Disclaimer

DISCLAIMER

Les contenus proposés sur ce site sont déconseillés aux personnes sensibles et aux mineurs de moins de 12 ans.
L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni n'infirme la véracité des témoignages et histoires présents sur ce blog. Pensez à consulter nos pages d'aide pour en apprendre plus, et à toujours vérifier les sources pour vous faire votre propre avis sur la question, ici comme ailleurs.

Script générateur de phrases

Dernières nouvelles

Nous sommes entrés dans la phase 2 de la refonte ! Les réflexions collectives sont lancées sur Discord, vous pouvez nous y rejoindre pour vous aussi participer aux discussions. Alternativement, vous pouvez répondre aux sondages qui apparaîtront à droite de ce message (zoomez au besoin). Le sujet en cours devrait a priori changer chaque lundi, n'oubliez pas de venir voir si vous voulez participer !

Cliquez ici pour avoir le contexte de notre refonte.

Vous voulez trouver toutes nos plateformes, ou vous êtes curieux de savoir quels médias parlent de CFTC ? Tout est sur notre Linktree !

mercredi 16 avril 2014

Funnymouth

* funnymouth a rejoint #ReferSales.
funnymouth: bonsoir tout le monde
funnymouth: j aime léché le seeeng
funnymouth: des gens
funnymouth: je voi vos superbes visages soyez pas si triste
funnymouth: venez
funnymouth: :)
* funnymouth a quitté #ReferSales.
GhostJeorge: ... Bordel de merde
lemonlimeskull: Vous avez vu ça ?
GhostJeorge: Oui, Skull. En effet.



Tout d’abord, je dois vous dire que je suis "lemonlimeskull". En d'autres termes, c'est mon pseudo.

C'était la première fois que j'entendais parler de "Funnymouth". Et j’aurais bien voulu que ce soit la dernière. Toutes les personnes qui ont passé du temps à bavarder sur le chat doivent connaître ce mec bizarre, qui va et vient. Les gens se précipitent ensuite dans le chat pour lui poser des questions complètement folles ou tout simplement pour troller.
Le premier truc qui m'a paru étrange au sujet de ce type, Funnymouth, est le fait qu'il allait et venait sans objectif particulier. Il ne venait pas pour embêter quelqu'un, et il ne demandait pas si quelqu'un sur le chat savait comment réparer son ordinateur ou supprimer un virus.

Il est juste rentré dans le chat, a tapé des mots au hasard et il est reparti.


lemonlimeskull: Non mais vraiment, c'est quoi ce bordel ?
GhostJorge: Aucun idée.
GhostJorge: *Aucune.
lemonlimeskull: Il est dans un autre chat si vous voulez savoir.
lemonlimeskull: #seeeng
GhostJorge: Non merci, monsieur
lemonlimeskull: XD
lemonlimeskull: Abruti.

Je ne sais pas à quoi je m'attendais, j'ai suivi ce gars sur un autre chat. Je ne suis pas du genre à importuner les gens, ou à me disputer avec eux. Généralement j'évite à tout prix ce genre de choses, même si, parfois quand les gens commencent à me chercher, je m'énerve, mais à un point.
Je crois que ce que je suis en train de dire, c'est que je ne savais même pas pourquoi j'avais suivi ce mec ici.

* lemonlimeskull a rejoint #SEEENG
lemonlimeskull: Hey.

Il était là, dans le chat.

funnymouth: O)_(O
lemonlimeskull: J
lemonlimeskull: Alors...
funnymouth: O)_(O
lemonlimeskull: Alors... Tu me fixe.
lemonlimeskull: C'est pas sympa.
funnymouth: desole
funnymouth: je viens de le faire
funnymouth: tout va bien
lemonlimeskull: Je vois.
funnymouth: O)_(O

J'ai ri à haute voix. Il était étrange, mais inoffensif.

lemonlimeskull: Tu peux revenir sur #ReferSales si tu veux.
lemonlimeskull: On ne va pas t’embêter, alors ne t'inquiète pas à cause de ça.
funnymouth: O)_(O
lemonlimeskull: Ou pas.
lemonlimeskull: Peu importe mec. Tu me semble intéressant, et puis je m'ennuie ce soir.
funnymouth: je m ennuie aussi ce soir
funnymouth: je ne fais toujours pas
lemonlimeskull: ... Tu ne fais toujours pas quoi?
funnymouth: je ne fais toujours pas c'est ca
funnymouth: je ne fais toujours pas parce quil font toujours pas et voilaaaa
funnymouth: je deviens idiot
lemonlimeskull: Oké. Ben, a plus.
funnymouth: O)_(O

Et après ça, je suis parti. Je suis très vite passé à autre chose, c'était sûrement quelqu'un qui déconnait un peu trop, ou un crétin qui ne savait pas comment utiliser correctement un programme de chat. Aller de chat en chat, ce qui semblait être une tentative désespérée pour attirer l'attention. J'aurais aussi pu faire ça et être pété de rire, mais ouais ... c'était stupide.

GhostJorge: Hmm?
lemonlimeskull: Rien, je ne comprenais même pas ce qu'il disait.
GhostJorge: Ha. Bienvenue sur internet.
lemonlimeskull: Ce qui est triste c'est que, en dehors de toi et moi, ce mec, c'est le seul membre actif ici toute la nuit.
* lemonlimeskull a kické Killjay et a dit "DEBOUT!!!"
lemonlimeskull: Blah.

Le silence a régné sur le chat pendant des heures, j'ai donc réduit la fenêtre, et je suis retourné à mon travail.

lemonlimeskull: Il y a quelqu'un ? 8 membres sur le chat, pas un seul actif.
lemonlimeskull: ENNUYEUX.
lemonlimeskull: Pourquoi vous êtes si ENNUYEUX?
funnymouth: O)_(O
lemonlimeskull: DEBOUT.
* lemonlimeskull Met la main de tout le monde dans un bol d'eau froide.

Il m'a fallu quelques secondes pour le voir. Funnymouth, là à nouveau, me fixant. Je me suis effondré en soupirant: "Pas cette merde encore !"
Puis j'ai remarqué qu'il n'était plus dans le chat.


lemonlimeskull: ?
lemonlimeskull: ...
lemonlimeskull: Vous avez vu ?
lemonlimeskull: Et bien sûr que non vu que vous êtes inactifs.

De toute évidence, c'était un petit problème avec mon navigateur ou le serveur. Le message avait été envoyé un peu plus tôt dans la nuit. C’est des choses qui arrivent.
Pourtant, ça m'a effrayé.
Après quelques minutes un étrange sentiment m'a traversé le corps... Le sentiment qu'"il y a un truc que je n'aurais pas dû faire" ... J'ai décidé d'arrêter de m'embêter avec ça et j'ai fermé l'ensemble du programme de chat. Bien sûr, j'aurais pu rester dessus comme tout allait bien, mais pourquoi s'embêter à essayer de prouver que je n'étais pas effrayé ? Et merde, personne n'était encore là pour me voir quitter le chat.
Quelques heures plus tard, après avoir traîné sur Internet, je suis allé au lit.

Une chose sur laquelle je me suis toujours vanté, c'est que je ne fais JAMAIS de cauchemars. Du moins pas régulièrement. Habituellement, s'il y a des monstres ou des fantômes ou des guerres nucléaires dans mon rêve, je peux le contrôler et je m'amuse bien. Je peux tirer dans la tête des zombies, me dire que les fantômes ne sont pas réels tandis que je ris d'eux, et s'il y a une catastrophe, je sais toujours comment me mettre en sûreté tandis que tous les autres se font cramer.
Je n'ai fait peut-être que quatre vrais cauchemars pendant les dix dernières années. Eh oui, je suis tout à fait sérieux.

Le premier cauchemar de ma vie d'adulte était en 2005. Je venais de rompre avec quelqu'un qui avait été avec quelqu'un d'autre depuis plus d'un an derrière mon dos. Cette nuit-là, alors que je réussissais enfin à retrouver le sommeil, j'ai rêvé qu'elle était attachée à une table médicale, et une créature a aspiré son cerveau à travers une espèce de machine organique. Le cerveau criait. Sans cesse.

Le deuxième cauchemar m'a fait visiter un centre médical où il y avait des expériences sur de nouvelles méthodes pour sauver des vies. Il y avait une fantastique visite de cette installation de haute technologie, beaucoup de merveilles de la science moderne, les gens en blouses blanches, etc, puis, j'ai été conduit à une salle où trois victimes d'un accident de voiture avaient été «sauvées» par leurs techniques. Cela comprenait une jeune fille dont le visage avait été complètement distendu et accroché autour de sa poitrine, et une femme qui n'était qu'un amas de membres coupés, tous maintenus ensemble par un long fil comme un cerf-volant de chair.

Le troisième est venu peu de temps après le précédent. J'étais accosté par deux personnes, une qui voulait m'insulter sans fin, et l'autre qui essayait de me pincer et de me tordre, sans succès. En pensant que je pouvais contrôler ce rêve comme d'autres, j'ai mis les deux hommes les uns contre les autres, pensant que ce serait une sorte de justice poétique. Au lieu de cela, ils me pincèrent de plus en plus fort jusqu'à ce qu'ils se mettent à tirer sur mes joues. L'autre a saisi sa langue et a tiré dessus furieusement jusqu'à ce qu'elle soit sortie... Puis il a tiré les paupières de l'autre mec en une espèce de déformation grotesque...

Je suppose que ce que je veux dire, c'est que même si j'ai eu des cauchemars, je n'ai jamais été la cible de toutes sorte d'horreur. Ça a toujours été une sorte d'empathie liée à quelqu'un d'autre se faisant brutaliser.

Cette nuit, cependant, c'était différent. Dès que je me suis endormi, j'ai commencé à rêver. Le plus souvent, c'était un rêve récurrent où j'étais dans les bois, en train d'observer les animaux et les oiseaux, et où je me comportais plutôt froidement. Je m'allongeais dans l'herbe et je regardais le ciel. C'est un rêve dont je me réjouissais toujours, parce que même si j'avais eu une journée de merde, j'allais me réveiller heureux et prêt à commencer une nouvelle journée. 


Cette fois, le script avait changé. J'étais posé dans l'herbe... mais pendant que je regardais le ciel, j'ai senti quelque chose d'étrange.

C'était froid, ça se tortillait sur mon cou.

Dans mon rêve, j'ai regardé mon cou, et j'ai retiré un gros ver qui se tortillait. Les vers de terre me dégoûtent. Si j'en vois un dans la cour, je vais de suite prendre une pelle et le mettre sous un tas de terre, pour ne plus le voir à nouveau. Dégoûté, j'ai poussé le ver de côté et j'ai continué mon rêve. Et puis... encore cette sensation. Moite, humide, se tortillant sur le côté de mon cou.

J'ai tiré un autre ver. Et encore un autre.

La troisième fois, mon sentiment de confusion et de peur est devenu si fort que je me suis immédiatement réveillé. C'est ce qui arrive généralement quand il y a vraiment de la merde dans mes rêves. Game Over.
J'ai trouvé le problème, du moins, je pensais l'avoir trouvé. J'ai palpé mon cou et j'ai découvert un fil visqueux sur ma peau. Logique, j'avais dû baver dans mon sommeil. Pas de quoi en être fier, mais pas exactement terrifiant, non plus. Mon rêve avait dû transformer ce fil de bave en créature de la forêt.
Mais le plus inquiétant, cependant, était le fait que le lit autour de moi semblait porter des marques. Quatre, pour être exact. C'était presque comme si quelqu'un s'était tenu au-dessus de moi sur ses mains et ses genoux pendant que je dormais
Il y avait beaucoup de raisons pour que ça arrive... mais c'est à partir de cette nuit, que j'ai commencé à avoir un sommeil très léger. La moindre petite chose, comme le bruit d'un ventilateur de plafond, me réveillait tout de suite. Je n'avais aucun intérêt à aller dans les bois la nuit.

Le matin venu, je me suis préparé pour sortir de la maison et enlever les toiles d'araignée. Je  comptais aussi vérifier rapidement mes e-mails pour m'assurer que je n'avais pas eu de transactions ou de questions en suspens auxquelles je devais répondre.

Surprise!

_______________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 2:42 AM
To: Charles Watts <chwatts>

je me suis bien amuse a te parler ca peu etre drole eencore tu vas voir quoi

je naime pas arreter
____________________________________________

Comme vous vous en doutez, je n'avais pas donné mon adresse e-mail à ce con. Cependant, réponse logique, quelqu'un d'autre du chat avait dû lui donner. Il est évident qu'il était revenu à #ReferSales, avait demandé à quelqu'un si j'étais là, et ce connard m'avait trahi, sachant que je ne donnais pas mes coordonnées personnelles. Quoique...
L'e-mail était daté de 02h40. C'était à peu près le moment où je suis allé au lit ... quand tout le monde sur le chat était absent. Même si je savais que j'étais une sorte d'appât, je lui ai répondu.

____________________________________________
From: Charles Watts <chwatts> Sat, Nov 17, 2012 at 9:29 AM
To: funnymouth@bluud.com

Uhhhm, ouais mec. Je ne suis pas vraiment sûr que je veuille que tu m'envois des messages.
__________________________________________

C'était clair. Il n'y avait aucune équivoque dans le message que j'avais envoyé, je croyais qu'il était clair, et qu'il n'allait plus me répondre en commençant une guerre.
Mais, bien sûr....

__________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 9:30 AM
To: Charles Watts <chwatts>

vas y

ne sois pas si triste a propos de ca

je sais que tu aime quand on samuse

cest bon meme
__________________________________________

Et, j'ai bloqué son adresse.
Après quelques minutes, je me suis dit que tout était fini et je me suis assuré que ma journée se passerait bien. Jusqu'à mon retour, le soir, j'ai eu une sensation froide qui se tortillait dans mon estomac, encore et encore, ça ne s’arrêtait plus. Et je ne savais même pas POURQUOI.
 

Eh bien, ce n'est pas entièrement vrai. J'avais une idée là-dessus.
J'ai vérifié mes E-mails.
Rien de "funnymouth", mais il y avait un e-mail de Jorge.

__________________________________________
From: Jorge G <ghostjorge> Sat, Nov 17, 2012 at 2:03 PM
To: Charles Watts <chwatts>

Hé,

Refersales.com est foutue, la page ne charge plus. Quand tu seras en ligne tu pourras jeter un coup d'œil ?

Paix & Carottes,
Jorge

_______________________________________________

J'ai laissé échapper une multitude de mots grossiers. Si le serveur s'était arrêté, ça voulait dire que les chatrooms aussi, et j'avais été dehors toute la journée sans aucun moyen pour que Jorge me contacte. Si j'avais fait un peu plus attention à mes informations personnelles, il aurait pu simplement m'appeler.
J'ai chargé le site, et j'ai attendu la page d'erreur. Mais au lieu de ça, ça m'a redirigé vers une autre page.

Seeeng.com [Bluud.com, NdT.]

_______________________________________________
From: Charles Watts <chwatts> Sat, Nov 17, 2012 at 6:15 PM
To: Jorge G <ghostjorge>


Ouais, je vois ça. Ca redirige vers un site avec une grande tête pixélisée qui a une drôle de langue.

Je pense que ça doit être un coup de funnymouth. Tu lui as donné mon E-mail ? Et mon nom avec ?

C.W.
______________________________________________
From: Jorge G <ghostjorge> Sat, Nov 17, 2012 at 6:23 PM
To: Charles Watts <chwatts>

C'est une page d'erreur 404, pas une redirection. Je sais pas ce que t'as pris mais j'en veux! Tout ce que je vois sur Seeeng.com c'est un avis : "Bientôt"

J'ai donné cette merde à personne.


Jorge

______________________________________________
From: Charles Watts <chwatts> Sat, Nov 17, 2012 at 6:25 PM
To: Jorge G <ghostjorge>


Ha.ha.ha. Très drôle.
______________________________________________

Ensuite Jorge m'a envoyé un screen du site qui donnait une erreur 404... avec l'avis "Bientôt" pour Seeeng.com. Ça aurait pu facilement être un fake de sa part... mais pourquoi ? Je veux dire, si c'était une sorte de blague assez bizarre, je ne comprenais pas. Quand j'ai regardé mes fichiers, tout était normal. Tout était à sa place, et personne ne s'était connecté pour changer quoi que ce soit. J'ai vérifié les serveurs DNS, et ils fonctionnaient parfaitement bien, rien n'était anormal.
Mais il y avait toujours ce visage gonflé avec la langue tombante me regardant avec ses orbites vides.
 

Et puis j'ai remarqué un truc dont je me demande comment j'avais fait pour ne pas le voir avant...

En regardant de plus près, l'image de ce visage n'était pas vraiment pixelisée, elle était faite de lettres minuscules de code HTML qui coloriaient chaque partie de l'image. Le même mot, encore et encore.
 

"funnymouthfunnymouthfunnymouthfunnymouth" 

Dans un grand amas d'absurdités.

Je me sentais comme renversé sur l'écran.

J'ai débloqué son adresse E-mail et je me suis mis à lui écrire un message très profond et menaçant. À ce moment-là, je m'en foutais un peu du site. Je voulais juste tout faire sortir de ma poitrine, j'avais l'impression de contrôler la situation. Avant que je puisse finir le message... j'ai eu cet étrange sentiment, à nouveau. "Non, ça ne se peut pas"... le sentiment où vous savez que vos actes deviennent absurdes, mais en même temps, vous savez que vous avez raison. J'ai arrêté les menaces de mort, et j'ai regardé ma boîte de réception.

_____________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 7:00
To: Charles Watts <chwatts>

je vois ton superbe visage
_____________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 7:00 PM
To: Charles Watts <chwatts>

salu copain
___________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 7:01 PM
To: Charles Watts <chwatts>

viens
____________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 7:01 PM
To: Charles Watts <chwatts>

salu
_____________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 7:01 PM
To: Charles Watts <chwatts>

salu salu slalu
_____________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 7:01 PM
To: Charles Watts <chwatts>

je veux pas ne pas
_____________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 7:01 PM
To: Charles Watts <chwatts>


je ne pense pas a ca sil te plait pense
____________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 7:01 PM
To: Charles Watts <chwatts>

je voi ton superbe visage
____________________________________________

Non seulement le sentiment que j'avais eu quand il m'a envoyé un E-mail à la minute où je l'ai bloqué était correct, mais on aurait dit qu'il m'avait envoyé des E-mails continuellement DEPUIS QUE JE L'AVAIS BLOQUÉ.

Dix autres messages sont arrivés dans le laps de temps qu'il m'a fallu pour répondre.

_____________________________________________
From: Charles Watts <chwatts> Sat, Nov 17, 2012 at 7:00 PM
To: funnymouth@bluud.com

ARRÊTE PUTAIN !!
_____________________________________________

J'avais un mal de tête à cause du stress. Mon cœur battait la chamade, pas de peur, mais de rage. C'était probablement la personne la plus exaspérante du net, et c'est beaucoup dire.
Heureusement, les messages se sont arrêtés.
J'ai essayé de me calmer, de respirer profondément, mais ça ne semblait pas marcher. J'étais encore très énervé. Lentement et méthodiquement, je lui ai envoyé un autre message.

____________________________________________
From: Charles Watts <chwatts> Sat, Nov 17, 2012 at 7:21 PM
To: funnymouth@bluud.com

Salut.

Je ne comprends pas ce que tu dis et je ne comprends pas ce que tu veux. Je pense qu'il y a une barrière entre nous, est-ce-que ta première langue est le français ?

Je pense que tu as fait quelque chose à mon site, et j'aimerais bien que tu répares ça.

Si tu es en colère contre moi, je n'ai pas l'intention que ça arrive. Tu as peut-être mal compris ce que j'ai dit, ou ce que je voulais dire.

S'il te plaît, restaure mon site, et séparons nos chemins.

Merci,

C.W
______________________________________

J'ai pensé à comment j'avais surmonté ma colère, et que cette réponse était vraiment la meilleure façon de s'y prendre. Cette personne comprendrait ce que je voulais dire. Il se rendrait compte de l'erreur qu'il avait faite.

Je me suis calmé. Tout allait bien se passer.

Alors...

J'ai attendu...

__________________________________________
From: funnymouth@bluud.com Sat, Nov 17, 2012 at 7:23 PM
To: Charles Watts <chwatts>

O)_(O
__________________________________________

J'ai pété les plombs.

J'ai pété les putain de plombs. J'avais pourtant été clair.

J'ai frappé le moniteur avec ma paume, j'ai frappé mon bureau. Ça m'a énervé encore plus, j'ai cogné mon poing sur mon clavier jusqu'à ce que les touches s'envolent. J'ai hurlé dans un mélange de frustration et de colère avec moi-même, j'ai ragé sur la situation et j'ai claqué la porte de ma chambre, j'écrabouillais tout ce que j'avais sous les mains. Pendant aussi longtemps que mon énergie l'a permis, j'ai perdu mon temps à ça. J'aurais pu mettre le feu à ce putain d'endroit si j'avais eu un briquet sous la main.

Cette nuit-là, j'ai regardaé le plafond pendant  ce qui m'a semblé être une éternité avant de trouver le sommeil.
Alors que j'attendais, je savais que j'allais faire un cauchemar. Je le SAVAIS. C'est ainsi que ma chance allait. Imaginez ma surprise. Même dans mon sommeil, au lieu de choses horribles, j'étais dans un endroit sûr...

Les bois.

Je me suis posé dans l'herbe, encore une fois. Je me sentais détendu. Je savais, même mon subconscient le savait, que tout irait bien. Peu importe ce que la vie me jetterait à la gueule, le monde irait. Rien n'était permanent. Tout était en transition. Personne ne pouvait arriver jusqu'à moi.
Je le sentais se tortiller contre mon cou.
Nan. Rien ne pouvait gâcher ce moment. J'ai ignoré le ver. Il s'en irait.

Je sentais son mouvement sur ma bouche. Je ne pouvais pas me réveiller. Toutes les autres fois, j'avais été en mesure de me réveiller... mais il semblerait que cette opportunité fût passée.
Mais ce n'était pas un ver. C'était un doigt. Puis un autre, puis quatre, gluants, se tortillant autour de mes dents en serrant ma mâchoire inférieure.

Ça ne me faisait pas mal.
C'était juste comme une sorte de "pop". Plus de pression que de douleur.
C'était rapide? Avant que je comprenne ce qui se passait, c'était fini.
















Puis j'ai pu me forcer à me réveiller. Je me suis assis, et j'ai vu que mes pieds étaient complètement dans l'obscurité. À tâtons, je suis allé jusqu'à la salle de bain. Là, j'ai finalement allumé la lumière. Je me tenais devant le miroir, me frottant les yeux comme si j'étais aveuglé par la lumière. J'ai regardé dans le miroir pendant de longues minutes, sans réactions. Sans sentiment. Sans pensées. Et puis, j'ai souri... J'ai souri du mieux que j'ai pu en voyant ma mâchoire cassée, qui pendait autour de mon cou. Ma langue se prélassait, paralysée, comme une limace gluante. Mes dents n'étaient pas enracinées, je pouvais les retirer une par une à mains nues avec la même douleur qu'une piqûre de moustique. J'ai ri, d'un ton similaire à celui du gargouillement de l'eau dans un égout. J'ai ri.

Quel superbe visage !

Quelle drôle de bouche !

Une drôle de bouche !

Une drôledebouche drôledebouche drôledebouche !


* Lemonlimeskull a rejoint #Refer sales.
Lemonlimeskull: Je vois ton superbe visage.
Lemonlimeskull: ne soit pas triste à propos de ça.
Lemonlimeskull: :)
Ghost Jeorge: Hey, bordel, tu étais où ?
Ghost Jeorge: salut? Charles?
Ghost Jeorge: ...
Lemonlimeskull: O)_(O
*Lemonlimeskull s'est renommé: *funnymouth.
* Funnymouth a quitté #Refer Sales.


http://refersales.com/


Traduction: Ocene

Creepypasta originale ici.

Petit bonus: si vous naviguez sur Firefox ou Chrome, rendez-vous sur le site Refersales puis faites clic droit → Examiner l'élément...

mardi 15 avril 2014

Condamnés à mort


Je n’ai pas de nom. Pas de visage. Pas d’existence. Pas de droit à la vie. J’ai été condamné à mort le jour de ma naissance. Et ceci, c’est de votre faute.

Je fais partie de ceux qui sont nés dans cet endroit que nous appelons maison, par défaut. Il y fait froid en hiver, chaud en été. C’est souvent humide, et il n’est pas rare que l’on tombe malade, même si l’on est rapidement traité. Nous sommes tous entassés comme des marchandises sans importance. Ces conditions sont parfois fatales à certains, et alors leur corps est évacué rapidement. Ceux qui nous ont enfermés là ne se sont jamais posés la question de savoir si c’était agréable pour nous. L’important était juste que l’on reste « en vie et en bonne santé ». Si l’on peut appeler ça une vie.

Parfois, je tombais sur quelqu’un qui avait été pris par eux et qui avait connu le monde extérieur. Les récits de ceux qui venaient du grand air me faisaient rêver. Lorsque j’étais enfant, j’essayais d’imaginer ce qu’était un pré. Cela peut vous paraître étrange, mais je n’ai su associer l’image qui correspond à ce mot qu’assez tard, au début de mon adolescence. C’est lors d’une de mes rares sorties que j’ai pu en apercevoir un au loin. Ils nous déplaçaient parfois, et ça nous permettait d’essayer de voir ce qui se passait autour de nous. C’était pendant ces rares moments que l’on se faisait nombre de faux espoirs. Notre seule raison de vivre, c’était d’espérer être libérés un jour.

Nous trouvions cela incroyable que personne ne vienne jamais. À croire que c’était rentré dans la normale de persécuter des individus. Nous n’avons jamais entendu parler de gens s’intéressant à nous. Peut être qu’il y en a, mais ce n’est pas eux qui m’ont sauvé. Les seuls que nous voyions étaient nos tortionnaires. Je ne savais pas qu’il était possible d’inspirer autant de peur. Tout le monde s’écarte sur leur passage. Leur simple mention suffit à nous faire trembler. On pourrait presque les sentir venir avant même de les voir.

Imaginez-vous la scène. Vous êtes dans une pièce sombre. Vous ne pouvez pas beaucoup bouger, car il a été fait en sorte d’utiliser tout la place disponible. Vous pouvez déjà vous estimer heureux de ne pas être attaché. Vous ne faites pas attention à grand-chose, parce que votre quotidien, depuis des lustres, c’est devenu ça : attendre. Attendre que le temps passe, sans but précis.

Et soudainement, vous commencez à vous sentir mal à l’aise. Vous entendez bientôt des bruits de pas dans votre direction, puis, après une attente qui vous a semblé durer des heures, vous entendez le verrou glisser. Pendant un bref instant, votre peur est supplantée par le désir de voir quelqu’un faire le pas et sortir avant qu’ils ne s’en rendent compte. Mais ce vain espoir est rapidement balayé tandis qu’une lumière aveuglante s’abat sur vous et découpe la silhouette d’un homme dans le couloir qui nous sépare du reste de l’installation.

Il entre sans rien dire, regarde autour de lui comme s’il ne nous voyait pas. Il fait une ronde dans la pièce, en paraissant prendre conscience de l’existence de certains d’entre nous tout d’un coup. Il les regarde avec mépris, parfois les tâte sans rien dire. Et puis il repart. Il a pu constater que le traitement que nous subissions n’avait fait aucune victime. Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre sa prochaine visite. Même si nous savons intimement qu’un jour, il viendra pour nous faire sortir.

C’est une vieille rumeur tenace qui n’a pas été démentie. Après un certain âge, ils viennent nous chercher, et ceux qui sont pris ne reviennent jamais. Certains idéalistes espèrent toujours que c’est une libération, mais peu d’entre nous sommes dupes. On sait très bien qu’un jour, c’est vers notre dernière demeure qu’ils nous envoient. Ils sont tous des représentations plus terribles de la grande faucheuse les uns que les autres.

Vous pensez que ce dont je vous parle n’existe pas. La Seconde Guerre Mondiale est finie, les camps de concentration ont disparu. La barbarie existe encore en Orient, mais certainement pas dans vos pays civilisés. Pourtant, vous nous passez devant tous les jours sans nous voir. Nos cris d’effroi lorsque nous voyons leurs silhouettes menaçantes approcher à grands pas vous laisse indifférent. Notre lente agonie une fois que nous nous sommes fait trancher la gorge ne vous émeut pas le moins du monde. Le spectacle de nos corps se vidant de leur sang puis déchiquetés en petits morceaux ne dérange pas vos habitudes. Vous vous voilez la face.

 La mort est votre pain quotidien, dans lequel vous mordez avidement. Vous êtes nos assassins, car vous nous regardez bêtement mourir dans la souffrance sans voir ce qu’il y a de mal à cela. Pourtant, si ce massacre ciblait des personnes que vous connaissez, vous seriez les premiers à hurler de terreur. Imaginez vos mères, vos frères, vos fils jetés dans des cellules, regardés comme de simples animaux et traités lorsqu’ils ne se sentent pas bien. Imaginez-vous, tout en dessous de ce tas humain, en train d’étouffer, car vous n’arrivez plus à obtenir d’oxygène. Et quand vous croyez qu’une main généreuse vous est tendue pour vous sortir de là, ce n’est qu’une serre griffue qui se propose d’abréger vos souffrances. Vous mourrez à genou, en train de ramper devant votre meurtrier en le suppliant du regard pour qu’il vous sauve.

Vous finissez cette lecture qui ne ressemble pas du tout à votre réalité en vous demandant qui est l’idiot qui a écrit ça. À cela je vous répondrais simplement ceci : qu’avez-vous eu dans votre assiette aujourd’hui ?
 
   

Ça commençait à sévèrement ralentir, mais rassurez-vous, d'autres contenus arrivent très bientôt...

jeudi 10 avril 2014

Délivrance

Oui, mon histoire est intitulée " délivrance " car le poids qu'elle m'impose est insupportable. Elle s'est produite la semaine dernière et est en fait constituée d'une série de rapports faits par une équipe de trois secouristes français, Benjamin, Merlin et Karl.
Par respect pour eux, j'ai changé leurs noms. Par ailleurs, afin d'éviter d'y amener les curieux, le nom du lieu sera "la forêt".
Si je possède ces rapports audio c'est par le fait que je m'occupe de la radio du poste de secours proche de la forêt; il s'agit d'un poste ridiculement petit pour une immense surface, mais nos réclamations au sujet de notre manque de moyens n’ont eu d'autre résultat que de prendre notre mal en patience.
Nous et les touristes en avons finalement payé le prix.
Le premier rapport n'en est pas vraiment un, donc je le numéroterai: 00.
Je vous laisse lire à présent, je noterai de temps en temps de petits commentaires pour vous éclaircir la situation.



Rapport n°00
Lieu : poste de secours
De : Merlin
Heure : 10h00

M- : 1, 2, 1, 2, hé le vieux tu nous entends? Bon ok, je t'entends gueuler d'ici, on prend la jeep et on fonce chercher la gosse, je te tiens au courant, on fera des rapports réguliers!

La gosse comme disait Merlin était une enfant qui avait disparu à l'orée de la foret. Ses parents, qui y campaient, étaient venu nous prévenir, inquiets.
Pour communiquer je devais utiliser l'unique radio du centre dont je retranscrirai également certains passages.



Conversations : 01

M - : Hey, on a oubliés les médocs de Karl au poste!
[...]
K - : Beurk, je me sens pas bien... hé, il reste pas de pilules contre le mal de transports dans cette foutue caisse ?
Moi - : Négatif. Désole Karl, terminé.


Rapport n°01
Lieu : orée de la forêt
De : Benjamin et Merlin
Heure : 10h47

B- : Sommes arrivés en vue de la forêt, commençons à chercher le campement des parents, terminé.
M- : C'est pas la partie la plus rassurante de cette forêt...
B- : Hé ! J'étais en plein rap-...

La remarque de Merlin faisait référence à quelques disparitions déjà signalées à cet endroit, mais qui finissaient souvent bien, ainsi que par la végétation beaucoup plus dense que dans les autres parties de la forêt.


Rapport n°02
Lieu : campement des parents
De : Benjamin
Heure : 11h02

B- : sommes arrivés au camp des parents, aucune trace de la disparue. Il y a les restes d'un feu de camp et quelques emballages, commençons à explorer, terminé.

Bien sûr, à trois, ils ne pouvaient pas explorer entièrement la forêt. Mais c'était mieux que se tourner les pouces en attendant les hélicos et les patrouilles... Ou pas.


Rapport n°03
Lieu : forêt
De : Benjamin
Heure 12h02

B- : Cela fait une heure très exactement que nous cherchons et pas la moindre trace  de l'enfant disparue, est-elle vraiment dans les bois? On prend notre déjeuner. Revenons pour 18h si pas de nouvelles, silence radio donc. (rires) Terminé.

À ce stade, pas spécialement de choses intéressantes et les conversations ne sont que des bavardages inutiles.
Je pense à présent cesser mes commentaires et vous laisser lire seul.



Conversation : 12

B- : Ici Benjamin! Karl s'est pris le pied dans un piège à loup camouflé par des feuilles mortes et tout un tas de trucs! Merde, il saigne pas mal!
Moi- : Un piège à loup? Mais cette forêt est un espace protégé!
B- : Et aucune présence humaine autre que touristique n'y a été décelée...
M- : Je... Je vais chercher la trousse de secours dans la voiture... Ou... Ou bien on transporte Karl jusqu’à la jeep... Euh...
B- : T'as pas pris la trousse ? Mais t'as quoi dans la tête ! Bon calme-toi, déjà dégageons le pied de Karl !
[...]
B- : Et merde, c'est complètement rouillé... Bon Merlin, cherche quelque chose pour dégager son pied, je fonce à la jeep prendre la trousse de soin !
M- : Ok... Ok ! Ça marche, fais vite !
B- : Hé le vieux, tu me reçois ? je me détache du groupe pou-...
Moi- : Je sais j'ai entendu, sois prudent... Merde quoi ! Un piège à loup !
[...]
M- : Qu'est-ce qu'il fout Benjamin ? Il devrait déjà être revenu!
K- : Je me sens pas très bien...
M- : Reste calme Karl, t'as perdu beaucoup de sang.
M- : Bon ça fait trop longtemps qu'on attend ! Je vais voir ce qu'est devenu Benjamin, je m’inquiète.
K- : Vas-y, je t'attends ici. De toute façon je risque pas d'aller très loin...
M- : À tout de suite!
[Bruit de pas]
Moi- : Hé! Merlin, laisse pas Karl tout seul! S'il y a un piège à loup, il y a un chasseur! Je veux que tu restes avec lui!
[Les bruits de pas continuent.]
M- : Mais je veux savoir comment va Benjamin !
Moi- : Fais pas le con ! Pense à Karl !
[Les bruits de pas s’estompent.]
M- : Merde... Merde ! Putain... Je retourne voir Karl.
[Bruit de course.]
Moi- : C'est la bonne décision Merlin... C'est la bonne décision...


Rapport n°04
Lieu : forêt
De : Merlin
Heure : 16h43

M- : Ici Merlin, je pense nécessaire de... Faire un rapport... De la situation actuelle. Après être arrivés dans la forêt, nous avons atteint le campement des parents où la petite fille semble avoir disparu sans laisser de traces.
À partir de ce point, nous avons entamé des recherches hasardeuses à travers la forêt jusqu’à ce qu'un événement inattendu vienne perturber les recherches, en effet Karl s'est pris le pied dans un piège. Nos tentatives pour le libérer se sont soldées par des échecs...
Finalement, à cause des saignements importants provenant de la jambe de Karl, Benjamin s'est décidé à aller chercher la trousse de soins médicaux dans la jeep garée à environ... Trois quarts d'heure à vol d'oiseau.
Passé le délai de 2h30 d'attente j'ai décidé de rejoindre Benjamin, avant de revenir en direction de Karl qui ne pourrait se défendre seul face au chasseur (kidnappeur?) s'il présentait une attitude négative.
Finalement il semblerait que mes craintes aient été fondées.
À mon retour auprès de Karl, plus de piège, plus de Karl, plus rien, excepté le sang qui avait coulé de ses plaies.


Conversation : 13

Moi- : Karl... Karl est plus là?!
M- : Non! Je...
Moi- : Merde! Mais comment c'est possible!
M- : Bon écoute! Je sais que c'est de la folie mais... Tu comprendras que c'est tout ce qui me reste à faire, je vais suivre les traces de sang et prier pour que les autres soient en vie.
Moi- : Je te connais, quand t'as une idée en tête... Je prierai aussi, mais si un éclair de lucidité te frappait sache que les secours seront bientôt là.
M- : Dans combien de temps?
Moi- : 6 heures.
M- : C'est trop. À plus tard, terminé.


Rapport n°5
Lieu : abords de la cabane
De : Merlin
Heure : 18h30

[Il parle à voix basse.]
M- : J'ai suivi les traces de sang... Qui d'ailleurs devenaient presque invisibles... Elles m'ont conduit jusqu'à une cabane. Je vais attendre un peu, voir s'il se passe quelque chose. Rappelle-moi dans 30 minutes si je n'ai rien vu, passé ce délai j'irai à l'intérieur.


Conversation : 14

[Voix très basse.]
M- : Oh merde! Merde! Je viens de voir... Un type... Très costaud, sortir de la cabane mais... Il se déplaçait comme un... Une espèce de gorille, tantôt debout tantôt à quatre pattes... Je fonce à la cabane!
[Bruissements de feuilles]
Moi- : Oh mon dieu...
[Grincements]
M- : Oh merd-
[Halètements]
M- : Je viens d'ouvrir la porte !
[...]
Et je... Je me retiens de vomir, il y a du sang partout. Des restes d'animaux plus ou moins décomposés, un peu partout...Un  mobilier très précaire en vrac, des instruments coupants éparpillés... des traces d'excréments.
Cette odeur! Mon dieu, cette odeur!
Moi- : J'ose pas imaginer ce que tu dois endurer... Tu peux encore fuir!
M- : Non, pas si près du but. Je vais fouiller.
[...]
M- : C'est de pire en pire...
[Fracas.]
M- : Marie, Jésus, Joseph... Il y a une trappe au plafond... Il y a du sang qui coule...
Moi- : Je.. Euh...
[Un grincement, presque inaudible.]
M- : Il est revenu... Il est là!
Moi- : Cache-toi, Merlin !
M- : J'ouvre la trappe...
[Des cris. On pourrait difficilement les identifier comme des cris humains.]
M- : Il est tout près... Je suis dans cette espèce de grenier, mais j'y vois rien, j'active ma torche.
[...]
[Un cri. Probablement celui de la fille.]
M- : Oh mon dieu, non...
[Vomissements?]
M- : Karl et Benjamin... Je ne peut même pas te décrire leur état... Et il y a la petite... Elle est en vie mais... Elle est nue et porte des traces de cou-
[De nouveau, cris inhumains.]
M- : Vas-y! Allez, bute-moi saloperie !
[Derniers cris. Le silence suit rapidement.]



Voilà. Je ne peux vous décrire la difficulté que j'ai eu pour vous retranscrire tout cela. Ce jour-là j'ai perdu mes amis, et mon emploi car j'ai été renvoyé par prétexte de non-assistance à personnes en danger... Foutaises! Ils veulent étouffer l'affaire... C'est aussi pour cela que j'ai écrit tout ça.

Voici à présent 3 photos déclassifiées du rapport de police.


Zone des recherches.


 Lieu exact des recherches.

Attention, la dernière photo peut choquer.
 


Une poupée faite à partir de restes organiques animaux et humains. On y retrouve notamment le cerveau de deux secouristes locaux. 


Si cette photo a été déclassifiée, qu'en est-il des autres?




mercredi 9 avril 2014

La maladie

Je ne pense pas que ce soit une bonne chose de vous en parler. D'après ce que j'ai compris, c'est une des conditions. Mais je n'en suis pas sûr, alors peut-être que ça ne changera rien, au final. En même temps, ne pas en parler, ça empêche de pouvoir s'y préparer. Et il vaut mieux y être préparé, le jour où ça nous arrive. C'est comme quand on déclare un cancer. Ceux qui ne savent pas de quoi ils souffrent ont peur, ils ne savent pas d'où viennent leurs douleurs et ils paniquent. Savoir à quoi s'attendre, quelque part, ça donne un petit espoir. L'espoir que les symptômes s'arrêtent et qu'on guérisse miraculeusement.

Ça semble frapper au hasard dans la population. Parfois c'est une personne seule, parfois c'est une famille entière. Que l'on soit gros, grand, petit, mince, sportif, que l'on soit en général en bonne santé ou non, ça ne change rien. Comment ça se propage ? C'est un mystère pour tous ceux qui y assistent comme pour ceux qui subissent. Des spéculations sont faites là-dessus. Les gens qui l'ont en ont souvent parlé avant de tomber malades. Peut-être qu'il faut être un peu hypocondriaque pour que ça finisse par nous tomber dessus. Mais je crois que certaines victimes n'en avaient jamais entendu parler, alors je ne suis pas tout à fait sûr.

Le tout premier symptôme à se déclarer, c'est l'iris qui devient complètement noir. On dit que la couleur des yeux est causée par la production de mélanine dans l'œil, et qu'elle ne varie que pendant la première année de vie. Cette chose doit la réactiver et la pousser à son maximum, d'une manière ou d'une autre. Ou alors ce n'est pas naturel, et autre chose vient se loger dans vos yeux. Je ne sais pas. C'est possible, après tout les yeux sont très touchés par l'infection. On se met à pleurer du sang. Notre vision s'altère, les couleurs deviennent toutes fades. La lumière nous éblouit très facilement et nous fait même mal. Quand on voit tous ces symptômes, ça donnerait presque l'impression que vos yeux sont consommés par ce qui s'y est logé. Et vous n'allez même pas le sentir.

La peau aussi se met à changer. Au début, elle devient pâle, rêche, un peu comme du papier. Chez certains, la pâleur peut aussi être accompagnée d'une teinte jaunâtre. Ça ressemble un peu aux fleurs qui fanent ou aux légumes qui pourrissent. La suite est d'ailleurs conforme à cette image. Quand on se blesse, la peau ne se répare plus. La chair reste à vif. Le sang peut coaguler, mais les croûtes ne partent jamais. Ou alors, si on les arrache, on saigne de nouveau. Nos ongles tombent, aussi. Comme les poils. Comme les cheveux. Quand vous vous levez et que vous vous regardez dans la glace, vous avez l'air dégoûtant. Vous pourrissez.

Après, c'est le cerveau qui est attaqué. Peut-être que les autres organes le sont aussi, en fait, mais on n'a pas envie de vérifier. Personne n'a envie de finir infecté parce qu'il aura essayé de voir tous les effets qu'il y a eu sur le corps. On ne sait toujours pas comment ça s'attrape, vous vous rappelez ? En tout cas, on ne sent rien du tout dans son corps. Peut-être qu'on est dévoré de l'intérieur sans même le sentir ? Imaginez, vous vous réveillez un jour et vous voyez des vers et des insectes sortir d'un trou de votre poitrine. Vous les voyez qui vous grignotent, et pourtant, vous ne sentez rien. Ou pire, vous ne les voyez pas, mais vous savez qu'ils vous grignotent. Peut-être que c'est parce qu'ils grignotent votre cerveau aussi que vous ne sentez rien ?

Les hallucinations et les maux de tête, ça doit venir de là. Tout ce que vous voyez, et qui n'est pas là. C'est comme si vous étiez drogué en permanence. Vous allez sûrement voir des monstres. Les membres de votre famille, vos amis, vous allez croire qu'ils se sont transformés en abominations. Vous allez essayer de leur échapper, ou pire. Sans même en avoir conscience. La douleur qui transperce votre crâne vous empêche d'y songer clairement. Tout ce que vous savez, c'est que vous êtes transcendé par la peur, et que vous devez tout faire pour survivre, peu importe quoi. Vous vous réveillez avec les mains couvertes de sang. Vous venez de tuer votre mère. Mais elle était si terrifiante, alors elle devait vous vouloir du mal, n'est-ce pas ? Vous, vous n'êtes pas si terrifiant. Votre reflet dans le miroir semble aller mieux. Vous pensez probablement que la maladie va se retirer. Vous vous dites que c'est beau d'avoir retrouvé des couleurs. Vous allez certainement avoir enfin la paix avec les horreurs qui vous couraient après.

Mais vous êtes poursuivi dans votre sommeil aussi. Chaque nuit, vous rêvez que vous êtes dévoré vivant. Ou peut-être que vous ne rêvez pas ? Quand vous vous réveillez, vous ne le sentez pas, mais vous êtes amoindri. Le sommeil n'a pas été réparateur. Vous avez simplement fermé les yeux et les avez rouverts quelques heures plus tard. Les maux de tête s'accentuent. Vous donneriez n'importe quoi pour dormir. Ne vous inquiétez pas, vous allez bientôt dormir. Un jour, vous ne vous réveillez plus. Il va falloir un certain temps à vos proches pour vous en rendre compte. Vous avez toujours l'air terriblement vivant. Vous les regardez de vos yeux sans couleur. Votre visage reflète l'horreur que vous venez de traverser. Vous avez peut-être vu ce qui vous a infecté, qui sait.

Qui sait si vous n'êtes pas déjà infecté. Vous savez que cette maladie existe. Si la théorie qui dit qu'il faut, d'une manière ou d'une autre, le savoir pour tomber malade est fondée, alors je tiens sincèrement à m'excuser de vous avoir mis dans cette situation. Mais si ce n'est pas le cas, l'infection vous aurait frappé d'une manière ou d'une autre. Cependant, ne perdez pas espoir. Peut-être que quelqu'un trouvera un remède. Après tout, il n'est peut-être pas impossible de guérir quand la maladie n'est pas trop installée. Regardez-moi, je me sens mieux de jour en jour.






mardi 8 avril 2014

Maman est là

Temps approximatif de lecture : 5 minutes. 

Anna n’avait jamais douté de sa sécurité, ni de celle de son enfant. Anna vivait avec son mari, Arthur, et leur petit garçon âgé d'à peine deux ans.  Ils vivaient tous les trois dans une charmante maison en ville, le genre de maison sympathique qu’on remarque en passant dans la rue. Anna adorait son petit garçon, elle le chouchoutait et le gâtait bien plus que nécessaire. On pouvait même déjà se dire que cet enfant allait être un véritable pourri gâté.

dimanche 6 avril 2014

La radio des tombes

Une personne qui n'a pas souhaité révéler son identité a fourni des documents à la police locale. Après analyse, le chef de la police a conclu que ces preuves ont un lien direct avec les événements, qui se sont déroulés dans le studio de « La radio des tombes » le 2 novembre. Cette personne a rassemblé plusieurs éléments énumérés et détaillés ci-dessous :


Extrait d'une conversation Skype


[22:12] Carby : Coucou !


[22:12] Izzark : lu


[22:12] Carby : Ca faisait un bail que tu ne t'étais pas connecté !


[22:12] Izzark : pas la tete a ca...


[22:13] Carby : Ça va pas mieux toi ?


[22:13] Izzark : non


[22:13] Carby : Le déménagement n'a pas aidé un peu ?


[22:13] Izzark : non plus


[22:13] Carby : Mais, tu ne voyais pas un psy ?


[22:13] Izzark : si, il ma conseiller de parler a des gens. Alors je parle.


[22:13] Carby : Si tu veux, j'ai peut-être un truc pour te remonter le moral !


[22:14] Izzark : dit toujours


[22:14] Carby : Ça s'appelle « La radio des tombes »


[22:14] Izzark : c est quoi ?


[22:14] Carby : En gros c'est un gars qui fait passer des cassettes que les gens lui envoient, avec des histoires censées faire peur. Des fois, c'est pas mal, mais en général, ça vole pas haut.


[22:15] Izzark : t'es con ou quoi ? j'ai la phobie de ce genre d'histoire !


[22:15] Carby : Attends attends, le but de l'émission c'est de se foutre de la gueule des histoires en fait.


[22:15] Izzark : et alors ?


[22:15] Carby : Bah ça fait pas peur du tout. Dès que y'a un peu de suspens, l'animateur fait des p'tits commentaires.


[22:15] Izzark : j sais pas... je tiens pas à me rappeler cette foutu soirée ...


[22:15] Carby : Alleeeeez, on va se marrer tu vas voir ! Ça te changera les idées


[22:16] Izzark : non merci


[22:16] Carby : Faut pas que tu restes sans rien faire ! Faut prendre le taureau par les cornes ! Tu ne dois pas te laisser abattre comme ça !


[22:16] Izzark : merci pour la leçon de psycho...


[22:16] Carby : Fais un effort, j'te jure que tu le regretteras pas


[22:16] Izzark : t'es chiant... donne la frequence.


[22:16] Carby : Héhé. Very Happy. Va là-dessus http://radiodestombes.blogspot.fr/


C'est le blog de l'émission, elle passe en direct dessus.


Émission de Radio : « Chers auditeurs, vous venez d'entendre l'histoire de Mr. John... The Reaper, oui c'est ça, magnifique pseudonyme, ô combien révélateur d'une quelconque maladie mentale ! Mais ne vous en faites pas : une équipe médicale sera envoyée à son domicile dans les prochaines secondes. *Bruit d'ambulance*


[22:18] Carby : Voilà l'animateur ^^


[22:18] Izzark : ca me rassure un peu je m attendai a une blague de ta part...


[22:18] Carby : Meeeuh non, c'est marrant, tu verras !


Émission de radio : « On continue avec une autre cassette, envoyée par Mr... Ah, je n'ai pas de nom pour celle-là, attendez... Euh... En régie, on me fait signe que cette personne n'en a pas donné. Ce n'est pas grave, ça arrive tous les jours ! Merci bien les gars, si vous pouviez m'apporter un café, ce serait super-sympa de votre part. Ah, je vois qu'on me fait un autre signe, me demandant d'aller me faire voir, donc mieux vaut poursuivre ! On balance la cassette. »


[22:20] Izzark : il parle beaucoup en tout cas.


[22:20] Carby : Il comble le vide ;)



« On me fait savoir que la cassette est prête à être lue. Vous pouvez retrouver les images sur notre blog. Bonne écoute, et n'oubliez pas que c'est avec la radio des tombes, que les récits prennent vie ! *Bruit de magnétoscope*...... C'est parti... »


Les radios locales sont nombreuses et la qualité n'est pas souvent au rendez-vous, bien qu'il soit possible de tomber sur quelques émissions qui valent le détour. C'est notamment le cas de celle dont je vais vous parler. La station qui émettait l'émission est située aux alentours de Doel, en Belgique. Au premier coup d'œil, rien ne différenciait cette chaine des autres, avec son lot de potins, de blagues lourdes et d'informations inutiles. Mais c'est lors de la rubrique faits divers du mois de novembre que les choses ont commencé à changer. La rubrique faits divers était l'une des dernières de l'émission. À ce stade, on sentait que l'animateur était fatigué, car il se trompait souvent sur les noms et était imprécis lorsqu'il parlait des différents lieux. Pas très professionnel, je vous l'accorde.


Les faits de novembre étaient surtout concentrés sur une tuerie qui avait été commise dans la région l'été précédent, et qui n'avait pas fait beaucoup de bruit. Il y avait eu une dizaine de morts et un ou deux survivants. Comme à leur habitude, les animateurs balançaient des vannes inappropriées à la situation et passaient à côté de détail important. Puis à un moment, alors qu'un des animateurs citait les noms des morts, l'émission s'est brusquement coupée. Les seuls sons qui restaient audibles ressemblaient à de vagues grésillements, entrecoupés de quelques battements, similaires à ceux d'un cœur qui bat. Quelques minutes après la coupure, l'émission a repris. Les animateurs se sont excusés pour ce désagrément et l'ont justifié en prétendant qu'il s'agissait d'une coupure de courant dans leur studio. Bizarrement, ils ont rendu l'antenne juste après cet incident, alors qu'il restait au moins une heure d'émission.


[22:27] Izzark : cette voix est vraiment dérangeante...


[22:27] Izzark : au fait l animateur devait pas commenter les histoires ?


[22:27] Carby : Ça va venir, il laisse d'abord le gars commencer son récit.


* Le lendemain, un des animateurs n'était pas présent au studio. Normalement, il y en avait trois : un le matin, un autre l'après-midi et un dernier pour les chroniques et faits divers du soir. Ce jour-là, l'animateur du soir était absent, et son collègue de l'après-midi l'avait donc remplacé. Ce dernier semblait nerveux lorsqu'il abordait les faits divers, puis plus l'émission avançait, plus il semblait être apeuré. Il oubliait des mots dans ses phrases, il parlait à voix basse, si bien qu'il fallut quelquefois monter le son à fond pour l'entendre. Il avait dû fumer au moins deux paquets de cigarettes pendant les deux dernières heures, pour essayer de se calmer. Mais les choses ont empiré au fur et à mesure qu'il parlait. Il a commencé à grelotter, prétendant que le chauffage avait été coupé pour des raisons de budget. Seulement, il est devenu très vite clair qu'il n'avait pas froid. Il était terrorisé par quelque chose. Cette chose semblait se déplacer dans le studio, et se rapprocher de lui. Il disait que quelqu'un éteignait les lumières, et se rapprochait de la salle d'enregistrement.*


[22:32] Izzark : c est pas tres drole comme truc :/ et puis la voix de ce mec me met mal a l aise, elle m est vraiment familiere


[22:32] Carby : Mais non arrête de délirer un peu!


*Au bout d'un moment, l'animateur qui se plaignait d'avoir de plus en plus mal à la tête, a voulu rendre l'antenne. Avant de couper, il a déclaré ne pas savoir où se trouvaient les régisseurs. Il disait que le studio était vide, sombre, et qu'il avait l'impression d'entendre des bruits continus, comme des battements très faibles. Il s'est arrêté de parler lorsqu'il a entendu un bruit plus fort. Le son d'une porte qui s'ouvre lentement a remplacé sa voix anxieuse. Il n'a rien dit sur ce qu'il a vu après que la porte de la salle se soit ouverte. L'émission s'est simplement arrêtée, et des grésillements similaires à la coupure de la veille se sont installés sur le canal.*


[22:36] Izzark : je me sens un peu mal a l aise je pense que je vais arreter d ecouter.


[22:36] Izzark : T la?


*Le jour suivant, la police avait investi le studio, et avait fait un communiqué sur leur fréquence, en demandant à leurs auditeurs de ne plus écouter ce canal. Ils disaient qu'une forme rare de battement binaural avait été émise depuis cette station de radio et que les responsables avaient été portés disparus à cause de ça. Mais cela ne collait pas. Certes, les animateurs portaient des casques, mais pas tous les régisseurs, ni les autres membres de l'équipe technique. Pourtant, ils étaient tous signalés disparus. La police n'a cependant fait aucune autre déclaration à ce sujet.*


[22:40] Izzark : Il commente rien en fait l animateur, tu t es foutu de moi !


[22:40] Carby : Chhhhhut, arrter de me palrer, j'eessai d'ecuoter !!


[22:40] Izzark : t es serieux la ?!?


*Peu de temps après l'enquête à la station de radio, le village à proximité a semblé se vider progressivement. Au début, ce n'était pas flagrant, car un certain nombre d'habitants se déplaçait souvent vers les villes et ne revenait que pendant les vacances. Mais les habitants qui vivaient dans le village à l'année ont commencé à être eux aussi signalés comme disparus. Le plus troublant, c'est qu'ils ne laissaient absolument aucune trace, ni aucune indication qui aurait pu permettre de les retrouver. Ils semblaient simplement s'évanouir de la réalité. Et ceux qui restaient n'étaient pas plus gâtés. Chez bons nombres d'entre eux, des éléments étaient similaires. Ils sont, pour la plupart, allés consulter le médecin du village, en se plaignant de maux de tête. Ils disaient qu'ils n'entendaient presque plus aucun son, à part ceux de leurs organes en train de fonctionner. Ils entendaient leur cœur battre, leurs poumons se gonfler et se dégonfler à mesure qu'ils respiraient, ils entendaient même leur sang couler dans leurs veines.*


[22:45] Izzark : oh merde!


[22:45] Izzark : le gars qui raconte c est lui que j ai vu à la soirée!


[22:45] Izzark : Je m arrete la continu d ecouter si ça t'amuse !


[22:45] Carby : mm...


*La folie qui s'emparait progressivement d'eux les a poussés à écrire des messages décrivant leur cauchemar. Certains comptaient le nombre de pulsations cardiaques en faisant un trait à chaque battement. Quand ils n'avaient plus de papier, ils écrivaient sur les murs. Quand ils n'avaient plus de stylos, ils grattaient avec leurs ongles. D'autres déambulaient dans les rues sans but, en marchant droit devant eux, le regard vide de toute émotion. La plupart s'étaient rongé les doigts. Ils étaient maigres, leurs vêtements partaient en lambeaux, et leur démarche était très marquée par leur perte de raison. Certains sprintaient, d'autres marchaient en reculant. Et puis un jour, plus rien. Il n'y eut plus personne dans les rues, ni dans les maisons. Le village fut plongé dans un silence de mort du jour au lendemain. Les forces de l'ordre tentèrent quelques investigations, mais les policiers se plaignaient toujours de maux de tête et n'arrivaient à rien. La décision de boucler le village et de le déclarer zone interdite fut finalement prise. Vide de toute âme, il s'est peu à peu dégradé, la nature reprenant lentement ses droits.*


*Des squatteurs ont, des semaines plus tard, voulu s'installer quelque temps dans une des granges du village. Mais ils ont très vite commencé à perdre pied avec la réalité. Ils entendaient des bruits étranges, qui leur paraissaient venir d'en-dessous d'eux. Un soir, l'un d'entre eux a essayé d'aller voir d'où provenaient ces sons. Il a trouvé une radio encore allumée dans le sous-sol de la grange. Quelques jours plus tard, celui-ci avait aussi disparu, et le reste des squatteurs a quitté les lieux, de peur qu'il ne leur arrive la même chose. Aujourd'hui, le village est toujours à l'abandon. Il semble que toutes les radios n'aient pas été arrêtées.*


*Bruit de magnétoscope*


...


[23:02] Izzark : Ben pourquoi tu m'a fait ecouter ca?!?


...


[23:07] Izzark : Ben t es la?


...


[23:10] Izzark : tu le fais expres de pas repondre?!?


[23:10] Izzark : REPOND !!!


L'animateur A****** ******* a été retrouvé dans le studio par la police locale, après qu'un des régisseurs soit parvenu à ouvrir la porte de la salle d'enregistrement. Mr. A****** ****** se serait volontairement enfermé dans la pièce. Le rapport du médecin légiste fait mention de plusieurs mutilations volontaires sur les bras, le visage et sur une partie du torse.
L'utilisateur utilisant le pseudonyme "Carby", de son vrai nom B******* ******* a été signalé disparu le jour suivant. Aucun indice sur sa position actuelle n'a pu être identifié à ce jour.
Le site de la radio ainsi que la fréquence ont été rouverts, ils sont actuellement sous contrôle de la justice. Toute information mise à la disposition des internautes ou des auditeurs ne respectant pas les règles énoncées sur les conditions de diffusion entraînera une fermeture définitive du site et de la fréquence.


jeudi 3 avril 2014

Dark Woods: the Elmridge Grasp

Le Massachusetts peut être le théâtre de certains des automnes les plus magnifiques. Cette année ne faisait pas exception. Parti vers l’est depuis Spencer, le bus dépassait des hectares et des hectares de forêt vierge. Toutes colorées de rouge flamboyant, de jaune, d’orange, d’or et de violet. Je me rendais à Elmridge pour voir un vieil ami… Quelqu’un que je n’avais pas vu depuis au moins trois ans.


Le bus s’était arrêté à Elmridge depuis une bonne heure et demie, me laissant à l’arrivée avec une faim accablante, ainsi que quelque chose d’autre que je n’ai pas été capable de reconnaître sur le moment. Sans voiture et sans panneau d’indication, je me suis dit que le meilleur moyen de trouver le chemin jusqu’à la maison de mon ami était de demander aux passants. J’ai découvert avec déplaisir que les habitants d’Elmridge n’étaient pas très accueillants envers les « étrangers ». La seule autre chose à faire, me suis-je dit, c’était improviser. Passer son temps à marcher à travers la ville et espérer trouver la bonne maison. Je connaissais au moins l’adresse : 28, Walnut Circle.


Eh bien, j’ai trouvé… à 8:30 le soir. Le dîner était bon… Aussi bon que pouvaient l’être des restes. Mon sommeil a été agité, car je n’arrivais pas à me débarrasser de la sensation d’être observé pendant la nuit. Lorsque j’ai enfin réussi à m’endormir, j’ai été harcelé par des cauchemars. À chaque fois que je me réveillais, j’étais submergé par un sentiment de terreur pure, et pour une quelconque raison étrange, je savais que c’était un présage des choses à venir.


– Allons-y… Prends ton fusil, a ordonné mon ami.
– Où allons-nous ? ai-je demandé, nerveux, non pas parce que je n’avais jamais chassé auparavant, mais à cause du peu d’informations que j’avais. Mon ami était très bon pour ne donner aucune information.
– La forêt de Birchfield, a-t-il dit d’un ton impatient.
– Je sais ça, crétin. Je voulais juste dire… par exemple… est-ce qu’on va à un endroit particulier où on va s’installer, ou est-ce qu’on va simplement se balader en tirant sur ce qui passe devant nous ?
– Ce n’est pas comme ça qu’on chasse habituellement.
– Avec toi, on ne peut jamais être sûr.
– Bon, bon, voilà le plan, on va simplement se balader… Et on s’arrêtera de temps en temps pour voir si quelque chose vient vers nous, a-t-il dit.
– Ça semble pas mal, ai-je répondu en haussant les épaules.
– Juste une chose, a-t-il ajouté après une longue pause. Si on se retrouve séparés… Cours, ne t’arrête surtout pas. Tu devrais finir par arriver à une cabane, et si c’est le cas, entre-y le plus vite possible.
– Quoi ?
– Ne pose pas de question… Allons-y, a-t-il conclu d’une voix soudainement plus forte.


Croyez-le ou non, à peine deux heures plus tard, un brouillard épais est tombé et nous avons été séparés peu de temps après. J’ai complètement ignoré ce que mon ami avait dit, j’ai continué à marcher, en criant son nom dans l’espoir de recevoir une réponse. Je désespérais de plus en plus et l’obscurité était en train de s’installer. Perdant espoir, j’ai commencé à tenir compte du conseil de mon ami et à courir le plus vite possible. La chose dont je me rappelle ensuite est que j’étais étendu sur le sol, ne sachant pas comment j’avais atterri ici. À ce moment, un grognement bas s’est fait entendre dans les buissons qui se trouvaient juste à côté de moi. Comme je sursautais et que je me relevais précipitamment, des bruissements ont commencé à se faire entendre depuis les buissons. Le grognement est devenu plus fort lorsque j’ai dégainé mon arme… Un Smith & Wesson à calibre .38 Special. Mais je savais que ça ne changerait rien. Comme la peur m’envahissait, je me suis mis à courir dans la direction opposée tandis que les grognements devenaient plus intenses. Un cri strident et, semble-t-il, plus fort que ce que je n’avais jamais entendu a retenti au-dessus de moi et, alors que je levais les yeux, la seule chose que j’ai pu voir était une masse gris-noire qui volait pratiquement d’arbre en arbre. J’ai alors aperçu la cabane environ 150 mètres plus loin et j’ai donné tout ce que j’avais dans un effort désespéré de l’atteindre. L’adrénaline parcourait mes veines, je ne me rappelle de rien après cela… Juste de m'être réveillé dans la cabane.


Mon ami m’observait d'un air inquiet.


– Je pensais que tu étais mort, a-t-il dit sur un ton sombre.
– Qu’est-ce qui se passe, bordel ?
– Comme si je le savais. Je me souviens juste qu’après que tu sois arrivé en t’écrasant sur le sol, j’ai regardé par la fenêtre et… ÇA… ça faisait simplement les cent pas… ça attendait… Je vais aller voir si c’est toujours là, a-t-il dit en se levant.
– Fais ce que tu veux, ai-je répondu d’un air maussade.
Il a ouvert la fenêtre et les volets et moins d’une minute après cela, j’ai entendu un bruit de suffocation venant de lui. Inquiet, je suis allé vers lui et… j’ai hésité. Je savais que quelque chose n’allait pas et, d’une certaine manière, je savais aussi que ce que j’allais voir était la chose la plus affreuse que je verrais dans ma vie entière. Mes mains tremblaient. J’ai tiré mon ami en arrière et j’ai vu avec horreur qu’il n’avait plus de visage. Il semblait avoir été simplement arraché. Des morceaux de chair sont tombés et se sont mis à pendre. Les veines et les artères continuaient de saigner, le sang a produit un affreux « ploc » lorsqu’il a touché le sol en bois de la cabane. J’étais terrifié, mais j’avais encore davantage peur de regarder à travers la fenêtre, car je savais que ça allait être là.


Je n’ai pas pu tenir et j’ai fini par regarder, et je n’ai même pas été surpris de voir que ça m’observait. La bouche béante et une masse de viande dans ses mains, elle semblait se délecter de ce qu’elle venait de faire. Je n’arrivais pas à me défaire de son regard. Puis, instinctivement, j’ai claqué les volets, refermé la fenêtre et me suis blotti dans le coin le plus éloigné. Tout a alors commencé à trembler… Le volet s’ouvrait et se fermait, et se rouvrait et se refermait, presque en rythme, et frappait violemment contre la fenêtre de la cabane. Au dehors, je pouvais voir la… chose… qui se tenait simplement devant, avec sa bouche, sa fichue bouche qui ressemblait plutôt à une fosse noire, grande ouverte, à une taille impossible. La porte vibrait et j’avais peur qu’elle sorte de ses gonds. Et tout s’est arrêté. Sans réfléchir, j’ai déboulé hors de la cabane et ai couru sans m’arrêter. Je pouvais entendre le grognement provenant de chaque buisson et de chaque arbre. Je ne pouvais rien faire d’autre que prier. L’épreuve me faisait devenir tout d’un coup de plus en plus religieux. La seule chose dont je me souviens ensuite est de m’être retrouvé étendu sur le trottoir… de nouveau sans pouvoir dire comment j’étais arrivé là. C’est à ce moment que j’ai décampé d’Elmridge, et je n’ai jamais lancé un regard en arrière.


Apparemment, on n’est pas en sûreté même quand on arrive à ne pas se retrouver séparé.





Traduction: Magnosa

Creepypasta originale ici
Un petit récit sans prétention, mais que je trouve tout de même sympathique.