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lundi 1 mars 2021

Chasseur de phénomènes : l'Auvergne


Temps de lecture approximatif : 7 minutes

Cela fait maintenant 5 ans que je suis ce que l’on pourrait qualifier un chasseur de phénomènes : je sillonne les routes de France pour recueillir toutes sortes de preuves et témoignages au sujet des très nombreux mythes et légendes régionaux qui existent à travers le pays. Mon but est d'obtenir suffisamment d’informations pour démêler le vrai du faux de ces histoires. Mais quel est l’intérêt, me demanderez-vous ?

Eh bien, je voudrais réussir à prouver que les mythes régionaux ne sont pas que des récits montés de toutes pièces pour faire fuir les touristes crédules et rendre les enfants sages. Au fur et à mesure de mes « investigations » j’ai tenu une sorte de journal de bord, me servant à prendre en note mes recherches (j'aurais été idiot de les garder pour moi). Il se trouve que j'ai découvert quelque chose qui me conforte dans l'idée que j'ai bien fait de le faire lors de mes enquêtes. Après réflexion, j’ai décidé de publier celles-ci sur ce forum en sélectionnant les « plus intéressantes » et en les regroupant par région. Je pense que mes découvertes peuvent attiser la curiosité d’amateurs de l’étrange tels que vous, mais je vais vous laisser en juger par vous-même :


Bigorne et Chicheface :

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux légendes, j’ai d’abord été en Auvergne, la terre des volcans. À mon arrivée là-bas, j’ai décidé d’aller explorer le château de Villeneuve-Lembron (qu'un ami m'avait conseillé) dans lequel j’ai pu observer des fresques illustrant une légende typiquement auvergnate : celle de Bigorne et Chicheface. Le guide m’a expliqué au cours de la visite que le Bigorne et la Chicheface sont des monstres du folklore de la région mais qu’ils sont tout de même connus jusqu’en Normandie à cause des nombreuses histoires à leur sujet. Ils sont censés parcourir ensemble la région, Bigorne étant représenté comme un monstre à l’apparence d’un tigre gros et gras mangeant les hommes tyrannisés par leurs épouses, tandis que Chicheface, elle, est représentée comme une créature ressemblant à une chimère d’une maigreur cadavérique dévorant les femmes soumises et fidèles à leurs époux. D’après cette charmante légende, il n’y a quasiment pas de femmes soumises et fidèles et c’est pour cette raison que Chicheface est presque toujours aux portes de la mort à cause de sa malnutrition. À une certaine époque, des disparitions d’hommes et de femmes étaient mises sur leur dos (quoi de mieux que deux énormes monstres pour camoufler des disparitions inquiétantes ?). Il existe également deux poèmes, Le dit de Bigorne et Le dit de Chicheface. C'est d'ailleurs dans Le dit de Chicheface que l’auteur s’adresse directement aux femmes pour leur « expliquer » à travers sa poésie comment échapper à la créature.

Voici le poème en question :

Pour Dieu, Dames, dit-il,
Si la beste vient en ce pays,
Entourez-vous d'orgueil et de dédains,
Si votre mari vous parle,
Répondez-lui tout à rebours,
S’il veut pois qu'il ait gruau,
Gardez-vous bien de ne rien faire qui lui soit agréable,
Alors il faudra bien que la Chicheface meure de faim.

À mon avis ça ne m’aurait servi à rien d’approfondir mes recherches sur ces deux-là, même en voulant prouver que certaines légendes sont fondées, je dois rester lucide. Il est clair que ces monstres ne sont que des sortes de croque-mitaines locaux qui, il y a longtemps, servaient d’excuse pour justifier les disparitions inquiétantes non résolues. Néanmoins, l’histoire autour d’eux reste intéressante et elle a l'air ancrée dans le folklore du coin. J’ai tout de même pu avoir l’autorisation de prendre en photo les fresques sur les murs du château avant de m'en aller :


Ici la fresque représentant le Bigorne


Et ici celle représentant la Chicheface

Les meneurs de loups :

La visite du château était intéressante, et également utile. Avant mon départ, j'ai discuté avec le guide : ce dernier m’a parlé de la légende des meneurs de loups. Dans l’espoir de rencontrer l’un de ces personnages légendaires appartenant eux aussi au folklore de nombreuses régions, je me suis rendu dans plusieurs forêts auvergnates avant d’arriver dans celle de la Comté. Selon certaines croyances, les meneurs de loups seraient des sortes de sorciers ou d’anciens loups-garous, charmant les meutes de loups en jouant de la musique (tel le joueur de flûte d’Hamelin avec ses rats dans le célèbre conte des frères Grimm) dans le but de contrôler les animaux, faisant alors office de chefs de meutes. Il est dit qu’ils sortiraient se promener dans les forêts, la nuit, chacun suivi d’une trentaine de bêtes. Ils parcourraient plusieurs kilomètres chaque soir pour frapper à la porte d’une maison au hasard, en compagnie de leur « meute ». Ils viendraient y réclamer de la nourriture pour leurs animaux avec qui ils mangeraient dans la même écuelle. Si les habitants n’acceptent pas de leur offrir ou n'ouvrent pas leur porte, ils pourraient ordonner à la meute de massacrer le bétail alentour.

Beaucoup pensent que cette légende est une invention pour donner une origine surnaturelle aux attaques sur les troupeaux mais il y a déjà eu des témoignages de personnes ayant entendu jouer de la musique en pleine nuit les veilles d’attaques de bétail. J’ai alors pris la décision de me diriger vers cette forêt après avoir fait des recherches infructueuses dans plusieurs autres.

Vous allez me prendre pour un fou, mais aux alentours de minuit, après avoir exploré l’endroit de fond en comble, j’ai commencé à entendre des sortes de hurlements à la lune, résonnant comme des violons à travers toute la forêt, comme s’ils étaient partout à la fois. Ils semblaient être portés par le vent, mais j’ai eu beau chercher, je n’ai trouvé personne et tout a fini par s’arrêter sans explications au bout d’une heure. Le lendemain matin, plusieurs vaches d’un même troupeau avaient été tuées à Vic-le-Comte, à cinq kilomètres à peine de là où j’étais. Aucun habitant n’a voulu répondre à mes questions, j’ai tenté par tous les moyens d’obtenir des informations mais lorsqu’on ne me claquait pas la porte au nez, on me disait simplement « n'avoir rien entendu ». Je suis resté plusieurs jours sur place à la suite de cette nuit, mais je n’ai rien entendu d’autre et n’ai vu aucun meneur de loups rôder dans les environs, comme s’ils avaient changé de lieu, peut-être sachant que j’étais à leurs trousses.


Comme vous pouvez le voir sur cette carte, la forêt de la Comté est vraiment proche de Vic-le-Comte

Le fantôme du Moine :

Après avoir essuyé un énième échec en tentant de glaner des informations sur les meneurs de loups, j’ai finalement dû me résoudre à partir. Ayant parcouru un bout de chemin, je me suis retrouvé au prieuré de Souvigny, racheté par une famille parisienne dans les années 50. J’en avais déjà entendu parler à de nombreuses reprises, cet endroit n’étant pas connu pour être un lieu de tout repos. Certaines personnes affirment que le fantôme d’un Moine hante le bâtiment, la mère de la famille qui l’a racheté à l’époque aurait même pu l’apercevoir une nuit. D’après le témoignage qu’elle a laissé, elle aurait vu la silhouette fantomatique du moine encapuchonné arpenter le couloir.


À l'époque, quelqu'un aurait même réussi à prendre cette photo de l'apparition

Les actuels propriétaires ont accepté (au vu de mon insistance) que je passe une nuit dans le prieuré pour tenter de voir ce Moine fantôme. Après m’être installé, je suis resté éveillé jusqu’à une heure du matin, mais jusqu'à ce que je ferme les yeux, les paupières lourdes, il ne s'est rien passé. J’ai néanmoins été réveillé vers quatre heures du matin par le froid, j’avais l’impression qu'une fenêtre venait d'être ouverte, laissant passer une brise glaciale. Puis, j’ai entendu des bruits dans le couloir. En allant voir j’ai aperçu un homme qui déambulait dans la demeure. J’ai été surpris, et n'ai malheureusement pas réussi à le photographier. Après m'avoir vu, le personnage s'est sauvé par une fenêtre ouverte, de laquelle semblait provenir l'air glacial qui m'avais tiré de mon sommeil. Au moment où il s’est échappé, le courant d'air a disparu, comme si rien n’était arrivé, malgré le fait que la fenêtre était toujours ouverte.

Les habitants de Souvigny préfèrent s’accorder sur le fait que ces phénomènes sont en réalité causés par une bande de locaux faisant des blagues aux propriétaires. Comme si cette blague durait depuis les années 50… Cette hypothèse est à mes yeux totalement improbable. Ce qui s’est passé, ce que j’ai vu cette nuit-là, ça me prouve que ce n’est pas une simple plaisanterie. Malheureusement, les propriétaires m’ont demandé de partir après ma mésaventure, comme c'était convenu. Ils n’avaient pas envie que leur propriété devienne le terrain de jeu de gens comme moi, ce qui est compréhensible.


Madeleine de Saint-Nectaire :

J'ai choisi de vous parler des ruines du château de Miremont en dernier, car cet endroit et ce que j’y ai vu m’ont particulièrement marqués. En dépit de ce que j'avais pu voir avant, c'est là-bas que les choses ont commencé à être étranges. Au XVIe siècle, une femme prénommée Madeleine de Saint-Nectaire vivait dans le château de Miremont. D’après la légende, elle fut convertie de force au protestantisme et finit par tuer elle-même le seigneur de Larroquebrou dans le seul but de défendre ses terres.


Comme vous pouvez le voir, le château est aujourd'hui une ruine

Après sa mort, son fantôme serait soi-disant resté hanter les lieux, comme une sorte de Dame Blanche, traversant les ruines pour aller se laver du sang du seigneur qui tache toujours ses habits. En arrivant à proximité des lieux, je me suis en premier arrêté au village de Chalvignac pour parler à quelques habitants qui auraient été témoin des apparitions de Madeleine. Comme d’habitude, ils n’étaient pas très accueillants et la plupart ont refusé de parler à « un enquêteur comme moi ». Le peu de gens qui aient accepté de répondre à mes questions ont affirmé avoir vu une Dame Blanche errer aux alentours des ruines du château de Miremont puis s'évaporer en les regardant.

Après avoir pris connaissance des témoignages, je me suis rendu sur les lieux. J’ai d’abord pris le temps de traverser ce qui reste aujourd’hui du château pour inspecter la zone dans ses moindres recoins. La nuit étant tombée assez rapidement, je me suis alors réfugié dans ma voiture. Au bout d'un petit moment, j'ai entendu des bruits à l'extérieur. Je suis sorti du véhicule et je me suis dirigé près d’une vieille fontaine, non loin de là où était jadis le château. Je l'ai vue... Madeleine, cette femme spectrale aux airs de Dame Blanche... C’était différent du Moine fantôme, rien qu’en la regardant j’avais l’impression de ne plus pouvoir respirer, comme si quelque chose serrait ma poitrine. Cette sensation, mêlée à une peur inexplicable, me donnait l’envie de courir, d’aller loin sans me retourner, mais mes jambes étaient bloquées. C’était comme si, malgré ce que je ressentais, quelque chose me poussait à rester. Elle s’est lentement approchée de moi et m’a caressé le visage avec l’une de ses mains, je n’avais jamais rien senti d’aussi froid auparavant. Elle m’a saisi le visage avec une main fantomatique et décharnée et m’a dit : « Alors j’ai vu. Et voici un cheval noir, celui qui le montait tenait à la main une balance. »
Après ça, elle a simplement disparu, comme évaporée.

Je me suis réveillé dans ma voiture, à peine quelques minutes plus tard. Même si ce n'était en apparence qu'un rêve, aujourd'hui encore il m’arrive de repenser à la sensation de son toucher, à cette peur inexpliquée et son visage… Malgré tout je ne peux pas oublier ses yeux et son faciès squelettique, alors je l’ai dessinée.

Voici mon dessin de la Dame Blanche, mon dessin de Madeleine

Bien sûr, vous découvrirez bien assez tôt de quoi il retourne, mais ce n’est pas encore le moment, j’ai encore beaucoup d’histoires à vous raconter avant que vous ne puissiez comprendre la véritable ampleur des évènements.


Autre chapitre :


Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de Seven et Luna Fireline, qui ont assuré la compilation des éléments nécessaires à la rédaction, de Daniel et Kitsune qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Blue et Kintefleush qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.

11 commentaires:

  1. Réponses
    1. C'est quoi SAR ^^ ?

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    2. Voilà : https://creepypastafromthecrypt.blogspot.com/search?q=sar

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  2. Elle est vraiment pas mal celle-ci

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  3. J'aime beaucoup cette creepypasta. Elle ressuscite et nous renseigne sur des légendes de notre pays, ça manque un peu dans le milieu des creepypastas. En plus, il y a une suite prévue on dirait, hâte de voir !

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  4. J'adore! Je reprends un peu le commentaire au dessus mais ca fait plaisir de voir des pastas aussi près de nous!

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  5. J'ai beaucoup aimé, j'espère une suite

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  6. Sur les photos des créatures
    Le Bigorne recherche ressemble plus à un lion sans crinière avec une carapace de pangolin sur le dos et une plante grimpante comme queue
    Et Chicheface ressemble à une hyène anorexique

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  7. Bigorne et chicheface légende bien issue du patriarcat pour encore une fois faire passer les hommes pour des victimes et les femmes biens pour inexistantes mdr

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  8. C'est génial, ça me fait grave penser au SAR (en plus frenchy)

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  9. J’ai vu une bête de ce type en pleine nuit sur une route peu fréquentée en Auvergne. Route traversant les forêts et déserte à cette heure de la nuit, allant de Montluçon à Clermont Ferrand. Il était tard dans la nuit et j’ai aperçu la bête assise au pied de la route regardant celle-ci. Je ne connaissais pas cette bête avant quelques jours. L’histoire dont je vous parle s’est déroulée il y a 4 ans. La bête je la décrirais comme mi chien mi cerf. Elle était grande même si assise, oreille pointue , plutôt marron, mince. Quand j’ai vu une photo du Chicheface j’ai pas eu de doute. Voilà ce que j’ai vu, c’était très flippant :)

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