Lost Media - Christine Chubbuck : Suicide à l'antenne

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Le matin du 15 juillet 1974, vers 9 h 30, l'animatrice de talk-show américaine Christine Chubbuck s'est suicidée d’une balle dans la tête, en direct à la télévision, à la suite d'une lutte acharnée contre la dépression. Cette diffusion notoire et aujourd'hui introuvable a stupéfié le public, faisant les gros titres dans le monde entier.

Contexte :

Chubbuck travaillait à l'origine à WXLT-TV (Channel 40, maintenant WWSB, une petite chaîne de marché et une filiale d'ABC dans le sud-ouest de la Floride, qui, jusqu'à récemment, ne desservait que trois comtés), en tant que journaliste des nouvelles du soir, avant de devenir animatrice d’une émission-débat matinale sur les affaires communautaires intitulée « Suncoast Digest ».

Pendant la période précédant son suicide, Chubbuck (qui était connue pour détester ce qu'elle appelait les reportages « sang et tripes », c'est-à-dire la violence sensationnaliste aux dépens du journalisme légitime) s'était portée volontaire pour réaliser une enquête sur le suicide pour la station. Pendant ses recherches pour l’émission, elle a demandé à un policier comment quelqu'un devrait s’y prendre pour se suicider, et celui-ci lui a expliqué le type d'arme et de balles qu'il utiliserait s'il se trouvait dans cette situation.

Un collègue a depuis rappelé qu'à peu près à la même époque, Chubbuck lui avait dit (sur le ton de la plaisanterie) quelque chose comme « Ne serait-il pas fou que je me fasse sauter la cervelle à l’antenne ? ». Mais à l'insu de ses collègues, Chubbuck avait en réalité déjà tenté de se suicider quelques années plus tôt, en prenant une surdose de pilules.

Suicide :

Le 15 juillet avait commencé comme n'importe quel autre jour, jusqu'à ce que Chubbuck, qui était visiblement plus enthousiaste et joyeuse que d'habitude, déclare, juste avant la diffusion de « Suncoast Digest », qu'elle avait besoin de lire un bulletin d’information en avance, ce qui a provoqué la confusion de ses collègues (il s’agissait là de quelque chose qu'elle n'avait jamais fait auparavant).

Ignorant ses véritables intentions, le public l'a regardée nonchalamment lire le journal pendant huit minutes, alors qu'elle couvrait trois reportages nationaux. Quand elle est arrivée au quatrième (c'est-à-dire à celui d'une fusillade dans un restaurant local), la bobine s'est bloquée, la poussant à hausser les épaules, à se tourner avec désinvolture vers la caméra et à proclamer :

« Conformément à la politique de WXLT qui consiste à vous apporter les dernières nouvelles en matière de sang et de tripes, TV 40 vous présente, en avant-première et en couleurs : une tentative de suicide. »

Photo de Christine Chubbuck utilisée dans les journaux relatant l'événement.

Chubbuck a alors sorti un revolver qu'elle avait caché dans son sac, l'a placé derrière son oreille droite et ta tiré, s'effondrant violemment sur son bureau, alors que le directeur technique se précipitait pour couper la diffusion.

De nombreux téléspectateurs qui avaient assisté à l'émission ont téléphoné à la police et à la station elle-même, certains pensant qu'il ne s'agissait que d'une blague morbide (plusieurs membres du personnel de WXLT-TV ont même raconté qu'ils doutaient eux aussi au départ de la légitimité de ce qui était arrivé, ayant l'impression au début qu'il s'agissait également d'une farce quelconque).

Après que Chubbuck a été transportée d'urgence à l'hôpital Sarasota Memorial, le directeur des nouvelles de WXLT-TV, Mike Simmons, a découvert qu'elle avait laissé à la fois un reportage décrivant sa tentative de suicide (dans lequel elle avait prédit avec précision qu'elle serait emmenée à l'hôpital commémoratif de Sarasota) et une note de suicide (dans laquelle elle disait au revoir à ses collègues et à ses proches, exprimant également le sentiment effrayant qu'elle souhaitait que « tout le monde » voie l'émission).

Le script pré-écrit du bulletin d'information de Chubbuck a été envoyé à d'autres chaînes, dont la majorité l'a présenté textuellement en rapportant sa tentative de suicide ; elle n'a été déclarée morte que le lendemain.

Disponibilité du média :

Comme l'émission a eu lieu en 1974, il est possible — bien que hautement improbable — que le suicide ait pu être enregistré par un téléspectateur à domicile, car plusieurs magnétoscopes avaient été mis sur le marché à cette époque, tels que l'U-matic, l'un des premiers enregistreurs vidéo domestiques. Cependant, en raison du coût élevé de l'unité, il était extrêmement rare qu'un simple ménage en 1974 en possède un.

Tant qu'il n'y a pas de nouvelle preuve solide indiquant qu'une copie supplémentaire existe encore quelque part (ou la preuve que les originales n'ont pas été réellement détruites), il est communément admis que cette vidéo n’est pas trouvable.

Cependant, un nombre important de personnes affirment avoir vu les images via plusieurs sources autres que la diffusion en direct originale, notamment les premiers sites Web, les vidéos de formation du FBI et dans le film mondo « Face à la mort ». Mais étant donné les circonstances, cela semble hautement improbable.

Selon un article de Vulture du 8 juin 2016, la vidéo existerait toujours et serait entre les mains de Mollie Nelson, la veuve de l'ancien propriétaire de WXLT-TV. Son mari, pour des raisons jamais partagées, aurait conservé une copie de la cassette, et à sa mort, c’est elle qui en aurait héritée.

Cependant, lorsque cela a été rendu public, elle a commencé à recevoir de nombreuses demandes de personnes désireuses de voir le film, ce qui l'a mise mal à l'aise. Elle a ensuite rapporté que la bande était maintenant entre les mains d'un « très grand cabinet d'avocats » pour la garder en lieu sûr, qu'elle n'avait en aucun cas l'intention de laisser qui que ce soit la voir, et qu'elle n'avait gardé celle-ci que pour honorer son mari.

Images :

Peu de temps après, une injonction a été déposée contre Channel 40 par la famille de Chubbuck, les empêchant de publier les images de sa mort ; la bande master quad de 2 pouces, ainsi qu'une copie (qui ont été confisquées par le département du shérif de Sarasota comme preuve de l'incident) ont été remises à la famille, qui les aurait détruites.

Une troisième copie aurait supposément existé dans les archives de la FCC. Cependant, cette affirmation n'a jamais été prouvée (et a ensuite été réfutée par la FCC lorsqu'elle a été interrogée par un utilisateur du Forum Findadeath). Fait intéressant, c'est de la propre volonté de Chubbuck que l'événement a été enregistré en premier lieu : elle a demandé que l'épisode soit enregistré, ce qui n'était normalement pas fait, en raison du coût des bandes à l'époque.

Recréation du média :

Le 31 janvier 2017, une vidéo intitulée « Freaky 5 - Lost Footage » a été postée par un YouTuber du nom de « NationSquid », comportant cinq éléments de média perdus considérés comme effrayants ou dérangeants. L'histoire de Christine Chubbuck y figure en première position.

À la fin de la vidéo, à 8 minutes et 46 secondes, on peut voir ce qui semble être des images du suicide tel qu'il s'est produit. L'image est en noir et blanc, avec un son et une vidéo déformés. Depuis, de nombreux utilisateurs YouTube ont reposté les soi-disant « images ».

Il y a eu un large débat sur des sites comme 4Chan, les forums NationSquid et même les forums Lost Media Wiki sur l'authenticité de ces images postées par NationSquid. Ce dernier n'a jamais répondu à la moindre question concernant la vidéo, et c'est pourquoi les utilisateurs des sites Web susmentionnés ont proposé des théories et des analyses afin de déterminer s'il s'agissait d'un fake ou non.

Le 13 février 2017, les images vues dans la vidéo de NationSquid ont été confirmées comme fausses par Gordon Galbraith, qui était le directeur des nouvelles du programme Newswatch à WXLT-TV (maintenant WWSB-TV) que Christine animait au moment de son suicide.

Audio du journal télévisé :

Début 2021, le YouTuber Ataliste a acquis ce qui semble être un enregistrement légitime sur cassette de l'audio de l'incident (via un collectionneur privé non divulgué), diffusant la partie du bulletin d'information précédent le suicide sur leur chaîne YouTube en février de cette année. Il choisit cependant de ne pas publier l'audio du suicide en lui-même par respect. La bande correspond à la voix de Christine entendue dans « Kate Plays Christine » et s'aligne également sur les nouvelles rapportées dans le Sarasota Herald-Tribune du jour de l'incident, laissant donc peu de doute quant à son authenticité.

https://www.youtube.com/embed/AI5sKdaUCsc

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