Edgar est un vieux prénom, moche, gris, tout ce que vous voulez. En tout cas, plus personne n'osera porter ce prénom. Encore moins à Lontrade, petit village du Limousin.
Pourquoi Lontrade précisément ? Je vais vous expliquer.
Un ami à moi, passionné comme moi d'histoires d'horreur, est allé là-bas, une fois, en se trompant de route. Il revenait de vacances à Toulouse et remontait pour le Havre. Il avait été un peu déçu des vacances en elles-mêmes, mais du détour, il n'en garde que des bons souvenirs. Bref, quand il est revenu de Toulouse, il m'a dit qu'il y avait un truc trippant à Lontrade. Il a précisé un prénom, "Edgar". J'ai demandé des infos, il m'a dit que, pour en savoir plus, je n'avais qu'à y aller moi-même. Si lui, il dit que c'est trippant, alors ça devait l'être.
Quelques semaines ont passé après le retour de mon pote, j'ai enfin trouvé un week-end libre pour aller à Lontrade. Je part donc pour le petit village limousin, accompagné d'un pote du club de football, nommé Jules, et de sa grande sœur Yolande. La route était un peu longue, et le village était vraiment dans un trou perdu. Encore aujourd'hui, je suis étonné que le GPS connaisse ce coin paumé de la France. Nous sommes tous les trois arrivés là-bas vers 17 heures.
Lontrade, ce n'est ni plus ni moins qu'une route entourée d'un forêt peu dense, avec quelques maisons et une grande ferme, sur une route perpendiculaire à l'autre. Mes deux acolytes ont décidé de faire une petite marche dans les bois environnants.
A Lontrade, rien de spécial. Juste des vieux un peu fous, un couple de jeunes attachés à leurs racines, et un petit commerçant qui vend ses produits du terroir en tout bien tout honneur. Je n'hésite pas à aborder un quidam âgé dans une rue ( il n'y a que deux rues à Lontrade, de toute façon ) :
- Bonjour monsieur, voilà, je ne suis pas du coin, j'aimerais savoir certaines choses sur Lontrade, et si éventuellement vous pourriez me guider...
L'homme m'a répondu, sur un ton chaleureux et souriant que nous sommes à Lontrade, il m'a dit 2-3 trucs sur le village, son histoire, ses habitants. Ce bonhomme avait l'air d'être quelqu'un de très sociable, il m'a aussitôt proposé un café. J'ai refusé, et j'en suis venu à la question pour laquelle je suis venu : qu'est-ce qu'il y a de trippant dans le village ? Le vieux n'avait pas l'air de comprendre ma question, il faut dire qu'un vieux qui vit dans le Creuse ne doit pas être très à la mode, je lui ai donc donné le prénom qu'on m'a refilé : Edgar. Y'en avait-il un dans le village ?
Aussitôt, le petit homme trapu devint pâle, et tremblait en s'appuyant difficilement sur sa canne. Il semblait mal à l'aise. Il m'a demandé d'où je savais ça, j'ai répondu : "D'un ami qui est déjà venu ici".
Puis plus un mot. L'homme s'éloigne. C'était louche, je l'ai suivi.
Il est entré chez lui, dans une maison adjacente à la ferme. J'en ai conclus qu'il en était probablement le propriétaire. Il s'est assis sur une chaise vraiment vieille et usée, laissant la porte ouverte. Je suis entré, j'ai continué mes petites questions. J'ai été jusqu'à le harceler pour en savoir plus sur Edgar. Ça énervait le vieux, qui pour la première fois, se leva sans sa canne, et leva énergiquement ses poings. Première fois de ma vie que je vois un senior faire ça, même sous le coup de la colère
On a failli en venir aux poings ( Ce qui est assez cocasse, quand on voit qui est mon adversaire ), alors l'homme s'est résigné à me parler du fameux "Edgar". Il a repris sa canne, m'a proposé à nouveau un café, que j'ai cette fois accepté.
On a fait connaissance, j'ai appris que le vieillard s'appelle monsieur Linand. Il vit avec sa fille, un brin de femme d'environ 35 ans, divorcée. Le père a eu la garde du gosse. La petite famille vit bien dans sa maison, cependant, une vague de meurtres a rompu la monotonie de la petite bourgade, il y a une trentaine d'années. Pendant qu'il racontait son histoire, je me demandais « Ils foutent quoi Jules et compagnie là ? ». J'ai envoyé un sms pour leur dire où j'étais.
Linand m'a conduit, le soir, à la tombée de la nuit, devant un garage, bien caché, en recul de Lontrade. Il a ouvert la porte et aussitôt, une odeur de putréfaction a envahi les environs. A l'intérieur, un tas immense de cadavres d'animaux et d'humains, en train de pourrir. L'image m'a horrifié. Un liquide a coulé sur nos pieds, ça venait des corps. L'odeur était extrêmement acide, j'en ai pleuré. Linand m'a expliqué qu'il a découvert cet entrepôt de cadavres pourrissants pendant une partie de chasse avec son labrador. Il est le seul, avec Edgar, à connaître l'emplacement du bâtiment.
J'ai jeté un œil dans le tas de corps. Les viandes étaient entassées là, les chairs se détachaient lentement, rongées par des rats, certains animaux morts n'étaient plus visibles sous le sang et les moustiques qui s'agglutinaient autour des organes en décomposition. On pouvait lire l'expression souffrante des morts, comme si leur visage avait été figé juste avant de sa faire assassiner. Les traces de strangulations sont encore bien visibles. Certaines devenaient violettes. Contrairement à ce qu'on voit dans Saw, les corps restent longtemps dans un état à peu près reconnaissables.
Le vieillard m'a dit de n'en parler à personne, d'être discret. J'ai acquiescé d'un geste de la tête.
Edgar était l'auteur de ces meurtres depuis des années, m’a-t-il expliqué. C'était un ancien coiffeur de Lontrade, jeune à l'époque où il a commencé les meurtres, en 1987. Edgar tue tous ceux qu'ils soupçonnent être responsables de la mort de sa femme, lors d'une bagarre entre voisins. Le décès de sa promise l'a rendu fou furieux. Il assassine également les étrangers, qui foulent le sol de son village contre son gré. Car oui, Edgar était attaché à ses racines comme personne.
J'ai compris que je pourrais être tué si je restait. Je cherche à téléphoner à mon pote et à sa sœur, mais pas de réponse.
-Ils sont partis dans les bois ? disait le vieux. Alors ils sont morts. Edgar a fui de chez lui il a bien longtemps, juste après les meurtres. Sa fuite qui nous a servi d'aveux. On pense qu'il rôde dans les bois. Il connaît les têtes des gens à tuer.
J'ai eu la trouille de ma vie à ces mots. Je suis parti dans la forêt, sur un coup de tête, la peur au ventre, mais l'adrénaline en tête. J'ai paniqué, j'ai couru, tourné la tête, crié le nom de Jules, celui de Yolande, à en faire vibrer les feuilles des arbres. J'exagère peut-être un peu, mais j'étais vraiment paniqué. J'ai percuté quelque chose de mou au sol, j'ai cru voir le cadavre de quelqu'un mais non, c'était une branche. Je devenais fou !
Puis deux voix se sont élevés au milieu de mes cris, et j'ai reconnu les voix de Yolande et de Jules. Ils allaient bien, mais avaient trouvé un truc bizarre. Linand était d'accord pour nous héberger, en attendant le lever du soleil du jour suivant.
Le lendemain, moi, Jules, Yolande et Linand arrivons à l'endroit qu'ils voulaient me montrer : un corps pendu, encore en bon état. Le vieux a tout de suite reconnu l'homme suspendu à la corde : Edgar. Le cadavre avait une lettre de suicide dans la poche droite, que j'ai prise, Linand semblait soulagé que tout ça soit fini, maintenant, il n'y aura plus de meurtres à Lontrade. Nous avons échangé des numéros de téléphones fixes pour fêter ça. Linand a dit qu'il préviendrait les flics pour évacuer les corps du garage caché.
Je suis revenu chez moi, au Havre, content d'avoir vécu cette aventure frissonnante. J'ai raconté l'aventure au pote qui m'a parlé de Lontrade la première fois, il était fier de moi. J'ai ouvert la lettre de suicide avec lui, pour la lire. Elle ne contenait que ces mots, écrit avec une encre maculée :
"Je suis mort. Mais je peux encore tuer." Mon pote sadique a tout de suite voulu en savoir plus, moi, ça m'a inquiété.
J'ai voulu appeler mon vieil ami de Lontrade, pour le prévenir du contenu de la lettre. Réponse de sa part ? Une voix qui n'était pas la sienne. Elle disait :
"Je te l'avais dit, que je peux encore tuer".
Pourquoi Lontrade précisément ? Je vais vous expliquer.
Un ami à moi, passionné comme moi d'histoires d'horreur, est allé là-bas, une fois, en se trompant de route. Il revenait de vacances à Toulouse et remontait pour le Havre. Il avait été un peu déçu des vacances en elles-mêmes, mais du détour, il n'en garde que des bons souvenirs. Bref, quand il est revenu de Toulouse, il m'a dit qu'il y avait un truc trippant à Lontrade. Il a précisé un prénom, "Edgar". J'ai demandé des infos, il m'a dit que, pour en savoir plus, je n'avais qu'à y aller moi-même. Si lui, il dit que c'est trippant, alors ça devait l'être.
Quelques semaines ont passé après le retour de mon pote, j'ai enfin trouvé un week-end libre pour aller à Lontrade. Je part donc pour le petit village limousin, accompagné d'un pote du club de football, nommé Jules, et de sa grande sœur Yolande. La route était un peu longue, et le village était vraiment dans un trou perdu. Encore aujourd'hui, je suis étonné que le GPS connaisse ce coin paumé de la France. Nous sommes tous les trois arrivés là-bas vers 17 heures.
Lontrade, ce n'est ni plus ni moins qu'une route entourée d'un forêt peu dense, avec quelques maisons et une grande ferme, sur une route perpendiculaire à l'autre. Mes deux acolytes ont décidé de faire une petite marche dans les bois environnants.
A Lontrade, rien de spécial. Juste des vieux un peu fous, un couple de jeunes attachés à leurs racines, et un petit commerçant qui vend ses produits du terroir en tout bien tout honneur. Je n'hésite pas à aborder un quidam âgé dans une rue ( il n'y a que deux rues à Lontrade, de toute façon ) :
- Bonjour monsieur, voilà, je ne suis pas du coin, j'aimerais savoir certaines choses sur Lontrade, et si éventuellement vous pourriez me guider...
L'homme m'a répondu, sur un ton chaleureux et souriant que nous sommes à Lontrade, il m'a dit 2-3 trucs sur le village, son histoire, ses habitants. Ce bonhomme avait l'air d'être quelqu'un de très sociable, il m'a aussitôt proposé un café. J'ai refusé, et j'en suis venu à la question pour laquelle je suis venu : qu'est-ce qu'il y a de trippant dans le village ? Le vieux n'avait pas l'air de comprendre ma question, il faut dire qu'un vieux qui vit dans le Creuse ne doit pas être très à la mode, je lui ai donc donné le prénom qu'on m'a refilé : Edgar. Y'en avait-il un dans le village ?
Aussitôt, le petit homme trapu devint pâle, et tremblait en s'appuyant difficilement sur sa canne. Il semblait mal à l'aise. Il m'a demandé d'où je savais ça, j'ai répondu : "D'un ami qui est déjà venu ici".
Puis plus un mot. L'homme s'éloigne. C'était louche, je l'ai suivi.
Il est entré chez lui, dans une maison adjacente à la ferme. J'en ai conclus qu'il en était probablement le propriétaire. Il s'est assis sur une chaise vraiment vieille et usée, laissant la porte ouverte. Je suis entré, j'ai continué mes petites questions. J'ai été jusqu'à le harceler pour en savoir plus sur Edgar. Ça énervait le vieux, qui pour la première fois, se leva sans sa canne, et leva énergiquement ses poings. Première fois de ma vie que je vois un senior faire ça, même sous le coup de la colère
On a failli en venir aux poings ( Ce qui est assez cocasse, quand on voit qui est mon adversaire ), alors l'homme s'est résigné à me parler du fameux "Edgar". Il a repris sa canne, m'a proposé à nouveau un café, que j'ai cette fois accepté.
On a fait connaissance, j'ai appris que le vieillard s'appelle monsieur Linand. Il vit avec sa fille, un brin de femme d'environ 35 ans, divorcée. Le père a eu la garde du gosse. La petite famille vit bien dans sa maison, cependant, une vague de meurtres a rompu la monotonie de la petite bourgade, il y a une trentaine d'années. Pendant qu'il racontait son histoire, je me demandais « Ils foutent quoi Jules et compagnie là ? ». J'ai envoyé un sms pour leur dire où j'étais.
Linand m'a conduit, le soir, à la tombée de la nuit, devant un garage, bien caché, en recul de Lontrade. Il a ouvert la porte et aussitôt, une odeur de putréfaction a envahi les environs. A l'intérieur, un tas immense de cadavres d'animaux et d'humains, en train de pourrir. L'image m'a horrifié. Un liquide a coulé sur nos pieds, ça venait des corps. L'odeur était extrêmement acide, j'en ai pleuré. Linand m'a expliqué qu'il a découvert cet entrepôt de cadavres pourrissants pendant une partie de chasse avec son labrador. Il est le seul, avec Edgar, à connaître l'emplacement du bâtiment.
J'ai jeté un œil dans le tas de corps. Les viandes étaient entassées là, les chairs se détachaient lentement, rongées par des rats, certains animaux morts n'étaient plus visibles sous le sang et les moustiques qui s'agglutinaient autour des organes en décomposition. On pouvait lire l'expression souffrante des morts, comme si leur visage avait été figé juste avant de sa faire assassiner. Les traces de strangulations sont encore bien visibles. Certaines devenaient violettes. Contrairement à ce qu'on voit dans Saw, les corps restent longtemps dans un état à peu près reconnaissables.
Le vieillard m'a dit de n'en parler à personne, d'être discret. J'ai acquiescé d'un geste de la tête.
Edgar était l'auteur de ces meurtres depuis des années, m’a-t-il expliqué. C'était un ancien coiffeur de Lontrade, jeune à l'époque où il a commencé les meurtres, en 1987. Edgar tue tous ceux qu'ils soupçonnent être responsables de la mort de sa femme, lors d'une bagarre entre voisins. Le décès de sa promise l'a rendu fou furieux. Il assassine également les étrangers, qui foulent le sol de son village contre son gré. Car oui, Edgar était attaché à ses racines comme personne.
J'ai compris que je pourrais être tué si je restait. Je cherche à téléphoner à mon pote et à sa sœur, mais pas de réponse.
-Ils sont partis dans les bois ? disait le vieux. Alors ils sont morts. Edgar a fui de chez lui il a bien longtemps, juste après les meurtres. Sa fuite qui nous a servi d'aveux. On pense qu'il rôde dans les bois. Il connaît les têtes des gens à tuer.
J'ai eu la trouille de ma vie à ces mots. Je suis parti dans la forêt, sur un coup de tête, la peur au ventre, mais l'adrénaline en tête. J'ai paniqué, j'ai couru, tourné la tête, crié le nom de Jules, celui de Yolande, à en faire vibrer les feuilles des arbres. J'exagère peut-être un peu, mais j'étais vraiment paniqué. J'ai percuté quelque chose de mou au sol, j'ai cru voir le cadavre de quelqu'un mais non, c'était une branche. Je devenais fou !
Puis deux voix se sont élevés au milieu de mes cris, et j'ai reconnu les voix de Yolande et de Jules. Ils allaient bien, mais avaient trouvé un truc bizarre. Linand était d'accord pour nous héberger, en attendant le lever du soleil du jour suivant.
Le lendemain, moi, Jules, Yolande et Linand arrivons à l'endroit qu'ils voulaient me montrer : un corps pendu, encore en bon état. Le vieux a tout de suite reconnu l'homme suspendu à la corde : Edgar. Le cadavre avait une lettre de suicide dans la poche droite, que j'ai prise, Linand semblait soulagé que tout ça soit fini, maintenant, il n'y aura plus de meurtres à Lontrade. Nous avons échangé des numéros de téléphones fixes pour fêter ça. Linand a dit qu'il préviendrait les flics pour évacuer les corps du garage caché.
Je suis revenu chez moi, au Havre, content d'avoir vécu cette aventure frissonnante. J'ai raconté l'aventure au pote qui m'a parlé de Lontrade la première fois, il était fier de moi. J'ai ouvert la lettre de suicide avec lui, pour la lire. Elle ne contenait que ces mots, écrit avec une encre maculée :
"Je suis mort. Mais je peux encore tuer." Mon pote sadique a tout de suite voulu en savoir plus, moi, ça m'a inquiété.
J'ai voulu appeler mon vieil ami de Lontrade, pour le prévenir du contenu de la lettre. Réponse de sa part ? Une voix qui n'était pas la sienne. Elle disait :
"Je te l'avais dit, que je peux encore tuer".
Auteur : Loozar
Un tueur dont l'âme est déchue à cause de ses méfaits devient redoutable lorsqu'il regagne le monde des vivants pour assouvir ses crimes...
Chaud comme ça rappelle Les Griffes de la Nuit.
RépondreSupprimerPas mal j'ai bien aimée
RépondreSupprimerMouais... je comprends pas tout :)
RépondreSupprimerFaut vraiment être bête pour pas comprendre ce genre de texte c'est du niveau primaire la --'
SupprimerPfff
Si c'est pour insulter casse ta mère gros
SupprimerJe pense qu'à la fin Edgard possède Linand
RépondreSupprimerQuand j'ai vu le titre de la pasta, dans ma tête: how it's going bros, my name is Peeeeewwwwwwdiepie!
RépondreSupprimerj'ai un pote qui s'appelle Edgar du coup pendant toute la creepy' je m'imaginais que c’était lui x)
RépondreSupprimerWow ! Edgar ! Le nom le plus flippant du monde !
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