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lundi 17 janvier 2022

Légendes et mythes d'Afrique - Là où les dieux ne viennent pas


Temps de lecture : 7 minutes

La Réserve du Dja, au Cameroun, comporte l'une des forêts vierges les plus vastes d'Afrique, au cœur de laquelle des siècles d'Histoire sont amassés. Encore aujourd'hui, plusieurs ethnies cohabitent dans la zone, mais une seule tribu, séculaire, vit véritablement au cœur de la forêt, et a été autorisée à conserver son mode de vie basé sur la chasse traditionnelle. Il s'agit de la tribu Baka, que l'on assimile aux Pygmées. Initialement nomades, la colonisation du continent les a forcés à abandonner leur fonctionnement basé sur le campement forestier pour se sédentariser, et fonder divers villages au cœur de la réserve, n'ayant malgré tout perdu qu'une partie de leur aura mystique et traditionnelle. C'est au cœur de ces villages qu'une légende revient régulièrement dans la bouche des plus anciens, une légende si archaïque qu'eux-mêmes la tiennent d'aïeux, qui eux aussi la tiennent d'aïeux. Dans la Réserve du Dja, il existerait un endroit maudit par les ancêtres des Baka pour y sceller une entité malfaisante bien avant que la réserve n'en devienne une, un lieu qui respirerait la mort et « l'attirerait à lui » depuis plus de cinq cents ans.

Selon la légende en question, à l'époque où les tribus pygmées Aka et Baka n'en formaient qu'une seule et même, une entité malveillante sortit de terre pour détruire les récoltes et anéantir les campements en invoquant des tornades et des vents d'une puissance incroyable. La tribu d'origine, alors appelée Bakaa, réussit à repousser l'esprit jusqu'au fond de la caverne dont il était sorti et à l'y sceller dans un tombeau de pierre, en sacrifiant quinze sorciers dont les corps contiendraient le pouvoir de la terrible déité. L'entrée de la cavité fut laissée ouverte au grand jour, afin que les hommes et animaux sur le point de mourir pussent venir y rendre leur dernier souffle et permettre à l'entité de calmer sa soif de destruction en lui offrant une vie, retardant ainsi la rupture du sceau. Mais très vite, autour de la grande arche qui marquait l'entrée de la caverne, les fleurs pourrirent. Les animaux moururent, et la terre se dessécha. De toute évidence, les dieux avaient abandonné ce lieu, préférant détourner le regard de la puissance malfaisante qui y était contenue. Furent alors gravés sur l'arche de pierre les mots « Val kabik yaou na », ce qui signifie « Où les dieux ne viennent pas ». Peu après, la légende raconte que la tribu originale se sépara en deux, donnant les Baka et les Aka, ces derniers refusant de rester dans la région du fait du pouvoir maléfique de l'entité, et préférant partir en direction de l'Afrique centrale.

Au fil des siècles, l'endroit serait devenu un gigantesque ossuaire qui attirerait naturellement les mourants en son sein, humains comme animaux. Toujours selon les dires des anciens Baka, la venue de l'homme blanc aurait bouleversé ce processus en s'évertuant à changer leurs croyances, et l'accès au lieu « Où les dieux ne viennent pas » aurait été à jamais perdu, l'entité ne voyant plus aucune valeur mystique en eux, plus aucun intérêt à se repaître de leur vie.

Néanmoins, alors que depuis le début des années 50, la tribu est en pleine aliénation culturelle, l'une des bonnes sœurs mandatées par le Père Ignace Delhemmes pour fonder le village de Moangue-le-Bosquet, destiné à éveiller les Baka à « l'éducation » et la « religion », lui envoie un étrange courrier au matin du 10 juillet 1957.

« Tard dans la nuit de dimanche, nos trois hommes malades de la fièvre jaune ont disparu. Soeur Louise et moi avons lancé des villageois à leur recherche dès le lendemain. Certains parlaient d'un lieu profane où l'on irait pour mourir, situé en plein cœur de la forêt du Dja, dans lequel ils pourraient s'être rendus. J'ai pris un cheval, et en suivant la route menant à la forêt, j'ai fini par les trouver, en train d'errer, le regard vide. Ils semblaient choqués, et n'ont répondu à aucune de mes questions. Le soir-même, alors que je les soignais, l'un d'entre eux est mort des suites d'une époustouflante montée de fièvre. Les deux autres s'en sont sortis, mais ont eu des crises d'hystérie durant au moins trois nuits après leur fugue, et n'ont pas su me dire ce qu'ils faisaient sur cette route, ni où ils allaient. Pis, l'un d'entre eux était pris de violentes crises de larmes lorsque j'évoquais le sujet. Mon Père, je vous demande de faire venir un exorciste dans les deux jours à venir. Leur état s'est stabilisé, mais Satan nous adoucit toujours pour mieux frapper ensuite. L'influence du Malin se ressent partout sur ces terres impies. »

Le lendemain, la religieuse envoie une nouvelle lettre à son supérieur, dans laquelle elle lui rapporte la mort des deux hommes, survenue au cours de la nuit. Selon elle, les malades auraient été emportés par une violente crise de fièvre, comme leur camarade avant eux.

Cependant, c'est en 1963 qu'un troublant témoignage vient corréler l'existence de cette légende, et lui apporter plus de crédit que jamais. Ce passage de journal, récupéré dans les affaires d'un missionnaire envoyé au Cameroun dix ans plus tôt avec le même objectif que le Père Delhemmes, fait suite à un repérage dans le sud-est de la Réserve du Dja par l'homme en question, à la recherche d'autres tribus qui se seraient illégalement installées dans cette zone.

« Une grande arche de pierre de dix ou douze mètres de hauteur dominait l'immense entrée d'une grotte aux parois très espacées, et dont l'obscurité m'empêchait de distinguer l'intérieur. En passant l'arche et en pénétrant dans l'antre, je fus saisi d'un sentiment de malaise. Le silence qui régnait en ces lieux était tel qu'il ne semblait exister que pour apporter aux morts le repos qu'ils méritaient. Pas un bruit de vent sifflant entre les pierres, pas un écho lointain, ne me parvenaient du fond de la large cavité dans laquelle je m'avançais. Aucune tribu ne voudrait s'installer dans pareil endroit, c'était une certitude. Je m'avançai néanmoins, curieux d'un tel chef-d'œuvre d'architecture naturelle. Taillé naturellement dans la pierre brute, le chemin que je pratiquais, descendant sous terre, ne résonnait qu'au bruit de mes pas, et à mesure que ceux-ci me guidaient, le très haut plafond de la grotte devenait de plus en plus visible, à sept ou huit mètres au-dessus de moi. Bientôt, j'arrivai dans une vaste salle dont le plafond était garni de stalactites qui, à la lumière de ma lanterne, pointaient vers le sol d'un air menaçant. En balayant l'endroit de mon faisceau, j'eus un sursaut. D'immenses carcasses jonchaient le sol à moins de deux mètres devant moi, et s'empilaient dans certains coins en de titanesques amas d'os usés par le temps. Je réalisai bien vite qu'il s'agissait là des squelettes disproportionnés de pachydermes, d'éléphants des forêts qui avaient ici établi leur cimetière. Leur imposante taille n'avait pas dû être un frein pour franchir l'arche, tant le boyau qu'elle ouvrait était large et haut. Malgré le sinistre de l'endroit, c'était là une fabuleuse découverte : ce cimetière d'éléphants situé au cœur d'une grotte allait certainement secouer le monde de la zoologie.

Néanmoins, je n'étais pas au bout de mes surprises. En avançant au milieu des squelettes colossaux, j'arrivai finalement au bout de cette vaste et sombre pièce, et réalisai qu'un tunnel à peine plus haut qu'un adulte perçait le mur en cet endroit. Galvanisé par ma découverte, je me baissai et m'y engageai, la largeur du boyau étant assez conséquente pour me permettre de me mouvoir convenablement. L'avancée fut quelque peu laborieuse, et je manquai de me cogner plus d'une fois contre de petites stalactites, mais après ce que j'estimai être une dizaine de minutes, je parvins à une lucarne vaguement ovale taillée dans la roche, et marquant la fin de l'étroit chemin. Une faible lumière semblait filtrer depuis l'autre côté, ce qui renforça ma curiosité. Lentement, je passai la tête à travers le trou, et scrutai le nouvel environnement qui s'offrait à mes yeux. Bien que la lumière qui a priori filtrait depuis le plafond éclairât l'endroit de façon à me montrer qu'il s'agissait d'une nouvelle salle, elle était insuffisante pour m'en révéler la forme et le contenu, et d'ici, la portée de ma lanterne n'en illuminait qu'un pan de sol calcaire et humide. A grand-peine, je me hissai donc hors de l'étroite cavité, et lorsque mes jambes se posèrent sur le sol rocheux, je rattrapai ma source lumineuse préalablement posée au sol avant d'avancer de quelques pas. Ce n'est qu'après une dizaine de mètres que j'aperçus un premier ossement. Long et laiteux, même à la lumière jaunâtre qu'émettait ma lanterne. Alors que je me questionnais sur l'espèce animale à laquelle il pouvait bien appartenir, un profond sentiment de malaise s'empara de moi. Poussé par une curiosité presque maladive, j'inspectai alors les environs de mon faisceau, et fut pris d'un frisson lorsqu'il me révéla ce qui m'attendait quelques mètres plus loin.

Là, dans les derniers décimètres de lumière offert par le champ de la lanterne, commençait un gigantesque monceau d'ossements humains. Tandis que je m'approchai, le malaise laissa place à l'excitation. Il s'agissait probablement là d'une découverte majeure dans les rites et coutumes des tribus païennes de la réserve, et cela ne manquerait pas d'intéresser la communauté scientifique et religieuse de l'Occident. A mesure que je m'approchais du tas, je me rendis compte qu'il ne s'agissait pas d'un simple amoncellement d'os, mais d'un gigantesque ossuaire qui s'étendait bien au-delà du champ d'action de ma lanterne, s'enfonçant toujours davantage dans les ténèbres de la pièce calcaire. Bientôt, j'atteignis l'orée du marécage osseux, et, levant les yeux, me rendis compte que la source lumineuse filtrant depuis le plafond n'était autre qu'une mince cavité laissant filtrer quelques rayons de soleil couchant, lesquels venaient lécher l'épicentre de l'ossuaire et en éclairer la sinistre armée d'une manière qui, à cette distance, permettait à peine de distinguer les blancs soldats dont elle baignait la surface.

En observant de plus près cet amoncellement, je remarquai rapidement une chose fascinante. Si les ossements situés dans les couches inférieures semblaient de toute évidence relativement mélangés entre eux et polis par l'action du temps, ce n'était pas le cas de ceux qui, vraisemblablement, avaient trouvé leur place en ces lieux plus récemment. En promenant mon faisceau devant moi, je distinguai, dans les couches supérieures, tantôt un cubitus et un radius parfaitement rattachés, tantôt une colonne vertébrale complète, et parfois même, des squelettes presque entiers. Ces derniers attirèrent par ailleurs mon attention, de par les informations qu'ils me donnaient. De toute évidence, au vu de leur taille et de la forme du crâne qu'ils arboraient, ces restes humains appartenaient à une tribu pygmée vivant ou ayant vécu dans la région. Cet endroit avait-il constitué le cimetière de tribus païennes ? Dans ce cas, avaient-il délibérément choisi un cimetière d'éléphants si particulier pour venir rendre leur dernier souffle ? Ces questions devraient attendre, car la nuit commencerait bientôt à tomber au-dehors, et je me devais de rentrer au campement pour informer le Père Léon de mes découvertes, et lui confirmer n'avoir rencontré aucune tribu dans cette région de la forêt. »

Cette entrée est en date du 18 mai 1953. La suivante, beaucoup plus courte, a été écrite trois jours plus tard, le 21 mai.

« Impossible de retrouver la caverne, malgré des recherches groupées et un quadrillage du périmètre. Le Père Léon souhaite abandonner la grotte afin de se concentrer sur notre mission principale, d'autant plus qu'un vent de révolte gronde parmi les petits nègres depuis quelques jours. »

Cette entrée est la dernière du journal du missionnaire, objet qui sera retrouvé des années plus tard à la suite du rapatriement vers l'Europe de la toute dernière mission évangélique effectuée par l'Eglise dans la Réserve du Dja. On ignore à ce jour l'identité de ce missionnaire, et ce qu'il est devenu à la suite de cette dernière entrée.

Dans tous les cas, il s'agit là du dernier témoignage attestant hypothétiquement de l'existence de l'ossuaire, et aucune autre mention n'en sera jamais faite nulle part dans les années à venir, exception faite des villages Baka, dans lesquels la légende ressurgit de temps à autre. Ceux-ci, attachés à un mode de vie ancestral mais contaminés par le passage de l'homme blanc, vivent toujours à la frontière entre deux âges, à cheval entre leur côté traditionnel persistant et l'évolution du monde qui les entoure. Quoi qu'il en soit, si tant est que l'endroit « où les dieux ne viennent pas » ait un jour existé, la venue des Occidentaux et de leurs missionnaires a certainement achevé d'en condamner l'accès, et d'à jamais en sceller les secrets.

Cette creepypasta vous est offerte grâce au travail de Gordjack, qui a assuré la compilation des éléments nécessaires à sa rédaction, de Écho et AngeNoire qui ont participé au processus d'analyse et de sélection conformément à la ligne éditoriale, et de Magnosa et Litanie qui se sont chargés de la correction et la mise en forme. L'équipe de Creepypasta from the Crypt n'affirme ni ne dément la véracité du présent article et invite les lecteurs à se faire leur propre avis sur la question. L'équipe décline également toute responsabilité en cas de disparition ou de mort, douloureuse ou non, s'ensuivant des éventuelles recherches menées à cet effet.

3 commentaires:

  1. C'est assez chouette

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  2. "Furent alors gravés sur l'arche de pierre les mots" Je me demande quel alphabet utilisaient les pygmées avant l'arrivée de l'homme blanc...

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    Réponses
    1. Des symboles comme les égyptiens je suppose
      -Annibal lecteur

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