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dimanche 9 février 2014

Ted the caver - Partie 3: On caving

Ted the caver dispute à BEN le titre de plus longue creepypasta de l'histoire, et possède comme elle son propre site internet. Magnosa et Jiszero planchent ensemble sur la traduction de cette œuvre majeure qui vous sera publiée en feuilleton au rythme où les articles originaux seront traduits. 

Partie 1
Partie 2
Partie 4 
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8 
Partie 9 

L'article ci-dessous (qui ne porte pas de date, contrairement aux précédents) a été traduit par Magnosa. Bonne lecture!


En excursion


Avant que je ne poursuive avec l’entrée suivante de mon journal, j’ai pensé que ça serait probablement utile au lecteur si j’expliquais quelques détails à propos de la spéléologie et de l’atmosphère régnant dans les cavernes. Lorsque je me suis relu et que j’ai réfléchi à mes descriptions de la grotte, je me suis aperçu qu’une bonne partie du langage que j’employais dans mon journal et que les descriptions, ou leur absence, partaient du principe que le lecteur possède des connaissances en spéléologie et sur ce à quoi ça ressemble dans une caverne. En d’autres termes, j’écris mes journaux pour MOI. Je vais donc prendre le temps de donner une description plus détaillée de la grotte. Je vais parler de ce à quoi ressemblait notre travail à l’intérieur. Et je vais résumer nos sentiments à ce propos. 

 

La grotte a été « découverte » il y a plusieurs décennies de cela, lorsque des travaux ont déterré son entrée. Depuis ce moment et jusqu’à maintenant, elle a été surtout visitée par des locaux de la zone et d’avides spéléologues de la région. On peut trouver des ours de temps à autre dans la grotte, surtout dans la partie supérieure. La première fois qu’on l’a pénétrée, elle était probablement magnifique. La poussière, les graffitis, les vandales, les pigeons et son utilisation régulière ont diminué son attrait. Il reste quelques endroits à l’intérieur où quelques formations sont toujours intactes, comme un rappel de ce qu’était la caverne au départ. 

 

Pour entrer dedans, on doit disposer d’une bonne longueur de corde pour pouvoir descendre en rappel dans la roche. Un arbre non loin sert souvent comme bon point d’ancrage. Quand la corde est nouée à l’arbre, à peu près à 20 pieds d’une petite falaise, elle peut être jetée par-dessus son bord jusqu’à un rebord environ 15 pieds plus bas. Les spéléologues peuvent ensuite descendre la petite distance qui les sépare de l’entrée. À partir du moment où on est entré, il devient nécessaire d’utiliser une source de lumière artificielle. Mon choix se porte sur une lampe à batterie montée sur un casque, que l’on appelle lumière tag. Pour faire une excursion en toute sécurité, deux sources de lumière de secours sont conseillées. Les miennes sont une lampe mini-mag fixée à mon casque ainsi qu’une autre lampe fixable dans mon sac (que je garde toujours avec moi). J’ai aussi des bâtons de lumière. Ils ne sont pas considérés comme de bonnes sources lumineuses, au moins par certaines personnes, mais ils sont très utiles pour les pauses déjeuner. Et ils POURRAIENT être utilisés pour sortir d’une caverne si le reste des sources de lumières venaient à ne plus fonctionner. 

 

Après avoir escaladé quelques gros rochers, le spéléologue arrive à une large fosse. La même corde est utilisée pour atteindre son fond. La chute fait à peine 50 pieds, mais elle ne peut être réalisée en suspension. En d’autres termes, il est impossible de descendre tout droit vers le sol, ce qui serait préférable. Il faut se faufiler à travers des roches tranchantes pendant la descente. La remontée est plus difficile pour la même raison. Le diamètre de la fosse varie de 10 pieds à 3 ou 4 à certains endroits. Les murs sont tapissés d’une roche blanche appelée « popcorn ». Enfin, blanc est un bien grand mot : de la poussière et de la saleté ont été déposées par les nombreux pieds ayant foulé les murs durant les années de spéléologie. À cause du popcorn, il est douloureux de glisser contre le mur. Mon choix de vêtements se porte sur un jean Levi’s, un t-shirt, des gants et des genouillères. Je quitte souvent la grotte avec quelques déchirures mais au moins je suis à l’aise pendant l’escalade. La température est stable pendant toute l’année. Il y fait donc relativement frais en été et chaud en hiver. Nous y sommes allés pendant des jours où il gelait, et après 10 pieds dans la grotte il faisait suffisamment chaud pour enlever les manteaux. C’est une bonne température pour travailler, comme nous l’avons appris. 

 

Pour une descente de cette taille, j’utilise un dispositif de descente en 8. Pour grimper, je m’attache à la corde en utilisant un bloqueur Petzl, mais je monte moi-même, sans l’utiliser. Il me sert plutôt d’attache de sécurité, au cas où je glisse. Les autres spéléologues ont leurs propres méthodes pour monter et descendre. Tout en bas de la fosse, le spéléologue doit ramper pendant un petit moment. Il y a une petite pièce, environ 6x6 pieds, au fond qui permet au spéléologue de laisser son harnais et son matériel d’escalade. Comme il n’y a plus d’endroit où il faut s’en servir, ça ne ferait qu’encombrer. 

 

Une fois que le spéléologue a atteint cette pièce, il peut faire une pause sous un rebord le temps que le reste de son équipe descende. Ensuite il doit mettre le genou à terre pour continuer à travers un passage d’à peine quelques pieds de haut pendant 10 pieds. C’est là où les genouillères deviennent utiles. Le sol est couvert d’une légère poussière, ainsi que de quelques morceaux de pierres cassées par endroits. Cette légère couche de saleté ne fait rien pour adoucir les coups aux mains et aux genoux que prend le spéléologue en essayant de se faufiler. Comme récompense, à la fin du passage, il y a un boyau serré dans lequel le spéléologue peut se mettre à quatre pattes. 

 

Au bout de ce boyau, le spéléologue doit encore ramper quelques pieds, et ensuite la grotte s’ouvre suffisamment pour qu'il puisse se remettre debout. Pour la plus grande partie du reste de la caverne, il peut rester levé, ou au moins voûté. La grotte se divise en plusieurs passages à cet endroit. Deux routes serpentent entres des rochers et des crevasses et mènent à des culs-de-sac. Les deux autres mènent à de petits bassins d’eau. Toutes ces routes sont amusantes à parcourir. Elles durent toutes une centaine de pieds environ en pente douce. La plupart du temps, le spéléologue peut marcher debout. Quelques fois, il devra escalader de larges blocs, ou plus rarement marcher à quatre pattes. 

 

Il y a souvent de l’eau dans les cavernes. On m’a raconté qu’un des résidents locaux a été une des premières personnes dans la grotte, et que son cousin a plongé dans les bassins en utilisant le matériel nécessaire. Il a dit que la grotte continue vers le bas pendant une centaine de pieds sous l’eau. Ce qu’ils espéraient, et qui arrive souvent, c’était que le passage permette d’émerger quelque part d’autre, avec des endroits vierges à explorer. 

 

Malheureusement, je n’ai pas la connaissance nécessaire pour donner davantage de détails à propos des types de roches présentes dans la caverne. Lorsque nous creusions, il y avait certains morceaux qui étaient plus faciles à forer que d’autres. Et il y avait différentes couleurs dans la pierre (se référer à la photo prise à l’intérieur). Mais c’est le mieux que je puisse dire pour décrire la composition de la grotte. 

 

À l’endroit où la caverne se divise en quatre routes, les deux passages menant aux culs-de-sac sont à gauche. Tout droit et à droite se trouvent les passages menant aux bassins. L’entrée de celui de droite est sans conteste le plus large. L’ouverture en forme d’arche atteint presque les 10 pieds, très près du plafond de la grotte. Lorsque l’on y pénètre, le plafond descend graduellement jusqu’à atteindre environ six pieds. Cela continue comme ça pendant les 40 pieds suivants. Cette partie ressemble à une mine de roches dures. Son arche est quasiment parfaite et le sol est bien plat, ne laissant aucune difficulté pour y marcher. Il est aisé de s’imaginer des véhicules miniers sur des rails, et des mineurs couverts de terre qui tiennent leurs pioches de leurs mains boursouflées. La pseudo-mine se termine ensuite et le spéléologue est de nouveau obligé de se laisser tomber sur les mains et les genoux et de se réhabituer au sol de la grotte. Cette fois, la section se poursuit pendant une vingtaine de pieds. Le sol descend doucement pendant la première moitié. Ensuite ça devient raide et glissant. Les spéléologues physiquement aptes peuvent continuer à descendre en restant sur leurs gardes. Quand j’y vais avec B, je porte le bout de la corde que nous utilisons pour descendre jusqu’à cet endroit. La plupart du temps, j’ai besoin d’attacher une autre longueur de corde à la première pour être sûr de pouvoir l’utiliser pour atteindre le fond. Il faut encore ramper quelques pieds au fond, et pendant les dix ou douze suivants, le spéléologue peut doucement commencer à regagner la position debout. 

 

Après avoir marché pendant quelques pieds supplémentaires et descendu une petite pente, le spéléologue arrive à une zone basse qui a un passage menant directement sur la gauche. Il se termine 75 pieds plus loin devant un des petits points d’eau. À droite se trouve un mur de pierre. Tout droit se trouve un renfoncement d’à peu près trois pieds dans le mur. À l’arrière de ce renfoncement se trouve un petit trou de la taille d’un softball. Pour s’approcher du trou, le spéléologue s’agenouille sous un surplomb en s’appuyant sur la roche qui sort du sol de quelques pouces. Au moment où le spéléologue atteint cet endroit, soit il est très chaud, soit il transpire, et la première chose qu’il remarque est la légère brise qui sort du trou. Cela a été ce qui m’a permis de considérer le trou comme un passage potentiel vers des portions inexplorées de la grotte et qui m’a finalement mené à raconter tout cela. 

 

Comme à mon habitude pendant toutes les années où j’ai fait de la spéléologie, l’équipe atteint un point dans la grotte, souvent au plus profond de celle-ci, où toutes les lumières sont éteintes. L’obscurité remplit les yeux. Pendant un moment, chaque spéléologue fatigue ses muscles oculaires en essayant de capter la plus petite lueur dans cette nuit factice. Après quelques tentatives inutiles, il tourne sa tête vers un son -peut être un autre spéléologue- uniquement pour retrouver l’usage de ses autres sens, qui augmentent ensuite. Les sons, les odeurs et les sensations qui avaient été presque oubliés tout ce temps reviennent en force et en détail. La douleur de l’arrière-train assis sur le sol dur. L’odeur de la poussière, de la transpiration, du guano. Le son du matériel moderne glissant contre de la roche hors d’âge tandis que les spéléologues essayent de trouver un minimum de confort dans cette fondation solide. Au fond de l’esprit de chacun d’eux, à ce moment, une question se pose « Et si… ? » Et si quelqu’un DEVAIT remonter la caverne sans lumière. Le ferait-il ? Est-ce qu’il retrouverait tous les virages et les coudes qui l’avaient mené jusqu’ici ? Si non, est-ce qu’une équipe de sauvetage le trouverait à temps ? 

 

La profondeur des ténèbres rencontrée à cet endroit est quelque chose qui peut rarement être expérimenté en dehors d’une grotte. Au début, beaucoup de néophytes déclarent de façon erronée qu’ils devaient approcher leurs mains à 2 ou 3 pouces pour pouvoir les voir. La vérité est que l’œil humain ne peut voir sans lumière. S’ils n’entendaient pas quelque chose venir vers eux, ils le sentiraient avant de le voir. COMPLÈTEMENT et TOTALEMENT noir! Cet exercice est un bon moyen de rappeler aux gens de prendre une lampe de secours. 

 

Tandis que nous travaillions dans la grotte, nous avons développé un système assez tôt et très peu changé pendant les excursions suivantes. La première fois où nous sommes allés dans la grotte, B a pris le premier tour de forage de l’ouverture. Après environ une demi-heure il a eu besoin d’une pause, alors j’ai pris le relais. Il m’a dit ce qui marchait le mieux et j’ai continué à faire la même chose. Nous avons essayé de nouvelles choses de temps en temps, pour utiliser de nouveaux muscles, mais nous avons souvent été réduits à l’usage d’une seule méthode. Nous avons utilisé une mèche de maçonnerie et appuyé sur la perceuse aussi fort que nous pouvions et creusé un trou dans la pierre. On portait des lunettes de sécurité et des masques pendant notre travail. Ensuite nous avons inséré le ciseau et l’avons frappé au marteau pour briser de petits morceaux de la grotte. Puis nous creusions un autre trou et nous répétions le procédé. Parfois la perceuse atteignait un endroit moins dur dans la pierre et cette étape se trouvait raccourcie. Nous travaillions jusqu’à n’en plus pouvoir, et ensuite B et moi échangions les rôles. 

 

Pendant que l’un de nous travaillait, l’autre restait dans le noir et mangeait ou buvait, ou s’allongeait simplement sur le sol de la caverne, rembourré par les sacs des cordes. Après seulement quelques rotations, nous étions suffisamment fatigués pour faire une sieste pendant nos tours de repos. La seule lumière que nous utilisions était celle du casque de celui qui travaillait. Comme elle pointait directement dans le trou, la personne qui se reposait était laissée dans l’obscurité presque totale. C’était un bénéfice bienvenu, vu que la personne se reposait, eh bien, se reposait. La pause était aussi une chance de se rafraîchir un peu, ce qui n’était pas bien long grâce à la température de la caverne. Fort heureusement, cette température nous permettait de travailler dur sans mourir de chaud. 

 

Je me rappelle que je regardais souvent le trou et pensais « Eh, ça devrait suffire, je pense que je peux me glisser dedans », pour finalement être déçu dans ma tentative. Toujours est-il que même après la première tentative et le premier échec, je savais que je continuerais à travailler sur le trou jusqu’à ce que je réussisse à passer à travers. Et ce en dépit du fait que je savais que cela prendrait de nombreuses heures de travail acharné. C’était en réalité devenu une obsession pour moi. J’essayais de venir dans la caverne et de travailler aussi souvent que je le pouvais. J’espérais que le passage menait à une autre grande grotte inexplorée que nous serions les premiers à pénétrer. Je suppose que l’explorateur en moi voulait trouver une nouvelle frontière dans la grotte. Vu que B est également un spéléologue avide de découvertes, il était motivé par le même désir de trouver une nouvelle caverne inexplorée. Ce que nous avons trouvé n’était absolument ce à quoi je m’attendais…




Partie 4 prochainement

6 commentaires:

  1. Ca donne vraiment envie de lire la suite !

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  2. Mhhh je sais pas pourquoi. Mais je sens bien le monstre ou le truc cache dans la grotte.

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  3. Ça rappelle "the descent"

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  4. Arrrgh la suite par pitié !

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  5. Anonyme du 9 février, j'ai pensé pareil (à presque 4 ans d'intervalle...)

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  6. 5 ans après et c'est toijours la creepy la mieux racontée et la plus réaliste que j'ai jamais lue :)

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