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vendredi 5 juin 2020

Yakoutie #9 et #10 : Kèritii et Deretnik

Aujourd’hui, je vais vous parler un peu du phénomène connu sous le nom de "kèritii" (pouvant se traduire par "le tour" en langue yakoute), c’est un analogue des tourments aériens dans le christianisme (NdT : Dans la tradition orthodoxe des pays de l'Est, après la mort, l'âme quitte le corps et, afin de se rendre au Paradis, passe par une dimension aérienne avec plusieurs points de passages où des démons tentent de les faire succomber à différents péchés pour l'entraîner en Enfer). On croit qu'après la mort, pendant quelques temps, l'esprit du défunt ne quitte pas la terre, mais visite une dernière fois tous les lieux  dans lesquels il a été de son vivant (pour 90% des habitants de la  campagne, ces endroits se résument en principe au village natal et à ses environs). La différence entre le tour et les tourments est que les âmes qui le passent ne sont pas totalement invisibles ni silencieuses : quand l’esprit fait ce "tour",  quelques personnes peuvent entendre des bruits bizarres et des voix  comme si elles étaient portées par le vent, et les plus  sensibles peuvent voir le processus. Par ailleurs, le mot "kèritii" en lui-même, dans la  langue yakoute, comprend une idée de contrainte dans sa définition : l’esprit n'effectue pas ce tour de plein gré mais y est forcé.

Donc, la sœur de ma grand-mère aussi a vu pas mal de choses bizarres dans sa jeunesse. A l’âge de 40 ans, sa vision s'est dégradée, elle a eu quelques opérations et a fini par voir très mal à cause de ça.  Elle-même l'expliquait par le fait qu'elle était  trop clairvoyante et que les "autres" ne voulaient pas qu'elle se mêle  trop de leurs affaires. Elle m'a raconté des histoires assez flippantes  dans mon enfance. En voilà une qui concerne ce tour.

Donc, dans notre village, un vieux centenaire est décédé, il a été  enterré et quelques jours se sont écoulés. La sœur de ma grand-mère et les autres habitants sont partis faire la fenaison (bien évidemment,  le défunt, au cours de sa vie, avait également  passé beaucoup de temps à la fenaison, donc y passer lors du "tour" était tout à fait logique). Et durant l'après-midi,  au milieu du travail, elle a soudainement entendu des bruits étranges, comme la plainte d'un chien mêlée à des pleurs. Elle s'est arrêtée, a regardé autour d'elle et a vu qu'au loin,  le long de la route, il y avait un objet qui flottait dans l'air, semblable à un cheval d'arçons. Quelqu'un était assis dessus et, de chaque côté, il y avait deux silhouettes humaines sombres flottant dans l'air et qui avaient l'air de le frapper, ou plus précisément de le battre avec des bâtons. La victime, de nouveau, se mettait à émettre le même hurlement plaintif inhumain. La sœur de  grand-mère a déposé les briques qu'elle avait dans les mains et regardé les  autres, mais personne à part elle ne semblait l'avoir remarqué. À cette époque, elle était déjà habituée au fait qu'elle voyait parfois des choses invisibles pour les autres, alors elle a regardé  en silence. Toute cette étrange procession a flotté le long de la route  (comme la sœur de ma grand-mère était  dans le champ loin de la celle-ci, elle n'a pas pu voir ces créatures de près, et elle n'en avait de toute manière pas spécialement envie). C'est juste qu'à un moment donné, elle a compris, d'une manière ou d'une autre (soit grâce à sa voix, soit grâce à son apparence) que la personne au centre était le "bouc émissaire", celui que l'on bat, et qu'il y avait cet homme qui était décédé et avait été récemment enterré. Cela l'a très fortement marquée : dans la  tradition yakoute, le "tour" n'est pas associé à une telle violence, et le défunt avait été une bonne personne au cours de sa vie, ce qui rendait choquant un tel traitement après sa mort. En général, en me racontant cela, elle était sûre d'avoir été  témoin du déroulement de ce "tourment". Avant et après cela, après un enterrement dans le village, elle entendait parfois, le soir, des voix et des sons très flous, comme s'ils provenaient du ciel, mais ne voyait rien. Voilà l'histoire.



Fans de paranormal, aujourd’hui nous allons parler des zombies yakoutes. Oui oui, même dans les croyances yakoutes, ils se sont trouvés une petite place, d’autant qu’il y a même deux types de zombies en Yakoutie : les deretniks et les youyors. De temps en temps (surtout vers les fêtes de fin d’année), dans les journaux locaux aux pages jaunies, il y a des articles du style « Le youyor, le zombie yakoute !!! ». Pour cette raison, ce type-là est plus connu, bien que ce soit le deretnik qui correspond le mieux à la description classique du zombie américain.

Le youyor n’est pas un mort-vivant à proprement parler, mais l’esprit d’un défunt qui n’a pas trouvé la paix. Selon la croyance locale, à un certain moment après la mort, on lui demande « bon, tu fais quoi, tu continues ou tu veux encore t’amuser un peu dans le monde du milieu ? » 99% acceptent de continuer, mais certains, qui ont un désir très fort de ne pas quitter notre monde, répondent négativement. Alors, la peau de leur visage se déchire (ne me demandez pas comment un esprit peut avoir la peau du visage qui se déchire, je n’en sais rien), leur tête se retourne à 180 degrés et ils sont renvoyés sur Terre. D’ailleurs, si la personne s’est suicidée, tout ça peut arriver sans que la question soit posée, parce qu’il n’y a pas de raison qu’on lui donne le choix (la religion yakoute voit d’un très mauvais œil le suicide). Cet esprit défiguré ira ensuite se tapir dans un endroit abandonné quelconque non loin du lieu de sa mort. Il craint la lumière, il a froid en permanence et, d’une manière générale, il se sent très mal. Très rapidement, il commence à regretter son choix et à se remplir de haine. Lorsque celle-ci atteint un point où il devient capable de se jeter sur le premier malheureux s’aventurant près de sa tanière, le youyor est complet. Mais il ne ressemble malgré tout pas tellement aux zombies des films, c’est plutôt un abassy tout à fait standard. Quoique, il est vrai, on prête aux youyors la capacité de blesser physiquement sa victime, ce qui est relativement rare parmi toute la flopée d’esprits maléfiques existants. Vous vous rappelez l’histoire qui s'est déroulée en fin d’année dans la vieille bicoque ? Il est tout à fait possible que le frère aîné se soit fait étriper par un youyor, justement. En tout cas, les circonstances correspondent.

Le youyor n’est pas éternel. Après un certain temps (au moins quelques décennies, voire quelques siècles), il finit par « s’évaporer », il s’affaiblit et quitte la Terre. Ce qui arrive ensuite à ces âmes égarées est difficile à dire, la mythologie ne donne que des réponses peu claires.

Le deretnik est quelque chose de complètement différent. C’est un véritable cadavre réanimé, possédé par un esprit maléfique. Il peut s'agir d'un chaman maléfique ayant laissé son corps à disposition des démons, certains suicidés, ou de gens normaux dévorés par des abassys particulièrement puissants. Les deretniks ressemblent beaucoup aux zombies américains : ils n’ont rien en commun avec la personnalité qu’ils avaient lorsqu’ils étaient en vie, se décomposent au fur et à mesure et ne peuvent en général pas parler distinctement. Ils se déplacent d’une démarche convulsive et tremblante, sont inhumainement forts et rapides, ne ressentent quasiment pas la douleur et brûlent d’un désir de tuer et de manger. Si quelqu’un se change en deretnik, cela se produit en général un jour après sa mort, si on n’a pas réussi à l’enterrer correctement. Si c’est le cas, comme on dit, bonne chance. Maintenant, je vais vous raconter une histoire assez connue par là-bas à propos d’un deretnik.

Donc, deux amis chasseurs se trouvaient au fond de la taïga, à un endroit assez peu connu et s’étaient égarés. Le soir avait fini par tomber. C’était en été, donc il ne faisait pas si sombre la nuit. Ils avaient décidé de ne pas aller dormir et d’essayer de retrouver leur chemin. Vers minuit, ils se sont engagés dans un fourré assez silencieux. L’un des deux chasseurs était de ceux qui étaient « particulièrement sensibles » à toutes sortes de choses. Il a alors dit qu’il fallait partir le plus vite possible de cet endroit et qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Mais à peine commençaient-ils à rebrousser chemin qu’une bestiole velue, de forme humaine, a surgi de derrière un arbre pour se jeter sur eux. Avant qu’ils n'aient pu réagir, elle a projeté l’un des chasseurs (celui avec son sixième sens) au sol et l’a violemment mordu à l’épaule. Pendant ce temps, l’autre chasseur est revenu à lui et a frappé de toutes ses forces la chose avec un bâton puis, quand elle a reculé, lui a tiré un coup de fusil presque à bout portant. La chose a poussé un cri perçant et s’est comme évanouie dans les airs.

Le chasseur a ensuite voulu se précipiter vers son ami blessé, mais celui-ci lui a crié de ne pas s’approcher. Il lui a expliqué qu’il sentait qu’il allait de toute façon mourir, et qu’il allait probablement se changer en deretnik ensuite, soi-disant qu’ils s’étaient fourrés dans le nid d’une telle horreur et qu’il serait impossible de lui échapper. Le chasseur a voulu protester en lui disant qu’il arriverait bien à le tirer jusqu’à la route, qu’ils attraperaient une voiture et iraient à l’hôpital, mais le blessé lui a répondu qu’il était déjà foutu, et que la seule chose qui importait était qu’il ne lui arrive rien qui n’était pas souhaitable après sa mort. Il pâlissait en parlant, ses yeux se retournaient dans ses orbites et ses veines apparaissaient sur son front, il était dans un état pitoyable. Il a dit à son ami de lui trancher la tête après sa mort et d’enterrer son corps sur place à une profondeur suffisante, sans cercueil ni croix, en le mettant à plat ventre, de lui écarter les jambes et d’y placer sa tête face contre le sol, de remplir sa bouche de terre, puis de déguerpir aussi rapidement et loin que possible. Le chasseur n’en revenait pas et a cru que son ami devenait fou, mais celui-ci lui a expliqué que c’était autrefois la manière dont les gens qui devaient se changer en deretnik étaient enterrés. Tandis qu’ils parlaient, son état s’est aggravé, une écume sanglante a fini par lui sortir de la bouche, et il a trépassé.

Le deuxième chasseur restait là à côté du cadavre de son ami, au milieu de la forêt et dans une semi-obscurité, se demandant quoi faire. Finalement, il n’a pas réussi à se résoudre à faire ce qui lui avait été demandé. Il a simplement creusé une tombe, y a placé le corps face contre terre, l’a recouvert, a accroché du tissu à un arbre pour pouvoir le retrouver plus tard, et est parti chercher la route en craignant que la même bestiole surgisse des fourrés. Une heure est passée, puis deux, puis trois. L’aurore approchait. Il a soudainement entendu que, derrière lui, les branches craquaient sous les pas de quelque chose. Il s’est tout de suite mis sur ses gardes, a attrapé son fusil et accéléré le pas. Mais le son s’approchait rapidement de lui, comme s’il savait exactement où il se trouvait. Le chasseur, terrorisé, s’est retourné et s’est préparé à accueillir ce qui le suivait comme il se devait, quoi que ça puisse être. Les bruits se sont rapprochés, et des buissons a surgi son défunt ami, couvert de terre, les cheveux en bataille et déjà couvert de taches de décomposition, les yeux fixes, les vêtements en lambeaux, et avec des saloperies lui sortant des oreilles et de la bouche, des veines, de la bave et d’autres choses. Dès que le deretnik l’a vu, il s’est précipité sur lui comme un loup, grondant, convulsant et faisant claquer ses mâchoires. Le chasseur lui a tiré dessus mais l’a manqué, et pendant ce temps, l’autre l’avait déjà quasiment atteint et a fait un bond de bien 5 mètres. Heureusement, le chasseur n’a pas laissé tomber son fusil, a tiré de nouveau et, cette fois, a réussi à emporter toute la tête du cadavre. Mais même ça n’a pas stoppé le deretnik, le corps quasiment sans tête a continué à fondre sur lui en levant les mains, parvenant Dieu sait comment à les diriger précisément dans la bonne direction. Il n’a fini par se « calmer » qu’après quelques cartouches dans le corps et les membres. Lorsque le deretnik est tombé, le chasseur a rapidement creusé une nouvelle tombe, a tranché ce qui restait de la tête et, cette fois, l’a enterré comme son ami lui avait demandé. Il s’est ensuite enfui. Cette fois, rien ne l’a suivi. Il a fini par trouver la route. 

D’ailleurs, à cette histoire, on ajoute souvent que l’ami lui est apparu en rêve pour, d’un côté, le remercier d’avoir fini par l’enterrer de la bonne manière, mais de l’autre lui reprocher de ne pas l’avoir fait dès le début car, à cause de cet incident, il allait avoir de sérieux problèmes « là-bas ».

Traduction de Magnosa



Source

Les pastas yakoutes reprennent ! On vous en a donc mis deux pour le prix d'une (aussi car la première paraissait un peu maigre seule et qu'on ne peut pas faire de trous dans la traduction de la série), d'autres viendront très prochainement !

3 commentaires:

  1. Ah, le retour des creepy Yakoutes, bonne nouvelle !

    La 1ère, Kèritii, m'a fait plus flipper étrangement, à cause du texte qui m'a permis de me mettre à la place du témoin de la scène, mais aussi à cause de l'étrangeté de la scène soulignée, en décalage avec ce qu'on attend dans les contes et légendes...

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  2. Génial cette pasta, j'ai adoré, merci pour la publication

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