Dans le paysage des creepypastas russes, la Yakoutie constitue tout simplement une sorte d'El Dorado. La quasi-totalité de la république est recouverte d'épais massifs forestiers dont 99% n'ont jamais été foulés par le pied de l'Homme. La Yakoutie est aussi grande que l'Inde, ou que six fois la France. Quand on doit voyager pendant pas moins de six jours en traversant d'interminables forêts pour se rendre d'une zone habitée à une autre, il y a forcément de quoi alimenter les légendes. De manière générale, les histoires de cette région valent le détour, et les creepypastas occupent une place de choix dans le folklore local.
NdT : Certains passages traduits ou rajoutés contiennent quelques explications nécessaires pour des lecteurs européens à la compréhension complète de l'histoire, la culture russe étant en grande partie méconnue. Ne vous étonnez donc pas de détails historiques ou culturels : ils seront utiles au moins pour l'histoire dans laquelle ils figurent, voire même pour d'autres histoires à venir.
NdT : Certains passages traduits ou rajoutés contiennent quelques explications nécessaires pour des lecteurs européens à la compréhension complète de l'histoire, la culture russe étant en grande partie méconnue. Ne vous étonnez donc pas de détails historiques ou culturels : ils seront utiles au moins pour l'histoire dans laquelle ils figurent, voire même pour d'autres histoires à venir.
Cette première histoire est liée à des esprits aquatiques du folklore local : les syoulyoukyounes.
La religion traditionnelle en Yakoutie était le paganisme classique : tous les lieux et les domaines d'activité importants étaient reliés à des esprits qui en étaient responsables. Par ailleurs, après l'intégration de la Yakoutie à la Russie au 17e siècle, la croyance locale s'est en quelque sorte assimilée au christianisme orthodoxe et a subi des changements importants, notamment l'introduction d'éléments de théisme. Néanmoins, les esprits de la nature n'ont pas subi cette assimilation. Certains d'entre eux correspondent aux fameux syoulyoukyounes. On raconte qu'ils demeurent presque tout le temps sous la surface dans différents points d'eaux et n'interagissent absolument pas avec les humains. La croyance traditionnelle yakoute ne les dépeint pas comme des esprits maléfiques. Toutefois, dire que ce sont des esprits bienfaisants serait une erreur. Leur apparence n'est pas mentionnée, mais ils étaient probablement imaginés comme des démons aquatiques : anthropomorphes, mais affublés de traits propres aux poissons. Dites bonjour aux créatures lovecraftiennes de Cauchemar sur Innsmouth.
Venons-en maintenant à la rencontre avec un de ces syoulyoukyounes. Ils ne remontent à la surface qu'une seule fois par an : pendant la période dite des douze jours de Noël, soit du 25 décembre au 5 janvier. Bien évidemment, ils ne sortent que la nuit, et se réunissent dans toutes les maisons et bâtisses abandonnées à distance des villages habités pour jouer aux cartes. Ils parient de l'argent "aquatique" qui ressemble à des pièces d'or. On disait aux personnes particulièrement téméraires de se rendre dans une maison vide durant ces nuits et de se dissimuler sous une table ou autre chose en se recouvrant d'un tissu. Il fallait simplement penser à s'habiller chaudement, car les maisons vides n'étaient bien évidemment pas chauffées, et le froid de janvier en Yakoutie peut parfois atteindre -50°C. Si l'on avait de la chance, la fête des syoulyoukyounes du coin se déroulait bien dans la maison choisie. Lorsque la mise avait bien augmenté, il suffisait de renverser la table en hurlant de toutes ses forces, et les syoulyoukyounes, effrayés, s'enfuyaient. On pouvait ensuite ramasser l'argent qu'ils avaient abandonné. Il fallait toutefois tout dépenser dans les trois jours suivant, car l'or des syoulyoukyounes se changeait ensuite en algues, ce dont il était constitué initialement.
Mais assister au rassemblement de ces créatures ne servait pas uniquement à l'enrichissement matériel. Pendant leurs parties de cartes, les syoulyoukyounes, bien loin de se taire, discutaient avec véhémence de l'avenir et du destin de la nature environnante, de sorte que si l'on ne dérangeait pas leur fête, il était possible, en écoutant bien, de découvrir de précieuses informations sur son futur et celui de ses proches. D'une certaine manière, ils étaient des sortes de voyants locaux, mais il faut bien s'imaginer à quel point il fallait être courageux pour aller se glisser seul dans une maison abandonnée la nuit par -50 pour attendre sans bouger un attroupement de créatures surnaturelles.
Maintenant, venons-en à l'histoire à proprement parler. Elle ne fait, paradoxalement, intervenir aucun syoulyoukyoune, mais il fallait tout de même expliquer ce qu'ils étaient en premier lieu pour que l'histoire ait du sens pour tout le monde.
Donc, c'était en Yakoutie Centrale, au mois de janvier, pendant les douze jours, et un froid implacable régnait. Deux jeunes frères bien robustes avaient décidé d'aller écouter les syoulyoukyounes, et si leur entreprise était couronnée de succès, de leur dérober quelques pièces. Comme les gens étaient méfiants vis-à-vis de l'engouement pour les pratiques divinatoires de Noël "sérieuses" (sauf, bien sûr, les pratiques de jeunes filles comme la lecture de figures dans la cire ou la divination dans les miroirs et les aiguilles [NdT : méthodes divinatoires connues en Russie]), ils n'avaient parlé à personne de leur projet, pas même à leurs parents. Ils avaient choisi pour leur sortie une vieille bicoque abandonnée située dans une clairière, pas très loin de leur village (ce genre de construction est courant en Yakoutie, car les gens vivaient en famille il y a longtemps, chaque famille possédant son habitation dans une clairière à l'écart des autres). Après s'être emmitouflés dans leurs plus chauds vêtements et avoir embarqué deux bouteilles de vodka, les deux frères étaient sortis de leur maison et s'étaient mis en route pour le lieu qu'ils avaient choisi. L'humeur était bonne, rien ne leur faisait peur à deux, ils avaient l'habitude du froid – en somme, tout allait comme sur des roulettes.
Arrivés sur place, ils s'étaient fourrés sous une vieille table branlante, dissimulés, comme il convenait, sous un couvre-lit. Ils étaient restés là pendant un moment à discuter à voix basse de choses et d'autres, en prenant de temps à autre une gorgée de leurs bouteilles. Ils ne pouvaient pas allumer de feu – les syoulyoukyounes auraient pris peur et ne seraient pas venus, il n'y avait donc que la lumière de la lune qui passait à travers la fenêtre. Un petit détail : aux vieilles maisons yakoutes était toujours accolée une étable, séparée uniquement par une porte pour ne pas devoir courir dans le froid et finir congelé. Donc, les deux frères étaient là depuis quelques heures déjà, il était plus de minuit, ni l'un ni l'autre n'avait plus grand-chose à dire et ils commençaient à piquer du nez. Et alors, la porte de l'étable s'est mise à grincer. Les deux frères ont repris de l'ardeur, tous deux ne pensaient qu'à une chose : ça y est, ça commence, les syoulyoukyounes se rassemblent. Mais tout est redevenu silencieux pendant un moment, puis la porte s'est remise à grincer, plus fort cette fois.
D'après le son, elle était en train de s'ouvrir lentement. Et de l'étable est monté un son étouffé, semblable au gloussement d'une poule. Le plus jeune frère s'est relevé en hurlant, balançant le couvre-lit, surgissant de sous la table et se ruant vers la sortie. Le plus vieux, évidemment, sur ses talons. Mais, manque de chance, celui-ci a trébuché sur le seuil et s'est étalé de tout son long à côté de l'entrée. Il a commencé à appeler à l'aide, et on aurait dit qu'il s'étouffait. Puis il s'est mis à hurler comme si on le brûlait vivant. Entendant cela, le cadet s'est mis à courir de plus belle, complètement terrorisé. Son frère hurlait toujours alors qu'il atteignait l'extrémité de la clairière, mais il s'est soudain tu. Le plus jeune s'est retourné seulement à l'orée de la forêt, mais la visibilité était déjà devenue mauvaise – seule la vieille bicoque était là, pas le moindre mouvement, pas le moindre bruit autour, et la lumière de la lune ne permettait de distinguer rien d'autre.
Il s'est alors enfuit à toutes jambes et est arrivé environ une heure plus tard à son village, les yeux exorbités, complètement fébrile. Il a immédiatement tout raconté à son père, qui a manqué de se jeter sur lui pour lui flanquer une bonne correction : bon sang, mais comment de pareils crétins peuvent exister, à ne même pas dire où vous allez avant d'y aller ! Il s'avérait qu'il y a fort longtemps, bien avant la Révolution d'Octobre, une famille habitait cette même vieille bicoque, et ses membres s'étaient mis à mourir les uns après les autres sans raison apparente. La raison officielle qui avait été donnée à l'époque était qu'un « esprit maléfique les avait dévoré. » Depuis lors, la clairière était abandonnée, on ne venait même pas y faucher du foin, même si le terrain était très fertile. Bien évidemment, les syoulyoukyounes n'auraient jamais choisi un tel endroit pour leur petite fête, n'étant pas vraiment des démons ; en revanche, un « autre » pouvait totalement s'intéresser aux deux idiots qui s'étaient eux-mêmes invités à l'heure la plus sombre dans cet endroit oublié.
Le père et le jeune frère se sont donc rapidement préparés et installés dans leur UAZ [NdT : marque connue de SUVs et autres véhicules tout terrain], avant de retourner à pleins gaz vers la vieille bâtisse. Ils sont arrivés bien vite, sur le chemin le père a longuement sermonné son fils à propos du fait qu'il avait abandonné son frère dans cet endroit. Lorsqu'ils sont arrivés, tout était à peu près silencieux. La voiture s'est arrêtée, et le jeune frère s'est mis à claquer des dents. Il a catégoriquement refusé de descendre du véhicule, ce qui a forcé le père à se rendre seul dans le lieu maudit. Le frère aîné était étendu dans la neige, à l'endroit exact où il était tombé, le visage vers le bas. Les traces montraient qu'il n'avait pas fait le moindre mouvement après sa chute, il était mort instantanément. Le corps était déjà rigide à cause du froid. Le père a éclaté en sanglot en voyant cela. Il n'y avait plus rien à faire, il ne restait plus qu'à charger le cadavre dans la voiture et à rentrer à la maison. Lorsqu'on lui a retiré ses nombreuses couches de vêtement, on s'est aperçu qu'il avait au dos, sous l'omoplate droite, une ecchymose bien marquée, comme si on l'avait frappé avec une force extraordinaire à travers toutes les couches de vêtements.
Plus tard, le cadet a fini par raconter ce qu'il avait vu avant de détaler. Lorsque la porte de l'étable s'était mise à grincer pour la seconde fois, il avait discrètement soulevé le couvre-lit et, à la lumière de la lune, avait aperçu une immense silhouette humaine, de près de trois mètres, totalement noire. Il n'avait pas pu se contenir et s'était enfui en hurlant...
La religion traditionnelle en Yakoutie était le paganisme classique : tous les lieux et les domaines d'activité importants étaient reliés à des esprits qui en étaient responsables. Par ailleurs, après l'intégration de la Yakoutie à la Russie au 17e siècle, la croyance locale s'est en quelque sorte assimilée au christianisme orthodoxe et a subi des changements importants, notamment l'introduction d'éléments de théisme. Néanmoins, les esprits de la nature n'ont pas subi cette assimilation. Certains d'entre eux correspondent aux fameux syoulyoukyounes. On raconte qu'ils demeurent presque tout le temps sous la surface dans différents points d'eaux et n'interagissent absolument pas avec les humains. La croyance traditionnelle yakoute ne les dépeint pas comme des esprits maléfiques. Toutefois, dire que ce sont des esprits bienfaisants serait une erreur. Leur apparence n'est pas mentionnée, mais ils étaient probablement imaginés comme des démons aquatiques : anthropomorphes, mais affublés de traits propres aux poissons. Dites bonjour aux créatures lovecraftiennes de Cauchemar sur Innsmouth.
Venons-en maintenant à la rencontre avec un de ces syoulyoukyounes. Ils ne remontent à la surface qu'une seule fois par an : pendant la période dite des douze jours de Noël, soit du 25 décembre au 5 janvier. Bien évidemment, ils ne sortent que la nuit, et se réunissent dans toutes les maisons et bâtisses abandonnées à distance des villages habités pour jouer aux cartes. Ils parient de l'argent "aquatique" qui ressemble à des pièces d'or. On disait aux personnes particulièrement téméraires de se rendre dans une maison vide durant ces nuits et de se dissimuler sous une table ou autre chose en se recouvrant d'un tissu. Il fallait simplement penser à s'habiller chaudement, car les maisons vides n'étaient bien évidemment pas chauffées, et le froid de janvier en Yakoutie peut parfois atteindre -50°C. Si l'on avait de la chance, la fête des syoulyoukyounes du coin se déroulait bien dans la maison choisie. Lorsque la mise avait bien augmenté, il suffisait de renverser la table en hurlant de toutes ses forces, et les syoulyoukyounes, effrayés, s'enfuyaient. On pouvait ensuite ramasser l'argent qu'ils avaient abandonné. Il fallait toutefois tout dépenser dans les trois jours suivant, car l'or des syoulyoukyounes se changeait ensuite en algues, ce dont il était constitué initialement.
Mais assister au rassemblement de ces créatures ne servait pas uniquement à l'enrichissement matériel. Pendant leurs parties de cartes, les syoulyoukyounes, bien loin de se taire, discutaient avec véhémence de l'avenir et du destin de la nature environnante, de sorte que si l'on ne dérangeait pas leur fête, il était possible, en écoutant bien, de découvrir de précieuses informations sur son futur et celui de ses proches. D'une certaine manière, ils étaient des sortes de voyants locaux, mais il faut bien s'imaginer à quel point il fallait être courageux pour aller se glisser seul dans une maison abandonnée la nuit par -50 pour attendre sans bouger un attroupement de créatures surnaturelles.
Maintenant, venons-en à l'histoire à proprement parler. Elle ne fait, paradoxalement, intervenir aucun syoulyoukyoune, mais il fallait tout de même expliquer ce qu'ils étaient en premier lieu pour que l'histoire ait du sens pour tout le monde.
Donc, c'était en Yakoutie Centrale, au mois de janvier, pendant les douze jours, et un froid implacable régnait. Deux jeunes frères bien robustes avaient décidé d'aller écouter les syoulyoukyounes, et si leur entreprise était couronnée de succès, de leur dérober quelques pièces. Comme les gens étaient méfiants vis-à-vis de l'engouement pour les pratiques divinatoires de Noël "sérieuses" (sauf, bien sûr, les pratiques de jeunes filles comme la lecture de figures dans la cire ou la divination dans les miroirs et les aiguilles [NdT : méthodes divinatoires connues en Russie]), ils n'avaient parlé à personne de leur projet, pas même à leurs parents. Ils avaient choisi pour leur sortie une vieille bicoque abandonnée située dans une clairière, pas très loin de leur village (ce genre de construction est courant en Yakoutie, car les gens vivaient en famille il y a longtemps, chaque famille possédant son habitation dans une clairière à l'écart des autres). Après s'être emmitouflés dans leurs plus chauds vêtements et avoir embarqué deux bouteilles de vodka, les deux frères étaient sortis de leur maison et s'étaient mis en route pour le lieu qu'ils avaient choisi. L'humeur était bonne, rien ne leur faisait peur à deux, ils avaient l'habitude du froid – en somme, tout allait comme sur des roulettes.
Arrivés sur place, ils s'étaient fourrés sous une vieille table branlante, dissimulés, comme il convenait, sous un couvre-lit. Ils étaient restés là pendant un moment à discuter à voix basse de choses et d'autres, en prenant de temps à autre une gorgée de leurs bouteilles. Ils ne pouvaient pas allumer de feu – les syoulyoukyounes auraient pris peur et ne seraient pas venus, il n'y avait donc que la lumière de la lune qui passait à travers la fenêtre. Un petit détail : aux vieilles maisons yakoutes était toujours accolée une étable, séparée uniquement par une porte pour ne pas devoir courir dans le froid et finir congelé. Donc, les deux frères étaient là depuis quelques heures déjà, il était plus de minuit, ni l'un ni l'autre n'avait plus grand-chose à dire et ils commençaient à piquer du nez. Et alors, la porte de l'étable s'est mise à grincer. Les deux frères ont repris de l'ardeur, tous deux ne pensaient qu'à une chose : ça y est, ça commence, les syoulyoukyounes se rassemblent. Mais tout est redevenu silencieux pendant un moment, puis la porte s'est remise à grincer, plus fort cette fois.
D'après le son, elle était en train de s'ouvrir lentement. Et de l'étable est monté un son étouffé, semblable au gloussement d'une poule. Le plus jeune frère s'est relevé en hurlant, balançant le couvre-lit, surgissant de sous la table et se ruant vers la sortie. Le plus vieux, évidemment, sur ses talons. Mais, manque de chance, celui-ci a trébuché sur le seuil et s'est étalé de tout son long à côté de l'entrée. Il a commencé à appeler à l'aide, et on aurait dit qu'il s'étouffait. Puis il s'est mis à hurler comme si on le brûlait vivant. Entendant cela, le cadet s'est mis à courir de plus belle, complètement terrorisé. Son frère hurlait toujours alors qu'il atteignait l'extrémité de la clairière, mais il s'est soudain tu. Le plus jeune s'est retourné seulement à l'orée de la forêt, mais la visibilité était déjà devenue mauvaise – seule la vieille bicoque était là, pas le moindre mouvement, pas le moindre bruit autour, et la lumière de la lune ne permettait de distinguer rien d'autre.
Il s'est alors enfuit à toutes jambes et est arrivé environ une heure plus tard à son village, les yeux exorbités, complètement fébrile. Il a immédiatement tout raconté à son père, qui a manqué de se jeter sur lui pour lui flanquer une bonne correction : bon sang, mais comment de pareils crétins peuvent exister, à ne même pas dire où vous allez avant d'y aller ! Il s'avérait qu'il y a fort longtemps, bien avant la Révolution d'Octobre, une famille habitait cette même vieille bicoque, et ses membres s'étaient mis à mourir les uns après les autres sans raison apparente. La raison officielle qui avait été donnée à l'époque était qu'un « esprit maléfique les avait dévoré. » Depuis lors, la clairière était abandonnée, on ne venait même pas y faucher du foin, même si le terrain était très fertile. Bien évidemment, les syoulyoukyounes n'auraient jamais choisi un tel endroit pour leur petite fête, n'étant pas vraiment des démons ; en revanche, un « autre » pouvait totalement s'intéresser aux deux idiots qui s'étaient eux-mêmes invités à l'heure la plus sombre dans cet endroit oublié.
Le père et le jeune frère se sont donc rapidement préparés et installés dans leur UAZ [NdT : marque connue de SUVs et autres véhicules tout terrain], avant de retourner à pleins gaz vers la vieille bâtisse. Ils sont arrivés bien vite, sur le chemin le père a longuement sermonné son fils à propos du fait qu'il avait abandonné son frère dans cet endroit. Lorsqu'ils sont arrivés, tout était à peu près silencieux. La voiture s'est arrêtée, et le jeune frère s'est mis à claquer des dents. Il a catégoriquement refusé de descendre du véhicule, ce qui a forcé le père à se rendre seul dans le lieu maudit. Le frère aîné était étendu dans la neige, à l'endroit exact où il était tombé, le visage vers le bas. Les traces montraient qu'il n'avait pas fait le moindre mouvement après sa chute, il était mort instantanément. Le corps était déjà rigide à cause du froid. Le père a éclaté en sanglot en voyant cela. Il n'y avait plus rien à faire, il ne restait plus qu'à charger le cadavre dans la voiture et à rentrer à la maison. Lorsqu'on lui a retiré ses nombreuses couches de vêtement, on s'est aperçu qu'il avait au dos, sous l'omoplate droite, une ecchymose bien marquée, comme si on l'avait frappé avec une force extraordinaire à travers toutes les couches de vêtements.
Plus tard, le cadet a fini par raconter ce qu'il avait vu avant de détaler. Lorsque la porte de l'étable s'était mise à grincer pour la seconde fois, il avait discrètement soulevé le couvre-lit et, à la lumière de la lune, avait aperçu une immense silhouette humaine, de près de trois mètres, totalement noire. Il n'avait pas pu se contenir et s'était enfui en hurlant...
Traduction : Magnosa
Source : http://mrakopedia.org/wiki/Якутия
Cette histoire marque le lancement d'un nouveau projet sur CFTC afin de vous offrir de la nouveauté. Les cultures orientales étant très méconnues dans les régions francophone et l'année 2018 étant marquée par le sceau de la Russie (élections, événements divers, etc), nous nous alignons là-dessus et vous proposerons des traductions venues de l'Est, avec tout un folklore qui reste à découvrir. Pour cette raison, certaines histoires vous paraîtront parfois pas aussi angoissantes que ce à quoi vous pouvez être habitués. Elles sont néanmoins nécessaires pour vous faire découvrir cet univers et, à terme, comprendre les vraies perles qu'on peut trouver chez eux. Nous espérons que cela vous plaira !
Якутия #2 : Les hommes-bouteilles
Якутия #3 : L'homme sans tête
Якутия #4 : Le visage derrière l'arbre
Якутия #5 : Keryakh
Якутия #6 : De l'argent facile
Якутия #7 : Près de la rivière sans nom
Якутия #8 : Le colocataire invisible
Якутия #9 и #10 : Kèritii et Deretnik
Якутия #11 и #12 : Bayanay et Les chamans yakoutes
Якутия #13 : Alysardakh
Якутия #14 : Les chamans toungouzes
Якутия #15 : Le mangeur de veau
Якутия #16 : Un mauvais appartement à Yakoutsk
Якутия #17 : Le village yakoute
Якутия #18 : Rencontre sur la route
Якутия #19 : Un souffle derrière la fenêtre
Якутия #20 : Le soir du coffre
Якутия #21 u #22 : La lettre et Sans jambes
Якутия #23 u #24 : Les sons venus de nulle part et Dans la forêt
Якутия #25 u #26 : Un récit de ma grand-mère et Un loup-garou à Yakoutsk
Якутия #27 u #28 : La vieille école et Le grand homme
Index :
Якутия #2 : Les hommes-bouteilles
Якутия #3 : L'homme sans tête
Якутия #4 : Le visage derrière l'arbre
Якутия #5 : Keryakh
Якутия #6 : De l'argent facile
Якутия #7 : Près de la rivière sans nom
Якутия #8 : Le colocataire invisible
Якутия #9 и #10 : Kèritii et Deretnik
Якутия #11 и #12 : Bayanay et Les chamans yakoutes
Якутия #13 : Alysardakh
Якутия #14 : Les chamans toungouzes
Якутия #15 : Le mangeur de veau
Якутия #16 : Un mauvais appartement à Yakoutsk
Якутия #17 : Le village yakoute
Якутия #18 : Rencontre sur la route
Якутия #19 : Un souffle derrière la fenêtre
Якутия #20 : Le soir du coffre
Якутия #21 u #22 : La lettre et Sans jambes
Якутия #23 u #24 : Les sons venus de nulle part et Dans la forêt
Якутия #25 u #26 : Un récit de ma grand-mère et Un loup-garou à Yakoutsk
Якутия #27 u #28 : La vieille école et Le grand homme
Super ce nouveau projet ! C'est intéressant en plus
RépondreSupprimerJe valide !
RépondreSupprimerBonne pasta, j'attends la suite avec impatience.
RépondreSupprimerAh ça les russes... Leur riche culture se reconnait direct...
RépondreSupprimerTres bonne pasta et bonne idée de nous faire decouvrir d'autres cultures. y'en a pas mal aussi de recits effrayant dans la culture arabe comme notamment sur la femme oiseau au cri perçant qui kidnappe les bébés en pleine nuit ....
RépondreSupprimerCe serait intéressant, en effet, il nous faudrait juste une source d'histoires avec des gens qui pourraient les traduire, et si le projet russe marche, on pourrait tout à fait le faire suivre d'un projet arabe.
SupprimerBonjour.
RépondreSupprimerMerci à tous pour votre travail. J'apprécie de lire ces récits d'horreur depuis maintenant plus de 2 ans.
Je suis étonnée que cette pasta ne rencontre pas plus de commentaires.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ce récit.
Merci encore pour votre travail.
C'est très appréciable de pouvoir découvrir des pastas qui viennent d'ailleurs, ça donne tout de suite un ton plus mystérieux.
Je me réjouis de lire les autres pastas russes.
Mais c'est fort sympathique ce projet, je vous encourage à continuer!
RépondreSupprimerC'était très sympa, juste l'histoire au passé simple aurait été plus agréable à lire, sinon la phrase "il suffisait de renverser la table en hurlant de toutes ses forces, et les syoulyoukyounes, effrayés, s'enfuyaient." ma bien fait rire. Bravo à l'auteur.
RépondreSupprimerTrois mètres c'est vachement grand, mais si on y associe le gloussement de poule... Ça donne une sorte de Slender Chicken. Pas de quoi casser trois pattes à un syoulyoukyoune...
RépondreSupprimerSinon ce projet promet d'être enrichissant, la culture russe est très intéressante.
MDR slender chicken je m'incline tellement c'est fort
Supprimer"Pas de quoi casser trois pattes à un syoulyoukyoune" Très belle expression, à retenir.
SupprimerLe titre de cette histoire m'a fait glousser mais en lisant l'histoire c'est flippant...
RépondreSupprimerGlousser.
Supprimer