Je suis du genre solitaire, sans attache. Je voyage beaucoup, je suis pas stable pour un sou, j'dors chez l'habitant. J'ai rencontré des gens vachement sympas, entendu des histoires atroces, ai échappé à des chiens errants, dormi à même le sol ou dans un parking, bref j'ai roulé ma bosse en quelque sorte.
Mais y a une famille que j'oublierai jamais. Ah ça non.
Je marchais depuis 1 ou 2 semaines, me nourrissant en faisant des tours de magie dans les p'tits villages, mais pas de quoi dormir dans un hôtel et personne ne voulait d'un pauv' clochard avec des loques comme vêtements, ça non...
Et pis je suis tombé sur une ferme un peu cachée au fin fond d'une forêt, avec un grand champ vide autour de la baraque. M’avançant vers la porte dans l'intention de demander l'hospitalité ou au moins la charité catholique (les fermiers sont souvent catho) j'ai entendu un bruit de marteau, sans doute le vieux réparait une porte ou d'autres trucs dans le genre.
Après avoir toqué à la grange sans réponse, je m’suis arrêté devant la porte, le poing levé. Un cri. Long. Animal. Horrible.
Une odeur de sang m'a attaqué les narines. Une vieille femme a ouvert la porte et a planté durement ses yeux dans les miens :
- Oui ?
- Excusez moi, j'me demandais si ...
- Non.
Et elle a fermé la porte aussitôt. Sonné par la rencontre assez impromptue, j'ai fait demi-tour en direction des bois : la nuit était tombée et mon ventre réclamait sa pitance quotidienne. J'ai préparé un feu à une bonne distance de la ferme; de là où j'étais je voyais l'avant et l'arrière mais la grange m'était cachée. J'ai sorti un lapin donné par un fermier plus tôt dans la journée et j'ai reniflé la bonne odeur de viande grillée, mais l'odeur de sang était encore au fond de ma gorge.
Après avoir "dîné", j'ai posé ma tête sur mon sac et j'ai contemplé les étoiles. L'air de la nuit était chaud, poisseux, humide, un vrai temps de merde, un temps où un bain glacé ne serait pas de refus...
J'm'étais assoupi quand un bruit de fusil m'a réveillé en sursaut. Étant en campagne ce genre de bruit ne m’étonnait pas tant que ça, mais il devait être 3 heures du matin. Bien trop tôt pour la chasse, c'est certain.
Mon regard s'est porté vers la ferme et j'ai senti directement le goût de la bile dans ma bouche. Une forme humaine se traînait par terre, les bras à moitié arrachés, un liquide noir sortant du bas, où il n'y avait... rien. Un homme, le fermier sans doute, courait dans sa direction avec une autre forme à ses côtes, une chose presque humanoïde, mais dont la "tête" était trop grosse, et qui boitait, comme si elle avait un pied bot :
- Chope c'te salope henry, t'auras droit à un gros morceau !
L'homme avait un accent bien du sud profond et la créature a couru encore plus vite vers la forme agonisante qui se déplaçait d'une lenteur morbide. Mes yeux ont flanché et je m'suis retrouvé à vomir sur mes bottes un lapin rongé par mes sucs gastriques. J'ai pris les deux ou trois bricoles que j'avais et j'ai couru en direction du village le plus proche, pour prévenir la police.
Le lendemain la police a trouvé dans la grange le cadavre d'une femme (du moins, on pense que c'est une femme). Dans la maison il y avait la femme et son mari, mais aussi une créature nommée Henry et qui semblait être leur fils, le pauvre avait des difformités atroces .
Dans le champ d'à côté, on a découvert des dizaines de cadavres d'auto-stoppeurs ou de gens ayant fui leur maison, et qui avaient fini dévorés par cette famille de cannibales.
Encore aujourd'hui je ne fais pas confiance aux fermes perdues au fin fond d'une forêt et je reste toujours le plus proche possible d'autres habitations.
Mais y a une famille que j'oublierai jamais. Ah ça non.
Je marchais depuis 1 ou 2 semaines, me nourrissant en faisant des tours de magie dans les p'tits villages, mais pas de quoi dormir dans un hôtel et personne ne voulait d'un pauv' clochard avec des loques comme vêtements, ça non...
Et pis je suis tombé sur une ferme un peu cachée au fin fond d'une forêt, avec un grand champ vide autour de la baraque. M’avançant vers la porte dans l'intention de demander l'hospitalité ou au moins la charité catholique (les fermiers sont souvent catho) j'ai entendu un bruit de marteau, sans doute le vieux réparait une porte ou d'autres trucs dans le genre.
Après avoir toqué à la grange sans réponse, je m’suis arrêté devant la porte, le poing levé. Un cri. Long. Animal. Horrible.
Une odeur de sang m'a attaqué les narines. Une vieille femme a ouvert la porte et a planté durement ses yeux dans les miens :
- Oui ?
- Excusez moi, j'me demandais si ...
- Non.
Et elle a fermé la porte aussitôt. Sonné par la rencontre assez impromptue, j'ai fait demi-tour en direction des bois : la nuit était tombée et mon ventre réclamait sa pitance quotidienne. J'ai préparé un feu à une bonne distance de la ferme; de là où j'étais je voyais l'avant et l'arrière mais la grange m'était cachée. J'ai sorti un lapin donné par un fermier plus tôt dans la journée et j'ai reniflé la bonne odeur de viande grillée, mais l'odeur de sang était encore au fond de ma gorge.
Après avoir "dîné", j'ai posé ma tête sur mon sac et j'ai contemplé les étoiles. L'air de la nuit était chaud, poisseux, humide, un vrai temps de merde, un temps où un bain glacé ne serait pas de refus...
J'm'étais assoupi quand un bruit de fusil m'a réveillé en sursaut. Étant en campagne ce genre de bruit ne m’étonnait pas tant que ça, mais il devait être 3 heures du matin. Bien trop tôt pour la chasse, c'est certain.
Mon regard s'est porté vers la ferme et j'ai senti directement le goût de la bile dans ma bouche. Une forme humaine se traînait par terre, les bras à moitié arrachés, un liquide noir sortant du bas, où il n'y avait... rien. Un homme, le fermier sans doute, courait dans sa direction avec une autre forme à ses côtes, une chose presque humanoïde, mais dont la "tête" était trop grosse, et qui boitait, comme si elle avait un pied bot :
- Chope c'te salope henry, t'auras droit à un gros morceau !
L'homme avait un accent bien du sud profond et la créature a couru encore plus vite vers la forme agonisante qui se déplaçait d'une lenteur morbide. Mes yeux ont flanché et je m'suis retrouvé à vomir sur mes bottes un lapin rongé par mes sucs gastriques. J'ai pris les deux ou trois bricoles que j'avais et j'ai couru en direction du village le plus proche, pour prévenir la police.
Le lendemain la police a trouvé dans la grange le cadavre d'une femme (du moins, on pense que c'est une femme). Dans la maison il y avait la femme et son mari, mais aussi une créature nommée Henry et qui semblait être leur fils, le pauvre avait des difformités atroces .
Dans le champ d'à côté, on a découvert des dizaines de cadavres d'auto-stoppeurs ou de gens ayant fui leur maison, et qui avaient fini dévorés par cette famille de cannibales.
Encore aujourd'hui je ne fais pas confiance aux fermes perdues au fin fond d'une forêt et je reste toujours le plus proche possible d'autres habitations.
Témoignage recueilli?
magnifique recit comme d habitude tripoda "-"
RépondreSupprimerPitié, n'oubliez pas de tenir compte du fait que l'immense majorité du contenu de ce site n'est pas de moi! Et en plus, je suis même pas le seul à choisir ce qui arrive ici.
SupprimerJoli témoignage
RépondreSupprimerJe suis la seule a avoir pensé a la famille de leatherface au debut quand il "rencontre" les deux? (Bon après j'ai bien compris que c'etait pas eux mais au debut je sais pas je pouvais pas m'empêcher de les imaginer, peut-etre une trop grande imagination X) )
RépondreSupprimerBonne pasta en tout cas :)
bonne écriture, style rodé, on accroche facilement mais je reste déçue de la rapidité avec laquelle ça se termine!
RépondreSupprimerquelques descriptions supplémentaires auraient été les bienvenues :)
bonne pasta quand même ! :)
un peu comme le film frontieres ou detour mortel
RépondreSupprimerBienvenue dans le nord pas de calais
RépondreSupprimerça c'est méchant.
Supprimer"L'homme avait un accent bien du sud profond"
RépondreSupprimerJe me demande si la famille Baker de Resident Evil 7, n'est pas inspirée de cette histoire-là
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