Ted the caver dispute à BEN le titre de plus longue creepypasta de l'histoire, et possède comme elle son propre site internet. Magnosa et
Jiszero planchent ensemble sur la traduction de cette œuvre majeure
qui vous sera publiée en feuilleton au rythme où les articles originaux
seront traduits.
Partie 1
Partie 2
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
L'article ci-dessous (qui ne porte pas de date, contrairement aux précédents) a été traduit par Magnosa. Bonne lecture!
Partie 1
Partie 2
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
L'article ci-dessous (qui ne porte pas de date, contrairement aux précédents) a été traduit par Magnosa. Bonne lecture!
En excursion
Avant
que je ne poursuive avec l’entrée suivante de mon journal, j’ai pensé
que ça serait probablement utile au lecteur si j’expliquais quelques
détails à propos de la spéléologie et de l’atmosphère régnant dans les
cavernes. Lorsque je me suis relu et que j’ai réfléchi à mes
descriptions de la grotte, je me suis aperçu qu’une bonne partie du
langage que j’employais dans mon journal et que les descriptions, ou
leur absence, partaient du principe que le lecteur possède des
connaissances en spéléologie et sur ce à quoi ça ressemble dans une
caverne. En d’autres termes, j’écris mes journaux pour MOI. Je vais donc
prendre le temps de donner une description plus détaillée de la grotte.
Je vais parler de ce à quoi ressemblait notre travail à l’intérieur. Et
je vais résumer nos sentiments à ce propos.
La
grotte a été « découverte » il y a plusieurs décennies de cela, lorsque
des travaux ont déterré son entrée. Depuis ce moment et jusqu’à
maintenant, elle a été surtout visitée par des locaux de la zone et
d’avides spéléologues de la région. On peut trouver des ours de temps à
autre dans la grotte, surtout dans la partie supérieure. La première
fois qu’on l’a pénétrée, elle était probablement magnifique. La
poussière, les graffitis, les vandales, les pigeons et son utilisation
régulière ont diminué son attrait. Il reste quelques endroits à
l’intérieur où quelques formations sont toujours intactes, comme un
rappel de ce qu’était la caverne au départ.
Pour
entrer dedans, on doit disposer d’une bonne longueur de corde pour
pouvoir descendre en rappel dans la roche. Un arbre non loin sert
souvent comme bon point d’ancrage. Quand la corde est nouée à l’arbre, à
peu près à 20 pieds d’une petite falaise, elle peut être jetée
par-dessus son bord jusqu’à un rebord environ 15 pieds plus bas. Les
spéléologues peuvent ensuite descendre la petite distance qui les sépare
de l’entrée. À partir du moment où on est entré, il devient nécessaire
d’utiliser une source de lumière artificielle. Mon choix se porte sur
une lampe à batterie montée sur un casque, que l’on appelle lumière tag.
Pour faire une excursion en toute sécurité, deux sources de lumière de
secours sont conseillées. Les miennes sont une lampe mini-mag fixée à
mon casque ainsi qu’une autre lampe fixable dans mon sac (que je garde
toujours avec moi). J’ai aussi des bâtons de lumière. Ils ne sont pas
considérés comme de bonnes sources lumineuses, au moins par certaines
personnes, mais ils sont très utiles pour les pauses déjeuner. Et ils
POURRAIENT être utilisés pour sortir d’une caverne si le reste des
sources de lumières venaient à ne plus fonctionner.
Après
avoir escaladé quelques gros rochers, le spéléologue arrive à une large
fosse. La même corde est utilisée pour atteindre son fond. La chute
fait à peine 50 pieds, mais elle ne peut être réalisée en suspension. En
d’autres termes, il est impossible de descendre tout droit vers le sol,
ce qui serait préférable. Il faut se faufiler à travers des roches
tranchantes pendant la descente. La remontée est plus difficile pour la
même raison. Le diamètre de la fosse varie de 10 pieds à 3 ou 4 à
certains endroits. Les murs sont tapissés d’une roche blanche appelée
« popcorn ». Enfin, blanc est un bien grand mot : de la poussière et de
la saleté ont été déposées par les nombreux pieds ayant foulé les murs
durant les années de spéléologie. À cause du popcorn, il est douloureux
de glisser contre le mur. Mon choix de vêtements se porte sur un jean
Levi’s, un t-shirt, des gants et des genouillères. Je quitte souvent la grotte avec quelques déchirures mais au moins je suis à l’aise pendant
l’escalade. La température est stable pendant toute l’année. Il y fait
donc relativement frais en été et chaud en hiver. Nous y sommes allés pendant des
jours où il gelait, et après 10 pieds dans la grotte il faisait
suffisamment chaud pour enlever les manteaux. C’est une bonne
température pour travailler, comme nous l’avons appris.
Pour
une descente de cette taille, j’utilise un dispositif de descente en 8.
Pour grimper, je m’attache à la corde en utilisant un bloqueur Petzl,
mais je monte moi-même, sans l’utiliser. Il me sert plutôt d’attache de
sécurité, au cas où je glisse. Les autres spéléologues ont leurs propres
méthodes pour monter et descendre. Tout en bas de la fosse, le
spéléologue doit ramper pendant un petit moment. Il y a une petite
pièce, environ 6x6 pieds, au fond qui permet au spéléologue de laisser
son harnais et son matériel d’escalade. Comme il n’y a plus d’endroit où
il faut s’en servir, ça ne ferait qu’encombrer.
Une
fois que le spéléologue a atteint cette pièce, il peut faire une pause
sous un rebord le temps que le reste de son équipe descende. Ensuite il
doit mettre le genou à terre pour continuer à travers un passage d’à
peine quelques pieds de haut pendant 10 pieds. C’est là où les
genouillères deviennent utiles. Le sol est couvert d’une légère
poussière, ainsi que de quelques morceaux de pierres cassées par
endroits. Cette légère couche de saleté ne fait rien pour adoucir les
coups aux mains et aux genoux que prend le spéléologue en essayant de se
faufiler. Comme récompense, à la fin du passage, il y a un boyau serré
dans lequel le spéléologue peut se mettre à quatre pattes.
Au
bout de ce boyau, le spéléologue doit encore ramper quelques pieds, et
ensuite la grotte s’ouvre suffisamment pour qu'il puisse se remettre debout. Pour la
plus grande partie du reste de la caverne, il peut rester levé, ou au
moins voûté. La grotte se divise en plusieurs passages à cet endroit.
Deux routes serpentent entres des rochers et des crevasses et mènent à
des culs-de-sac. Les deux autres mènent à de petits bassins d’eau.
Toutes ces routes sont amusantes à parcourir. Elles durent toutes une
centaine de pieds environ en pente douce. La plupart du temps, le
spéléologue peut marcher debout. Quelques fois, il devra escalader de
larges blocs, ou plus rarement marcher à quatre pattes.
Il
y a souvent de l’eau dans les cavernes. On m’a raconté qu’un des
résidents locaux a été une des premières personnes dans la grotte, et
que son cousin a plongé dans les bassins en utilisant le matériel
nécessaire. Il a dit que la grotte continue vers le bas pendant une
centaine de pieds sous l’eau. Ce qu’ils espéraient, et qui arrive
souvent, c’était que le passage permette d’émerger quelque part d’autre,
avec des endroits vierges à explorer.
Malheureusement,
je n’ai pas la connaissance nécessaire pour donner davantage de détails
à propos des types de roches présentes dans la caverne. Lorsque nous
creusions, il y avait certains morceaux qui étaient plus faciles à forer
que d’autres. Et il y avait différentes couleurs dans la pierre (se
référer à la photo prise à l’intérieur). Mais c’est le mieux que je
puisse dire pour décrire la composition de la grotte.
À
l’endroit où la caverne se divise en quatre routes, les deux passages
menant aux culs-de-sac sont à gauche. Tout droit et à droite se trouvent
les passages menant aux bassins. L’entrée de celui de droite est sans
conteste le plus large. L’ouverture en forme d’arche atteint presque les
10 pieds, très près du plafond de la grotte. Lorsque l’on y pénètre, le
plafond descend graduellement jusqu’à atteindre environ six pieds. Cela
continue comme ça pendant les 40 pieds suivants. Cette partie ressemble
à une mine de roches dures. Son arche est quasiment parfaite et le sol
est bien plat, ne laissant aucune difficulté pour y marcher. Il est aisé
de s’imaginer des véhicules miniers sur des rails, et des mineurs
couverts de terre qui tiennent leurs pioches de leurs mains
boursouflées. La pseudo-mine se termine ensuite et le spéléologue est de
nouveau obligé de se laisser tomber sur les mains et les genoux et de
se réhabituer au sol de la grotte. Cette fois, la section se poursuit
pendant une vingtaine de pieds. Le sol descend doucement pendant la
première moitié. Ensuite ça devient raide et glissant. Les spéléologues
physiquement aptes peuvent continuer à descendre en restant sur leurs
gardes. Quand j’y vais avec B, je porte le bout de la corde que nous
utilisons pour descendre jusqu’à cet endroit. La plupart du temps, j’ai
besoin d’attacher une autre longueur de corde à la première pour être
sûr de pouvoir l’utiliser pour atteindre le fond. Il faut encore ramper
quelques pieds au fond, et pendant les dix ou douze suivants, le
spéléologue peut doucement commencer à regagner la position debout.
Après
avoir marché pendant quelques pieds supplémentaires et descendu une
petite pente, le spéléologue arrive à une zone basse qui a un passage
menant directement sur la gauche. Il se termine 75 pieds plus loin
devant un des petits points d’eau. À droite se trouve un mur de pierre.
Tout droit se trouve un renfoncement d’à peu près trois pieds dans le
mur. À l’arrière de ce renfoncement se trouve un petit trou de la taille
d’un softball. Pour s’approcher du trou, le spéléologue s’agenouille
sous un surplomb en s’appuyant sur la roche qui sort du sol de quelques
pouces. Au moment où le spéléologue atteint cet endroit, soit il est
très chaud, soit il transpire, et la première chose qu’il remarque est
la légère brise qui sort du trou. Cela a été ce qui m’a permis de
considérer le trou comme un passage potentiel vers des portions
inexplorées de la grotte et qui m’a finalement mené à raconter tout
cela.
Comme
à mon habitude pendant toutes les années où j’ai fait de la
spéléologie, l’équipe atteint un point dans la grotte, souvent au plus
profond de celle-ci, où toutes les lumières sont éteintes. L’obscurité
remplit les yeux. Pendant un moment, chaque spéléologue fatigue ses
muscles oculaires en essayant de capter la plus petite lueur dans cette
nuit factice. Après quelques tentatives inutiles, il tourne sa tête vers
un son -peut être un autre spéléologue- uniquement pour retrouver
l’usage de ses autres sens, qui augmentent ensuite. Les sons, les odeurs
et les sensations qui avaient été presque oubliés tout ce temps
reviennent en force et en détail. La douleur de l’arrière-train assis
sur le sol dur. L’odeur de la poussière, de la transpiration, du guano.
Le son du matériel moderne glissant contre de la roche hors d’âge tandis
que les spéléologues essayent de trouver un minimum de confort dans
cette fondation solide. Au fond de l’esprit de chacun d’eux, à ce
moment, une question se pose « Et si… ? » Et si quelqu’un DEVAIT
remonter la caverne sans lumière. Le ferait-il ? Est-ce qu’il
retrouverait tous les virages et les coudes qui l’avaient mené
jusqu’ici ? Si non, est-ce qu’une équipe de sauvetage le trouverait à
temps ?
La
profondeur des ténèbres rencontrée à cet endroit est quelque chose qui
peut rarement être expérimenté en dehors d’une grotte. Au début,
beaucoup de néophytes déclarent de façon erronée qu’ils devaient
approcher leurs mains à 2 ou 3 pouces pour pouvoir les voir. La vérité
est que l’œil humain ne peut voir sans lumière. S’ils n’entendaient pas
quelque chose venir vers eux, ils le sentiraient avant de le voir.
COMPLÈTEMENT et TOTALEMENT noir! Cet exercice est un bon moyen de
rappeler aux gens de prendre une lampe de secours.
Tandis
que nous travaillions dans la grotte, nous avons développé un système
assez tôt et très peu changé pendant les excursions suivantes. La
première fois où nous sommes allés dans la grotte, B a pris le premier
tour de forage de l’ouverture. Après environ une demi-heure il a eu
besoin d’une pause, alors j’ai pris le relais. Il m’a dit ce qui marchait
le mieux et j’ai continué à faire la même chose. Nous avons essayé de
nouvelles choses de temps en temps, pour utiliser de nouveaux muscles,
mais nous avons souvent été réduits à l’usage d’une seule méthode. Nous
avons utilisé une mèche de maçonnerie et appuyé sur la perceuse aussi
fort que nous pouvions et creusé un trou dans la pierre. On portait des
lunettes de sécurité et des masques pendant notre travail. Ensuite nous
avons inséré le ciseau et l’avons frappé au marteau pour briser de
petits morceaux de la grotte. Puis nous creusions un autre trou et
nous répétions le procédé. Parfois la perceuse atteignait un endroit
moins dur dans la pierre et cette étape se trouvait raccourcie. Nous
travaillions jusqu’à n’en plus pouvoir, et ensuite B et moi échangions
les rôles.
Pendant
que l’un de nous travaillait, l’autre restait dans le noir et mangeait
ou buvait, ou s’allongeait simplement sur le sol de la caverne,
rembourré par les sacs des cordes. Après seulement quelques rotations,
nous étions suffisamment fatigués pour faire une sieste pendant nos
tours de repos. La seule lumière que nous utilisions était celle du
casque de celui qui travaillait. Comme elle pointait directement dans le
trou, la personne qui se reposait était laissée dans l’obscurité
presque totale. C’était un bénéfice bienvenu, vu que la personne se
reposait, eh bien, se reposait. La pause était aussi une chance de se
rafraîchir un peu, ce qui n’était pas bien long grâce à la température
de la caverne. Fort heureusement, cette température nous permettait de
travailler dur sans mourir de chaud.
Je
me rappelle que je regardais souvent le trou et pensais « Eh, ça
devrait suffire, je pense que je peux me glisser dedans », pour
finalement être déçu dans ma tentative. Toujours est-il que même après
la première tentative et le premier échec, je savais que je continuerais
à travailler sur le trou jusqu’à ce que je réussisse à passer à
travers. Et ce en dépit du fait que je savais que cela prendrait de
nombreuses heures de travail acharné. C’était en réalité devenu une
obsession pour moi. J’essayais de venir dans la caverne et de travailler
aussi souvent que je le pouvais. J’espérais que le passage menait à une
autre grande grotte inexplorée que nous serions les premiers à
pénétrer. Je suppose que l’explorateur en moi voulait trouver une
nouvelle frontière dans la grotte. Vu que B est également un spéléologue
avide de découvertes, il était motivé par le même désir de trouver une
nouvelle caverne inexplorée. Ce que nous avons trouvé n’était
absolument ce à quoi je m’attendais…
Partie 4 prochainement
Ca donne vraiment envie de lire la suite !
RépondreSupprimerMhhh je sais pas pourquoi. Mais je sens bien le monstre ou le truc cache dans la grotte.
RépondreSupprimerÇa rappelle "the descent"
RépondreSupprimerArrrgh la suite par pitié !
RépondreSupprimerAnonyme du 9 février, j'ai pensé pareil (à presque 4 ans d'intervalle...)
RépondreSupprimer5 ans après et c'est toijours la creepy la mieux racontée et la plus réaliste que j'ai jamais lue :)
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