°35... Le dernier sera pire que les autres, je n'ai plus la force de subir ça... Je suis en larmes. QU'EST-CE QUE C'EST ? CET « HOMME » ? Pourquoi ? Pourquoi je dois subir ça ? Je n'en peux plus... Je m'en vais.
En me levant j'ai eu un flash, un cauchemar... Peut-être est-il dans le carnet mais... J'ai un mal de crâne horrible. Voilà ce dont je me souviens :
N°?
J'étais de nouveau enfant. Mes parents, paniqués, voulaient me mettre un pyjama avant de sortir de la maison pour nous cacher dans une cave. Une immense tornade, comme l'on en voit que dans les films, fonçait droit sur nous, lentement, irrémédiablement. Hypnotique, elle avançait, et je refusais de m'habiller, absorbé par sa sinistre fureur. Elle avala la maison d'en face dans un vacarme assourdissant. Mes parents hurlaient, mais plus rien ne comptait. La tornade arrivait, doucement, avec une puissance terrifiante. La sensation du verre de la fenêtre qui se brise s'est fait ressentir, puis plus rien.
Le temps était soudainement comme arrêté. Quelqu'un me tendait la main... Il a dit qu'il était L'Homme qui pouvait me sortir de là... Je pris sa main. Il me ramena à lui... Il m'embrassa, il me lécha doucement le cou. J'étais paralysé. Il me murmura que tout allait changer pour moi, il commença à glisser sa main dans mon pantalon, je le regardais horrifié. Le temps redémarra, la tornade nous broya.
Je... Comment je peux m'en rappeler de façon aussi précise... Je reste de longues minutes à fixer cette feuille... Mon dieu, mais qu'est-ce que c'était que ça...
Je prends une valise au hasard, je mets des affaires à la va-vite dedans. Je dois partir d'ici, je me sens épié, je me sens en danger... J'ai l'impression d'avoir été violé depuis que je l'ai écrit. Je deviens complètement fou et ignoble ou bien est-ce vraiment arrivé ? Je deviens fou ? Je deviens fou. Je deviens fou ! Je suis fou ?
J'ai roulé sans m'arrêter pendant des heures, je suis bloqué sur une aire d'autoroute, sans essence, alors j'écris en attendant le réparateur. Je pense juste que ces cauchemars m'ont abîmé l'esprit, j'ai besoin de vacances. Si on me demandait pourquoi je suis parti comme ça de chez moi, ou bien pourquoi je roule dans une direction sans m'arrêter depuis des heures et sans avoir pensé à prendre de l’essence ; je répondrais que je ne sais pas, mais que je ne dois pas rester. J'ai envie de partir mais je regrette d'être parti... Le réparateur ne va pas tarder. Il est temps, il fait presque nuit.
Je me suis endormi, où est mon carnet ?... Tant pis.
N°37
Je suis dans un cimetière. Il fait noir, je suis angoissé, il n'y a pas un bruit. J'ai les mains pleines de sang et j'ai une pelle près de moi. Je me mets à creuser dans une tombe, et un squelette animé sort de la sépulture. Il se met à me mordre et à arracher ma chair avec le peu de dents qu'il lui reste. Je ne peux pas bouger, je ne peux que ressentir la douleur de la chair qu'il arrache. Puis je vois mes parents arriver au loin dans leur voiture, et je crie, mais ils ne se pressent pas trop. Au fur et à mesure que le squelette me mange, il se transforme peu à peu en moi-même, et moi en squelette. Il me pousse dans la tombe, et il la referme. Puis mes parents arrivent, et le squelette part avec eux. Papa, maman... POURQUOI ?! L'Homme tend la main vers la tombe, il me dit que le choix est déjà fait.
Il est 2h34, il n'arrivera pas ce soir. Je vais « dormir » dans ma voiture. Je ne trouve plus ce foutu carnet !
N°38
L'Homme descend dans une cave, un enfant et sa mère sont enchaînés. Je suis comme invisible dans un coin de la pièce. Il sourit à la mère, il se met à la frapper, encore, et encore, et encore, jusqu'à ce qu'elle soit inerte à terre. Il lui enlève le peu d'habits qu'elle avait et demande à l'enfant de la regarder. Il ne la regarde pas, l'Homme insiste, le gamin regarde par terre, l'Homme laisse la femme avec l'arcade sourcilière ouverte, le visage boursouflé et des côtes fêlées.
Le petit de huit ans vient de lever la tête, il fixe l'Homme, qui fait de même. L'Homme prend la tête de l'enfant et il la frappe contre le mur. Il déshabille ensuite l'enfant, il baisse sa braguette et... Il sourit. Je viens de fermer les yeux, je me bouche les oreilles autant que je le peux. L'enfant hurle, la mère supplie d'être prise à la place de son fils. Puis... le silence.
Je rouvre les yeux, la salle est vide, il ne reste que du sang séché, il me fixe. « Tu sais ce qui t'attend maintenant », dit-il avec des sanglots dans la voix. Il me saute à la gorge, il essaye de m'étrangler. « Mais ton choix est déjà fait, n'est-ce pas !? »
Je ne veux plus dormir, je ne peux plus dormir... J'en peux plus, je craque. Ceci est donc une très longue lettre d’adieu. Ces rêves m'ont tué, ces rêves m'ont... Non, l'Homme. L'Homme de mes rêves. L'Homme dans ma tête m'a tué. J'ai un pistolet dans ma valise... Le voilà, mon choix ! Mon choix est fait, ça te va ?!
Une voiture klaxonne derrière, quelqu'un sort de la voiture et s'approche de ma fenêtre :
« Ça va aller ? Qu'est-ce que vous faites ici ? »
Je lui ai expliqué mon trajet et le fait que j’attendais une dépanneuse.
« Vous allez où ? Je peux vous déposer. »
Peu importe où... Un endroit calme où je pourrai enfin dormir pour l'éternité, une balle de plomb sera mon somnifère. Je prends ma valise, mon pistolet est dans ma poche, je me sens mal à l'aise, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu...
Il tend la main vers ma valise, il est éclairé par les phares de sa voiture, c'est un homme petit et un peu gros : « Votre choix est fait ? » Où avais-je entendu ça ? Où l'avais-je déjà vu ? Je ne sais plus... Mais je sais que si je pars avec lui, je serais témoin d’un spectacle que je ne veux pas voir...
Je me suis jeté sur lui et je lui ai défoncé le crâne avec la crosse du pistolet... Il est mort ? Il est mort. Il est mort ! Je l'ai tué. J'ai le sentiment d'avoir sauvé des dizaines de personnes. Je vais bien dormir ce soir. Je mets ma capuche et j'avance avec crainte.
Ceci n'est donc pas une lettre d'adieu, mais un aveu : j'ai tué un monstre et j'ai adoré ça.
Wow.. La première fois que je lis une pasta qui se finie.. "bien" ^^''
RépondreSupprimerMais on peut aussi supposer que l'homme ayant été tué par le protagoniste à la fin n'as aucun rapport avec le "psychopathe-pédophile" qui hantait ses cauchemars, et le gars aurait donc sombrer dans la folie à cause de ses cauchemars ^^
En tout cas sympathique pasta que j'ai bien aprécié
N° 34
SupprimerIl y avait un bloc de marbre, je crois. L'Homme taillait quelque chose dedans, un travail qui demanda du temps. Il me laissa voir son oeuvre : un homme avec une capuche qui avait l'air d’avancer avec crainte. Il me regarda d'un air surpris. Il m'a demandé si je me souvenais. Non. Non, je ne m'en souviens pas, mais je lui ai répondu « Ça arrive. »
L'homme a la capuche. ..
Lui dans le futur ?
Une putain de bombe cette pasta.
RépondreSupprimerUne putain de bombe.
Atomique ta putain de bonbe
SupprimerLes japonais ne vont pas aimer ça.
Supprimerça non...
SupprimerWow... J'adore ! **
RépondreSupprimerJ'aime les histoires de ce genre !
Magnifique creepypasta! *^*
RépondreSupprimerBravo l'auteur!
Du génie. Respect à l'auteur !
RépondreSupprimerWow Tu nous as bien fait flipper!!
RépondreSupprimerElle est super cette Creepypasta!!! :D
RépondreSupprimerSuperrr mon dieu...
RépondreSupprimerJ'adore c'est super *o*
RépondreSupprimerça fait du bien une bonne pasta comme ça!!!
RépondreSupprimerJuste génial!!
RépondreSupprimerVraiment je suis cloué! Une telle qualité! C'est rare, très rare!!!
RépondreSupprimerFranchement super de toutes celles que j'ai lu c'est ma preferee
RépondreSupprimerTrès très bonne pasta!
RépondreSupprimerUn exemple de travail de fond!!
Le seul bémol c'est la forme qui aurait gagné à être un peu plus claire!
Sinon très bon boulot de l'auteur!!
Une creepypasta qui finit bien (selon moi) c'est original mais creepy quand meme.
RépondreSupprimerGrand bravo a l'auteur.
Excusez moi mais je n'ai pas compris
RépondreSupprimerJ'adore
RépondreSupprimerTrès bonne creepypasta, la forme est très agréable, le récit est bien écrit et on ressent cette peur obsédante du personnage, ce qui provoque une folie un peu étrange. Bref, respect à l'auteur. Je tire mon chapeau. (:
RépondreSupprimermagnifique
RépondreSupprimermème un texte peux me faire fliper mais j'adore les crepypasta car j'aime ce qui fait peur
RépondreSupprimer